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Accueil du site > Tribune Libre > La légitimité dévaluée des assemblées générales étudiantes

La légitimité dévaluée des assemblées générales étudiantes

La mobilisation qui a lieu dans les universités depuis deux mois tire sa légitimité d’un mode de décision considéré comme « naturellement » légitime : l’assemblée générale. Le mode d’emploi est simple : l’assemblée générale est convoquée, les participants votent à main levée et la décision prise doit être acceptée par tous, présents comme absents. Le paradoxe de la mobilisation actuelle est le suivant : le mécanisme décisionnaire de l’Assemblée générale connaît un regain. Il n’est attaqué ni par les étudiants lésés ni par la droite. Mais dans le même temps, sa légitimité semble de moins en moins probable.

Pour valider la mobilisation universitaire, trois types d’assemblées générales sont en place : les assemblées d’enseignants, les assemblées d’étudiants et les assemblées communes. Les assemblées d’enseignants reproduisent un fonctionnement légitime, réglementaire et habituel, les réunions de professeurs. Avec une seule différence : elles sont plus fréquentes. Les trois types d’assemblées posent des problèmes semblables, à commencer par leur représentativité.

Les promoteurs d’assemblées générales refusent évidemment d’indexer la valeur des décisions sur la quantité des participants. Les assemblées étudiantes et enseignantes regroupent aujourd’hui entre 10 et 30% des personnes concernées. Le fait qu’un cinquième des personnes puisse imposer des décisions à tous les autres est un fait connu de tous. Il n’y a aucun seuil pour valider une décision. 30 voix peuvent imposer leur choix à 500 citoyens, légitimement. Pour les promoteurs des assemblées générales, l’argument est tout trouvé : les absents ont toujours tort. "Ils n’avaient qu’à venir."

Dans le cadre des assemblées de professeurs, il est de mise de refuser la consultation par mail. C’est une manière d’exclure ceux qui, par leur statut, ne peuvent pas se consacrer à 100% au travail universitaire. Les autorités universitaires ont mis en place, ici ou là, des votes étudiants par internet autour de la question du bloquage. Le taux de participation a été aussi faible que celui des assemblées générales mais le résultat exactement inverse : une majorité pour la reprise des cours.

Les organisations étudiantes, conscientes de la fragilité de leur action, se sont employées à gonfler les assemblées avec des étudiants extérieurs, et à regrouper plusieurs assemblées en une seule "coordination" pour atteindre de gros chiffres de participation absolue malgré un taux toujours très faible. La légitimation de l’assemblée générale est ainsi poussée à l’extrême : pour avoir le droit de décider, il faut participer. Même celui qui ne fait pas partie du corps social consulté gagne le droit de décider, puisqu’il est là.

Une telle conception, posée dans le cadre d’un mouvement déterminé à interrompre durablement le SERVICE public d’enseignement, crée un problème de fond complexe mais parfaitement palpable.

En effet, un étudiant ne s’inscrit pas à l’Université pour ne pas suivre les cours. On n’achète pas un billet de train pour ne pas voyager et on ne va pas voir un médecin pour ne pas être soigné.

On s’inscrit à l’Université par choix, dans le cadre d’un projet d’avenir. On choisit des cursus, des options, des rythmes, des villes, des pays. On investit en temps, en argent, en logement, en déplacement, en sentiment. Et à aucun moment, par aucun biais légal ou réglementaire, l’étudiant qui s’inscrit à l’Université se doit d’adhérer à des mécanismes décisionnaires flous, aptes à s’opposer au projet qui lui tient à cœur. Une telle absurdité ne peut traverser les esprits.

Les assemblées générales qui se pratiquent dans d’autres domaines fonctionnent tout autrement. Une assemblée de copropriétaires est un organisme qui se pose sur une inscription et une adhésion franche de tous ses membres. Il en découle une transparence démocratique remarquable. De même, une assemblée générale de grève dans une usine s’inscrit dans le cadre du code du travail. La qualité des décisions prises découle d’une obligation citoyenne claire et partagée.

Les actuelles assemblées générales étudiantes posent un double problème de droit : d’une part, elles éludent la question de la représentativité, et d’autre part, elles s’arrogent le droit d’opérer CONTRE la décision prise par l’étudiant au moment de l’inscription aux études : l’engagement sur la base du programme des cours.

Pourquoi donc la grande majorité des étudiants ne viennent-ils pas aux assemblées générales dont les décisions les nuisent ? Ils ne considèrent pas que l’assemblée générale soit illégitime puisqu’ils ne se donnent pas non plus le mal de voter par internet. Ils considèrent, tout simplement, qu’ils ne sont pas là POUR ÇA. Qu’ils ne se sont pas inscrits à l’Université pour dépenser leur énergie à œuvrer contre leurs propres intérêts ou pour se consacrer au lourd et pénible travail que suppose contester efficacement les obstinations des assemblées...

Il en résulte aujourd’hui une situation bien étrange.

