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Accueil du site > Tribune Libre > Comment la France exploite sa précarité ?

Comment la France exploite sa précarité ?

Bonjour. Cet article est une vision de la précarité par son usager. Si les médias parlent souvent de la violence perpétrée par les personnes, j’espère que pour une fois, au travers de cet article et de la dimension citoyenne d’agoravox, le citoyen peut regarder un peu le cynisme et la violence perpétrée par « le système » contre les personnes précaires.

 Au travers de cet article de regard témoin, je suis concerné, parfois en deux mots, et ne peut le proposer à votre attention sans changer l’angle critique et affectif habituel du traitement journalistique de la précarité. Il y a les idéologies, les principes, les solidarités actives, les opinions, et les faits quand on y et, du mauvais côté. Je vous propose de regarder comment fonctionne une partie de la réalité Française vue d’en-dessous et d’un peu plus près.

On pense souvent quand on est précaire, que l’on n’a et n’est plus rien d’intéressant ni d’utile. Mais pour le système, le précaire, son corps et sa santé sont utilisés comme révélateur épidémiologique par les services sanitaires. Le précaire est plus proche des risques de contagion, de malnutrition, et autres causes de risques de troubles à la santé public, surtout quand on vit dans la rue.

Avec le traitement informatique de la CMU, la santé du précaire indique rapidement la hausse d’apparitions virales, par exemple. Processus qui permet ensuite de plus rapidement circonscrire le risque de contagion, et induire la logistique de santé public, comme commander les médicaments et vaccins adéquates le cas échéant, le tout pour le bénéfice sanitaire des non précaires logiquement infectés plus tard.

Dans le cadre d’un centre de médecine préventive, la précaire a droit à une visite par an, sa prise de sang est stockée dans une cohorte distincte de l’hémathèque et il remplit des questionnaires supplémentaires et autres mesures afin de permettre des recherches spécifiques à la précarité, et il va de soi que la plupart des cobayes volontaires pour la science et qu’une bonne partie des donneurs de sang réguliers sont des précaires.

Du point de vue médical et de la santé public, la précarité est utilisée comme une poche de sang d’urgence, un réservoir a cobaye disponible au besoin, et en rempart organique permanent face aux risques de contagions, le tout permettant ainsi d’améliorer sa qualité et sa rapidité de traitement des risques au bénéfice des tous les citoyens.

Quand on est précaire, les 400 euro de RMI devenu RSA, on s’aperçoit bien vite en sortant de la logique culpabilisante imposée, que finalement la citoyenneté le paye pour lui éviter un plus grand recours à la violence, et autres méthodes pour survivre. Il ne s’agit pas de solidarité, mais d’un moyen par le politique de s’acheter de la sécurité.

On constate alors qu’en conséquence de la hausse de la violence en filigrane continue, on est passé du RMI qui était une prison de précarité aux issues fermées par le grand cœur de gauche, au RSA, pour donner l’impression au citoyen que l’on va mieux pouvoir punir les « hors système » maintenant que l’issue de travailleur pauvre est « possible ».

Mais du point de vue économique des fluides et de la gestion de la France, où va l’argent distribué au nom de la politique sociale ? Sur les 400 euros, pour le précaire sous un toit, vous enlevez un loyer HLM, EDF, GDF, orange le seul opérateur à fournir une « réduction » de pacotille, et vous constatez que sur les 400 euro, plus d’un tiers est déjà reparti vers les caisses indirectes de l’état. Sur le restant, vous enlevez le cout d’une banque ( notamment la poste pour quasi tous les précaires en zone rurale), et la TVA que vous payez sur tous vos achats, achats effectués ou en grande surface ( souvent de grande marque Française) ou dans le petit commerce de proximité ( buraliste, boulangerie, bars, etc...)

Et là on constate que les 400 euro sont dans leur quasi intégralité des subventions indirectes de l’état à lui-même, et une aide accordée aux entreprises et petit commerce Français via des clients captifs.

Ce n’est pas le précaire qui va acheter sur internet. Ainsi, le cout de précarité en France n’est rien de moins qu’une façon efficace pour l’état de réinjecter de la consommation au bénéfice de lui-même et des entreprises Françaises.

Plus efficace parce que contrairement à d’autre politique de relance par la consommation, le précaire ne peut quasiment pas consommer de produits d’importations à forte valeur ajoutée. On achète des nouilles chinoises dont 90% du prix de vente reste en France, pas un modèle high tech dernier design japonais...

Le dispositif RSA, tel qu’imposa la politique, oublie d’expliquer aux citoyens non concernés qu’à ce stade de revenu, 400 euros, travailler coûte plus qu’il ne rapporte. Les frais de transports, de bouches, d’habillements, entre autres nécessaires pour faire les quelques heures de travail par semaine, absorbent la quasi intégralité du gain issu du travail. Sans rentrer dans le détail, vous gagnez le droit de payer une assurance et de l’essence, et de consommer un peu plus dans ce qui est déjà vos habitudes de consommation en tant que client captif.

Ainsi, le dispositif RSA permet de faire gagner de l’argent aux groupe pétroliers, les seules qui n’avaient pas encore accès à la subvention de l’État indirecte qu’est sa politique d’aide sociale.

Pour le précaire, la formation crée l’espoir d’un emploi pour lui, mais beaucoup plus certainement le boulot des formateurs. Et il applique une semblable logique à l’ensemble des intervenants qu’il est dans l’obligation de rencontrer parce que précaire.

La notion d’obligation est importante parce qu’elle est à elle seule la raison de la peur. Le fait de passer en commission, pour le moindre dossier, rappelle tellement le conseil de discipline, et autre moment infantilisant où un groupe décide de votre avenir sans que vous ayez votre mot à dire, qu’angoisse, frustration et parfois leur copine colère deviennent fidèles compagnes des états d’âme.

En tant que précaire, je vis ce joli paradoxe, je n’ai pas de travail, mais qu’est-ce que j’en donne aux autres, sinon... Je dois aussi déclarer que je suis toujours pauvre tous les 2 mois, comme si le vivre ne suffit pas, et pour rassurer le brave gens, et il n’y a évidemment aucune autre solutions moderne pour vérifier qu’un précaire l’est et le reste sans avoir à lui demander de le confirmer par courrier, démarche hautement fiable...

Autre paradoxe amusant quand on s’interroge sur l’estimation de 30 à 40 milliards d’euros due à l’évasion fiscale et la fraude sociale Française, donner par la cour des comptes en un seul et même chiffre pour justifier de la politique de contrôle des précaires. On admire l’évidence qu’entre la Fraude fiscale qui est une perte sèche pour l’état, et le % d’argent fraudé socialement, qui lui finit dans la consommation française, c’est la même chose...

