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L’école française à la recherche d’un nouvel élan et d’un plus juste équilibre

On recommence, mais, en temps de réduction budgétaire, la rentrée 2006 débute à haut risque, marquée, d’un côté, par la nouvelle de la suppression de 7000 postes d’enseignants, ce qui paraît une décision incohérente ; de l’autre, par l’application des mesures contenues dans la loi Fillon (avril 2005), dont le retour des savoirs fondamentaux tels que la lecture, l’écriture et le calcul, ce qui semble rencontrer pas mal de résistances, surtout dans le corps enseignant.

On le voit bien, un préjugé de fond accompagne toujours l’école, à savoir : on continue à la traiter par cycles plus qu’à part entière, comme si le système-école n’avait pas récemment connu une nouvelle loi d’orientation.

Et pourtant la machine-école est derechef sur la sellette, accusée de favoriser la discrimination et, ce qui est pis, d’être elle-même productrice d’inégalités. Si à cela s’ajoute le thème des violences scolaires relancé après le classement de l’hébdo Le Point des établissements scolaires les plus violents, et le tout récent discrédit des cadres éducatifs, voilà dessiné un scénario scolaire fortement en danger.

Querelles de spécialistes, direz-vous. Non, ou pas seulement, car n’échappe à personne la relation entre la surabondance de pamphlets (1) contre l’école, largement promotionnés à la télévision et dans la presse, et la campagne de la présidentielle 2007.

La vérité est que, malgré ce qu’on dit sur « les diplômes qui ne servent plus à rien », l’avenir de l’école est au cœur de chacun. Même dans les programmes électoraux des candidats, la question éducative est centrale. On y promet, en fait, la réalisation d’une réforme qui sera moderne, équitable, efficace, et qui permettra aux jeunes de trouver rapidement un emploi.

On est loin de considérer en profondeur les multiples propositions en matière d ‘éducation. Nous sommes convaincus que ce n’est pas le temps des utopies, ni le momet de rêver des systèmes-mammouths qui ne tiennent que grâce à la bureaucratie et à l’idéologie. Ce que nous demandons à l’École, c’est d’essayer de « mettre les savoirs en culture », de les enseigner dans une vraie démarche de compréhension, de re-création (2), et de former des citoyens et des individus, fidèle à l’idée que la pleine réalisation de soi ne passe qu’à travers la connaissance et la capacité à s’émanciper.

Cela étant, et face à une situation générale préoccupante, il est urgent de s’interroger sur la possibilité de construire une école du futur . Nous croyons qu’elle existe, mais à condition que ce projet de refonte passe par la recupération d’un principe qui en pédagogie est peu ou n’est pas appliqué, celui du bon sens, si cher à Descartes.

Ce qu’il faut faire préalablement, c’est se débarrasser, une fois pour toutes, de l’ambiguïté d’une vision de l’école partagée en deux, entre ceux qui voient l’école comme lieu d’acquisition des savoirs et de la culture générale, et ceux qui assignent à l’école un objectif professionnel orienté vers l’emploi. Nous pensons que ces deux dimensions sont complémentaires, et non en opposition, et que l’école, malgré ses contradictions, reste un endroit dynamisant, capable de mobiliser la communauté étudiante, l’encourageant vers l’autonomie et la solidarité. Le devoir des enseignants, c’est alors de renforcer, dans les pratiques didactiques quotidiennes, les compétences cognitives et non cognitives des élèves, modifiant leur attitude à l’égard des études. Il s’agit de faire passer l’idée que la formation, dans les « sociétés apprenantes », peut servir d’ascenseur social et offrir des perspectives d’emploi concrètes et meilleures. Le thème des connaissances est d’autant plus actuel que l’école, comme institution, est devenue « un champ de bataille idéologique ». François Jarraud écrit dans son éditorial (Cafépédagogique du 10 octobre 2006) que dans le pays on respire un « climat de caporalisme », faisant clairement allusion aux deux récentes affaires qui ont regardé MM. R. Goigoux (3) et P. Frackowiak. Le prmeier de ces deux inspecteurs scolaires a été expulsé de l’Esen, et sur le second pèse une procédure disciplinaire pour avoir exprimé une idée contraire aux instructions ministérielles concernant l’apprentissage de la lecture.

