Lors des attentats d'Oslo, parmi les hommes politiques en vue les plus prompts à avoir donné leur avis, curieusement, était bien Geert Wilders. pour dire tout de suite qu'il s'agissait de l'œuvre d'un fou notoire. On le sait, la thèse de la folie a été très vite répandue par tous les milieux d'extrême droite... histoire de se disculper de toute influence sur le tueur. Geert Wilders ne faillit pas à cette habitude, cherchant au plus vite à se débarrasser d'un boulet qui le prend à plusieurs reprises en exemple dans son testament, notamment sur les chiffres hallucinants brandis régulièrement par Wilders et sortis tout droit de Gates Of Vienna, sur les projections imaginaires de population en Europe. Les descriptions de Jensen, comme celles de Breivik, sont celles de hordes d'islamistes nécessairement tous terroristes en puissance prêts à déferler sur l'Europe. A bien y regarder, on constate que le "combat" dont se targue celui qui prend grand soin à lisser ses cheveux est mené par quelqu'un qui se refuse à constater chez lui ses propres racines... indigènes : chez lui, elles sont... indonésiennes.
Breivik a en réalité mentionné 30 fois Wilders dans son manifeste . Certains l'ont remarqué : "Et-ce qui a été dit dans les médias grand public néerlandais apporte un éclairage intéressant sur l'impact des actions de Breivik. Au moment où il était clair que les attaques d'Oslo étaient l'œuvre de Breivik, Wilders a envoyé un message sur Twitter : "Que la lutte contre l'islam soit abusé par un psychopathe est dégoûtant et c'est une gifle au visage du mouvement mondial anti-islamique, Cela me remplit de dégoût que l'auteur se réfère deux fois au PVV et à moi dans son manifeste". Deux fois seulement ? Non, quinze fois plus. Remarquons que Wilders, sans surprise est partisan d'emblée de la thèse de la "folie". Et l'article, en provenance pourtant d'un blog de droite, de continuer "L'auto-proclamé journal intellectuel quotidien NRC Handelsblad a rapidement écrit deux charges liant Breivik et le discours d'extrême droite d'intellectuels, ou leurs commentaires, le lundi 25 Juillet : "Anders Behring Breivik n'est pas un imbécile, mais un extrémiste. Il connait ses classiques historiques. C'est la même philosophie que les politiciens de droite élaborent dans l'ensemble de leurs programmes. "Le lendemain, le CNRC et la presse ont intensifié leurs attaques sur la Wilders l'accusant de "guerre-rhétorique". Wilders a répondu par une nouvelle déclaration proclamant : « Nous luttons de façon démocratique et non-violente contre l'islamisation galopante de notre société et avons la bonne volonté de continuer de le faire. La préservation de notre liberté et notre sécurité est notre seul objectif. " La démocratie façon Wilders est don bien à géométrie variable, surtout quand on a lu son programme électoral, comme vu ici auparavant. L'histoire n'explique pas pourquoi Wilders avait en même temps si prompt et tenait tant à se démarquer de ce "client" de ses propres idées devenu subitement embarrassant. Avait-il eu peur de possibles révélations sur ces liens douteux ? Il n'aurait pas été le seul à vouloir au plus vite éteindre l'incendie qui menaçait les thuriféraires de l'islamophobie : en somme, la rapide réaction de Wilders montrait avant tout son implication dans un processus haineux dont on venait de voir l'aboutissement. Et cela, il l'avait vite compris !
Il a surtout compris qu'il risquait gros : un blogeur subtil, expliquant qu'on lui surveillait son compte mais qu'il l'acceptait au nom de l'antiterrorisme allait mettre en pièces le cas de Geert Wilders, surnommé aussi "Captain Peroxyd", car il avait en effet fait remarquer le 9 février 2010 que "dans quelques jours, le Parlement Européen décidera, s'il est, oui ou non, d'accord avec la décision du Conseil européen, à mettre à la disposition des autorités américaines, toutes les données sur les transferts internationaux des citoyens européens. Le système SWIFT me permet à transférer, sans charges, une fois par mois, une partie de mes revenus hollandais de pensionné à mon compte courant belge. Ma banque (ING) m'avertit chaque fois : "Vos données seront transmises aux autorités américaines". Pour moi, il n'y a aucun problème. Si les autorités américaines veulent savoir si j'achète des crevettes grises ou un steak au poivre chez mon Delhaize local, qu'elles se servent. Mais je ne crois pas que cela les aidera à attraper les terroristes d'Al-Qaeda. Le Parlement européen a donc raison, quand il demande que chacun qui veuille avoir accès à nos données, se justifie. C'est normal. Dans aucun de nos pays, la police ou la justice ne peut accéder à nos ordinateurs ou notre téléphone, sans raison, sans justification." Jusqu"ici, on ne voit pas trop où il veut en venir, notre belge outré. Suivez-bien, sa démonstration va être magistrale car il va placer le cas Wilders là où d'aucuns ne veulent pas qu'il soit mis : surtout pas, même !
