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Accueil du site > Tribune Libre > Darkos : l’empire de la soustraction

Darkos : l’empire de la soustraction

Depuis un an, l’école est sens dessus dessous. Chaque jour l’accumulation de réformes peu ou mal appliquées fragilise l’édifice. Les enseignants sont sommés parfois de manière extrêmement brutale de marcher au pas. Beaucoup aujourd’hui se posent la question : est-ce l’éducation nationale en tant que service publique qui est visée ? Discours de militants ou d’ultra gauche comme voudrait le faire croire le gouvernement (voir la lettre de Devedjian adressée aux militants UMP) ? Pas si simple. La protestation dépasse largement les opposants naturels de M. Darcos.

 
Partout des appels à la désobéissance pédagogique se multiplient. Des motions circulent demandant la suspension de l’aide personnalisée. La grève du 20 novembre s’annonce massive.
Examinons par le menu les sujets qui fâchent. La liste n’est pas exhaustive. A vous de la compléter.

Alourdissement de la journée scolaire.

 
Je suis professeur des écoles en REP depuis 15 ans. Arrivé à 7h30, sorti à 17h 30 je travaille 10 heures par jour les lundi mardi jeudi vendredi. Peu de pauses. Corrections, préparations, concertations diverses et réunions rendent extrêmement denses les journées. Je ne me plains pas. Le hic est que ces journées de dingues sont aussi celles des enfants. Jusqu’à 10 h de présence à l’école et 7h 40 d’activités encadrés pour certains !! Sans même parler des devoirs le soir ! Je suis prêt avec beaucoup de mes collègues à réduire mes vacances, travailler le mercredi matin pour faire bénéficier à nos enfants , comme dans de nombreux pays, des journées allégées 8h- 15h, les municipalités prenant le relais par la suite. On en est très loin.
 
Le rythme des enfants est le cadet des soucis d’un ministre affairé à vendre son « aide personnalisée » et ses stages pour mieux faire passer la suppression des autres dispositifs d’aides. Depuis des années, nous marchons sur la tête en terme de rythme scolaire. Les rapports des chronobiologistes, les enquêtes PISA qui dénoncent le niveau de stress chez les élèves français, prennent la poussière. Un CP travaille autant d’heures qu’un lycéen !
 
Suppression de postes à tous les étages
 
Dans notre établissement, cette année nous avons perdu nos EVS après notre aide éducatrice. Conséquence : les activités en demi-classe (précieuses pour gérer la difficulté scolaire et mener à bien certains projets) ne sont plus assurées. Les remplaçants se font rares. Une institutrice de l’ école voisine n’a pas été remplacée pendant 15 jours. Pire, l’éducation nationale a l’intention désormais de demander aux municipalités de remplacer au pied levé (Source : le délégué à l’éducation de ma commune). Avec du personnel non qualifié cela va sans dire…
 
11 000 postes en 2008… Voilà le principal objectif affiché par le ministre de l’éducation nationale, le fil rouge de sa politique. Le « toujours plus » ne garantit pas l’amélioration des résultats nous assène-t-il. Oui, des moyens pour l’éducation nationale, c’est ce qu’on appelle en bonne logique une condition nécessaire mais pas suffisante…Il faut aussi des réformes structurelles et des pratiques pédagogiques adaptées. Mais alors il faut en déduire que le « toujours moins » à l’œuvre ne peut produire que le pire, surtout avec un tel niveau de désorganisation actuel. Darcos parie-t-il sur le pourrissement de la situation ? Qu’il se rassure, il est à l’œuvre…
 
Suppression de l’aide spécialisée (Rased)
 
J’ai dans ma classe 3 enfants du voyage en grande difficulté, deux ENAFs (élèves non francophones) deux élèves diagnostiqués hyperactifs, deux dyslexiques, et deux posant de graves problèmes de comportement. C’est la réalité d’une classe en REP aujourd’hui. Plus que jamais nous avons besoin de poser les bons diagnostics pour proposer des aides adaptées mais cela ne peut se faire qu’en équipe. Supprimer le RASED reviendrait à faire reposer toute la charge sur le seul instituteur. 
 
L’aide personnalisée est en train de se mettre en place au prix au prix d’une surchauffe sans précédent dans les familles, les écoles et les municipalités… Quid des enfants dont le dispositif d’aide n’est pas pertinent et qui ont besoin d’une aide plus spécialisée ? 2000 postes RASED vont être supprimés dès la rentrée 2009.
 
Flicage des profs dans la blogosphère et les forums.
 
Internet est le seul espace où nous pouvons encore nous exprimer et être entendu. Dans les grands médias la cause est déjà entendue ; les journalistes du PAF ne font le plus souvent, à de rares exceptions près, que la communication du gouvernement. Avez vous déjà vu au JT un enseignant en grève s’exprimer plus de 10 secondes ? Les grands médias se fourvoient dans des faux débats (faut-il revenir à l’école d’autrefois) et présentent l’école d’aujourd’hui de façon souvent caricaturale. Certains éditorialistes (comme Natacha Polony. Marianne n’est pourtant pas un journal qui peut être soupçonné de Sarkozysme) défendent les thèses populistes des Brighelli et consorts et font parti de lobbies (« sauvons les lettres ») à l’origine des nouveaux programmes.
 
Cette décision de confier à une entreprise privée le flicage des profs sur le net est d’une violence inouïe. Darcos prétend "anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise". Personne n’est dupe, un enseignant auteur d’un blog contestataire s’est déjà vu attribué un blâme. On s’attaque à la liberté d’expression. Dans quelle démocratie vivons nous ?
 
Rémunération à la prime
 
Enseignant de Cm2, je vais toucher une prime de 400€ pour faire passer les évaluations nationales en Janvier. Mes collègues sont super contents pour moi. Eux ne toucheront pas un centime et passeront plus de temps à préparer eux-mêmes leurs évaluations…Et bonjour la zizanie lors de l’attribution des classes à la prochaine rentrée !
 
Les nouveaux professeurs des écoles ont paraît-il touché une prime de 1500€. Je suis content pour eux. Ce ne les empêchera pas de se retrouver dans les quartiers les plus difficiles sans y être préparé (voir Formation professionnelle). Ils vont pouvoir se payer des vacances.
 
Diviser pour mieux régner ? Une vieille stratégie de guerre du maréchal Lyautey.
 
 On prépare les enseignants à la rémunération au mérite. Sur le principe, pourquoi pas ? Mais comment évaluer les profs de façon équitable ? Temps de travail (investissement dans des projets) , qualité de l’enseignement, résultats des élèves ? Quel que soit l’angle choisi (Darcos a choisi le troisième) l’équation est d’une complexité inouïe. Nous travaillons sur de l’humain, les enfants ne sont pas des machines à apprendre. L’humilité est de mise dans ce dur métier où quoi qu’on dise les réussites et les échecs de nos élèves ne dépendent que pour une part de notre action. « Il y a trois métiers impossibles : celui de parents, d’enseignants, et de politiques ». Cette phrase de Freud devrait inquiéter Darcos, il cumule les trois…
 
Evaluation nationale bilan et non plus diagnostic.
 
Avant l’ère Darkos, nous faisions passer des évaluations nationales diagnostics. Dès septembre, nous avions des données précises sur les points faibles et points forts de nos élèves que nous pouvions exploiter en équipe et communiquer ensuite aux parents.
 
Aujourd’hui, on change radicalement de logique. Il ne s’agit plus d’outiller les enseignants pour gérer la difficulté scolaire car en janvier les dés sont jetés depuis longtemps. On met les écoles en concurrence puisque les résultats globaux de chaque école seront accessibles par le bouche à oreille. Cela participe à l’actuel démantèlement de la carte scolaire.
 
Assouplissement de la carte scolaire :
 
Les exemples en Europe sont nombreux et les effets convergents. Une fois la digue rompue (elle était déjà fissurée de part en part), la nécessaire mixité sociale prend l’eau et des écoles dans certains quartiers se ghettoïsent.
L’escroquerie consiste à dire que ce sont les parents qui choisissent. Les chefs d’établissement qui croulent sous les demandes d’inscriptions et les dérogations savent qu’il n’en est rien. Ce seront toujours les mêmes qui iront dans les établissement de leur choix.
 