Or, l’école n’a pas besoin de polémiques à caractère idéologique qui finissent par accentuer le malaise dans la communauté éducative. N’oublions pas que l’avenir de l’école est possible si tous les acteurs éducatifs sont capables de se coordonner par le dialogue et la confrontation démocratique, compte tenu des différents rôles ou responsabilités. Ce nous demandons à l’institution, c’est qu’elle montre plus de confiance et qu’elle rassure son public, elle qui a tous les moyens pour répondre d’une manière efficace aux nouveaux besoins des jeunes, plutôt que de tout enchaîner dans une querelle entre méthode globale et méthode syllabique qui ne conduit qu’à la confusion et au discrédit.

Nous sommes largement d’accord avec Philippe Meirieu quand il invite les Français à « inventer une nouvelle école ». De plus, nous pensons qu’il est indispensable de refonder une nouvelle relation entre tous, qui soit paritaire et respectueuse des diversités. Pour l’auteur de École : demandez le programme ! (août 2006) il faut passer à « une institution permettant à tous les élèves d’apprendre ensemble et à chacun de voir reconnaître ses besoins éducatifs particuliers ».

Paradoxalement, en France, il semble que les questions qui motivent davantage l’intérêt du public et qui suscitent un large débat scientifique soient autres, et notamment  : l’apprentissage de la lecture ; l’enseignement des maths ; la carte scolaire ; le redoublement ; l’évaluation en CE1.

On le voit, toutes ces questions sont chargées d’un enjeu pédagogique très fort mais restent liées à une vision trop sectorielle de la réalité éducative. Finalisées à la réussite scolaire, elles risquent de donner une image de l’Education nationale uniquement centrée sur ce que R. Ballion a appelé dès 1984 le « consumérisme scolaire ». Or, ce qui est frappant c’est que ces mêmes questions sont posées un peu partout dans l’UE. Deux exemples nous semblent significatifs. En Suisse (dans le canton de Genève), les citoyens genevois ont réaffirmé par référendum la volonté de revenir à un système de notes et au redoublement au primaire. En Italie, le projet du budget ordinaire de l’État pour l’année 2007 prévoit trois types d’interventions dans l’école publique : 1. réduire de 10% à partir du 2008 le nombre des élèves doublants ; 2. intervenir sur le Bac (Esame di Stato) et sur la composition du jury afin de rendre l’épreuve plus sévère (97% des candidats ont passé l’exament 2006 remportant de bonnes notes) 3. abolition, au collège (Scuola Media), de la figure du Tutor et du Portfolio, deux dispositifs adoptés dans la quasi-totalité des pays membres de l’UE.

Est-ce qu’il faut repenser à une modernité qui se défait ? Peut-être... Ce que nous voulons, c’est une école de qualité, qui ne se fasse pas en reproposant « sic et simpliciter » un passé mythifié et qui ne se réalise pas sous la poussée de manifestations dans les rues. La loi Fillon peut être un point de départ important pour un approfondissement sérieux de certains aspects de la réforme qui sont faibles, car nous sommes persuadés que c’est bien d’intelligence et de bon sens qu’il faut « s’armer », sans oublier bien évidemment des années de recherche et d’amélioration sur le terrain méthodologique, pour retrouver, ensemble, un nouvel enthousiasme et surtout un nouvel équilibre, car « les risques d’irrationnalité sont grands » (4).

Prof. Raphaël Frangione

Notes

 : 1. Cfr., Jean-Paul Brighelli, La fabrique des crétins et L’école sous influence, Éditions Jean-Claude Gawsewitch  ; E. Davidenkoff, Réveille-toi Jules Ferry, ils sont devenus fous, Éditions Oh !  ; G. Morel, Le livre noir de l’éducation nationale, Éditions Ramsay  2. C’est là un des thèmes [L’Atelier A « Culture et savoirs scolaires » est confié à Mme Florence Castincaud, professeur en Collège] du Colloque du CRAP-Cahiers pédagogiques « La Culture à l’école, c’est pas du luxe ! » qui se tiendra les 27 et 28 octobre 2006 à Montreuil. 3. Roland Goigoux est professeur des Universités en sciences de l’éducation et enseignement à l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres). Formateur à l’ESEN (École supérieure de l’Éducation nationale), il est aussi auteur d’un livre Apprendre à lire à l’école, Éditions Retz, dans lequel il a critiqué certains points de la réforme de l’apprentissage de la lecture, causant son exclusion du centre de recherche. Il va sans dire que la décision du ministre M. Gilles de Robien a ouvert un conflit avec les syndicats et a rendu les rapports avec les enseignants, le monde des spécialistes, les familles et la presse plus tendus. 4. Entretien avec François Dubet, Cafépédagogique du 3 octobre 2006.