Notre homme mangeur de crevettes continue : "toute nation européenne autorise de scruter mes données financières, ou d'écouter mes communications privées, mais seulement, quand il ya un lien probable avec le crime ou le terrorisme. S'il n'y en a pas, je peux faire confiance à ma banque, pour qu'elle protège ma vie privée. Alors, pourquoi la CIA ne fait-elle pas confiance à mes services secrets nationaux ou aux européens ? "L 'auteur retournant l'argument contre Wilders, soupçonné depuis toujours de faire le jeu de la CIA en Europe : "Alors, s'il vous plaît, la CIA, la NSA, cessez la recherche de virements bancaires liés à Al-Qaïda ! Là, je ne peux plus être d'accord. Ou alors, n'oubliez pas de nous parler de M. Wilders, cet Hollandais, qui reçoit des millions de dollars américains à partir de comptes pour déstabiliser les nations européennes." Brillante démonstration laissant entendre que Wilders bénéficie d'une protection... provenant de la CIA, puisqu'il échappe, lui seul au SWIFT ! "J'ai un intérêt spécial à cette discussion. Je veux savoir, si les six députés de la PVV de M. Geert Wilders au PE, vont voter pour ou contre le partage avec la CIA des données européennes de banque. Car, s'ils sont d'accord, avec les ministres, le financement secret de leur chef, M. Geert Wilders, sera visible de la CIA, mais pas au public hollandais qui en a demandé la transparence. Alors, la CIA sera au courant de ce qui nous est caché par M. Wilders, qui a refusé de nous dire d'où viennent ses revenus. Comment vont-ils voter, nos représentants PVV au Parlement européen ? "Ou vont-ils voter pour la transparence de la CIA, alors que l'opinion publique hollandaise restera dans le noir ? Hé, M. Wilders, votre crédibilité est en jeu !" Il n'y a pas, on n'avait eu affaire à un fin observateur de la scène européenne qui avait mis le doigt là où ça faisait le plus mal chez Wilders ! Son argent !
Un Wilders roué, qui saura ramener à lui les électeurs partis au départ pour supporter un autre, car, il va entre temps, en bon opportuniste, surfer sur la mort d'un député homosexuel et provocateur prônant une nouvelle "guerre froide contre l’islam" :" Et puis, le 6 mai 2002, neuf jours avant les élections, la nouvelle tombe : on a assassiné Pim Fortuyn ! Tout le monde pense à un meurtrier islamiste. Ce dernier s’appelle en réalité Volkert Van Der Graaf et est un activiste défenseur de la cause animale". Il n'empêche, comme le clame évidemment Wilders, pour beaucoup encore, Fortuyn a été assassiné par un islamiste !!! Menacé lui aussi par les islamistes pour ses déclarations haineuses, l'opportuniste chevronné Wilders va savoir parfaitement en tirer parti, là également, au point d'oublier qu'il était marié... "Désormais, il vit entouré de six gardes du corps et change d'habitation chaque nuit, dans des hôtels, mais aussi des dortoirs de caserne. Comme ce jour où un gardien qui prenait sa douche en est sorti complètement nu et s'est précipité vers son pistolet-mitrailleur lorsqu'une sirène s'est mise à hurler.
