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Accueil du site > Tribune Libre > « Jeunes professeurs, votre innocence m’intéresse ! »

« Jeunes professeurs, votre innocence m’intéresse ! »

Le Monde de l’Éducation est venu au secours des jeunes professeurs en cette rentrée scolaire en publiant un « Guide du jeune professeur 2006-2007 ». L’intention est louable, mais malheur au malheureux qui croirait y trouver une carte fiable pour s’orienter dans l’univers où il vient de mettre les pieds ! Ce guide est, en effet, un mélange de publicité du ministère de l’Éducation nationale, voire carrément une resucée de certaines de ses instructions idéalistes dont il est si prodigue, et des stéréotypes désuets sur l’école qu’affectionnent les médias.

Il suffit, du reste, de s’arrêter sur la photo édifiante de la première de couverture, où l’on voit en gros plan deux jolies filles suivre intensément leur beau jeune maître dans ses explications, l’index pointé vers un écran. Cette scène, symbolique de ce moment partagé où le savoir se transmet du maître à l’élève, sans doute le jeune professeur la vivra-t-il par instants. On le lui souhaite. Mais, grands dieux, c’est l’abuser que de lui faire croire que ce sera son ordinaire. Le guide oublie de dire que les quatre partenaires de l’école ne poursuivent pas le même objectif : si l’on peut convenir que la transmission du savoir motive en général un professeur, les autres partenaires, malgré les apparences, visent d’autres buts : élèves et parents s’intéressent surtout à « la moyenne » qui garantit un cursus scolaire régulier. Quant à l’administration, elle n’aspire qu’à sa paix en préparant la guerre, tant sont nombreux les motifs d’insatisfaction des uns et des autres. Première pomme de discorde : la note. Il serait ainsi plus utile au jeune professeur de lui faire lire Topaze de Marcel Pagnol. Bien que l’histoire se passe dans un cours privé des années 1920, elle n’a pas pris une ride et concerne l’École publique aujourd’hui. La notation est, en effet, la première pomme de discorde.
- La chicane sur la note d’un fils de baronne et le désarroi du professeur sommé par son directeur de la relever en trouvant obligatoirement une erreur qui n’existe pas, voilà une scène qu’un jeune professeur risque de connaître assez souvent, à deux corrections près : il n’y a pas que les baronnes qui aujourd’hui interviennent effrontément ainsi ! Et une administration préfère prendre les devants avec les professeurs dès le premier jour de prérentrée par divers détours subtils : depuis les notes de « contrôle continu » jugées trop sévères au Brevet des collèges, qui amoindrissent les résultats de l’établissement par rapport à d’autres plus démagogues, jusqu’au souci de soutenir « les élèves en difficulté » que des mauvaises notes forcément découragent. Si le jeune professeur entend le message et se plie à l’injonction insinuée, il s’achètera la paix du côté des élèves et de leurs parents, et donc du côté de son administration, à moins que des parents exigeants - il y en a - ne finissent par découvrir que ses notes sont surévaluées et trompent au bout du compte leurs enfants sur la qualité de leurs travaux. - Ainsi le jeune professeur sera très tôt confronté à un premier problème qui met en cause sa conception du métier, voire son existence : flatter, comme le fait l’univers médiatique pour vendre ses produits, « parce que l’élève le vaut bien  », ou éduquer, mais alors, comme l’exige son métier, au risque de mécontenter, en sachant qu’aujourd’hui, toute mauvaise note et toute critique sont reçues, du fait du climat de flatterie médiatique ambiant, par temps de client et d’enfant rois, comme des signes de malveillance. S’il choisit la seconde solution, qu’il sache qu’il va au-devant de conflits répétés pendant toute sa carrière ! Ça, le charmant « Guide du jeune professeur » se garde bien de le dire ! Il préfére palabrer sur les incessantes réévaluations à la mode... de l’évaluation en fuyant sa fin ultime : le constat par l’élève non seulement de ses acquis mais aussi de ses déficiences, qui donnent précisément lieu à récriminations auprès d’une administration encline à les accueillir, ne fût-ce que pour les mettre sous le coude, dans l’attente d’une utilisation ultérieure, le moment de l’attaque venu. Deuxième pomme de discorde : les règles de la classe. Les règles de la classe sont une deuxième pomme de discorde. Silence et tour de parole régulé entre professeur et élèves conditionnent la bonne compréhension des propos échangés et leur utile discussion éventuelle ; simultanément, la participation de tous les élèves d’une classe dans l’échange détermine la progression de tous et non seulement de quelques-uns. Tel est l’idéal. Mais la réalité est tout autre ! - Nombre de professeurs se satisfont de conduites qui ne devraient pas avoir cours en classe : il suffit de lire comme ils n’hésitent pas, sur les bulletins scolaires, à reprocher étourdiment à des élèves « des bavardages » ! Ils ne se rendent pas compte, les malheureux, que, ce faisant, ils signent, aux yeux de tous, leur propre impéritie pour n’avoir pas su y mettre un terme au premier mot intempestif échangé entre deux élèves hors de la prise de parole régulée. Quand donc de telles conduites s’installent dans les autres cours, le professeur qui exige dans le sien une attention de tous les instants, peut être perçu et dénoncé comme trop sévère : « Il faut bien que les élèves respirent  ! », entend-on dire par certains parents. On peut être sûr qu’un conflit larvé s’instaure, et que les belligérants sont aux aguets dans l’attente désormais d’une faute du professeur. - Surtout que les occasions ne manquent pas ! Un élève ou deux dans une classe peuvent provoquer le clash : un absentéisme injustifié et revendiqué, un refus de prendre les notes comme tout le monde, un ton injurieux - « Pour qui vous vous prenez ? », peut lancer l’élève transgresseur - ou carrément l’injure «  Merde ! » - « Enculé ! ». Quelquefois, ce peut même être l’agression physique, sans aller jusqu’à la tentative d’assassinat comme à Étampes  ! Ça se voit ! Contrairement à ce que raconte « Le guide du jeune professeur », page 32, renvoyer alors l’élève avec rapport ultérieur sur l’incident au chef d’établissement, ce n’est pas « renoncer à faire acte d’autorité », comme le dit sans discernement une principale. C’est au contraire faire acte d’autorité que de rappeler qu’une place dans une classe se mérite au seul respect des règles qui autorisent la transmission du savoir. Un élève qui se conduit ainsi ne peut rien apprendre du cours donné, sauf à s’excuser par la suite avant de revenir en classe et à s’engager à respecter les règles à l’avenir : le droit à l’erreur doit, en effet, être reconnu. Mais on comprend que l’administration et les conseillers d’éducation n’aiment pas que les professeurs usent de « l’exclusion ponctuelle de la classe », prévue par la circulaire du 11 juillet 2000 ; ils sont alors, en effet, mis en demeure de prendre leurs responsabilités à leur tour... et leur tranquillité en est dérangée. Les choses se compliquent quand, renonçant à leur mission, ils apportent leur soutien à l’élève transgresseur sous des allures compassées « psycho-pédagogiques », et qu’ils l’introduisent dans leur stratégie d’affrontement avec le professeur, classé désormais comme « perturbateur ». Car son crime est de troubler « l’homéostasie » de l’établissement, du moins telle qu’eux seuls la définissent. Troisième pomme de discorde : une protection statutaire rarement accordée. L’affrontement avec un élève protégé devient vite conflit ouvert avec le chef d’établissement qui peut, dans la panoplie à sa disposition, selon la formule, « faire donner les parents ». - Rien de plus facile que d’obtenir des lettres de dénonciation de parents courtisans disant leur mécontentement envers le malotru ! On ne parle pas ici de la «  petite frappe » mais du professeur qui, s’il en a eu vent, se verra refuser la communication de ces lettres de dénonciation, en vertu d’une loi liberticide de la majorité de gauche plurielle du 12 avril 2000 visant à protéger les délateurs au détriment de leurs victimes ! - Mais si, par le plus grand des hasards, il a tout de même la chance de tomber sur l’un de ces courriers, le professeur pourra demander la protection statutaire prévue par l’article 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983, et due à tout fonctionnaire « attaqué à l’occasion de ses fonctions » ! Qu’il ne se fasse pas cependant d’illusion ! Elle lui sera en général refusée par le recteur. Et c’est une troisième pomme de discorde. La loi qui protège le fonctionnaire, pour lui permettre d’accomplir sa mission sans être soumis à d’éventuelles représailles, est assez régulièrement violée par le ministère de l’Éducation nationale et ses recteurs. Les Tribunaux administratifs saisis ont beau condamner aussi régulièrement ces violations, mais... deux, trois, quatre années après les faits - puisque tel est le rythme de la Justice en France  ! - rien n’y fait, forcément ! Le professeur reste seul face à l’agression. Ses collègues sont bien trop occupés à crier sur tous les toits qu’eux n’ont pas de problèmes ! On chercherait vainement dans « Le guide du jeune professeur » la moindre allusion à ces violations de la loi, à cette protection des délateurs, à la déliquescence de toute solidarité et à la patiente destruction du métier de professeur qui en résulte. Quatrième pomme de discorde : l’Inspection, ce « sommet d’infantilisation ». Quant à l’image pieuse de l’Inspection donnée page 106 (« Inspection : les clés de la réussite ») et page 110 (« Devenir inspecteur »), c’est à se tordre de rire, car là, on se fiche carrément de votre pomme, jeunes professeurs ! Lisez plutôt François Bayrou, ancien professeur avant de devenir ministre. Nul ne peut le taxer d’extrémisme. Or, qu’écrit-il dans son ouvrage réédité en 1993, chez Flammarion, La décennie des mal-appris ? Le pire réquisitoire qui ait jamais été prononcé contre cette institution stérile et nuisible au service public de l’Education qu’est l’Inspection. C’est, écrit-il d’entrée, « un sommet d’infantilisation » pour un professeur ! « L’inspecteur n’est ni un conseil, ni l’agent d’une évaluation objective et valide. Il n’en a d’abord pas les moyens. Il fait peur. » Sa parole quasi prophétique, en effet, ne peut pratiquement pas être contredite ! F. Bayrou parle de ces prof. qui, pour devenir inspecteurs, ont dû « s’attacher à des protecteurs, fréquenter à longueur de décennies les couloirs du ministère, appartenir à la bonne écurie, non seulement la coterie amicale, mais la plupart du temps, le réseau idéologique ou scientifique.[...] Le bruit courait autrefois dans les salles de prof., poursuit-il cruellement, que ne devenaient inspecteurs que ceux qui étaient incapables de demeurer professeurs. Cette assertion infamante [...] était parfaitement injuste, puisque la capacité pédagogique n’a pas grand-chose à voir dans la durée avec une telle promotion. La réputation et le réseau font tout. Et c’est le réseau qui fait la réputation [...]. Pour la plupart des enseignants, (l’événement qu’est l’inspection) est terrifiant. Terrifiant avant, bien entendu, et terrifiant après, puisqu’il est entendu, qu’une fois passé, rien n’aura changé. » Jeunes professeurs, si ces quelques remarques ne vous suffisent pas, alors, oui, suivez les yeux fermés, « Le guide du jeune professeur », que votre innocence intéresse ! Mais ne venez pas vous plaindre après, vous aurez été prévenus ! Vous avez lu aussi comme tout le monde le classement des établissements violents publié le 31 août dernier par Le Point. Si injuste soit-il, en raison des conduites variées et fantaisistes des chefs d’établissement dans le relevé quotidien des actes de violence scolaire, il a le mérite de mettre le problème sur la table. Un petit collège de campagne n’est pas épargné, même si c’est sans commune mesure avec certains collèges de banlieues parisienne, marseillaise ou lyonnaise, qui ne sont même pas répertoriés. On cherche vainement dans « Le guide du jeune professeur » une page qui permettrait de prendre la mesure de ce problème qui vous attend de pied ferme, jeunes professeurs, et qui pourtant ne date pas d’hier. Vous commencez à découvrir que vous êtes entrés dans le métier plein d’illusions ? Qu’importe ! « On est dédommagé de la perte de son innocence par celle de ses préjugés », écrit Diderot dans Le neveu de Rameau. Paul VILLACH