Nouveaux programmes. Tromperie au sujet des évaluations internationales PISA
 
« Les connaissances et capacités s’acquièrent par l’entraînement » Cette phrase sentencieuse répétée à longueur de programme est un non sens pédagogique dénoncé par tous les professionnels. L’entraînement n’est qu’une étape dans le processus d’apprentissage. Le comble est que les petits français, si on en croit les résultats PISA, sont plutôt performants pour résoudre des exercices mécaniques. En revanche ils manquent d’imagination, d’initiative face à la résolution de problèmes.
 
C’est dire si on fait fausse route avec des programmes plus lourds (introduction de l’histoire de l’art, réduction de 108 heures) et centrés sur l’accumulation mécanique de savoirs. Ils sont, contrairement à la propagande officielle, moins ambitieux et décentrés par rapport au fondamentaux. (je suis d’accord sur ce point avec Luc Ferry et Jack Lang). Ils induisent une pédagogie purement transmissive qui ne répond en rien à la difficulté scolaire. Si ce catalogue indigeste est réellement appliqués (rassurez vous les enseignants font encore preuve de bon sens !), la liberté pédagogique est un leurre. Mais alors que faire de programmes inapplicables ?
 
Mais la véritable escroquerie est plutôt dans l’interprétation des données PISA par le ministre. Il prétend que les résultats désastreux de la France en matière d’éducation justifie l’abandon des programmes de 2002. Tout d’abord la France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Ce n’est certes pas glorieux mais ce n’est pas non plus la Berezina annoncée. De plus cette évaluation internationale se fait par tranche d’âge (15 ans) donc il faudrait attendre au moins 2012 pour commencer à avoir du recul sur les programmes 2002.
 
Précisons que ces derniers faisaient l’objet d’un large consensus au sein de la communauté éducative. Les nouveaux programmes nous ont été présentés en mai 2008 lors d’une « consultation » grotesque (« Trouvez vous les programmes lisibles ? »). Les éditeurs, eux, n’ont pas attendu et nous avaient déjà proposé des manuels révisés 2008 ! Devant la gronde généralisée, le ministre en a retiré les aspects les plus grotesques. Mais l’esprit a été conservé.
  
Réforme de l’inspection.
 
Fini l’inspection des pratiques pédagogiques. Désormais ce sont les inspecteurs qui prendront la classe pendant une heure avec l’instit comme spectateur ! Objectif : vérifier l ‘acquisition des connaissances. On imagine la tête d’Amandine ou de Mouloud si on leur demande hors de tout contexte de réciter le passé antérieur ou de montrer qu’ils maîtrisent la règle de trois ! Bonjour le ridicule. Ce scénario surréaliste a été présenté aux inspecteurs lors d’une réunion académique particulièrement houleuse. Je plains ces derniers, leur métier, déjà extrêmement difficile, va devenir impossible.
 
Fin programmée de l’école maternelle ?
 
Plusieurs éléments convergents sont sur ce site : http://asso.nordnet.fr/ecole.et.territoire/fin%20de%20la%20maternelle.html
 
Si Xavier Darcos ne veut pas être surnommé « le ministre de la sieste et des couches culottes », qu’il mette le paquet sur la maternelle au lieu de mettre les maternelles en paquet de 30 (rapport du HCE 2007) !
 
Réforme des IUFM : fin de la formation professionnelle
 
Tout est cohérent : les nouveaux programmes étant essentiellement fondés sur la transmission, il suffit de recruter des professeurs des écoles à bac +5
 
La deuxième année d’IUFM consacrée à la professionnalisation des professeurs est supprimée. Les étudiants ayant décroché leur concours seront affectés directement dans les classes avec pour seule formation une sorte de tutorat assurée par un conseiller pédagogique. Cette réforme se base sur le principe que toute personne qui possède les compétences requises est à même de les transmettre !
On imagine les dégâts à venir. 
 
Mépris des enseignants
 
C’est certainement la raison qui fait de Darcos le ministre de l’éducation le plus impopulaire de la 5ème république parmi les professeurs. Les exemples sont trop nombreux pour être cité ici. Le clip où il se demande s’il faut bac +5 pour changer les couches en maternelle nous a fait rire jaune. Voilà un ministre qui ignore que les enfants sont accueillis propres.
 
Ce mépris, nous lui rendons bien.

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46 réactions à cet article    


  • pallas 18 novembre 2008 11:33

    a propos c’est quoi se delire :

    On peut arriver à 4400 euros dans certains cas si on ajoute au salaire, la prime et les trois heures supplémentaires.

    ET vous vous plaigniez de votre salaire et condition de travail ? alors que vous bossez moin de 30 heures par semaines ???.

    Vous etes de voleurs, voila ou passe mes impots.


    • Gnole 18 novembre 2008 11:53

      Au lieu de reprendre les dires de la tanche qui nous sert de ministre de l’éducation, vous feriez mieux de vous renseigner... le ministère à publié un communiqué pour s’excuser de l’erreur de Darcos.

      Cet abruti a calculé en ajoutant la prime de 1500 euros (et au passage tout ce qu’il est possible théoriquement d’accumulé en primes de fonction... donc de faire environ double ou triple service) qui est dévolue aux jeunes prof la première année...

      Donc oui un prof peut avoir un bulletin de salaire allant jusqu’a 4400 euros... une fois et une seule au cours de sa carrière. C’est pas ce qu’on appel un salaire de 4400 euros (en plus en pratique c’est tout simplement impossible... mais la réalité n’est pas quelque chose qui gène Darcos dans ses délires) !


    • norbert gabriel norbert gabriel 18 novembre 2008 15:46

      de fait, à voir votre orthographe approximative, les instituteurs qui vous ont initié ne méritaient pas leurs salaires de nabab. 
      Ce genre de propos poujadiste de caniveau est consternant, mais bon, c’est l’expression libre hein...


    • val 18 novembre 2008 19:46

      Vous m’expliquerez, Pallas, comment je pourrais faire moins de trente heures hebdomadaires, alors que je passe déjà 26 heures avec mes élèves.
      J’arriverais, tous les matins en me demandant ce que je pourrais bien enseigner dans la journée...
      Je vous mets au défi de "tenir" une classe de 30 élèves sans leur donner du grain à moudre...


    • irukandji irukandji 18 novembre 2008 11:54

      Lire Tableau noir ou la privatisation de l’éducation nationale en Europe.
      L’école sera payante comme dans certains pays.
      Sinon c’est le ghetto.


      • morice morice 18 novembre 2008 13:23

         par pallas (IP:xxx.x61.96.54) le 18 novembre 2008 à 11H33 

         
        a propos c’est quoi se delire : 

        On peut arriver à 4400 euros dans certains cas si on ajoute au salaire, la prime et les trois heures supplémentaires. 

        FAUX. ARCHI FAUX : pallas vous insultez là.

        • 5A3N5D 18 novembre 2008 13:42

          @ Calito,

          Vous insultez, là ! Concevez-vous qu’un prof ait le temps de rédiger chaque jour (ou presque) un article, et de venir troller sur ses mêmes articles toute la journée ? 

          Si c’est la conception que vous avez des enseignants, elle est tout simplement insultante. 

          Cordialement. 


        • LE CHAT LE CHAT 18 novembre 2008 13:52

          http://fr.news.yahoo.com/63/20081117/tpl-des-profs-pays-4400-euros-darcos-s-e-5cc6428.html

          c’est dans l’info !

           

          moi aussi , j’aimerai que tous les mois ressemblent à ceux où je touche l’interessement ou la prime de fin d’année ! smiley


          • FIAT LUX 18 novembre 2008 14:37

            Au delà de la "polémique"...
            L’école, au sens large du terme est encore une "institution" digne de respect qui doit être remise sur de bons rails.
            N’oublions pas que son rôle est d’instruire, d’éduquer, de former des citoyens, de transmettre les savoirs...nobles causes, s’il en est !
            Nous passons beaucoup de temps à l’école...de trois ans à 16 minimum et bien plus si affinités...
            L’école vaut beaucoup mieux que toutes ces dérives stupides. Elle est un pillier essentiel de notre société, un socle commun.
            Reste encore à savoir ce pour quoi elle est et lui donner les moyens (pas uniquement financier) d’y parvenir


            • titi titi 18 novembre 2008 15:07

              "Reste encore à savoir ce pour quoi elle est et lui donner les moyens (pas uniquement financier) d’y parvenir "
              Merci FIAT LUX de préciser qu’il ne sert à rien de verser toujours plus d’argent si certaines mesures ne sont pas prises.
              La primordiale c’est le retour le l’autorité et l’acceptation de l’autorité par les profs eux mêmes.
              Au nom de je ne sais quoi, certains refuse ce principe même. Or tous les élèves ne sont pas des bisounours. Et certains ont besoin d’autorité. Je ne parle pas d’abitraire mais d’un cadre stable.
              Il faut que les profs soit soutenus par leur hiérarchie et le politique : lorsqu’un prof confisque un téléphone portable qui sonne en cours, comment est il possible que des parents aient le droit de poursuivre le prof pour une hypothétique dégradation de l’appareil ?