Les assemblées étudiantes sont très largement nourries de contingents de jeunes qui envisagent leurs études supérieures sans projet et naufragent dans des filières inconsistantes qu’ils ne désirent pas vraiment. N’ayant pas fait le choix fort d’étudier, ils se rabattent sur le choix fort de ne pas le faire. Ils mettent alors l’énergie dont ils disposent au service des causes extérieures qui les sollicitent.


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21 réactions à cet article    


  • georges jean 16 avril 2009 13:48

    Il faut un référendum préconisant :

    le maintien des avantages acquis par les profs de fac, mais leur sortie de la fonction publique et leur soumission au code du travail

    le renvoie et l’impossibilité de nouvelles inscription en fac pour les étudiants bloqueurs

    Le Peuple existe, il faut lui donner la parole.


    • Yannick Harrel Yannick Harrel 16 avril 2009 14:11

      Bonjour,

      Les organisations étudiantes, conscientes de la fragilité de leur action, se sont employées à gonfler les assemblées avec des étudiants extérieurs...

      Si seulement encore. Dans certaines AG, on peut dénombrer nombre de visages très juvéniles comme plus marqués par le temps. Certains reportages font même état de personnes n’ayant pas ou plus aucun lien avec l’université.

      Et puis de toute façon il y a un réel problème en sus des interrogations déjà soulevées au sein de l’article : entre le refus de procéder aux votes à bulletins secrets (j’avais envoyé une vidéo risible sur ce sujet dans le cadre d’un autre article), les portes bloquées pour éviter que des étudiants non acquis au mouvement puissent entrer dans l’amphithéatre ou encore tout simplement le mélange des genres dans les revendications (allant de la suppression de la LRU à l’imposition de la paix dans le monde) font qu’il est parfois difficile d’accorder un réel crédit à ce genre d’assemblée décisionnelle.

      Et j’allais oublier : si certains étudiants ne se déplacent pas aux AG c’est d’une part parce qu’ils sont tenus d’assister aux cours et travaux dirigés ou parce que ces AG sont décidés au pied-levé sans préavis aucun.

      Lorsque j’entends que dorénavant l’une des revendications serait l’attribution automatique du semestre pour cause de blocage prolongé, je rêve ! Déjà que les diplômes universitaires sont dévalorisés sur le marché du travail, mais alors là ce serait un sabrage inconséquent dans la crédibilité des études...

      Cordialement

      PS : de la part d’un ancien étudiant ayant assisté à quelques AG le rendant moins crédule à ce qui y est raconté...


      • Ronny Ronny 16 avril 2009 15:09


        N’exagérons rien !

        Il est de bon ton en ce moment de « dévaloriser » les décisions prises en AG. Je peux vous dire exactement le contraire de ce que vous écrivez àla vue des 2 AG auxquelles j’ai assisté récemment, et où les étudiants de la fac côtoyaient les profs, les maitres de conf. et les chercheurs, et où je n’ai pas eu l’impression de voir d’éléments extérieurs en masse en tous cas (peu de visages inconnus !).

        Il se trouve en effet que ce mouvement revendicatif « Ã©nerve » beaucoup l’Elysée et le Ministère (Mme Pécresse est en campagne). Tout est donc bon pour le décrédibiliser, en dépit de sa légitimité. Sur le fond, votre article est caractérisitique de cela : les AG ne seraient pas représentatives, les étudiants sont « pris en otages » (ce terme me fait toujours « rire » car j’ai failli être pris en otage une fois, et je peux assure quiconque que ne pas avoir de cours ou de bus n’a rien àvoir avec une prise d’otage !), etc.

        Dans le même sens que votre intervention, les présidents d’universités pro-réformes ont organisé des votes électroniques Pour ou Contre la reprise des cours. Curieusement, alors que des AG de 300 ou 500 personnes ne sont pas rares, certains de ces votes qui devaient théoriquement concerné l’ensemble des étudiants et personnles n’ont donné lieu qu’àune participation équivalente (300 à700 votants), avec des résultats systématiquement en faveur de la reprise ds cours. Or ces « consultations » ont été organisées de telle sorte que des délais très courts ont été imposés (informations le lundi par email pour un vote le mercredi par exemple), y compris pour le vote (4 heures sur une journée). De plus, ces mêmes présidents ont refusé aux syndicats de communiquer la liste de diffusion des emails, et le liste des votants (et pas la liste de leurs vôtes bien sur !). En bref, il est impossible de savoir qui a vôté et quels ont été les moyens de contrôle de la sincérité du résultat...

        Mais qu’impote, le tout est de démontrer que ce mouvement, PLUS IMPORTANT EN VOLUME ET EN DUREE QUE MAI 68, et sans équivalent dans l’histoire de la recherche et de l’enseignement supérieur en France est illégitime, et mené par des irresposables prêts àtous pour imposer leur décision de façon soviétique (ce dernier mot sort de la bouche président de la république s’exprimant le 22/1 au sujet des chercheurs...). 


        • Ronny Ronny 16 avril 2009 15:12


          Avox, hmm we have a problem !

          Les accents ne passent pas :

          à é è ô....