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38 réactions à cet article    


  • David A. (---.---.40.233) 11 septembre 2006 14:15

    Encore un article fort intéressant sur le quotidien des « profs » et les coulisses de ce monstre qu’est l’Education Nationale...manque juste d’exemples concrets pour illustrer !


    • Josep Garp (---.---.13.65) 11 septembre 2006 16:08

      Voyez vous le monde exclusivement en blanc et en noir ?

      Cette éducation nationale est aussi la votre en tant que citoyen. Etes vous pour autant un monstre ? J’en doute.

      P. Villach réclame le droit à l’erreur. Cette erreur est la notre, celle d’une nation, d’une république, cet article a pour but de les révéler. Choisissons d’agir comme le fait l’auteur plutôt que se contenter de lire passivement.

      Néanmoins un chose est sure : la majorité a t-elle toujours raison ?


    • Josep Garp (---.---.13.65) 11 septembre 2006 16:32

      Très bon artice qui met bien en avant le règne de « l’enfant roi ». Seul bémol étant la mise en page, mais cela sera à priori corrigé.

      J’en reviendrai seulement aux commentateurs de cet article qui fuient si bien leur responsabilité en attribuant la faute aux autres. Cette faute est celle de l’ensemble des citoyens, ceux qui ne savent pas le problème ou ne s’en rendent pas compte et ceux qui en ont une bonne perception.

      J’insiste sur les seconds car ce sont réellement eux qui ont les moyens d’agir. Aux parents d’élèves et aux professeurs s’accordants sur ces idées de se regrouper. Aux anciens parents et futurs de les rejoindre. Il faut convaincre et montrer en quoi on à tort.

      J’ai l’impression que dans ce pays on se pose trop souvent la question du pourquoi, et non du comment résoudre un problème. Bien sur je suis contre l’exclusivité d’une de ces questions, mais pour un équilibre. On pourrait contempler un problème pendant des décennies avant de se décider à agir. Être sur le cerner parfaitement.