              Donner toujours plus d’argent n’arrangera rien. On finira par avoir un aide de vie scolaire par élève pour porter le cartable et tailler les crayons...



            • 5A3N5D 18 novembre 2008 18:04

              "La primordiale c’est le retour le l’autorité et l’acceptation de l’autorité par les profs eux mêmes."

              Ca ne sert plus à rien : vous avouez vous-même que les parents refusent, pour leurs rejetons, l’autorité des enseignants. Pensez-vous vraiment que les profs vont se battre pour leur autorité, sachant qu’ils risquent d’être poursuivis en justice pour un mot ou un geste déplacé ? 


            • Dzan 18 novembre 2008 18:21

              A Titi( avant que le Gros Minet ne le croque pour défaut d’orthographe.

              certains refuse ce principe même.
              Refusent s’accorde avec certains...........


            • val 18 novembre 2008 19:55

              A Titi,
              Si, il faut parler des moyens.
              La France dépense 4401euros par élève par an, au primaire, alors que la moyenne pour les pays de l’OCDE est de 5051, tout en sachant que cette moyenne inclut des pays comme le Mexique ou la Turquie et que les petits Français ont beaucoup plus d’heures de classe que les autres.
              C’est vous dire dans quelle misère se trouve le primaire en France.


            • cogno1 18 novembre 2008 14:56

              Pallas, tu dois savoir que tu es con, vu ce que tu écris, si tu dis la même chose dans la vie, les gens doivent t’avoir assez dit que t’étais con pour que tu commences à te poser des questions.

              Je sais pas d’ou tu sors tes chiffres, mais c’est comme partout, je vais te parler de mon oncle, instit en maternelle, à quelques années de la retraite, à 1800 euros nets.
              Avec sa femme, je les ai vu bosser un peu plus de 30 heures, surtout le soir, quand il faut préparer, corriger, ou les week end, pour préparer les classes, tout ça.
              Puis comment compares tu une journée de boulot "normale" (bureau, chantier, etc) avec une journée à passer avec 25 bambins de 3 ans ? C’est assez osé de faire cette comparaison, et surtout, faut pas avoir peur du ridicule, mais c’est ton cas.

              Tu dois être ce genre de gens qui ont dit un jout à ma tante "si vous êtes en maternelle, c’est que vous êtes trop nulle pour aller ailleurs". As tu déjà ouvert des bouquins de pédagogie infantile ? J’imagines que non, sinon tu n’écrirais pas des trucs aussi cons. Tu n’as aucune idée de la responsabilité qu’on ces gns là, aucune, tu es bien pépère dans ton fauteuil, tu as vu le TF1 de 13h00 et du coup tu refais le monde...

              Bref, tu répètes comme une chêvre ce qu’on te dit, c’est bien, tu es un bon français.


              @ Calito

              Ah ? Pallas = Calito ? Marrant, ça me susprends qu’a moitié, et si c’est la cas, ça me rassures, c’est la même personne qui écrit des énormités, une c’est mieux que deux pour le niveau intellectuel moyen des participants.


              • cogno1 18 novembre 2008 14:59

                N’oublions pas que son rôle est d’instruire, d’éduquer, de former des citoyens, de transmettre les savoirs...nobles causes, s’il en est !

                Non, non, non et non.
                Ca, c’est la passé, l’école ne forme plus des citoyens, mais des travailleurs/chômeurs, ce n’est pas du tout la même chose.


              • FIAT LUX 18 novembre 2008 16:13

                COGNO...

                Non, non, non et non. ..

                et si on en parlait ???
                Je veux dire si notre république dans son ensemble débattait de la question...avec calme et dans le temps...


              • Calito 19 novembre 2008 09:51

                Je ne suis pas Pallas.
                Par contre il n’est pas difficile de voir l’ombre de simplet derrière cogno.

                Pour info, le 3ème compte de simplet a été supprimé pour avoir fait des jeu de mots douteux sur les juifs...

                On a les amis que l’on mérite n’est-ce pas.

                Calito.


              • pallas 18 novembre 2008 16:06

                Les profs sont des fonctionnaires pro gaucho et bobo pour la plupart, ne savant pas instruire les eleves, leurs apprenant que les greves en les instrumentant par leurs syndicats, sans compté ceux qui sont violents et dont la ligue des profs trouve normal, de voir des pofs alcoolo, toujours malade, qui ne sont jamais inquieté et viré. le salaire des profs est honteux, pour juste 30 heures de travail par semaine. Les profs actuels, qui ont etudier a l’IUFM, sont des ignares avec leurs logiques d’apprentissage du français en semi global ou global, qui est digne pour les enfants malades mentalement. Mais le pire c’est le salaire, plus de 4000 euros pour quelques heures sup fait en plus, du grand n’importe quoi et vous defendez ceux la. La violence scolaire, l’illetrisme qui est gigantestque, des eleves qui n’aiment plus apprendre, qui ne veulent plus du savoir, l’ecole a instituer cela, l’ecole et donc els enseignants, ont une grande part de responsabilité de la Debilisation des Eleves, et tout ne repose pas sur le dos des parents. D’ailleur, il interdit que les Parents eduquent d’eux meme leurs enfants.


                • Dzan 18 novembre 2008 18:25

                  Cher Monsieur Pallas
                  A voir votre post constellé de fautes, vous n’avez pas dû y aller souvent à l’école.
                  Encore la faute des instittuteurs ou des professeurs qui ont vainement essayé de vous inculquer les principes de base.

                  Ne seriez vous pas un adepte du Sieur Martinez spécialiste de l’Education, au parti moribond de l’extrème droite ?


                • John Lloyds John Lloyds 18 novembre 2008 16:22

                  Mais de quoi vous plaignez-vous ?

                  L’école n’est rien d’autre qu’une machine à cloner les esprits pour préparer les futurs esclaves de big brother. Instituteurs - euh pardon, professeurs des écoles - ??? Instigateurs de la pensée unique plutôt, et au Smig c’est encore bien payé pour détruire la capacité de discernement de nos gamins.

                  Pourquoi croyez-vous que les gamins mettent le merdier dans les classes ? Parce qu’ils sentent que c’est du flanc, qu’il vont devoir se soumettre à des modalités tout aussi contraignantes que bidons pour savoir remplir, en bout de course, une fiche d’ANPE.

                  Vous autres instits des écoles ou des collèges n’êtes que les relais conscients du pouvoir en place, soumis à ses directives par obligation voire par conviction pour certains, et en tant que tels responsables de la décadence abyssale de l’esprit humain.

                  Reconnaissez votre complicité ou démissionnez, mais ne venez pas nous chanter vos salades sur la noblesse de votre "métier".


                  • ninou ninou 18 novembre 2008 22:34

                    Lloyds...
                    C’est évident qu’en bradant l’école publique sur le marché de l’éducation privée après l’avoir bien brisée, ça va faire de nos enfants des citoyens libres !!!
                    La "pensée unique" de la formation de l’intelligence et de la culture contre la pensée unique de l’élève consommateur de connaissances monayables c’est évident qu’on est sur la bonne voie et qu’il faut féliciter le gouvernement...

                    La haine et la rancoeur sont de mauvais guides pour la pensée, Monsieur...


                  • anny paule 18 novembre 2008 18:10

                    Ce qui me surprend chaque fois, ce sont les discours haineux, non fondés (ou très inspirés des discours convenus par les "volailles qui font l’opinion"), chaque fois qu’un article, sur ce site, traite de l’Ecole !

                    A croire que ceux qui écrivent ce type de commentaires n’ont aucune "dette" vis à vis de cette Ecole qui les a formés, à croire qu’ils avaient, déjà inscrits dans leurs gènes, et ce, dès leur naissance, la pratique de l’écriture, notamment, puisqu’ils s’expriment par ce biais-là ! A croire qu’ils disposaient de moyens qui leur permettaient d’avoir un statut social en se dispensant de s’asseoir sur les bancs de la dite Ecole ! A croire que, vraiment, tous les enseignants qu’ils ont rencontrés, à un quelconque moment de leur cursus étaient vraiment indignes, qu’ils étaient des êtres inférieurs qui les ont totalement déformés !!!

