Obsession vaccinale et transhumanisme
Le 12 août 2021, un article nommé "Opération Dent Bleue" a été publié sur Agoravox. L'auteur y décrit un dispositif expérimental et sa mise en œuvre, visant à valider une hypothèse : les personnes vaccinées émettent-elles un signal Bluetooth ? Ce n'est pas l'expérience ni ses résultats qui m’intéresse ici, mais les commentaires que l'article a suscité.
Il va sans dire qu'une telle hypothèse a un degré suffisant d'hétérodoxie pour que « l'honnête homme » la juge absurde, et se retranche dans l'indignation, la dérision, et la condescendance, devant ce véritable cas d'école de complotisme. Les commentaires de l'article, nombreux, ont majoritairement été d'aimables conversations ironiques. À vrai dire, on ne compte que trois tentatives de réfutation. Je laisserai de côté la dernière, évoquant une probable confusion des signaux captés avec des anti-vols électroniques, suggestion tout à fait pertinente au demeurant.
Voici les réfutations que je vais commenter, qui ont inspiré le présent article :
Réfutations immédiatement saluées (sanctifiées ?) par un représentant du bon sens et de la raison :
Pas sérieux tout ça, hein ? Puisque chacun devrait savoir qu'etc.. Mais le problème ici, ce n'est pas ce que certains croient savoir, mais bien plutôt ce qu'ils ignorent.
Car malheureusement pour nos braves défenseurs de la science et du sérieux, voilà plus de 10 ans que la prestigieuse revue « American Chemical Society » a publié un papier intitulé : « Le premier dispositif auto-alimenté avec transmission de données sans fil » [1]
Zhong Lin Wang et ses collègues expliquent que les progrès de l'électronique ont ouvert la voie à la mise au point de minuscules dispositifs fonctionnant sans batterie grâce à d'infimes quantités d'électricité pouvant être récoltées à partir du pouls d'un vaisseau sanguin, d'une brise légère ou des mouvements d'une personne qui marche. "Il est tout à fait possible de faire fonctionner ces dispositifs en récupérant l'énergie de sources présentes dans l'environnement, telles qu'un léger courant d'air, des vibrations, des ondes sonores, l'énergie solaire, chimique et/ou thermique", expliquent les scientifiques.
Le dispositif se compose d'un nanogénérateur qui produit de l'électricité à partir d'une vibration ou d'un déclenchement mécanique, d'un condensateur pour stocké l'énergie et d'un système électronique comprenant un capteur et un émetteur radio similaire à ceux des casques de téléphone mobile Bluetooth. Leur dispositif a transmis des signaux sans fil qui pouvaient être détectés par une radio commerciale ordinaire à des distances de plus de 30 pieds. [10 m]
Les auteurs remercient la DARPA et le ministère américain de l'énergie pour le financement de leurs travaux.
D'ailleurs, ces nanogénérateurs sont déjà anciens, on trouve des publications remontant à 2008 [2] détaillant leur fonctionnement et leur fabrication. Et leur dimension ne dépassait pas quelques µm. Le trou d'une petite aiguille pour injection sous-cutanée [3] (G 26) est de 0.26 mm, soit 260µm. Il y a très largement la place... Et tout ça, c'était plus d'une décennie en arrière...
Depuis, les publications se sont multipliées, annonçant de nouveaux champs d'application, de meilleurs performances, de nouveaux procédés de fabrication, etc. Une recherche au mot clef "nanogenerator" retourne 400 000 résultats, en grande partie issus de revues scientifiques. Même chose pour les dispositifs de transmission sans-fil.
On peut se poser la question : certes, ces dispositifs sont nanoscopiques, mais peut-on pour autant les injecter directement dans l'organisme, par seringue épidermique ? Là encore, un petit effort de recherche permet de se faire une idée. Parmi les publications les plus récentes, on peut consulter l'étude d'une équipe de l'« University of California, Santa Cruz » (UCSC) [4], publiée par le très prestigieux « Institute of Electrical and Electronics Engineers » (IEEE), bien connu des électroniciens. Les chercheurs y décrivent un nouveau procédé d'implémentation d'une interface cerveau-machine (Brain to computer interface, BCI), qui ne nécessite pas de chirurgie.
Ces interfaces sont destinées à lire l'activité neuronale complète du cerveau, c'est-à-dire de déterminer avec une très grande résolution l'emplacement des circulations électriques qui s'y produisent. Vous pourrez consulter, sur le site de la DARPA [5] (Defense Advanced Research Projects Agency soit « Agence pour les projets de recherche avancée de défense »), l'étendue des applications de tels systèmes. Il s'agit littéralement de lire les pensées directement dans le cerveau, mais aussi d'y écrire des informations. Également, d'être capable de lire et écrire dans la mémoire de l'individu. Outre des applications « médicales », largement mises en avant par l'agence, tel que simuler la sensibilité d'un membre pour un amputé, ou redonner la mémoire à un amnésique, les applications militaires ou policières sont bien sûr légion : contrôle de drone par la pensée, avec transmission des images directement dans le cerveau de l'opérateur [6], suppression des sentiments de peur, suppression de la douleur ressentie, etc, etc.