Quand le précaire fait la somme des heures de file d’attente, de rendez vous, de fois où il explique sa situation et signe des papiers pour des structures qui ne peuvent rien faire d’autre que tenter de justifier leurs salaires et fonctions en appliquant des protocoles à l’efficacité restant souvent à prouver, il en résulte un constat d’efforts vains et vides expliquant à eux seuls pourquoi autant de précaire « rechignent » à « faire les papiers et les démarches ».

Ce n’est pas qu’un syndrome de résignation acquise ou de la fainéantise comme aime à le croire les gens qui ne supportent pas que d’autres ne « foutent rien » pendant qu’ils triment, c’est aussi le constat empirique que cela fait perdre du temps, coute, et ne sert à rien. Il faut se rendre compte que l’on est plus proche de la maison qui rend fou dans Asterix qu’en confiance dans l’efficacité saine et sereine de la démarche, et malheur à qui cherche une potion magique pour tenir le coup.

A titre personnel, et sans que cela soit une généralité, ma dernière et lointaine tentative de démarche de formation, je suis allé 4 fois à l’AFPA, 4 fois à traverser ma ville à pied, de bon matin, faute d’argent pour prendre un bus, pour que finalement on me signale un refus parce que la formation pour laquelle je postulais était déjà commencée... En attendant sur leurs bilans comptables, ils touchent des subventions à hauteur du nombre de demandeurs de formations qui ont rempli la démarche écrite, et non au nombre de formation effective ; quand j’en suis sorti, eux ont gagné de l’argent, moi j’ai perdu du temps.

Je n’y suis jamais retourné. Ce type de déconvenue arrive à d’autres aujourd’hui, comme dans mon dernier article, ce qui m’a prouvé que la situation de la formation en France est encore dans sa logique de l’inefficace. Monsieur X fait pour l’instant le bonheur d’un vendeur de psychotropes qu’il a rencontré mû par la peur de péter les plombs et de trouver une formation, certes, mais en prison.

Et enfin, même si il faut saluer l’ensemble des solidarités sincères, des moments d’humanité et d’entraide que l’on rencontre dans la précarité, tout comme la conscience professionnelle et le sincérité de ceux qui font tenir l’aide sociale à bout de bras et parfois de foi.

 Je ne peux conclure cet article sans rentrer dans « l’impudeur » de parler du nombre d’abus d’autorité et de faiblesse, parfois sexuels, perpétrés sur les précaires. Il faut savoir ce que c’est d’être à la rue confronté à nombres de propositions pour « aider » à s’en sortir à son exclusif détriment et qui ne se résument qu’à de l’exploitation brute loin de tout recours à une notion de justice pour défendre des droits dont certains ignorent même jusqu’à l’existence.

L’éthique du contrat n’existe pas loin de l’esprit des lettres et des lois, surtout lorsque ces derniers, vus du trottoir, semblent si constamment accusatoires.

Personnellement, j’ai croisé un éducateur spécialisé à la double casquette de dealer recrutant ses revendeurs dans son foyer pour adolescent, aujourd’hui en prison heureusement, et cette charmante dame d’une cinquantaine esseulée qui m’a proposée à 21 ans, dans son bureaux d’aide social de participer à autre chose qu’à la réunion d’aide au jeune, une sorte de demande d’aide de service à domicile qui a glissé sur place vers la demande de démonstration de douce gentillesse virile pour au final me faire prendre poliment fuite, et voir mon dossier classer sans suite.

Et qui connait la précarité jeune et en bande est rapidement conscient des offres qui sont faites sur le marché de la seconde chance de démarrer sa vie Française, rapidement informé et recruté avec l’efficacité toute financièrement motivée de ceux qui rôdent autour des foyers sociaux.

Désir d’avenir, envie de possible et d’un peu de fric tout de suite ? Alors entrer dans la prostitution, le film X, le plan du mariage blanc, le deal, et quantité d’autres aspects de la réalité Française que la société du loisir médiatique ne veut pas voir autrement que sublimée sur écran, deviennent mirages d’opportunités de carrière dans des regards d’adolescents...

amicalement, barbouse. KECK Mickaël.

PS : Pour diverses raisons, je ne peux plus garder mon illusion d’anonymat derrière mon pseudo, Malgré bien des envies et des raisons de disparaître, moi aussi j’ai peur de perdre le peu que j’ai, j’ai décidé de signer de mon nom et de continuer. Je suis effectivement l’auteur de l’essai « le miroir des hommes brisés », celui qui circule dans l’underground du net des amateurs de textes interdits et de lectures secrètes depuis bientôt 6 ans, et j’assume autant le travail d’enquête fourni pour l’écrire, que ma plume.


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47 réactions à cet article    


  • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 12:51

    bonjour,

    merci à la rédaction d’agoravox d’avoir laissé passer cet article qui me tiens a coeur, et pour une fois j’avoue que les notes négatives sans plus d’explication que cela me laisse perplexe. C’est un peu trop vrai et cachons ce sein ?

    amicalement, barbouse.


    • fredleborgne fredleborgne 15 octobre 2009 13:29

      Je plussoie cet article même si je ne suis pas d’accord avec certaines réflexion de l’article.

      Quand l’auteur signale que travailler coûte plus cher que rester chez soi, c’est oublier la différence entre de l’argent gagné par son travail, et l’argent de la solidarité qui est pris sur le travail des autres.

      Doit- on alors supprimer les aides qui confortent dans la précarité, ou rééduquer les bénéficiaires en leur rappelant que cette aide est seulement une compensation pour le non respect du Droit à un travail que chaque homme doit revendiquer ?

      Néanmoins, quand le travail est là, la compensation n’est plus due par l’état.

      Bien sûr, aux pouvoirs publics à lutter contre le travail mal payé, non décent et à aider à la réinsertion avec des crédits sans intérêts pour remettre le pied à l’étrier plutôt que de rendre impossible le retour à l’emploi quand il faut pouvoir se déplacer.


      • foufouille foufouille 15 octobre 2009 14:01

        la difference est l’esclavage
        pour la reeducation, commence a l’appliquer toi meme
        vivre en dessous du smic est bien pour toi aussi


      • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 16:46

        @ fred le borgne,

        merci d’ouvrir les réactions. votre opinion sur l’argent du travail et l’argent du travail des autres est la plus commune, seulement, si vous changez un tout petit peu l’angle critique, vous vous rendrez compte que l’argent appartient a l’état, ou système, et lui seul, et que le citoyen, travailleur ou non, en est l’usager plus ou moins fourni dans la temporalité de sa vie.

        la valeur du travail qui se mesure en salaire et qui indique finalement la valeur d’un citoyen est une dérive pédagogique qui viens se greffer sur le plaisir d’être utile, de s’améliorer dans ce que l’on fait, et quantité de dimension de l’humain qui aime œuvrer et se valoriser par ses actes.