                    Ce qui est exprimé dans cet article est, hélas, parfaitement exact. X. 
                    Darcos a pour but essentiel de "brader" l’école publique, gratuite, laïque qui, depuis la fin du XIX° siècle, a été un des piliers fondamentaux de notre démocratie. L’école, dans l’esprit de ses concepteurs, et notamment de Condorcet, se donnait pour mission de "Former des citoyens qui ne s’en laissent pas conter mais qui entendent, au contraire qu’on leur rende des comptes".
                    A lire l’indigence de certains commentaires, je comprends qu’elle ait pu, à un certain moment, faillir à sa mission !!! mais ce n’est pas une raison pour la supprimer au profit d’officines privées juteuses sur le plan financier ! Et ceux qui critiquent pour critiquer, feraient bien de se renseigner avant de balancer n’importe quelle ineptie ! ou de resservir n’importe quel lieu commun !

                    Pour mieux "vendre sa camelote", autant la rendre inutilisable ! Alors, pourquoi former des maîtres quand on peut user de n’importe quel contractuel pour faire du gardiennage ? (Du reste, former des maîtres, ça a un coût ! Alors, autant s’en dispenser !)... Car de suppression en suppression, de nouveaux programmes en nouveaux programmes, de fermeture de classes ou de sections en fermetures diverses ... la braderie sera parfaite ! Tout le monde aura fui vers le privé payant... Nos écoles ne seront plus que le refuge de ceux qui ne pourront faire autrement... Ce sera du gardiennage ! Darcos anticipe seulement dans le discours... il sait où il veut aller !

                    Tout est déjà écrit dans certains rapports de l’OMC, de l’ERT, des AGCS... "L’école est, avec la santé", le dernier bastion à prendre" dans la course à la privatisation, "dans la décennie à venir, une progression à deux chiffres est à envisager" (au niveau des gains !).
                    Un ouvrage très clair démonte le processus en cours : "Main basse sur l’écile publique", M. Fitoussi et E. Khaldi, Demopolis, août 2008.

                    Ainsi, que ceux qui critiquent sans savoir se renseignent... après, ils pourront parler !
                     


                    • jkw 18 novembre 2008 19:04

                      Bravo tiptop pour votre article !

                      il ne faut pas que le peuple soit trop cultivé ... même Lagarde avait dit qu’il fallait arrêter de penser !!

                      et après tout pourquoi pas ? répondons à la question suivante :

                      faut-il une intelligence démesurée pour être Président de la république ?


                      • foufouille foufouille 18 novembre 2008 19:30

                        darkos sur bfm
                        1500€ par an pour payer uen ecole privee est un petit effort ..........


                        • John Lloyds John Lloyds 18 novembre 2008 19:39

                          "A croire que ceux qui écrivent ce type de commentaires n’ont aucune "dette" vis à vis de cette Ecole qui les a formés, à croire qu’ils avaient, déjà inscrits dans leurs gènes, et ce, dès leur naissance, la pratique de l’écriture, notamment, puisqu’ils s’expriment par ce biais-là ! A croire qu’ils disposaient de moyens qui leur permettaient d’avoir un statut social en se dispensant de s’asseoir sur les bancs de la dite Ecole !"

                          Mais pourquoi cette dualité public/Privé ? Encore du cliché préfabriqué. Vous oubliez l’aspect essentiel de la connaissance, le Goût. Avec le goût, on peut très bien apprendre seul, se passer de toute cette crasse de prêt-à-penser. Or quel goût peut avoir aujourd’hui un élève qui avec un Bac peut à peine prétendre à un poste de caissier chez Leclerc, et encore, que n’importe qui pourrait tenir en sachant simplement lire et écrire ?
                           
                          L’école-garderie, on est déjà en plein dedans, on envoie juste les mômes au collège pour occuper leur temps, pour qu’ils ne fassent pas de conneries dehors, ça ne fait que contenir le taux de délinquence à un niveau acceptable. Parmi les scolarisés, seule une minorité, dont une partie de fils à papa, éviteront l’universelle galère des assedic ou des jobs foireux, précaires et instables, qu’ils auraient pu tenir au niveau de l’ancien certificat d’études.

                          L’école ne vaut que pour apprendre à lire et écrire, ou pour une minorité visant un occuper le peu de métiers spécialisés qu’il reste à pourvoir. dans l’état actuel, pour 80% des gamins, ce n’est rien d’autre qu’un service civil de plusieurs années.


                          • ninou ninou 18 novembre 2008 23:10
                            • Je ne vois pas trop comment on peut apprendre seul à survivre dans notre société ni à la comprendre...Ce qui fait de nos enfants des êtres au potentiel énorme, c’est justement qu’ils ont besoin d’apprendre et c’est pour cela que les adultes cherchent à favoriser leurs apprentissages.
                              Non, on n’apprend pas tout tout seul.
                            • Le "goût" dont vous parlez existe encore mais il ressemble à un don qu’aurait ou n’aurait pas un enfant. Il ne peut pas (ou plutôt : il ne peut plus) être donné par un enseignant dans sa classe. Essayez de donner le goût de l’effort dans une société de l’oisiveté télévisuelle. Essayez de donner le goût du travail bien fait à des enfants qui consomment du pré-emballé et de l’approximatif tout le reste du temps. Essayez de donner le goût de la responsabilité dans une société où le sport national est le défossage de ses responsabilités sur les autres...
                            • Le fait que la structure école soit moins bien adaptée qu’elle a pu l’être en d’autres temps (ce que je ne nie pas) ne justifie pas que l’on veuille en profiter pour en faire un marché. Cela justifierait plutôt une réflexion poussée pour une refonte totale du volet "éducation" de nos sociétés (tout en sachant que l’éducation n’est pas une donnée à part mais fait partie intégrante de nos modes de vie).

                            Il n’y a rien dans le projet du gouvernement actuel qui mette en avant la formation d’hommes et de femmes libres grace à une "meilleure école".
                            Vous tirez sur l’ambulance et regardez les charognards se repaître du corps des moribonds.

                          • John Lloyds John Lloyds 19 novembre 2008 10:13

                            Un jeune atteint d’oisiveté intellectuelle est un jeune qui n’a pas compris que c’est l’ensemble du système qui est biaisé, y compris l’école, qui en est le relais direct ; école qui, participant à cette déformation organisée, devient son ennemi direct, en tentant de lui imposer à coups de bâtons une instruction formatée, à finalité d’asservissement, qu’il sent à raison contre ses intérêts

                            Un jeune atteint d’oisiveté intellectuelle n’est pas responsable, c’est une victime. Les responsables sont l’entourage direct, qui n’ont pas su, pas pu, par méconnaissance ou incapacité, lui décrire à quel niveau de dédadence le monde est tombé en quelques années. Les responsables, c’est vous, c’est nous.

                            Si vous saviez de quelle motivation est capable un jeune qui a compris qu’il était la victime d’une gigantesque machination qui n’a pour finalité que son avilissement, vous seriez étonné de constater à quel point il cherche à en découdre avec cette farce, à quel point il retrouve le goût d’apprendre. Et là, il est en capacité d’apprendre seul, sans même qu’il soit besoin de le pousser, chez lui, ou dans des écoles spécialisées. Certains école, comme les Montessori, ont bien compris le phénomène.

                            Je sais, il est dur d’entendre que le corps d’institututeurs ne sert à rien, ou pire, ne sert qu’à desservir les immenses capacités de nos jeunes, mais c’est la triste réalité.