      Mais dans quel domaine que ce soit il est impossible d’avoir une analyse parfaitement exacte de la situation, même dans les sciences dites exactes ! Il y aura toujours une part de mystères, alors agissons !

      Un petit aparthé, je ne peux résister à la tentation du pourquoi (faites ce que je dis, pas ce que je fais :) ) :

      Une question trotte dans ma tête : pourquoi un tel article du monde ?

      Facile : 1 million de professeurs pourront/voudront le lire soit par curiosité, soit par intérêt (je me trompe peut être sur le chiffre n’ayant pas le statistiques). Des millions de parents qui souffrent pour leur enfant et s’en serviront de références lors des rencontres parents professeurs en s’improvisant apprenti psycologues de pacotille.

      De quoi remonter en flèche les ventes du journal qui peine à intéresser les lecteurs. Il s’improvise ainsi référence retrouvée. En est il vraiment une ? S’en donne t-il les moyens ? Avec une centaine de millions de francophones en occident, et d’autres en Afriques, il pourrait s’y imposer. N’est ce pas son ambition : le MONDE ?

      Il reste maintenant un journal incomplet pour francophone, de référence faute de mieux. C’est triste à dire, mais ce n’est pas complètement faux.

      Telle est devenue la presse française.


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 11 septembre 2006 14:27

      Il faudrait demander aux candidats à l’Elysée le rétablissement du ministère de l’Instruction publique.

      Quant à l’idée de Robien de faire entrer la police dans les écoles : il conviendrait plutôt de faire sortir les racailles (du genre de celle qui a agressé au couteau une prof d’arts plastiques) de l’école.


      • Yan Essal (---.---.36.16) 11 septembre 2006 14:38

        Lorsque j’ai pris , l’an dernier , ma retraite d’enseignant, j’ai conclu sur ces mots , « Nous assistons à un véritable génocide culturel , quel sera le tribunal qui condamnera les ministres successifs de l’Education Nationale ? »

        Je n’attends pas de réponses bien entendu , Vous avez décrit la catastrophe éducative que l’on s’efforce encore de nommer « éducation nationale » !

        Le pire toutefois , c’est qu’à mon sens , ce massacre est orchestré , la classe dirigeante a tellement eu peur en 68 qu’elle s’est organisée pour casser l’enseignement d’une part en transformant la liberté réclamée en bordel organisé.L’objectif n’est pas de faire des citoyens instruits et dangereux , l’objectif est de faire désormais des consommateurs serviles et ignares en cassant les idées de soixante huit si possible : Mission accomplie

        et puis aussi Casser la classe ouvrière en important massivement un sous prolétariat ignare et destructeur de la culture populaire .

        La aussi l’objectif a été atteint .

        Bien entendu les politiques sont complices , tous les politiques , de gauche et de droite puisque serviteurs des mêmes intérêts mais avec des discours différents .

        Le peuple , abruti ,n’y voit rien et les médias corrompues entièrement ne vont pas les éveiller ....

        Merci donc de tenter de le faire ... mais je crains que les forces en présence soient disproportionnées , un establishment totalement soumis face à quelques individus lucides ... la lutte est inégale et la forteresse est tellement puissante !


        • gem (---.---.117.249) 11 septembre 2006 15:08

          Ne soyez pas comique, tout le monde sait très bien que se sont les « révoltés » de 68, largement encartés dans des syndicats et partis de gauche, qui cornaquent le Mammouth. Mais si en fait ils se sont fait téléguidés, et bien bravos au Illuminatis consumméristes, c’est vraiment très, très fort... Susciter une (presque) révolte pour propulser à la tête de l’institution des gens dévoués à détruire ce qu’ils promouvent ... trop dur à suivre, maquillage parfait. Vraiment trop fort...

          Et vous étiez prof, dites vous ? Bonne retraite.


        • Internaute (---.---.82.176) 12 septembre 2006 08:41

          @Gem

          Cela s’est fait tout seul. Il n’y a même pas eu besoin de les pousser à s’autodétruire. En 68 on disait « Le professeur est un élève plus instruit que les autres » ou encore « A bas le mandarinat ». Ils ont eux-même cassé la hiérarchie mais en prenant les postes de direction ils ont refusé le rôle de chef et se considèrent simplement comme des élèves plus instruits que les autres. Seulement, dans la récrée là où tous les enfants sont des élèves, la hiérarchie sociales n’a plus rien à voir avec l’instruction.

          Ils se vantent d’être mieux instruits que les autres mais au fronton de leur ministère ils ont troqué l’instruction pour l’éducation.

          Tous les symboles qui différenciaient le prof des élèves ont été éliminés par les 68ards. A commencer par l’estrade. Le prof à ras de terre n’est plus protégé par sa fonction. S’il n’est pas lui-même une caisse qui en imposerait dans la cours de récrée alors il est normal qu’il prenne une baffe d’un autre élève comme lui, mais un peu moins instruit.

          Tout ce qui permettait de différencier les élèves selon leurs niveaux a été éliminé. Plus de tableau d’honneur, plus de distribution des prix. Le meilleur, celui qui a bossé toute l’année, ne doit rien recevoir de plus que le cancre qui a gifflé le prof. D’ailleurs, c’est tellement discriminatoire qu’un élève puisse avoir 18 alors qu’un autre n’a que 5 qu’on a supprimé la notation. De A à E il n’y a plus que 5 niveaux ce qui permet de rétablir l’égalité. Pire que cela, il est maintenant interdit de communiquer les résultats scolaires. Mon fils reçoit un avis comme quoi il a réussi son année mais il n’a pas le droit de connaître les notes des autres ni sa place. A bas la dictature. Tous ces trotskystes n’ont que ce qu’ils méritent.

          Les profs sont sensés représenter l’apport de la République au peuple mais ils s’acharnent à dénigrer la république. On passe plus de temps sur la colonisation ou Auchwitz que sur l’Histoire de France. Ils ne se rendent pas compte qu’à force de se couvrir de reproches les élèves ne voient plus en eux qu’une personne qui ne mérite pas la moindre considération.


        • gem (---.---.117.249) 11 septembre 2006 15:09

          L’article est trop long et mal segmenté. Pas facile à lire.


          • Paul Villach Paul Villach 11 septembre 2006 15:44

            Vous avez raison pour la mise en page. C’est le nouveau logiciel depuis hier qui - du moins avec mon vieux matériel (de 2002) ne prend pas en compte les parties. Il y en a 4 avec titres : 1- Première pomme de discorde : la note 2- Deuxième pomme de discorde : les règles de la classe 3- Troisème pomme de discorde : la protection statutaire souvent refusée 4- Quatrième pomme de discorde : l’Inspection, ce « sommet d’infantilisation ».

            J’ai demandé à la rédaction de faire apparaître ces sous-titres. Quant à la longueur, je n’ai pu faire plus court : « le Guide du jeune professeur » fait tout de même 189 pages... Paul Villach


          • louÿse (---.---.254.67) 11 septembre 2006 16:20

            vous avez raison pour le commentaire de la mise en page ce qui me décourage quelque peu de le lire mais bon je vais le tenter quand même...

            sans faire le flic de l’orthographe ni ma maitresse des zécoles « promeuvent » et non pas « promouvent » smiley


          • Yan Essal (---.---.36.16) 11 septembre 2006 15:46

            Démonstration par gem !!!