Nos chercheurs de l'UCSC ont mis au point un procédé à base de nano-dispositifs, de moins de 200 nm (pour comparaison, un virus de la grippe fait entre 80 et 120 nm), capable de circuler dans les vaisseaux sanguins pour aller se fixer dans le cerveau (tout comme les nano-particules de graphène, au passage), par simple injection.
Une limitation fondamentale des interfaces cerveau-machine (ICM) implantables est le câblage nécessaire au transfert d'énergie et à la transmission des signaux. Les technologies de microélectrodes existantes ne peuvent enregistrer que des sections localisées du cerveau et nécessitent l'implantation d'électrodes invasives par le biais de chirurgies crâniennes. Nous présentons ici un système sur une sonde nanoparticulaire, le Neuro-SWARM 3 (Neurophotonic Solution-dispersible Wireless Activity Reporter for Massively Multiplexed Measurements), permettant la détection à distance de signaux bioélectriques in vivo.
Les dispositifs fixés émettront alors un signal lisible de l'extérieur, permettant de reconstituer par calcul l'activité neuronale du sujet. L'originalité de cette méthode est d'employer les propriétés photoélectriques d'une substance, qui lorsqu'elle est excitée électriquement, émet une lumière en proche-infrarouge ( λ 1000-1700 nm) qui est « biologiquement transparente », c'est-à-dire qu'elle traverse les matières biologiques, y compris la boite crânienne. C'est ce signal qui est récupéré depuis une ou plusieurs caméras, littéralement comme une simple photo de l'activité cérébrale. L'interprétation est alors réalisée par un ordinateur, qui explorera les gigantesques progrès de l'analyse d'image pour reconstituer l'activité en trois dimensions. Celle-ci peut être alors comparée à une base de données, et dévoiler ce qui se passe dans la tête du sujet.
De nombreuses autres techniques, à base d'excitation électromagnétique, permettent d'atteindre un même résultat. Le lecteur sceptique pourra se demander « où on en est-on vraiment de ces technologies ? ». S'agit-il d'effet d'annonce, de science « anticipatoire » ? La réponse est non. La lecture des pensées et des sentiments est un domaine déjà largement exploré : dans un article de CBSnews [7] de 2019, on peut lire :
Les scientifiques utilisent l'IRM pour révéler la composition physique de nos pensées et de nos sentiments.
Il y a dix ans, 60 Minutes a rencontré une équipe de scientifiques de l'université Carnegie Mellon qui avait commencé à décoder les pensées simples à l'intérieur du cerveau. Aujourd'hui, ils sont passés à l'identification de pensées complexes, de la spiritualité au suicide.
Concernant la capacité à lire ce que voit un sujet directement dans son cerveau, la seule limitation majeure est de constituer une base de données des réponses neuronales aux images, comme nous l'apprend un article de l'université de Berkeley [8] :
Grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) et à des modèles de calcul, des chercheurs de l'université de Berkeley ont réussi à décoder et à reconstituer les expériences visuelles dynamiques des gens, en l'occurrence les bandes-annonces de films hollywoodiens.
Pour l'instant, la technologie permet de ne reconstituer que les séquences de films que les gens ont déjà regardées. Toutefois, selon les chercheurs, cette avancée ouvre la voie à la reproduction des films que nous avons dans la tête et que personne d'autre ne voit, comme les rêves et les souvenirs.
A gauche, l'image vue par le spectateur, à droite, l'image reconstituée par lecture de son cerveau.
J'ai entendu un certain nombre de commentateurs, dans des médias « respectables », évoquer un lien entre la « crise covid » et sa « gestion » pour le moins déconcertante, et le but à terme du transhumanisme. Mais ceux-ci n'ont jamais développé le lien de cause à effet. N'étant pas moi-même intime des cercles dirigeants, et n'ayant pas de boule de cristal, je ne permettrais pas de tirer des conclusions définitives sur ce qui nous attend. Cet article n'a pour vocation que de donner une « piqûre de rappel » sur les avancées des neurosciences, des nano-technologies et des capacités de traitement du signal à destination des profanes.
[1] https://www.sciencedaily.com/releases/2011/06/110615103042.htm
[2] https://pubs.acs.org/doi/10.1021/nl8027813
[3] https://en.wikipedia.org/wiki/Birmingham_gauge
[4] https://ieeexplore.ieee.org/document/9466139
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