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Lynchage médiatique : Quand les passions prennent le pas sur les fait

Affaire Benoît XVI / prêtres pédophiles : une analyse des faits « à froid ». 

Que les anticléricaux de tous poils se rassurent : il ne sera pas question ici de les faire admettre que Benoit XVI / Joseph Ratzinger est un type bien. Simplement :
- Que le texte « De delictis Gravioribus » n’a pas pour objet ni pour effet d’étouffer les scandales pédophiles, bien au contraire.
- Que le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), Joseph Ratzinger, a pu ne pas être au courant des scandales de grande ampleur.
- Que les dernières accusations du New York Times (NYT) ne sont vraisemblablement pas fondées.

 1 - "De delictis Gravioribus" : retour au texte  

Que n’a-t-on pas lu depuis quelques jours sur ce fameux texte tant décrié ! Pour notre plus grand confort, le blog de Nystagmus (http://www.nystagmus.me/article-que-dit-la-lettre-de-joseph-ratzinger-de-2001-sur-la-pedophilie-texte-integral-en-francais-46200980.html) nous en livre une traduction française.

Penchons-nous tout d’abord sur la nature du texte. "De delictis Gravioribus" est un décret de la CDF, sorte de « ministère » de la Curie romaine ayant pour objet de préserver l’intégrité de la doctrine catholique, mais également de statuer en matière de mœurs. Pour faire simple, c’est à elle de statuer si tel ou tel comportement ou telle ou telle doctrine est compatible avec le catholicisme. Si elle peut instruire certains procès (comme elle le fit pendant l’inquisition), ce n’est pas forcément son objet premier. Il serait donc grandement réducteur de la prendre pour un ministère de la justice, rôle qui n’existe pas vraiment dans le fonctionnement de l’Eglise. En effet, celle-ci ayant pour principe quasi absolu la subsidiarité (un évêque est maitre chez lui), le principal des procès se traduit localement (par exemple pour faire réputer nul son mariage, c’est avant tout au niveau diocésain que cela se passe, chaque évêque étant libre de juger au cas par cas. L’appel se fait à Rome le cas échéant).

La lettre « De Delictis Gravioribus » est donc un décret d’une instance législative et partiellement judiciaire, ayant pour objet de fixer les domaines de juridiction des « délits » les plus graves. Notons au passage que le terme « délit » est générique pour l’Eglise, il n’y a pas de distingo entre délits et crimes. A ceux qui voudraient donc y voir une froideur du Panzerkardinal, je répondrais qu’un décret n’est pas fait pour s’épancher sur les victimes mais bien de fixer le sort des criminels sans ambiguïté possible : notre code de procédures pénales ne fait pas non plus dans le sentimental. Le décret complète un texte de 1962, ayant le même objet. Le sacrosaint principe de subsidiarité trouve encore son illustration : c’est à l’évêque du lieu du délit (l’Ordinaire, en langage ecclésiastique) d’instruire la cause, sauf pour certains délits particulièrement graves, pour lesquels la CDF prend le relai. Ces délits sont donc :

-     - Les délit contre le Saint Sacrement

-     - Les délits contre le sacrement de pénitence, à savoir :

o Le fait de confesser un partenaire sexuel de ce péché (qui, en général,  renvoie l’ascenseur par la suite).

o Le fait de donner comme pénitence à un fidèle une besogne sexuelle avec le confesseur.

o Le fait de rompre le secret de la confession.

-     - Les relations sexuelles entre un clerc et un fidèle de moins de 18 ans.

Toute la procédure est marquée du sceau du secret de l’instruction, pour plusieurs raisons. Mais cela ne signifie en aucun cas qu’une victime d’un acte pédophile ne se tourne vers les tribunaux civils ! Il s’agit tout bonnement de protéger la victime et l’accusé, de la même façon que le droit français le prévoit. La principale différence tient au fait que le procès est tenu secret également. Pourquoi ? Parce qu’il touche dans de très nombreux cas la confession, et que le secret de la confession est un principe absolu pour l’Eglise catholique. Rendre publique le procès reviendrait à en rendre publique les actes, ce qui serait tout bonnement impossible.