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10 réactions à cet article    


  • (---.---.37.70) 23 octobre 2006 12:24

    Tant que l’école ne sera pas privatisé, comme l’a fait Blair, elle ne fonctionnera pas bien.


    • Kiri (---.---.102.42) 23 octobre 2006 12:52

      Article confus et verbeux : mal écrit (vous avez enseigné la littérature ?) et mal pensé.

      En un sens, une bonne expression de la médiocrité intellectuelle dont souffre l’école, mal cachée par un « nous » - de majesté sans doute ? - dans lequel on ne se reconnaît pas.

      Plutôt qu’un nouvel élan, il faudrait rechercher de la culture et du savoir.

      Kiri


      • (---.---.37.70) 23 octobre 2006 13:32

        Le « nous » est tout au contraire un nous d’humilité..


      • Raphaël Frangione (---.---.20.144) 23 octobre 2006 20:52

        Il ne me reste qu’à vous inviter à relire tout mon texte avec plus d’attention et d’un air moins censorial. Je suis sûr que vous y retrouverez d’autres aspects intéressants que ceux dérivés d’une lecture trop rapide et en diagonal. Mes réflexions (trop « longues », d’accord, mais pas du tout « confuses ») portent sur un point qui me paraît assez clair, à savoir que c’est une erreur à la fois pédagogique et culturelle que de continuer à présenter l’École victime d’un dualisme visqueux ou ,si vous voulez,suffoquée par deux modèles dominants, le « conservatisme » d’un côté et le « pédagogisme » de l’autre. Sur ce dernier point je vous préviens. Je lis d’habitude et avec intérêt les textes de Ph. Meirieu que je cite souvent.Cela n’empêche que j’exprime des considérations à l’opposé de lui. Par ex. je trouve que la formation des enseignants dans les IUFM a été désastreuse. Mais ce n’est pas là la question. Per terminer, je crois que l’école réformée a besoin être appliquée sur le terrain, dans les établissements, avant d’apporter des remaniements possibles. Or, la nouvelle loi d’orientation pour l’école ,fondée sur les « fondamentaux » à maîtriser nécessairement à la fin de la scolarité, me paraît une « bonne chose ». Construire un « édifice » qui se veut bien structuré et résistant c’est la « grande » ambition de tous.C’est pourquoi je considère la polémique sur les bonnes méthodes de lecture un faux problème.Elle ne sert qu’à faire passer au second plan une grande idée, celle de fonder le processus de formation de nos élèves sur le renforcement des capacités de raisonnement, de réflexion et d’apprentissage cohérent et conscient. Ne croyez-vous pas ?


      • Courouve (---.---.44.68) 23 octobre 2006 13:11

        « Ce serait un amour de l’égalité bien funeste que celui qui craindrait d’étendre la classe des hommes éclairés et d’y augmenter les lumières. [...] Tous les individus ne naissent pas avec des facultés égales, et tous enseignés par les mêmes méthodes, pendant le même nombre d’années, n’apprendront pas les mêmes choses. » Condorcet, Cinq mémoires ..., I.

        « Donner à tous également l’instruction qu’il est possible d’étendre sur tous ; mais ne refuser à aucune portion des citoyens l’instruction plus élevée qu’il est impossible de faire partager à la masse entière des individus ; établir l’une, parce qu’elle est utile à ceux qui la reçoivent ; et l’autre, parce qu’elle l’est à ceux-mêmes qui ne la reçoivent pas. » Condorcet, Rapport [...] sur l’organisation générale de l’instruction publique, avril 1792.


        • (---.---.37.70) 23 octobre 2006 13:38

          Une vrai publicité pour l’EDF ce type !

          Enfin bref, il est pour rétablir les écoles suprimés par la révolution..


        • Algunet (---.---.30.124) 24 octobre 2006 08:54

          Revenons à des principes simples, même s’ils apparaissent simplistes pour certains, ce que veulent les français dans leur grande majorité c’est que l’école : 1- transmette le savoir essentiel ainsi que les valeurs indiscutables et laïques de notre société sans faire d’impasse sur les fondamentaux, 2- préparer l’enfant, à partir du secondaire, à une ouverture sur la vie professionnelle lorsque ce dernier n’est visiblement pas de niveau pour envisager des études supérieures.