En fait, le garde ayant pris une douche chaude trop longue, l'abondance de vapeur avait déclenché l'alarme incendie et avait réveillé tout le corps de garde pour rien. Cette vie de fugitif, caché et sous protection permanente de la police, va attirer l’attention sur lui. Wilders s’en rend compte et en joue en virtuose. Il n’omet jamais de rappeler dans ses nombreuses apparitions publiques, sa vie de paria entièrement sacrifiée à sa cause. Elle lui vaudra d’ailleurs un autre type d’attention : celle de nombreuses femmes désireuses de passer une nuit frissonnante dans les bras de l’Ange blond de Venlo, avec les gardes du corps à proximité. Ce qui n’aidera pas sa vie conjugale déjà chancelante". Même celle-là, Redeker n'y aurait pas pensé : serait-il moins "sexy" (vérification faite, euh...). Le fait de vivre ainsi va constamment le tarauder, au point qu'un jour sa propre femme va s'en inquiéter, car elle "se demandait si la radicalisation de son mari n’avait pas aussi un côté pathologique".
Une pathologie qui l'entraîne de plus en plus à la provocation gratuite : "Le coran est un livre fasciste qui appelle à la violence. Interdisez ce livre dégoûtant", écrit-il dans le Volkskrant le 8 août 2007. Il le compare à Mein Kampf, le livre d’Adolf Hitler, le seul livre interdit aux Pays-Bas", ajoute MyEurop.info, qui rappelle que Wilders n'a strictement rien inventé : "cette idée de comparer le coran à Mein Kampf, Wilders l’a empruntée à une de ses amies : Pia Kjærsgaard. Celle-ci est la fondatrice du Parti du Peuple Danois, parti populiste et islamophobe, créé le 6 octobre 1995 et qui est l’inspirateur direct de bons nombres de partis ou groupes en Europe, dont celui de Wilders. Ce dernier multiplie les contacts avec son homologue du nord. L’idée de demander l’interdiction du coran, c’est encore Pia Kjærsgaard. L’idée de revenir à l’État providence et d’adoucir quelque peu le discours libéral pour ne pas effrayer l’électeur des classes populaires, toujours elle. Mais il faut rendre à ce César batave ce qui lui revient : s’il emprunte souvent ses idées à d’autres, il les place dans les médias néerlandais avec une virtuosité peu commune. Même s’il n’a pas la "classe" d’un Pim Fortuyn"... Pas nécessairement très intelligent, mais particulièrement doué politiquement, donc.
Même chose pour exploiter le procès qui lui sera fait. Car selon Wilders lui-même, ce n'était pas lui qui était en procès, ni son attituude, mais sa
"liberté de parole" donc, et l'enjeu véritable du débat étaient, toujours selon lui,
"les traditionnelle libertés européennes". En février 2010, dans une interview à la radio nationale d'Israël, Wilders avait en effet déclaré que
"la lutte est là pour une chose : la préservation de notre culture, qui est basée sur le christianisme, le judaïsme et l'humanisme - et non pas sur l'islam ... Alors que l'islamisation de notre société croît, l'élite politique regarde dans l'autre sens et ignore le vrai problème, à savoir la perte imminente de notre liberté. Je ne me bats pas contre les musulmans, mais contre l'afflux d'une idéologie totalitaire appelée l'islam". Israël, inclus dans la "culture européenne", même Huttington n'y aurait pas pensé... Wilders, en fait, parlait exactement comme Gates of Vienna, Jensen et Breivik qui ont tous repris la même antienne :
“l’islam est le cheval de Troie en Europe. Arrêter toute immigration en provenance des pays musulmans, interdire toute construction de nouvelles mosquées, fermer toutes les écoles islamiques, interdire les burkas et le Coran … Voilà ce que nous devons faire. Halte à l’islamisation. Trop c’est trop !” Le style Wilders, en quelque sorte : une harangue, une vindicte, tous les autres sont à rejeter, il n'y a que moi de probe et de juste... mais un Wilders qui ne présente aucune transparence sur son propre fonctionnement. Spécialement en ce qui concerne l'argent, sujet tabou chez lui.
