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Accueil du site > Tribune Libre > Il est tellement agréable de ne pas voir le problème

Il est tellement agréable de ne pas voir le problème

Ceux qui en vivent ne savent répondre, quand on leur en parle, que par l’insulte, la dérision ou la censure ; jamais une seule réponse de fond. Le monde entier s’interroge sur ce qui se passe dans cet Occident qui avait depuis quelques siècles montré la voie du progrès et qui, depuis 50 ans, s’autodétruit avec une fierté incompréhensible. De plus en plus d’États se rassemblent dans les BRICS qui ne voient que de l’arrogance dans cette fierté revendiquée. Les peuples occidentaux sont écartelés entre la facilité apparente de la vie qu’apporte le refus de voir le problème, et l’évidence que rien ne tourne rond. Ils se réfugient dans les idéologies qui apportent toutes des solutions simples à un problème mal posé. Ils s’y enferment en maudissant à juste titre toutes les autres idéologies, ce qui les entraîne vers les affrontements violents voire haineux entre les certitudes variées qui encombrent la politique et les médias. Mais quel est donc ce foutu problème que personne ne veut voir ?

On ne peut même pas l’aborder directement car, comme personne ne veut le voir, le simple fait d’en parler fait tirer les rideaux. Il faut d’abord passer par la désacralisation de l’économie qui a été faussement érigée en science. Pendant que l’immense majorité des Français se sécurise en justifiant son incompréhension par un commode « je ne suis pas économiste », une toute petite minorité construit des usines à gaz teintés d’histoire et des ballons de baudruche teintés de bon sens dans l’unique but de « faire sérieux » et de rendre difficile les examens des futurs diplômés qui ne s’en serviront que pour leur première embauche. L’économie n’est pas une science, elle est comme l’indique son nom grec οἰκονομία, oikonomía, une gestion de la maison. Et tout le monde sait qu’une bonne gestion de la maison est simplement la recherche difficile et quotidienne du cumul du concret, de l’équilibre et de l’harmonie. Rien de scientifique dans tout ça et nous sommes tous, et tous les jours, des économistes.

Mais les économistes officiels ont créé des idéologies qui sont toutes de fausses harmonies scientifiquement appuyées sur de faux équilibres logiquement construits sur une seule fausse idée, identique dans toutes les idéologies et base de toutes les erreurs. Cette idée fausse ne peut pas à l’évidence être concrète mais elle plait au peuple, c’est la création de richesse avec la croissance qui est sa conséquence.

Tout vient du double sens du mot création. Il y a la création ex nihilo qui est le domaine des dieux et la création par transformation de l’existant, appelée production qui est le domaine des hommes. La production elle-même n’est pas forcément richesse et l’homme ne produit pas de richesses quand il transforme l’eau qu’il boit en sueur, en urine et en larmes.

Mais comme chacun voit bien dans sa vie personnelle qu’il se crée à lui-même des richesses en travaillant, il est très tentant de croire que nous nous créons collectivement des richesses en travaillant tous, ce qui est totalement faux. La richesse n’étant qu’un regard, si le travail personnel peut se transformer en richesse individuelle, c’est exclusivement parce que le résultat du travail personnel va être vu par quelqu’un d’autre comme une richesse et être désiré. L’autre va donc l’acheter en s’appauvrissant. Il n’y a aucune création, il y a échange de deux productions dont l’argent, fruit du travail de l’acheteur. Il y a simplement eu échange de travail, utilisation intelligente de l’énergie des deux. Il y a eu deux enrichissements personnels puisque l’échange a été volontaire et satisfaisant pour les deux mais, comme tout a été consommé ou utilisé, il n’y a eu en aucun cas création collective de richesse si ce n’est le regard que nous portons sur nous-mêmes. Rien de scientifique et rien de mathématique là-dedans, un simple échange d’énergie humaine.

L’ambiguïté sémantique entre création, production et richesse permet toutes les constructions idéologiques de la pseudoscience économique. Les deux erreurs les plus tentantes et les plus fréquentes sont de se prendre pour des dieux en prenant des transformations pour des créations ex nihilo et confondre production et richesse, la production étant une réalité concrète et stable alors que la richesse n’est qu’un regard abstrait et changeant.

Le principe théorique aberrant de l’économie est d’utiliser deux fois une seule production. Elle est d’abord acheté par le client en échange de son argent. Mais cet échange est considéré par l’économie comme contributif à la richesse nationale et comptabilisé dans le PIB dont on utilisera des pourcentages comme si la richesse qu’il pense chiffrer et pouvoir utiliser, n’avait pas été déjà consommée ou récupérée par l’acheteur. Le vice fondamental de la science économique est de dire à la fois que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il est la somme des dépenses. Le refus paresseux d’aller voir ce que dit l’Insee dispense de voir que l’Insee affirme à la fois que le PIB « vise à chiffrer la richesse créée » et qu’on le mesure « par la somme de toutes les dépenses finales ». Certes l’Insee le mesure aussi par les valeurs ajoutées des entreprises et par l’origine de l’argent dépensé, mais il tait que la valeur ajoutée n’existe que par la dépense des clients. Plus les Français dépensent, plus il y a de fonctionnaires, plus on les augmente, plus il y a de trafic de drogue et de prostitution, plus la France s’enrichit. Travaillez pour dépenser et consommer, et réjouissez-vous car en dépensant vous produisez de la richesse nationale. C’est tellement bête qu’on se demande comment il est possible qu’une telle absurdité perdure et soit même enseignée.

Pour le comprendre il faut non seulement comprendre qu’il n’y a pas de création de richesse mais il faut encore comprendre comment la monnaie scripturale permet de faire croire à la création de richesse en faisant grimper la dette mondiale. Pour rappel, la monnaie scripturale est la monnaie provisoire créée ex nihilo par n’importe quelle banque pour être prêtée avec intérêt et détruite dès récupération. Et comme les banques en créent beaucoup plus qu’elles n’en détruisent, la dette mondiale flambe aussi vite que les liquidités mises à disposition des déjà riches qui nous font croire en les dépensant que nous sommes un pays riche alors que nous sommes simplement devenus un pays inactif, endetté et bêtement fier de l’être.

