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Accueil du site > Tribune Libre > La mort comme seule issue ?

La mort comme seule issue ?

C'est sans doute ce que ce sont dit tous les suicidés.

Et pourtant j'ai idée que la vie est toujours plus large qui laisse, même infimes, mêmes sporadiques, des coins de chances, de rencontres, de sourires.

Passer à l'acte de se donner la mort- et je comprends très bien cette violence qui se retourne contre soi- me paraît être pourtant un horizon borné, sur lequel on butte parce que l'ego démesuré s'y coince. Plus la moindre lueur, non pas l'espoir qui reste enclavé dans la situation et attend d'un autre, résolution, mais plutôt une lumière même faible donnée par le lâcher-prise, l'abandon et j'oserais dire quelques réminiscences de doux moments, quand même. La flammèche, qui peut n'être que braise ensevelie sous des monceaux de cendres, mais qu'un souffle pourrait rallumer et, en l'attendant, qu'un peu d'air peut tenir en vie. Car l'âme n'est jamais morte, pourquoi céder ?

J'ai connu des suicidés, trois femmes, trois hommes. Ne me risquerais pas à une psychanalyse posthume, bien que, évidemment, j'aie ma petite idée.

Donc la mort comme seule issue, j'y pense ; et j'y ai pensé. Seulement, cette flammèche me soufflait que, de toutes façons, la mort était l'issue ; donc il ne s'agissait que d'endurance à la souffrance, l'habitude du danger et finalement, une obligation de la culture d'un peu d'humour, comme herbe aromatique, dans un jardin à travailler avec soin, avec respect mais, il le faut bien, à débarrasser de ses nuisibles, ses envahissants tout en gardant la culture voulue, saine. Ainsi, pas de pesticide -vengeance, meurtre-, et si possible un débarras permanent, donc, mélange de plantes s'aidant les unes les autres, roulement, et, bon terreau.

Sur ce chemin plein de vertus et de bonnes intentions, le diable souvent se cache qui, à l'occasion d'un printemps trop pluvieux fait naître, à votre insu ( c'est si difficile de se prémunir contre l'inconnu) des petites limaces grises, invisibles sans lunettes et qui gardant intact l'aspect extérieur d'une tomate par exemple, l'ont viciée de l'intérieur, vidée, pourrie. Et chaque année, quelques fois plus, son inconnu. L'élan du premier temps, disons de la jeunesse, s'étiole et se fatigue ; on pense à baisser les bras puis, réalisant que le faire nous condamne à la faim, on recommence, on persévère même si, il faut bien le reconnaître, le cœur flanche et y est moins.

Mais il arrive que l'on retrouve son carré tout retourné après la visite d'un blaireau, pire, d'un sanglier. Mais il arrive qu'on retrouve un champ de mines après le passage d'un, d'un, humain ?

Pour l'humain c'est pareil ; il se peut qu'après plusieurs passages de congénères, le terreau soit empoisonné, et les plantouilles pendouillent, jaunes, transparentes, mortes. À gratter le sol pour voir si, on ne sait jamais, un rejet ?

S'il n'y en a pas, pas besoin de suicide, on meurt, point barre.

Mais c'est l'endurance, tout le monde n'est pas marathonien des emmerdes, des attaques, des atteintes. Mais c'est à préciser.

Quand tout vous incite au combat, vous combattez ; ce n'est pas un choix mais une nécessité, mais si rien ne vous incite à rien, oui, alors, on peut s'ennuyer, n'avoir plus de but, même plus le nerf de trouver l' air. À moins d'offrir sa mort comme dernier mot, punir.

Il se trouve que je n'ai personne à punir. Il se trouve que je suis curieuse comme une chouette et endurante comme un cheval arabe. Mais pour quoi, au juste ?

Pour la beauté du monde, pour la lune pleine qui m'éclaire la nuit et enchante un paysage connu, aimé et qui, pourtant, à chaque instant m'offre des surprises ; pour mes chevaux parce que je sais trop bien qu'ils n'ont pas besoin de moi, si beaux, ils trouveraient demain acquéreurs, mais mince, ils sont ma raison de vivre, dans ces moments là ; je me suis engagée à les rendre heureux ; quoi ? Une parole donnée ?

Oui, une parole donnée.

Et mes chiennes ; des emplâtres celles-là pour quiconque parmi ceux que je connais et malgré leur beauté et la noblesse de leur race, à leur âge elles ne seraient rentables pour personne ; tant mieux ; je ne peux pas leur faire ça.

Pour ce qui est des humains, j'en ai tant vus mourir, que je sais bien que mon trou serait vite refermé ; juste la contrariété de devoir faire des papiers et plus tard , peut-être, ne pas oser brûler mes papiers sans les lire.

Pauvre enfant ; des milliers de pages !!! écriture trop dense et illisible ; non je crois qu'il brûlerait sans remord. Et il aurait bien raison ; je m'étais décidée à le faire, mais bon, je n'y arrive pas, alors le suicide !!

Vider la maison, la vendre, enfin bref, pas le temps chez mes héritiers !

J'aime pas créer du tracas, attirer l'attention, toujours préféré qu'elle vienne.

Et pourtant, repliée, ongles enfoncés dans ma chair et qui me fait si mal, tant de complicités, tant d'acharnement à m'éliminer. Justement, s'ils m'ont, ce sera tout au bout. Et pourtant, que de creux de vagues.

Au jeu de « si c'était », une oasis, moi ; c'est comme ça qu'on m'a aimée. Mais quand le puits est tari, quand les palmiers meurent, quand on ne s'y arrête plus puisqu'on ne peut s'y désaltérer ?

Qui voit le petit point vert au pied du tronc mort ? Et qui aurait envie de le faire vivre, sans eau, dans le désert. Alors ça poussera, ou ça mourra et je le sentirai. C'est vrai qu'on rentre dans l'hiver, le moindre plant gaillard s'étiole en ce temps là, alors, maigre tige ?

Non, pour le suicide, je n'ai pas assez d'importance mais je me dis que la mort, ça serait logique.

Mais la vie, la mort se foutent de ce que je me dis ; c'est dommage. Encore combien à tirer, voir tout dégringoler comme seule consolation à mon lot périmé ? Sort sans tirage, maldonne, dès le départ. Si c'est pas malheureux, une belle fille comme toi.

Il y en a qui se la sont donnée ; par amour, comme Gorz ou parce qu'ils savaient ce qui les attendaient, comme Debord ; ne cherchaient pas à nuire ces deux-là. Sont pas allés en Suisse pour se faire piquouser. J'irai pas en Suisse non plus, pas les moyens, aucuns. Mais je sais où me faire manger par les sangliers, nettoyer par les fourmis. Là où aucun chien de chasseurs ne pourra descendre. La petite Pauline Laffont est morte comme ça, c'est depuis que j'y pense et que je sais que c'est la meilleure façon. Il y avait du monde dans nos vallées, mais ils ne l'ont pas trouvée, n'ont pas pensé qu'elle avait pu traverser la route ! Tu parles de charlots ! Mais je veux être bien cachée bien enfouie, un crâne, c'est pas un trésor à trouver, moi, ça me ferait peur.

Si j'étais sûre que morte, je pourrais légère être partout, tout voir tout comprendre, ça me tue de ne pas suivre l'histoire jusqu'au bout, ou jusqu'à ce que j'en aie marre. C'est peut-être ce qu'il adviendra remarquez. J'en aurai marre, voilà.

Il arrive que j'aie envie de tuer, il y a pas longtemps, ma voisine ; parce qu'elle n'en finit pas cette histoire, mais pas tuer d'un coup, pour l'éliminer, l'égorger et qu'elle couine ; mais ça ne dure pas, même pas d'image de ça, juste des mots, tandis qu'une belle humiliation si la vérité était faite ; qu'elle bouffe la poussière. C'est quand j'ai la pêche, quand je me dis que la mort n'est peut-être pas l'issue mais tout de suite après l'idée que non, le calvaire qui perdurera, toujours. Alors, m'éteindre, comme un cadeau du destin mais tout de suite après non, l'idée qu'on me trouve qu'on me lave qu'on m'habille ; jamais.

C'est pas aisé.

J'ai vécu des moments beaux, et des moments éprouvants, récemment mais au fond de moi, toujours cette même flaque.

Des choses inimaginées et pas gérées ; des dons, généreux, spontanés, profonds comme l'amitié, délicieux comme l'amour, des attaches qui se nouent et que les larmes serrent, un bouillonnement ; recevoir. Mal à l'aise dans un cas de figure jamais expérimenté, j'en fais trop, j'en fais pas assez. Une solidarité qui engage, prend du temps, et l'argent, de peu de chose à énormément. Des contacts renoués et d'autres qui se créent, indécis, incertains, qui chatoient et transportent et soudain blessent, donnés pour rien.

Et puis ceux qui déçoivent et surprennent pas leur flegme et qui viendront trop tard ou qui ne viendront pas, alors, cette même incompréhension : tu ne peux pas faire comme tout le monde ?

Et puis les militants, le moindre baba des montagnes a donné cent sous en souvenir de moi , des à peine connus, une chaîne, une vraie.

La somme est là, moins trente. OK je t'attendrai lui avais-je dit, et j'attendais ; ce n'est pas arrivé, à la place une lettre de blocages des comptes, portée par huissier.