Pour clore le problème Wilders, et son islamophobie maladive, il convient de revenir sur ses... cheveux, plus nombreux que ses idées, visiblement : notre bonhomme n'a pas toujours eu les mêmes. On possède de lui une photo du temps de sa jeunesse, celle prise justement dans un kibboutz, un crayon à la bouche (une des habitudes qu'il a gardées), plutôt pubescent et la tignasse aux cheveux en boucle en bataille. Le parfait "djeune" de l'époque. Or, depuis cette période, les cheveux ne sont surtout plus bouclés et même franchement teints, en blond. Wilders aurait-il cherché à minimiser quelque part une génétique embarrassante pour lui ? Oui, peut-on répondre sans hésiter, ce que va confirmer une sociologue ayant retrouvé des éléments généalogiques de sa vie. Et ils sont assez étonnants. "
Le Groene Amsterdamer a révélé ce dont on se doutait déjà : Geert Wilders n’est pas né blond. En fait, il a quelques ancêtres juifs, et surtout indonésiens. Lui-même a toujours entretenu un flou artistique sur ses origines, voire, comme le démontre l’anthropologue Lizzy van Leeuwen dans la revue progressiste, un peu menti ou arrangé les faits pour occulter son indonésianité. Je pense que deux éléments-clés sont essentiels pour comprendre le personnage et la portée réelle de ses propos au sein de la société néerlandaise : la haine de soi, et le passé colonial." Etonnante découverte !
Un Wilders qui se teint et qui se retrouve démasqué, véritablement : (...) "
Les journalistes qui ont enquêté sur Wilders soulignent à quel point son histoire familiale (en particulier la partie indonésienne) permet d’expliquer à la fois les poussées nationalistes du leader du Parti pour la Liberté, mais avant tout son obsession islamophobe. On comprend aussi qu’il s’agit de la sortie du placard d’un mode de pensée qui avait été occulté depuis la guerre d’indépendance, combattu pendant les années fastes du Parti du Centre, mais qui n’avait jamais disparu". La sociologue citée, Lizzy Van Leuwen, ayant été
encore plus précise encore : "
Van Leeuwen, a trouvé aux archives nationales des documents sur Jean Ording, le grand-père de Geert Wilders. Ording était directeur adjoint de la surveillance financière dans l'Est de Java, où il avait épousé Johanna Meijer, qui venait d'une famille juive indonésienne célèbre. En 1934, il a été licencié pour "faute grave" et il est reparti vers les Indes orientales néerlandaises - il s'était alors retrouvé en congé dans les Pays-Bas - sans salaire. Il ne recevait aucune pension, et sa famille est alors tombée dans de graves difficultés financières. Inévitablement, selon Van Leeuwen, ces événements désagréables ont laissé de profondes cicatrices dans la famille". Wilders ne fait pas vraiment de la politique, mais une sorte de psychanalyse tout ce qu'il y a de plus personnelle, qui entraîne les dégâts que l'on sait. Il règle des comptes avec une société qui a banni son grand-père, ce même grand-père qui le relie au monde juif... indonésien ! Wilders en veut à d'autres et se sert de l'islam comme moyen pour exercer sa haine !
L'analyse de départ de nos deux intervenants est la bonne semble-t-il :
"Wilders n’est ni le premier, ni le dernier : la voie a été tracée par Dewinter à Anvers, qui a utilisé exactement les mêmes armes rhétoriques, et est depuis suivie par Marine Le Pen en France, qui a clairement désavoué son père sur la question du racisme et de l’antisémitisme. Wilders a des racines dans l’extrême-droite coloniale et raciste, mais comme Marine Le Pen, il a dépassé l’antisémitisme, le sexisme, le racisme ou l’homophobie de l’extrême-droite de papa pour s’orienter vers un discours plus social, largement plus ouvert aux minorités ethniques et sexuelles, mais toujours très islamophobe. Il dénonce l’homophobie de certains imams comme le violent antisémitisme de la jeunesse marocaine : en cela, il est très très loin de Jean-Marie Le Pen" résume parfaitement le spécialiste
Laurent Chambon. Un Wilders qui faisait partie du voyage déjà décrit ici et raconté ici dans le détail par par Michel Collon :
"Israël comme l’Afrique du Sud de l’apartheid s’en va chercher le soutien de l’extrême-droite européenne : où la concrétisation d’une stratégie préparée de longue date. Celle-ci va des populistes de l’UDC aux fascistes suédois, tous partageant la même islamophobie, certains d’entre eux ayant même un passif nazi ou antisémite avéré. Les responsables de partis suivants sont sur les lieux : Geert Wilders, Filip Dewinter et Frank Creyelman (responsable de la commission des affaires étrangères, Parlement belge), Heinz-Christian Strache (successeurde Haïder), René Stadtkewitz (président du Parti de la Liberté wilderien, Allemagne), Kent Ekeroth (responsable du Parti des Démocrates Suédois), des Suisses et bien évidemment des Danois, dont l’extrême-droite est ouvertement atlantiste".