Et c’est là que l’on peut enfin aborder le problème que personne ne veut voir et qui permet depuis 50 ans de rendre apparemment possible ce qui ne l’est pas : c’est la dépense. Nous dépensons à tort et à travers un argent que nous fabriquons pour subventionner, pour nous donner bonne conscience avec tous les « quoiqu’il en coûte » qui évitent les choix difficiles mais totalement indispensables que nous reportons pour ne pas les affronter, et ce, avec la complicité active des politiciens et des médias qui voient toujours l’emprunt et la dépense comme les solutions des problèmes. Sacrifier l’avenir au présent est la constante de tous les politiques actuels en empêchant le peuple de comprendre ce qui se passe.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’homme et la femme ont toujours et partout fondé leur égalité sur leur interdépendance, leur avantage comparatif comme le disait David Ricardo pour l’égalité des États ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, qu’il faut sérieusement augmenter ceux qui produisent, les agriculteurs, les mères au foyer, les ouvriers et les artisans, ainsi que ceux qui les assistent ou les préparent comme les encadrants, les médecins ou les enseignants, tout en taillant dans le vif aussi bien les parasites du haut qui ne sont que dans la communication, que les parasites du bas qui croient suffisamment à la création de richesse pour ne vouloir qu’en profiter. Ils prospèrent actuellement tous les deux, ceux du haut créant les idéologies qui permettent avec ceux du bas d’écraser ceux qui produisent encore.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous vivons une incohérence générale qui se fait grignoter par un islam cohérent mais dont la cohérence n’est pas celle qui fut la nôtre ? Ne faut-il pas retrouver notre cohérence ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous devons inscrire dans la constitution l’interdiction de voter des budgets déficitaires après avoir enfin compris que le PIB ne chiffre que la somme des dépenses ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que nous devons retrouver l’esprit de la charte de La Havane qui a été signée unanimement en 1948 par l’ONU en y fondant l’OIC, l’office international du commerce, et qui obligeait, par les droits de douane nécessaires, à une balance commerciale équilibrée (la balance des paiements pour être précis) ? Nous avons sombré hors ONU dans l’encombrant OMC qui dit l’exact contraire.

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’université n’est qu’un moment de travail intense pour le tout petit nombre qui a la capacité d’aider les autres à mieux produire ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que l’Union Européenne n’est qu’un condensé idéologique de tout ce qu’il ne faut pas faire et qu’attendre simplement son pourrissement inéluctable est en train de devenir suicidaire ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que la compétitivité n’est pas ce qu’elle est devenue, à savoir tenter de faire payer les autres, mais une concurrence, courir ensemble, une compétition, une pétition commune au dépassement de soi ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que la valeur de l’argent ne dépend que de la qualité de l’énergie humaine dépensée pour l’obtenir et que l’argent est par définition limité ?

Comment comprendre, quand l’argent coule à flots pour ceux qui y ont accès, que toutes ces questions dérangent et que le pouvoir a surtout envie de les mettre sous le tapis en s’intéressant beaucoup plus à lui-même qu’à son peuple quand il dépense un argent sans valeur qu’il fait créer pour l’emprunter par des gens qui y ont intérêt ?

Ludwig von Mises, a écrit en 1949 dans Human Action :

Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom provoqué par une expansion du crédit. La seule question est de savoir si la crise arrivera plus tôt, par l’arrêt volontaire de la création de monnaie, ou bien plus tard, par l’effondrement final et total du système monétaire en cause.

Nous avons choisi l’effondrement et ne nous y préparons pas.


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30 réactions à cet article    


  • Hervé Hum Hervé Hum 26 octobre 12:47

    Le problème n’est pas le crédit, mais son utilisation

    D’abord le fait qu’il donne lieu à un intérêt qui déséquilibre l’échange et dont l’intérêt nécessite la création de monnaie de thésaurisation ou indestructible sauf par la faillite de la monnaie.

    Secondement parce que si le crédit n’est pas bien maitrisé (et il ne peut pas l’être dans le système actuel) , la faillite de l’emprunteur impliquera de faire passer la monnaie de crédit en monnaie indestructible. Donc, de grossir la masse monétaire qui ne peut pas être détruite en dehors de la faillite de la monnaie ou par une part des impôts qui ne reviennent pas dans le circuit. Or, comme les gouvernants ne cessent d’augmenter la dette, ils ne risquent pas de réduire la masse monétaire circulante qui est régulé et freine l’inflation en déplaçant la monnaie dans l’éonomie e luxe et par l’épargne.

    Bref, le problème n’est pas le principe du crédit, mais la manière dont il est géré..

    Car étant sur le même principe que l’énergie entre création ou production, et sa consommation qui la détruit, la somme est nulle. Sauf si le principe est biaisé et ne respecte pas les lois de la thermodynamique


    • Marc Dugois Marc Dugois 26 octobre 17:59

      @Hervé Hum

      C’est très curieux que vous qui avez compris que la monnaie était une énergie, ne voyez pas que le crédit est le problème. De toute éternité le crédit n’était que sur gage sans création de monnaie. On ne peut pas faire tourner une machine avec l’électricité qui viendra demain.


    • Hervé Hum Hervé Hum 27 octobre 09:52

      @Marc Dugois

      Disons qu’il y a un malentendu !

      Je suis bien d’accord avec vous qu’on ne saurait faire fonctionner une machine avec l’électricité qui viendra demain. Mais de mon point de vue cela ne s’applique pas à ce que j’écris.

      Vous m’aviez demandé la dernière fois de revoir mon raisonnement sur l’analogie avec l’électricité, ce que j’ai fait pour vous répondre ici. Je pourrai faire un long développement, mais je me tiendrai à faire le plus court possible.