À écrire ces cent pages en trois semaines, je pensais absoudre, c'était dix, douze heures par jour et j'en aurais fini. Après, de fatigue sûrement, je pleurais mes morts, ceux que j'avais tus et ceux qui revenaient, de loin. Et cette musique en boucle, nous quatre, à vingt cinq ans. On a enterré Jean, le meilleur d'entre nous, là, cet hiver et la vie me paraît si précieuse si fragile, c'est presque insupportable. J'y tiens comme à un amour fou, et elle m'échappe.

Ça fait un mal de chien. On pleurait en l'écoutant alors que lui n'avait pas pris encore toute la mesure de son cercueil.

Mais en même temps ça me donnait un peu de bonheur, celui du temps passé et je me souvenais que je n'avais pas toujours été cette chose répugnante qu'on pouvait rabrouer.

Ils m'ont toujours parlé comme à un chien, n'ont jamais écouté ce que j'avais à dire et là, ils me coupent les vivres. Sans préavis, sans annonce, sans rien. Et au passage, ils prendront mille cinq cents euros de frais.

Alors je vais me battre ; la mort attendra, un jour je serai si usée qu'elle n'aura pas lourd à porter. Mais que de larmes, que de convulsions avant d'y partir, en guerre, seule et contrainte. J'aime tellement mieux mes horizons, que leurs chicanes, mais leurs chicanes font mal et mes horizons me tiennent seulement en vie, ce peu d'air sur une braise.

Et pourtant à avoir revécu en raccourci tous les émois, les désirs les plaintes, mes chants, nos musiques, c'est comme une densité mémoire, on dit ça, on fait le tour, sans le savoir, un peu avant la fin.


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92 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 8 novembre 2014 12:11

    Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !


    • Fergus Fergus 8 novembre 2014 13:33

      Salut, Alinea.

      Le plus tragique dans le suicide est que, bien souvent, il est lié à un évènement anodin qui fait déborder le vase d’une période de déprime. Un évènement qui, le lendemain, n’aurait pas l’ombre d’une chance d’engendrer la même réaction. Curieuse alchimie que celle-là !

      J’ai connu un cas particulièrement navrant qui illustre fort bien ce schéma : le fils d’un ami s’est défénestré un jour parce qu’il avait raté ce jour-là un examen, pourtant non déterminant pour son avenir. Cela lui était déjà arrivé sans que rien de négatif ne survienne. Qui plus est, il ne paraissait pas dans un état spécialement dépressif. Pourquoi cette réaction ? Aujourd’hui encore, lui-même (il a été gravement blessé aux jambes après une chute du 3e étage) et ses parents se posent la question sans pouvoir y répondre.

      Autre motif de suicide déconcertant : celui qui touche les employés en butte au harcèlement d’un patron ou d’un collègue. Comment peut-on en arriver à cette extrémité alors que la logique comportementale voudrait, soit que l’on claque la porte pour aller voir ailleurs, soit que l’on refile une beigne au harceleur, quitte à être viré(e) ensuite ?

      Et que dire, en élargissant la réflexion, du « suicide social collectif » ? Ce suicide qui se traduit, dans les lieux défavorisés, par la mise à feu et parfois à sang de son propre environnement ? Là aussi, comme dans le cas du harcèlement ci-dessus, la logique voudrait plutôt que l’on s’en prenne aux harceleurs ou à leurs maîtres, soit en allant attaquer les ministères, soit en allant terroriser les résidents des beaux quartiers. 

      La psychologie humaine est décidément un grand mystère.

      Bonne journée.


      • Fergus Fergus 8 novembre 2014 14:16

        Ah ! au fait, Alinea, lorsque le blues te prend, pars en forêt admirer les couleurs de la saison, ou sur les grèves, voir gronder les flots sous l’action du vent. De loin les meilleurs remèdes. Mais il est vrai que les conseilleurs ne sont pas les payeurs d’une vie semée d’embûches. N’empêche, il n’y a que la nature qui reste fidèle à ce qu’elle a toujours été. Et elle peut être une formidable alliée. 


      • alinea alinea 8 novembre 2014 14:29

        Je sais Fergus !! je ne la perds jamais de vue !!
        merci, à tous !


      • foufouille foufouille 8 novembre 2014 14:06

        normalement un huissier doit laisser l’équivalent du RSA socle disponible sur ton compte. sinon tu le demande à ta banque. l’huissier doit aussi proposer un échéancier réaliste. ensuite il te reste le crédit hypothécaire sur ta maison ou un credit conso au pire.


        • Nestor 8 novembre 2014 14:29

          Salut Foufouille,

          Il a le 12 et le 16 aussi !


        • Nestor 8 novembre 2014 14:39

          Salut Alinea,

          « Alors je vais me battre ; la mort attendra, un jour je serai si usée qu’elle n’aura pas lourd à porter. »

          Cherche pas plus loin ! smiley

          Sinon dans les moments de déprimes la suggestion de Fergus n’est pas mal, la nature fait reprendre des forces et nous montre qu’elle et le monde matérialiste sont deux mondes différents ... Surtout en ce moment les bois sont gavés de champignons de toutes sortes bon comme mauvais c’est un plaisir de les observer !


          • Nestor 8 novembre 2014 14:52

            Vers trois heures j’y vais ... Il y a encore quelques ceps ... J’ai trouvé 4 Césars avant hier elles étaient magnifiques, il y a aussi des pieds de moutons, des catalans, des chanterelles, quelques giroles et les trompettes commence à pousser par-ci par-là ! Et bientôt les petits gris dans les terres aux abords des forêts de pins comme dessous ...


          • foufouille foufouille 8 novembre 2014 14:50

            ensuite dés que tu peut, achètes une caméra espion pour l’enregistrer. une que tu pourras cacher dans un mur ou sur toi


            • marmor 8 novembre 2014 15:10

              « La mort comme seule issue ? » Elle est bonne celle là !! tu en connais une autre ? Moi pas.
              Mais avant, il y a la vie et toutes ses peines et ses joies.
              Un mec me doit 1120000 € depuis cinq ans. Je suis obligé de rebosser ; Dois-je me suicider dix fois, vu la somme ?


              • alinea alinea 8 novembre 2014 15:14

                Mais il n’est pas question de somme, mais de soustraction ! Ce qui est bien sûr c’est qu’on ne me devra jamais autant !!! du reste, on ne me doit rien, ou pas grand chose, c’est moi, qui semble-t-il, devrait !


              • cevennevive cevennevive 8 novembre 2014 16:11
                Bonjour alinea,

                Je vous adresse la dernière strophe de « la mort du loup » d’Alfred de Vigny.

                Faisons-nous partie, vous et moi, du peuple des chasseurs, du peuple des loups ou du troupeau de moutons obéissants ?

                Les loups me conviendraient. A vous aussi je pense...

                Nous ne quitterons cette terre que lorsque la nature le décidera. Vous aimez la nature, obéissez-lui, ne la forcez pas ! 

                Alors, courage ! Et bisous.


                Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,
                Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !
                Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
                C’est vous qui le savez, sublimes animaux !
                A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse
                Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
                - Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
                Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au coeur !
                Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
                A force de rester studieuse et pensive,
                Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
                Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
                Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
                Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
                Gémir, pleurer, prier est également lâche.
                Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.

                 


                • alinea alinea 8 novembre 2014 16:23

                  Je pleure beaucoup, mais les larmes cicatrise l’âme !
                  C’est parce qu’il y a la nature, les bêtes, que je me demande comment on peut se donner la mort ; si je m’oublie un peu dans le monde des hommes, en revanche, je le comprends très bien !
                  Je ne sais pas si les moutons obéissent, ils ont besoin d’un chef de troupeau ; l’homme est ainsi aussi ! pourquoi pas tous ? Peut-être parce que le chef est laid ? smiley

                  Merci cevennevive, je vous embrasse itou



                  • Aristoto Aristoto 8 novembre 2014 16:48

                    Ce qui est embêtant avec le suicide c qu’on a aucune garantie de résultat, vaut mieux une assurance dans ces cas là !


                  • Karol Karol 8 novembre 2014 18:09

                    Bonjour Alinéa,
                    Je ne peux que vous souhaitez de trouver la force et le courage d’affronter ce que l’on vous impose. En attendant de retrouver la gnac, fuyez vos ennemis et trouvez refuge chez ceux qui vous sont fidèles.


                    • alinea alinea 8 novembre 2014 18:26

                      Quand on ne se couche pas sous l’autorité, malgré son innocence, c’est qu’on a un grain Karol ! Alors, entre les leçons de morale et les « Es-tu sûre ? » je me garde bien de bouger ; sauf trois ou quatre !!
                      Quand tout sera fini, ça passe ou ça casse, c’est que j’ai été très amochée, car cette histoire clôt quatre lustres du même tonneau !!
                      Merci pour tout Karol.


                    • Bobby Bobby 8 novembre 2014 20:22

                      « Mon espoir est que le monde va changer, mon désespoir, les techniques qu’il va utiliser pour y arriver ! », c’est à peu de choses près, ce que déclare Jean François Brient dans son film « De la servitude moderne » Je vous embrasse Alinéa, C’est bien peu de chose, c’est tout ce que je possède !