Résultat, quand Wilders voyage en Angleterre, celui qui lui déroule le tapis rouge s'appelle Nick Griffin, le leader du BNP, le parti pro-nazi. Ça n'a l'air de gêner ni l'un ni l'autre : le BNP contient un bon lot de négationnistes, mais il accueille avec de larges sourires un partisan d'israël : c'est un peu le monde à l'envers, c'est celui des islamophobes qui s'acoquinent, surtout !
Un Geert Wilders entouré cette fois de néo-nazis véritable, comme tête de réseau des liens avec Israël pour rencontrer le Mussolini local poursuit Collon : "
Geert Wilders a été reçu par le ministre des Affaires Etrangères, le colon A.Lieberman. La délégation a été reçue à la Knesset en loge d’honneur, rencontrant divers parlementaires et ministres (Likoud, Shass). La délégation a été reçue par le maire d’Ashkelon, à l’occasion d’une conférence organisée à l’université locale (ville jumelée avec Aix). La délégation a également été reçue par David Buskila, Maire de Sderot... et membre du parti travailliste ! (ville jumelée avec Antony) mais également par le kahaniste Moshe Feiglin, membre important du Likoud, avant une tournée en "Samarie". La délégation se réclame d’une "European Freedom Alliance (EFA)" qui n’est autre que le nom de la branche européenne de l’American Freedom Alliance, une de ces officines néo-conservatrices islamophobes financées par la lobbyiste milliardaire Aubrey Chernick. Cette dernière a signé une "Déclaration de Jérusalem", qui propose une alliance des démocraties contre "une nouvelle menace globale de type totalitaire : l’islamisme." Plusieurs membres de la délégation actuellement en Palestine occupée (Paul Weston, Elisabeth Sabaditsch-Wolff....) sont annoncés comme intervenants des "Assises de l’Islamisation" prévues dans dix jours à l’Espace Charenton, à Paris.
Assises organisées par Riposte Laïque et le Bloc Identitaire, avec l’appui du site néoconservateur drzz.fr (auquel collaborent Taguieff, Millière, Gurfinkiel). On a bien là les liens et la chaîne d'individus que je décris depuis le tout premier article sur la question : tous sont bien liés par un pacte islamophobe ! Plus encore avec un dernier larron ajoute Collon : "
Par ailleurs, l’avocat de Patrick Buisson, stratège de Nicolas Sarkozy, n’est autre que Gilles-William Goldnadel, qui fera paraitre bientôt ses "réflexions sur la question blanche". On a fait le tour complet là. L'ombre d'Eugène Terreblanche n'est décidément jamais très loin !
Un Geert Wilders qui bénéficie de supports, en Europe, et en France, et non des moindres comme cette ahurissante apologie du le 10 avril 2010,
issue d''identité juive" avec ces propos : "
Les députés du PVV de M. Wilders sont angoisés du fait que l’islamisme progresse, idéologiquement et territorialement aux Pays-Bas. Cette réalité se voit à l’œil nu où des quartiers entiers sont des morceaux de Moyen-Orient, où se dresse la plus grande mosquée d’Europe, où les tribunaux et les théâtres appliquent des éléments de la loi islamique, la charia, où beaucoup de hommes circulent avec la barbe, où le maire de la deuxième ville de Hollande (Rotterdam) est musulman et fils d’imam." On pourrait s'amuser à comparer cette vision avec Jerusalem et une visite du
quartier des Haredis, mais bon, le propos est tellement outrancier... et il continue, jusqu'à atteindre des proportions inimaginables : "
donc,dans ce beau pays miné par le bolchevisme islamique, intimidations et manipulations sont devenus courantes. On note ici l’assassinat du leader politique anti-islamiste Pim Fortuyn et le metteur en scène Theo Van Gogh (condamné à mort pour le film “Submission” qui dénonce les crimes de la théocratie musulmane). Comme le reste de L’Europe, à force d’aplatissements, les Pays Bas sont au centre d’un vaste danger visant à asservir son identité occidentale. Geert Wilders, malgré la mauvaise publicité faite autour dans la presse, il reste un défenseur des idéaux de liberté. Mr Wilders défend les valeurs démocratiques et la croyance en l’avenir". Les valeurs démocratiques de Wilders, on en a une petite idée en effet... dans son film, Fitna.