      Déjà, de mon point de vue, la monnaie est comme l’électricité c’est une énergie qui exprime un travail déjà réalisé au moment où elle est produite, mais pas avant.

      Ici, vous oubliez que l’énergie peut être stockée de plusieurs manières. Un barrage hydroélectrique, une centrale nucléaire, à charbon, pétrole, solaire, éolienne pour les plus importantes. Qui vont transformer leur énergie potentielle en électricité et qui sera alors la mesure de la valeur de l’énergie disponible pour réaliser un travail mécanique ou de chaleur (souvent les deux) et qu’on exprime en joule et mesuré en wh par le fournisseur d’électricité.

      Cela veut dire que la production d’électricité répond toujours à la demande, elle ne la précède jamais car cela consisterait à la perte de l’électricité. Cas de l’énergie solaire lorsqu’on ne dispose pas de moyen de stockage. Cette énergie va le plus souvent à la terre ou alimenter une machine qui tourne à vide, produit rien.

      L’énergie est donc toujours une consommation instantanée. C’est le principe de l’énergie. Et sa condition d’existence est qu’il y ait une différence de potentiel appelé tension exprimé en volt, traversé par un courant électrique qui est l’intensité exprimé en ampère. Si l’un des deux manque, il n’y a jamais d’énergie constaté et le système est dit au repos. Cela fonctionne quel que soit le système d’énergie, comme pour l’eau.

      La monnaie est donc tout comme l’électricité, une énergie déjà produite et qui va servir à mesurer la quantité d’énergie disponible en terme de travail humain, qui est le seul échangé en terme monétaire.

      La monnaie détermine donc la puissance disponible pour la libération de l’énergie humaine. C’est notamment le salaire !

      Autrement dit, la monnaie est la mesure de la valeur du temps de vie dédié en terme de travail dû. Et par conséquence, la mesure de la valeur du temps de vie détenu. C’est l’électricité à l’échelle humaine dans une économie fondée sur la division du travail en terme d’unité de temps de travail.

      Ainsi, s’il n’y a personne pour effectuer le travail dû, tout comme en électricité où il n’y a pas d’intensité détecté, aucun travail humain est réalisé.

      Cela veut dire que si tout le monde disposait d’argent suffisant à l’achat de ses besoins sans devoir dédier de son propre temps de vie en terme de travail, la tension serait nulle.

      Et si tout le monde exprimait un besoin de travail avec une tension élevé, mais sans intensité, donc, sans monnaie, alors, il n’y aurait pas non plus de travail malgré la tension qui pourrait augmenter à l’infini. (Dans la réalité, tout comme pour l’électricité, on passerait alors à d’autres formes d’échange d’énergie, mais restons donc sur le principe)

      La question est alors de la disponibilité de l’énergie offerte ou vendu par celui qui détient la réserve d’énergie sous toutes ses formes produisant de l’électricité.

      Le stock est il suffisant pour satisfaire la demande instantanée ?

      Et si oui, est il disponible pour satisfaire à toutes les demandes ou bien à une partie en raison des conditions de l’obtention de l’énergie stocké ?

      Mais on voit bien que sur une ligne de tension où la demande excède l’offre, entraîne une sous-tension qui aboutit souvent à faire disjoncter le réseau et d’avoir une panne d’électricité générale.

      maintenant, si le gestionnaire envoie plus d’électricité sur une ligne de tension qu’il y a de demande, cette énergie sera perdu en allant à la terre. Dans le cas contraire il y aura surtensions sur certains postes avec risque d’incendie puis le réseau disjonctera là aussi !

      Bref, lorsqu’il y a sous-tension ou surtension qui est le fait d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, dans son inadéquation, le réseau disjoncte et provoque la panne générale. Et pour réarmer le système et faire repartir le réseau, il faudra d’abord trouver la source de la sous tension ou/et surtension, puis rééquilibrer le rapport d’offre et de demande.

      Donc, peu importe le stock disponible, il peut être aussi grand que vous voulez, ce n’est pas le critère qui pose problème. Par contre, son absence impliquera l’impossibilité de faire fonctionne une machine quelconque.

      Ce qui pose problème, ce sont 3 circonstances (il me semble que j’en avait vu 4, mais j’ai oublié !)

      1) c’est comme dit plus haut, les conditions d’obtention de l’énergie stocké.

      2) conséquence du point 1, cette énergie stocké lorsqu’elle est suffisante voir pléthorique comme actuellement (la monnaie) est elle réservé à une partie de la population ou bien à telle pour but de satisfaire les besoins de toute la population ? Autrement dit, je dispose d’un barrage hydroélectrique avec une réserve d’eau très importante, mais si je la réserve pour mon seul usage, je pourrai chauffer une piscine en plein air et en plein hiver ou une piste de neige en plein été sans problème, alors que mon ou mes voisins n’auront rien.

      3) dans le cas où elle a pour but de satisfaire toute la population, y a t’il suffisamment de matière pour alimenter les machines en énergie et produire en conséquence. Autrement dit, ne pas se retrouver à faire fonctionner des machines dans le vide, consommant une énergie qui produit rien faute de matière !

      etc....

      Bon, je m’arrête là, le commentaire étant déjà long...


    • Hervé Hum Hervé Hum 27 octobre 10:14

      @Hervé Hum

      erratum

      dans le cas où elle a pour but de satisfaire toute la population, y a t’il suffisamment de matière pour alimenter les machines en énergie et produire en conséquence. Autrement dit, ne pas se retrouver à faire fonctionner des machines dans le vide, consommant une énergie qui produit rien faute de matière !

      Evidemment, dans le cas présent, l’énergie est supposé être suffisante, c’est la matière qui peut manquer. Il ne faut pas tenir compte de ce mot !