Bref, ne perdons pas à l’esprit que l’Eglise considère exclusivement dans ce texte son champ de compétence, celui-ci excluant bien sûr le champ de compétence du pouvoir civile.

Le texte ne prévoit pas, j’en conviens, un recours systématique aux tribunaux laïcs : il s’agit là, d’une part, de laisser la victime décider, l’Eglise ne se substituant pas à la responsabilité individuelle, et d’autre part, de laisser l’évêque décider en local de l’opportunité de l’acte. A contrario, cela signifie également que le jugement du tribunal ecclésiastique peut ne pas aller dans le même sens que le celui du tribunal civile. Un prêtre accusé de pédophilie peut être mis hors de cause par le bras séculier mais être jugé coupable par l’Eglise : nous y reviendrons plus tard.

2 – Joseph Ratzinger a-t-il pu ne pas être courant des scandales de grande ampleur ? 

De toute évidence, Joseph Ratzinger a vu défiler des cas de prêtres pédophiles sur son bureau. De toute évidence, il a instruit, lui ou un de ses subordonnés, des procès pour pédophilie. Le texte « De Delictis Gravioribus » le prévoit, l’histoire – pour autant que l’affaire ait fait du bruit – le montre. Mais personne n’affirme que Joseph Ratzinger ne fût pas au courant qu’il y avait des pédophiles dans l’Eglise.

En revanche, et c’est bien là le nœud du problème, il se peut bien qu’il n’ait pas été au courant de l’ampleur du problème dans certains pays ! Et pour cause : si l’Ordinaire (l’évêque, pour faire simple) ne fait pas remonter l’information comme le prévoit « De Delictis Gravioribus », comment alors reprocher à la CDF de ne pas avoir pris les mesures nécessaires ? C’est exactement ce qui est reproché aux évêques irlandais, soit dit en passant : ne pas avoir respecté les prérogatives de la CDF et avoir traité le problème en local.

Cela ne signifie bien sûr pas que Joseph Ratzinger n’était pas au courant, j’en conviens. Mais les médias citoyens devraient, d’une seule voix, défendre bec et ongle le principe de présomption d’innocence, même à l’encontre de Benoit XVI, et surtout quand des faisceaux de preuves tendent à montrer l’absence de connaissance du dossier par l’accusé.

3 – Les accusations du New York Times : un non-événement.

Résumons maintenant les allégations du New York Times : Ratzinger aurait laissé un prêtre pédophile en fonction, alors qu’il connaissait les déviances de ce dernier. Si tel était le cas, le scandale serait effectivement colossale. Mais qu’en est-il exactement ?

Nous sommes en 1975. Le Père Murphy se voit accusé de pédophilie. L’Ordinaire en réfère aux autorités civiles, qui statuent sur un non-lieu, faute de preuve. L’Eglise, elle juge qu’il y a danger et limite l’apostolat de l’abbé Murphy

L’affaire aurait pu s’arrêter là, le dossier n’ayant pas été transmis immédiatement à la CDF. Mais en 1995, l’affaire refait surface et le dossier atterrit sur le bureau de Joseph Ratzinger, sans faits nouveaux, mais sur fond de scandales aux Etats-Unis. La CDF recommande la prudence et confirme la limitation des prérogatives de l’abbé, lequel est de toutes façons mourant, et rend son dernier souffle quatre mois après la clôture du dossier. On est donc bien loin de la tempête médiatique qui souffle sur Rome !

Encore une fois, cela ne prouve pas que Ratzinger n’a rien couvert. Mais pour le moment, force est de constater que les cas mis en avant ont été autant de coups d’épée dans l’eau. Pour ma part, en bon vigilant, j’attends qu’on m’apporte des preuves, pas des pseudo présomptions de culpabilité. Et j’invite mes semblables à en faire de même.


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26 réactions à cet article    


  • morice morice 27 mars 2010 11:13

    « un type bien » : je rêve là... le mec fait tout pour couvrir tant que ce peut des actes pédophiles et c’est un type bien ? Encore deux lignes et vous allez nous trouver Dutroux smpathique, à ce rythme. Les preuves existent et les témoignages aussi. Abonnez-vous au New York Times avant de venir défendre l’indéfendable. Ou abonnez vous à Golias. La religion est une idôlatrie : vous le prouvez amplement par cette défense puérile d’actes immondes.