            "par gem (IP:xxx.x55.117.249) le 11 septembre 2006 à 15H08 Ne soyez pas comique, tout le monde sait très bien que se sont les « révoltés » de 68, largement encartés dans des syndicats et partis de gauche, qui cornaquent le Mammouth. Mais si en fait ils se sont fait téléguidés, et bien bravos au Illuminatis consumméristes, c’est vraiment très, très fort... Susciter une (presque) révolte pour propulser à la tête de l’institution des gens dévoués à détruire ce qu’ils promouvent ... trop dur à suivre, maquillage parfait. Vraiment trop fort...

            Et vous étiez prof, dites vous ? Bonne retraite."

            Hé bien , comme vous le dites , « bonne retraite » !

            Je vous remercie d’avoir, par votre réponse , apporté la démonstration flagrante du génocide culturel qui sévit en France !

            Vous affirmez que « se sont les « révoltés » de 68, largement encartés dans des syndicats et partis de gauche, qui cornaquent le Mammouth. » Désolé de vous décevoir , mais cette affirmation ne peut être que gratuite et rien ne vient étayer cette thèse , les « soixantehuitard » comme vous dites ont pour la plupart fuit l’institution depuis longtemps , ne restent que ceux qui n’ont rien fait et rien compris mais , à l’instar des « résistants de la dernière heure » après la dernière guerre , vous refont l’Histoire toute honte bue .

            Pour le reste « trop dur à suivre, maquillage parfait. Vraiment trop fort... »

            c’est effectivement ce qui me fait peur , c’est non seulement la forme qui est atteinte mais également l’aptitude à percevoir le fond .

            Merci donc de m’apporter la preuve vivante de mes affirmations.

            Yan Essal


            • vigie (---.---.239.221) 11 septembre 2006 16:12

              Sous prétexte d’acheter la paix sociale on est prêt a toutes les compromissions, pour protéger nos chères têtes blondes, quand un parent reçoit le bulletin de son enfant s’il a le malheur de ne pas correspondre à ses espérances alors la c’est le drame, car en fait ce qui rejailli sur le bulletin c’est le reflet de nos propres échecs, car au travers de son enfant c’est l’image de soi que l’on veut un peu renvoyer à la société, combien de fois n’ai entendu, en fin d’année des parents disant au professeur, ah ! non moi je ne veux pas que mon enfant redouble...

              Car enfin si l’on réfléchit bien, comment peut t’on croire à un tel taux de réussite au bac, certain professeur aurait reçu de la hiérarchie des consignes de notations cette année pour plus de mansuétude, ou alors si ce n’est la raison, nous sommes bien un pays de génie.

              Pour arrondir les angles on modifie le système de notation, quelle bonne blague, de quel courage intellectuel faisons nous preuve. Plus personne ne tolère l’autorité et surtout pas les enfants, il faut je cite être cool, être in, ne pas être relou, même l’autorité parentale étant contestée, alors il se passe ce je nommerais un transfert d’éducation. c’est à dire que les parents se retournent vers l’institution j’ai nommé l’éducation nationale pour éduquer, élever leurs enfants et en faire de bon citoyen, de parfait petits soldats, auxquels on aurait appris, la politesse, le respect des autres, l’honnêteté, bref tout un tas de valeurs ( ho ! Le gros mots toutes mes excuses ) qui incombent en priorité aux parents, mais ils n’ont pas le temps pris qu’ils sont avec leur travail, si en plus en rentrant le soir il faut s’occuper des devoirs et de tirer le rejeton, d’une profonde méditation, l’œil torve en train de regarder son feuilleton de teenager favori, non s’en est trop.

              On comprend que ca ne peut marcher longtemps, il y a quelque chose de pourri au royaume de l’éducation. Bref, les enseignants sont devenus, des « folles » virevoltant entre autorité raisonnée, compassion mesuré, incompréhension constante, autorité relative, reconnaissance perdu. L’enseignant doit s’adapter est avoir une forte propension au grand écart autant verbal que physique, il sait qu’il n’a a attendre de soutient de personne.

              aussi comme disait, pierre dac,

              « celui qui dans la vie est parti de zéro pour n’arriver à rien n’a de merci a dire à personne ».

              Comme vous le dites si bien la société étant surtout encline a ne pas protéger les délateurs au détriment de la vérité et la justice, il se trouve qu’alors que transposé dans la vie quotidienne nous fermons les yeux sur un tas d’incivilités, notre sens de la morale, et de l’exemple fait que nous préférons tourner la tête que de se trouver exposer à des tracasseries administratives disproportionnées par rapport au fait, notre considération ne s’en trouve pas grandis, mais que voulez vous on a la société que l’on mérite.


              • louÿse (---.---.254.67) 11 septembre 2006 18:31

                rassurez vous il existe encore des parents fermes voire autoritaires sans autoritarisme et des enfants heureux d’avoir des limites ; au moins trois c’est sûr, mais j’en connais beaucoup d’autres


              • Elvetas (---.---.59.22) 11 septembre 2006 17:18

                « Or, qu’écrit-il (Bayrou) dans son ouvrage réédité en 1993, chez Flammarion, La décennie des mal-appris ? Le pire réquisitoire qui ait jamais été prononcé contre cette institution stérile et nuisible au service public de l’Education qu’est l’Inspection. »

                Réédité en 1993 ! Et de quand date l’édition originale ? Qu’on sache depuis combien d’années rien ne change, en dépit du « pire réquisitoire jamais prononcé » par un homme politique de premier plan ?

                Ce qui démontre amplement l’inutilité de l’expression dans une société lourde et figée, où tout le monde se fout de ce qui ne le pénalise pas directement et personnellement, chacun s’en remettant à tout le monde pour que rien ne bouge.

                Bien sûr, Bayrou avait raison mais à quoi sert-il d’avoir raison contre un immobilisme qui, comme je peux voir les choses, satisfait tout le monde ? C’est contre les décisions qu’on descend dans la rue, pas contre le statu quo.


                • Paul Villach Paul Villach 11 septembre 2006 17:49

                  Je crois que la première édition est de 1989 ou de 1990, sous réserve. Bien sûr, on peut reprocher à l’auteur de n’avoir rien fait de cette critique de l’Inspection quand il était ministre de l’Éducation nationale. Mais que peut faire un ministre devant des corporatismes qui se satisfont d’un statu quo, toléré comme un moindre mal ? Il reste que F. Bayrou a eu le courage de faire cette critique . il faut lui en savoir gré. Avant lui, le SGEN-CFDT avait eu, lui aussi, l’audace à la fin des années 70 et au début des années 80 de poser déjà le problème en ces termes. Mais depuis les années Mitterrand où les cabinets ministériels se sont ouverts aux caciques du syndicalisme et après un certain « recentrage », tout cela semble avoir été oublié. Paul Villach


                • Elvetas (---.---.59.22) 11 septembre 2006 19:04

                  « Bien sûr, on peut reprocher à l’auteur de n’avoir rien fait de cette critique de l’Inspection quand il était ministre de l’Éducation nationale. Mais que peut faire un ministre devant des corporatismes qui se satisfont d’un statu quo, toléré comme un moindre mal ? »

                  Tout de même, M. Villach, tout de même...