    • Marc Dugois Marc Dugois 28 octobre 08:09

      @Hervé Hum
       
      Vous analysez justement le stockage de toute énergie mais en se qui concerne l’énergie monétaire, vous n’insistez peut-être pas assez sur le fair que sa source n’est que l’énergie humaine qui doit donc être dépensée avant d’être urilisée par l’intermédiaire de la monnaie. Nous vivons actuellement l’inverse où 90% de la monnaie est scripturale et donc créée avant la dépense d’énergie humaine qui lui donne sa force.


    • Hervé Hum Hervé Hum 28 octobre 09:37

      @Marc Dugois

      Mon commentaire répond pourtant à votre objection qui est toute à fait exacte. Je ne l’ait jamais remise en question !

      Je me suis surtout attaché à décrire le mécanisme par analogie à l’énergie électrique.

      Sachant qu’un principe est fondamentalement (dans ses conditions d’existences) invariant quel que soit le domaine ou l’échelle auquel on l’applique, seule sa forme change et d’autant plus radicalement qu’on change de domaine ou d’échelle.

      Autrement dit, si la monnaie et le travail humain sont tout deux de l’énergie liés par relation de causalité, je dois retrouver les mêmes conditions d’existences, mais une forme totalement différente (expliquant l’erreur de penser qu’il s’agit d’un autre principe appliqué).

      Autrement dit, vous semblez faire l’impasse sur le fait que la monnaie est égale à l’énergie sous forme électricité, tandis que l’énergie humaine est sous forme de joule et que la transformation de l’énergie électrique en joule consiste à faire fonctionner les machines et qu’une machine délivre une puissance maximale au delà de laquelle le moteur grille. Et une puissance minimale en dessous de laquelle elle ne fonctionne pas non plus. Bon, je pourrai faire le développement jusqu’à en faire une thèse, mais ce n’est pas mon but.


      Ce que je souligne, c’est le fait que ce n’est pas tant la quantité de monnaie disponible qui importe, mais sa disponibilité et son adéquation avec le rapport offre/demande. Je vous ait donné l’exemple de celui qui contrôle un barrage hydroélectrique avec une réserve importante, mais réservé à son seul usage.

      Ainsi, il y a d’un coté la masse monétaire circulante et la masse monétaire non circulante qui représente la majeure partie de la masse monétaire. Il me semble que cela représente plus ou moins 95% de la masse monétaire totale.

      Si cette masse monétaire est strictement réservé à l’usage d’une toute petite minorité, je peux vous garantir qu’il n’y a pas de problème de déséquilibre entre la masse monétaire et l’énergie humaine disponible. Bien au contraire, puisque cela veut dire qu’une masse d’énergie humaine très importante est disponible pour satisfaire les besoins de cette minorité qui possède cette masse monétaire pléthorique. Seulement, elle la libère de manière très sélective et avec parcimonie, maintenant donc une tension très élevé, mais avec une intensité plus ou moins faible. Voilà pourquoi l’industrie du luxe ne connaît pas la crise. Certains se font construire des bateaux de croisières privés de plus de 100m de long, s’offre une excursion dans l’espace, voyage en jet privé, etc..

      Bref, le problème sur lequel vous insistez est valable uniquement lorsque la masse monétaire est libéré en grande quantité dans l’économie de la grande majorité des gens qui dépensent quasiment tout, où l’intensité étant alors grande, il y a risque de surchauffe et où alors ce n’est pas forcément la disponibilité de l’énergie humaine qui fera défaut, mais la disponibilité de la matière première, nécessaire à la production de biens de toute sortes.

      C’est donc la recherche d’équilibre qui fait qu’une économie est pérenne et cela passe par une refonte totale des réglages de la circulation monétaire et de la gestion des ressources.


    • Hervé Hum Hervé Hum 28 octobre 09:42

      @Hervé Hum

      addendum

      "ertains se font construire des bateaux de croisières privés de plus de 100m de long, s’offre une excursion dans l’espace, voyage en jet privé, etc..

      « 

      Et à coté de cela, les grands médias qui sont la propriété de ce petit nombre qui se refuse rien, expliquent via les salariés aux ordres, au grand nombre qu’ils polluent, détruisent »la planète" qu’ils doivent donc consommer avec mesure, voir, de manière austère et donc, leur apprennent à réduire leur besoins et même à s’en passer.


    • Marc Dugois Marc Dugois 28 octobre 16:06

      @Hervé Hum

      Ce qui me gêne ; c’est uniquement votre phrase « Ce que je souligne, c’est le fait que ce n’est pas tant la quantité de monnaie disponible qui importe, mais sa disponibilité et son adéquation avec le rapport offre/demande ».

      Puisque vous avez parfaitement compris que la monnaie est une énergie qui ne vient que de l’énergie humaine, l’énergie humaine déjà bien dépensée est par définition limitée puisque connue. Si la monnaie n’est pas limitée, l’énergie humaine à trouver pour lui donner sa force sera un travail futur sans contrepartie ouisque déjà utilisée ( c’est l’esclavage et je ne pense pas que vous le prôniez).

      Si l’argent n’est pas limité, ce qui est le cas actuellement avec la montée sans fin de la dette mondiale, l’offre se fait par la production faite avec des machines achetées grâce à l’argent illimité, et la demande se fait par le désir fomenté par les médias payés par l’argent illimité et satisfait par l’emprunt illimité. C’est sans fin et c’est un appel d’air vers un travail mal ou pas rémunéré demain.

      « Sa disponibilité et son adéquation avec le rapport offre/demande » est exactement ce que fait le système et que je combats.


    • Hervé Hum Hervé Hum 29 octobre 11:01

      @Marc Dugois

      Le problème de notre discussion est que vous ne tenez pas compte d’un point essentiel ;

      Qui possède la réserve monétaire et donc, libère la monnaie comme le barrage produisant l’électricité de la réserve d’eau, libère l’intensité ?

      Ce sont les banquiers des banques centrales qui ont le pouvoir de produire de la monnaie sans limite théorique (et non les banques qui sont des outils et non des êtres) , et les banquiers des banques commerciales avec une limite conventionnelle (oublions la faillite de l’emprunt) mais si elles en produisent au delà de l’équilibre entre l’offre et la demande, il y a surtension et le système soit grille, soit disjoncte.