        Seulement, dans la précarité, il faut comprendre que c’est la quête d’une issue qui prime sur la quête du plaisir de travailler.

        L’orgueil de s’acheter deux boites de raviolis de plus et un vrai paquet de cigarette de temps en temps est très vite atténué par l’impression de finalement rester dans la même galère, sauf qu’on a prit les rames...

        foufouille, j’espérais que tu réagisses si tu passais par là en me donnant ton avis sur le fond.

        amicalement, barbouse.


      • Jurvadi Krishvati Jurvadi Krishvati 15 octobre 2009 16:04

        Je ne comprends pas vraiment ce qui vous empêche de faire une formation à l’AFPA. Si la session de formation qui vous intéressait était commencée il y avait sûrement possibilité de s’inscrire pour la suivante, au pire dans un autre centre AFPA. 
        Je me suis trouvé dans la même situation il y a quelques années. Il n’y avait pas de places disponibles ( délai d’attente d’un an...) pour la formation qui m’intéressait dans les centres AFPA de ma région. Il m’a fallu aller faire cette formation dans un centre situé à 450 km de chez moi, où le délai d’attente n’était que de quatre mois. Ce centre proposait un hébergement gratuit pour ceux qui n’habitaient pas sur place et j’ai pu ainsi obtenir un diplôme d’Etat de Technicien Supérieur et trouver un emploi à la sortie. 
        A vous lire on a l’impression que traverser votre ville (vous avez de la chance en plus d’avoir un centre AFPA à proximité) c’est déjà trop vous demander... 
        Moi non plus je n’avais pas d’argent, moi aussi j’étais au RMI, moi aussi j’imaginais pouvoir vivre de ma plume... un jour... Et j’aurais certainement continué à végéter si je ne m’étais pas sorti de mon trou pour faire cette formation bien loin de chez moi. Pensez-y, l’AFPA offre des possibilités qu’il faut savoir trouver et exploiter. 
        Vivre de sa plume c’est une tout autre affaire. On parlait il y a de cela quelques années, d’une centaine de personnes qui vivaient de leur plume en France : des écrivains dont le seul revenu venait de leurs écrits (ne parlons pas des journalistes, politiques, animateurs télés, sportifs, qui vendent leurs livres à l’occasion). Peut-être qu’ils sont un peu plus aujourd’hui ; 200 pourquoi pas... Ce qui laisse peu de chance d’atteindre un jour cette élite. 
        J’y pense toujours, j’écris toujours, mais c’est mon diplôme (et mes compétences professionnelles) acquis à l’AFPA, ainsi que mon travail actuel qui me font vivre. 
        Si vous trouvez une opportunité de partir loin de chez vous pour effectuer une formation qui vous plaît, même si ça paraît irréaliste au premier abord, vous risquez de voir votre vie changer comme ce fut le cas pour moi. Mais c’est vous qui décidez si la précarité est une fatalité ; ça dépend énormément de vous et un petit peu des autres et non l’inverse. 



        • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 17:16

          Bonjour,

          Heureusement encore que l’AFPA fourni des formations, mais il n’empêche que ce type de dysfonctionnement indique clairement une faiblesse logistique facile a résorber a l’ère informatique et qui démontre bien le coté loterie de cet organisme.

          Il est vrai qu’a me lire, on peut penser qu’y aller a pied m’a couté, ce qui était vrai je dormais a droite a gauche et ne mangeais pas équilibré, mais ce n’était que pour souligner le fait que ces bornes a pieds pour rien auraient pus être tout simplement éviter si une seule personne de l’AFPA avait pris la peine de vérifier des dates ou de faire une saisine de dossier qui inclus cette vérification.

          Le coté tout ça pour ça, tout ça pour rien, quand on imagine justement que l’on va avoir un hébergement et un rythme calé le temps d’une formation, a quelque chose de révoltant quand on le vie. On ne peu pas toujours prendre sur soi et l’espoir éteint ne se rallume pas facilement quand on a cru prendre la direction du bon sens pour se retrouver dans une impasse.

          amicalement, barbouse.


        • Jurvadi Krishvati Jurvadi Krishvati 15 octobre 2009 18:05

          D’accord, il y a eu un dysfonctionnement, mais je ne comprends toujours pas ce qui vous empêchait d’intégrer la session suivante pour faire cette formation. 
          Vous dites vous retrouver dans une impasse, à la suite d’une simple absence de vérification de la date de début de cette formation ; ce qui vous aurait fait perdre tout espoir. N’est-ce pas là une sorte « d’excuse » qui rendrait autrui responsable de votre situation ? 


        • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 18:30

          hé hé hé, la rhétorique de l’excuse obligatoire pour celui qui cherche a s’en sortir et ne le fait pas a quelque chose de doublement pathétique,

          la première c’est que je ne venais pas quémander une formation mais utiliser mon droit a en avoir une, droit qui s’est réduit a une impasse en suivant le protocole légal que l’on m’a imposé dans cette démarche, C’est moi le citoyen floué dans mes droits a ce moment là, sans possibilité de recours, et pas l’inverse, et ce n’est pas à moi d’excuser par une logique de culpabilité qui serai forcément mienne un organisme mal géré dans sa logistique et qui lui ne prend pas sur lui l’once d’une réflexion sur le comment améliorer sa prestation.

          la deuxième, c’est que même si en ce moment je ne suis pas spécialement tendre avec les organismes de formations, surtout depuis un peu avant mon dernier article, il ne s’agit pas pour moi d’en réfuter l’efficacité quand ça marche, mais d’en montrer les dysfonctionnements existants,

          pas d’en tirer des conclusions sur ma vie ou la vie de la précarité en général. Pour vous ça a été porteur, tant mieux, pour moi je suis allez voir ailleurs si d’autres portes étaient plus rapidement efficace, ça c’est de la subjectivité individuelle. 

          Mais force est de constaté que la précarité est une situation fragilisante, et au lieu d’y constater des dysfonctionnements, il serait plus judicieux d’y trouver un plus grand soucis d’éthique de clarté et d’efficacité adaptée. 

          amicalement, barbouse


        • Jurvadi Krishvati Jurvadi Krishvati 15 octobre 2009 19:21

           " la deuxième, c’est que même si en ce moment je ne suis pas spécialement tendre avec les organismes de formations, surtout depuis un peu avant mon dernier article, il ne s’agit pas pour moi d’en réfuter l’efficacité quand ça marche, mais d’en montrer les dysfonctionnements existants,

          pas d’en tirer des conclusions sur ma vie ou la vie de la précarité en général. « 

          En tout cas il semble bien que vous vous contentiez d’un dysfonctionnement qui vous a touché personnellement pour en tirer des conclusions sur les organismes de formation en général. Est-ce que ce dysfonctionnement rencontré à titre personnel est généralisable à l’ensemble des organismes de formation ? Combien de personnes n’ont pu effectuer leur formation pour une erreur de vérification de la date de début de cette formation, en comparaison du nombre de personnes qui ont effectué leur formation sans rencontrer ce souci ?