                      Le véritable suicide serait d’adopter les principes foireux de l’autorité. La vie est aux antipodes !

                      J’ai regardé hier avec attention les déclaration de François Hollande qui voudrait se faire bien voir des laissés pour compte du véritable système nécrophile adopté par nos politiciens sur base d’une économie Friedmannienne imposée à tous les états de cette planète... (il reste quelques bien maigres exceptions) Le président aurait-il oublié que pour pouvoir se présenter, il a dû obligatoirement rencontrer le président de la banque de France ? voici qui éclaire ce qu’il lui reste comme marge de manœuvre.... probablement réduite à une (très petite) peau de chagrin.

                      J’aime votre courage Alinéa, dans lequel je me retrouve un peu.

                      L’homme libre

                      Je me ris des honneurs que tout le monde envie,
                      Je méprise des grands le plus charmant accueil,
                      J’évite les palais comme on fait un écueil
                      Où pour peu de sauvés mille ont perdu la vie.

                      Je fuis la cour des rois autant qu’elle est suivie,
                      Le Louvre me paraît un funeste cercueil,
                      La pompe qui le suit, une pompe de deuil
                      Où chacun va pleurant sa liberté ravie.

                      Loin de ce grand écueil, loin de ce grand tombeau,
                      En moi-même, je trouve un empire plus beau ;
                      Rois, cour, honneurs, palais, tout est en ma puissance.

                      Pouvant ce que je veux, voulant ce que je puis,
                      Je tiens tout sous la loi de mon indépendance.
                      Enfin les rois sont rois : je suis ce que je suis.



                      • alinea alinea 8 novembre 2014 20:50

                        Pouvant ce que je veux, voulant ce que je puis,
                        Je tiens tout sous la loi de mon indépendance.
                        Enfin les rois sont rois : je suis ce que je suis.

                        C’est magnifique ça ! j’aurais aimé l’écrire, puisque je le vis !

                        Il y a beaucoup à dire sur le courage ; je ne suis pas courageuse, je ne peux pas faire autrement qu’être ce que je suis ! et à un moment, on se demande si ce n’est pas la mort qui guette ! Parce que l’oppression sociale casse et n’adapte personne. Quand l’inadapté est cassé, il se laisse faire, il est mort ! même si son coeur bat, mais ce n’est plus qu’un coucou régulier et garanti..x.ans


                      • Bobby Bobby 8 novembre 2014 21:06

                        Quelle modernité ce Bonaventure !

                        Diogène, déjà, cherchait un homme, sa lampe allumée en pleine journée... ce n’est donc pas nouveau !

                        Bisou


                      • Jean Keim Jean Keim 8 novembre 2014 21:46

                        Bon ! La situation présente une issue sinon pratiquement comment peut-on aider ? 


                        • alinea alinea 8 novembre 2014 21:51

                          Avec un mot comme vous le dîtes !
                          Merci


                        • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 08:54

                          Les mots ne mettent pas de beurre dans les épinards, donnez-nous un moyen de vous contacter et chacun désireux de vous aider fera ce qu’il pourra.


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 09:52

                          Constant, Jean :
                          j’ai dit que j’allais me battre ; bon, je ne devais rien à la voisine mais la justice a tranché ; mais pour les frais du service d’aide auquel elle a fait appel, j’irai voir le juge des exécutions et rappellerai qu’on ne s’adresse au SARVI que si la personne condamnée ne paye pas volontairement la somme à la quelle il a été condamné ; or, je n’ai rien reçu du tribunal et n’ai jamais rechigné à payer, puisque la solidarité était organisée depuis le 28 décembre ; je pense donc que le SARVI n’a pas demandé les pièces preuves qu’il fallait, et que cette femme, comme elle le fait depuis presque cinq ans, abuse de son influence et continue le massacre, et son scénario.
                          Donc : je vais faire tout pour ne pas payer ces frais en plus !! c’est ma guerre !!
                          et puis, comme mes comptes sont bloqués, vous ne pouvez pas m’aider, hein Constant !!  smiley


                        • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 10:09

                          Ok alinea mais la porte reste ouverte, j’en profite pour regretter que AV ne permette pas de correspondre directement et confidentiellement comme le propose d’autres sites comme colibri par exemple, mais peut -être que mon idée sera jugée irrecevable par certains, je vous embrasse fraternellement.


                        • cevennevive cevennevive 9 novembre 2014 10:33

                          Si alinea, même si vos comptes sont bloqués, l’on peut vous aider !


                          Le bon vieux mandat existe encore, non ?

                          Si chaque intervenant sur ce fil envoyait 50 ou 100 euros, cela vous aiderait.

                          N’y a-t-il pas, dans votre entourage quelqu’un qui serait susceptible de nous donner son adresse personnelle, et qui récolterait pour vous nos oboles ?

                          Cela préserverait votre intimité et votre désir d’anonymat.

                          Ne nous empêchez pas de faire une bonne action.

                          Je viens de payer ma taxe foncière, et l’argent que j’ai envoyé sera certainement bien plus mal placé. sûrement gaspillé entre des salles polyvalentes qui ne servent à rien, des ronds-points mirobolants, des repas superfétatoires, etc...

                          L’argent n’est qu’un outil, c’est tout.

                          Re bisous.


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 10:56

                          cevennevive,
                          Je n’ai pas à payer cette somme ; il viendra bien le jour où quelqu’un dans cette engeance s’apercevra que je suis un être humain, peut-être, et fera le rapport entre moi et la loi ?
                          Ce qu’il y a, c’est que je n’ai pas d’interprète, je ne parle pas leur langue et eux pas la mienne ; c’est insensé !
                          Et je ne sais pas si je vous ai dit, qu’elle habite à nouveau ici, ma voisine !!
                          Ce n’est pas la loi qui me broie, c’est son non respect par les gens de loi !! Je ne m’attache pas à l’espoir d’un sauveur, juste l’espoir de trouver un honnête !! ou bien quelqu’un qui voit ?


                        • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 10:57

                          Absolument je partage la proposition de cennevive.


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 11:03

                          Jean, cevennevive,
                          j’espère qu’il y aura une fin, proche, parce que j’étouffe littéralement, physiquement je veux dire ; mais si toutefois je me trouvais dans une merde noire, encore plus noire - le déclic sera plus un sou pour mes bêtes !- je vous ferai signe.
                          En tout cas, merci


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 11:37

                          je le redis : fait débloquer ton compte
                          si tu as rien reçu du tribunal, c’est louche.
                          que dit ton avocat ?


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 11:45

                          Mon avocat ?
                          J’ai coupé les ponts avec cet abruti, hypocrite et incompétent !( il a parfaitement fait son boulot de défendre un coupable ! mais il a perdu ; quand à prôner mon innocence, ça !!)


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 11:50

                          Ah oui aussi : quand la somme des dommages, réunie par la solidarité, sera donnée aux huissiers qui ont commandé le blocage des comptes, il y aura au moins ça de débloqué ! Le 11 novembre ne m’arrange pas, mais bon !! je pense que d’ici quinze jours, ça ira ; et mes chiennes ont de quoi tenir, à peu près, jusque là !!!
                          ( putain !! la quantité de fautes que je fais au centimètre carré !! smiley )


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 12:21

                          un avocat commis d’office ne fait pas grand chose, sauf te représenter.
                          il faut lui macher le boulot et lui demander de changer de tribunal car si je me souviens, elle est greffière dans ce tribunal ?
                           pour la banque, les sommes bloquées sont celle supérieur au RSA (RMI).


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 12:30

                          Il était pas commis d’office celui-là, il m’a coûté un bras !!!
                          pour les sommes, non, au bout de quinze jours, ils laissent l’usage de ce qui dépasse la somme demandée !! il y aura quelque chose quand les dommages seront payés !!!


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 13:25

                          tu as pas obtenu d’aide juridictionnelle ?
                          cherche sur internet, la banque doit te laisser de quoi manger, l’huissier doit respecter la loi.


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 13:26
                          Montant des sommes saisies

                          Les sommes saisies correspondent au montant que vous devez au créancier (auxquelles s’ajoutent les frais d’huissier), sauf si le solde du ou des comptes saisis ne permet pas un paiement intégral. Si le solde de tous vos comptes saisis est négatif, aucune somme ne peut être saisie.

                          Il n’est pas possible de saisir l’intégralité des sommes disponibles sur vos comptes, même si le montant dû leur est supérieur. Vous bénéficiez ainsi d’un solde bancaire insaisissable.

                          Par ailleurs, certaines sommes sont insaisissables (minima sociaux, prestations familiales, remboursement des frais médicaux, notamment). Vous pouvez donc en disposer, dans la limite de leurs montants et sur justification à la banque de l’origine de ces sommes dans les 15 jours.


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 13:39

                          D’après ce que j’ai compris, au bout de quinze jours j’aurai droit à ce qui dépasse ; je te l’ai dit ; donc il dépassera quelque chose quand les chèques solidaires auront été versés ; vu au train où ça va, je ne sais pas quand !! mais je passerai l’hiver, quitte à piquer des assiettes amies !


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 13:43

                          mon texte vient d’ici
                          http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1850.xhtml
                          de nombreux huissiers ne respectent pas la loi.