      Alors, il y a de grandes différences de formes entre la monnaie et l’électricité et le rapport à l’énergie exprimé en joule ou travail humain (temps de vie dédié), mais fondamentalement, le principe reste identique. Notamment le fait sur lequel vous insistez beaucoup, c’est à dire, la disponibilité de l’énergie humaine, mais qui ne fait pas défaut pour l’instant vu la démographie et la puissance des machines qui décuplent l’énergie humaine. Se pose pour l’instant surtout la disponibilité des ressources de matières premières à moyen et long termes et du rapport à l’environnement.

      En aucun cas cela remet en cause ce que vous dites sur la nécessité de passer à un modèle économique en recherche d’équilibre et non plus d’une croissance qui ne fait que mieux préparer l’effondrement à venir. Mais de mon point de vue, ce qu’il faut considérer en premier, c’est toujours le rapport entre l’offre et la demande car c’est là que se trouve toujours l’équilibre entre deux valeurs qui s’annulent lorsqu’elles sont équivalente. Ici, lorsque la dette = la créance.

      Donc, la limitation de l’argent vaut au niveau de l’échange et non pas au niveau de la réserve qui porte sur savoir qui la détient.

      Dès l’instant où vous pouvez produire théoriquement autant de monnaie que vous voulez, c’est vous qui décidez de la quantité et de sa limite. Or, comme la réalité de la monnaie est le fait des règles ou lois de gestion économique, pour que sa valeur soit réelle, la condition absolue est que la partie dette existe, car c’est elle qui donne toute sa valeur à la créance.

      Bref, pas de dette, pas de créance tout comme, pas de tension, pas de courant. L’intensité étant la monnaie en circulation et non pas en épargne.

      La question qui se pose alors est la nature de cette dette et sa légitimité dans un système qui se veut juste sur le plan de l’équité de l’échange, sur la base du principe fondamental qu’est le principe du mérite personnel qui interdit par définition son exploitation par autrui. Bbase fondamentale du capitalisme et qui donne sa valeur à la propriété. Sans la capacité de la propriété à prélever l’impôt privé, elle est vide de sens, sa valeur est alors réduite à sa valeur d’usage.

      Le principe de la propriété ne peut pas être supprimé sans lui trouver une valeur de substitution au moins égale. Ce qui est le cas du principe de responsabilité qui lui est supérieur. Ce dernier à des avantages et malheureusement des défauts, mais aujourd’hui, c’est l’avantage qui domine pour résoudre les crises actuelles liées à l’accaparement des ressources via la détention de la monnaie et des moyens de productions qui alimente la réserve monétaire en permanence.

      en résumé, le problème avec une masse monétaire pléthorique est lorsque celle-ci sert à un petit nombre à faire travailler le grand nombre, être nourrit par lui et le gouverner (dixit Voltaire). Où donc, le grand nombre est alors la variable d’ajustement économique du petit nombre dont l’économie toute entière sert exclusivement à leur permettre de satisfaire à leurs besoins et toutes leurs aspirations secondaires, mais pas pour les autres.

      Bref, c’est le fait d’un système de prédation et qui n’a rien de démocratique, c’est strictement impossible, sauf dans l’imaginaire, mais là, ce n’est pas le principe de causalité qui commande, c’est l’être qui est le maitre. Et tout l’art est alors de savoir convaincre les autres imaginaires que le sien est le bon, donc, de contrôler l’imaginaire collectif.

      Vous pouvez vérifier, l’argument fondamental des pseudos libéraux, même les plus dur pour justifier de leur domination est le principe du mérite, mais impersonnel, celui de savoir exploiter le mérite d’autrui à son profit.

      Il suffit alors de mettre en valeur la différence pour rendre caduque toute leur argumentation, mais ils ont beaucoup de chance, leurs opposants sont la plupart des idiots utiles, croyant les combattre, ils soutiennent l’instrument de leur domination via le nationalisme et une souveraineté qui ne sera jamais celle du peuple, sauf si et seulement si, le principe d’universalité de la condition humaine est imposée devant la souveraineté des nations et consubstantiellement, le principe du mérite personnel qui en découle.

      Etc....


    • Marc Dugois Marc Dugois 1er novembre 12:55

      @Hervé Hum
      Le point que vous pensez essentiel (Qui possède la réserve monétaire et donc, libère la monnaie comme le barrage produisant l’électricité de la réserve d’eau, libère l’intensité ?) me pose problème car la seule réserve monétaire qui existe est l’épargne.
      Il n’y a aucune réserve monétaire qu’une puissance quelconque libérerait. Toutes les banques ont des bilans équilibrés et lorsqu’elles créent de la monnaie en l’inscrivant à leur passif, elles doivent avoir la même valeur en garantie à leur actif. Une banque centrale émettait des billets si elle avait l’or équivalent dans ses coffres et à son actif. J’écris à l’imparfait car elles font en plus maintenant comme les banques commerciales en émettant de la monnaie ( billets pour les banques centrales, monnaie scripturale pour les banques commetciales) avec en garantie à l’acrif, non plus une richesse reconnue mais des créances à récuperer dont on ne parle jamais. C’est la montée de la dette mondiale qui chiffre la monnaie réellement créée par les banques centrales et commerciales.