          Une réforme dans l’éducation nationale n’y suffirait pas et une révolution non plus tant l’institution est sclérosée et politisée. Il est regrettable de constater que la seule issue est la privatisation contractuelle de ce réservoir de fossiles (nom commun concernant bien-sûr celui qui ne est pas devant les élèves ni celui qui se sent blessé !)

          Pour M. R. Goigoux j’ai cru comprendre que sa fonction au sein de l’Esen n’avait pas été reconduite (il n’a pas été expulsé) et Quant à P. Frackowiak s’il est surpris de l’ampleur de la conséquence de ses propos c’est qu’il a du oublier que dans tout texte il y a l’esprit et la lettre et qu’un fonctionnaire fut-il dans l’éducation nationale et brillant de surcroît , a un devoir de réserve.


          • Raphaël Frangione (---.---.250.188) 25 octobre 2006 09:14

            Moi, je ne serai pas du groupe des déclinologues de l’École (ce terme me paraît bien trouvé) qui estiment que le système éducatif national est en voie de se déleter. Je ne pense pas non plus que l’École privatisée (l’expérience blairienne est-elle vraiment positive ?)sera à même de garantir une formation plus complète et plus élévée en termes de compétences concrètes et exploitables sur le marché du travail. Je suis persuadé, par contre, que l’École est encore un lieu d’apprentissages et d’émancipation où les savoirs scolaires comptent aussi bien que les modalités d’acquisition.Les savoirs scolaires sont la culture.

            Quant à la querelle de ces jours sur les méthodes d’enseignement de la lecture, je trouve « pédagogiquement incorrecte » toute intervention ministérielle qui ait le ton d’imposition. La relation éducative qui se construit progressivement et péniblement dans les lieux institués (la classe, les conseils d’établissement) est, à mon avis, une valeur à défendre et ne doit aucunement être mise en danger.

            Pour terminer c’est vrai que les fonctionnaires et les enseignants ont le devoir d’appliquer les décisions ministérielles, mais ils ont, également, le droit d’exprimer des doutes sur une École qui tend au « formatage » et à la « conformation ». Il serait plus juste d’encourager les moments de dialogue et de confrontation démocratique plutôt que de pratiquer la « chasse aux sorcières ». Ne croyez-vous pas ?


          • arkane (---.---.102.41) 25 octobre 2006 12:01

            A l’heure où nous nous entendons tous les jours le gouvernement dire qu’il met l’education et l’égalité des chances en priorité dans sa politique , Je vous écris cette présente à fin d’attirer votre attention sur la situation des non-titulaires de l’éducation nationale (20000 en France).Comment voulez vous travailler dans de bonnes conditions si les élèves changent 3 fois de prof dans l’années ! l’état vous ment (encore !) ,il engage des profs non-titulaires et au bout de 200 heures il les virent car s’ il les garde il doit leurs faire signer un cdd. Cet outil est la VACATION. C’est un statut qui n’ouvre ni droit aux assedics , ni droit à la sécurité sociale. Si,si ,ni droit à la sécurité sociale. L’autre outil est la contractualisation, le cdd à la sauce de l’etat differente de celle du privé. Elle est plus amére encore..... si cela vous intéresse de voir les coulisses de l’éducation, lisez la suite.Je suis dans l’éducation depuis 1999 et j’ai vu du trés bon comme du trés mauvais.

            LES VACATIONS : Vous vous demandez si l’état se soucie de l’avenir de vos enfant ? La reponse est non ! Et je le prouve ! Vos enfants, au collége,vont avoir dans chaque matiére plusieurs profs qui ne seront dans l’établissement que pour 200h maximum dans l’année .PLus simplement dans une année, ils auront 2 profs de math,2 profs de musique .Comment voulez -vous qu’il y ai continuité dans le travail des élèves alors que devant eux les profs se succédent , anéantissant encore et encore les habitudes de travail des élèves et le principe d’autorité de l’enseignant. Depuis 2004,les rectorats ne font presque plus de contrat mais paye des vacations.Le Vacataire est payé à l’heure devant les élèves , le reste du temps il ne touche rien.Il ne peut faire que 200h dans l’année, il gagne environ 4000 euros dans l’années. Pourquoi 200h ? au delà ,les rectorats sont obligés de faire signer un cdd.La vacation n’est pas un statut, il n’ouvre pas le droit au chomage ,ni celui de la SECURITE SOCIALE.Les vacataires alternes entre RMI et vacations. Il faut signaler que c’est les socialistes qui , par le biais d’Allegre ,en 1997,ont instauré la vacation.Depuis,la droite l’utilise au maximum.