        • Christophe Christophe 16 avril 2009 17:29

          @L’auteur,

          Sans pour autant adhérer aux blocages des fac, ni d’ailleurs adhérer au principe de représentativité appliqué actuellement dans les AG estudiantines, votre article souffre des mêmes maux que ceux reprochés.

          En effet, un étudiant ne s’inscrit pas à l’Université pour ne pas suivre les cours. On n’achète pas un billet de train pour ne pas voyager et on ne va pas voir un médecin pour ne pas être soigné.

          Argument plus que tiré par les cheveux. Si il est vrai qu’un étudiant ne s’inscrit pas à l’université pour ne pas suivre les cours, un salarié ne signe pas un contrat de travail pour faire grève ni un marin pêcheur ne monte son affaire pour bloquer les ports (pour faire référence à l’actualité). Restons dans des comparaisons au moins similaires.

          Et à aucun moment, par aucun biais légal ou réglementaire, l’étudiant qui s’inscrit à l’Université se doit d’adhérer à des mécanismes décisionnaires flous, aptes à s’opposer au projet qui lui tient à cœur. Une telle absurdité ne peut traverser les esprits.

          Vision totalement individuelle qui ne prend aucunement en considération que certains puissent penser à autre chose que leurs propres intérêts individuels. Cette hypothèse est une hypothèse falacieuse. Dans ce contexte, comment expliquez-vous l’existence d’associations caritatives où les adhérents donnent sans aucun retour individuel ? Les choix de sociétés ne se limitent pas qu’à une vision à courte vue en fonction de ses objectifs individuels ; bienvenu dans le monde réel ! Cela n’a strictement rien à voir avec les mécanismes décisionnaires par ailleurs, mais concerne un positionnement individuel sur des mesures proposées, voir imposées parfois.

          Les assemblées générales qui se pratiquent dans d’autres domaines fonctionnent tout autrement. Une assemblée de copropriétaires est un organisme qui se pose sur une inscription et une adhésion franche de tous ses membres. Il en découle une transparence démocratique remarquable. De même, une assemblée générale de grève dans une usine s’inscrit dans le cadre du code du travail. La qualité des décisions prises découle d’une obligation citoyenne claire et partagée.

          Vous faites là totalement fausse route en ce qui concerne le droit de grève. Si pour une assemblée de copropriétaires, il existe un quorum (limite minimale du nombre de votant en proportion du nombre d’inscrits), ce n’est pas du tout le cas des associations ni des AG de grévistes. C’est même pire pour les grèves car elles fonctionnent généralement exactement comme les AG estudiantines. Pour la reconduction d’un mouvement de grève, même bloquant, ce sont les grévistes qui votent, pas les non grévistes.

          Pour les associations, lorsqu’une décision doit être prise en AG, tous les membres sont convoqués avec un délai de prévenance suffisant, en effet. Cependant, ceux qui ne se présentent pas et qui sont souvent largement majoritaires n’ont aucun droit de critiquer la décision prise en leur absence. Si ils avaient des arguments à faire valoir, c’est durant l’AG, avant le vote qu’il fallait le faire valoir, après c’est trop tard. J’ai été longuement président d’associations (dont certaines avaient plus de 600 membres) et il n’a jamais été question de reporter aux calendes grecs des décisions qui devaient être prises.

          Je vais maintenant prendre dans le désordre.

          Pourquoi donc la grande majorité des étudiants ne viennent-ils pas aux assemblées générales dont les décisions les nuisent ? Ils ne considèrent pas que l’assemblée générale soit illégitime puisqu’ils ne se donnent pas non plus le mal de voter par internet. Ils considèrent, tout simplement, qu’ils ne sont pas là POUR ÇA. Qu’ils ne se sont pas inscrits à l’Université pour dépenser leur énergie à œuvrer contre leurs propres intérêts ou pour se consacrer au lourd et pénible travail que suppose contester efficacement les obstinations des assemblées...

          Encore une fois, vous bottez en touche afin d’éviter de dire que les étudiants ne vont pas dans ces AG parce qu’ils ne savent pas assumer leurs différences par rapport au groupe présent. Je ne dis pas que c’est facile ; c’est votre argumentation qui l’est. Vous ramenez tout à une vision égocentrique de la politique, ce qui est contradictoire avec la notion même de politique. Qu’ils ne soient pas là pour faire grève, nous sommes d’accord, mais cela n’empêche pas des jeunes adultes d’avoir une pensée politique qui ne se conjugue qu’avec un groupe social déterminé et non pas individuellement.

          Les actuelles assemblées générales étudiantes posent un double problème de droit : d’une part, elles éludent la question de la représentativité, et d’autre part, elles s’arrogent le droit d’opérer CONTRE la décision prise par l’étudiant au moment de l’inscription aux études : l’engagement sur la base du programme des cours.