    • joletaxi 1er novembre 13:07

      @Marc Dugois

      créent de la monnaie en l’inscrivant à leur passif, encore et toujours... montrez nous cette ligne inscrite dans les comptes qui créent de la monnaie au passif

      la même valeur en garantie à leur actif

      ben non ,justement , elles ne doivent avoir à l’actif en valeurs immédiatement mobilisables et disponibles, qu’une partie des sommes exposées
      certes , ces montants ont été revalorisés, mais cela expose toujours à une crise type 2008, car sont comprises maintenant dans ces garanties, des actifs dits surs et monnayables ,du moins dans la conjoncture du jours.
      Et comme l’argent circule en permanence entre les banques pour éviter un « accident » elles sont toutes exposées(un ami a fait fortune sur ce trading interbanque)


    • Marc Dugois Marc Dugois 1er novembre 19:27

      @joletaxi

      Vous vous trompez et les banques comme toutes les sociétés doivent avoir un bilan équilibré. Toute monnaie émise est inscrite au passif et une somme équivalente est écrite à l’actif soit par possession d’un actif (généralement l’or) comme c’était le cas de toutes les banque centrales, soit maintenant par de simples créances qu’il faudra récupérer.


    • microf 26 octobre 16:17

      Chaque chose a un temps.

      Le temps de la domination occidentale est entrain d´être revolu.

      On naît, on grandit, on vieillit et on meurt, tel est la destinée de tout que ce soit les êtres humains, choses ou système.

      Si cet Occident était sage, il ferait d´accepter que son temps est entrain

      d´être revolu et de se ranger derrière les nouvelles formes qui émergent aujourd´hui.

      Sinon, ceci n´est pas nouveau, cet Occident disparaîtra comme de nombreuses cvilisations ont disparu.


      • Hervé Hum Hervé Hum 27 octobre 10:27

        @microf

        Rien fondamentalement va changer avec l’émergence de ces « nouvelles formes » qui en réalité ne sont que le retour au monde tel qu’il existait au XIXème siècle où seul le rapport de force à changé, mais pas le principe de domination et d’exploitation qui lui reste inchangé et va même se durcir considérablement, étant donné que le XIXème siècle est l’un des pire pour la classe dites laborieuse.

        Ainsi, si vous aviez la nostalgie de cette époque où le travailleur était sur exploité, soyez heureux, car si vous faites partie de cette classe sociale, vous allez être servi ; Car pour l’instant, vous en avez vu que les prémisses.
         
        Si pour vous changer de maître ayant la même mentalité est changer quoi que ce soit, alors, vous pouvez penser qu’il y a changement.

        La sagesse n’a donc rien à voir avec la situation actuelle, puisque vous persistez à regarder le doigt.


      • Hervé Hum Hervé Hum 27 octobre 10:57

        J’ai pris le temps de lire mot à mot votre article et je partage certains points et d’autres non. Mais l’important est la convergence vers un idéal commun, la recherche d’équilibre qui devrait être le principe directeur de toute économie, là où le système capitaliste fonctionne sur le déséquilibre structurel, enrichir un petit nombre et laisser les autres dans la dépendance pour mieux l’exploiter.

        Or, cette injustice structurelle peut se justifier auprès du grand nombre qui en est victime que par un seul argument. L’état d’urgence permanent ou état de guerre permanent, car c’est l’unique cas où la nécessité du chef est incontournable pour mener le combat. Que ce soit sur le plan militaire ou économique, il faut un ou des chefs de guerre. Or, c’est la nature d’être prédatrice qui par définition se prête à ce rôle, tandis que les autres qui sont de nature pacifique et grégaire ne s’y prêtent pas naturellement.

        Voilà pourquoi la paix est un interdit pour cette élite prédatrice et ils sont donc des pompiers pyromanes a qui les autres leur demande d’éteindre les incendies. Mais c’est toujours d’abord un pyromane et non un pompier !

        Pour finir, la création de richesse est effectivement un processus de transformation de la matière première et non la création ex-nihilo, qui n’existe pas, même pour un Dieu créateur qui finalement procède aussi par transformation de l’existant.

        Une création ex-nihilo ne pouvant expliquer quoi que ce soit et relève de la magie pure dont il est impossible d’en dire quoi que ce soit. A contrario de la création d’objets par transformation de la matière première dont on connaît tout le processus.

        Enfin, de mon point de vue, l’économie est une science et si vous considérez que cela n’est pas vrai, alors, vous ne pouvez tout simplement pas arriver à administrer quoi que ce soit en cherchant l’équilibre comme vous l’écrivez avec la gestion de sa maison.

        De mon point de vue, la règle d’équilibre est celle qui veut que nul ne peut exiger plus de droits (monétaire et immobilier) qu’il accomplit de devoirs par lui même (mérite personnel qui interdit l’exploitation de celui d’autrui à son profit) et nul ne peut se voir exiger plus de devoirs qu’il réclame de droits pour lui même.

        Qu’on peut alors poser d’une manière générale avec l’aphorisme suivant

        « l’intérêt général est la somme des utilités particulières à l’accomplissement de la volonté générale, définit par la somme des besoins et aspiration secondaires de chacun, dans la limite des droits/devoirs intergénérationnels et le respect des autres formes de vies.

        On peut l’écrire sous une autre forme, soit, »le laisser faire économique commence là où s’arrête la satisfaction des besoins primaires et s’arrête là où commence les droits/devoirs intergénérationnels et dans la limite imposé par le respect des autres formes de vies. Le laisser faire économique est donc la variable d’ajustement de l’économie et non comme actuellement, son ordre directeur pour ceux qui possèdent la réserve monétaire et la propriété immobilière, faisant de tous les autres leur variable d’ajustement.

        Mais je partage malgré tout beaucoup de ce que vous écrivez et je pense qu’on est fondamentalement d’accord.. Sauf que je me suis attaché à mettre en évidence les points de désaccord et uniquement ceux-ci !

        Bon dimanche.


        • Zolko Zolko 28 octobre 15:46

          @Hervé Hum

          non la création ex-nihilo, qui n’existe pas

           
          avez-vous déjà cultivé un potager ? Les plantes poussent ex-nihilo pour nous (peut-être pas pour Dieu, mais ça on n’en sait rien)

        • Hervé Hum Hervé Hum 29 octobre 11:09

          @Zolko

          Les plantes poussent « ex-nihilo » ?

          Cela dépend de ce que vous entendez par « ex-nihilo » qui veut dire sortir du néant.