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 13:47

                          http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1437.xhtml
                          il doit te laisser 509€
                          écrit à ta banque


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 13:57

                          Absolument, c’est ce que je lis ! mais mes comptes sont indisponibles pendant quinze jours ; mes assureurs, mes impôts, mon dentiste attendront !! mais cette somme ne suffira pas pour les payer ! smiley




                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 14:28

                          « Le condamné ne vous a pas réglé volontairement les sommes qui vous ont été accordées par le tribunal. »
                          «  - Si ce montant est inférieur ou égal à 1000 €,vous serez intégralement payé ;

                           - Si ce montant est supérieur à 1000 €, vous recevrez une avance sur le montant à percevoir d’un minimum de 1000 € et d’un maximum de 3000 €. »
                          donc la, elle est en tord. prend un avocat et explique bien ou elle travaille.


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 14:30

                          ce qui change rien pour ta banque


                        • alinea alinea 9 novembre 2014 15:17

                          Traumatisée, les avocats font désormais partie d’une caste à éviter !!


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 15:34

                          si tu es pas avocat, tu auras du mal. faut pas devenir avocaraciste.
                          le juge appréciera peu. un avocat parlera à ta place sans s’énerver, lui.
                          il a une robe et on voit pas ses fringues.
                          en plus, c’est gratuit quand est pauvre.
                          par contre faudra lui macher le boulot. tout bien lui expliquer.
                          c’est toi qui voit.


                        • foufouille foufouille 9 novembre 2014 15:35

                          perso je me tirerai ou la tuerai


                        • filo... 9 novembre 2014 01:02

                          Le suicide est souvent le résultat d’une pensée circulaire qui prend le chemin d’une spirale descendante.
                          C’est aussi un geste égoïste car il fragilise les proches qui restent derrière nous à un tel point qu’ensuite le suicide se perpétue.

                          Mais tout compte fait dans une autre vie je referais la même chose ; j’utiliserais mon capital vie jusqu’au bout !

                           
                           


                          • alinea alinea 9 novembre 2014 10:57

                            Merci De Rivas.


                          • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 09:37

                            La vie est omniprésente, elle s’accroche partout tel un arbre qui parvient à pousser entre les pierres d’une ruine, le suicide d’un être humain est simplement le constat de notre incapacité à être solidaire, notre humanité ne devrait-elle pas nous donner envie de vivre et de n’accepter la mort que quand elle est naturellement là ?


                            • Passante Passante 9 novembre 2014 09:55

                              côté pratique, j’émerge, depuis peu.


                              avant, la persécution, seul réel peut-être, avait fait son oeuvre, des décennies, coriaces, voraces.
                              je vois l’argent là, des miettes, qu’importe, 
                              il passe, mais c’est chose à jamais étrange.

                              je ne sais pas ce que c’est qu’une banque, c’est pour les grands, et les morts.
                              je ne saurais jamais, tant mieux.

                              mais là c’est un peu plus drôle, 
                              à partir du moment où vraiment on s’en fout, du rien de rien de rien, qu’ils sont tous morts, 
                              bon, la persécution désespère, elle s’absurde peut-être, elle renonce, ça revient tout seul.
                              quant tout ce qu’il y a à regretter, on en a si bien fait le tour 
                              qu’on en arrive à cette acrobatie de pouvoir même regretter... en avant ! 
                              alors ça reprend.

                              le jour, j’en croise de toutes les couleurs, mais le même.
                              depuis celui qui survit de justesse son repas du jour, 
                              jusqu’aux palaces des millionnaires où je me promène dans la même lumière, 
                              comme en défi à tout l’aveuglement, 
                              & nul des deux ne se doute de l’autre, 
                              moi, le pion, la pute, le silencieux.

                              j’en vois d’autres, encore, qui déboursent des sommes impayables sur des riens, 
                              une balustrade, de la coke, des bouteilles, une robe, un noeud-pap, morts.

                              puis plus lucide, je regarde dedans, qu’est-ce qui me tient ? un espoir ? 
                              non, attention, même plus, piège à con, laisser venir.
                              mais le pire alors ? 
                              ah mais pas du tout, c’est là que le futé doit bien s’éveiller :
                              le pire est toujours, partout, autour, bien des formes...
                              le meilleur toujours à côté, d’autres formes, parfois les mêmes.

                              tout va donc dépendre de moi, de combien j’aime ma douleur ou pas, 
                              de how much je me fouette ou pas.
                              la même main, le même oeil, le même bras, la même oreille.

                              l’ennui, c’est que là y’a deux muscles attention :
                              l’un facile, énergique, fier, il frappe, il me frappe, il sait y faire, on lui appris depuis si longtemps ; 
                              en plus, il sait combiner, les suites de coups c’est pas un coup, ça fait orchestre !

                              et l’autre muscle, bien plus petit, un autre mouvement, beaucoup plus doux, subtil, plus puissant, 
                              le poète, 
                              lui ne gagne pas la partie dans tous les cas, il est d’emblée le toujours-gagnant, 
                              il refuse même la langue, en amont de la logique du premier grand muscle qui frappe 
                              et fabrique de toute pièce le cadre, le récit, détaillé, enchaîné surtout, d’un malheur même réel.

                              le poète décide, bon, j’ai le sourire ? dedans, dehors quelque part, un brin ?
                              voilà le sol - tout le reste lutte avec.
                              le second lui a le vertige, toujours, ce con, il se soucie des mélanges, 
                              comment combiner à noircir, en complet, tout l’horizon, 
                              comme l’enfant soucieux d’obscurcir toute l’a page, 
                              c’est comme ça kill faulx ? non ?

                              non.

                              en vous lisant, et les commentaires, bon...
                              y’a donc oui, un problème réel.
                              moi j’ai pas, sinon, j’y serais quoi...
                              comme si y’avait beaucoup d’ailleurs réels...
                              mais même là j’hésiterai, avant.
                              pourquoi ?
                              parce que même si huissiers et copains, le problème n’est pas là.
                              je sais insultes, protestations etc., minute, minute...

                              en vous lisant, j’ai choisi ce texte, cette auteure, pourquoi ?
                              ici la vie ! 
                              tout le monde le sait, tout le monde est venu lire, ici, pour cela, d’abord...
                              et elle le sait.........

                              alinea la vie, dont je ne sais ni le nom 
                              et si peu, 
                              mais si peut aussi, celle-là.

                              alors elle dit quoi ?
                              le sublime mélange, sa grande spécialité, pas de concurrence là, tous écrasés.

                              donc la poésie est là, mais détournée, 
                              une somme de petits riens, de réelles misères indéniables, de tous horizons 
                              se sont rassemblées pour faire tout, un récit, une logique, une équation ; 
                              tu m’étonnes qu’alors seulement le mot « issue » vienne couronner ce déroulement, 
                              qu’elle serait dedans ! dans sa vie, dans cette vie, 
                              que voilà c’est ça ton récit d’aujourd’hui rien que ça toi... 
                              et si tu protestes, eh bien on va te relier tout ça à plein plein de souvenirs 
                              pour que ça tienne, 
                              et tu bouges plus, compris ?

                              alors bon, pas le genre à se laisser ligotter, 
                              même si grande auto-ligotteuse avec l’ennemi parfois, sommeil ? lassitude ? 
                              bref donc, elle bouge... mais non ! je veux la sortie, faut crever ?

                              et la sortie qu’elle cherche n’était que... sortie de la légende.

                              mais comme entre temps elle est capable de faire d’une sérieuse souris une remarquable montagne 
                              (le grand muscle, le premier) et qu’en plus cette énergie, bon...

                              donc ça tourne en rond, elle y revient, y repense, pourtant elle était là pour l’écrire, 
                              ni dans la situation, difficile, mais désormais établie, reçue, 
                              ni même dans les souvenirs qui reviennent, 
                              pleurer sur soi qui ne le fait, qui d’humain ?

                              donc elle fait, c’est aussi une oeuvre, un choix, un travail.
                              elle a endormi la poète pour un temps, sinon détournée, 
                              et elle se consacre à cette lamentation, justifiée, un travail.
                              la légende.

                              tout y passe, tout le décor, toute l’histoire ancienne, des visages, hier, avant même, 
                              puis tout de suite, demain, le cercle.

                              dans tout cela millions de bribes du paradis pur !!! 
                              combiné savamment sous l’horizon de ? l’enfer...

                              elle est fidèle, elle ne trahirait pas cela ?
                              j’ai pas honte de lui écrie, seulement parce que je reviens de pire.

                              le matin, une avalanche de bad news peut-être, des ruminations à la pelle, que sais-je, 
                              puis rien, une bêtise, un papillon, un oiseau qui dit encore une connerie.
                              ici alors, comme pour le muscle, deux : 
                              l’adulte sérieux, sourcils froncés... mais le réel voyons, les réalités ! 
                              ton récit, ta légende ! broie ton noir, et sans sucre avale... 
                              tu penses non ?

                              à côté, alinea l’enfant, même pas jeune, bien pire, genre 3 ans, 7 ans, celle qui s’en fout quoi, total,
                              mais vraiment, qui regarde même pas l’autre, qui comprendrait pas, pourquoi qu’elle rit pas, tout ça.
                              qui a toujours été là, quand on lui tend un siège en paille à la cuisine, timide, mais là.