           » Pour vous ça a été porteur, tant mieux, pour moi je suis allez voir ailleurs si d’autres portes étaient plus rapidement efficace, ça c’est de la subjectivité individuelle. "

          Si vous avez transformé cette déception en une opportunité pour aller vers autre chose et si cette bifurcation vous fait sortir de l’impasse, alors on ne peut que s’en réjouir. 

          Que le système de formation doit être plus efficace, clair, éthique, c’est une évidence, comme pour tous les systèmes, toutes les organisations, toutes les institutions, etc. 



        • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 19:31

          mon précédent article est sur le dysfonctionnement d’un organisme de formation, lui aussi, qui ne m’a pas touché directement. Ceci explique peut etre notre malentendu de forme et notre finalement accord de fond ? :))


        • Yohan Yohan 15 octobre 2009 20:37

          Les droits à la formation sont purement théoriques. Il en va de l’AFPA, des stages financés par les Régions et Départements, comme du Congé Individuel de Formation. 
          Il ne suffit pas de demander. La sélection existe, les critères d’admission aussi et tout le monde ne peut être contenté.
          Par ailleurs, on ne peut pas se plaindre à la fois des méfaits des stages parkings et estimer que chacun peut accéder au stage de son choix parce que c’est un droit. C’est une utopie néfaste. La formation n’est pas une potion magique.
          Parce que c’est justement cette attitude de certains à considérer qu’on leur doit un stage rémunéré qui a contribué à l’essor des stages parkings avec la complicité de l’Etat.
          Des droits certes mais des responsabilités aussi.
          Se former a un coût (qui finance ?) et il y a déjà assez de gâchis comme ça dans les Lycées Professionnels pour laisser les gens imaginer qu’il suffit de demander un stage pour l’obtenir.


        • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 21:07

          @ yohan

          effectivement la formation ne crée pas l’emploi, et n’augmente pas le nombre d’offres d’emploi, mais diminue le nombre de chômeurs...

          Il ne tiens qu’a la volonté d’un gouvernement qui vote des lois de les faire passer du théorique a la pratique efficace. Dans un monde intelligent, par exemple, si dés le choix d’une stratégie d’entreprise nécessitant des embauches de gens formés, elles indiquaient leur besoins futur aux centres de formations, ces derniers pourraient nettement améliorer leur gestion et leur adéquation avec le monde du travail. Mais non, cela n’existe pas, enfin pas encore... on forme au petit bonheur la chance.... quel cruel euphémisme.

          amicalement, barbouse.


        • sleeping-zombie 15 octobre 2009 17:06

          interessant article
          ca me rappelle un petit bouquin d’Orwell « dans la dêche entre Paris et Londres » (ou un truc du genre), et à te lire, le traitement de la pauvreté par nos administrateurs n’a pas changé en 70 ans...


          • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 17:21

            bonjour sleeping,

            le parallèle est flatteur, merci, et effectivement, le fond n’a pas changer dans la gestion de la pauvreté, elle a juste augmenter en technicité, rendant encore plus opaque la façon dont on berne celui a qui la scolarité n’a pas fourni de quoi critiquer et comprendre comment ça marche, tout en étant bien obliger de s’y soumettre.

            amicalement, barbouse. 


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 15 octobre 2009 18:14

            Bonjour Mickaël,

            tu as bien fait de laisser ton pseudo avec ton nom, mais je t’aurais quand même reconnu.

            J’ai moi aussi été débouté, voire dégoûté par l’AFPA. Une espèce de gauchiste sentant fort la gitane brune m’a envoyé péter alors que j’avais les meilleurs résultats des tests. Elle m’a laissé comprendre que ma place n’était pas parmi les autres et suite à ma demande pour une formation plus prés géographiquement de mon amie alors allemande.

            J’ai un petit texte dont j’attends qu’il soit d’actualité et dont j’extrais ceci, en rapport avec le tien :

            je prends ma voiture diésel, taxé à 75 %, parce qu’il n’y a plus le moindre commerce dans mon village. J’achète mon paquet de clopes américaines à la mode, taxées 8O % et vais boire un coup au café, geste social, taxé 80%. Ces achats représentent 8O % de mon revenu et représente donc mon sous-bouclier-fiscal maximum à moi.

            L’Etat n’a pas seulement intérêt à précariser sa population, il participe aussi à faire interdire les productions potagères individuelles par principe de précaution, et profite indirectement aussi de la prostitution naissante face à cette adversité conjoncturelle.

            Bien amicalement, L.S.


            • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 19:07

              bonjour Lisa sion,

              Et bien figure toi que c’est ce qui m’est arrivé, j’ai été trahi par mon style et finalement repéré. Il me restait le choix de nier la paternité de mon essai, ou d’assumer.

              J’ai quand même pris une drôle de claque en me réveillant un récent matin, 5 ans après, quand j’ai appris que non mon essai n’était pas mort au fond de quelques tiroirs ni effacé des disques durs dans le désintérêt général, mais diffusé sous le manteau, notamment en belgique, et classé dans les œuvres interdites et dangereuses...

              Il parait que c’est un fantasme d’écrivain, personnellement ça ma tellement surpris, c’est un peu comme quelqu’un qui viens te dire que ton enfant disparu n’est pas mort, et t’explique ensuite que c’est une horreur dangereuse qui survie loin des regards du plus grand nombre.

              Bref, je pensais suivre une démarche de philo journalisme citoyen relativement fragile mais sympathique et sans prétention, et j’ai été rattrapé par mon livre et ceux que ce travail a dérangé ou interroge, selon le degrés de lecture. Il y a donc apparemment des spécialistes des lectures interdites sur agora qui ont fait le lien entre mon essai et mes articles. Délirant non ?

              Autrement tu as tout à fait raison, j’ai tout un dossier sur la hausse de la prostitution estudiantine, hausse continue depuis déjà pas mal d’année, Dont effectivement les clients ne sont pas les plus démunis par le système, et dont pour l’instant j’espère que la nouvelle réforme pour les étudiants va endiguer la montée. Rien n’est moins sure, mais bon...

              Quand aux potagères individuelles, s’il ne l’endiguent pas, ils finiront par faire une taxe contre ceux qui n’en ont pas :))

              amicalement, barbouse. 

