La Ferrari de Sarkozy
Il y eut donc, lors de cette émission sur TF1, « Parole de candidat », un instant qui fit retenir tous les souffles dans les poitrines des assistants et des assistés : ce fut lorsque Mme Ferrari, cette blonde à qui l’on cherche depuis longtemps à mettre un œil au même niveau que l’autre, ce qui ne fait que l’affadir, mais passons, la nature est dissemblable et c’est bien, mais passons, elle était très bien avec cette irrégularité, mais passons, ce fut donc lorsqu’elle dit au président-candidat (Pourquoi cette précision ? Pour influencer les faibles d’esprit ?) mais passons, bref, elle lui dit dans un silence de cave, osant à peine le regarder :
-Plusieurs sites affirment que le colonel Kadhafi aurait financé votre campagne en 2007. Est-ce que c’est vrai ?
Et le « vrai » fut prononcé comme on se jette à l’eau. Plouf !
L’autre s’y attendait. Sa réponse rapide prouve qu’il n’y a pas eu d’effet de surprise. Il tenta un trait d’esprit ce qui prouve qu’on le lui avait appris car l’esprit n’est pas de son ressort. Gaino ou Buisson avaient donc concocté une réponse qui se voulait humoristique et détachée. Je la cite dans sa formulation Sarkozienne :
-Ha ben, dites-moi, s’il l’avait financée, je n’aurais pas été très reconnaissant !
Flop. Phrase absurde comme s’il y avait dans ce monde là, qui est un monde de caïmans d’avant les paradis, la moindre reconnaissance, la moindre fidélité, comme si lui, le caïman en petit chef, il était reconnaissant à quiconque et surtout pas au peuple qui l’a élu et dont il bouffe la vie jour après jour.
Réponse complètement à côté de la plaque.
Mais notre héroïne s’accroche. Elle a une mission.
-Son fils, Saif al islam affirme que vous …vous…avez reçu de l’argent de la famille Kadhafi.
Là encore les yeux volètent. Elle a l’air d’une petite pensionnaire qui ose dire au pédophile qui la viole que certains l’ont dénoncé. Craintive. Qui ne sait pas ce qui est le plus mal. Ce qu’elle dit, elle, ou ce qu’il lui fait, lui.
L’autre, à nouveau, le prend de haut et le visage décomposé compose une réponse apprise par cœur.
Le résultat n’est pas brillant :
-Une référence morale sans doute. Je suis désolée pour vous que vous soyez la porte-parole du fils de Kadhafi.
Comme s’il s’agissait, encore, d’elle et de lui. Comme si c’était une conversation intime. Une vengeance féminine. Et non pas l’honneur de la justice, de la France. D’une faute qui engage son élection. Sa présence dans cette élection.
-Franchement , je vous ai connue dans un .. dans un meilleur rôle.
Le bouquet. Est-ce une allusion à ce week-end à Marrakech du temps où Sarko cherchait une remplaçante à Cécilia et où elle était moins vilaine avec lui ? (Ou plus ?)
Et il continue, lui aussi, les yeux dans le vague, ne regardant rien ni personne, surtout pas elle.
-Monsieur Kadhafi qui est connu pour dire n’importe quoi (mais pas lui, sarko) avait même dit qu’il y avait des chèques. Hé bien qu’il les produise ! (On en conclut que ce sont des valises de biftons.)Et je suis désolé que sur une grande chaîne comme TF1 on doive m’interroger sur les déclarations de Kadhafi ou de son fils !
Trahison…
Si on ne peut plus aller chez Bouygues tranquille !
Notre cher président candidat…
Une question se pose à laquelle nous allons répondre promptement :
Mme Ferrari a-t-elle posé cette question de sa propre initiative ?
A-t-elle eu des visions dans la nuit ? Un ange lui est-il apparu lui enjoignant de prendre à la gorge ce maudit ? L’a-t-il engrossée, nuitamment, de cette idée pernicieuse ? « Et tu diras au président candidat… » Une amie qui vote Mélenchon lui a-t-elle dit chez le coiffeur : « Dis Lolo, il faut que tu exploses Sarko ce soir ! Pense à Jean-Luuuuuuuc ! ? Demande-lui ! » Mme Ferrari est-elle, depuis « Parole de candidat » de la semaine dernière, amoureuse en secret de Mélenchon ?
Non.