                              à chaque fois que je vais tuer l’enfant, quel que soit le récit, le malheur est assuré, je me suis trahie.
                              l’enfant mangera, 
                              le même chien sera beau, le même cheval aussi, 
                              on ne s’assermente pas aux animaux, ils pigent pas le temps, 
                              on dit demain sans savoir, pour soi.

                              on n’en perds pas une goutte de cette liberté hors du mythe en cours, du malheur de tout ça, 
                              il y a les élements : feu, laine, eau, thé, etc. 
                              ça suffit pour l’immensité.

                              une fois que ça suffit, plus rien, rien ne manque, 
                              et alors, comme on s’en fout vraiment de la légende déferlante du réel qui insiste, il se dissipe, 
                              il change de stratégie, le fric se met à débarquer, 
                              il change de stratégie, tu veux pas essayer d’y croire un peu à moi ? 
                              ptêt que si tu rattaches un peu, allez sérieux, à nouveau, on aura mal ?

                              moui, mais non, pas trop.

                              le paradis est si proche de l’enfer qu’il faut bien mesurer ses mouvements, 
                              question de vie ou de mort.
                              question d’issue justement.

                              oui, la mort est bien la seule issue alinea, la mort à un récit ; 
                              non pas qu’il ne soit réel, mais putain qu’est-ce qui est réel ? 
                              mais simplement que tous les récits sont possibles et que, elle, fait partie des « à la plume », 
                              elle écrit, elle est cri, 
                              depuis toujours, et pour longtemps.

                              alors il s’agit pas de crever mais d’être : infidèle ;
                              dernier obstacle : j’ai su être fidèle au choix, et infidèles aux pires.
                              mais quand je m’asseois, fatiguée, avec les pires, 
                              comment être infidèle à moi-même ?

                              demandez à l’enfant.

                              • alinea alinea 10 novembre 2014 01:24

                                Je voulais vous dire... votre prose est comme une berceuse, et là, à cet instant de nuit avancée, fatigue, éblouissement, j’ai le sentiment qu’il faut... que je vous demande pardon...


                              • alinea alinea 9 novembre 2014 10:36

                                L’argent est là, qui se voit, qui peut se dire, cette part de réel concret, ce non commun qui déchire la plupart lors de séparation, la matérialité sur quoi se focalisent les vieilles plaies, après la mort d’un parent ; l’enfant aussi peut être le point concret du chantage quand certains se divorcent.
                                Ce n’est pas tant ça que l’obligation faite d’être ramener de force dans ce monde, ce monde qui a nié l’autre et veut le détruire ; plus qu’un rapport de force, un pouvoir qui n’a que l’argent comme arme visible.Qui est le seul lieu d’une aide possible. Le contraire d’un symbole, un plomb qui tire vers le fond. L’âme a été déchirée par bien d’autres prouesses, une volonté, abjecte, qui m’y pousse, m’y contraint : l’argent ? il n’est ma valeur ni de fait ni d’idée, et c’est pourquoi.
                                Juste un véhicule obligé, m’en priver pour me contraindre à une marginalité doublement douloureuse, non pas privée de quoi que ce soit, en moi, mais en chaîne, tous les regards se liguent et toutes les paroles, pour m’empêcher, me réduire.
                                C’est insidieux, l’anéantie coupable puisque ce fut décidé. Pas un hasard, moi qui fus toujours les mains ouvertes pour donner !
                                Pas un hasard, moi qui fus toujours à côté, prenant soin de filer discrète pour avoir mon espace ; on est venu m’y déloger, le salir, le dégommer.


                                • Passante Passante 9 novembre 2014 13:14

                                  il y a deux parts dans ce que vous dites alinea.

                                  la part qui raisonne, plus ou moins juste, souvent sur des faits sans doute.
                                  la part qui résonne, où se mêlent inquiétudes, affects, souvenirs, dépréciations, etc.
                                  cette résonnance est par exemple lisible dans cette phrase de vous :

                                  « en moi, mais en chaîne, tous les regards se liguent et toutes les paroles, pour m’empêcher, me réduire.C’est insidieux, l’anéantie coupable puisque ce fut décidé. Pas un hasard... »

                                  là j’entends la réduction, mais je lis bien aussi ailleurs que si elle vient de l’extérieur, vous y oeuvrez, aucun doute, du seul fait d’entrer dans ce texte vous êtes déjà réduite ; je ne lâche pas mon axe de réponse ancien à cette histoire où je vous suis, en parallèle.

                                  dans « l’anéantie coupable puisque ce fut décidé », dites-vous, n’y a-t-il pas à la fois un compte-rendu réel, bien réel, justice et bataclan, mais déjà tout le matos nécessaire à une exagération légèrement délirante s’il le faut, si ça chante, sur cette culpabilité, réelle ou pas ?
                                  « ce fut décidé », oui, le réel, décision de justice ; mais allons donc, en parallèle, ça résonne terriblement, on peut y obéir ailleurs, autrement, une injonction...
                                  « pas un hasard » devient déjà presque inquiétant, une écriture donc, mais où ce texte, d’où, de qui ? pourquoi ?
                                  et déjà le début « en moi », « regards et paroles ligués », 
                                  quand les regards se liguent, oui persécution, mais cette bête n’est pas un insecte, gros mammifère là, un peu plus qu’un cheval, un rhinocéros ferait parfois figure de soldat de plomb, passons ; tout commence par « en moi », vous décidez. vous.

                                  donc non.

                                  rendre à César / rendre à Alinea.

                                • alinea alinea 9 novembre 2014 13:31

                                  C’est là le problème ! la faille préexistante que je colmatais par ma « marginalité », incapable de me soumettre à ce qu’il aurait fallu se soumettre pour « être comme tout le monde et qu’on me fiche la paix », a été fouillée, violée, et j’ai bien conscience qu’elle était antérieure ; c’est bien le pourquoi de l’incompréhension générale ; je ne parle pas des marques d’affection, la solidarité, tout ça ; personne ne comprend cet effondrement ! mauvaises bases, mauvaises fondations très certainement !
                                  Et sache, Passante, que dans tout ça, j’ai bien conscience, avec ma tête, avec mon coeur, du relatif comparé à d’autres situations actuelles ; en revanche, à un niveau plus philosophique, la destruction du différent n’est pas sans intérêt ; et le différent, par définition, est seul ; donc la meute contre la solitude laisse rarement indemne !


                                • Passante Passante 9 novembre 2014 13:46

                                  fouillée, violée ? mais tout est intact.

                                  tout dépend du terrain où la soumission, le terrain...
                                  dont la plus grande part demeure inaccessible, là où vraiment ça se joue.
                                  pas d’effondrement sinon donc sur un certain sol, partiel, très.
                                  ne remettez pas en cause les fondations,
                                  on sent que vous parlez à la fois du réel actuel, pourquoi pas,
                                  mais que vous cherchez à approfondir sur des convictions plus lointaines,
                                  et là, comment justifier cet approfondissement ?
                                  aucune différence n’est détruite !
                                  rien n’est détruit que dans la ressemblance,
                                  là précisément où brillent si bien toutes les pièces de monnaie que 
                                  la ressemblance est absolue, oui,
                                  or.. ?

                                  la différence n’est pas monnayable pour être touchée même.

                                • alinea alinea 9 novembre 2014 13:53

                                  Non, aucune différence n’est détruite, c’est, parce que la vie est organique avant tout, l’énergie, la motivation qui se sont fait la malle !
                                  Mais tu as raison, aucune raison valable pour parler de tout ça ; j’ai un peu l’habitude de pleurer sur moi-même, avant de reprendre pied et aller voir ailleurs ; mais là, c’est long et, dans l’incapacité de combattre « d’homme à homme », je panique, je flanche, je me plains.
                                  Quoi ? Un moment de vie !


                                • alinea alinea 9 novembre 2014 18:33

                                  Sans importance, insignifiante, ce doit être, puisque c’est l’avis de tous ; tous, sans exception !!
                                  Donc allons-y gaiement des injustices puisque cela n’a aucune espèce d’importance ; faisons notre boulot, et quel qu’il soit, n’importe comment parce que cela n’a aucune importance, et il est bien clair que le consensus est : si quelqu’un en souffre c’est que c’est un faible, un fragile, que donc, hein, c’est lui, pas les autres !
                                  Alors oui c’est moi, et je l’ai dit et je le sais ; je me demande quand même si je suis si gênante avec mes bobos, que personne, ne comprend, - et c’est vrai de vrai-, et si j’imagine que je ne suis pas la seule, c’est, alors, un immense orgueil, putain un ego en béton.
                                  La première chose que j’ai pensé quand le flic était prêt à me tabasser, c’est aux mecs accusés de viol. Si on me fait du mal, c’est de ma faute, ne serait-ce que parce que j’étais là au mauvais moment, au mauvais endroit, pas la bonne personne. J’ai pensé ainsi toute ma vie, avec mes responsabilités... mais c’était tellement trop dur que j’ai cru pouvoir imaginer qu’il y avait un autre acteur en scène.
                                  Ah, ; solitude ennemie quand quelque chose t’a échappé


                                • alinea alinea 9 novembre 2014 11:10

                                  À tous,
                                  le but de ce texte n’était pas la quête d’un apitoiement ni une demande d’aide ; je saurais faire plus simple en cas de nécessité ; c’est juste qu’un tableau se montre et se voit, une musique s’offre et s’entend, un texte est fait pour être lu ; comme finir une boucle ; si je n’avais pas Agoravox, il serait resté dans mes tiroirs ; donc c’est peut-être un abus, de vous l’avoir donné !