               


            • StephanM 15 octobre 2009 18:18

              Bonjour,

              je suis content d’avoir trouvé votre article, une réflexion sur la précarité que je partage. Contrairement de Krishvati, je ne lis pas dans vos mots une désicion à la fatalité. Vous analysez d’abord des faits, point. Personne de nous sait ce que vous allez faire dans l’avenir et comment vous allez évoluer.

              A part le fait que le RSA met aussi en place un énorme fichage des pauvres, un fichier bien gros qui se balade entre impôts, caf, sécu, services sociaux divers et instances de contrôle puisque le précaire est souvent considéré comme un présumé coupable de la fraude, contrairement au délinquants en col blanc dépénalisés par qui on sait. (Dépénalisation du droit des affaires)

               A ce sujet, il faut voire la réponse de la CNIL suite à une interrogation de l’association APNEE (actuchomage.org) quant au caractère hautement intrusif dans la sphère privé du demandeur du RSA par le formulaire de demande du RSA, formulaire qui n’informe pas le demandeur comment et par qui tous ces renseignements fournis (relations familiales/sociales, maladie, renseigements bancaires, si un ami vous a donné de l’argent...) sont utilisés par la suite, ce qui pourtant est une obligation pour les fichiers il me semble. (Il sera probablement difficile de donner une réponse précise, vu le nombre d’acteurs qui consultent ce fichier)

              Extrait de la réponse de la CNIL :

              Par ailleurs, vous mentionnez dans votre courrier une « violation du secret bancaire » ainsi qu’une « atteinte aux libertés individuelles », au regard notamment des questions relatives aux ressources du demandeur.

              Je vous rappelle que le secret bancaire est une obligation faite aux employés de banque de ne pas révéler les informations confidentielles concernant les affaires des clients dont ils peuvent avoir connaissance. Dès lors que les personnes concernées déclarent elles-mêmes les sommes qu’elles ont placées afin d’obtenir une allocation, le secret bancaire ne peut être invoqué.

              Traduction courte : puisque le demandeur du RSA fournit « volontairement » les informations confidentielles, il n’y a pas de violation du secret bancaire.

              Si on vous met un revolver sur la tempe et on vous pose des questions, vous répondez volontairement ? Question réthorique certes exagérée car on a toujours le choix de vivre dans la rue et de la manche.

              La machine RSA qui veut afficher une « lutte contre la pauvreté », avec bien des contraintes, obligations et flicages pour satisfaire un électorat de droite, satisfait aussi tout un monde parasitaire de formation, d’insertion, de médicalisation et psychatrisation qui vit bien sur le dos des précaires. Les précaires sont la matière première pour ces acteurs du social qui font tout pour avoir une bonne partie du gateau « budget insertion/formation », et ces acteurs n’hésitent pas de franchir les limites en faisant le chantage vital (si tu ne fais pas ce que je te dis, je le signale à X ou Y et on te coupera les vivres), d’où ces commissions de gens, le regard sérieux, accusateur car ils veulent voir l’individu précaire tremblant de peur, pleurant un appel à la pitié.

              Alors un précaire qui montre qu’il a aussi un cerveau, des critiques et des réserves à avancer par rapport au système du traitement de la précarité, n’est pas bien vu du tout. Il devient tout de suite « le chien qui mord la main qui le nourrit ».

              La machine RSA est rébutante et fait peur, et je ne suis pas surpris de son faible succès actuel : Il y a plus que 2 millions bénéficiaires potentiels du RSA, mais seulement 286.000 travailleurs pauvres ont perçu le RSA.  Cela n’est guère étonnant. Tout le monde n’a pas envie de figurer dans la base de données des pauvres avec des informations confidentielles sur sa vie consultable par des gens et des services dont on n’a ni connaissance ni de maîtrise. Tout le monde n’a pas la vocation de justifier de sa vie ou même perdre l’autonomie de ses actes pour 150 euros de plus.


              • Jurvadi Krishvati Jurvadi Krishvati 15 octobre 2009 18:41

                « Contrairement de Krishvati, je ne lis pas dans vos mots une désicion à la fatalité. » 

                Pouvez-vous m’expliquer ce que vous avez compris en ce qui concerne mon point de vue sur la situation de l’auteur ? 


              • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 19:28

                Merci StephanM.

                La quantité des intervenants qui n’ont aucune efficacité, ni curative, ni ré équilibrante, ni formatrice, et je passe sur les solutions tendance petites communautés qui débouchent parfois sur des enfermements sectaires, est impressionnante.

                La précarité Française est un véritable fond de commerce, a la logistique complètement éclatée par des années de repos sur des associations parfois bidons mais juste douées pour toucher des subventions, et quantité d’autres arnaques dont on aime faire porter la responsabilité et le cout aux précaire, alors qu’ils ne sont décisionnel de rien dans ces affaires.

                quand au fichage, encore une fois, on sait très bien que l’origine ethnique ne pouvant être légalement fiché, en recoupant avec celui de la précarité et d’autres, on finis par rendre visible un certain nombre de personnes. Mais bon, encore quelque années et il suffira d’aller au toilette public pour être fiché. Mais c’est leur recoupement par la suite qui est encore plus une atteinte a la liberté.

                Une légende sans preuve, un ragot complotiste datant d’un peu moins d’une dizaine d’année, raconte que les fichiers de remboursement médicaux sur base oracle « ont été piratés » et vendu aux vendeur de prospects pour épurer leurs base de données d’adresses des forcément pas bon client pour les annonceurs ( les sans mutuelles) et repérer les bons clients potentiels ( les avec bonnes mutuelles), afin d’améliorer leur compétitivité. Je ne vais pas me plaindre de ne pas avoir encore plus de pub,

                mais la même légende raconte qu’un choix entre deux fonctionnaires pour un même poste c’est effectué sur l’accès a leur dossier de remboursement de santé, et que l’on a constaté que l’un avait des problèmes et pas l’autre...

                Ce n’est qu’une légende, et il ne faut pas la prendre pour vérité établie, mais disons qu’elle fait réfléchir sur ce qu’engendre la possibilité de recouper les fichiers.

                amicalement, barbouse.


              • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 19:42

                bonsoir chanteclerc,

                C’est en partie ça, disons qu’en filigrane, sous un angle politique, le jour où la gauche sera aussi motivé pour résoudre la problématique social que les autres le sont par l’argent, avec une éthique de résultat et moins de blabla électoraliste, on tiendra aussi un meilleur angle de vue vers le bout du tunnel. ils ont préférer créer une niche de vote captif et éloigner la réalité des caméras derrières des faux débats. Et maintenant ils ne comprennent pas pourquoi ils ne sont plus crédible...

                pour la relocalisation, si tu avais connaissance du nombre de gens qui ont des bonnes idées potentiellement rentable en France et qui sont dans l’impossibilité de les faire naitre ici, tu mesurerais presque que pour une vieille société fermé, on peu en rouvrir deux nouvelles et moderne si on a les moyens de l’audace.

                amicalement, barbouse.


