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Accueil du site > Tribune Libre > La laïcité et la séparation du corps et de l’âme

La laïcité et la séparation du corps et de l’âme

Les diverses conceptions parfois antinomiques de la laïcité proviennent-elles d’une identité culturelle fondée ? Qui des rationalistes, des matérialistes ou des spiritualistes sont les tenants d’une laïcité conforme à l’intention première de la République ?

Le problème de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui fut le motif de la loi de 1905, a aujourd’hui dégénéré en un problème plus profond, celui de la séparation du corps et de l’âme.

Il est de coutume en France, aujourd’hui, de séparer les tenants d’un certain rationalisme qui serait issu des Lumières, d’un courant spiritualiste, qui serait soi-disant issu d’un obscurantisme religieux.

En bref, d’un côté la science et les esprits rationalistes, et de l’autre les mystiques et autres irrationnels.

Pourtant, la réalité historique, culturelle et philosophique de notre pays est tout autre.

L’existence de l’âme indépendamment du corps est un phénomène-clé qui permet de comprendre les enjeux de la question spirituelle autant que de l’orientation d’une civilisation.

Une civilisation, qui considère que l’âme n’existe pas, que l’homme est un accident cellulaire, le produit d’une chimie intrinsèque à la nature, a des orientations absolument différentes de celles d’une civilisation qui reconnaît à l’homme son essence spirituelle distincte de la matière.

En général, nos civilisations se trouvent quelque part entre ces deux extrêmes, car les individus qui les composent favorisent chacun l’un ou l’autre aspect qui deviendra proéminent sans être absolu.

La raison pourtant n’a pas toujours été du côté des matérialistes, au contraire. Bien souvent le scientifique se dit cartésien, et confond rationalisme avec matérialisme. Le matérialisme, quoi qu’ayant existé dans le monde depuis des milliers d’années (voir les joutes oratoires entre les différents courants hindouistes bien avant notre ère), a commencé son essor en Europe au XIXe siècle (l’un des plus célèbres matérialistes de cette époque fut Karl Marx).

Descartes, lui, parangon de la rationalité, plaidait sans retenue pour une existence de l’âme distincte de celle du corps. Dans le Discours de la méthode, il écrivait :
"Puis, examinant avec attention ce que j’étais, et voyant que je pouvais feindre que je n’avais aucun corps, et qu’il n’y avait aucun monde ni aucun lieu où je fusse ; mais que je ne pouvais pas feindre pour cela que je n’étais point... Je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour être n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle ; en sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme, par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement distincte du corps, et même qu’elle est plus aisée à connaître que lui, et qu’encore qu’il ne fût point, elle ne laisserait pas d’être tout ce qu’elle est."

Du côté des Lumières, Voltaire lui-même attribuait la cause de la matière à une force non matérielle, une force distincte du corps. Dans une lettre au roi de Prusse (Frédéric II) d’avril 1737, il écrivait :
"Mais quelle sera la raison de l’existence des corps ? Il n’y a certainement que deux façons de concevoir la chose : ou les corps sont tels par leur nature nécessairement, ou ils sont l’ouvrage d’un libre et très libre être suprême. Il n’y a pas un troisième parti à prendre. Mais dans les deux opinions, on a des difficultés bien grandes à résoudre. Quelle sera donc l’opinion que j’embrasserai ? Celle où j’aurai, de compte fait, moins d’absurdités à dévorer. Or je trouve beaucoup de contradictions, de difficultés, d’embarras dans le système d’existence nécessaire de la matière ; je me range donc à l’opinion de l’existence de l’être suprême, comme la plus vraisemblable et la plus probable... Je la crois cette vérité, mais je la crois comme étant ce qui est le plus vraisemblable ; c’est une lumière qui me frappe à travers mille ténèbres."

Le combat des Lumières était un combat contre l’obscurantisme, mais absolument pas un combat contre le spirituel ou le religieux. De la même manière, la laïcité était et doit rester un combat contre une Église qui imposerait sa pensée aux citoyens d’un pays, et non un combat contre l’aspect religieux ou spirituel de l’homme.

Certains attribuent les racines philosophiques de la France à la philosophie greco-romaine.

Pythagore, cauchemar ou joie de nos premiers cours de mathématique, considérait l’âme immortelle. Il la disait évoluant d’un corps à un autre, mort après mort, et est l’auteur du célèbre "sema soma" (le corps est le tombeau), signifiant que l’attachement de l’esprit au corps était une prison qui empêchait l’âme de vivre pleinement.