          Sur les bases de vos arguments qui ne tiennent pas vous en arrivez à cette conclusion. Quoi d’étonnant ? La question qui se pose, enfin pour ma part, est donc de savoir si réellement vous avez la moindre conscience politique. A priori, oui, sinon vous ne viendriez pas écrire ce billet sur ce site. Par contre, pourquoi ne pas mettre en action cette conscience pour que la majorité écrasante, selon vos dires, puisse s’exprimer en respect des critères que vous jugez ne pas atteindre un niveau de satisfaction suffisant dans le cas que vous critiquez ?

          Je reste quand même sceptique quant à votre conscience politique qui ne semble se résumer qu’à vos objectifs personnels ; désolé, mais c’est ce que je perçois dans votre discours. Autant dire que ce type de conscience n’a rien de politique. Il reste donc comme une ambiguité entre le fait de tout ramener à soi (à ses objectifs) et le désir afficher de partager des points de vue dans une discussion avec autrui (ce que vous faite par l’édition de votre article).


          • knilhcs 16 avril 2009 18:25

            Christophe,


            je ne vais pas répondre point par point à votre commentaire détaillé car cela supposerait d’écrire un nouvel article. 

            En quelques mots, je pense que votre argumentation aurait pu être valable il y a 10-20 ans. Mais c’est un fait que les choses ont changé et que les institutions consacrées hier ne le sont plus tout à fait aujourd’hui.

            Car ce qui a changé c’est que beaucoup d’étudiants ont la possibilité de se préparer à la vie professionnelle, adulte, en faisant des choix complexes et précis. Par exemple, en combinant des UV, en changeant de ville, en se préparant pour passer ailleurs un an après, en partant à l’étranger, en revenant, etc... et là je ne parle pas du cas plus radical des étudiants étrangers ou de ceux qui, parce que leur employé les libère ou parce qu’ils ont un projet de chômage, n’ont qu’un semestre ou un an d’étude choisie...

            Le fait de choisir librement son cursus change toute la perspective : d’une part parce que des facs qui se bloquent tous les ans, foutent l’édifice en l’air ; et d’autre part, parce que si la fac choisie tourne mal, on va ailleurs et on a perdu un an... Cette vision des choses est aujourd’hui préalable aux études. On choisit SA fac parce qu’elle répond à MON attente.

            Est-ce individualiste ? Mais... on est des individus et le cursus universitaire EST un PARI individuel.

            Par conséquent, je crois que votre raisonnement est effectivement le raisonnement des étudiants qui, par manque de confiance, ne se sentent pas en mesure de bâtir librement leur cursus. Et c’est bien ces étudiants-là, malheureusement infériorisés par leur faiblesse au lycée, qui s’accrochent à des cursus souvent vaseux, indéterminés, à une coquille, pas à un avenir de connaissances CHOISIES. Avec le fameux discours selon lequel « l’Université ne prépare pas à être professionnel »... comme si un prix Nobel de littérature n’était pas un écrivain professionnel...

            Pour finir, je prends le point 1 : la comparaison grève d’usine et blocage de fac. 

            Déjà l’exemple de la pêche : c’est très différent : les marins-pêcheurs n’ont pas le choix : on les prive de leur outil de travail et ils réagissent. On pourrait imaginer dans ce sens une grève d’étudiants pour demander PLUS de cours, PLUS de qualité de cours, mais pas l’inverse...

            Mais le problème général est différent : l’ouvrier qui travaille à l’usine et monte le siège d’une Peugeot, n’est pas dans la même situation que l’étudiant qui apprend l’usage du microscope ou la technique de la gravure sur bois. Le premier ne se réalise pas dans son travail répétitif : il le fait pour le pain. Et s’il arrête le travail c’est pour le pain (je simplifie). 

            Par contre, l’étudiant qui apprend à opérer un cancer ou à faire la maquette d’un opéra, lui, en principe, n’est pas là pour son pain, mais pour s’enrichir, pour se construire : c’est TOUT bénéf pour lui. En arrêtant l’activité, il se fait tort.

            Là aussi, on constate que beaucoup de cursus sont creux, sans avenir, et ne passionnent en rien des étudiants mal préparés. En effet, alors, l’étudiant se trouve dans une situation proche de l’ouvrier de Peugeot : il s’ennuie : le diplôme lui suffirait. Cela correspond à la revendication de « semestre blanc » : on veut la paie, l’enrichissement on ne le voit plus.

            C’est pourquoi, une Université inadaptée, qui ne répond pas aux besoins des étudiants, qui ne les valorise pas et qui n’évolue pas, est génératrice de grèves négatives, de gâchis. Et c’est pourquoi, lorsque l’Université est dynamique et passionnante, le blocage, sauf cas exceptionnel, est une absurdité totale dans la perspective de l’enrichissement de la société.

            En d’autres termes, beaucoup de blocages d’aujourd’hui ne sont que des mécanismes d’échec universitaire déguisés.


          • Julius Julius 16 avril 2009 18:31

            > Vision totalement individuelle qui ne prend aucunement en considération que certains puissent penser à autre choisi que leurs propres intérêts individuels. ... Dans ce contexte, des commentaires expliquez-vous l’existence d’associations caritatives où les adhérents donnent sans aucun retour individuel ?