                                  • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 11:30

                                    Non ! Il est dans votre nature de partager ainsi, aussi continuez de nous offrir ce que votre plume vous suggère.

                                    Dans tout conflit il n’y a que des points de vue différents.

                                    • tf1Groupie 9 novembre 2014 11:35

                                      Alinea,

                                      Un texte touchant, même si un peu long.

                                      Que dire pour vous réchauffer ?

                                      Que c’est bien d’être capable de vous exprimer sur un sujet aussi délicat et personnel.

                                      Que vous êtes à l’évidence une personne généreuse et que si toutes les personnes généreuses se suicidaient sous le coup d’un épuisement moral, ceux qui restent seraient bien mal lotis.


                                      • alinea alinea 9 novembre 2014 11:39

                                        Pour me réchauffer ?
                                        Votre venue tf1, et votre texte ! alors, merci


                                      • Xenozoid 9 novembre 2014 12:35

                                        vous vous sentez triste et déprimer ? Êtes-vous anxieux ?
                                        inquiets pour l’avenir , avec un sentiment d’isolement et de solitude
                                        vous souffrez peut-être du capitalisme
                                        les symptomes peuvent inclure :
                                        sans-abri , chômage , pauvreté, la faim , le sentiment d’impuissance ,peur ,apathie , ennui , désintégration culturelle , perte d’identité , profondément conscient , perte de liberté d’expression , incarcération , pensées suicidaires ou révolutionnaires , mort.....
                                        ok j’exagère si tu lis l’anglais j’ai un truc pour toi
                                        http://libcom.org/files/CS&MH_Libcom.pdf
                                        vivre pour se battre un autre jour,bonne journée a toi Alinéa et bon courage pour la suite


                                        • alinea alinea 9 novembre 2014 14:46

                                          Je souffre de la dictature, de la mesquinerie, de la maladie mentale ; je sais que d’autres ont souffert bien plus, à en mourir, d’autres dictatures !
                                          C’est pourquoi j’essaie ici, et dans ce que j’ai écrit ailleurs, d’en donner des formes, de l’intérieur... mais je me sens encore handicapée dans cette expression large et ,oui,dramatique, par la grandeur de mes ressentis compréhensifs, face à d’autres beaucoup plus reconnaissables par leur exemplarité.
                                          À partir de là, il me faut écrire une pièce de théâtre, un roman, car, ne nous y trompons pas, les littérateurs n’ont jamais vécu à fond ce qu’ils décrivent, mais l’ont ressenti de l’intérieur, à cause d’une sensibilité maladive qui leur fait percevoir l’horreur alors qu’ils n’en n’ont vécu qu’un bout.
                                          Je crois que j’aimerai mieux m’en sortir en écrivant autre chose, dont j’ai idée et clés, déjà !!


                                        • Xenozoid 9 novembre 2014 15:06

                                          oui, tout est dans le(s) detail(s),la video a la fin, de mon commentaire précédent en était un.....la rage et la peur ne font pas avancé,je connais,les dompter avec l’écriture(pour toi), oui ....


                                        • Yohan Yohan 9 novembre 2014 14:01

                                          Le méchant, le roublard aura toujours raison face à la justice complaisante de ce pays. Quand je vois un bon western avec Eastwood, je me dis que c’était le bon temps, la loi à l’ouest du pécos, c’est de la bonne justice....


                                          • alinea alinea 9 novembre 2014 14:14

                                            C’est pathologique, pour l’accusée et l’accusatrice !! Une complémentarité , si j’osais !! smiley


                                          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 novembre 2014 14:26

                                            Bonjour,

                                            Depuis toujours je crois (je ne prétends pas savoir tant il est vrai qu’il ne faut jamais dire « fontaine, je ne boirai pas de ton eau ») que l’idée du suicide m’est complètement étrangère.

                                            Adolescent j’ai, en effet, signé un pacte moral avec la vie qui se résume à deux mots : « Oui. Merci. »
                                            Autrement dit, j’ai décidé que quoi qu’il arrive, je prendrai, j’accepterai et je serai reconnaissant de la moindre « puissance » qui me sera laissée, serait-elle seulement celle de contempler (la beauté des choses) ou de penser (l’effarante simplicité dans la complexité de ce monde).

                                            Je comprends bien que ce n’est pas une conclusion à laquelle je serais venu en toute logique mais bien plutôt l’expression d’un système de valeurs dont j’ai hérité qui place la vie à un niveau tel que la question de la souffrance et du repos ne se pose pas.

                                            J’ai donc chevillée au corps l’idée que la vie vaut que l’on endure tout et il n’y a pas ici de limite a priori.

                                            J’imagine que tout cela paraît gentiment idéal et je ne m’illusionne pas. Ayant appris, avec Pascal, que la raison est la dupe du coeur, je sais que quand ce dernier est lourd, il peut changer les convictions à l’insu de notre plein gré.

                                            De fait, il me souvient qu’étant enseignant débutant dans un collège infernal, il m’était arrivé de me coucher en pensant que si le poêle non loin duquel je dormais venait à dysfonctionner, eh bien, cela serait soulagement tant j’avais la hantise de revenir tenir ma place dans cette arène qu’était alors ma classe (j’avais remplaçé au pied levé un enseignant chevronné parti en thérapie du « cri primal » tellement il n’en pouvait plus smiley).

                                            Etant devenu depuis un psychologue théoriste (je théorise tellement que ça en terrorise certains smiley), j’ai conçu une théorie du suicide d’une simplicité biblique que la très belle citation de Bonaventure de Foucroy (voir plus haut le post de Bobby) illustre parfaitement.

                                            Je travaille en effet une psychologie synthétique dont la notion d’habitude que chacun connaît parfaitement constitue l’alpha et l’omega en tant qu’il s’agit présiment d’une structure de contrôle.

                                            L’hypothèse est, en effet, que nous sommes tous des êtres naturellement (congénitalement) en quête de « toute puissance » (total control) qui avons fatalement à connaître des frustrations dans le cours de l’accomplissement de nos volontés, désirs, intentions, etc. et selon la trajectoire de réussites et d’échecs qui est la nôtre, nous sommes enclins à persévérer ou à renoncer et, quoi qu’il en soit, à faire une évaluation constante du pouvoir (contrôle) qui est le nôtre.

                                            Quand des pans entiers de nos vies s’effondrent et qu’il nous semble que notre pouvoir (contrôle) se réduit à peau de chagrin, que nous sommes ballotés par la vie comme un fétu de paille, nous souffrons mais nous ne songeons pas au suicide tant que nous voyons une issue à notre situation.

                                            Par contre, lorsqu’il nous semble qu’il n’y a plus d’issue, que notre malheur est à jamais indépassable, ou que les épreuves qui restent à franchir sont au-dessus de nos forces, c’est alors que l’idée du suicide nous paraît une solution tentante.

                                            La logique de cela est, encore une fois, d’une simplicité biblique : si tant est que le suprême privilège en cette vie est d’être en plein et entier contrôle de soi et de sa vie, la suprême déchéance n’est-elle pas d’en être privé ? Comment l’esprit malheureux qui vit la tourmente désespérante de l’impasse absolue ne serait-il pas tenté par cette belle revanche sur le mauvais sort qui consisterait à l’éteindre comme on éteint la télé quand passe un film d’horreur ?

                                            Faire taire définitivement le vacarme d’un monde brutal qui vous dévaste et vous torture, ne serait-ce pas le pouvoir ultime de l’humain ?

                                            Je crois qu’il y a là une tentation diffcilement résistible étant donné que, précisément, c’est le pouvoir (encore et toujours lui) que nous voulons et que nous ne cessons de poursuivre en chacun de nos actes sans même le savoiir.

                                            Le suicide est donc une tentative ultime de prise de contrôle sur une vie dans laquelle nous désespérons de contrôler quoi que ce soit.

                                            Le suicide, je crois, s’explique ainsi.
                                            Il pourrait donc presque sembler logique,
                                            sauf qu’il ne l’est pas du tout étant donné que la logique du désespoir est fondamentalement vicieuse, par nature, de sorte qu’on ne devrait jamais s’y abandonner.

                                            En effet, le pire n’est jamais sûr.
                                            Croire qu’il l’est, voilà l’erreur qui se fait ensuite prophétie individuelle auto-réalisatrice, un « cercle vicieux » par excellence qui transforme nos peurs en réalité.
                                            Mais comment résister à la « douce certitude du pire » qui, par anticipation, par l’imagination, nous permet de couper les chaînes des boulets qui font de nos vies un enfer, ce qui nous place dans un complet détachement qui, paradoxalement, vient refermer le piège.

                                            En effet, c’est à la décision d’en finir avec la vie que nous attribuons fallacieusement l’étrange quiétude qui vient alors quand en vérité c’est la simple rupture de tous les liens qui nous étranglaient qui produit le soulagement espéré.

