Karachi : panique à l’Elysée et affaires d’Etat
Le Monde révèle une nouvelle bombe dans l'affaire Karachi : Brice Hortefeux a appelé Thierry Gaubert pour l'avertir de ce qu'avait dit sa femme violant le secret de l'instruction et disposant d'informations tenues secrètes par volonté du juge d'instruction. Evidemment Guéant, Squarcini et Péchenard vont violer la loi pour rechercher d'où viennent ces fuites qui mettent en danger l'Etat et vont demander le renvoi d'Hortefeux comme conseiller de l'Elysée. Il faut surtout que la justice ouvre de multiples enquêtes. Cette affaire dépasse l'imagination. On retrouve tout ce petit monde : Gaubert, Bazire, Copé, Hortefeux, Takieddine, Guéant et Sarkozy.
Cette fois-ci - enfin façon de parler car chaque jour les scandales enflent avec la bande à Sarkozy, nous sommes avec eux en pleine entropie, augmentation perpétuelle et infinie du chaos - on atteint des sommets. Hortefeux avertit son ami Gaubert du contenu de l'audition de son ex-femme. Le Monde : Les enquêteurs de la Division nationale d'investigations financières et fiscales (DNIFF) disposent d'éléments très compromettants pour Brice Hortefeux, l'ancien ministre de l'intérieur chargé à l'UMP de la prochaine campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Les policiers s'appuient notamment sur des interceptions téléphoniques ordonnées par le juge Renaud Van Ruymbeke et dont LeMonde a pris connaissance. Une conversation, en particulier, retient leur attention.
Elle date du 14septembre 2011. A 19h23, Brice Hortefeux appelle sur son portable son ami Thierry Gaubert, autre proche du chef de l'Etat. Le jour même, l'une de leurs relations communes, l'homme d'affaires Ziad Takieddine, a été mis en examen par le juge, qui postule que cet intermédiaire franco-libanais a permis le retour en France, en 1995, de rétrocommissions liées à des ventes d'armes en 1994. Une partie de cet argent aurait abondé illégalement la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.
A l'époque, Thierry Gaubert était chef de cabinet adjoint au ministère du budget, sous les ordres de M. Hortefeux, chef de cabinet. Leur ministre était Nicolas Sarkozy, porte-parole du candidat Balladur. M.Hortefeux s'occupait de l'organisation des meetings de M. Balladur.
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M.Gaubert n'est pas encore averti que sa femme a témoigné, et pour cause : le juge Van Ruymbeke a tenu à ce que cette déposition reste confidentielle le plus longtemps possible. M. Hortefeux, lui, en sait pourtant déjà beaucoup. C'est ainsi que l'ex-ministre de l'intérieur, au mépris du secret de l'instruction, apprend à son ami que sa femme a été entendue par les enquêteurs.
"Elle balance beaucoup apparemment, Hélène", avance M. Hortefeux. "Qu'est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi, parce qu'elle me dit qu'elle dit rien ?", s'inquiète M. Gaubert. "Ça m'embête de te le dire par téléphone (…). Il y a beaucoup de choses, hein…", assure l'ex-ministre de l'intérieur. Manifestement, M. Hortefeux a eu accès aux déclarations sur procès-verbal d'Hélène de Yougoslavie, alors même qu'elles n'ont pas encore été cotées au dossier du juge Van Ruymbeke. "Je te raconterai, poursuit-il, mais ils ont énormément de choses (…). T'as eu Bazire, parce que visiblement il est lui dedans, dans cette histoire."
Incrédule, Thierry Gaubert ne veut pas y croire : "C'est pas Hélène qui a parlé directement…" "Elle a été entendue, lui apprend M.Hortefeux. Elle sait. Elle était beaucoup au courant de tes activités." Et l'ex-ministre d'inciter son ami à lui rendre visite : "Ecoute, euh, essaie de passer un de ces quatre quand même…" M. Gaubert, lors de sa garde à vue, mardi 20septembre, a bien sûr été interrogé à propos de cette conversation. "Je pensais qu'en tant qu'ancien ministre de l'intérieur il aurait pu avoir des renseignements, répond-il aux policiers. C'est lui qui me parle de l'audition d'Hélène au début (…). Je ne sais pas comment il avait des renseignements…"
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Un peu plus tard, confronté à l'enregistrement d'une conversation de sa fille Nastasia avec un ami, il confirme aux policiers : "J'ai raconté à ma fille que c'est par Brice Hortefeux que j'ai eu la confirmation que le témoin anonyme était ma femme, Hélène."
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Les réseaux de l'ex-ministre de l'intérieur semblent parfois défaillants. Car ce 20 septembre, tandis que M.Gaubert est en garde à vue dans les locaux policiers à Nanterre, son téléphone portable sonne à 19 h 47. Brève conversation, enregistrée par les policiers : "Allô…, fait Thierry Gaubert. –Oui, c'est Brice. –Oui, je suis en garde à vue, là", rétorque, gêné M.Gaubert. Réponse embarrassée de son interlocuteur : "Ah bon, d'accord OK, à tout à l'heure."/Interrogé par les enquêteurs sur ce coup de fil, M.Gaubert prétend d'abord que la secrétaire de M.Hortefeux a tenté de le joindre. Les policiers lui produisent l'enregistrement : c'est bien Brice Hortefeux qui l'a appelé. "J'ai menti, admet M.Gaubert, car la concomitance aurait pu vous faire penser à un complot ou quoi que ce soit. C'était bizarre qu'il m'appelle à ce moment-là. On devient un peu parano. Cela m'a foutu la trouille…" Contacté par l'AFP, vendredi 23 septembre au matin, M. Hortefeux a reconnu avoir appelé M.Gaubert pendant sa garde à vue.