            Il ya une forte différence entre les organisations charitative et les « étudiants » fondamentaliste. Le premier veulent aider les autres, la deuxième veulent imposer leur vision sur les autres.

            Après tout, le blocage est-il légale ? N’est-il pas criminel ?


          • knilhcs 16 avril 2009 18:51

            La question de l’individualisme n’a rien à voir ici. A quoi servirait un médecin qui, parce que sa fac a été bloquée tous les ans, ne connaît que certaines parties du corps et pas d’autres ? 


            Les études préparent à une vie épanouie et utile dans la société.

            Le problème est que certains passent leur temps à faire peur aux jeunes : tu seras au chômage, tu ne seras pas fonctionnaire, tu vas te faire exploiter par les entreprises, les patrons sont méchants, etc : ça c’est pas individualiste, c’est destructeur de confiance et de créativité.

          • Christophe Christophe 17 avril 2009 19:23

            @Knilhcs,

            En quelques mots, je pense que votre argumentation aurait pu être valable il y a 10-20 ans. Mais c’est un fait que les choses ont changé et que les institutions consacrées hier ne le sont plus tout à fait aujourd’hui.

            Car ce qui a changé c’est que beaucoup d’étudiants ont la possibilité de se préparer à la vie professionnelle, adulte, en faisant des choix complexes et précis. Par exemple, en combinant des UV, en changeant de ville, en se préparant pour passer ailleurs un an après, en partant à l’étranger, en revenant, etc... et là je ne parle pas du cas plus radical des étudiants étrangers ou de ceux qui, parce que leur employé les libère ou parce qu’ils ont un projet de chômage, n’ont qu’un semestre ou un an d’étude choisie...

            Ce n’ai pas si nouveau que cela, même si je reconnais que cela s’est plus généralisé.

            Le fait de choisir librement son cursus change toute la perspective : d’une part parce que des facs qui se bloquent tous les ans, foutent l’édifice en l’air ; et d’autre part, parce que si la fac choisie tourne mal, on va ailleurs et on a perdu un an... Cette vision des choses est aujourd’hui préalable aux études. On choisit SA fac parce qu’elle répond à MON attente.

            Sur ce point, nous sommes d’accord. Ma fille est dans une fac qui est bloquée chaque année depuis qu’elle y est et c’est pénalisant (particulièrement cette année) pour ceux qui ont fait un choix d’études qui sont enseignées dans une structure qui se bloque sans cesse.

            Quant à choisir librement son cursus, cela n’est pas un changement majeur.

            Est-ce individualiste ? Mais... on est des individus et le cursus universitaire EST un PARI individuel.

            Ce que je voulais lever ne consistait pas à émettre une critique envers le choix individuel des cursus ; vous l’avez compris je pense. La vie en société ne consiste pas pour autant à prendre ce qu’il nous est possible de prendre et après moi le déluge ; c’est la perception peut-être trop caricaturale que j’ai de votre article.

            Quant au fait que nous soyons des individus, cela n’est pas contestable. Mais que nous pensions des décisions sociales (applicables à un groupe plus ou moins restreint) qu’au regard de ses intérêts individuels est une vision rétrécie de l’individu qui reste un animal politique.

            Par conséquent, je crois que votre raisonnement est effectivement le raisonnement des étudiants qui, par manque de confiance, ne se sentent pas en mesure de bâtir librement leur cursus. Et c’est bien ces étudiants-là, malheureusement infériorisés par leur faiblesse au lycée, qui s’accrochent à des cursus souvent vaseux, indéterminés, à une coquille, pas à un avenir de connaissances CHOISIES. Avec le fameux discours selon lequel « l’Université ne prépare pas à être professionnel »... comme si un prix Nobel de littérature n’était pas un écrivain professionnel...

            Vous faites, à mon sens, une erreur majeure en généralisant des comportements que je ne conteste pas qu’ils existent mais qui ne sont pas si généraux que vous le laissez entendre.

            Déjà l’exemple de la pêche : c’est très différent : les marins-pêcheurs n’ont pas le choix : on les prive de leur outil de travail et ils réagissent. On pourrait imaginer dans ce sens une grève d’étudiants pour demander PLUS de cours, PLUS de qualité de cours, mais pas l’inverse...

            Ce que vous dites peut tout autant rejoindre la motivation d’une contestation sur une année. Certaines lois ont été contestée car elles pouvaient avoir une incidence dans le temps sur la qualité de l’enseignement universitaire. Les études sont longues, il n’est pas raisonnable de ne se projeter que sur une année. Votre argument reste recevable, par contre, pour les universités en blocage quasiment continuel (ou du moins annuel).

            Mais le problème général est différent : l’ouvrier qui travaille à l’usine et monte le siège d’une Peugeot, n’est pas dans la même situation que l’étudiant qui apprend l’usage du microscope ou la technique de la gravure sur bois. Le premier ne se réalise pas dans son travail répétitif : il le fait pour le pain. Et s’il arrête le travail c’est pour le pain (je simplifie).