                          • ninou ninou 19 novembre 2008 15:13

                            Je pense que je comprends bien votre point de vue bien que je le trouve parfois caricatural (mais la caricature peut servir à se faire comprendre clairement en certains cas). Par contre je ne comprends pas trop le rapport de vos commentaires avec l’article.
                            En quoi la destruction de l’école publique dans une logique marchande peut-elle évoluer vers la fin du "formatage" ? C’est l’inverse qui va se passer. Les "boîtes à bac" vont se généraliser à l’ensemble de la sphère scolaire. Bachotage = réussite aux examens. Quid de la formation personnelle ? Quid de l’esprit critique ?
                            Je suis prof des écoles (depuis 5 ans car j’ai fait d’autres métiers avant, ce qui, je pense, m’évite de tomber dans la sclérose de l’esprit "educ’ nat"). Je parle souvent à mes collègues de mon gros doute sur l’efficacité du système "école". Dans ces cas là, un ange passe.
                            Lorsque vous parlez de l’inutilité du corps des instituteurs, je pense que c’est bien de cela qu’il s’agit : du système clos qui tourne sur lui-même, dont tout le monde sait qu’il est insatisfaisant, mais qui veut continuer à vivre pour lui-même. Toute attaque à ce système est perçu comme une attaque ad hominem. Les profs (pas tous heureusement) confondent souvent leur fonction et leur personne. Or le système est fait d’abord de personnes qui pourraient mettre à profit leur savoir faire dans d’autres conditions. Ce sont ces autres conditions qu’il faut inventer et...oser !
                            Ce qui ne veut pas dire qu’il faille accepter n’importe quelle nouvelle lubie "réformatrice" gouvernementale qui se présente...
                            En écrivant instituteur, vous avez écrit "institututeur". C’est peut-être là qu’il faut chercher ! Vers le pédagogue tuteur ou guide...
                            Qu’ en pensez-vous ?


                          • John Lloyds John Lloyds 19 novembre 2008 19:04
                            "En quoi la destruction de l’école publique dans une logique marchande peut-elle évoluer vers la fin du "formatage" ? C’est l’inverse qui va se passer. Les "boîtes à bac" vont se généraliser à l’ensemble de la sphère scolaire. Bachotage = réussite aux examens. Quid de la formation personnelle ? Quid de l’esprit critique ?"

                            La destruction de l’école publique, et son évolution vers une logique marchande ne changera rien. On passera d’un formatage institutionnel à un formatage de rentabilité. Comme vous dites, pas plus d’esprit critique, voire moins, une préparation automatisée pour parvenir à des attendus.
                             
                            Tout cela reste parfaitement naturel, ça s’inscrit dans un phénomène de déliquescence qui entre dans sa phase terminale, en accompagnant l’implosion du système. On finira par former des robots dans une optique exclusivement fonctionnelle.
                             
                            Il n’y a pas de solution, si ce n’est, pour un prof comme pour un élève, d’avoir pleine conscience du phénomène. Se conformer est un passage obligé, puisqu’il y a obligation de soumission.
                             
                            Personnellement tous mes enfants ont été à l’école, mais, à partir d’un certain âge (facile à déterminer, c’est l’âge où ils commencent à se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond) en sachant qu’ils mettaient les pieds dans un système ennemi, avec obligation de s’y soumettre. Que du bénéfice en finalité : acquisition de la capacité de discerner le dogme de la véritable connaissance, avec rejet silencieux du formatage, conservation de leur originalité de pensée, et conformité au stimulus attendu par l’école.
                             
                            Maintenant on peut aussi simplement envoyer ses gamins à l’école avec un pied aux fesses, mais le risque est l’échec scolaire pour un élève brillant. Quoique cette méthode ait ses avantages, on fera avec des imbéciles d’excellents citoyens.

                          • Fleur 25 novembre 2008 19:12

                            ... Justement, j’allais vous demander si vous aviez des enfants... Mais on ne sait pas trop le fin mot de l’histoire d’ailleurs : vos enfants sont-ils aujourd’hui devenus les chômeurs que l’école publique façonne chaque année ? Ou bien s’en sont-ils sorti grâce à la méthode Montessori et donc à une scolarité à x centaines d’€ ?
                            C’est intéressant car vous soulevez là exactement le problème que révèlera, à terme, la politique actuellement menée par notre gouvernement : les enfants issus des familles les plus aisées auront une chance de réussir alors que les plus modestes n’auront pas la chance d’accéder à une éducation digne de ce nom !
                            Serait ce le retour aux privilèges dans le royaume de sa majesté Sarkozy ?! Serait-ce la fin des principes de "liberté, égalité, fraternité" dans notre pays ?

                            En tous cas, heureusement que tous les français ne se contentent pas comme vous du JT de 20h de TF1 pour parfaire leurs discussions socio-politiques et voient autre chose que "des profs qui font encore la grève" !
                            Personnellement, je n’ai pas encore d’enfants (j’espère en avoir un jour) mais je me pose d’ores et déjà la question de savoir comment tout ceci va se terminer car c’est de l’éducation de NOS enfants dont nous parlons ici !! Ce qui est sûr, c’est que nous ne pourrons plus parler "d’égalité" au sein de l’institution publique qu’est l’école, et c’est bien navrant !


                          • val 18 novembre 2008 20:41

                            Dans les écoles, l’exaspération est à son comble.
                            On détruit l’Education Nationale à une vitesse jamais atteinte auparavant.
                            Plus de 50% de grévistes dans le Bas-Rhin, c’est du jamais vu. Nous sommes, en règle générale, peu coutumiers de la grève.
                            Cette fois-ci, la réaction a été unanime : "On ne va quand même pas les laisser tout casser sans réagir ! ".


                            • jcl44 jcl44 18 novembre 2008 20:55

                              Un oubli majeur, concernant les sujets qui fâchent à l’éducation nationale, qui me semble essentiel et malheureusement irréversible : avoir un CRETIN à sa tête.


                              • tiptop 18 novembre 2008 21:41

                                Helas mille fois helas, Darkos n’est pas un crétin. Tout est d’une grande cohérence dans sa politique. Elle relève d’une logique imparable :
                                 Affaiblir le mammouth pour mieux l’abattre ensuite...
                                La technique est simple : lui supprimer ses moyens, pour lui imputer plus tard les echecs.


                              • Calito 19 novembre 2008 09:54

                                Je dois dire que je n’aime pas la méthode, mais y-a-t-il un autre moyen ?
                                Cette école est une usine à chomage. Autant la casser et la refaire de A à Z.
                                je sais bien que c’est choquant, mais faut arrêter les conneries.


                              • Calito 19 novembre 2008 09:56

                                "La technique est simple : lui supprimer ses moyens, pour lui imputer plus tard les echecs. "

                                Ils sont déjà la les moyens.... Ils sont déjà la les échecs.
                                Franchement... ce n’est pas être anti prof que de le reconnaitre.

                                Des gamins qui ne savent plus lire parce que l’on a changé la méthode.... C’est quand même pas une question de fric cela....


                              • tiptop 19 novembre 2008 16:17

                                "Des gamins qui ne savent plus lire parce que l’on a changé la méthode.... C’est quand même pas une question de fric cela...."


                                Méthode ??? Noonnnnn..... ne me dites pas que vous faites allusion à la méthode globale, ce vieil épouvantail agité régulièrement dans les médias ????

                                Je sais je devrais être indulgent, avec le matraquage médiatique il y a même des profs qui pensent qu’elle sévit encore. De collège et de lycée bien sûr... les autres savent bien que ce vieil accessoire a disparu des étagères depuis 25 ans. D’ailleurs qui sait réellement de quoi il s’agit ? De fait toute approche qui n’est strictement alphabétique se voit taxée de "globale".

                                Gros soupir...

                                PS : Les méthodes de lecture ont une importance réelle mais marginale. Ce qui est déterminant chez les enfants c’est le rapport à la langue et à l’écrit en particulier. Désolé mais je n’ai pas le temps de développer, c’est complexe. ... vous savez nous avons changé d’époque tout de m^me....


                              • fantomas 19 novembre 2008 09:55

                                Je cite :
                                "avoir un CRETIN à sa tête."

                                Il faut dire que c’est une spécialité de l’Education Nationale d’avoir "des crétins à sa tête" où alors serait -ce le personnel enseignant qui serait un éternel incompris ?

                                Cela dit si l’intérêt des élèves passaient avant les intérêts particuliers des profs, il y a longtemps que cela se saurait.


                                • ZEN ZEN 19 novembre 2008 10:13

                                  X.Darcos est peut-être meilleur comptable qu’on ne le croit...
                                  (Je me permets de reproduire une bonne mise au point de Mediapart, non accessible gratuitement)

                                  L’alibi du "moins mais mieux" et du "libre choix" des élèves...