Ce qu'il y a d'aussi intéressant c'est ce qu'en dit BFM TV dont voici la vidéo ci-dessous :
Tout d'abord la journaliste s'étonne que Gaubert ait pu garder son portable en garde à vue, ensuite dément les déclarations d'Hortefeux, menteur comme son maître et ses affidés, nous prenant toujours pour des imbéciles de puissance au cube, qui veut faire croire que les informations étaient publiques car publiées par le Nouvel Obs, or son appel est antérieur à la sortie des informations par l'hebdomadaire. Plus c'est gros, moins cela finit par passer. Maître Morice l'avocat des familles qui, il faut le rappeler sont partie civile et donc ont accès au dossier, va très loin :
L'ancien ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, actuel consieller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, a pris attache avec Thierry Gaubert, pendant sa garde à vue, non seulement il a pris attache pendant sa garde à vue, mais au surplus il a renseigné monsieur Gaubert sur les déclarations qui avaient été faites par son épouse et qui le mettaient en cause. Nous sommes en présence d'un scandale d'Etat. Nous savons maintenant que l'Elysée suit de très près ce dossier, et un certain nombre d'autres interceptions téléphoniques citent le nom, non seulement de Brice Hortefeux, également de monsieur Copé mais aussi de la très grande inquiétude qui existe concernant Nicolas Sarkozy.
Médiapart n'a pas été suivi par la presse, ce dont il faudra se souvenir, et voilà que l'explosion est, pour le coup, historique. On retrouve liés à cette affaire trois anciens ou actuel ministres de l'intérieur, ceux qui sont supposés protéger les Français et appliquer la loi et qui la violent ou l'ont violé avec ardeur. On retrouve une petite clique de quelques personnes : Gaubert, Bazire, Takieddine, Hortefeux, Guéant, Copé et Sarkozy. On peut y abjouter Léotard, Donnedieu de Vabres, Douste Blazy et Morin.
Sarkozy nous amuse en disant que son nom n'est pas cité. Ce qui est évidemment faux. D'une part on sait qu'il était la cheville ouvrière de la campagne de Balladur comme le rappelaient les articles de 1994 qui voyaient deux maîtres d'œuvre les deux Nicolas Bazire et Sarkozy. Les journaux disaient que tout passait par ces deux frères siamois. 37 et 39 ans à l'époque. Lors de cette période Sarkozy était fier de son rôle majeur. Aujourd'hui il n'a été plus que le simple porte-parole. Bientôt il nous fera croire qu'il livrait les pizzas à l'équipe de campagne avec un scooter (plus tard volé et retrouvé par la police grâce à des tests ADN). Mais il est cité par la police luxembourgeoise et son nom apparaît pour la validation de la création de la société Heine pour l'encaissement des commissions du contrat Agosta.
L'Express : C'est vrai [que Sarkozy était porte-parole]. Son titre officiel ne recouvrait que le porte-parolat. Toutefois, de nombreux articles de l'époque soulignent son poids dans le dispositif balladurien. A commencer par un récit de L'Express en septembre 1994 intitulé "L'incontournable M. Sarkozy". Dès les premières lignes, on y lit : "A l'approche de la présidentielle, rien ne peut se décider sans lui." A tel point que l'auteur, Michel Faure, en conclut : "Il dirigera la campagne d'Edouard Balladur dès que le Premier ministre s'engagera dans la course à l'Elysée."
La même année, Ghislaine Ottenheimer consacre une enquête au système Balladur. Elle écrit : "Dans cette course au pouvoir, Sarkozy a pris le rôle du propagandiste et Bazire celui du machiniste. C'est une conjuration plus qu'une bataille politique. Les deux gamins les plus puissants de France, qui à 39 et 37 ans contrôlent les principaux leviers de commande."
Par ailleurs, dans le documentaire Les Fauves, qui retrace la rivalité entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy, et qui sera diffusé dimanche soir sur France2, Roger Karoutchi, ancien ministre UMP, a cette phrase aujourd'hui lourde de sens : "On avait le sentiment que, même s'il n'en avait pas le titre officiel, il était le directeur de campagne le plus actif."
Si la France est un pays avec un peuple qui ne courbe pas l'échine, il va falloir que sous peu il se passe quelque chose. On ne peut laisser notre pays se faire défigurer, spolier, insulter par une bande de malfrats assoiffés de pouvoir, de bling bling et d'argent, prêts à tout pour les acquérir et les conserver.
Faisons-la cette révolution Bon Dieu !
Tiens :
La victoire en chantant nous ouvre la barrière.
La Liberté guide nos pas.
Et du nord au midi, la trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez, ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d'orgueil !
Le Peuple souverain s'avance ;
Tyrans descendez au cercueil.
Refrain
La République nous appelle
Sachons vaincre ou sachons périr
Un Français doit vivre pour elle
Pour elle un Français doit mourir
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie, la protection qu'il a ou a, eu selon Mediapart, de la DGSE
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l'affaire Pleyel
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger
- les affaires Djourhi, Takkiedine
- les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
- l'affaire du Fetia Api
- les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte …
- l’affaire Pérol
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
- les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Squarcini, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye), Dupuydauby, Fontaine …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- le site France.fr (des millions d'euros pour rien)
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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