            Par contre, l’étudiant qui apprend à opérer un cancer ou à faire la maquette d’un opéra, lui, en principe, n’est pas là pour son pain, mais pour s’enrichir, pour se construire : c’est TOUT bénéf pour lui. En arrêtant l’activité, il se fait tort.

            Concernant le salarié, il me semble que vous faites erreur. Il arrive souvent que des salariés fassent grève dans le cadre de revendications qui ne leurs apporteront rien à eux-mêmes ou si peu, et cela n’est pas toujours relatif à des revendications de salaire (par exemple des conditions de travail).

            Là aussi, on constate que beaucoup de cursus sont creux, sans avenir, et ne passionnent en rien des étudiants mal préparés. En effet, alors, l’étudiant se trouve dans une situation proche de l’ouvrier de Peugeot : il s’ennuie : le diplôme lui suffirait. Cela correspond à la revendication de « semestre blanc » : on veut la paie, l’enrichissement on ne le voit plus.

            Pour les semestres blancs, nous sommes d’accord que c’est le signe d’étudiants qui tendent à vouloir, par ce biais, valider ce que beaucoup n’auraient pas eu, la validation de leur semestre. Renseignez-vous auprès des étudiants, même de certains grévistes, ils n’y sont pas tous favorables. Nous retrouvons le même problème chez les salariés grévistes qui demandent à ce qu’on leur paie leur temps de grève.

            C’est pourquoi, une Université inadaptée, qui ne répond pas aux besoins des étudiants, qui ne les valorise pas et qui n’évolue pas, est génératrice de grèves négatives, de gâchis. Et c’est pourquoi, lorsque l’Université est dynamique et passionnante, le blocage, sauf cas exceptionnel, est une absurdité totale dans la perspective de l’enrichissement de la société.

            Quoiqu’il en soit, pour moi, un blocage est une absurdité. Il n’y a aucune raison qui puisse permettre à certains d’interdire à d’autre leur droit à suivre leurs études. Pour ma part, je considère ce type de comportement comme de l’irrespect vis-à-vis des autres, une forme de totalitarisme de la pensée.

            Par contre, je trouve votre argument sur l’inadaptation un peu trop bateau. Honnêtement, nous savons tous que les fac les plus contestataires sont des fac centrées sur des approches socialisantes, les fac de sciences sociales si vous préférez. Leur approche des phénomènes et des choix de société est totalement différente de celle des sciences plus dures ; c’est aussi un problème de connaissance. Il n’existe, à mon sens, peu voir pas du tout de cursus creux, mais certaines connaissances n’ont plus la cote puisqu’elles permettent une meilleure approche émancipatrice que d’autres. Pour avoir suivi nombre de cursus dans les sciences et techniques mais aussi dans les sciences de l’homme, la différence est flagrante.

            En d’autres termes, beaucoup de blocages d’aujourd’hui ne sont que des mécanismes d’échec universitaire déguisés.

            Nous sommes d’accord sur le fait que certains blocages trouvent leurs racines dans l’échec de certains étudiants. Mais passer du certain ou même beaucoup à tous me semble erroné.

            Ce que je conteste dans la posture que vous exprimez dans votre article n’est pas la critique que vous faites des blocages et de leur légitimité, mais les arguments que vous avancez qui ne sont pas d’un poids suffisant, trop égocentrés. Une mesure qui s’applique à une université touchera tous les étudiants actuels et à venir, et il ne me semble pas pertinent de ne juger tant l’acceptation ou la contestation que sur des arguments basés sur l’intérêt individuel. L’intérêt des étudiants d’une université n’étant pas la somme des intérêts individuels de tous les étudiants.

            Reste en suspens le problème de la représentativité que vous ne faites qu’effleurer. Les arguments égocentrés, à forte connotation individuelle sont recevable, mais ils ne représentent que la personne qui les exprime et qui représente encore moins que les groupes, certes non majoritaires, de contestataires. La problématique posée à de tels arguments est qu’ils ne permettent pas de pouvoir créer une plateforme partagée par d’autres pour faire contre pouvoir aux bloqueurs. Dans ce type de propos, chacun défend son intérêt et les bloqueurs continuent de bloquer ; un coup d’épée dans l’eau en quelque sorte, même si psychologiquement, cela soulage de pouvoir s’exprimer.


          • Christophe Christophe 17 avril 2009 19:26

            @Julius,

            Oui il existe une différence.

            Mais le cas cité ne sert que pour faire comprendre que chaque individu ne mène pas des actions qu’au regard de ses intérêts individuels.


          • TSS 17 avril 2009 01:32

            et bla bla bla !! sujet dejà traité,rien de nouveau... !!


            • Neozenith 17 avril 2009 11:23

              Tout d’abord, je tiens à préciser que je suis absolument contre le fait que quelques étudiants, en AG, décident d’un bloquage de l’université.
              Mais je ne suis pas du tout d’accord avec les idées défendues dans l’article !

              Le fait qu’un cinquième des personnes puisse imposer des décisions à tous les autres est un fait connu de tous. Il n’y a aucun seuil pour valider une décision.