Un film qui avait été analysé ici : "
On appelle ça un film ! Je viens de voir"Fitna" (traduit, c'est à noter, par ...Bivouac-ID !!!), la médiocre compilation de Geert Wilders, le député d’extrême néerlandaise, mise en ligne aujourd’hui. Le procédé est vieux comme le monde. Un condensé d’images violentes du terrorisme (11 septembre, Madrid,..) , de l’extrémisme religieux (prêches captés un peu partout dans le monde) et des déclarations violemment anti-juives et homophobes. Le tout inséré entre deux versets de Coran. Le procédé est vieux comme le monde. Un montage qui saute d’une séquence à une autre et qui arrive en 15 minutes à recenser tout ce qu’il y a de plus violent dans le monde musulman. Le but est de donner l’impression que ces images successives représentent l’Islam et les musulmans. Mais il faut vraiment être crédule, ou de mauvaise foi, pour se laisser conduire par ce procédé détestable de stigmatisation et de généralisation. Que personne ne s’y trompe, les « modèles » de Geert Wilders ne sont bien évidemment pas représentatifs des musulmans ni des gens de culture musulmane ! Et cela constitue la première réponse à apporter à la provocation Wilders, son pseudo-film est basé sur l’art coutumier de l’extrême droite : généraliser et extrapoler pour stigmatiser. Fitna ne fera, in fine, que convaincre les convertis à la sauce raciste. Le pamphlet Wilders, comme tous les pamphlets racistes, est choquant et condamnable sur le plan moral et peut être aussi sur le plan juridique. Personnellement, je n’étais pas si choqué que cela, car j’ai vu la compilation avec en tête qu’il s’agit plus d’une provocation d’un adolescent boutonneux que d’un acte de guerre de civilisations. Mais il est à craindre que cette compilation raciste provoque des réactions violentes et irrationnelles de certains musulmans. Ce qui reviendrait, paradoxalement, à appuyer le discours du démagogue de la droite néerlandaise et l’amplifier. Il faut savoir raison garder et tirer les leçons des violences qui ont suivi la publication des caricatures danoises : elles n’ont fait que leur donner d’avantage de visibilité , enfanter des Geert Wilders et libérer la parole islamophobe. La haine étant ce qu’elle est, et quand bien même elle est parfois contagieuse , elle ne doit appliquer le principe de réciprocité". On ne saurait mieux dire à propos de ce film raté.
Entre temps, Wilders a fait croître son parti, avec des recrues :
"viendront ensuite le rejoindre quelques amis - peu, beaucoup d’anciens le fuient comme la peste. Fleur Agema (en photo ici à gauche, à une réunion en Floride de... Pamela Geller), u
ne ancienne de la Lijst Pim Fortuyn, vient le rejoindre. C’est un allié de poids : populaire, elle affiche une maîtrise impressionnante des dossiers sociaux. La famille, les assurances maladies, la situation des infirmières, tous ces dossiers complexes n’ont pas de secret pour elle. La jeune femme séduisante, plus islamophobe et libérale que Wilders si c’est possible, récoltera d’ailleurs plus de voix que lui aux élections parlementaires de 2006, les premières auxquelles le PVV participe : 5 910 pour elle, contre 566 pour le fondateur du parti. On est encore loin du raz de marée de 2010 !" nous dit toujours le pertinent MyEurop.