De la même manière, Platon donnait à la philosophie le but ultime de délivrer l’âme de son assujettissement au corps :
"Tant que nous avons un corps, et qu’un mal de cette sorte restera mêlé à la pâte de notre âme, il est impossible que nous possédions jamais en suffisance ce à quoi nous aspirons ; et, nous l’affirmons, ce à quoi nous aspirons, c’est le vrai."

Deux siècles après Jésus-Christ à Rome, le philosophe Plotin déclarait dans la première Ennéade : "Supposons l’âme, comme le veut sa nature, placée dans le corps, soit au-dessus de lui, soit en lui ; et formant avec lui tout ce qu’on nomme l’animal. Dans ce cas, l’âme, en se servant du corps comme d’un instrument, n’est pas forcée de participer à ses passions, pas plus que les artisans ne participent à ce qu’éprouvaient les instruments. Quant aux sensations, il est nécessaire qu’elle les perçoive, puisque pour se servir de son instrument, il faut qu’elle connaisse, au moyen de la sensation les modifications que cet instrument peut recevoir du dehors."

Bref, une culture qui n’a cessé de mettre en avant l’existence de l’être en tant qu’entité distincte du corps, et l’existence des corps comme outils, ou tout au plus habitacles.

Si certains ont à juste titre insisté sur l’importance d’avoir un corps en bonne santé pour se permettre une élévation spirituelle (de la même manière que Siddartha Gautama, il y a 2 500 ans, découvrit après des années d’ascétisme la vanité de la mortification), l’inversion qui conduisit la vieille Europe (et la France) à considérer les hommes comme des cellules organisées ayant accédé à l’intelligence par hasard ou destin est assez récente. Et ce n’est pas la culture intellectuelle française.

A ce point du raisonnement, certains se demanderont encore le lien entre la laïcité et la séparation de l’âme et du corps. Par-delà le jeu de mot facile qui met en balance cette dernière avec la séparation de l’Église et de l’Etat, il m’a semblé dernièrement que l’évocation par des membres du gouvernement et le chef de l’État de la dimension spirituelle de l’homme a soulevé une indignation (bien souvent feinte) qui n’avait pas lieu d’être.

Evoquer la dimension spirituelle est parfaitement dans la lignée de notre culture fondée sur la raison et totalement dans la tradition philosophique de notre pays.

Imposer une vision religieuse à l’exclusion de toute autre serait liberticide.

Mais imposer une vision non spirituelle est tout aussi liberticide, et est à mon sens une réelle violation des principes fondamentaux de la laïcité. Athées, croyants, matérialistes, spiritualistes et idéalistes doivent tous avoir liberté d’expression et de pensée.

Refuser à un homme public le droit de s’exprimer sur une conception spirituelle de l’homme fait de l’athéisme une religion d’Etat. Et ça, c’est la mort rapide et définitive de la laïcité, dernier bastion de la liberté de conscience.
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32 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 17 mars 2008 11:34

    L’auteur, dans sa présentation , a raison : c’est vraiment un article "à la petite semaine"....


    • Mjolnir Mjolnir 17 mars 2008 11:54

      "il m’a semblé dernièrement que l’évocation par des membres du gouvernement et le chef de l’État de la dimension spirituelle de l’homme a soulevé une indignation (bien souvent feinte) qui n’avait pas lieu d’être."

      Qurl euphémisme ! Le chef de l’état a fait bien plus qu’"évoquer la dimension spirituelle de l’homme" : Relisez ses discours, repris dans un récent article de Simond par ex : "Laïque, vous avez dit laïque ?"

      Le discours du chef de l’’état est clairement exclusif :

      En disant, «  Finalement, le Dieu unique des religions du Livre. Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme.  » , les athées et agnostiques ne sont ils oas exclus de l’humanité ou sont ils croyants sans le savoir ?

      Et la morale laïque aurait, selon le président, besoin d’être complétée par la morale religieuse, que doit on en déduire de la morale des athées ?

       

      "Refuser à un homme public le droit de s’exprimer sur une conception spirituelle de l’homme fait de l’athéisme une religion"

      M Sarkozy a le droit d’avoir un position spirituelle, il peut même être praticant et il a le droit de s’exprimer là dessus à titre personnel, en tant que citoyen, mais en tant que président de la république, lors des discours officiels, il a le devoir de respecter le principe de laïcité, c’est à dire qu’il ne doit pas favoriser une position spirituelle au dépend d’un autre or, par ses discours, il a clairement dénigré l’athéisme.


      • Mjolnir Mjolnir 17 mars 2008 11:55

        "pratiquant" et non pas "praticant". Grrr....


      • del Toro Kabyle d’Espagne 17 mars 2008 18:33

        ... pas grave du tout. En fait, ça rime même avec Vatican.