          Car lorsque je plante une graine, elle va pousser en se nourrissant de son environnement et non pas du néant.

          Sauf si la définition du « néant », n’est pas l’absence de toute chose....


        • Paul Jael 27 octobre 18:53

          Vous semblez convaincu de mieux comprendre l’économie qu’une salle remplie de prix Nobel. Permettez-moi de douter que ce soit effectivement le cas, même si je vous concède que l’économie politique, en tant que science humaine, ne peut atteindre le niveau de rigueur des sciences naturelles.

          Je relève quelques contradictions dans votre texte :

          • "Mais comme chacun voit bien dans sa vie personnelle qu’il se crée à lui-même des richesses en travaillant, il est très tentant de croire que nous nous créons collectivement des richesses en travaillant tous, ce qui est totalement faux." Au contraire, c’est parfaitement vrai  : le travail de deux créera 2x + de richesse que celui d’un et celui d’un million créera un million de fois plus. Heureusement d’ailleurs, car sinon nous aurions un fameux problème de pénurie. Ce n’est que dans le cas particulier (surproduction) où l’objet du travail se révèle invendable qu’il n’y a pas création de richesse.
          • "Il y a eu deux enrichissements personnels puisque l’échange a été volontaire et satisfaisant pour les deux mais, comme tout a été consommé ou utilisé, il n’y a eu en aucun cas création collective de richesse." Deux créations de richesses individuelles ne donnent (heureusement) pas une création collective nulle. Le fait qu’un produit soit consommé ne détruit pas la richesse qui est un flux et non un stock. Le fait que votre repas au restaurant est passé dans les égouts n’annule pas le fait qu’il y a eu enrichissement par la production du repas.
          • "Le principe théorique aberrant de l’économie est d’utiliser deux fois une seule production. (…) Le vice fondamental de la science économique est de dire à la fois que le PIB chiffre la création de richesse et qu’il est la somme des dépenses." Le calcul du revenu national par l’INSEE est correct et logique. Il ne compte pas deux fois un même élément dans le total. Il y a plusieurs manières de calculer le PIB, parmi elles le total de la production et le total des dépenses. Cherchons une comparaison : rappelez-vous votre cours d’algèbre : il y a plusieurs méthodes pour calculer les inconnues d’un système de n équation à n inconnues. Quand vous les calculez par une méthode, vous ne vous préoccupez pas des autres. Chaque méthode est indépendante. Que vous calculiez le PIB en additionnant les valeurs ajoutées ou les dépenses importe peu et vous arriverez au même résultat à quelques ajustements inévitables près.
          • "réjouissez-vous car en dépensant vous produisez de la richesse nationale". Aucun économiste n’a jamais prétendu ça. En additionnant les dépenses, vous pouvez calculer combien on a produit ; ce n’est pas la même chose. "C’est tellement bête qu’on se demande comment il est possible qu’une telle absurdité perdure et soit même enseignée". C’est en effet très bête, mais ce n’est pas enseigné.
          • "Nous dépensons à tort et à travers un argent que nous fabriquons pour subventionner". Ce qui vous induit en erreur, c’est de penser que nous dépensons de la monnaie. En réalité, nous dépensons notre revenu, le résultat non pas d’une création ex nihilo mais de notre travail. La monnaie, qu’elle soit scripturale ou non, n’est que le véhicule pratique pour nous permettre à chacun de consommer ce que les autres ont produit pendant qu’eux consomment ce que nous avons produit. En simplifiant (certes, à l’excès), on pourrait dire que c’est comme si on pratiquait le troc mais en plus pratique.
          • "Nous devons inscrire dans la constitution l’interdiction de voter des budgets déficitaires après avoir enfin compris que le PIB ne chiffre que la somme des dépenses" Faux : le PIB ne chiffre pas les dépenses. Le solde de la balance des paiements y est ajouté, ce qui veut dire que s’il est négatif, cela vient en déduction du PIB. De même les variations de stock font partie du PIB sans être des dépenses.

          • Marc Dugois Marc Dugois 28 octobre 08:01

            @Paul Jael

            Je ne vais pas reprendre chacune de vos prétendues contradictions qui ne sont toutes que des divergences d’opinions. Vous affirmez des choses fausses majoritairement admises hélas et auxquelles j’ai répondu par avance dans mes différents articles que je vous invite à lire.
            Mais vous êtes un bon petit soldat du système et, en plus, très probablement de bonne foi. C’est bien ma difficulté et la force de la propagande.


          • Zolko Zolko 28 octobre 15:43

            @Paul Jael

            le travail de deux créera 2x + de richesse que celui d’un et celui d’un million créera un million de fois plus


            ça dépend du « travail » en question : un coiffeur crée 0 richesse, même si son service est utile. De le même façon, le marketing ne crée aucune richesse, et en plus c’est un service parasitaire.
             

            « réjouissez-vous car en dépensant vous produisez de la richesse nationale ». Aucun économiste n’a jamais prétendu ça

             
            si, le célèbre économiste Paul Krugman a dit pire même : il disait qu’un ouragan qui détruit des maisons permet de les reconstruire et donc la destruction apporte de la richesse. Casser une fenêtre est une création de richesse, la seule chose qui compte est de dépenser de l’argent. Oui c’est débile mais il a vraiment dit ça.

          • Paul Jael 29 octobre 23:53

            @Zolko
            1 Certaines activités sont évidemment plus productives que d’autres. Cela ne remet pas en cause qu’en moyenne et a priori plus d’activité crée plus de richesse. Sinon, en choisissant bien les activités considérées, je pourrais conclure que deux activités créent 100 fois plus de richesse qu’une. Votre remarque est tout à fait hors de propos.
            2 Vous confondez deux choses., L’auteur impute aux économistes l’idée que la dépense crée EN SOI de la richesse. Une telle croyance, parfaitement fausse, n’existe pas. Par contre, toute l’école keynésienne, à laquelle appartient Krugman, considère que lorsque l’économie est en sous-emploi, il y a moyen d’accroître la production et par-là le revenu en stimulant la dépense. Ce qui est parfaitement VRAI. Le revenu est l’autre face de la production mais les entreprises ne produisent que si elles entrevoient une demande. A noter que ladite dépense n’est pas nécessairement de la consommation. Il peut également s’agir d’investissements.