Dans le même texte cité auparavant, une autre allusion :
"L’islam est probablement une des causes du comportement délinquant des jeunes d’origine marocaine, selon Corine de Ruiter, professeur de psychologie légale à Maastricht, qui a dessiné en Mai 2009 avec d’autres pour le ministère de la justice des moyens de s’occuper des jeunes criminels d’origine marocaine". Chez un autre texte, repris en France par Bivouac-ID, on trouve cette sentence lapidaire, empruntée aux
"Evangéliques kabyles" : "
Il est également notoire que les Marocains souffrent davantage de schizophrénie que la moyenne", ce qu'aucune étude ni chiffre n'étaye Pire encore quand on découvre la pensée poussée plus loin :
"Cela est peut-être lié à fréquence élevée des mariages entre cousins, selon le chercheur Trees Pels qui a également travaillé sur le rapport" : on n'est pas très éloigné de la
"banderole des Chtis" au Parc des Princes, là !!! On reste atterré devant une telle flagornerie et un tel langage outrancier, se terminant par un confondant et désarmant
"après le bon score qu’il a réalisé le 9 juin dernier, lors des législatives anticipées, Wilders est devenu à la tête d’une force politique majeure à laquelle il faut désormais compter en Hollande. Son parti de la liberté (PVV) est arrivé en troisième position. Il compte affronter la maladie de l’islamisme radical avant que “les lumières s’éteignent sur toute l’Europe”comme dans les années trente." Le lien avec le nazisme n'est même pas voilé. La "maladie" de l'islamisme," "le virus" de l'islam : chez ces gens là on n'hésite pas à utiliser les mêmes mots que ceux qui les ont envoyés dans des fours en 1944. A croire qu'ils ont tout oublié de comment cela a commencé : par des mots. "
Identité Juive", site récent, lancé en 2007 qui annonçait fièrement alors :
"l’objectif de ce site est d’envoyer un message positif dans le monde. Ce site est destiné aux juifs et aux non juifs dans le but d’équilibrer un peu le message erroné qui circule sur la communauté". "Erronée" cette réécriture de l'histoire ??? "Equilibrés", les mot "maladie" et "virus" ?
En fait, il y a bien glissement sémantique, comme celui du
"bolchevisme islamique" (le nazislamisme ne faisant déjà plus recette chez eux ?) comme s'en targue sans fards
Maurice-Ruben Hayoundans son livre , dans lequel il
"s'interroge sur la compatibilité entre l'identité juive et la culture européenne. Si la congruence entre ces deux éléments était parfaite, il faudrait alors trouver une explication à la catastrophe du judaïsme européen et à la résurgence de l'antisémitisme, ici et là. Ce qu'il faut répéter avec force, c'est que l'Europe a d'indéniables racines judéo-chrétiennes et que la véritable loi fondamentale de l'Europe, sa constitution spirituelle, n'est autre que le Décalogue biblique, véritable charte de l'humanité civilisée. Il y a là un lien indéfectible qu'il n'appartient à personne de défaire. " Voilà comment on s'y prend pour détourner l'histoire : par des mots. Les racines de l'Europe placées dans la Bible, présentée comme une "
véritable charte de l'humanité civilisée" : en oubliant les crimes et les bains de sang commis en son nom. C'est bien une propagande insidieuse et une réécriture de l'histoire : on a affaire à des révisionnistes ! Des révisionnistes qui se sont apposés eux-même une étiquette de grande âme : selon Wikipedia, Hahoun
"s’est occupé du problème de la laïcité et du dialogue inter-religieux". Un "dialogue", avec ce genre de propos ? Mais alors lequel ? La laïcité dans la Bible comme Bible
??? Mais où va-t-on là ???
Un Wilders, en tout cas, qui n'avait p
as été le seul hollandais à recevoir le manifeste de Breivik :
"l'envoi du manifeste de Breivik a causé une certaine tension dans les médias néerlandais autour du 29 Juillet, parce qu'il l'avait envoyé à au moins trois hollandais : Erik van Goor, Tom Zwitser et Marcel Bas. Erik van Goor et Tom Zwitser son les rédacteurs en chef de Catholica, un magazine mensuel et catholique conservateur. Marcel Bas, il est utile de mentionner, porte une dévotion particulière à l'héritage néerlandais dans le monde entier, qui se concentre sur le sort lamentable des Boers sud-africains" (et le "fameux TerreBlanche, qui se prenait pour l'Hitler sud-africain). "
Le vacarme résultant de l'exposition négative de militants conservateurs et nationalistes par des médias hostiles a en fait conduit à faire baisser temporairement la présence d'Erik van Goor comme éditeur". Breivik avait sélectionné quatre hollandais seulement, qui étaient tous d'extrême droite, donc, dont le dernier avait porté des jugements tellement outrancier que même ses soutiens habituels lui avaient conseillé de la mettre en veilleuse ! En septembre 2011, le site Catholica ouvre avec un texte de Bastian Janvier (Bart Jan) Spruyt sur...un essai critique sur Hitler (il est l'auteur de "
La guerre derrière la guerre : les chrétiens sous Hitler en Allemagne et aux Pays-Bas"). Spruyt, catholique conservateur ayant proféré quelques saillies anti-islam est lui aussi menacé de mort depuis, et c'était au départ un grand admirateur de... Wilders. Qu'il avait rejoint en 2006, avant de s'en séparer deux ans plus tard en déclarant vertement qu'il était
"l'incarnation d'une sorte de panique du conservatisme à avoir une « tendance naturelle » au fascisme" . Exactement ce que Johnson a dit depuis de Gates of Vienna et du mouvement de Spencer et Geller, sponsorisé par les subsides versés par Daniel Pipes. Si en plus ces ex-amis le disent...que cette frange est constamment tentée par les sirènes du nazisme !