                  Que penser d’un ministre qui dénonce vigoureusement une situation, et qui finit par s’en accommoder, sous quelque motif que ce soit ? Pourquoi donc élire ces gens, s’ils ne sont pas capables d’en imposer aux corporatismes ?

                  Qu’on fasse donc voter les gens pour les leaders des corporations. Ou alors qu’on étudie comment Margaret Thatcher s’y est pris pour mettre au pas les syndicats.


                • Frédo45 Cabouin 11 septembre 2006 18:08

                  Intéressante ces pommes de discorde mais un epu trop caricaturales à mon goût : La note n’est pas un réel objet de discorde. Je donne des notes à mes élèves, j’essaie en effet d’éviter qu’ils aient zéro en leur donnant comme je l’ai connu parfois des devoirs infaisables. Quand je me rends compte que j’en ai donné un qui est trop compliqué, je reviens sur les notions étudiées et je fais un contrôle de rattrapage (également là pour vérifier que cette fois ils ont bien compris ou bien appris). Les règles de la classe : je les établis avec les élèves. Ils signent le règlement qu’ils ont eux-mêmes élaboré (j’y ajoute quelques règles qui me sont propres). Je ne considère pas que l’école soit un espace démocratique car la démocratie, ça ne se discute, ça s’apprend. Je ne laisse pas les parents me dire ce que j’ai à faire et si jamais ils envoient une lettre à l’inspection, ce n’est pas bien grave ! Pour éviter tout de même cela, je reste un maximum impartial et je mets l’enfant devant ses responsabilités. Souvent ça suffit à faire prendre conscience aux parents qu’ils ont été dupés. Quant à l’inspection infantilisante, c’est une réalité mais elle l’est quand on est un enfant et il ne suffit pas plus d’une année pour comprendre qu’on a plutôt intérêt à trouver des solutions par soi-même. Je ne tire pas à outrance sur l’inspection.Ils font ceux qu’il jugent bon de faire et j’en fais de même. A partir du moment où je suis capable de justifier mes choix et que je trouve des collègues qui travaillent comme moi (et qui ont plus d’expérience), on parvient à se faire entendre. Il n’y a aucun intérêt pour un inspecteur de se mettre la profession à dos !


                  • mars (---.---.216.215) 11 septembre 2006 22:22

                    « Quand je me rends compte que j’en ai donné un qui est trop compliqué, je reviens sur les notions étudiées et je fais un contrôle de rattrapage (également là pour vérifier que cette fois ils ont bien compris ou bien appris). »

                    Voilà une recette qui n’est pas éculée du tout !

                    Surtout lorsqu’on est en face d’élèves qui ont parfois 2 ou 3 années de lacunes parce qu’on ne les a jamais fait redoubler.

                    Tous les élèves ils sont bons, tous les élèves ils sont gentils et les inspecteurs c’est jamais parce qu’ils ne supportent pas les élèves qu’ils ont décidé de ne plus les fréquenter.

                    Bravo ! Il est urgent de ne rien faire...


                  • Frédo45 Cabouin 13 septembre 2006 11:11

                    Il arrive à chacun de faire des erreurs. Parfois lorsque j’élabore une évaluation, les formulations ne sont pas bonnes ou alors il m’arrive d’en demander trop. Quand mes élèves sont en échec, je me remets en question et je cherche à savoir ce qui n’a pas fonctionné. C’est la moindre des choses dans mon travail. La stratégie de la mise en échec ne m’intéresse pas. Quand mes élèves se cassent les dents sur une évaluation finale, ce ne sont pas eux qui sont en tord, c’est moi. Le but de l’enseignement n’est pas de voir les élèves se planter mais réussir. Quand ils se plantent, je prends ma part de responsabilité ! Je ne suis pas contre le redoublement mais je suis surtout pour que l’on donne aux élèves des situations à leur problème. Dans ma circonscription, les CLIS sont pleines. Pourtant, d’autres élèves auraient besoin d’un suivi plus individualisé mais on ne veut pas en rouvrir parce qu’un enseignant pour douze élèves, ça coûte trop cher.


                  • totis (---.---.102.41) 13 septembre 2006 13:45

                    Voilà un jeune professeur bien formaté par les IUFM qui à ce compte là ont encore de beaux jours à vivre ! C’est vrai que la jeunesse a besoin de se bercer de douces illusions ...Ce n’est que l’expérience personnelle qui peut amener à une prise de conscience efficace des réalités ! Je ne suis pas encore à la retraite et ne voudrais pas apparaître comme le « grincheux de service » mais quelques années d’enseignement permettent toutefois d’ouvrir les yeux .Et à mon avis il n’est jamais trop tard pour refuser ce qu’une administration ou une institution comme l’inspection veut vous imposer ! Ce qui m’apparaît comme le plus important c’est d’abord de « s’imposer » dans ses classes et « d’imposer » ses règles que ce soit dans le domaine de la discipline ou le système de la notation. Car à ce moment-là on se fera respecter non seulement de ses élèves mais aussi de l’administration et enfin des parents d’élèves. On risque seulement de se heurter à quelques collègues , soucieux d’appliquer à la lettre les conseils de ces profs « formateurs ». Hélas pas de recette à trouver dans un manuel , surtout pas dans un guide élaboré par le MEN ... Et là j’approuve entièrement Paul Villach dont l’expérience permet de dénoncer les failles du Système et de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas sans oser le dire . Alors jeunes collègues soyez attentifs à ce que vous entendez de la part de plus anciens ou alors fuyez avant d’être avalés ! Bon courage !


                  • Clém (---.---.91.228) 11 septembre 2006 19:57

                    Article déconnecté de la réalité, comme le dise d’autres internautes, bonne retraitre M. Villach !


                    • mars (---.---.216.215) 11 septembre 2006 21:33

                      Déconnecté de la réalité qu’est-ce que ça veut dire ? Il faudrait peut-être un peu développer, non ? Et surtout nous expliquer ce qu’est votre réalité...


                    • toy (---.---.144.116) 11 septembre 2006 20:05

                      Pour résumer en cas pratiques :

                      1. Te prendre une assurance contre les éventuels litiges (priorité absolue !!!)

                      2. Te prendre une mutuelle sérieuse, sait-on jamais pour les coups de déprime...

                      3. Ne jamais faire confiance au directeur d’établissement, il est tellement tanné par les parents qu’il préfèrera te demander des comptes, plutot qu’à l’élève, surtout si tu exclues le chérubin de classe, lui colles un zéro (avis motivé écrit obligatoire, même pour une feuille blanche), lui donnes 2 heures ou lui fais faire du travail à la maison (ce dernier point est délicat, il faut lui faire faire un bidule pédagogique, tout en sachant que le travail à la maison n’est pas du tout recommandé voire quasiment interdit).