              De même qu’il n’y a aucun seuil pour valider chacune des élections qui régissent la vie politique française ! Avec votre raisonnement, que pourrait-on dire de la légitimité de nos présidents et députés ? Notre actuel président a été élu par 52% des votants, soit 30 à 40 % du peuple. Quelle légitimité a-t-il selon vous ? Et quelles légitimités ont des lois votées par moins de 10% des députés (pour un vote à 14h, imaginez à 22h...) ?

              De plus, vous dites que les étudiants qui n’étaient pas à l’AG n’ont pas à subir les conséquences d’une décision d’un cinquième des étudiants, pourtant au vu des nombreux comportements constatés pendant les blocages (décidés par AG), la plupart de ceux qui ne s’étaient pas déplacés lors des AG n’avaient pas l’air mécontent de rester dans leur lit jusqu’à 14h plusieurs jours d’affilée (et pas la peine de me dire que j’exagère, c’est du vécu et constaté, étant jeune employé qui fréquente encore beaucoup d’étudiants de tous bords) !

              Je pense qu’il y a simplement un manque de responsabilité et de maturité des deux côtés : les absents qui s’en foutent de payer pour des études qu’ils ne suivent pas, et les présents qui croient gêner le gouvernement alors qu’ils font seulement chier leurs camarades ! Ils pensent bloquer des réformes et des lois, mais ils bloquent seulement l’apprentissage des jeunes.

              Ce qui me fait rire (jaune), c’est qu’on assiste aux mêmes immaturités chez nos députés : vote surprise à 23h00 deux jours avant le vote prévu pour être sûr de le remporter, puis re-vote pour un renforcement de la loi étudiée, puis comme le résultat ne convient pas à ceux qui ont organisé le vote, on refait voter.


              • Julius Julius 17 avril 2009 11:32

                > De même qu’il n’ya aucun seuil pour valider chacune des élections qui régissent la vie politique française ! Avec votre raisonnement, que pourrait-on dire de la légitimité de nos présidents et députés ?

                Il ya une différence entre les élections nationales qui suit la Constitution (et les lois) et d’un vote organisé par le groupe des militants auto-proclamé.


              • knilhcs 17 avril 2009 11:50

                Neozenith


                je pense que la comparaison avec l’élection présidentielle est un cas à part. 

                Pour quantité de décisions politiques un corps social est établi, compté et réglementé. Il s’agit de mécanismes transparents et institués. 

                La question du seuil des assemblées étudiantes est, cependant, vous avez raison, accessoire. Elle se pose tout de même avec plus d’acuité qu’ailleurs puisqu’il n’y a pas d’assemblée constituée.

                Quand vous ne votez pas aux élections nationales, vous êtes absent, absentéiste. Quand vous ne participez pas à une assemblée étudiante, vous n’êtes pas absent puisque rien n’établit, ni comme un droit ni comme un devoir, le fonctionnement de cette assemblée. Vous êtes simplement quelqu’un QUI A AUTRE CHOSE À FAIRE.

                Dans ce sens, on pourrait corriger les choses ainsi : dans les assemblées étudiantes, l’idée même de seuil n’a pas de sens puisque l’assemblée elle-même n’est pas CONSTITUÉE, ne découle d’aucun CONTRAT.


              • Neozenith 17 avril 2009 14:21


                @Julius
                Il ya une différence entre les élections nationales qui suit la Constitution (et les lois) et d’un vote organisé par le groupe des militants auto-proclamé

                Quand on voit que les lois encadrant les élections nationales sont votées par moins de 10% des députés, on peut aussi émettre un doute quand à la légitimité des lois, et par extension, des élections et des élus, et de tout le paysage politique... Tout ça pour dire que finalement, la différence de légitimité entre votes institués et non institués ne me paraît plus si énorme que ça... Mais ceci est un autre débat.

                @knilhcs
                Mon commentaire pour Julius s’applique également pour vous. Ce que je veux dire, c’est qu’il me semble que même si ces AG ne sont pas encadrées par des lois, elles ont quand même droit au respect, et ne doivent pas être qualifiées de « légitimement dévaluées ». Les personnes qui y participent, même si elles font des choix que je n’approuve pas toujours, prouvent quand même qu’elles sont capables de s’organiser et de se battre pour des idées.

                Quand aux personnes « qui ont autre chose à faire », j’en reviens au cas des blocages (l’exemple qui reflète, selon moi, très bien la mentalité des quatre cinquièmes d’étudiants). L’université est bloquée, ils ne peuvent donc pas aller en cours. L’AG se déroule pendant ce temps, ils n’y sont pas. Qu’ont-ils donc d’autre à faire ? De plus important que se battre pour retourner en cours ?