    « Dès 1985, le père Thomas Doyle avait alerté les autorités de l’Eglise de l’ampleur du désastre. Il a été viré ! »

    Morceaux choisis : « La cruelle destruction sexuelle, physique, émotive et spirituelle infligée à ces enfants n’était pas accidentelle. Elle était systématique ». Selon le Père Doyle, cet univers sadique d’institutions violentes et perverses a bel et bien été entretenu au sein de l’Eglise catholique romaine. Les horreurs infligées à ces enfants impuissants l’ont été par des personnes en théorie données à Dieu et se plaçant au service de l’humanité. « Il y a eu un abandon des valeurs fondamentales qui doivent donner vie à l’Eglise (...) Il y a quelque chose de profondément déviant dans l’Eglise catholique dans la mesure où l’on permet à un abus systématique et à une malhonnêteté foncière de coexister avec l’identité autoproclamée du règne de Dieu sur la terre ». Selon Thomas Doyle, qui plus est, « punir les responsables signifie ne pas voir la forêt derrière l’arbre. La culture cléricale doit être examinée et démantelée sans aucune crainte. Elle a causé trop de destruction et a tué trop d’âmes pour être encore tolérée par une autre génération ». C’est ce qui est en train de se faire en ce moment à la faveur d’une opinion publique au sein de l’Eglise qui libère sa parole.

    Nombre de responsables dans l’Eglise catholique ont jugé ce rapport alarmiste et exagérant la situation.Et par voie de conséquence n’ont pas mis en application ses préconisations.Bref, les responsables de l’institution-Eglise, que ce soit aux Etats-Unis ou au Vatican où siégeait déjà le cardinal Josef Ratzinger comme préfet de la Congrégation pour la Foi, n’ont pas voulu entendre cette vérité embarrassant ni opérer un changement dans ses pratiques.

    • Fergus Fergus 27 mars 2010 11:44

      D’accord avec Morice.

      Ratzinger, à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, autrement dit la Sainte Inquisiton version moderne, ne pouvait pas ne pas être au courant dans le détail des graves faits évoqués ici et là par divers rapports et témoignages. Comme si Hortefeux n’était pas informé de viols en série perpétrés par des policiers et constatés dans les commissariats français ! 

      Quant aux initiatives visant aujourd’hui à dénoncer, la main sur le coeur, les abus de pédophilie commis dans le cadre d’institutions religieuses, qu’elles émanent du Vatican ou des congrégations d’évêques ici et là, elles n’ont qu’un unique but : dégonfler les polémiques et rassurer les ouailles en faisant croire que l’Eglise prend à bras le corps le problème et se donne les moyens d’y mettre fin. C’est peut-être vrai, mais cela ne dédouanne pas de leurs responsabilités ceux qui ont eu à connaître ces faits et les ont couverts. Pire : les ont encoragés à se renouveller en se contentant, la plupart du temps, de déplacer les prêtres coupables.

      Ne vous faites pas d’illusion : les victimes ayant commensé à parler, d’autres affaires vont sortir et, tôt ou tard, Ratzinger démissionnera pour raisons de santé. Le problème n’en sera pas réglé pour autant car la plupart des cardinaux appartiennent à la même école de l’omerta et répugnent à prendre les mesures qui s’imposent en matière de célibat des prêtres et d’ordination des femmes, préférant avec une grande hypocrisie fermer les yeux sur le concubinage des curés ou le recours à la prostitution ! 


    • Fergus Fergus 27 mars 2010 11:47

      J’ai quand même plussé votre article car bien qu’étant en désaccord sur bien des points avec son contenu, il n’en est pas moins intéressant.

      Bonne journée.


    • Ornithorynque Ornithorynque 27 mars 2010 14:21

      Cher Morice,

      Les articles de Golias sont à l’information religieuse ce que National hebdo est à l’information politique : Un torchon sans aucune légitimité.