      • del Toro Kabyle d’Espagne 17 mars 2008 19:06

        En finissant cet article, je me retrouve à hésiter entre "Je me marre" et "Faut rigoler" ...

        Précisons d’abord que toutes les religions n’ont pas poussé le bouchon du Contemptus mundi comme l’a fait le catholicisme. Ce dualisme en devient alors moins "indispensable".

        J’ajoute à cela une idiote et courante interprétation - car sauvagement anachronique - du "Rendez à César" : Jésus n’était pas dreyfusard ou républicain ; sa division entre Dieu et César ressort avant tout d’une nette dichotomie apocalyptique.

         Cette mode qui consiste à lire Matthieu, XXII, 21 à la sauce 1905 est tout simplement pitoyable.


      • Morgan Stern 17 mars 2008 12:02

        Refuser à un homme public le droit de s’exprimer sur une conception spirituelle de l’homme fait de l’athéisme une religion d’état.

        Bizarrement, la majeure partie des présidents sont pourtant des catholiques... Eussent-ils été athées, on s’indignerait pareillement qu’ils prêchent l’athéisme. Je ne crois pas que vous ayez compris le but de la laïcité.

        La laïcité n’est pas un problème, comme vous dites en début de votre texte, c’est une solution pour arracher les dents à l’Eglise de Rome qui a l’arrogance de croire qu’elle est seule détentrice de la vérité, de la parole de Dieu et du bien, ce qui est bien sûr faux. Si ces gens disposaient vraiment d’un pouvoir spirituel, ils parleraient et cela serait ainsi, mais ce n’est pas le cas. Leur puissance ne s’étend que sur leur troupeau (ne me dites pas que c’est une insulte, car les prêtres se disent berger, n’est-ce pas ?).

        L’opinion des Lumières (souvent déistes, mais pas catholiques), c’était que chacun devait raisonner lui-même, et non suivre les préférences d’un président de République. Notez que la laïcité veut séparer que l’Eglise de l’Etat, pas l’homme de la spiritualité. Vous confondez les deux. L’Eglise de Rome est une puissance temporelle. Ce n’est pas parce qu’elle prêche des notions spirituelles qu’elle est autre chose.

        Le reste de ce texte n’est que philosophie sans rapport avec l’intention politique de la laïcité. Il reste de surcroît à prouver que la nation française soit un corps (allégorie erronée), alors qu’elle est plutôt basée sur un esprit (fort divisé), et que l’Eglise soit une âme (faux aussi). Mais c’est typique de l’arrogance des religieux. Ils pensent : "Nous sommes l’âme spirituelle du monde et des nations, pourquoi ces corps stupides refuse-t-il de plier à nos injonctions, à nous autres qui possédont seuls la science !" L’Eglise est plutôt un esprit délirant sur une gloire divine qu’elle ne possède pas, préférant écraser les hommes sous le joug de leur verbe pompeux.


        • Eric Roux Eric Roux 17 mars 2008 19:50

          Notez que la laïcité veut séparer que l’Eglise de l’Etat, pas l’homme de la spiritualité.

          C’est exactement ce que je dis dans l’article. Certainement me suis-je mal exprimé, à moins que la vindicte publique ait eu raison de votre raisonnement au moment où vous m’avez lu...

          Quand à la France qui serait le Corps et l’Eglise l’Ame, c’est un parallèle qui n’engage que vous. Ce que je dis moi, c’est qu’il y a une différence entre une conception spirituelle ou religieuse de la vie et une conception matérialiste. Au delà de cela je ne me bat pas pour l’Eglise catholique plus que pour l’athéisme.


        • Morgan Stern 17 mars 2008 21:40

          ... certains se demanderont encore le lien entre la laïcité et la séparation de l’âme et du corps. Par-delà le jeu de mot facile qui met en balance cette dernière avec la séparation de l’Église et de l’Etat, ...

          J’ai sans doute lu trop vite, ou j’ai mal compris. Je pensais que vous qualifiez l’Eglise d’âme et l’Etat (donc la nation) de corps, ce dernier devant céder au premier en s’unissant à lui, la laïcité étant un obstacle à cette union. C’est ce qu’il me semblait que vous défendiez. (Et non, je n’ai pas été influencé par les commentaires précédents, puisqu’il n’y en avait aucun quand j’ai commencé à rédiger le mien.)

          Mais imposer une vision non spirituelle est tout aussi liberticide, et est à mon sens une réelle violation des principes fondamentaux de la laïcité.