                                  "Dans l’école que j’appelle de mes vœux où la priorité sera accordée à la qualité sur la quantité, où il y aura moins d’heures de cours, où les moyens seront mieux employés parce que l’autonomie permettra de les gérer davantage selon les besoins, les enseignants, les professeurs seront moins nombreux." (N.Sarkozy))

                                  Le lycée de Xavier Darcos : un miroir aux alouettes ? | Mediapart (1)

                                  "La réforme du lycée préparée par X.Darcos présente des risques sérieux de régression. Si elle est mise en œuvre comme prévu à la rentrée 2009, elle peut déboucher sur un lycée moins démocratique et moins efficace que l’actuel. Au-delà de la propagande paradoxale qui voudrait qu’en diminuant l’encadrement pédagogique tout devrait aller mieux, les acteurs de l’éducation doivent analyser attentivement les tenants et aboutissants d’une transformation majeure du lycée. Il est vrai que la réforme prévue est d’une complexité telle que même les plus avertis nes’y retrouvent pas facilement. Et la célérité inquiétante de Xavier Darcos n’est pas faite pour éclairer les choses.
                                  Il faut prendre d’abord la mesure du trompe-l’œil, ce que l’on peut appeler « l’habillage » de la réforme  : moins d’heures de cours, architecture « modulaire », rythme semestriel. Pourquoi cette réforme ? Officiellement, il s’agirait de rapprocher le lycée de l’université, en rendant les lycéens plus « autonomes ». En somme, ce qui a tant de mal à convenir à des centaines de milliers d’étudiants frappés par l’échec du fait d’un sous-encadrement criant devrait être appliqué rapidement aux lycéens dont beaucoup sont des élèves scolairement fragiles, dont la plupart n’ont pas à domicile professeurs particuliers etparents en mesure de les aider.
                                  Le raisonnement est étrange. En fait, il est biaisé. Quiconque ne comprend qu’il s’agit exclusivement « d’habiller » la baisse de 80 000 enseignants dans les quatre années qui viennent, dans le cadre d’une politique de réduction de l’emploi public, ne peut vraiment juger de la réforme dans ses fins, ses modalités, ses conséquences. La raison financière de cette réforme est aujourd’hui masquée, elle ne l’était pas hier. En 2007 dans sa Lettre aux éducateurs, N.Sarkozy avait dit clairement ses intentions : « Dans l’école que j’appelle de mes vœux où la priorité sera accordée à la qualité sur la quantité, où il y aura moins d’heures de cours, où les moyens seront mieux employés parce que l’autonomie permettra de les gérer davantage selon les besoins, les enseignants, les professeurs seront moins nombreux.  »
                                  La reconstruction totale du lycée qui est en cours aujourd’hui n’a donc, selon les propos même de N.Sarkozy,qu’un seul véritable objectif : la réduction du nombre d’enseignants. Rien d’autre ne compte, ni l’évolution des contenus, ni la poursuite de la démocratisation, ni l’élévation des niveaux de savoir. C’est sans doute la première fois qu’une si profonde mutation est entièrement commandée par des impératifs strictement comptables.
                                  _____Tout changer pour diminuer le nombre d’enseignants ?
                                  La réforme du lycée s’inscrit dans le cadre plus général de la « Révision générale des politiques publiques » (RGPP) engagée depuis l’été 2007 et conduite directement par l’Élysée (cette grande opération de «  modernisation » est menée dans le cadre du Conseil de modernisation des politiques publiques présidé par Nicolas Sarkozy).
                                  Un rapport d’audit confidentiel rédigé par Pierre Lepetit ( inspecteur général des finances) et parFrançoise Mallet (inspectrice générale de l’Éducation nationale) et remis le 15 novembre 2007à Claude Guéant ( secrétaire général de l’Élysée) et à Jean-Paul Faugère (directeur de cabinet de François Fillon) a été rendu opportunément public par l’ AEF, une agence de presse spécialisée dans les questions d’enseignement (communiqué AEF n°83598),au mois d’août 2008. Il éclaire singulièrementles intentions ministérielles.
                                  La problématique du rapport est simple. Pour parvenir aux objectifs de réduction du nombre de fonctionnaires (suppression d’un poste sur deux de fonctionnaires à la retraite dans l’Éducation nationale), il faut entreprendre des réformes structurelles profondes : "Comment assurer la poursuite voire l’accélération de l’effort d’assainissement budgétaire sur la période 2009-2011-2012 sans réformes structurelles du système éducatif ?" se demandent les experts commandités. Leur réponse est limpide, en dépit d’une certaine langue de bois :"À défaut de réforme, le scénario d’optimisation des moyens sera insuffisant pour atteindre les objectifs budgétaires et conduira à dégrader les résultats du système éducatif", estiment-ils. En d’autres termes, pour parvenir à ces baisses d’emplois, il faut opérer une série de grandes réformes du système éducatif dans tous les domaines : pédagogiques, organisationnelles, statutaires.
                                  Les trois scénarios de réforme proposés valent la peine d’être examinés. Ces scénarios (optimisation, autonomie maîtrisée, autonomie complète), conformément à la logique strictement comptable de la RGPP, sont évalués uniquement en termes d’économie de postes. Le premier scénario de "l’optimisation de la gestion des ressources sans réforme majeure de l’offre éducative"permettrait "une économie potentielle de 41 000 à 43 000 emplois temps plein (ETP) nets sur cinq ans". Le second scénario d’autonomie maîtrisée, "comprend des réformes importantes sur l’offre éducative et sur les conditions de travail des enseignants dans le cadre d’une plus grande autonomie des établissements pilotée par l’État". L’économie réalisée est évaluée entre 85 000 à 93 000 ETP nets sur cinq ans. Le troisième scénario correspond à une "autonomie complète" du système, c’est-à-dire àla déconcentration totale de l’offre éducative et à la décentralisation des financements. L’économie réalisée est la même que celle du deuxième scénario.
                                  Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que les auteurs valorisent le deuxième scénario, qui permet de réduire le nombre total d’enseignants de plus de 10 % en cinq ans, mais au prix d’une baisse importante de « l’offre d’éducation » et d’une transformation de l’organisation du travail des enseignants.
                                  _______On s’intéressera ici spécialement aux conséquences de ce scénario sur le second degré, mais il n’est pas inutile de savoir que dans le premier degré, cette politique impose déjà un recul considérable de l’offre d’éducation puisqu’il suppose une réduction du nombre d’heures de cours, la réduction de la scolarisation à deux ans voire à trois ans, la suppression des réseaux de soutien et d’aide aux élèves en difficulté.
                                  Cette réduction importante sera donc prolongée dans le second degré, en commençant par le lycée dès 2009. Fin des redoublements, plafonnement et annualisation des horaires élèves, simplification des programmes d’enseignement, telles sont quelques-unes des préconisations du rapport concernant l’offre éducative (à côté de celles qui concernent les conditions de travail des enseignants).On voit sans doute mieux le sens de la mission confiée à Jean-Paul de Gaudemar par X.Darcos : proposer une réforme qui puisse satisfaire aux impératifs de la RGPP pilotéepar N.Sarkozy. La FSU par la voix de son secrétaire général G.Aschiéri a estimé que le lycée pourrait « rendre » par l’application de la réforme entre 15 000 et 20 000 postes, soit un quart ou un cinquième de la réduction totale espérée, le reste des suppressions devant être trouvé dans le primaire et dans le collège.

                                  Vaut-il la peine d’entreprendre dans la précipitation le bouleversement du lycée pour réaliser une telle économie en personnel enseignant ? En langage profane voire cynique qui sied à notre époque, la question est : est-on bien sûr que les effets de cette réforme ne coûteront pas plus cher que les économies souhaitées dans le court terme ? Il faut pour cela mettre en balance les économies réalisées (770 millions d’euros par an) et les coûts scolaires et sociaux à très long terme de ce chamboulement des études secondaires.Il y a d’abord, les risques propres à une précipitation encore inédite pour une réforme aussi radicale de l’enseignement. Sans aucune préparation, sans aucune expérimentation, sans évaluation sérieuse des conséquences de cette « refondation » d’ampleur inégalée depuis 1902, avec pour seule référence une vague évocation du « système finlandais » ou du « système anglo-saxon » parés soudain de toutes les vertus, on entend bouleverser le système du lycée français jugé péremptoirement « obsolète ».Les lycées seront-ils prêts à accueillir en septembre prochain les 500 000 élèves de la nouvelle seconde ? Ces derniers ne vont-ils pas devoir « essuyer » les plâtres d’une « rupture » improvisée qui se poursuivra en Première et en Terminale les deux années suivantes ? Il suffit d’observer qu’il a été demandé à toutes les Inspections générales de refaire tous les programmes de Seconde en quelques semaines, pour se rendre compte du caractèrehâtif de cette entreprise radicale....