      Changez vos sources, vous vous grandirez.


    • ZEN ZEN 27 mars 2010 14:37

      Moi, je préfère cette source officielle
      C’est du fiable... smiley


    • Furax Furax 27 mars 2010 12:23

      Je voudrais rendre hommage à un des plus brillantissimes procureurs contre B.XVI dans le choeur merdiatique national, le journal « LIBERATION »

      "Souvenons-nous : Mai 68 a sonné le tocsin puis le glas de l’”ordre moral”, le vieux monde est condamné, la libération sexuelle balaie tout sur son passage, tout même les enfants, les nourissons, Libération se fera le moteur premier de la “révolution sexuelle” et le porte-voix de mouvements tels que le ‘Front de libération des pédophiles‘ :

      En effet, mai 1977 (republié : Libération 01.03.1979), on lit ceci dans Libération :

      « Naissance du « front de libération des pédophiles »
      Un nouveau groupe vient de naître : le FLIP (Front de libération des Pédophiles) dont vous pourrez lire ci-dessous la plate-forme constitutive. Qui sont-ils ? Pour l’essentiel, des lecteurs de Libération qui à la suite d’une « lettre ouverte aux pédophiles dans notre édition du 9/2/77 nous firent parvenir un courrier abondant – nous en rapportions quelques-unes dans une double page le 24 mars 77 intitulée : Relations Adultes-Enfants. Le deux avril dernier se tenait à Jussieu une première réunion regroupant une trentaine de personnes. Simple prise de contact. Sans doute, peut-on regretter que l’essentiel des préoccupations ait été d’ordre judiciaire. Il ne fut en effet question que de répression, de défense et de poursuite des pédophiles. Sans méconnaître ces dures réalités, un tel groupe a tout à gagner s’il élargit son champ de réflexions.

      Le FLIP (Front de libération des Pédophiles) est né. Quelques objectifs essentiels ont déjà pu être lancés :

      — Combattre l’injustice pénale et mener une réflexion critique sur la famille et l’école, fondée sur une analyse politique de la sexualité entre mineurs et adultes.

      — S’associer à la lutte des enfants qui veulent changer leur mode de vie et de tout groupe politique qui vise à l’établissement d’une société radicalement nouvelle où la pédérastie existera librement.

      — Développer une culture pédérastique qui s’exprime par un mode de vie nouveau, et l’émergence d’un art nouveau.
      — Prendre la parole dans des organes d’information qui lui en donnent les moyens et par les voies qui s’imposent.

      — Manifester sa solidarité avec les pédophiles emprisonnés ou victimes de la psychiatrie officielle.

      La « tyrannie bourgeoise » fait de l’amoureux des enfants un monstre de légende qui croque les chaumières. Nous casserons ensemble monstres et chaumières"
      (Altermédia Info)

      Nos curés auraient-ils de mauvaises lectures ?

       


      • Ornithorynque Ornithorynque 27 mars 2010 14:13

        Excellent rappel...qui montre bien de quel côté sont les tartuffes...


      • joelim joelim 27 mars 2010 13:07

        Une seule solution, autoriser le mariage des prêtres, et dans la foulée l’ordination des femmes.

        Sinon, on ne pourra que constater que le catholicisme rejoint l’islam en tant que religion pédophile assumée. 

        Remarque : le catholicisme (comme d’autres religions) a notamment produit des formes extrêmes d’intolérance (crimes de l’inquisition) et des accaparements de richesse iniques.

        Maintenant qu’il est connu de tous qu’elle est aussi le terreau de violeurs pédophiles, sans grande gêne apparemment (à part le Pape, pour la forme), je pose deux questions :

        - quels crimes lui reste-t’il à pratiquer pour achever de piétiner les innocentes créatures de Dieu ?
        - comment un catholique peut-il, aujourd’hui, imaginer que sa religion a un quelconque rapport avec Dieu ?

        Post scriptum : d’aucuns vont dire — comme pour frédo mitterrand — que l’on hurle comme des chiens en meute. Allez-y ! smiley Çà ne donnera que plus de poids à nos arguments.