          Nul n’impose de vision non-spirituelle. Le représentant de la nation française devrait simplement se garder de se commettre à prêcher au nom de l’Eglise que bien des Français rejettent, surtout après une séparation difficile un siècle auparavant. La laïcité demande justement que les défenseurs des valeurs spirituelles n’aient plus de pouvoir sur la nation dans l’ensemble, que chacun aille où sa conscience le porte.

          Quand Nicolas Sarkozy dit : "l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres, n’ont pas rendu les Français plus heureux. C’est une évidence. Et puis je veux dire également que, s’il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses", il y a un glissement sémantique du manque d’espérance en général à la perte d’influence de l’Eglise... Rétablissons l’enseignement cutuel ancien pour retrouver l’espérance ? L’espérance ne passerait donc vraiment que par l’Eglise... ? Quand NS parle de convictions religieuses, la première question qui me vient à l’esprit, c’est : lesquelles ? car il y en a presque autant que de personnes. Et puis, comme d’habitude, tous les athées, les agnostiques et les indifférents ne sont vus que commes des sous-hommes comparativement aux gens qui espèrent (poussons des soupirs d’extase, mes frères)... Ceux qui n’ont pas de convictions, qui doutent, qui cherchent, qui sont-ils pour oser exiger que les croyants n’imposent pas leur vue sublime à tous ? Voilà le discours de fond.

          Bref, on comprend vite que ce discours spirituel n’est que la cheval de Troie d’une vision ancienne, vaticane, qui personnellement me donne envie de vomir.

          Alors quand le président se met à défendre la vision d’une religion contre les autres et contre les agnostiques et les athées, alors oui, il sort de la réserve que la laïcité demande. Mais enfin, si on veut rétablir la querelle des croyances, alors continuons sur ce chemin. Après tout, Jésus a bien dit qu’il apportait le glaive et non la paix.


        • ZEN ZEN 17 mars 2008 12:21

          Que vaut la laïcité de notre chanoine élyséen ?

           

          Sarkozy menace-t-il la laïcité ?

          -Un président de droit divin (Reboul)
          -Le discours du président Sarkozy au palais du Latran (Villach)
          -L’inquiétant pacte de Sarkozy au Vatican

          "...Sarkozy assure que « celui qui ne croit pas ne peut soutenir en même temps qu’il ne s’interroge pas sur l’essentiel. » Comme s’il fallait être croyant pour se poser des questions métaphysiques ! Pire, il explique que « le fait spirituel est la tendance naturelle de tous les hommes à rechercher une transcendance ». De quelle « tendance naturelle » parle-t-il ? Non seulement il nie la capacité des athées ou des agnostiques à se poser des questions existentielles, mais il dénie aussi ce droit aux milliards de gens, des confucianistes aux animistes, qui ne croient pas à une transcendance ! C’est une vision très étroite et insultante." (CK)
          -SOS Laïcité ! - Riposte Laique
          -Sarkozy : la religion doit devenir l’opium des banlieues !
          -Laïcité : Sarkozy franchit la ligne rouge

          « Cette conception sociologique de la religion, fournissant "l’espérance" qui fait que les peuples se tiennent tranquilles, on croyait qu’elle était loin derrière nous ! », s’est exclamé François Bayrou, l’un des premiers à réagir le 25 décembre après le discours de Latran. « Ce n’est pas autre chose que l’opium du peuple que dénonçait Marx » a ajouté le président du MoDem, qui a aussi relevé « le paradoxe troublant » d’un Président « qui affiche sa complaisance avec le matéralisme financier et en même temps souhaite faire de la religion une autorité dans l’espace public ».
          -La laïcité, une coquille vide ?
          -Une laïcité de chanoine, par Caroline Fourest
          -Sarkozy et Dieu -
          -Laïcité : les cinq fautes du président de la République

          Quelle orientation politique et sociale se cache donc derrière le président de la république lorsqu’il parle de la laïcité ?


          • sisyphe sisyphe 17 mars 2008 13:15

            Le corps serait donc la seule partie accordée aux "rationalistes", aux "matérialistes", donc à la laïcité, qui ne reconnaissent pas l’âme !!!

            A mourir de rire, si ce n’était d’une bétise si confondante, et si dangereuse, confirmée par la dernière phrase de l’article, assimilant "la laïcité à une raison d’état"...

            Je conseille à Monsieur Roux de lire quelques autres ouvrages, dont, entre autres, le "Traité de l’athéisme" de Michel Onfray, et l’excellent "L’esprit de l’athéisme" d’André Comte Sponville, pour essayer de comprendre qu’il n’y a pas besoin de religion pour qu’existe une spiritualité, et donc une âme....