            CONTRACTUEL Il existe dans l’éducation nationale un contrat encore plus précaire que le CPE c’est le CDD reconductible à l’infinie grâce auquel les rectorats peuvent (en tant que prof),nous embaucher nous débaucher selon leur désir et en complète opposition avec le droit du travail français .Dans les faits , la période d’essaie peut durer une vie .Pour ma part j’ai fait 3 vacations de 200h chacune (c’est le maximum légal dans une année) .Ensuite j’ai enchaîné 5 contrats de 1 an chacun (CDDs). D’aprés l’education nationale je ne peux pas etre titulaire car je n’ai pas le CAPES .Ce concours ne valide pas un enseignement sur le metier de prof et n’ai pas superieur à bac+3 .Donc pour ces bureaucrates de l’EN l’experience n’a aucun interet.Ils vous diront que je n’ai qu’a passer le concours. Pour cela il faudrait une formation et surtout que le concours soit ouvert ; dans ma discipline (éducation musicale) le concours interne (concours réservé aux non-titulaires exerçant depuis 3 ans) est fermé depuis 2 ans alors que l’externe (pour les universitaires sans expérience) est ouvert .Je tiens à signaler que d’autres disciplines sont dans le même cas.

            LES RECTORATS ET LES NON-TITULAIRES Déja les rectorats n’ouvrent qu’une semaine avant la rentrée de Septembre . Le jour de la rentrée ils voient où il ya des manques et les remplacements ne se font ,dans la majorité des cas qu 1 à 2 semaines aprés. J’accuse les rectorats et l’éducation nationale de non respect des droit de l’homme ,car le droit du travail en est un.

            Les raisons :

            - signature des contrats au delà du délai légal de 2 jours ( contrats antidatés)

            - payement des heures de vacation irrégulier et ne correspondant pas au heures effectuées dans le mois

            - non payement du chômage dans les délais légaux (+ de 2 mois ,bien plus !)

            - aucune indemnité de licenciement

            - nombre de CDD hors la loi

            - aucun courrier de licenciement

            - Non respect du droit à la formation

            - non respect des barèmes de recrutement ) LES SYNDICATS En conclusion , lorsque je vois ça j’ ai un gros doute sur l’honnêteté intellectuelle de nos dirigeants et de nos syndicats (inexistant dans la défense des non-titulaires de l’éducation voir collaborateur car ils participent au non respect des barèmes de recrutement à fin de placer leurs adhérents .

            L’ETAT : faites ce que je dis et pas ce que je fais ! Remarque : tous les contrats sont des CDD, comme quoi l’état ne respecte pas les règles qu’il impose aux entreprises privées.

            EXEMPLES DE SITUATIONS ETRANGES Dans mon académie nous sommes restés plusieurs années sans inspecteur d’académie et lorsque enfin on en désigne un ,celui-ci prend comme première directive de ne pas faire de formation pour la préparation du concours réservé sachant que ce même concours ne sera pas reconduit l’année d’après ainsi que le concours interne. N’ayant pas respecté le droit de formation ,qui l’on retrouve comme jury au concours réservé 2005 ?Ce même IPR que l’on va payer à la journée. Ceci est un bon exemple de malhonnêteté intellectuelle.

            Il faut savoir que les rectorats ne se soucient pas de l’avenir des enfants ; durant au moins 3 ans les élèves d’un collége où j’étais,sont restés sans cours de musique et de dessin (comptant pour le brevet en 4éme et en 3éme).Les différents IPRs ne sont jamais venus dans la période Septembre 1999-juin 2005, sachant que sur le poste il y avait un contractuel qui aurait sans doute voulu être conseillé .C’était trop loin pour eux ,alors que certains profs montaient tous les jours (50km de montagne+ travaux sur la route).

            Nous ,20000 precaires de l’EN nous n’avons pas la possibilité d’attaquer nos patrons comme dans le privé.Tout ceci provoquera des drames comme la prise en otage ,dans une école, des élèves par un prof contractuel qui a pété les plombs.Ce n’etait sans doute pas la seule raison de son geste mais lorsque chaque fin d’année(aout) on ne sait pas si l’on aura du travail aprés les vacances(on le sait 2 jours aprés la rentrée),et que l’on ne peut pas prendre de credit ,et bien ! on ne se marie pas , on ne s’installe pas , on ne peut pas assumer des enfants( donc en avoir) ;En résumé on ne peut pas avoir de vie et il suffit de pas grand chose pour craquer. J’espere seulement que la prochaine fois le désèspéré s’en prendra aux fonctionnaires des rectorats et à notre ministre de l’education,qui sont de veritables negriers avec les non-titulaires (inspecteur d’academie) .