Un glissement sémantique que Wilders n'est pas prêt de vouloir tarif ; après le Coran en Mein Kampf, voici Mahomet malade mental, qui devrait apparaître ainsi dans la suite de "Fitna" nous promet MyEurop :
"cela ne l’empêche pas de promettre une suite à ce premier opus - en réalité, elle est déjà tournée et prête à être diffusée - qu’il sortira en 2012. Wilders avait déjà traité le prophète musulman de pédophile pour avoir épousé sa deuxième épouse alors qu’elle était âgée de 9 ans, une idée empruntée au répertoire islamophobe d’Ayaan Hirsi Ali. Ce deuxième épisode devrait montrer Mohammed soue les traits d’un "malade mental" atteint d’une tumeur au cerveau. L’idée est empruntée cette fois à un psychologue et prêtre jésuite belge, Herman H. Somers, qui en 1993 avait publié un ouvrage - Een andere Mohammed, un autre Mohammed - dissertant sur les nombreux troubles mentaux dont le prophète souffrait. Le livre fait fureur sur les sites d’extrême-droite où sont succès ne se dément pas depuis 24 ans." Attendons-nous donc à voir défiler bientôt l'argument chez les Bivouac-ID, F.DeSouche, Reconquista, Riposte Laïque, EDL France, etc...
Question financement, Wilders a lui déjà prévu d'autres cordes à son arc, comme l'a noté
MYEurop Info, en relevant qu'une fleur portait son nom : "Selon le journal financier néerlandais Fianciële Dagblad, le nom de Geert Wilders aurait été enregistré dans six domaines distincts auprès du Registre des Marques du Benelux, dont : services juridiques et lobbying, semences, plantes et fleurs. Wilders pourrait donc tirer des bénéfices de la tulipe qui porte son nom. Il n’est pas le premier politicien néerlandais dont le nom est devenu une marque commerciale : le nom de son idole Pim Fortuyn a également été déposé. Mais c’était après son assassinat." De l'argent d'un côté et un extrême défiance des journalistes depuis ses déboires récents :
"dernière affaire en date, le PVV demande aux journalistes qui participent à ses conférences de presse, leurs données privées, y compris leur numéro de sécurité sociale. Cela sert-il à boycotter certains journalistes, défavorables aux thèses xénophobes, comme le suggèrent des associations professionnelles ? Ou bien s’agit-il d’une simple mesure de sécurité face aux menaces dont Wilders fait l’objet ainsi que l’ont déclaré les agents du KLPD, service spécial de la police chargé de sa protection ? Des députés ont déjà posé la question au ministre de la Justice Ivo Opstelten : la rentrée parlementaire s’annonce plutôt chaude...". Ce gars-là a peur des autres, tout simplement. Son problème ressort de la psychanalyse, plutôt ; visiblement. Wilders est un xénophobe paranoïaque, hanté par ses origines véritables, qui se refuse à voir une partie de lui-même, avant même d'être un islamophobe. Son sort relève de la psychiatrie, et non de la politique !
Maintenant, réfléchissons un peu plus encore. Un gars comme Daniel Pipes, faucon pro-israël comme il en existe peu, neo-con avéré, brasse depuis des années des millions, offerts gracieusement par des industriels juifs ou non, qu'il redistribue allègrement à qui bon lui semble, pourvu qu'il soit suffisamment islamophobe, comme lui peut l'être. Il le fait avec Wilders, dans le but on vient de le voir d'entretenir une parole pire que la sienne en Europe. Et il n'aurait arrosé que Wilders, seulement ?