            • sisyphe sisyphe 17 mars 2008 13:19

              Petit rectificatif : désolé pour un lapsus scritpi : la dernière phrase sur l’athéisme n’évoque pas une "raison d’état", mais bien une "religion d’état", d’où ma conclusion, bien sûr...


            • Bulgroz 17 mars 2008 14:01

               Excellent article, Eric Roux.

              Ce n’est pas Sarkozy qui met en danger la laïcité, c’est l’Islam. C’est comme cela qu’il faut comprendre les diverses interventions de notre Président sur le sujet. Le message n’est pas destiné aux laïcs (il ne veut toucher à la loi de 1905, clairement), il s’adresse aux extrémistes.

              Voir à ce propose, le message laissé par zem zem sur le site le Matin.dz d’Algérie sur un fil consacré à ce pasteur américain sommé de quitter le pays, à ce prêtre catholique condamné, et sur le fait que l’hebdomadaire Express a été saisi par les autorités pour un dossier intitulé "Ces Français qui ont sauvé des juifs".

              Ce sont ces mêmes algériens qui sont en France.

              Mais lisez zem zem.

              Posté par zem zem, 16 Février, 2008 08:40:25

              • Toute l’hypocrisie de certains Algériens et certains musulmans est là : Ils sont allergiques à d’autres religions dans leur pays, mais dès qu’ils sont à l’étranger, sur une terre chrétienne ou autre, ils ne cessent d’exiger leur droit de vivre leur religion pleinement. Ils revendiquent des salles de prière dans les écoles, ils demandent à être libérer tôt du travail pendant le ramadhan, ils (les hommes) exigent que leurs femmes soient soignées par des médecins femmes, ils font tout pour faire accepter le port du voile, ils ouvrent des mosquées où ils font du prosélytisme à longuer de prêches, bref, ils profitent des libertés individuelles sacrées en Occident pour assurer leurs pratiques cultuelles avec de surcroît un regain de religiosité et de repli identitaire.

              • Pendant ce temps, en Algérie, des Chrétiens sont diabolisés, lynchés par un pouvoir et une pressee incultes, alors que la Constitution du pays garantit la liberté de culte. On continue, au pays de Saint Augustain, le père des Confessions, de casser du chrétien ! Comme Aicha Ammarice, je pense aussi que le problème réside à la fois dans l’Islam et les musulmans. Il faut avoir le sourage de le dire et d’en débattre : Cette religion a grandement besoin d’être réformée, car elle repose sur une dangereuse dualité : si tu n’es pas musulman, tu es voué à l’enfer et tu es potentiellement un ennemi.

              • Il y a un verset coranique qui dit approximativement ceci : « celui qui embrasse une autre religion que l’Islam, sera parmi les perdants le jour du Jugement dernier ». Avouez que c’est dangereux pour une religion qui prêche par ailleurs la tolérance. Bien sûr, ce qui est aussi frappant dans tout ça, c’est l’hypocrisie des musulmans qui acceptent de vivre aux pays des chrétiens, considérés comme impies et koufars, tout en voulant imposer leur diktat. Il est curieux de constater que les plus grands problèmes d’intégration ches les immigrants en Occident se retrouvent chez la communauté musulmane.

              • D’aucuns diront que les musulmans sont stigmatisés et victimes de préjugés, mais force est de constater que le problème, le vrai, est ailleurs : il est dans leur incapacité à accepter les autres comme ils sont et dans leur obsession à vouloir tout imposer aux autres, surtout leur religion.

              http://www.lematindz.net/news/chretiens-dalgerie-leglise-protestante-dalgerie-denonce-au-quai-.html

               

               

               


              • jondegre jondegre 17 mars 2008 14:02

                Tres bon article.

                Je ne comprends pas comment il peut etre percu par les autres commentateurs comme un article anti-laicite/pro-religion.

                 


                • Lisa SION 2 Lisa SION 17 mars 2008 14:03

                   

                  Bonjour


                   

                  Excusez moi si je vulgarise, mais c’est pour être compris du plus grand nombre.

                  La spiritualité définit les règles auxquelles obéissent le corps, soumis à l’analyse des sens, pour établir ses priorités dans l’éventail des choix possibles, entre le bien et le mal.

                  C’est ainsi qu’on privilégie de manger pour vivre et non vivre pour manger.

                  Le contraire mène à ce que les besoins du corps prennent le pouvoir sur l’instrument que devient l’esprit-esclave et mobilisent celui-çi jusqu’à l’encontre de son entourage , voire de tout son environnement.