        • joelim joelim 27 mars 2010 19:43

          J’oubliais le judaïsme, intégrant également des traditions pédophiles, avec la pratique de la mezizah (succion du pénis après circoncision). Tout çà n’est pas glorieux pour les religions, en tout cas ces trois-là.


        • ousuisje 28 mars 2010 20:59

          j’approuve totalement votre position et le fait que les votes soient négatifs résume malheureusement le problème (sans compter les + que vous avez eu, au moins le mien)....

          Nous sommes confrontés à une religion qui ne sait pas évoluer et qui pousse indirectement au crime.
          Nier que l’abstinence est contraire à la nature humaine est une aberration qui ne peut que conduire à des déviances....

          Il est alors, compte tenu de l’ampleur du problème, impossible de le combattre, puisque tout le monde devient complice.

          Les pasteurs sont ils moins compétents que les prêtres catholiques parce qu’ils sont mariés ????


        • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 27 mars 2010 13:48

          CELA NE DATE PAS D’HIER (1)

          - En 1536, le prêtre Benoît Gréalou, « convaincu d’avoir commis le péché sodomite avec trois ou quatre jeunes enfants ses disciples », fut brûlé vif à Cahors (Archives départementales du Lot, F 179).

          - Le musicien et maître de chapelle Richard Renvoisy fut condamné à mort en 1586 et exécuté à Dijon pour relation coupable avec un de ses enfants de chœur.

          - Jean Imbert Brunet, prêtre du lieu d’Ollioules [Var actuel], prévenu de « sodomie abominable commise à la personne de Gabriel Maistral âgé de cinq ans », est condamné en 1599 par la justice ecclésiastique à la réclusion dans un monastère ; puis, réclamé par la justice civile qui fait prévaloir sa compétence sur celle de l’Official [juge ecclésiastique], il est condamné à mort, à être brûlé, en avril 1601 ; peine exécutée malgré les efforts de l’archevêque d’Aix-en-Provence pour le sauver, en refusant de le dégrader avant l’exécution (mss 1787, fonds Peiresc, de la Bibliothèque Inguibertine de Carpentras).

          - Dans ses Mémoires-Journaux, Pierre de L’Estoile cita le cas d’un vicaire du quartier de Vaugirard accusé d’avoir violé une fille de neuf ans, et qui, sachant que le prince de Conti voulait le faire arrêter, alla se constituer prisonnier à l’évéché (Édition Lemerre, 1879, tome VII, p. 324) ; autre scandale, un moine de l’ordre des Carmes, le père Camus, accusé de sodomie avec un novice « âgé seulement de quinze à seize ans » (id., ibid.). En août 1608, un prêtre de St Honoré, « dans l’église même, bougeronne un jeune garçon » (id., tome IX, p. 122)


          • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 27 mars 2010 13:53

            CELA NE DATE PAS D’HIER (2)

            - Le 18 novembre 1725, l’abbé Gillot déclarait au Lieutenant de Police : « c’est le sieur Milly, supérieur des clercs de la paroisse St Eustache, qui [m]’a séduit dès l’âge de 14 ans en me faisant des attouchements ». (Archives de la Bastille, 10256).

            - En 1771, Thévenau de Morande signale dans son Philosophe cynique que l’abbé Grizel « a été accusé par le sacristain de sa paroisse d’embrasser les petits enfants qu’il confesse pour leur pénitence ».

            - Le Journal de Rouen révélait le 11 septembre 1861 une affaire impliquant un certain Frère Catulle et vingt-cinq enfants de six à dix ans.

            - Entre 1837 et 1862, le curé Charles-Eugène Pelletier commit de nombreux attentats à la pudeur sur de jeunes garçons ; condamné par contumace en 1838, il fut signalé, parfois sous un faux nom, à Paris et en province, et même une fois en Belgique, avant d’être arrêté, puis condamné en mai 1863 aux travaux forcés à perpétuité (cf Le Siècle, 4 juin 1863).


            • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 27 mars 2010 13:54

              CELA NE DATE PAS D’HIER (3 et dernier)

              - En 1868, fut publié l’ouvrage d’E. Alexis, Les Immoralités des prêtres catholiques ; l’auteur proposait la solution de la castration des prêtres.