                      4. Ne jamais croire les référentiels et encore moins les discours des inspecteurs. Chaque classe étant différente, il te faut t’adapter au niveau de chacune et des « petits monstres » qui la composent.

                      Exemple 1 : comment réaliser un programme quand tu as une classe faible ou de niveau très hétérogène, avec parfois des élèves qui savent à peine écrire ? Réponse : impossible, mais pas pour l’inspecteur d’académie. Ainsi, soit tu fais ton boulot sérieusement en tentant de leur apprendre qqch et tu te fais blâmer car le référentiel ne sera jamais terminé, soit tu appliques le référentiel bêtement et tu te fous des élèves, tu seras bien noté.

                      Exemple 2 : tu es obligé en physique au collège d’utiliser dans quelques TP un bec bunsen, ce qui est formellement interdit (l’inspecteur d’académie est très clair sur ce point lors de la matinée de la journée d’information, sorte de messe où il s’écoute parler durant 3 plombes). Comment faire ??? Réponse l’après midi par les professeurs formateurs:tu achètes une bonbonne de gaz avec une lampe à souder et tu la remise dans ton casier . C’est beau la cohérence de l’éducation nationale !!!

                      5. Éviter des postes de contractuels, mais surtout de vacataire : beaucoup moins protégé pour tout, tu es le bouc émissaire par excellence

                      6. Demander conseil aux collègues, surtout aux contractuels depuis 10 ans (un patron, y serait pas aux prud’hommes depuis longtemps ??) qui connaissent toutes les embrouilles potentielles et les ficelles pour survivre dans cette jungle

                      7. Si tu es titulaire, aider les contractuels et vacataires, tu es privilégié par rapport à eux !!!

                      8. Réaliser les cours sur word et powerpoint, ça épate les inspecteurs, même si derrière tu n’as pas forcément de vidéoprojecteur ou de rétroprojecteur (le petit collège de campagne n’a pas trop de moyens), tu pourras toujours dire qu’il est en panne.

                      9. Tu dois préparer deux cours : un cours « réel » pour les élèves et un cours « idéal » pour l’inspecteur. Eh oui, les 35 heures, c’est pas pour les profs sérieux !!


                      • Senatus populusque (Courouve) Courouve 11 septembre 2006 20:58

                        « cas pratique » : cette expression en usage dans les études juridiques remonte à Rabelais.

                        Ce n’est pas pour dire que l’Education nationale est une abbaye de Thélème.

                        C’est plutôt le contraire, et c’est pourquoi ce guide de survie est le bienvenu.

                        Pour ma part, après 5 ans à plein temps dans l’EN, j’ai donné (et donne encore) des cours particuliers aux lycéens et adultes préparant des concours administratifs.


                      • Internaute (---.---.82.176) 12 septembre 2006 08:21

                        De toute manière 80% des élèves DOIVENT avoir le baccalauréat (avoir et non pas réussir). La mécanique même du monstre qui veut éduquer le peuple à défaut de l’instruire condamne tout effort de notation, tout effort de discipline. Le pauvre prof est pris entre les contradictions socialistes du ministère. On lui demande de transmettre un savoir, de faire régner la discipline mais en même temps s’il punit un élève il est sévèrement condamné et s’il note selon la valeur de la copie il est encore sévèrement puni par l’inspecteur d’académie.

                        L’immigration a pourri les classes. Les attaques contre les profs qui se font poignarder, insulté, gifflés n’existaient pas il y a vingt ans. C’est devenue monnaie courante. Il y a toujours des psychologues patentés pour nous convaincre que les profs doivent baisser l’échine face à la montée de la sauvagerie. Le pire c’est qu’ils arrivent à les convaincre ! Halte à la psycho dans l’éducation nationale. Les élèves n’ont pas de cours un jour sur quatre parceque les profs sont en réunions pédagogique.

                        La meilleure façon de ne pas faire de fautes d’orthographe serait de supprimer l’orthographe. Michel Rocard s’y était attaché en son temps en supprimant l’usage des accents circonflexes et des traits d’union. L’égalitarisme dans l’ignorance est devenu le slogan de l’éducation nationale.

                        Je serais prof je ne chercherais qu’une seule chose - ma tranquilité et les avantages liés à la fonction. Pour avoir une autre attitude il faut vraiment avoir la foi.


                        • jer (---.---.104.36) 12 septembre 2006 10:21

                          Je suis choqué que vous mettiez toutes les incivilités et violences sur le dos de l’immigration. Dans ma région, il n’y a AUCUN immigré et s’il n’y a pas eu d’agression au couteau, je sais qu’au moins une fois il en est sorti un.

                          Pourquoi l’orthographe n’évoluerait-elle pas ? Elle a toujours été fixée par des conventions. L’accent circonflexe que vous citez est lui-même, dans beaucoup de cas, la conséquence de nouvelles règles édictées au XVIIème ou au XVIIIème siècle ! Il remplace une lettre qui n’était plus prononcée. Notre français n’est plus celui de ses fondateurs : Ronsard et consorts. L’orthographe peut aussi s’adapter !


                        • jer (---.---.104.36) 12 septembre 2006 10:13

                          Article très intéressant quoiqu’en pense Clem... ou ce dernier se sent-il personnellement visé ?

                          En effet le jeune enseignant doit connaitre le nid de guêpes où il a mis les deux pieds. Aux quatre pommes de discorde, j’en rajouterai une : l’absence totale de solidarité entre les professeurs d’un même établissement. Ceci est surtout vrai dans les collèges, moins dans les écoles. Dans les lycées que je ne connais pas la situation doit ressembler à celle des collèges. Le jeune doit savoir qu’il existe plusieurs castes de profs dont celle, supérieure, des agrégés. A tout seigneur, privilèges : 16 heures de service contre au moins 18 aux inférieurs, emploi du temps personnalisé, salle de classe personnelle, « bonnes » classes réservées, heures supplémentaires mieux payées. Dans chaque caste, les « Anciens » de l’établissement sont bien entendu « respectés ». Il faut aussi tenir compte des haines syndicales !

                          Je voudrais revenir au problème de la note. Dans un des Ouest-France de la rentrée, les directeurs de l’enseignement catholique de l’Ouest se félicitaient de la progression des effectifs tout en se lamentant de ne pouvoir accueillir plus de monde. Ils expliquaient ce succès par leur volonté de « valoriser » l’élève... ce qui en clair signifie tout simplement mettre des bonnes notes.

                          Comment ? Une technique est de faire la veille et « ensemble » le devoir que l’on donnera officiellement le lendemain. Le corrigé pouvant être emporté à la maison, il suffira à l’élève d’apprendre par coeur les réponses puisque les questions n’auront pas changé d’un iota. Cette technique a été présentée comme révolutionnaire à la fin de la dernière année scolaire. Une autre possibilité est de noter le travail fait à la maison. Fait par qui ? Peu importe, seule la note compte. On pourra aussi, mais cela ne me semble applicable que pour l’« expression écrite », mettre une note au-dessus de la moyenne du moment que l’élève a écrit 2 ou 3 phrases. Peu importe, la ponctuation, l’orthographe, l’agencement des idées, qu’elles soient compatibles avec le sujet ou non ! Il suffit ensuite de faire quelques petits exercices en classe pour « éparpiller » les moyennes et le tour est joué. Le dernier aura au moins 12 de moyenne. Il est évident qu’avec un tel résultat, l’élève est content, les parents, dupes « à l’insu de leur plein gré », heureux, la direction de l’établissement aux anges et les professeurs tranquilles !

