Martine Aubry, candidate néo-libérale
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH168/DSK-AUbry-7d3d6.jpg)
Tant que Martine Aubry se présentera en tant que candidate socialiste, elle trahira le socialisme, ses électeurs et son pays.
Elle commence par trahir la langue Française.
Notre pays a eu de grands orateurs. Elle n'en fait pas partie. Ni son nègre.
Quand on écrit une tribune, publiée dans « Libération » tribune qui s’appelle pompeusement « La crise en Europe : l’audace ou l’enlisement ? », quand on a l’ambition d’être ministre de la Culture, ne peut-on se relire ? Les moyens du parti socialiste sont-ils si bas qu'il ne puisse engager quelqu’un qui pratique correctement notre langue ?
Passons sur le jargon économique : Le risque d’une crise auto-réalisatrice (une sorte de masturbation des bourses ?)…Des taux qui reflètent leurs véritables fondamentaux, et non la perception auto-déformante qu’en ont les marchés. (Autre modèle d’ « auto-baragouin »)
Les incorrections : Ainsi les marchés financiers seraient-ils mis directement à contribution du financement des déséquilibres qu’ils contribuent à provoquer. (« tenus de compenser les déséquilibres qu'ils provoquent." tombe sous une plume lambda.)
Ces moyens de court terme ont le pouvoir de briser la spéculation, mais elles n’auront d’efficacité durable qu’à la condition d’annoncer des réformes plus profondes. Que reprend "elles " en début de paragraphe ? De mon temps " Moyens " était masculin...
Les phrases lourdingues : Privés du soutien des institutions européennes, ces pays n’ont d’autres recours que celui de s’engager à mener des politiques restrictives qui menacent de casser la croissance, ce qui devient un facteur aggravant encore pour les finances publiques et au final, augmente le risque de crise.
( Ouf !)
Une fin qui est un non-sens : La zone euro doit offrir l’espace de stabilité et de progrès pour laquelle elle a été créée. Il faut que les dirigeants européens prennent toute la mesure de la crise actuelle pour qu’elle le devienne enfin vraiment. "Le " est censé représenter, je suppose, « la zone euro », mais manque de bol, il fait écho au féminin le plus proche cad "crise actuelle ». Bref Mme. Aubry nous affirme que si l'on prend toute la mesure de la crise, elle sera enfin la crise… Ce dont nous ne doutons pas si elle gouverne aussi bien qu’elle écrit.
La forme est catastrophique. Le fond est une tragédie.
Martine Aubry, comme ses amis socialistes, ont un choix à faire. S’ils veulent être honnêtes, il faut qu’ils cessent de s’appeler socialistes. Ils ne le sont plus. Ils sont libéraux.
Mais ils vont bien s’en garder. Et on comprend la raison de cette appellation frelatée : ils veulent ratisser le plus large possible. A droite, où les déclarations de l’apathique Hollande rassurent les marchés et les hôtels particuliers. A gauche où il y a encore toute une clique de vieux qui ont manifesté demi-heure en 68, ont voté socialiste toute leur vie et s’imaginent que le PS est encore un parti de gauche. Si on leur dit : « Hollande reprend le programme de Sarkome ». Ils vous répondent « Oui, mais ce ne sont pas les mêmes qui vont payer. » Ils ont la tête dans un bocal au formol. Les convaincre que les temps ont changé et que les « socialistes » sont l’aile gauche de la grande armée de la banque et de la ruine, ne va pas être facile.
Voilà comment le parti socialiste est devenu un parti de vieux de droite et de vieux qui se croient à gauche mais ne sont plus qu’à la gauche de Judas.
Nos socialistes, excités comme des puces à l’idée de reprendre le pouvoir, vu l’état grabataire de Sarkome, sont prêts à tout pour ne pas lâcher le pompon de la foire. Prêts à dire que DSK est un libertin badin, prêts à dire qu’ils sont les héritiers de Jaurès alors qu’ils sont les héritiers de Lancel.
Aubry et consort, sont dans le même cas de figure que Mme Le Pen. Ils héritent d’un fonds de commerce mais il le leur faut l’élargir.
Ainsi, Mme le Pen, présidente d’un parti d’extrême-droite anti-islamiste, est obsédée par une furia islamophobe, mais pas toujours, car elle veut ramasser toutes les voix et pour ceux qui haïssent les arabes, elle hait les arabes, et pour les arabes et les amis des arabes, si c’est électoralement nécessaire, elle aime les arabes. Ainsi, M. Le Pen, invité au centre d’art Iranien, affirmait qu’il aimait le caractère révolutionnaire de l’Iran et était scandalisé par le sort fait à Gaza par Israël.