            Cela fait des années que pour faire des économies, les différents gouvernements diminuent le nombre de professeurs.Pour information , je gagnais 1200 euros par mois.Si leur but était vraiment de mieux gérer le budget de l’éducation , ils regarderaient de plus prés les fortunes qui sont dépensées dans les IUFM où beaucoup de pêrsonnes sont payées à remuer du vent car les formations qu’ils proposent sont de plus en plus déconnectées des situations rencontées sur le terrain.Il faut savoir que la responsable de ces centres de formation a dit à la télè que les IUFM ne servaient pas à apprendre aux enseignants des methodes pédagogiques ;aussi on est en droit de se poser la question : à quoi servent ces gens et pourquoi les paye-t-on ? La grande majorité de ces formateurs sont des personnes qui ne veulent pas avoir à faire à des élèves , cela les obligerait à se remettre en question et à travailler. La deuxieme source de dépense que l’on pourrait réduire c’est celle allouée aux inspecteurs d’academies.Il y en a pour chaque matière et chacun d’eux a un nombre important de personnel sous ses ordres.Il ne faut surtout pas croire qu’ils font tout ; ils dechargent une partie de leur travail sur d’anciens profs qui , comme les formateurs d’IUFM, ne veulent plus avoir à faire aux élèves, il faudrait qu’ils corrigent des copies ,qu’ils préparent des cours, qu’ils remplissent des bulletins de trimestre,qu’ils assistent aux conseils de classe et surtout ,ils seraient obligés de fréquenter les parents d’élèves.

            Tout ceci n’est qu’un état de fait , il n’ y a aucune exagération et si l’on vous dit le contraire ce n’est que de l’hypocrisie doublée d’un mensonge.

            Nous ne sommes pas comptabilisés par les assedic car c’est les rectorats qui nous payent les indemnités.Pour avoir ces indemnités il faut fournir un papier de rejet des assedics.Il n’y a pas de convention entre les rectorats et l’unedics.


            • Raphaël Frangione (---.---.20.202) 28 octobre 2006 16:18

              Votre message contient plusieurs thèmes tous importants qui meriteraient un approfondissement à part ainsi qu’une analyse bien plus qualifiée que la mienne. Je voudrais, pourtant, m’arrêter sur une question qui est fortement débattue et qui regarde l’apport des IUFM (ont-ils encore une fonction ?)à la formation initiale des enseignants. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’une formation généralisée, plutôt académique, peu ou pas utile à apprécier le niveau réel des élèves, mais d’une formation continue qui comprenne toutes les formes d’évaluation.

              Quant aux IUFM, deux philosophies s’opposent.Celle contenue dans la récente loi Fillon qui juge indispensable l’attachement des IUFM aux universités, et celle (Philippe Meirieu en est le chef de file) qui se bat pour que les IUFM maintiennent leur autonomie juridique et pédagogique. Personnellement j’appartiens à ceux qui voient dans la « formation en alternance » une troisième et possible voie.Elle permettrait à l’enseignant débutant de s’approprier les connaissances disciplinaires dans le respect des programmes et des règlements nationaux et de savoir utiliser les compétences techniques. Car l’enseignement est un métier de relation qui exige une formation visant à connaître l’élève du point de vue des comportements et de la cognition.Le renforcement de ces deux aspects est, à mon avis, la meilleure garantie contre la conception « artisanale » du métier de l’enseignant. [Lire à ce propos mon article paru dans Papiers Universitaires N°30, 2005].

              En conclusion, je crois pouvoir exprimer ma solidarité aux 20.000 non-titulaires dont vous, qui travaillent avec responsabilité et compétence , souvent dans de mauvaises conditions. Je crois que pour réaliser pleinement l’objectif de la réforme Fillon, synthétisé dans la devise « Une école de la réussite pour tous »,il faut recupérer l’autorité des enseignants, dangeureusement en baisse ces derniers temps, exposés comme ils sont à toutes sortes d’imposition et de discrédit. Imaginer une école de l’avenir sans reconnaître que les enseignants sont les vrais moteurs de l’innovation, de la recherche et ne penser qu’à supprimer 7000 postes sous pretexte que les difficultés budgétaires l’exigent, c’est continuer à alimenter une vision démagogique et hypocrite du système-école , ce qui ne mène qu’au désordre.

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