                   

                  Un peu comme un billet, dont la valeur correspond à l’équivalent solide, soigneusement conservé au fond d’un coffre bancaire. La fausse monnaie, tout comme la mauvaise traduction du message religieux, mènent à la faillite. C’est ainsi qu’un message religieux, ayant pour mission de base de fixer les dix règles indispensables à garantir la l’entente et la paix humaine, peut finir en traductions multiples, en dix volumes aux sens hermétiques, en mensonge grossier et stratégies sectaires.


                   

                  J’aime à rester sommaire, insignifiant, élémentaire, et basique, ( peu-être beaucoup trop pour les acteurs de ce site ) car l’évidence s’efface souvent devant la complexité de la science théologique. Heureux les simples d’esprit, car ils connaissent encore l’envie, y compris de comprendre un peu mieux tous les jours, que si l’on peut tout vendre, on ne pourra acheter l’amour.


                  • sisyphe sisyphe 17 mars 2008 14:55

                    "
                    Refuser à un homme public le droit de s’exprimer sur une conception spirituelle de l’homme fait de l’athéisme une religion d’Etat."

                     

                    Tout d’abord, la formulation est bien bizarre...

                    Qui "refuse" à un homme public le droit de s’exprimer ?

                    Ensuite, la "conception spirituelle" serait donc forcément religieuse ????????

                    Les agnostiques et les athées n’ont donc aucune "conception spirituelle" ??

                    En fait, la confusion, entretenue VOLONTAIREMENT par Sarkozy et ses différents sbires, qui tentent de réintroduire la religion dans la république, au détriment d’une laïcité ô combien dûrement acquise, elle est celle de la spiritualité et de la religion. Quand Sarkozy parle de spiritualité, il sous-entend religion, puisqu’il oppose l’instituteur au prètre.

                    Donc, en fait, il ne parle pas de spiritualité, mais de CROYANCE : et je dis que cette confusion est entretenue tout à fait volontairement, dans plusieurs buts : outre celui de tenter de faire revenir l’école privée à équivalence avec l’école publique, laïque et gratuite de la République, par des subventions d’état ; donc par TOUS les citoyens ; même ceux dont les enfants vont à l’école publique, bien sûr ; également toutes les associations cultuelles, qui verront ainsi se rétablir des subventions ; pourquoi pas, dans le lot, la Scientologie de son ami Tom Cruise, que certains, dans les sphères de l’état, ont hâte de légitimer...

                    Enfin, c’est, pour essayer de désamorcer la désespérance sociale légitime ; réinstaurer la consolation par un recours à l’après, à la foi en des lendemains meilleurs, en la croyance de l’immanence et de la bonté divine.

                    Vous n’allez pas bien, vous vous enfoncez dans la misère, la précarité ???

                    Pas de souci : et d’une c’est Dieu qui le veut ainsi ; et de deux ; croyez et priez, tournez vous vers la "spiritualité", et vous en oublierez vos petits tracas quotidiens qui, finalement, ne sont rien au regard de la transcendence...

                    Bref, un bon retour aux pires époques de l’obscurantisme, de l’ignorance ; celles où l’eglise (les églises) régissait l’état et savait ce qui était bon pour les citoyens ; avec quelques oboles aux pauvres, pour assurer la paix sociale.

                    Quand à Bulgroz, il faudrait qu’il nous explique, puisqu’il pense (sans doute pas à tort) que l’islam menace la laïcité, comment, du coup, il peut en dédouaner Sarkozy qui, lui, prèche pour le retour de la religion : l’islam n’est donc pas une religion ????

                     


                    • Frederic Stephan 17 mars 2008 17:49

                      Etre laïque ne signifie pas que l’on ne croit en rien ou que l’on est purement matérialiste.

                      Je suis d’accord sur le fait que la laïcité est avant tout le respect des croyances de l’autre. Mais respecter une croyance est complètement différent de faire l’apologie d’une croyance.

                      Dans le cas de notre cher président, il me semble que j’ai plutôt lu des apologies.

                       


                      • Eric Roux Eric Roux 17 mars 2008 19:39

                        Je ne défends pas une apologie du catholicisme, mais défends juste le droit d’expression d’un Président sur le sujet de la religion et de la spiritualité.


                      • del Toro Kabyle d’Espagne 17 mars 2008 20:39

                        Ne vous inquiétez pas : Monsieur le Président se défend très bien tout seul.


                      • Radix Radix 17 mars 2008 20:45

                        Bonjour

                        Un président n’a pas à s"exprimer à titre personnel, sa fonction, qu’il a acceptée, le lui interdit. S’il était d’un avis différent avant son élection il aurait du en parler et il n’aurait pas été élu. Il y a donc forfaiture !

                        Les arguties ne peuvent remplacer l’histoire. Nous nous sommes débarrassé des interventions religieuses dans la vie publique (du moins officiellement) le président a franchit une limite qu’il sera dure à faire oublier dans un but qui n’est certainement pas... religieux !

