Le Canada peut faire mieux
Il se trouve que dans cette partie du monde où je vis, nous sommes au beau milieu d’une campagne électorale. De tous les sujets jusqu’ici occultés, de cette élection fédérale qui s’étire comme un train de marchandise allongeant sa monotonie dans la vallée du Saint-Laurent, celui de la place et du rôle du Canada dans l’amélioration du sort de l’humanité est celui qui me désole le plus.
Certes, il y a bien eu, peu avant le déclenchement des élections, la déception de Bono envers le Premier ministre canadien, qui refuse d’augmenter l’aide canadienne au tiers monde, mais cela n’a pas davantage fait lever le sujet dans l’opinion publique qu’une pierre tentant de s’arracher à l’attraction terrestre. Triste, vraiment triste.
L’histoire se répète. L’Association québécoise des organismes de coopération internationale déplorait que l’avenir de l’aide internationale canadienne soit un enjeu absent de la campagne électorale... en juin 2004.
Qu’est-ce que le Canada va faire, concrètement, pour respecter son engagement « à poursuivre les objectifs de développement du millénaire de l’ONU, qui portent sur la réduction de la pauvreté, de la faim, de l’analphabétisme, de la discrimination à l’égard des femmes et de la dégradation de l’environnement d’ici 2015 » ?
Que fait et que fera le Canada au sein de l’Organisation mondiale du commerce, pour que les relations commerciales entre pays riches et pays pauvres deviennent équitables ?
Quelles sont, et quelles seront, les véritables priorités du Canada dans les années à venir, celles du milieu des affaires canadiens ou celles des organisations internationales qui tentent de corriger les graves problèmes de santé, d’éducation, d’infrastructures, pour ne nommer que ceux-ci, que vivent les pays pauvres ?
Les deux partis politiques - le parti libéral et le parti conservateur - qui peuvent prétendre au pouvoir n’ont rien de véritablement novateur et efficace à proposer.
Autant les gouvernements libéraux que les conservateurs ont coupé considérablement les budgets de l’aide internationale dans un passé récent. Les libéraux ont certes renversé la vapeur sous le gouvernement de Paul Martin, il n’auront fait que remplacer un escargot par une tortue.
Nous sommes un pays riche qui peut faire beaucoup mieux pour aider à abolir la pauvreté autour de nous et dans le monde.
Make poverty history/Abolissons la pauvreté lance un appel en ce sens sur son site :
- Nous invitons tous les candidats de tous les partis à promettre d’abolir la pauvreté.
- Demandez aux candidats qui se présentent dans votre circonscription de s’engager à soutenir la campagne "Abolissons la pauvreté".
- Accroître et optimiser l’aide : élaborer une stratégie qui permette d’atteindre l’objectif d’aide de 0,7 % du revenu national brut d’ici à 2015, accepté par consensus mondial. Adopter une loi faisant de l’élimination de la pauvreté la finalité de l’aide internationale du Canada.
- Éliminer la pauvreté des enfants au Canada : augmenter la prestation fiscale canadienne pour enfants pour l’élever à 4 900 $ par enfant, et faire en sorte que tous les enfants de familles à faible revenu reçoivent l’indemnité intégrale de ce programme.
- Annuler la dette : annuler, sans conditions, la totalité de la dette des pays les plus pauvres.
- Rendre le commerce équitable : accepter que le Canada n’appuie un accord commercial mondial que si celui-ci favorise l’abolition de la pauvreté.
Vous suivez les élections canadiennes ? Allez faire un tour sur prise deux - blogue électoral.
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