                          L’autre argument que font valoir les établissements privés, du secteur que je connais bien entendu, est que chez eux les enfants « sont tenus ». Il existe sans doute une différence de philosophie, il y a surtout le fait que tout perturbateur est renvoyé facilement. Il arrive même que, la réputation de l’enfant l’ayant précédé, il ne soit même pas admis à l’essai ! L’enseignement public étant tenu de recevoir tout le monde, les professeurs doivent faire avec leurs effectifs et là tout dépend de la direction de l’établissement. M. Paul Villach décrit bien ce qui peut se passer si le Principal ou le Conseiller d’Education est « moderne ». Je connais un professeur qui a été convoqué dans le bureau directorial pour se faire sermonner en présence de l’élève !

                          Quant à l’inspection, elle ne peut être qu’infantilisante ! Cabouin écrit : « Je ne tire pas à outrance sur l’inspection. Ils font ceux qu’il jugent bon de faire ». Je suppose qu’il a voulu écrire :« Les inspecteurs font CE qu’ils jugent bon de faire. » « ceux » désigneraient les professeurs « fabriqués » par l’inspection ce qui n’est pas absolument pas le cas. Ils se sont formés « sur le tas ». La formation pédagogique initiale des professeurs est quasiment inexistante, même celle des agrégés. Ils n’ont jamais de stages de formation. Ils reçoivent la visite d’un inspecteur une fois tous les dix ans, c’est-à-dire environ 3 fois dans toute leur carrière. Or la note que donnera cet inspecteur sera déterminante pour la progression du salaire et le choix des postes. Comme la visite est annoncée plusieurs jours à l’avance, le professeur concerné a tout le temps pour préparer son cours, ses élèves. S’il est « bien vu » par l’Administration, il peut même choisir le niveau et la classe où il interviendra ! Bien entendu, l’inspecteur n’est pas dupe de ce petit jeu mais fera « comme si ». Il aura, avant la séance, une entrevue avec le Principal. L’inspection proprement dite est du pipeau mais il serait quand même très dommageable si elle ne se passait pas bien. Cependant, il peut y avoir des conséquences inattendues : si le Principal veut se débarrasser d’un professeur, qui par ailleurs désire changer d’établissement, il peut glisser un mot à l’inspecteur qui mettra la note nécessaire et suffisante à la satisfaction des deux parties !

                          Je ne sais ni comment sont choisis et nommés ces inspecteurs, ni quelle était leur vie professionnelle antérieure. Pourtant, je pense qu’ils ont très peu enseigné s’ils l’ont jamais fait ! Actuellement le but inavoué de l’Education Nationale est de faire des économies. L’un des moyens est de faire en sorte que les élèves restent le moins longtemps possible dans le système scolaire. C’est vrai que beaucoup d’entre eux n’ont rien à y faire jusqu’à 18 ans voire plus ! Cependant il ne faut pas exagérer et pousser tout le monde vers la sortie le plus rapidement possible.

                          P.S. : De plus en plus de jeunes professeurs ont été (dé)formés par ce nouveau système. Un indice ? Le fait que l’orthographe de nombre d’entre eux, dont des professeurs de français, est déplorable. Alors il me semble que l’avenir est bien sombre.


                          • Cool Mel (---.---.7.237) 12 septembre 2006 12:43

                            « Pourquoi l’orthographe n’évoluerait-elle pas ? »

                            Parce qu’on a toujours tort de faire des concessions aux médiocres et à la médiocrité.


                            • Thésaurus (---.---.162.126) 12 septembre 2006 13:28

                              Paul Villach est un peu pessimiste. Il ne faut pas oublier en effet l’« art de traire la vache », qui est un des plus discrètement et des plus efficacement enseignés par les chefs d’établissement : heures supplémentaires -parfois nombreuses- taillées sur mesure, fonction de professeur principal renouvelée à vie, encouragements aux voyages scolaires gratuits pour les accompagnateurs, etc. Notre jeune débutant apprendra vite, et ce n’est pas trop préjuger que de dire qu’il recouvrera toute l’innocence de celui dont le chef aura bien jugé qu’il n’est pas d’idéal qui ne se puisse bien tempérer. Un art de la fugue sur tout prélude, en quelque sorte.


                              • Jo74 (---.---.6.136) 12 septembre 2006 22:55

                                Heures supplémentaires - parfois nombreuses.. Tout professeur peut en avoir, généralement. C’est plutôt l’inverse qui est la règle : on doit se battre pour ne pas en avoir..

                                Voyages gratuits comme accompagnateurs : Vous avez déjà vu un employé d’agence de voyages ou une hôtesse de l’air payer son voyage ? Et si vous pensez que c’est un privilège, accompagnez donc une classe d’adolescents à l’étranger, pendant une semaine. Bon courage !

                                Ceci dit, vous avez raison sur le fond : il y a quelques avantages à ce métier. Mais pour avoir travaillé dans des entreprises privées puis être enseignant aujourd’hui, je n’ai pas l’impression qu’il y ait plus d’avantages chez les uns que chez les autres. Seulement, ces privilèges, ces avantages, sont différents et ceux du privé sont plus divers, moins connus également..


                              • jer (---.---.98.38) 13 septembre 2006 08:02

                                A Cool Mel, Je ne sais pas pourquoi vous avez choisi votre pseudo mais vous ne me semblez pas vraiment « cool ». smiley

                                Tout d’abord, sachez que l’orthographe a toujours été un sujet de discussion et d’abord chez les élites.

                                Pour ma part, je pense que la première fonction du langage est de se faire comprendre de l’Autre. C’est pourquoi, par exemple, j’estime qu’il est à la fois utilitaire et poli que l’écriture manuelle soit aisément lisible par son destinataire. Ce n’est pas être médiocre que de s’appliquer à bien former ses lettres ! C’est pourquoi j’estime que les professeurs ne devraient pas accepter les devoirs qu’il faut déchiffrer. A leur décharge, il faudrait pour cela que les vieilles leçons d’écriture à l’école primaire reviennent à la mode. D’un autre côté, il faudrait qu’eux-mêmes soient personnellement plus rigoureux. Il ne s’agit pas de calligraphier ! La calligraphie est à l’écriture ce que le cubisme est à la peinture en bâtiment.

                                Pour en revenir à l’orthographe, la simplifier ne signifie pas accepter une orthographe phonétique. Que l’orthographe continue de différencier les homonymes est souhaitable pour une meilleure compréhension du texte. Par exemple, la différenciation entre « ce », « se », « ceux » est nécessaire. Par contre, un grand nombre de subtilités orthographiques dont se délecte M. Pivot pourraient être supprimées. Rien n’empêcherait pourtant les artistes de l’orthographe de continuer leurs performances : il suffirait de désigner un dictionnaire de référence comme pour le Scrabble.