                                            Ceci m’amène à postuler que, dans une perspective de salut public, (je déteste le mot santé tant il a été corrompu par le système dit de santé qui n’est que le système de la maladie), une aide précieuse aux candidats au suicide pourrait venir sous la forme d’une sorte de « légion humanitaire » (par analogie avec la légion étrangère) dans laquelle ils pourraient s’engager, plus exactement s’abandonner, car coupant intégralement avec la vie « mondaine », ils seraient « pris en charge » par cette institution pour se consacrer entièrement, corps et âme, à aider les humains comme le font encore spontanément nombre de religieux.

                                            Bien sûr, cette légion serait laïque donc parfaitement accueillante pour toutes les convictions religieuses. L’important serait qu’elle existe, qu’elle soit connue de tous et que chacun sache qu’à tout moment il lui est possible « d’en finir » avec son insupportable vie (qu’elle soit, pour quelque raison que ce soit, ratée, déchue ou perdue) pour en commencer une nouvelle avec la certitude d’un contrôle absolu puisque tout serait réglé comme à l’armée ou dans une insitution religieuse.

                                            Le renoncement à soi des personnes religieuses (qui ne sont pas portées au suicide puisqu’ayant renoncé à la quête du contrôle pour s’abandonner à la volonté divine) devrait, à mon sens, être rendu accessible au commun des mortels.

                                            Je pense que laïcs et religieux pourraient parfaitement s’accorder sur un tel projet étant donné que rien ne vous rapproche davantage de la transcendance que le souci du prochain.

                                            La question ouverte que je vois se profiler étant de savoir sur quel degré le curseur des satisfactions personnelles et autres petits plaisirs devrait être fixé au sein d’une telle instituion.

                                            Les règles de la vie monacale sont terribles pour le commun des mortels. Quand on renonce à tout, à sa propre vie, ce n’est pas vraiment un problème, mais pour autant, les renonçants de la légion humanitaire devraient-ils se voir imposer cette sorte de purgatoire ? Pour ma part, je verrais bien que cela se fasse dans un contexte de radicale démocratie mais j’avoue n’avoir aucune idée de ce qui pourrait émerger de ce cadre.

                                            Je n’ai jamais poussé ma réflexion si loin, je l’avoue. Je pense à cela juste à l’instant parce que je me suis lancé dans l’écriture de ce post. Comme il me semble avoir fait, aussi maladroitement que ce soit, le tour de ce que j’avais à dire, je vais m’en tenir là pour aujourd’hui et si cette idée paraît avoir quelqu’intérêt, il sera toujours temps d’y revenir.


                                            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 novembre 2014 14:32

                                              errata  : cela serait UN soulagement ; je travaille en effet A une psychologie synthétique ; il s’agit PRECISEMENT d’une structure de contrôle.


                                            • alinea alinea 9 novembre 2014 15:16

                                              La seule difficulté que je vois pour cette belle idée, c’est que nous savons tous que les candidats aux « tentatives » de suicides, ne sont pas les mêmes que les suicidés, qui ne se ratent pas ; et cette pulsion, au moins pour ceux et ce que je connais , cette pulsion, donc, est, comment dire, irrépressible, immédiate. Un scénario qui se resserre, se comprime, c’est pourquoi je pense à l’ego qui coince totalement le passage. Je pense qu’avant, on ne le sait pas ; tous les suicidés que je connais n’en avaient jamais fait de tentative.
                                              Il n’y a que les psys, à supposer qu’ils le sentent, qui pourraient, au moins pour leurs clients, ouvrir cette perspective !
                                              Ce que je vois, pour en revenir à mon histoire, c’est que la peur s’instille sans préavis et que celle-ci, inconnue jusqu’alors, mine.
                                              Nous sommes susceptibles de vivre des « causes de névroses » à n’importe quel âge ; il suffit que l’inconnu nous tombe dessus et nous laisse sans défense.
                                              Quand il n’y a pas le langage ou, surtout, la capacité de distance que nous donne le mental, c’est la névrose, ou la psychose assurée.
                                              Je vis des états paranoïdes inimaginables il y a peu ! et c’est physique, pas du tout une histoire qu’on se raconte. Je comprends la fabrication d’une névrose, je la vis de l’intérieur, ou par l’extérieur- et il y a là quelque chose de terrorisant !
                                              Il faut dire que j’étais vierge comme un jeune enfant, face à ce qui m’est tombé dessus. J’en parle, parce qu’il est bien évident que je ne suis pas la seule à qui cela arrive, mais, à ma connaissance, personne ne l’a jamais décrit de l’intérieur !
                                              Je connais la sidération et la perte du langage, je connais les douleurs comparables à celles d’une péritonite aiguë ( que j’ai connue) , je connais les jambes qui tremblent et nous font chanceler.
                                              J’ai connu la peur, oui, désormais atténuée, comme s’atténue les chocs après que la névrose infantile s’est installée.
                                              Donc, mon cas n’est pas exemplaire du suicide ; parce que, comme vous, j’ai fait un pacte avec la vie.
                                              Je dois dire qu’une autre peur s’ajoutait, celle de péter un plomb, de dire ou faire ce qu’il ne faut vraiment pas, et d’être embarquée en HP ou en taule ! Et toute mon énergie tendait à éviter une crise, en public ; chez moi, je me lâchais, pour m’alléger !!
                                              Un surmoi costaud, c’est utile, très, dans ces moments là !


                                            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 novembre 2014 16:22

                                              Bonsoir Alinéa,
                                              Je ne vais pas chercher à défendre mon idée mais disons que la différence entre le suicidaire déterminé et celui qui n’est que dans l’appel au secours n’impacte pas vraiment ma proposition ou seulement marginalement au sens où seul le « décidé » sera en mesure de considérer « mourir à » sa vie actuelle quand celui qui appelle au secours croit encore qu’il peut s’en sortir si on l’aide et sera donc peu désireux de « mourir vivant » en renonçant à lui même pour une vie au service des autres, donc une vie de charité (peu importera alors qu’elle soit vécue comme laïque ou chrétienne, d’une certaine manière, elle sera christique).


                                            • alinea alinea 9 novembre 2014 17:23

                                              Oui, c’est vrai et j’ai bien compris ; moi je parlais d’un « timing » !!


                                            • tf1Groupie 9 novembre 2014 14:46

                                              J’ai personnellement souvent été confronté à la justice française.

                                              Parfois la justice m’a donné raison pour de bonnes raisons, parfois elle m’a donné raison pour de mauvaises raisons, parfois elle m’a donné tord pour de mauvaises raisons, et là ça été difficile, très difficile à accepter. Pas pour les Euros ou les Francs mais pour l’Injustice que c’est.

                                              La justice française est médiocre, je l’ai constaté et on me l’a confirmé.
                                              Les juges français sont souvent des personnes de peu d’envergure, bouffis de leur pouvoir et jugeant dans la précipitation sans réelle connaissance du dossier.
                                              Une fois le greffe du tribunal a reconnu (j’aurais du l’enregistrer) qu’il n’avait aucune preuve que l’avocat de mon adversaire était un vrai avocat ! Aucune excuse néanmoins, faut pas déconner.

                                              Mais c’est quand même mieux que pas de justice du tout.

                                              Quand vous aurez surmonté la difficulté Alinea, vous aurez gardé vos valeurs et vous parlerez de tout ça avec une maturité nouvelle ; mais bien sûr ça prend du temps et de l’énergie.


                                              • tf1Groupie 9 novembre 2014 16:11

                                                @ Oncle Archibald,

                                                D’accord qu’ils n’ont pas les moyens de juger proprement, je suis content que vous en fassiez témoignage ... mais ça excuse d’autant moins le mépris avec lequel certains juges traitent les justiciables.

                                                A chaque fois que je me suis présenté en personne c’est tout juste si le juge me laissait en placer une, avec ce petit geste de la main qui veut dire « passons ».
                                                Et ils avaient plus de considération pour l’avocat, un professionnel, que pour le justiciable non professionnel.

                                                Ce qui montre qu’ils ont pris ce travers de déconsidérer les personnes auxquelles ils sont censés rendre justice.
                                                Si l’arbitraire est de mise, qu’ils le disent plutôt que se soulager sur le citoyen.


                                              • joletaxi 9 novembre 2014 17:06

                                                de mon expérience, j’ai rencontré de tout

                                                Dans une affaire financière très compliquée, qui était ensouffrance depuis des années, un juge posait des questions très pointues, et de voir les avocats empêtrés dans leur dossier auquel ils ne comprenaient rien, incapables d’articuler quoi que ce soit.
                                                Le jugement rendu a été un modèle du genre, et comme après l’audience ,je me permettais de féliciter le juge, celui-ci me répondit qu’il ne lui appartenait pas d’émettre un avis sur une chose jugée.
                                                Comme quoi, il y a là aussi des gens de qualité.
                                                Mais c’est vrai que les juges n’ont ni le temps d’examiner le tas de dossier sur leur bureau chaque jour, et que en plus, cela doit être épouvantablement éreintant de devoir chaque fois revenir sur ces petites misères du monde ;
                                                en plus, à force d’être mis au propre comme au figuré sur un piedestal , cela finit par vous déstabiliser.
                                                Et comme en plus, cela conduit à devenir prétentieux, ils finissent par perdre contact avec la société, ce qui les conduit à s’opposer à toute réforme.