                Pour résumer ma pensée, j’ai envie de dire que vous avez raison, j’ai été trop loin en comparant les AG étudiantes à nos élections nationales. Mais prenez-le plutôt comme un exemple au lieu d’une comparaison.
                Par contre, je trouve que vous « tapez » trop fort sur ceux qui organisent et participent aux AG, et protégez et excusez trop ceux qui n’y vont pas. J’ai tendance à camper sur la position clichée « ils n’avaient qu’à être là », évidemment avec quelques nuances. Mais les plus grands idiots sont ceux qui ne participent pas aux AG alors qu’ils n’ont rien d’autre à faire, pour avoir quelques jours de congés. Ceux qui sont toujours là pour critiquer les mouvements étudiants sont les mêmes qui ne saisissent pas leur chance de se faire entendre.


                • Le péripate Le péripate 17 avril 2009 15:35

                  Ce matin avait lieu une assemblée générale à mon domicile. La motion qui était mise au vote était « faut-il abolir l’Etat Français, oui, ou non ? ».


                  Le restant de la population qui n’assume pas sa différence par rapport à moi, et étant manifestement absolument dépourvu de conscience politique, ne s’est pas présenté.

                  Etait donc présent mon chat, et moi.
                  Résultat des votes : 1 abstention (le vote se faisant à main levée, mon chat s’est abstenu), et 1 vote oui.
                  Par conséquent, à partir d’aujourd’hui, l’Etat Français est aboli. Nul n’est plus tenu de lui obéir.

                  C’était un communiqué en direct du bureau de vote.

                  Merci de votre attention.

                  • knilhcs 17 avril 2009 20:08

                    Neozenith et Julius 


                    je trouve que vos coms sont très intéressants : le but est de comprendre.

                    Mais il ne faut pas oublier la question CONSTITUANTE, comme le rappelle Julius. Vous voyez tout ce qu’il faut pour changer la constitution. 

                    Je suis d’accord sur le fait que la démocratie peut et doit progresser. Dans le monde étudiant il faudrait cadrer les représentations démocratiques étudiantes : je suis par exemple pour l’évaluation des enseignants par les étudiants.

                    Mais je ne tape pas sur les assembléistes : je parle de DÉVALUATION, je constate que la valeur réelle des assemblées a cédé : les assemblées décident mais ne sont plus vraiment respectéess... 

                    Je suis prof. Je discute beaucoup avec tous mes étudiants. Je ne fais pas de différence entre les uns et les autres. Je trouve plutôt que les assembléistes sont souvent les plus perdus de tous. Et je ne l’accepte pas. Ni pour moi ni pour eux.

                    • knilhcs 17 avril 2009 20:13

                      Sinon Neozenith


                      ils n’ont pas de choses très importantes à faire : simplement ils ne veulent pas faire ça. Vous savez : sortir avec sa copine et l’embrasser au bord d’un canal peut être plus important et intéressant qu’une assemblée déjà réglée où on se grille si on ouvre son bec. 

                      Vous me direz que ce n’est pas très politique : mais la VIE est au-dessus de tout, y compris de la mauvaise politique. Et si l’on comprenait ça, l’humanité ferait un gros progrès.

                      • knilhcs 17 avril 2009 20:36

                        Et j’ajoute ceci : aujourd’hui, dans des facs « radicalisées » pas plus de 10 % des profs décident pour le reste. 


                        Le pourcentage est inférieur quand il s’agit de réunions pédagogiques traitant de l’organisation et du contenu des cours... 

                        alors : que font-ils ? ... 

                        • Marianne Marianne 18 avril 2009 08:57

                          Et pendant ce temps la ronde infinie des ostinés continue de tourner :

                          http://www.youtube.com/watch?v=WsZBDy8iKQU


                          Et vous allez avoir du mal à l’arrêter !


                          • knilhcs 18 avril 2009 09:54

                            Marianne


                            ce n’est pas le but d’arrêter la ronde.
                            Vous voyez bien que peu de chose a été fait pour arrêter le mouvement qui s’arrêtera de lui-même, au plus tard en juin, espérons-le sans trop de retour de bâton de la part des étudiants lésés.

                            Face au mouvement universitaire, je crois qu’on peut dire objectivement que la tolérance a dépassé tout ce que l’on aurait pu attendre dans n’importe quel autre pays. Les autorités d’Etat et d’Université ont laissé se produire une longue interruption des cours sans conséquence de salaire pour les enseignants, et les étudiants qui le peuvent ont décidé d’aller étudier ailleurs ou de faire autre chose sans porter plainte. 

                            Le discours selon lequel le mouvement est réprimé ou ignoré ne tient pas la route. Si la presse avait fouillé dans cette affaire, le mouvement serait devenu rapidement impopulaire, notamment à cause du versement des salaires pendant la « grève » et de l’absence de mobilisation réelle dans les campus.

                            On aimerait voir autant d’OBSTINATION notamment de la part des PROFESSEURS quand il s’agit de servir les étudiants et de tenir compte de leur avenir en changeant et en ouvrant l’Université.

                            Je vous rappelle aussi que le constat du déclin du mouvement est fait par la CNU elle-même qui expliquait récemment en interne que la plupart des enseignants-chercheurs avaient cessé leur engagement du fait de l’extension fourre-tout des revendications pour maintenir la « base étudiante » mobilisée.. Notez aussi le pactole des PROFESSEURS et la rage des MAITRES DE CONF...


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