              • foufouille foufouille 15 octobre 2009 20:15

                @ chantecler
                la relocalisation est pour les prisons prives


              • Céphale Céphale 16 octobre 2009 12:18

                @Chantecler

                Avec plaisir. C’est un article du Père-Siffleur (à ne pas confondre avec le Père-Vert) intitulé McDonald infiltre les lycées


              • foufouille foufouille 15 octobre 2009 20:14

                @ barbouse
                je lit collectif RTO et actuchomage depuis plusieurs annees
                et en ce momment, ca tourne a la psychiatrisation avec le prive

                en fait tu peut ajouter les ong et autre insertion bidon que tu aide a vivre


                • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 20:31

                  rien que la gestion de la fusion « pole emploi » a été une catastrophe, alors pour la gestion de la précarité....

                  oui, c’est vrai, j’avais oublié les ONG bidons, notamment celles qui font une à trois trois actions un peu médiatique, touchent le blé et ne font rien entre temps que de faire attendre le précaire pour que justement le prochain coup de pub soit encore plus grand... La tu sens le soucis d’aider les gens dans le quotidien...

                  sans compter les exotiques, on te propose de partir un mois en Afrique pour construire un batiment, aider une structure sur place, et les plus solides rentrent content d’être pauvre en France et plus bronzé certes, mais pour les autres, c’est marié et assimilée a leur nouvelles familles où tout le truc c’est de toucher leur rmi d’ici la bas, et finir dés que la combine est cramée, rejeté parce que plus rentable, et parfois sans les moyens de prendre un billet d’avions pour revenir...

                  amicalement, barbouse. 


                • foufouille foufouille 15 octobre 2009 21:05

                  @ barbouze
                  dans le tas ONG, je met les nebuleuses emmaus et resto du coeur


                • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 16 octobre 2009 08:04

                  tu peu développer foufouille ? Pourquoi emmaüs et les resto du coeur ? il y a quoi dans ces ong de nébuleux selon toi ?
                   


                • jaja jaja 15 octobre 2009 20:19

                  La précarité elle aussi se décline en plusieurs niveaux. On trouve toujours plus pauvre et malheureux que soi.

                  Même au sein des SDF, les vrais, ceux qui dorment dans la rue ou dans les Centres d’hébergement d’urgence les disparités sont énormes...

                  Entre ceux qui viennent de familles détruites par une vie de misère dont l’origine se trouve dans l’exploitation du travail humain et qui n’ont jamais été insérés (et à qui on parle malgré tout de réinsertion) et ceux qui pourraient si...

                  Même si je ne suis pas toujours d’accord avec Barbouse il est évident qu’il a des ressources et qu’il ferait aussi bien à l’EPAD que qui vous savez...

                  La grande question est de savoir s’il veut vraiment « réussir » ? Donc au final, est-ce qu’il le peut ! « Réussir » veut dire en écraser quelques-uns au passage et sans états d’âme. Devenir un salaud n’est pas permis à tout le monde.... On devrait ici dire heureusement... C’est pas comme ça que fonctionne la société actuelle...

                  Connaissant bien les SDF je crois pouvoir affirmer que toute leur misérable vie est un cri de révolte contre l’organisation de notre société et la place qu’elle aurait souhaité qu’ils (ou qu’elles) occupent. Ils font toujours tout ce qu’il faut pour se mettre dans des situations impossibles vis à vis de ce qu’il est convenu d’appeler la bonne marche de la société ou la légalité...

                  Ce mécanisme de refus de la société, telle qu’elle est, me semble souvent présent chez beaucoup de précaires et encore plus chez ceux (l’immense majorité) condamnés à vie à un travail physique, sans intérêt et soumis à une hiérarchie craintive envers ses supérieurs mais odieuse vis-à-vis de ceux qu’elle domine.

                  On pourra qualifier cette révolte de l’être tout entier contre les conditions de vie que l’on veut lui imposer de stérile, il n’empêche que la soumission aveugle n’est pas l’un des plus beau réflexe de l’homme.

                  Si ces gens pouvaient rejoindre les organisations de précaires, s’y investir jusqu’à les transformer en l’outil dont ils ont besoin quel grand pas serait fait... Là je rêve un peu mais après tout pourquoi pas ?


                  • foufouille foufouille 15 octobre 2009 20:24

                    tu reves beaucoup
                    les precaires mette du temps a comprendre qu’ils le sont
                    ensuite sans un tres riche altruiste, ils ont une epee de damocles sur la tete


                  • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 15 octobre 2009 20:59

                    @ jaja,

                    laissons ma situation personnelle de coté si vous le voulez bien, je veux bien avoir tendu la perche en m’exposant dans l’article, mais pas au point de déballer ma vie pour rien, la vivre et tenter de m’en sortir m’a suffit.

                    il y a, il est vrai, d’énorme différence dans la précarité, l’affective, la culturelle, la financière, entre autre, sont autant d’impossibilité d’être, d’avoir et même parfois jusqu’à l’idée d’un devenir. Même le rêve d’un billet de loto deviens retour vers l’enfer du réel.

                    il y a aussi une organisation dans la misère, et de l’entraide entre clochards qui épaterait plus d’une personne tant voir quelqu’un partager le rien qui lui reste encore en deux a quelque chose de grand, ou constater qu’ils s’organisent pour quadriller un quartier tel une équipe de commerciaux venant taper des portes, démontre bien que le soucis de l’efficacité n’est pas proportionnelle a son « échelon social ».

                     Mais le plus fréquent c’est quand même la violence, l’abus de faiblesse, la peur permanente qui deviens prison de conscience, et tout ce que l’on sait déjà, jusqu’à la mort qui démarre plus rapidement après la cinquantaine que les autres, en moyenne.

                    Je ne suis pas sur que ce soit un rêve impossible, je pense que c’est surtout une question de volonté politique et d’éthique de résultat. A force de considérer qu’il y aura toujours des précaires, des clochards, et qu’aucun effort n’y changera rien, on est tombé dans l’excès inverse.

                    Ils sont sans porte parole, sans micro, ils n’existent pas dans la société médiatique autrement que comme outil politique a ressortir pour détourner les regards des autres décisions. C’est devenu une sorte de honte avec laquelle on s’achète une bonne conscience pour le prix de l’impôt et d’un geste de temps en temps.

                    En déléguant la cause sociale a la gauche, qui l’a gérer comme un clientélisme, utilisé comme outils électoral, en saupoudrant des enveloppes de subventions, sans se soucier de l’efficacité, on ne s’est collectivement pas rendu compte des effets pervers que cela a engendrer.