          • Paul Jael 30 octobre 00:08

            @Marc Dugois
            Si vous vous donnez la peine de lire le manuel d’économie politique que j’ai écrit, vous constaterez que je suis au contraire très critique vis-à-vis de cette science. La différence avec vous, c’est que mes critiques sont fondées sur une connaissance approfondie de ces théories et pas sur des préjugés qui partent dans tous les sens. Voici le lien :
            https://www.eco-medie.be/pdf/livre.pdf


          • chat maigre chat maigre 30 octobre 03:52

            @Paul Jael

            Bonjour,
            merci de nous partager votre travail et vos réflexions sur le sujet, j’ai feuilleté un peu et comme je ne suis pas habitué à lire des livres sur mon ordi, j’ai voulu chercher une version papier et je suis tombé sur votre site, je n’ai pas encore eu le temps de faire le tour de tout ça, mais je tenais à vous remercier pour le partage et le travail accompli smiley


          • Marc Dugois Marc Dugois 30 octobre 06:33

            @Paul Jael

            Pour ne prendre que « En additionnant les dépenses, vous pouvez calculer combien on a produit ; ce n’est pas la même chose »

            expliquez-nous donc ce que l’on a produit en augmentant les fonctionnaires, en augmentant leur nombre, en achetant de la drogue ou en allant voir une prostituée.


          • Marc Dugois Marc Dugois 30 octobre 06:47

            @Paul Jael
            Je vais lire votre livre et je sais ce que je vais y trouver. Mais je vais le lire pour bhen comprendre ce qui vous a amené à vous satisfaire de baigner dans un océan d’erreurs et d’approximations. Demandez-vous déjà comment vous expliquez la montée sans fin de la dette mondiale autrement qu’en la niant.


          • Marc Dugois Marc Dugois 30 octobre 06:58

            @Paul Jael

            Première question : page 7 de votren livre : « la conception contemporaine de la rationalité économique ». Quelle serait-elle d’après vous ?


          • Marc Dugois Marc Dugois 30 octobre 09:54

            @Paul Jael

            Votre livre est passionnant car vous y résumez toute l’histoire de la pseudo-science économique et j’invite chacun à prendre le temps de le lire.

            Mais ce sont vos conclusions personnelles qui me posent problème car à la fois vous constatez à très juste titre que la macro économie se fonde sur une microéconomie discutable, et vous assénez des impressions personnelles que je crois fondamentalement fausses comme « la monnaie vient du crédit » (page 598), vérité du moment aberrante et ne pouvant durer.


          • suispersonne 27 octobre 21:57

            Le point essentiel de votre topo est la négation de « l’économie » comme science.

            Évidement d’accord !

            Comme on a besoin de pouvoir décider quoi faire, comme individu et comme société, qui ne soit pas destructeur (je simplifie), je n’ai rien trouvé d’autre que le sentiment d’être juste, cohérent avec la nature qui nous héberge, et utile (pas facile à définir, mais je sais y parvenir sans hésitation : ma conscience ne doit rien me reprocher).

            Il n’est pas difficile de s’y conformer quand on abandonne tous les préjugés, toutes les déformations de la réalité, et qu’on garde l’esprit ouvert à ce qui parvient à notre conscience, à chaque instant.

            Le nécessaire débat sur la perversité de nos sociétés réduites à la circulation de la monnaie est clos. Il reste, seulement irréductibles, ceux qui en profitent et en abusent, pour défendre son rôle prétendu prééminent.

            Alors une autre forme sociale existe, qui n’a rien à voir avec le marxisme ou le communisme tellement dévoyés, et qui donne à chacun sa chance de collaborer librement (on ne réalise pas grand chose tout seul) à ce qui se présente.

            Un détail à considérer.

            Lors du confinement (destiné à calmer les gilets jaunes, comme l’a avoué le crétin à l’écharpe rouge), on a pu constater

            une cessation des transports routiers

            une amélioration radicale de la pureté de l’air

            un retour notable de plantes, d’oiseaux et de mammifères disparus

            une organisation locale de l’autosuffisance

            — une valorisation (éphémère) des gens indispensables : éboueurs, soignants, assistance, police, pompiers, ...

            — une baisse significative des pollutions des transports maritimes et aériens ...

            — une entraide assez répandue malgré la profonde stupidité des crétins terrorisés par la propagande ...


            • Zolko Zolko 28 octobre 15:31

              Comment comprendre, quand l’argent coule à flots ... 

              ... même quand on reste à la maison à ne rien faire

               

              c’est aussi le résultat des politiques du covid : puisqu’on peut recevoir autant d’argent sans travailler que quand on travaillait, sous prétexte d’un virus de la grippe, pourquoi ne pas continuer pareil sans virus ? Comment pourriez-vous expliquer vos arguments sans reconnaître l’aberration que furent les confinements, et par là la culpabilité du gouvernement devant une telle infamie ?

              Mais les Français ne veulent pas voir que le problème vient du système « démocratique » lui-même : ils se font enfiler des perles depuis des décennies. En même temps, les Français votent pour les politiciens qui promettent le plus de cadeaux, sans se rendre compte que c’est eux-même qui vont payer ces cadeaux achetés à crédit. Devant une telle bêtise populaire pourquoi les politiciens et les banksters se gêneraient ?


              • Marc Dugois Marc Dugois 28 octobre 16:13

                @Zolko

                Je suis bien d’accord que les confinements ont été une aberation que l’histoire jugera scandaleuse comme les peurs martelées qui ne cherchent qu’à éviter la responsabilité du désastre qui arrive.

                Je ne cherche qu’à l’expliquer car seul le,peuple pourra faire cesser le scandale.

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