La France : dernière de la classe en langues étrangères
Les étudiants de la France entière pourront le dire : le système éducatif français pour l’apprentissage des langues étrangères est déplorable. Une méthode qui ne fait pas l’unanimité et cumule les échecs. Personne ne fait rien. Attention, danger !
A l’heure où la mondialisation s’étend, les langues prennent
une part importante de nos vies : au travail, à la télévision, pour nos
loisirs. Il est alors important d’apprendre dès le plus jeune âge à manier les
langues étrangères avec efficacité. Seulement, le système français est loin
d’être efficace. « Nous serions désormais derniers en Europe pour les langues
étrangères », reconnaît Béatrice Lemeure, professeure d’anglais au collège de
Marcq-en-Baroeul (Nord), citée dans l’article paru le 24 février 2007 dans le
journal Le Monde.
La France
est le cancre de l’Europe comme en témoignent plusieurs personnes.
Sophie M., étudiante en 2e année de littérature française à l’université de Cergy-Pontoise (Ile-de-France), s’alarme : « J’ai choisi l’espagnol en langue vivante principale. Je m’aperçois que la manière d’apprendre les langues étrangères ne correspond ni à mes besoins ni à mes attentes. En tant qu’étudiante, je vois bien que les cours ne sont pas adaptés ; je ne fais plus aucun progrès depuis des années ; par exemple, on peut nous demander des exercices qui consistent à replacer des vignettes avec les phrases correspondantes, ou bien de remplir des textes à trou avec le verbe qui correspond au temps de la phrase. Tout cela est beaucoup trop scolaire ! » Avec inquiétude, cette jeune étudiante reconnaît ne pas avoir le niveau. « Je suis convaincue des lacunes de ce système. Nous avons davantage besoin de nous mettre en situation » ajoute-t-elle. En effet, il serait préférable d’apprendre des termes techniques susceptibles d’être couramment utilisés dans le monde du travail. Des mises en situation s’imposent pour le perfectionnement du niveau des élèves. Les bases sont connues, inutile alors de s’acharner à ressasser le vocabulaire digne d’une classe de collège.
Amélie Bels, étudiante en 3e année de géographie à Lille-I, s’esclaffe : « Nous avons fait un test d’anglais. La conclusion était que nous avions le niveau d’une classe de 5e finlandaise » (propos recueillis par Geoffroy Deffrennes et publiés le 24 février 2007 dans Le Monde). Cette enquête est alarmante d’autant plus que depuis 1997, les programmes français affirment que l’accent doit être mis sur la communication, le savoir-faire et pas uniquement sur la correction grammaticale. Où est alors passé le progrès ?
P. Bilbao, professeure d’espagnol à l’université de Cergy-Pontoise, s’aperçoit des problèmes encore liés à l’apprentissage des langues : « Cela fait des années que ça dure ! Je reconnais que le système n’est pas si mal jusqu’à un certain point. En tout cas, pour des élèves d’un certain niveau : la plupart savent s’exprimer et se faire comprendre si besoin est. Mais le système des universités ne propose pas aux étudiants un enseignement digne de leur niveau d’étude. On est encore trop axé sur la grammaire, et pas assez sur l’application. Il y a trop d’analyses de textes. Pourquoi persister sur l’apprentissage écrit ? L’oral c’est beaucoup mieux. D’autres pays européens ont fait leur preuve avec ce système oral ! On doit faire pareil. Cela en va de l’avenir de nos étudiants, nous nous devons de mettre toutes les chances de leur côté. »
Il est clair que tout l’enseignement est trop théorique. L’élève ne s’implique pas dans une situation qu’il ne reconnaît pas : pour mieux comprendre la situation gravissime dans laquelle sont enlisés les étudiants, Julia M. nous explique les exercices de son cours d’anglais : « C’est un petit garçon appelé Roy qui perd son chien, on doit imaginer où il a pu se cacher à l’aide de petits dessins ! Je ne vois pas l’intérêt, je n’ai même pas envie de le faire. » Et c’est compréhensible. Des étudiants de 21 ans qui doivent chercher le petit chien de Roy dans l’image ? Avouez qu’il y a un problème !
Pour y remédier, il faut faire plus de débats. Des situations qui inspirent les élèves et qui leur donnent envie de participer au cours et de s’impliquer dans le sujet. « Les jeux de rôles sont un bon moyen pour maîtriser le vocabulaire oral et courant d’une langue » explique P. Bilbao.
Ces mêmes étudiants seront bientôt dans la vie active. Quelques années, quelques mois pour certains, et ils auront des responsabilités et besoin de manier à la perfection au moins une langue étrangère. On ne leur demandera pas de baragouiner un anglais approximatif et de faire un commentaire sur un dessin enfantin ; il leur faudra une parfaite maîtrise pour qu’ils soient efficaces dès leur entrée dans le monde du travail. Pour certains, ce sera un gros obstacle.
Il y a donc urgence. Un vrai problème dans l’apprentissage des langues s’incruste depuis des années ; que cela cesse. Bon nombre d’idées sont données par des personnes vivant au quotidien ce sentiment d’échec. Il faut maintenant en prendre compte. A bon entendeur...
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