              - En 187., scandale du vicaire de Villiers-le-Bel (Val d’Oise actuel). « Sous prétexte de continuer leur instruction religieuse, il emmena un jeudi sept ou huit de ces garçonnets dans la forêt d’Ermenonville, et là, dans un fourré, il se déshabilla, se mit complètement nu, et entourant son corps de petites branches et de tiges de lierre arrachées aux arbres du fourré, il prit devant ces enfants des poses de faune au bois et les excita par des caresses – auxquelles quelques uns se prêtèrent. Au retour l’un d’eux, que ce spectacle avait révolté, en fit le récit au chef de l’institution, qui prévint immédiatement, non pas le parquet, de crainte d’un scandale qui portât préjudice à la maison, mais l’évêque de Versailles : celui-ci se contenta de changer le vicaire de commune. » (L. Fiaux, La Police des mœurs en France, Paris : E. Dentu, 1888).

              - En 1873, L. Baudier publie chez Millière Arlequin démocratique et on y trouve, pp. 89-240, une partie intitulée « Sur les genoux de l’Église ».

              - « En 1885, dans la commune de Gleizé [Rhône], la plupart des enfants de l’école congréganiste furent souillés par un de leurs maîtres », écrit le Dr Alexandre Lacassagne en 1886 (Article « Pédérastie », Dictionnaire Encyclopédique des Sciences Médicales, vol. 22).


              • Ornithorynque Ornithorynque 27 mars 2010 14:19

                Vous avez raison, le vice ne date pas d’hier.

                En revanche, ce qui est récent c’est qu’une organisation regroupant 400 000 prêtres décide d’assumer, et de nettoyer au Karcher ses écuries...

                Ce qui est fascinant, c’est que l’on sent, dans la pluspart des commentaires, un absence de jugement sur les pédophiles, et la concentration de toutes les critiques sur le Pape actuel... selon un modèle très classique de fonctionnement en bouc-emissaire.

                J’ai entendu l’émission de MArie Drucker rassemblant quelques journalistes, eux même respondables de 2 secrétaires et 3 stagiaires, expliquer doctement pourquoi le pape d’une communauté bimillénaire de plus de 1 milliards de personne devrait démissionner. ..

                Parfois le manque d’intelligence devrait être sanctionné.


              • Fergus Fergus 27 mars 2010 16:13

                Bonjour, Ornythorinque.

                On ne peut vraiment pas parler de « bouc émissaire » pour un homme qui a été en charge de la Congrégation de la Doctrine de la Foi et qui est aujourd’hui à la tête de l’Eglise. Un homme qui, es-fonctions, doit désormais répondre des gravissimes dérives qui se sont déroulées dans son église et dont, circonstance aggravante, il a eu connaissance.

                Certes, il n’était pas personnellement dans chaque établissement où se sont commis ces crimes contre l’enfance ou la jeunesse, mais ni plus ni moins que le pédégé de France-Télécom n’était dans les services ou les agences où des salariés de l’entreprise se sont suicidés. A-t-il été considéré lors de son départ comme un bouc émissaire ? Je vous laisse juge...


              • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 27 mars 2010 16:21

                L’Église a toujours eu du mal à accepter la primauté de la justice civile sur la justice ecclésiastique.


              • joelim joelim 27 mars 2010 19:57

                Ce qui est fascinant, c’est que l’on sent, dans la pluspart des commentaires, un absence de jugement sur les pédophiles

                Faudrait savoir, d’habitude on nous accuse (nous la meute) de juger.

                C’est à la justice de le faire mais on peut s’offusquer qu’elle ne fît pas. La caste des évêques est certes en cause, mais aussi et surtout le principe sadique consistant à faire côtoyer de manière continue des célibataires forcés avec des enfants. La perversion est peut-êre plus dans ce principe catholique barbare que dans la faiblesse de la nature humaine.

              • ousuisje 28 mars 2010 20:50

                Qui va croire que l’église à la volonté de faire du ménage ??????

                La seule mesure intelligente et efficace que l’église pourrait prendre est d’autoriser le mariage des prêtres..... mais il en est toujours hors de question....