                                De même, il me semble que les accords grammaticaux, dont la conjugaison, facilitent la lecture. Ne pourraient-ils être simplifiés pour autant ? Je pense que si même s’il est impossible d’arriver pour le français à la simplicité de l’orthographe espérantiste.

                                L’orthographe, comme l’écriture, est d’abord, à mon avis, un outil. Pour être efficace, il doit être utilisable par le plus grand nombre possible de personnes. Puisque vous ne vous tenez pas pour médiocre, vous devez être capable de lire Ronsard dans le texte original ? Etes-vous désolé de constater que, dans les livres, l’orthographe a été actualisée ou préférez-vous que Ronsard soit plus accessible grâce à la modernisation de l’orthographe ? Même les célèbres fables de M. de La Fontaine ne sont plus apprises dans l’orthographe du XVIIème ! Pourquoi au XXIème siècle, serait-il médiocre d’adapter l’orthographe de nos ancêtres ?

                                Et puis, il y a un fait contre lequel vous ne pouvez rien : ceux qui, comme Nono sur AgoraVox osent écrire bien qu’ils sachent qu’ils commettent des fautes en pagaille, ne font plus attention à rien, même à la ponctuation d’où de possibles contresens ou quiproquos. Avoir l’esprit plus libre du côté de l’orthographe leur permettrait peut-être de faire plus attention à la manière d’exposer leurs idées ?

                                N.B. : D’ailleurs ne vous faites pas d’illusion, même l’orthographe de nos grands-parents, celle du glorieux Certificat d’Etudes, celle du « 5 fautes = 0 » n’était pas si bonne que celà. S’il n’y avait pas eu tout un tas d’accommodations, de tolérances, de demi ou de quart de fautes, ils ne seraient pas aussi nombreux à pouvoir montrer leur sacré diplôme sacré.


                                • Onomasticos. (---.---.164.78) 13 septembre 2006 14:31

                                  « pas si bonne que celà » : il vaut mieux écrire « que cela », s’il faut donner le la à l’orthographe. Ainsi d’autres maladresses chez JER. Mais c’est broutille. Il est indéniable qu’un certain degré d’illisibilité de l’écriture, de mépris répété de l’orthographe constitue une sorte de mépris de l’autre, qui est de l’ordre du caractère : voyez l’illustre Allègre, incapable d’écrire correctement (graphie, syntaxe, orhographe) cinq lignes (« Le Canard » en a publié maint exemple) au prétexte que sa pensée -fort méprisante pour les enseignants- allait cinq fois plus vite que sa main. Broutille encore, dira-t-on ? Il faut alors raccorder à Pivot. Celui-ci ne se délecte pas en effet, comme il est ci-dessus prétendu, des subtilités de l’orthographe (le premier nigaud venu composera à l’aide d’un bon dictionnaire une dictée de mots rares). Il se délecte du fric qu’il a pompé avec ses dictées sous le signe du Crédit agricole, qui se faisait ainsi à pas cher une pub énorme, particulièrement dans les établissements scolaires, la mise à disposition des élèves étant confiée dans de nombreux départements aux inspecteurs d’académie par Allègre, entre autres ministres successifs. Là, nous ne sommes plus dans la broutille. On attend une enquête, disons de « Lire » ou de « L’Express », qui établirait que jamais, au grand jamais, les partis successivement au pouvoir, qui ont tous mis les moyens et les fonctionnaires du service public d’enseignement au service du Crédit agricole pour qu’il douche de sa pub, via Pivot, les jeunes usagers, que ces partis, donc, n’ont jamais, au grand jamais, perçu quelque discrète compensation financière.


                                  • (---.---.94.50) 15 septembre 2006 12:09

                                    je crains que M. Villach ne soit un peu passéiste, les jeunes profs sortis de l’IUFM, avec les ZEP, les quartiers, les sans-papiers savent très bien à quoi ils peuvent s’attendre. 1) la notation : comme tous les savoirs sont actuellement contestés, comment voulez-vous que la notation ait un sens. Chacun l’utilise à sa façon (encouragement, sanction, etc...). 2)les règles de la classe : réponse identique 3)la protection statutaire : logiquement (? ???), attaquer un professeur, c’est attaquer tout l’établissement, mais je crois que de nos jours la solidarité entre collègues est plus développée qu’autrefois sauf quand les extrêmismes politiques s’en mêlent. Et tous les jeunes d’aujourd’hui se précipitent vers l’Autonome ou autres assurances, leurs syndicats étant souvent politisés, réflexe que l’on n’avait pas autrefois. Dans le public, il n’y a pas d’élève protégé (sauf problème politique, carrièrisme du « chef »), mais il y a l’obligation de garder tous les élèves (on ne peut pas plus véritablement punir un élève qu’on ne peut punir disons pour faire court un malade). 4) l’inspection : cette fois je vous donne entièrement raison ; mais comme l’enseignement est un métier épuisant, il faut bien proposer une carotte


                                    • Paul Villach Paul Villach 15 septembre 2006 12:24

                                      Puisse votre angélisme avoir raison et surtout votre foi en la solidarité ! Mais si votre vision « futuriste » vient un jour à vous décevoir, vous vous souviendrez des observations « passéistes » auxquelles vous n’avez pas cru. On ne croit au coup de bâton que lorsqu’on l’a reçu ! Bonne chance ! Paul Villach


                                    • (---.---.94.50) 15 septembre 2006 13:16

                                      ce n’est pas une question de morale (d’angélisme) mais de nécessité ; par exemple dans les lycées professionnels, il y a déjà beaucoup plus de solidarité entre collègues que dans les lycées généralistes ; le professeur qui voudrait s’isoler du groupe s’exclue lui-même, sinon la pression du groupe « élèves » serait trop forte. La même solidarité commence à se répandre dans les collèges (à cause cette fois de la pression des groupes de parents )et je pense qu’il faudra bien qu’elle gagne les lycées, sinon...


                                      • Paul Villach Paul Villach 15 septembre 2006 14:43

                                        Je suis heureux d’apprendre que cette solidarité est en train de renaître. Il va de soi que c’est la solution. Mais les moyens de division aux mains du pouvoir sont si nombreux et si efficaces. Encore une fois, si solidarité il y a , l’espoir est permis. Je veux espérer avec vous. Cordialement, Paul VILLACH


                                      • daniel (---.---.107.12) 30 septembre 2006 18:13

                                        Ouf !!! J’enseigne en primaire et en maternelle en tant que titulaire-remplaçant. Entre nous, sauf rares exceptions, la solidarité n’est pas un vain mot. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas de « chefs d’Etablissement » mais des directeurs qui sont des collègues volontaires et qui travaillent dans des conditions souvent difficiles (manque de temps et augmentation exponentielle de la charge de travail)


                                        • pepe (---.---.63.222) 10 mars 2007 21:29

                                          La révolusyon de l’ortograf è komansé é èl se propaj rapidman... -> www.ortograf.net

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