                        Radix


                      • Blé 17 mars 2008 18:39

                        Je connais pas mal de jeunes de culture musulmane qui souhaite que la France garde sa "laïcité" comme elle est. Pour eux, vivre dans un pays où ils peuvent se tourner ailleurs que vers la religion sans être damnés est primordial.

                        Jusqu’à la séparation de l’Eglise et de l’état, le conditionnement des classes populaires se faisait dans l’eau bénite ? Aujourd’hui il se fait par les médias.

                        Quelle est la crainte de Sarko ? Que les classes populaires prennent leur carte à la LCR et à SUD ?


                        • Radix Radix 17 mars 2008 18:44

                          Bonjour

                          Visiblement vous n’êtes pas très convaincu par votre articulet puisque vous ne venez même pas le défendre !

                          Radix

                           


                          • foufouille foufouille 17 mars 2008 19:05

                            @ bulgroz

                            copie colle pitoyable

                            un article venant d’un autre pays ne represente pas la france

                            d’ailleurs je croyais que les anti-musulman considerait ces pays comme le moyen age !?


                            • Leila Leila 17 mars 2008 20:29

                              @ZEN

                               

                              Quand vous avez écrit votre dernier commentaire, il était 12h 27 et vous n’aviez pas encore vu la cérémonie des funérailles de Lazare Ponticelli aux Invalides.

                               

                              Le chanoine Sarkozy était seul, assis dans un fauteuil en avant du choeur. A la fin de la cérémonie, il a fait plusieurs fois le signe de croix. Une laïcité très, très positive !


                              • del Toro Kabyle d’Espagne 17 mars 2008 20:43

                                Il ne manque plus que Rachida Dati pour une Fatiha sous un beau voile Hermès ...


                              • armand armand 17 mars 2008 20:56

                                Je ne reproche pas à Sarkozy ses clins d’oeil à l’adresse de la religion. Je lui reproche son hypocrisie (son style de vie qui est aux antipodes de l’évangélique), son ignorance - ou opportunisme - qui lui fait placer sur le même plan le catholicisme, la scientologie, et la secte haineuse et arriérée qui défigure l’Islam qu’est le wahhabisme séoudien.


                              • sisyphe sisyphe 17 mars 2008 22:47

                                Réponse @ jean claude au sujet de :

                                "Quand à @Sisyphe il véhicule fidèlement le lieu commun comme quoi la foi serait synonyme de résignation pour le présent, ce qui est complètement faux, et relève d’une idée fort répandue venant du marxisme."

                                Ce lieu commun, ce n’est pas moi qui le véhicule, mais Sarkozy lui-même, dans sa comparaison entre l’instituteur et le prètre, et ses constantes références à une "spiritualité" qui ne pourrait être que religieuse.

                                Personnellement, je n’ai rien à voir avec le marxisme, si ce n’est que je reconnais avec lui que, historiquement, la religion a été "l’opium du peuple" dans le sens où il l’entend ; à savoir une arme des pouvoirs pour perpétuer un système d’exploitation.

                                Pour le reste, je suis athée, et donc, opposé à tous les ordres religieux quels qu’ils soient, et néanmoins très attaché à la spiritualité ; comme Mitterrand, je crois aux forces de l’esprit.

                                Quant à la "foi", si elle peut servir à certains, tant mieux ; personnellement, je ne la confonds pas avec le désir de connaître, d’apprendre, de s’éloigner de l’obscurantisme. A partir du moment où elle est un choix personnel, je n’ai absolument rien contre : encore faut-il que ce choix soit fait en connaissance de cause, et ne serve pas de substitut à la conscience.


                                • Leila Leila 17 mars 2008 23:29

                                  La conclusion de cet article : « Refuser à un homme public le droit de s’exprimer sur une conception spirituelle de l’homme fait de l’athéisme une religion d’Etat. » contient deux graves erreurs.

                                   

                                  Erreur N°1. Ce n’est pas le fait que l’homme public (Sarkozy évidemment) s’exprime sur une conception spirituelle de l’homme qui pose problème, mais le fait qu’il instrumentalise la religion catholique.

                                   

                                  Erreur N°2. L’athéisme n’implique pas une absence de spiritualité. L’auteur semble confondre athéisme et matérialisme.

                                   

                                  D’ailleurs on ne peut pas tenir un raisonnement valable avec des mots aussi imprécis que athées, croyants, etc.
                                   