Mme Ferrari en posant cette question jouait gros. On en a vu valser pour moins que ça dans le media-biz. Elle a donc dû être mandatée et assurée par du gros.
Avons-nous encore à faire à un de ces fameux Inside jobs ?
Car on nous dit que Mme Ferrari, après l’émission, s’est fait remonter les bretelles par sa direction.
Et si sa direction était ravie ? Et si c’était même sa direction qui lui avait demandé d’intervenir ainsi ? Qui d’autre ?
Mme Ferrari qui lit des prompteurs depuis vingt ans et qui n’arrive pas à se détacher de ses notes n’a certainement rien dû inventer. Ce serait croire que les voitures et les violons vont tout seuls. Elle lit ce qu’on lui a écrit.
Par qui ? Cherchons les commanditaires.
Je vais partir de trois évidences que vous m’accorderez :
1) Sarko veut être réélu. Et tout un clan, qui dépend de sa générosité, s’accroche à cette candidature, tremble et paie.
2) Son ennemi le plus dangereux était DSK. (Pensait-il. Mélenchon étant encore dans le ventre de sa mère la vraie Gauche)
3) Les élections qui déchirent le petit peuple et les Agoravoxiens ne sont rien à côté des luttes immenses qui opposent les gros bonnets qui dépendent du bon plaisir de Sarko ou de Hollo. C’est là-haut que ça se passe. La guerre des Dieux. Nous on veut un smic à 1700 euros par mois, prix d’un portefeuille Gucci, eux ils veulent des milliards, des contrats, des facilités, la belle vie ! Cette période d’élections les stresse un peu beaucoup car si c’est l’un qui gagne, ce ne sera pas l’autre, désespoir dans les chaumières.
Ca doit donc beaucoup cracher au bassinet en ce moment. La soucoupe volante de Villepinte devait valoir plus que trois billes, très kitch et péplum, alors que meetings de Mélenchon, très street art, font plus d’effet pour cent mille fois moins. Mais bon. Le bon goût et la droite… Avec Sarko qui part à la pêche au gros et affiche sa prise sur les fauteuils du premier rang !
Donc, mon hypothèse est la suivante.
(Retour vers le passé.)
DSK était assuré de son élection. Mais Sarko avait un sacré scud dans sa gibecière : l’affaire du Carlton. Il n’était pas pressé. Il avait tout intérêt, ce qui s’est passé, à ce que l‘affaire éclate après les primaires. Si cela s’était ainsi déroulé, il avait gagné. (Du moins le croyait-il car là, Mélenchon serait arrivé au second tour les doigts dans le nez. Mais bon.) Il a commencé, néanmoins, à taquiner DSK. Cette histoire de Porsche. Cette histoire de costard. Bien relayés.
Et tout à coup l’immense surprise : ce crétin de Dsk qui se tue tout seul. Pas tout seul tout de même. Il a quand même fallu que quelqu’un de très haut placé donne le feu vert à la police de New-York en leur disant : « Faites ce que vous avez à faire ! ». A mon avis, la France ne donne pas d’ordres au US. C’est un ordre d’un rival du FMI ou d’un gros bonnet de la finance internationale avec qui, peut-être, DSK, n’avait pas été assez coulant et qui a voulu se débarrasser de lui.
Mais peu importe.
Notre DSK est mort politiquement.
Et pourtant non.
Nous le croyons, mais il n’en est rien. Cet homme là devait avoir un clan immense derrière lui qui a fait des pieds et des mains pendant des mois pour que sa réputation reste propice à de nouveaux ébats politiques. Que son honneur « d’économiste hors pair » reste intact. Le nouvel Obs, dans cette campagne, y a perdu le sien. Mais rien n’y a fait . Trop d’affaires. Même les larmes de Guigou, en robe noire de veuve corse, n’ont pu convaincre le public de le rappeler.
Ses amis ont donc été obligés de la boucler en public.
Ont-ils disparu pour autant ? Absolument pas. Ce sont même eux qui sont aux manettes de la campagne de Hollande. Ce sont les fidèles de DSK , Cambadélis, Moscovici et Valls qui sont les porte-flingues de Hollande.
Que font les autres ?
Pourquoi n’entend-on plus parler, ou si peu, de Montebourg, Royal, Aubry ?
La dream team s’est reconstituée.
Ca doit téléphoner sec avec l’ancien chef.
Vous allez me dire : « Et alors ? »
On s’en fout un peu en effet.