                Le problème est tellement profond et il y a tellement de religieux concernés, comme auteur ou plus simplement comme témoins, qu’un nettoyage provoquerait un séisme irréparable....

                Peut on juger et excommunier la majorité des religieux d’un coup de balai ????? Surtout que c’est la hiérarchie qui sera logiquement la première concernée puisqu’elle savait, qu’elle n’a pas dénoncé et qu’elle à laissé les déviant continuer leurs crimes.... Il y a donc complicité...


              • vero87 27 mars 2010 19:41

                senatus populusque je vous plus !
                ça ne date pas d’hier ! certes non !
                le problème c’est que ce pays (la France, fille ainée de l’Eglise« ) n’a pas encore eu d’historiens dignes de ce nom c’est à dire des »enquêteurs« comme le furent en leurs temps des Herodote et des Thucydide !
                15 siècles de climat de terreur intellectuel imposé par l’Eglise
                la justice ecclésiastique ?
                relisons le code théodosien, le code justinien, allons jeter un oeil sur les canons des différents conciles du IV° au XVIII° siècle !
                relisons les procès en sorcellerie, les oeuvres de Bernard GUi (le manuel de l’inquisteur) et alors nous verrons l’impunité dont ont bénéficiée tous les prélats catholiques !
                climat de terreur aggravé par le bras séculier qui sévissait dans les campagnes ; droit de cuissage ( dit droit de braguette ou praegustatio)) des grands et des petits seigneurs et dont se prévalaient aussi les évêques !
                à la veille de la révolution française, la bastille était pleine de prêtres dépravés et tellement furieux qu’il fallait les tenir »en loge" selon le lieutenant de police horrifié par les crimes que ces prêtes avaient commis !
                Ainsi l’Eglise a longtemps été le refuge de tous les tarés que n’importe quelle civilisation secrète... mais avec l’immunité que toute civilisation doit refuser !
                Quelle institution offre à la fois la possibilité de côtoyer des enfants et l’immunité dans les abus de confiance dépucelée sur l’autel de l’amour divin ? L’Eglise !
                Oui aujourd’hui la parole se libère parce que l’Eglise n’a plus le monopole des écritoires !
                le monopole des tribunaux !
                je frémis en songeant aux époques où ce fut le cas !
                nous ne savons décidément rien de notre histoire
                mais n’est ce pas Jésus qui a dit que rien ne resterait caché ?


                • Wazix23 27 mars 2010 19:45

                  Le pape a le tort d’être Allemand et d’avoir fait parti des jeunesses hitlériennes. Alors haro sur Benoit XVI par tous les résistants de l’après dernière heure et des pleutres de la franchouille comme un certain comique à qui était posé la question : « pourquoi vous en prendre qu’à la religion catholique » ? sa réponse : « il y a assez à faire avec elle ».

                  Forcément elle n’a pas encore utilisé de fatwa.


                  • Axel de Saint Mauxe Nico 27 mars 2010 19:53

                    Comme par hasaer cette polémique tombe en plein Sidaction ! Cela ne vous rappelle rien ?

                    http://l.eclat.free.fr/index.php?post/2009/10/12/L-affaire-des-pr%C3%A9servatifs-ou-la-strat%C3%A9gie-de-Bismarck


                    • furio furio 27 mars 2010 20:56

                      Ah les religieux et leurs tares ! Les uns persécutent et massacrent les paslestiniens en les enfermant dans des ghettos ! belle mentalité ! Les autres se livrent joyeusement à la pédophilie, d’autres font poser des bombes, certains maintiennent leurs ouailles dans un état « végétatif » ou « moyen-âgeux », d’autres trépanent et « pompent » leurs fidèles dans le monde merveilleux des sectes.
                      Et si la révolution c’etait pas déjà de se débarasser de TOUS ces tarés ?


                      • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 27 mars 2010 22:49

                        Espérons que ce ne sera pas eux qui se débarrasseront de la minorité d’incroyants que nous sommes ; minorité non négligeable, quand même : 25 % à 30 % en France.