Lors de ces élections, les bouchers se présentent comme végétariens et les végétariens mangent du steak selon les quartiers qu’ils visitent.
Bien. Tel est l’état de notre pays alors que s’annoncent des élections qui ne seront pas comme les autres. Il y a, en effet, de plus en plus de gens qui s’indignent et s ‘informent sur le net. Des gens qui étudient les déclarations de leurs candidats.
En ce qui concerne cette fameuse tribune de Libé, quelle est l’urgence de sa publication ?
Le problème qui retient l’attention de Martine Aubry est que l’Espagne et l’Italie sont en train de se faire bouffer les miches par les spéculateurs. Après la Grèce et le Portugal. Les chacals et les vautours sont à l’œuvre. La caravane des pionniers est attaquée par les féroces indiens !
C’est grave. Aubry sonne le clairon de la débâcle.
La situation européenne prend aujourd’hui un tour extrêmement préoccupant. L’Italie et l’Espagne se trouvent au cœur d’une tourmente d’une gravité exceptionnelle.
Passons sur le fait que cette tourmente et cette gravité sont quotidiennes depuis que les chefs d’Etats Européens reçoivent chez eux, avec des petits gâteaux, toute la clique mafieuse des Banques. Faisons semblant de croire ce qu’on nous raconte.
Que faire pour sauver l’Espagne et l’Italie ?
Premier conseil de Martine Aubry : J’en appelle à l’esprit de responsabilité de la Banque Centrale Européenne. Gardienne de l’euro, elle doit intervenir massivement sur le marché de la dette pour éviter l’implosion de la zone. Elle en a le pouvoir institutionnel, elle l’a déjà fait pour l’Irlande et le Portugal cette semaine : il faut qu’elle poursuive ses interventions, à grande échelle, pour casser la spéculation qui s’est abattue sur l’Italie et l’Espagne.
Personnellement, mais dieu sait si je suis un petit esprit qui ne connaît rien à l’économie, pour casser la spéculation, je casserai les spéculateurs. J’interdirai la spéculation. Je mettrai sur pied une équipe de sept mercenaires et je ferai flinguer ces voleurs qui, de nuit et de jour, nous vampirisent. Non, la stratégie est tout autre. Il faut laisser les spéculateurs tout ronger comme des mites ou des criquets puis, ensuite, quand ils ont fait bombance, grâce à l’argent de la BCE, boucher les trous de leur pique-nique quotidien avec des euros qui viennent des impôts des peuples. Parce que cette grosse pimbèche de BCE , c’est à nous quand même ! C’est l’argent de Papi, Mamie et de toute la famille !
Deuxième conseil :
Il faut ensuite que les décisions qui ont été prises au sommet du 21 juillet dernier, lors du plan de sauvetage de la Grèce, soient mises à exécution immédiatement. Le Fonds Européen de Stabilité Financière doit pouvoir intervenir le plus vite possible, en prêtant directement aux pays en crise,
Pourquoi ? Les décisions du 21 juillet, ces fameuses décisions historiques d’après Baroin-le-groin, le petit cochon qui travaille pour les loups, n’ont pas été appliquées en date du 6 août ? En cas de situation urgente, ils prennent des décisions qu’ils n’appliquent pas ? J’imagine cela lors du naufrage du Titanic. La décision ayant été prise de mettre des canots à l’eau, on a estimé que c’était déjà beaucoup et on a laissé les canots à leur place.
Troisième conseil :
Le Fonds Européen de Stabilité Financière doit pouvoir intervenir le plus vite possible, en prêtant directement aux pays en crise. Or ses moyens sont notoirement insuffisants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les marchés se sentent en position de force aujourd’hui pour exiger des rendements exorbitants. Il faut donc pouvoir doubler le plus vite possible les ressources dont il dispose.
Là, on sent toute la puissance du raisonnement d’une économiste chevronnée : « Doubler » les ressources du FESF ! Pourquoi pas tripler ou quadrupler ? Non ! Mme Aubry est certaine de la somme : doubler ! Avec quel fric va-t-on doubler les ressources de la FESF, l’institution dont Sarkome n’arrive même pas à prononcer le nom tant il en connaît l’utilité ? Le fric des retraites ? De la sécurité sociale ?