                                  • roger gonnet 20 mars 2008 15:14

                                    Je suis bien d’accord : la formation "religieuse" de la secte scientologue à laquelle M. Roux appartient fabrique des "ministres" "pasteurs" de son "église" en une semaine environ. Je le sais pour avoir été "ordonné" il y a plus de trente ans, après un cours qui m’a demandé six ou sept journées de travail, et encore, je parlais mal anglais à l’époque, et il fallait se farcir un ouvrage sur l’histoire des religions dans cette langue, ce qui m’a pris la moitié de ces quelques jours.

                                    On ne peut donc espérer qu’une connaissance extrèmement parcellaire de la religion et du fait religieux de la part de ceux qui se sont fait prendre aux mensonges de M. Hubbard, le gourou de la secte, et les solutions des scientologues sont toutes prémâchées par les services spéciaux (OSA) du mouvement.

                                    La scientologie traîte d’ailleurs presque exclusivement du mental et de l’intellect - à la façon d’Hubbard - tandis qu’elle ignore selon moi pratiquement tout du fait religieux, de la prière, du spirituel.

                                    J’y ai passé 8 ans et j’ai atteint son plus haut grade, et j’en discute depuis plus de 11 ans au moins 2500 heures par an sur Internet et au dehors.


                                  • daniel C 18 mars 2008 09:59

                                    Voici donc une approche très cartésienne, factuelle, oserais-je dire, et scientifique du spirituel.

                                    Un-zéro ;

                                    balle au centre !

                                    Daniel C


                                    • roger gonnet 20 mars 2008 15:00

                                      Il est bien gentil, Monsieur Roux, mais il omet de signaler son appartenance à l’un des pires mouvements archi-matérialistes de la planète : celui qu’a fondé l’écrivaillon de science-fiction Hubbard, dont les principaux soucis peuvent se résumer par deux de ses formules extrèmement claires :

                                      "Faites de l’argent, Faites plus d’argent, Obtenez que d’autres fassent plus d’argent".

                                      ""Aucun ordre social désirant survivre et se perpétuer n’ose regarder en face cette couche de niveau 1.1. Nulle société ne survivra si elle n’en ôte pas ces gens" [Hubbard parle ici des individus supposés trop bas de ton émotionnel, chagrin, ou hotilité etc.]

                                      Si Monsieur Roux veut bien se donner la peine de réfléchir clairement à ce que signifierait pour sa propre personne, il s’apercevra sans doute qu’il ferait partie des tombereaux de cadavres que son gourou préféré demande.

                                      En effet, il n’a toujours pas acquis les caractéristiques désignant les surhommes scientologues, les "Clairs" et les "Thétans Opérants". Il est donc encore en-dessous de 2.0 sur l’échelle émotionnelle établie par son mentor, en dépit des années qu’il a passées dans la secte (voir les crimes jugés contre le mouvement ici : www.antisectes.net/index-law.htm).

                                      Etant donné que M.Roux déclare des revenus pratiquement nuls, il est tout aussi improbable qu’il y parvienne jamais, car l’ensemble de la voie pseudo-spirituelle pour grimper en scientologie coûte environ 400000 euros minimum.

                                      Il serait quand-même étonnant que Monsieur Roux soutienne avec son Hubbard la destruction de milliards d’êtres humains sous prétexte qu’ils sont "bas sur l’échelle des tons" et qu’ils se refusent à dépenser leur vie et leur argent en scientologie, pour parvenir à un résultat très hypothétique, puisque jamais atteint par qui que ce soit, et en particulier, pas atteint par Hubbard, qui a quand-même été condamné 4 fois, dont une fois en France à 4 ans fermes, pour escroquerie. Voir le procès à l’URL précitée.

                                      Bref, c’est sympa de proposer des solutions, mais la prochaine fois, on aimerait qu’elles soient applicables.

                                      Roger Gonnet, auteur, et webmaster de six sites anti-scientologie

                                       

                                       


                                      • Eric Roux Eric Roux 20 mars 2008 16:17

                                        De qui et de quoi parlez-vous ? Il semblerait qu’à force d’être obsédé par un seul sujet, vous omettiez de lire les articles que vous commentez. Commencez par lire.


                                      • romu 26 avril 2008 20:59

                                        Etant un des premier lecteur d’agoravox

                                        Je fus surpris d apprendre que le eric roux qui sevie dans mon quartier des batignolles etaient ausi redacteur ici

                                         

                                        (d’ailleurs c’est moi meme qui en a alerté monsieur gonnet )

                                        et en relisant vos article monsieur rien ne m’etonne maintenant

                                        je les ai toujours trouvés tendancieux

                                        faites nous un bel article denoncant les mefais de l ’eglise de scientologie et on en reparle ;)

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