                    Une multitude de structures bancales tenues pour certaines a bout de bras par des gens qui font de leurs mieux mais sans aucune logistique de l’efficace ni soutien probant.

                    beaucoup de Réunionites, palabres, tentatives d’explications pour consolider la recherche et l’autorité des psycho psycha pédia sur le terreau des « préca », etc...mais finalement rien de d’autres a constater empiriquement si ce n’est que ça dure, empire, et engendre.

                    amicalement, barbouse. 


                  • jaja jaja 15 octobre 2009 21:12

                    C’est bien pourquoi je pense que c’est aux précaires eux-mêmes de s’organiser en toute indépendance des structures censées les aider et qui n’offrent leur aumône que contre l’acceptation de leur discours moralisateur...

                    Le flicage des chômeurs et des allocataires du RSA devient intolérable...


                  • foufouille foufouille 15 octobre 2009 20:21

                    en fait si tous les assistes existait pas, les fils de bureaucrates, fonctionnaires ou ploutocrates serait chomeurs


                    • rocla (haddock) rocla (haddock) 15 octobre 2009 20:31

                      Foufouille ,

                      Sais-tu conjuguer le verbe ploutocrate à l’ imfarpait du de la conjonctivite ?


                      • foufouille foufouille 15 octobre 2009 21:03

                        l’imparfait m’a toujours emmerde

                        par contre, j’ai une memoire presque photographique


                      • M.Junior Junior M 15 octobre 2009 23:20

                        Le titre m’interpelle. Que vais-je découvrir ?

                        L’histoire d’un homme, son parcours, ses interrogations, ses vérités.
                        J’en partage certaines, je ne suis pas d’accord sur d’autres.
                        Je vais me loguer pour expliquer mes différences de point de vue et poser quelques questions de bienséance.

                        Puis je ne sais pas pourquoi je commence à lire les commentaires.

                        En les lisant les uns après les autres, je n’ai plus envie d’affirmer mes divergences.
                        Les préjugés des uns, les vérités des autres m’horrifient.
                        Dans certains commentaires, je n’y vois que la lâcheté de bien-pensants, de ceux qui ont peur.

                        Aucune écoute, aucun accompagnement. Ont-ils lu cette tribune libre ou n’est-elle que le prétexte pour qu’ils puissent exprimer leurs frustrations, mettre en avant leur savoir .

                        Au dernier commentaire, j’ai un mouvement de recul et j’ai souris.

                        Grâce à ta tribune, les gueux se découvrent avec leur locution latine.

                        Au RSA, les gens ne sont que désargentés, ils ne sont pas démunis.
                        Ils ont le courage d’avoir dit NON !

                        J’entends déjà certains dire qu’ils n’ont pas choisit le RSA, que c’est dur.
                        Oui c’est vrai ! Mais qu’ils n’oublient jamais que ce n’est qu’un problème d’argent temporaire.
                        La dignité n’est pas dans le portefeuille, ni dans le verbatim.

                        Merci de m’avoir permis d’avoir pu lire cette tribune même si je ne partage pas tous les points de vue exprimés.

                        Elle est simplement authentique contrairement aux vrais gueux.


                        • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 16 octobre 2009 08:14

                          bonjour Junior M.

                          plaie d’argent n’est pas mortelle dit on, mais le traitement de la précarité par contre peu le devenir...

                          merci pour votre réaction, je regrette que vous n’ayez pas senti l’envi de donner vos divergences à la tentative de débat. agoravox est le seul endroit en ligne où l’on peut justement le faire sans trop de censure, mais je peu comprendre que certaines réactions dissuadent.

                          amicalement, barbouse.


                        • Céphale Céphale 15 octobre 2009 23:41

                          Salut Barbouse

                          En dévoilant ton nom, tu aides Carlo Revelli à contrer les adversaires d’Agoravox. C’est courageux, mais tu aurais pu aussi bien garder l’anonymat.

                          Ton article montre clairement que le précaire est utile à la société, à un tel point que s’il n’y en avait plus il faudrait en refaire. Cela me fait penser à la Comtesse de Ségur qui avait « ses pauvres » pour le seul plaisir de leur faire l’aumône. Mais la société moderne fait encore mieux. Juste au dessus du précaire, il y a celui qui fait un petit boulot mal payé, et qui risque de retomber à chaque instant dans la précarité. Il est encore plus utile que le précaire, parce qu’il permet au patron de faire du chantage avec celui qui a un meilleur boulot un peu mieux payé. C’est un auxiliaire indispensable de l’économie.

                          Je connais une mission locale qui réussit de temps en temps à sortir des jeunes de la précarité, mais ça n’arrive pas souvent.

                          Amicalement


                          • Harry 16 octobre 2009 08:22

                            @Céphale : « C’est un auxiliaire indispensable de l’économie. »

                            Un mot en tant que travailleur précaire gagnant moins que le seuil de pauvreté tel que défini par l’O.C.D.E..

                            Rémunéré depuis septembre 2006 par l’Education Nationale, dans le cadre d’un « contrat d’avenir » (sans aucun avenir), j’ai l’angoisse du renouvellement chaque année au mois de juin.

                            J’ai scrupuleusement rempli mes fonctions d’aide à la direction en saisissant les centaines de gamins dans le fichier « big brother » qu’est base-élèves, l’application informatique centralisée du ministère.
                            40.000 précaires étaient dans le même circuit.
                            2,3 ou 5 ans sont, suivant les statuts des différents contrats de travail, les durées maximum de cette activité.

                            L’obligation contractuelle de formation est baffouée par l’employeur.
                            Ce dernier répond tranquilement « y’a pas le budget ».

                            Les syndicats se gargarisent de leur succès concernant base-élèves :
                            la nationalité n’y figure plus mais, comme il faut saisir le lieu de naissance pour inscrire un élève (et le « tatouer » avec un I.N.E. (identifiant national de l’élève), concrêtement c’est blanc bonnet et bonnet blanc.

                            Le bal des faux-culs c’est quelque chose d’énorme.

                            Stages parking, formations pipeaux (avec contrat écrit non respecté par l’AFPA)... j’ai déjà donné.
                            L’Assistanat : première entreprise de France !


                          • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 16 octobre 2009 08:54

                            Bonjour Céphale,

                            Je suis heureux d’apprendre que faire mon « coming out » aide monsieur Revelli, mais je ne comprend pas pourquoi. Ce qu’il y a de sur c’est que pour avoir des amis journalistes, aussi, et en pensant à la quantité de personne qui savent que je suis aussi le barbouse d’agoravox, maintenant c’est plus simple pour moi de faire des articles que j’espère de meilleur qualité.