                                  • ZEN ZEN 19 novembre 2008 10:15

                                    (2) Suite et fin

                                    ...La question est également de savoir comment faire des programmes si l’on ne sait rien de la suite et en particulier de l’évaluation des études secondaires (suppression ou transformation du bac, contrôle continu, crédits d’enseignement par modules, autres ?). Rappelons que la grande réforme historique de 1902, laquelle a introduit officiellement l’enseignement moderne dans les lycées, avait été précédée de mois d’enquêtes et de discussions parlementaires d’un très haut niveau intellectuel. Dès 1899, plus de 200 personnalités de l’enseignement, de la politique, de l’économie, avaient ainsi été auditionnés. Autres temps, autres moeurs.Au-delà du risque inhérent à l’impréparation, se pose la question de la pertinence pédagogique de la réorganisation prévue. Recensons quelques points de la réforme qui devaient faire débat et sur lesquels professeurs, parents et élèves auraient leur mot à dire. L’affichage officiel souligne trois caractères majeurs de la réforme : un enseignement modulaire, un enseignement semestriel, un enseignement moins chargé.Un enseignement modulaire. Dans l’état actuel du chantier, l’unité de base des études serait le « module » de 3 heures pour toutes les disciplines. C’est l’idée faite pour séduire aussi bien les libéraux adeptes du « libre choix » que les tenants du « constructivisme pédagogique » : les lycéens choisiront leur parcours et construiront leurs savoirs. Ils seront « acteurs de leur apprentissage » selon la formule officielle. Claude Allègre avait déjà eu cette tentation de séduire les élèves par la promesse d’études plus sympathiques dans un« lycée allégé » où le terrible ennui des études et l’impitoyable sélection seraient enfin surmontés. Sans entrer dans de trop vastes considérations, notons seulement qu’il n’est pas certain que ce « lycée à la carte », que cet enseignement « au choix », soit nécessairement plus démocratique et plus efficace. Ni même qu’il soit nécessairement plus « sympathique ». Le « choix » des modules, qui vient s’ajouter à celui des établissements avec la suppression de la carte scolaire, risque de favoriser ceux qui détiennent les clés des meilleurs parcours et qui sont déjà ceux qui ont les atouts pour obtenir une place dans les lycées de leur supposé « libre choix  ».Les lycéens et leurs familles pourront choisir, à côté d’un tronc commun de 21 heures (3h x 7 modules) entre de nombreuses options « modulaires » (2 par semestre) pour le reste (soit 3h x 2 modules). Les modules de trois heures pour chaque discipline, sans dédoublement, peuvent aggraver un travers déjà existant : la fragmentation du savoir transmis en petites unités dispersées. C’est d’autant plus dommageable que ce dispositif est susceptible de faire éclater le « groupe-classe », lieu d’intégration et de stabilité pour de nouveaux lycéens, qui en ontd’autant plus besoin qu’ils sont scolairement fragiles.Un autre inconvénient apparaît vite. Un certain nombre de « modules » dits d’approfondissement peuvent être pris dans des disciplines déjà présentes dans le tronc commun. C’est en particulier le cas pour le français, les maths les sciences expérimentales (Physique-chimie,Sciences de la vie et de la Terre), l’histoire-géographie. On pourra donc être élève « scientifique » avec peu de français ou élève « littéraire » avec peu de maths. On risque donc de retrouver bien vite les polarisationsarchaïques entre culture scientifique et culture littéraire que quarante ou cinquante ans de transformation avaient peu à peu réussi à surmonter, spécialement grâce au développement de la filière « économique et sociale » qui a introduit à grande échelle la « troisième culture » des sciences humaines. On notera que les Sciences économiques et sociales, l’une des seules véritables innovations disciplinaires du lycée dans la deuxième moitié du XXe siècle,paraissent être les grandes sacrifiées de la réforme. Il est vrai que cette discipline a eu le malheur de déplaire aux fanatiques du marché qui, avec leurs lobbies puissants, n’ont eu de cesse de la supprimer ou de la dénaturer.

                                    En un mot, la première rupture voulue par Xavier Darcos pourrait bien accentuer inégalités entre élèves et perturbations dans un rapport pédagogique qui ne se porte déjà pas toujours et partout au mieux, comme elle pourrait conforter l’ancienne et stérile dualité des « matheux » et des « littéraires », au détriment de la culture économique et sociologique.Un enseignement semestriel. C’est la seconde rupture. Il ne s’agit pas simplement de remplacer les trimestres actuels par des semestres, ce qui n’aurait aucun sens. Il s’agit de remplacer des enseignements annuels par des enseignements semestriels. L’évaluation se fera lors de quatre conseils de classe de mi-semestre (en octobre et en avril) et de fin de semestre (en février et en juin). Cette « semestrialisation », calquée sur l’organisation universitaire, est le dispositif complémentaire de la « modularisation » : les élèves changeron tde modules à la mi-année, du moins pour ceux qui ne relèvent pas du « tronc commun ». Ils composeront donc une sorte de menu de leur choix. Il faudrait s’interroger sur le « détail » de l’organisation, qui a son importance : comment évaluer ?un élève redoublera-t-il le module choisi ? comment suivre Maths 2 si l’on n’a pas choisi maths 1 au premier semestre ? Il serait logique que cette réforme implique la disparition de l’examen terminal, remplacé par des examens multiples tout au long des études. Évaluation continue dont on peut se demander si les lycéens la trouveront plus « sympathique » que le vieux baccalauréat.-La question reste de savoir quel sens pédagogique peut bien avoir un dispositif qui peut favoriser un certain « zapping ». Ceux qui ont quelque pratique de l’enseignement savent qu’il faut du temps avec des élèves relativement jeunes pour installer des méthodes régulières de travail, des modes stabilisés de réflexion, des pratiques scolaires et des dispositions intellectuelles durables. C’est grâce à cette durée que l’enseignement a une portée réellement formatrice. L’éducationn e ressemble pas au speed dating avec des disciplines que l’on essaye au gré de ses envies. Le caractère éphémère des cours risque par contre de faire perdre beaucoup de temps puisqu’il faudra refaire à chaque semestre le même travail d’installation de la relation pédagogique, le même effort d’adaptation à une nouvelle discipline et à un nouveau professeur.Les effets de cette semestrialisation sur des élèves qui pour beaucoup manquent de « maturité » seront sans doute sensibles sur ceux qui ont le plus besoin d’un encadrement régulier et stable. On notera ici, en passant, que le système scolaire annuellement organisé, s’il va sans doute à contre-courant d’un certain « bougisme » économique, technologique et sociétal, apporte peut-être à beaucoup de jeunes, un sentiment de stabilité, une capacité de se projeter dans l’avenir, une possibilité d’évoluer dans un cadre établi, toutes dimensions qu’ils trouvent de moins en moins en dehors de l’école.

                                    Un enseignement plus court. C’est un objectif fondamental, mais un peu caché, puisqu’il va permettre cette baisse tant souhaitée du nombre d’enseignants de lycée. Les heures de cours étant posées comme trop nombreuses, il convient de les « plafonner » pour les élèves. L’un des objectifs de la réforme est de faire baisser la durée hebdomadaire de cours en seconde à 30 heures maximum (après avoir envisagé une diminution à 27 heures), au lieu de 32 ou même dans certains cas de 35. Les autres niveaux de Première et de Terminale devraient connaître les coupes de même ampleur les années prochaines. Mettant toutes les disciplines sous la même règle des « trois heures », cette organisation réduit le nombre d’heures de cours dans de nombreuses disciplines, dont celles que l’on considère par ailleurs comme « fondamentales » : français ou maths, pour ne citer qu’elles. Sauf, comme on l’a dit plus haut à se spécialiser en prenant ces disciplines en « modules d’approfondissement », les élèves risquent fort de n’avoir droit qu’à un enseignement très appauvri.La réforme combine deux principes complémentaires, habilement présentés. Celui du « libre choix » et celui du « plafonnement ». Deux risques en découlent : l’appauvrissement du choix effectif de formation proposé au lycée, illustré notamment par la marginalisation possible de l’enseignement économique et social, au profit d’une concentration sur certaines matières « rentables » ; la difficulté de transmettre un savoir construit et solide avec un nombre réduit d’heures de cours.Le lycée, trop hiérarchisé et trop cloisonné, doit connaître une réforme. Mais celle que propose X.Darcos, faute d’avoir fait l’objet d’une discussion, d’une réflexion et d’une évaluation sérieuse est peut-être la pire que l’on puisse imaginer.Elle présente en effet des risques sérieux de régression à court comme à long terme, risques accrus du fait que cette politique n’a pas d’objectif pédagogique et intellectuel propre, que son seul but est financier.X.Darcos, à la suite de N.Sarkozy, martèle un slogan : « moins mais mieux », c’est-à-dire moins d’heures de cours et moins d’enseignants. La formule incantatoire laisse dans l’ombre les conséquences réelles de la diminution de l’encadrement sur la formation..."________________________


                                  • tiptop 19 novembre 2008 16:31

                                    Très instructif.