Pas trop quand même quand on voit que DSK copieusement conspué à Cambridge (Monté par le clan Sarko ? Il doit bien y avoir des Sarko-girls à Cambridge) a pris la parole pour faire un discours que commente Kali dans un article que je vous conseille vivement de lire : « Les trilemnes de DSK. »
Je vous en cite un extrait, lu dans « les Echos » :
« On ne peut avoir à la fois la souveraineté nationale, la démocratie et une intégration économique approfondie ». L'une des solutions pour sortir du trilemme consiste à « limiter l'importance de l'Etat nation en faveur d'un système de gouvernance mondial ». A son niveau, l'Europe est en plein dans ce trilemme, le cas de la Grèce reflétant bien l'impossibilité de garantir à la fois la souveraineté nationale, la démocratie et une vraie intégration au reste de l'Europe » « De la même manière, au niveau de la planète, la crise a fait bouger les lignes depuis trois ans : si le gouvernement mondial reste une « utopie », la gestion de la crise a été marquée par « un niveau de coopération internationale sans précédent... Il ne peut y avoir de solution domestique aux problèmes économiques globaux ». D'où l'application du trilemme de Rodrik : plus d'intégration suppose moins de souveraineté si on ne veut pas sacrifier la démocratie... »
On imagine la démocratie dont il est question ici.
On en a des frissons glacés.
Et c’est l’équipe de DSK qui demande, au nom de Hollande, les pleins pouvoirs sur la France.
Mon dieu….
Vient-elle de s'offrir, avec le mercato de printemps, le transfert de Bouygues ?
Ce qui nous ramène à nos toutes petites affaires. Ces petites affaires de merde qui voient d’un côté Sarkozy accusé d’avoir fait lyncher et assassiner un homme pour être sûr de son silence et DSK convoqué le 28 mars pour être mis en examen pour proxénétisme aggravé et abus de biens sociaux.
Et c’est entre ces deux hommes et leur clan que l’on veut que nous choisissions…
Pendant ce temps Mélenchon cavalcade sur la campagne à plein souffle.
Pour le détruire en plein vol, ses seules affaires sont d’être resté trente au Ps, d’avoir été Trostkiste, d’être franc-maçon, de ne pas dire qu’Ahmanidejad est un saint et d’être un agent double .
L’agent double qui double tout le monde.
Toute la campagne n’existe actuellement qu’autour de Mélenchon. Tout ce que les communicants foireux de Hollande et Sarkozy mijotent ne se rapporte qu’à ce qu’a dit Mélenchon. Ainsi la City et les 75% pour Hollande, Schengen et les impôts des exilés fiscaux pour Sarkozy.
Les sondages ne s’inventent que pour éviter un vote pour Mélenchon. (Ainsi le dernier sondage qui donne pour la première fois Sarkozy en tête et qui se traduit par : « Vote utile ! Hollande ! Sinon Sarko passe ! »)
Je leur fais une proposition :
Si vous voulez être élus, dites, tous les deux, que vous prendrez comme premier ministre …Mélenchon !
Et cessez de vous détruire les uns les autres car ce que vous détruisez c’est l’idée d’une France, noble pays, dirigée par des malfrats sans honneur.
Laissons le mot de la fin à Mélenchon sur son blog :
Je triomphe ! le Président de la République sortant reprend à son compte la solution du Front de Gauche concernant la taxation des déserteurs fiscaux à l'étranger. Hier, il reprenait notre idée de désobéissance Européenne. Et il y a quinze jours, c'était Françaois Hollande qui adoptait l'idée du revenu maximum deshyper riches !
Nos idées sont désormais aucentre du débat et des solutionsquand il s'agit d'avoir de l'audace et d'organiser le partage des richesses. la richesse obscène des gavés n'est plus supportée. je constate donc que le Front de Gauche mène une campagne qui fait avancer les idées de gauche dans toute la société, bien mieux que celle de Françaois Hollande.
Le 18 mars, de Nation à Bastille, nous allons montrer que notre campagne mobilise aussi bien plus joyeusement !
Certains disent qu'il y aura 10 000 à 20 000 personnes pour cette manifestation à Paris.
Ahahahahahaha !!!!
Mélenchon parle devant des salles de dix mille personnes venant d'une seule région dans une seule ville depuis des mois.
Là, il y aura Paris, la couronne parisienne, toute les régions de France et même la Belgique et la Suisse !
Combien ?
Combien de partisans, ce Mélenchon ?
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