                            Selon moi la société Française est beaucoup plus interdépendante qu’elle ne le sait elle même bien souvent, c’est une véritable communauté de destin, et c’est a mon sens cette interdépendance qu’il faut rendre plus saine et dynamique, quitte à cassé les clichés.

                            La différence entre le précaire et le travailleur pauvre ? Le premier donne du travail aux autres pour presque rien, le deuxième prend du travail aux autres pour presque rien... leur point commun ? personne n’envie leurs fins de mois.

                            amicalement, barbouse. 


                          • Céphale Céphale 16 octobre 2009 09:18

                            @Barbouse

                            La semaine dernière Carlo Revelli a répondu à une attaque portant sur l’anonymat de certains rédacteurs.

                            D’accord avec tes définitions du précaire et du travailleur pauvre. Ton article montre qu’il y a un mur entre les deux. La vie du second n’est peut-être pas la plus enviable.

                            Amicalement


                          • Céphale Céphale 16 octobre 2009 12:22

                            @Chantecler

                            Avec plaisir. C’est un article du Père-Siffleur (à ne pas confondre avec le Père-Vert) intitulé McDonald infiltre les lycées


                          • Céphale Céphale 16 octobre 2009 09:00

                            @Harry

                            Quand je dis «  indispensable » c’est le point de vue des économistes qui ne voient les choses qu’à travers des statistiques. Ce n’est pas le mien. Mais c’est le point de vue de Mme Laurence Parisot, présidente du Medef, quand elle ose dire à la radio pour se justifier « même l’amour est précaire ». C’est honteux.

                            Si la précarité disparaissait du monde du travail, les salaires augmenteraient parce que les rapports entre employeurs et employés ne seraient plus les mêmes. Et ça, les patrons n’en veulent pas.


                            • Harry 16 octobre 2009 09:43

                              @Céphalo

                              Quand je dis aussi « indispensable » c’est d’un point de vue objectif,
                              pour le subjectif j’en suis à qu’il a bien fallu le créer de toutes pièces ce chômage structurel, incompressible épouvantail.

                              L’époque où l’employé piquait dans la caisse, se faisait surprendre par le patron, lui disait merde et retrouvait du boulot ailleurs le lendemain est révolue depuis l’ère Giscardienne (loué soit son nom), grâce au regroupement familial.

                              Mis en place par Jacques Chirac (1er sinistre d’époque) qui déclarait début 1990 « nous n’avons plus les moyens d’honorer le regroupement familial ».
                              Le même créa la « Taxe Professionnelle », qu’il qualifiait il y a quelques années d’ « énorme connerie ».

                              Pas de précarité pour les clowns !


                            • M.Junior Junior M 16 octobre 2009 10:23

                              Stigmatiser les « bénéficiaires » du RSA permet d’occulter d’autres pratiques.

                              Oui, il y a des profiteurs partout, la fille d’un milliardaire avait même fait la une d’un JT puisqu’elle toucher le RMI pour aider un ami disait-elle.

                              Quel sens de la solidarité !

                              La société a son système et elle ne peut que le prôner et le défendre.

                              L« AFPA, 1er organisme de formation de France permet d’accompagner de nombreuses personnes et de les »ré(insérer« ou de leur permettre de faire un métier qu’ils vont aimer.
                              Cela n’empêche pas que tous les hommes et les femme qui y travaillent ne seront jamais parfaits et ils ne sont pas non plus responsables du traitement administratif qu’on leur demande de suivre.

                               »Jetons le bébé et l’eau du bain"

                              De nombreux organismes de formation ou prestataires privés ne pensent qu’à se faire de l’argent (Les nouveaux prestataires du Pôle Emploi qui ont le mérite d’être plus chers et moins performants sont plébiscités par ceux qui ont à gagner à dire que le Service Public est moins bien).

                              Je préfère tacler les cols blancs aux mains noires, j’ai choisi mon camps !

                              Je préfère accompagner chaque critique d’une proposition sous peine de devenir stérile.

                              C’est juste mon choix et cela ne m’empêche pas d’entendre aussi la souffrance d’autres même si je la trouve ridicule.

                              J’accompagne des dirigeants, des cadres qui se plaignent de tout et de rien.

                              Quand je les entends pleurer dans leur canapé devant leur écran plat, je me demande ce qu’ils connaissent de la vie des autres.

                              Leur dire qu’un africain qui passe 4 heures par jour à chercher de l’eau a d’autres priorités que les leurs où ils se demandent s’il préfèrent un véhicule tout pétrole ou hybride.

                              Les imbéciles heureux ont le droit de vivre et de s’exprimer aussi.

                              La suspicion organisée autour des pauvres est déconcertante et déprimante pour celui qui est constamment jugé, qui doit justifier de sa précarité.

                              Coupable d’être pauvre

                              D’où ma précision.

                              Etre désargenté ce n’est pas être démuni

                              La précarité est un mot de riche

                              Tout est temporaire


                              • foufouille foufouille 16 octobre 2009 12:03

                                4h a chercher de l’eau ?
                                mdr


                              • foufouille foufouille 16 octobre 2009 11:32

                                @ barbouse
                                emmaus : conditions de « travail », marque envie, maison de retraite, export de dons puis transformation et import, habitat « social »
                                les resto du coeur, jardins du coeur, etc

                                il y a pas mal de blog emmaus et de site
                                tous embauche le bas de l’echelle en contrat aides
                                tu as de quoi en faire un livre
                                 ils sont aussi inscrit au registre des societes


                                • barbouse, KECK Mickaël barbouse, KECK Mickaël 16 octobre 2009 14:40

                                  ok foufouille,

                                  j’ai déjà entendu un mec être déçu d’emmaüs parce qu’il avait trimer pour pas grand chose quand il est repartie de la « communauté », mais sans en savoir plus que ça.

                                  apparemment tu as déjà enquêter pour savoir qu’ils sont au registre des sociétés. Je ne peu pas en faire un livre, j’en ai déjà 3 devant moi a faire, et solo c’est pas évident, mais peut être que tu peu trouvé une plume pas loin de chez toi, faire l’enquête et mettre cela au clair en duo ou, ta mémoire photographique et ton style inimitable, et un autre qui rendrais cela plus lisible pour les gens qui ne sont pas habitué au style direct. 

                                  On sent que tu as vu beaucoup dans tes réactions, il n’est pas inutile de mettre cela sur la table, et rendre cela lisible, ou explicite. l’important c’est que cela soit dit au moins une fois pour ceux qui ne peuvent plus ou pas le dire. J’espère que tu trouveras une plume.

                                  amicalement, barbouse.


                                • foufouille foufouille 16 octobre 2009 15:00

                                  en fait j’ai juste pose les bonnes questions
                                  le pire est que le mec qui m’a pousse a cherche, s’est meme pas rendu compte qu’il s’etait fait esclave

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