Heureusement qu’une dernière phrase éclaire totalement la situation :
Le gouvernement de la zone euro disposerait aussi de la capacité d'émettre des euro-obligations, garanties solidairement par les Etats et rachetables à l’émission par la BCE, dans une proportion suffisante pour disposer d’une force de frappe efficace pour venir rapidement au secours d’un Etat en difficulté.
?????? On demandera quand même à Yves Calvi de nous expliquer ce pataquès dans sa prochaine émission de « C’est dans l’air », le rendez-vous de l’intelligentsia économiste, antinomie qui n’est valable que sur nos chaînes d’information.
C’est alors que va suivre une phrase dont la construction a dû demander plusieurs jours, tant elle est subtile et endormeuse, tant elle se veut socialiste, tout en se jetant dans les bras du fascisme néo-libéral ! Ah ! Ils ne savent pas écrire mais ils savent gruger ! Lisons :
Il faut substituer au gouvernement des marchés et des agences de notation, un gouvernement de la zone euro, doté d’une capacité d’emprunt et de ressources fiscales propres qui lui permettent d’agir, et en particulier la taxe prélevée sur les transactions financières de 0,05% que je propose avec mes amis socialistes et sociaux démocrates européens.
C’est ce qu’on appelle le sandwich baiseur en trois couches : la première composée de viande avariée reconnue : « Le gouvernement des marchés et des agences de notation ». Hou !!! La seconde, on le dit vite, pour que le lecteur ne le retienne pas trop : « un gouvernement de la zone euro. » Chut ! Et la troisième, une petite fantaisie gaucho pour faire croire qu’on est contre les spéculateurs avec tous les potes socialistes et socios, drapeaux rouges, les ouvriers en casquette : « la taxe prélevée contre les transactions financières de 0, 05% ! Révolution !
Règlons le problème de cette taxe :
O, 05% sur chaque opération ? Elle est folle ? Elle veut nous faire bouder les marchés ! Qu’on la fasse taire ! Non ! C’est trop ! 0, 005 ou 0, 0005 à condition que les spéculos puissent se rattraper d’une autre façon. (C’est prévu ? Ok ! Tant pour moi ! Notons que Borloo, sur le même sujet, propose une révolution…avec un taux de 0, 01. Il est donc plus à droite qu’Aubry !)
Mais l’essentiel est bien sûr : « Un gouvernement de la zone Euro » !
Ah ! Ils veulent nous le fourguer ce « gouvernement de la zone euro » ! On en entend parler sur toutes les télés mondialistes, sur tous les medias atlantistes, et comme il n’y a que ça, évidemment, ça commence à s’entendre ! Mais n’existe-t-il pas, déjà, ce gouvernement de la zone euro ? N’est-ce pas celui de cette Europe que les Européens haïssent ? Le gouvernement de nos puppets qui nous ruine jour après jour ? On l’a déjà ! On le connaît par cœur ! Il couche avec nos ennemis ! Que pourrait-elle faire de plus cette Europe de Bruxelles, plus opaque qu'une macula dégénérée, cette Europe des lobbys qui achètent ses députés et imposent les Ogm, cette Europe qui hausse subrepticement les doses d’irradiation admissibles sur les produits reçus du Japon, cette Europe qui accepte qu'une entreprise chinoise travaille sur le sol de la Pologne en amenant six cents ouvriers qui n'obéissent à aucun droit du travail européen, cette Europe qui vend à la Chine et aux autres, pièce par pièce, joyau par joyau, toutes les splendeurs de son héritage !
Ah ! Oui ! Mais il ne fallait pas tant dépenser ! Il faut rembourser maintenant, les cigales !
A ce sujet, je vous propose une petite histoire.
Elle se passe dans une ville où les habitants mettent leur voiture la nuit dans un parking. Or le matin, régulièrement, des pneus sont volés. Un par ci, deux par là, parfois les quatre ! La police d’Oslo est sur les dents et tente de découvrir le pot aux roses, mais le temps passe, aucun coupable n’est arrêté et les pneus continuent à disparaître.
Or les habitants de cette ville ont besoin de leur voiture et de leurs pneus pour aller travailler ! Pour aller faire des courses ! Pour vivre quoi !
Surveiller le parking ? La police craignant des incidents l’interdit.
Dans un premier temps, tous les matins, chacun se retrouvant plus ou moins sans pneu, la seule solution est de racheter des pneus. Voilà pourquoi un grand magasin de pneus se monte à l’entrée du parking. Certains automobilistes ayant changé de pneus plusieurs fois dans le mois et n’ayant plus d’argent, une banque s’installe aussitôt et leur propose des prêts afin qu’ils puissent aller travailler. Pour ceux qui sont complètement raides, une entreprise de cars propose des places à des tarifs prohibitifs. Mais ou tu paies ou tu vas à pied !