                                    Merci d’élever un peu le débat.


                                  • jak2pad 19 novembre 2008 15:08

                                    une fois de plus, le lamento infini de l’enseignant qui a mal partout : mal au portefeuille, mal à la considération, mal aux fesses à force de rester assis trop longtemps, mal au pouce et mal à la tête, et puis mal à l’âme aussi, et mal à l’élève...

                                     c’est épuisant de lire ce type de pavé ,qui ressasse pour la millième fois, la dix-millième peut-être, tous ces malaises, toutes ces aigreurs, toutes ces capitulations...

                                    il n’a ce malheureux ni temps, ni soutien, ni compétence, ni appui, ni motivation......question : que fait-il là ? pourquoi reste-t-il là à pleurnicher et à geindre ?

                                    pourquoi ne va-t-il pas exercer ses talents dans le privé ? mais par conviction bien sûr, il défend le service public, ;.... et puis là-bas il faut bosser !

                                    et à l’étranger, qu’il semble bien connaître, après de longues immersions en apnée juvénile ? mais là-bas aussi il faut bosser !

                                    mais peut-être va-t-il démissionner, quitter cet enfer peuplé de créatures monstrueuses, des Alègre,des Ferry, des Darcos, ou pire encore ? peut-être même un jour va-t-il rencontrer des Sarkozy anthropophages et cruels ?

                                    Va-t-il dans son désespoir devenir cuisinier ou chauffeur-livreur, ou scaphandrier pour ne plus voir ce monde de désolation ?

                                    Pas du tout, notre Jeanne d’Arc va bouter ces monstres hors de l’Education Nationale,qui va redevenir ce havre de paix, de douceur et de farniente qu’elle a été pendant les trente dernières années, cet eden où l’on pouvait faire grève à intervalles réguliers, pendant quelques semaines, pas plus, et être payé rubis sur l’ongle par une administration somme toute compréhensive,

                                    ce lieu où s’exerçaient sans contraintes et sans stress nos grandes vertus nationales : Copinage ( pour récupérer de temps à autre 400 euros vite fait pour une" évaluation", juste pour celui qui a des copains là où il faut), Glandouillage( puisqu’on se tape de lourdes journées de 7 heures, qui s’accumulent dans des semaine de 3 jours et demi, six semaines de suite avant d’atteindre exténué les deux semaines de repos, vous imaginez la cadence...) et Tripatouillage ( comment se débrouiller pour faire un stage rigolo de formation syndicale au lieu de faire cours, là au moins on se marre avec les copains !)

                                    c’est bizare, le sigle que cela donne, non ?

                                    mais peut-être cette malheureuse victime va-t-elle trouver malgré tout une issue pour échapper à ces dizaines d’élèves non-francophones, suractifs, gens du voyage, attardés scolaires ou casse-burettes, en demandant une mutation vers un poste moins exposé à la tempête , comme chargé de réflexion pédagogique ou formateur en IUFM ?

                                    Eh bien non, car malgré tous les stress et toutes les plaintes, il y a des indemnités qu’on n’abandonne pas si facilement, et on a beau être totalement désintéressé et faire passer le service public avant tout, il faut quand même pas pousser !





                                    • ninou ninou 19 novembre 2008 15:30

                                      "une fois de plus, le lamento infini de l’enseignant qui a mal partout : mal au portefeuille, mal à la considération...."
                                      C’est sûr que le discours est déjà entendu. Pas comme le votre, bien sûr, qui n’a rien d’un poncif et d’une idée toute faite mille fois entendue au bar du coin à l’heure de l’apéro. Tout dans l’analyse et la pensée contradictoire. Vous semblez être un dialecticien hors paire. 

                                      Votre verbiage n’est même plus du venin. C’est du vomi.
                                      Il ne fait pas avancer le débat.


                                    • tiptop 19 novembre 2008 16:25

                                      Effectivement , celui qui se plaint , qui a des comptes à régler n’est pas celui qu’on croit....

                                      Je me doutais que mon article allait réveiller des hordes de mal appris, de frustrés qui ont trouvé une victime expiatoire à leurs échecs... Comme si l’école pouvait tout...

                                      C’est triste...


                                    • jak2pad 20 novembre 2008 18:14

                                      Désolé, je n’ai pas de frustration envers l’école, et je n’ai pas subi trop d’échecs : j’ai un bac + 5, vulgairement appelé mastère, et je travaille à l’Université.

                                      C’est justement pour cela que je vous en parle en connaisseur : moi, l’école, je l’aime bien, ou plutôt je l’aimais bien, quand elle était bonne. Je ne l’aime plus trop quand elle est dominée par les prétentieux, les incapables et les fumistes, dont vous ne faites évidemment pas partie, mais qui forment les gros bataillons de notre Snes, ce repaire de copains et de cousins.

                                      Ces profs demi-intellos, vaguement politisés, glandouilleurs au possible, qui se sont installés dans un fromage appelé Education Nationale, et qui hurlent à la mort à la moindre menace de changement.

                                      Pourquoi cette image déplorable auprès des usagers ? pourquoi ces résultats en chute libre ?

                                      Vous trouvez que c’est normal qu’après 5 ans ou plus de scolarisation, 30% des élèves soient incapables de lire un texte simple ?

                                      C’est un problème de moyens, la faute à Sarkozy, au grand capital ou à la pleine lune ?

                                      Et vous venez pleurnicher parce qu’on ne vous donne que 400 euros pour "évaluer" des élèves de CM2 - qu’allez-vous "évaluer" au bout de cinq ans ? le boulot que vous n’avez pas fait ?


                                      • tiptop 20 novembre 2008 18:29

                                        "Et vous venez pleurnicher parce qu’on ne vous donne QUE 400 euros pour "évaluer" des élèves de CM2 - "

                                        Bac + 5 et effectivement vous ne savez pas lire ... englué que vous êtes dans vos préjugés

                                        Comment ne pas comprendre que nous ne protestons pas pour de l’argent , des avantages catégoriels mais pour pouvoir exercer notre métier avec serénité et dans de bonnes condirtions. Notre métier est protégé (c’est vrai ,mais pour combien de temps encore ? ), notre paye est ce qu’elle est . L’enjeu n’est pas là. Les 400 euros je trouve ça une insulte vis à vis de mes collègues qui font le m^me boulot. C’est une forme de mépris (genre les instits on les aura par la feuille de paye et les vacances. ) .

                                        NOUS REFUSONS LA CASSE DE L’ECOLE PUBLIQUE ET DEMANDONS DES MOYENS DECENTS POUR FAIRE PROGRESSER LES ELEVES ; NI PLUS NI MOINS ;


                                      • Fleur 25 novembre 2008 18:47

                                        Comment peut-on taxer ses propres collègues de simples fumistes qui vont taper le cartons entre copains de temps en temps en stage ? Je serais curieuse de savoir combien d’heures vous faites à la fac et combien en préparations chez vous ???? Personnellement, il m’est arrivé de faire un petit détour en fac de droit dans ma vie d’étudiante : j’ai quand même eu affaire à un soit disant "maître de conférence" qui ne faisait rien d’autre que de lire un bouquin que le directeur de la fac avait écrit deux ans auparavant... "fumistes" vous avez dit ???
                                        Je ne suis moi même ni maître de conf, ni prof d’école, ni déteneur d’un "Master"... Mais je suis bien sûre d’une chose : je soutiens ceux qui aujourd’hui défendent l’école pour demain , car ce sont NOS enfants qui payeront les pots cassés des petits caprices de notre cher gouvernement !

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