                                                Au fait, appeler cela justice conduit au malentendu, disons plutôt régulateur de conflits


                                              • alinea alinea 9 novembre 2014 17:16

                                                C’est absolument ça tf1 ; cette ignorance mâtinée d’arrogance, qui fait du monde deux clans, les victimes et les délinquants, dont ils ne savent rien, mais qu’ils jugent !
                                                Pas le temps n’est jamais une excuse, c’est une circonstance aggravante.
                                                Il est des affaires ( comme la mienne pour ne pas la nommer) qui n’ont aucun lieu de passer au pénal ; surtout s’ils n’ont pas le temps !! Parce que c’est bien le procureur, n’est-ce pas, qui le décide !


                                              • joletaxi 9 novembre 2014 14:47

                                                Le suicide est souvent le résultat d’une pensée circulaire qui prend le chemin d’une spirale descendante.
                                                C’est aussi un geste égoïste car il fragilise les proches qui restent derrière nous à un tel point qu’ensuite le suicide se perpétue.

                                                Des écrits de l’auteur, on ne peut qu’approuver cette analyse, car elle ne cesse de se lamenter sur l’état du monde qui l’entoure, refuse toute ouverture à ce monde, et se met elle-même en dehors de cette société « de merde »
                                                Et son avatar est tout un programme, car on peut considérer que cette clique a tout d’une secte, dont les membres refusent toute critique, et vivent marge.

                                                Et bien entendu, pas question de consulter la médecine mercantile ,ni d’envisager ces saloperies de bigpharma, pourtant, la sciences( cette autre diablerie) ouvrira peut’être d’autres pistes

                                                http://jacqueshenry.wordpress.com/2014/08/15/le-gene-du-suicide-peut-etre/

                                                ou encore peut-être un régime alimentaire déficient en quelque molécule (saleté de chimie) ?

                                                Un jour, j’écrirai un livre sur mes démêlées judiciaires, car , bien malgré mois, j’ai passé quelques années à me défendre devant les juges,
                                                Curieusement, le suicide est bien la dernière solution que j’aurais envisagée, le meurtre peut-être

                                                Et tout le monde a eu à conna^tre des voisins infernaux

                                                La fille d’un mai s’est suicidée il y a quelques années( une beauté rare, dont j’étais très amoureux)
                                                Je n’y vois aucun lien, mais elle était « nature durable » bien avant tout le monde, avait une aversion pour ce monde « de merde », et ses parents lui avaient acheté une bergerie dans la Larzac.
                                                Elle est rentré un jour pour une fête de famille et on l’a retrouvée morte sur son lit.

                                                Ce monde est inouï, et jamais je n’aurais imaginé pouvoir réasliser toutes ces choses dont je rêvais enfant.Si nos grandparents revenaient, ils nous « fesseraient »


                                                • alinea alinea 9 novembre 2014 15:25

                                                  J’aime bien votre pragmatisme joletaxi ; et c’est vrai que ceux qui se fragilisent ne sont pas ceux qui admettent, aiment et approuvent le monde dans lequel on vit ! mais ce n’est pas forcément vrai ; en tout cas, ceux que je connais, qui se sont suicidés, c’était pour des raisons intimes qu’ils se sont donné la mort ; par ailleurs ils « semblaient » bien intégrés ; peut-être qu’au contraire, ma philosophie, qui certes me fragilise et m’offre aux rapaces de ce monde honni, protège ma psyché.
                                                  Et quand je dis que « s’ils m’ont, ce sera au bout », n’est pas une vaine phrase !


                                                • alinea alinea 9 novembre 2014 15:33

                                                  Chez les catholiques, pareil, Constant ; on ne fait pas de messe pour « accompagner » au ciel un suicidé, parce qu’il n’ira pas.
                                                  Personnellement, j’aimerais mieux qu’on dissuade le candidat au suicide avec autre chose que la peur ; un peu d’amour par exemple, une société plus juste, je sais pas, moi, il y a plein de solutions. Je n’ose évoquer une mère absentéiste, ou bien une histoire familiale, des secrets, des hontes, des culpabilisations, qui sont, hélas, légion, dans le psychisme des gens !


                                                • tf1Groupie 9 novembre 2014 16:16

                                                  Oui Constant, ça c’est la seule barrière que les religieux ont trouvé pour dissuader les suicidaires.
                                                  ça montre à quel point ils sont « à poil » devant la détresse.

                                                  Sauf que ça ne marche qu’avec les simples d’esprit ...


                                                • alinea alinea 9 novembre 2014 17:21

                                                  Oncle ! lui envoyer Don Juan ??? Vous n’y pensez pas !! smiley
                                                  Le langage brassensien est typiquement anarchiste !! et ce credo est le mien !


                                                • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 18:53

                                                  Je ne sais pas comment je réagirais dans une situation identique à la vôtre alinea.

                                                  Bien des chemins sont explorés dans cet article accompagné de ses commentaires mais quel est le rôle joué par la pensée /mémoire/ savoir/ je moi ego dans dans le micmac mental ? 
                                                  C’est pourtant le point de départ qui engendre tout le reste, il ne permet pas je le concède de résoudre en soi le problème mais de l’aborder autrement.


                                                  • alinea alinea 9 novembre 2014 19:00

                                                    Si je n’étais pas moi, je le vivrais autrement, mais le fond de mon intuition, c’est que si je n’étais pas moi, cela ne me serait pas arrivé !


                                                  • Jean Keim Jean Keim 9 novembre 2014 20:43

                                                    Certe c’est indéniable smileysmileysmiley 


                                                  • alinea alinea 9 novembre 2014 23:18

                                                    Quand je pense que j’ai connu cette musique avant toi !!
                                                    celle-là, précisément, non, mais, enfin tu vois !!!
                                                    J’avais 9 ou 10 ans, et j’étais tombée par hasard sur radio Rabat ; j’étais souvent seule à la maison, et je m’en mettais une dose !!! longtemps, souvent !!
                                                    merci


                                                  • alinea alinea 9 novembre 2014 23:54

                                                    c’est plutôt elle que j’écoutais ;pour être franche, et je sais que mon post ne te plaira pas, ce que tu me donnes me fait penser à notre Mireille Matthieu ( toute proportion gardée, on est bien d’accord)
                                                    Mais maintenant je pourrai te dire
                                                    N’habbeck 
                                                    http://www.youtube.com/watch?v=sGtevtVQqQg

                                                     smiley


                                                  • Jean Keim Jean Keim 10 novembre 2014 11:57

                                                    Les échanges pleins de mystères entre initiés sont souvent frustrants pour ceux qui n’y comprennent que pouic !  smiley


                                                  • Jean Keim Jean Keim 10 novembre 2014 13:26

                                                    Je suis un père et un grand-père d’adoption, j’ai le bonheur de connaître et de savourer les câlins de petits enfants que j’aime profondément et qui me le rendent bien comme ils savent le faire et je suis toujours émerveillé de leur confiance.

                                                    Je faisais allusion aux échanges de vidéos entre Alinea et Constant mais merci pour votre réponse.

                                                    • alinea alinea 10 novembre 2014 14:00

                                                      Il n’y a pas de secrets ni d’échanges entre initiés !! Constant m’envoie une vidéo de musique arabe, que j’aime moins qu’une autre que je lui envoie !!
                                                      et je le vanne sur le titre de la chanson !!!


                                                    • Jean Keim Jean Keim 10 novembre 2014 13:30

                                                      Quand je les ai chez moi, le soir je fais attendre les bisous de bonne nuit juste pour le plaisir d’être rappelé à l’ordre smiley


                                                      • jack mandon jack mandon 14 novembre 2014 11:14

                                                        Alinéa,

                                                        La mort, puisqu’il s’agit au fond d’elle.
                                                        Un dépressif ne redoute pas la mort, en phase de crise, de décompensation, il ne la redoute pas parce qu’il est déjà mort...et comme il est aussi vivant, il subit en même temps ce qu’il appelle l’enfer de la vie.
                                                        Alors, à ce moment dans ce syllogisme identitaire il est bien isolé et simplement malentendu.
                                                        Combien de conseils et d’encouragements reçus...
                                                        J’ai bien aimé les propos poétiques et philosophiques de Luc-Laurent, l’élégance de Passante, pour le reste...
                                                        Bien sur, il est des moments de vie où la solitude pesante est en mal d’écoute. Écouter, laisser à l’autre tout l’espace vital pour se répandre et s’épancher...et pourtant, nous sommes étonnamment très proches, donc solidaires dans notre condition humaine.

                                                        Bisous



                                                        • alinea alinea 14 novembre 2014 11:28

                                                          Bonjour Jack,
                                                          Que me vaut l’honneur ? smiley

                                                          Je témoigne juste, et je comprends ; l’écoute ? non, je ne la cherche pas vraiment, sûrement besoin de décharger un trop gros poids, mais n’est-ce pas cela l’écriture ? J’irais même jusqu’à dire : la création ?
                                                          Moment de récapitulation, de sublimation parfois aussi ; quant à la machine qui me broie, rien ne l’arrêtera !
                                                          la mort est le point ultime de la fatigue, quand il ne reste que le souvenir et le rêve, c’est pourquoi elle rôde en ce moment !
                                                          Bonne journée Jack et merci de ton passage

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