                      • Olivier Bach 28 mars 2010 00:52

                        A l’auteur,

                        Vous semblez oublier l’instruction « Crimen Sollicitationis » qui date de 1962 et qui est toujours en vigueur aujourd’hui. Voir l’article que j’ai publié hier en tribune libre. Vous pourrez la lire en anglais. Elle est édifiante et surtout elle montre que Benoît XVI, quand il était préfet de la Congrégation, soit pendant 24 ans, a été destinataire de tous les cas graves de pédophilie instruits par les évêques du monde entier.
                        La question n’est plus de savoir s’il était au courant. Il était au courant de tous les cas graves et a couvert des milliers de crimes.
                        Vous parlez des victimes en oubliant que les évêques demandaient aux victimes de prêter serment sur la Bible, de garder le secret absolu. Les victimes n’ont jamais eu le choix et c’est pour cette raison qu’une toute petite minorité d’entre eux en a parlé en dehors de l’église catholique.
                        Le problème se pose donc aussi pour les évêques qui, naturellement, étaient au courant mais ils ont également été obligés de prêter serment de garder tout ces affaires secrètes sous peine d’excommunication. La question qui se pose est de savoir s’ils devaient désobéir. Personnellement, j’estime qu’ils le devaient, compte tenu de la gravité de ces crimes et surtout parce qu’il ne pouvaient pas ne pas se rendre compte que muter des prêtres pédophiles ne faisait qu’amplifier le problême. Ce qui est tout à fait contestable aujourd’hui, c’est de voir les évêques suivre la ligne de défense du pape en affirmant qu’ils ne savaient pas.
                        Vous ne semblez pas être informé de toutes les affaires qui se sont passées aux US depuis 10 ans. Des milliers de prêtres ont été mis en cause et l’église US a payé plusieurs milliards de dollards de dédommagement pour empêcher la condamnation de ses prêtres et évêques. Le cas du Père Murphy n’est qu’un cas parmi des milliers d’autres et vous prenez les réponses du vatican pour des vérités. Compte tenu de l’instruction « Crimen Solicitationis », et de la gravité du cas de ce prêtre, la CDF ne peut pas ne pas avoir été informé avant 1995. Par contre, vous devriez vous demander pourquoi il a été impossible de trouver des preuves en 1975. Pendant des dizaines d’années, l’église a réussi à empêcher les victimes de parler. Il a fallu que quelques victimes aient le courage de parler en rompant leur serment, pour que des milliers d’autres le fassent aussi. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans de nombreux pays...sauf en France...pour l’instant.


                        • ousuisje 28 mars 2010 20:32

                          J’ai un ami gendarme qui a traité une affaire de ce type en France. Il m’avait expliqué comment des pressions avaient été exercées sur les familles afin qu’elles retirent leurs plaintes et qu’elles ne témoignent pas...
                          l’auteur avait pu être condamné, mais ces comportements sont intolérables et il est inadmissible que l’église continue à protéger ses violeurs d’enfants...


                        • ousuisje 28 mars 2010 20:19

                          Par ces articles de défense du pape et des religieux, il y a un sentiment malsain de vouloir nier le problème.

                          En résumé : « On a écrit que la pédophilie c’était mal, donc ce n’est pas de la faute de l’église.... »
                          Biensur qu’il y a un problème de fond !!!!!!!

                          Quand l’église aura t’elle le courage de se réformer !!!!!
                          l’abstinence ne correspond pas à la nature humaine, quelque soit les individus, les religieux comme les autres.
                          les catholique sont les seuls à ne pas l’avoir compris.....

                          d’où toutes les dérives et les scandales : de la « bonne du curé » qui est le summum de l’hypocrisie mais qui ne dérange personne, à la pédophilie, en passant par l’homosexualité.

                          Je ne suis pas un spécialiste, mais j’ai lu plusieurs articles dans des revue (sérieuses) sur la proximité du pape lui-même et de son conseiller....

                          Alors, Arrêtez de vouloir défendre l’indéfendable et faites les évolutions qui s’imposent.... Les religieux catholiques sont ils tellement moins droits que dans les autres religions pour ne pas pouvoir se partager entre la foi et une épouse ?????

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