Un jour, plusieurs automobilistes, couverts de dettes avec leurs achats incessants de pneus, vont voir le chef de la police :
-Mais comment se fait-il que vous ne trouviez pas les voleurs ?
-On les a trouvés.
-Quoi ? Super ! Et pourquoi ne le disiez vous pas ! Et depuis quand ? On m’a encore volé trois pneus hier !
-En fait ce ne sont pas des voleurs qui vous enlèvent vos pneus, ce sont les propriétaires du parking.
-Les propriétaires du parking ? Incroyable ! Et vous les avez arrêtés ?
-Non. Ce n’est pas possible !
-Pourquoi ?
-En vertu de la loi 1064 alinéa B5 du 1 juillet de cette année.
-Quelle loi ? Il y a une loi qui autorise le vol des pneus !
-Non. Aucune loi n’autorise le vol des pneus. Mais, dans le cadre de la protection de l’outil de travail, cette loi donne l’autorisation aux directeurs de parking de prélever des pneus toutes les nuits selon un certain pourcentage, l’usure des sols étant préjudiciable à leur outil de travail.
-Mais c’est complètement dingue ! C’est de la folie ! Elle sort d’où cette loi ?
-Vos députés l’ont votée.
-Nos députés ? Nos députés disent qu’on peut voler des pneus ?? Mais ce sont des crapules nos députés ! La loi n’est plus la loi ! La justice n’est plus la justice ! Le vol est une institution légale ! La vertu est bafouée ! Il n’y a plus d’honneur !
-Holà, holà, calmez-vous ! Si j’étais vous, je ne me ferai pas trop remarquer ! Avec tout ce que vous devez aux banques !
-Mais je ne devrais rien aux banques si on ne me volait pas mes pneus tous les matins !
-Au sujet des banques désormais alliées avec les parkings, je vous signale qu’une nouvelle loi vient de sortir : tant que vous n’aurez pas remboursé votre dette, dont l’intérêt d’ailleurs vient d’être augmenté, vous n’aurez plus le droit de porter plainte.
-Mais comment voulez-vous qu’on fasse pour vivre ? Pour aller travailler ?
-Volez des pneus !
Pour conclure :
Voulant honorer le célèbre vers de Nicolas Boileau, auteur français du 17 ème siècle, qui n’a pas encore été vendu à la Chine, mais pourquoi pas, il s’appellerait Tcheng Boilethé et les Chinois nous donneraient cent mille yuans pour dire qu’il est de chez eux, bref pour honorer le célèbre :
« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
Et les mots pour le dire arrivent aisément »,
je propose, gratuitement, à Mme Aubry une traduction, à la Boileau, de son discours à l’usage des peuples.
Bonne nouvelle : L’attaque de l’Euro par nos amis spéculateurs fonctionne à merveille. l’Espagne et l’Italie sont sur le point d’y perdre du gras !
Que faire pour se gaver encore plus ? Prélever davantage dans les caisses des Etats pour que la BCE et la FESF donnent tout cet argent aux banques qui seront ainsi rassurées.
J’ajoute que je demande que les transactions financières soient frappées d’un impôt. Mais que cette demande n’est que pour faire « gauchiste » et qu’elle ne sera, bien sûr, jamais appliquée. Hi Hi !
Je finis sur le meilleur : à force de secouer les pays d’annonces bidons de note AAAA ou DDDD, nous les conduisons peu à peu vers ce qui leur sera présenté comme le seul moyen de les sauver : créer un Etat fédéral européen qui aura tout pouvoir et sera enfin la dictature de la finance à laquelle nous aspirons !
L’Europe est ainsi confrontée à l’enlisement ou à l’audace. L’enlisement étant la résistance stupide de ces indignés. L’audace suprême étant pour une candidate qui s’estampille « gauche » d’être aussi à droite que Rothschild et Goldman Sachs.
Il me semble qu’ainsi c’est plus clair.
PS : Une explication pour le choix de la photo qui illustre l'article. J'ai voulu corriger des propos désagréables qui avaient cruellement rapporté, qu'avec DSK, elle ne risquait rien. Ben...Vu le regard du fauve...on ne peut que s'interroger ! T'as un ticket , Martine ! Et toutes tes chances !! A moins que....
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