Paris 2024 : Organisons la désobéissance civile
- (Illustration du blogueur britannique Random Blowe pour dénoncer les Jeux Olympiques de Londres en 2012)
Les Jeux Olympiques sont de par leur rareté et les moyens humains et financiers que mobilisent leur préparation un évènement historique pour un pays, de ceux qu'une nation vit – avec de la chance – une fois par siècle. Ils sont l'occasion de montrer au monde la richesse et la beauté du pays hôte, et de contribuer ainsi à sa grandeur et à son attractivité (ce que les géopolitologues nomment le soft power). Les Jeux de Paris seraient-ils une célébration de la culture française et de la fierté de notre pays, c'est avec joie que nous nous joindrions à la cohorte des noceurs et fêterions avec eux cette célébration populaire, cette ode à l'amitié entre les peuples qu'est (en théorie) l'olympisme.
Or, le concours n'a pas encore débuté que le goût en est déjà amer pour les Français.
Sur le plan financier, ces Jeux s'annoncent déjà comme ceux de la gabegie. Alors qu'encore en 2022 les documents budgétaires annonçaient un coût d'à peine 3 milliards d'euros (dont 1,6 milliard d'argent public), leur coût est désormais chiffré à près de 10 milliards dont la moitié provient de l'argent public, soit de nos impôts. Sur cette dizaine de milliards, 1,4 milliards d'euros ont été dépensés pour nettoyer la Seine afin de la rendre praticable pour les épreuves aquatiques dont l'étape nautique du triathlon qui se pratique toujours en eau vive. D'après un rapport dévoilé par Médiapart, et malgré l'ostentatoire (et très soviétique) baignade de la Ministre des Sports, cette opération d'assainissement est un semi-échec. Or, comme si le triplement des dépenses originellement prévues pour ces Jeux ne suffisait pas, l'État a décidé de créer une commission d'indemnisation (par l'argent public, cela va sans dire) pour les restaurateurs parisiens afin de compenser "les pertes liées aux Jeux Olympiques". Vous avez bien lu, chers lecteurs, ces Jeux qui devaient être une manne financière pour l'économie française et nous rapporter "15 à 20 milliards" selon les économistes les plus optimistes, seront en fait sources de pertes économiques pour l'industrie de la restauration et de l'hôtellerie.
C'est que l'aspect touristique n'est pas plus florissant que le volet financier. Les chiffres sont encore incertains, mais d'après les médias officiels eux-mêmes, le nombre de réservations dans les hôtels parisiens serait de 30% inférieure (certains médias indépendants disent 60%) par rapport à l'été 2023. Et sur les réseaux sociaux de nombreux restaurateurs se plaignent de voir leurs terrasses vides et de travailler à perte. Ce constat d'échec touristique (confirmé par las aides susmentionnées débloquées par l'État) ne peut que nous interroger sur les déclarations triomphalistes (et encore une fois très soviétiques) du Comité d'Organisation des Jeux qui annonçait le 8 juillet la vente de 8,6 millions de tickets (ce qui serait un record dans toute l'histoire de l'olympisme moderne). Si autant de personnes comptent venir assister à nos Jeux, où donc ont-ils prévu de se loger et de se nourrir ? Faute de touristes, c'est sur les usagers parisiens que se répercute la flambée des prix, au prix de mensonges éhontés. En 2022, il avait été annoncé par les dirigeants de la région Île-de-France que durant le temps des Jeux Olympiques les prix des transports en commun franciliens seraient baissés afin d'en "démocratiser l'accès", il était prévu jusqu'à une baisse de 50% de tarifs pour les moins de 25 ans. En 2023, les mêmes annoncèrent que finalement les tarifs habituels seraient maintenus et qu'il n'y aurait pas de réduction. En avril 2024, on déclara enfin que les prix des tickets seraient en fait doublés durant le temps de la compétition afin d'en maximiser les recettes.
En vérité, ce désamour des touristes étrangers comme français envers la Ville Lumière peut s'expliquer en grande partie par la gestion de celle-ci par les autorités. La grande hantise (compréhensible) de l'État français étant la survenue d'un acte terroriste durant la période des Jeux, la capitale de la France a été littéralement "bunkerisée" au cours des dernières semaines. Parcs et espaces verts fermés, rues grillagées (plus de 44 000 grilles métalliques auraient été installées dans tout Paris selon BFMTV), policiers à chaque coin de rue, obligation d'un QR Code pour se déplacer, fouilles de certains logements situés en bord de Seine… Il s'agit de véritables restrictions aux libertés individuelles élémentaires, dont celles de la circulation et de la propriété. De plus en plus de Parisiens dénoncent le "confinement olympique" et se désolent que leur ville prenne des allures de Berlin de la Guerre froide. "Il y a plus de flics que de Parisiens et de touristes", ironise ainsi un bénévole.
Les bénévoles ? Parlons-en. Plus de 45 000 Français mus par un sentiment de fierté nationale et par le désir d'être utiles à leur pays dans le bon déroulement de cet évènement historique ont sacrifié leurs vacances afin de servir comme bénévoles, au prix d'une enquête administrative et sécuritaire digne des recrutements de la CIA : il nous a en effet été rapporté que des personnes avaient été refusées du fait de leur engagement politique (anciens Gilets Jaunes, catholiques traditionalistes, étudiants pro-palestiniens) ou de simples propos critiques envers le président sur les réseaux sociaux. Les heureux élus ont été très tôt informés que le logement et même le trajet d'aller et de retour seraient à leurs propres frais, qu'ils auraient en outre à accomplir 48 heures de travail hebdomadaire et que seul un repas par jour leur serait offert par les organisateurs. Des conditions qui violent l'esprit même du Code du Travail et que l'on assimilerait à de l'exploitation si elles avaient été mises en place par un pays non-occidental. N'a-t-on pas songé un temps à boycotter la Coupe du Monde au Qatar pour les conditions esclavagistes dans lesquelles travaillaient les ouvriers, dont beaucoup étaient des illégaux ? Eh bien, en janvier 2024, il a été révélé que plusieurs dizaines d'ouvriers travaillant sur le chantier du Village Olympique de Paris étaient également des sans-papiers.
Le volet sportif n'est guère plus mirifique. C'est en 2017 que l'organisation des Jeux de 2024 avait été attribuée à la France. En sept ans, il eût été largement possible de faire émerger dans différentes disciplines une génération de compétiteurs professionnels, combatifs et ayant le niveau nécessaire pour rafler les médailles. Que la faute en revienne aux fédérations ou au Ministère des Sports, le fait est que rien n'a été fait en ce sens. En préparation du présent article, nous nous sommes entretenus avec des personnes liées au sport professionnel, qu'il s'agisse d'athlètes, d'entraîneurs ou de présidents de clubs. Il en ressort un bilan accablant qui serrera le cœur de tout amoureux du sport. Figurez-vous, chers lecteurs, que nombre de nos chers sportifs s'entraînent à leurs propres frais, que les plus chanceux touchent un salaire d'à peine 2000 euros et que beaucoup ont un métier qu'ils exercent parallèlement à leur passion sportive pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Qu'enfin certains clubs de province (notamment dans les sports de combat) se trouvent dans un état de délabrement et de vétusté alarmant, et que nombre d'entre eux ont vu leurs subventions réduites au cours des dernières années. L'on ne s'étonnera donc pas que la France escompte obtenir au cours de ces Jeux un maximum de 56 médailles, bien peu pour un pays hôte présentant une délégation de plus de 600 athlètes…
Échec économique, échec touristique, échec social, le pan culturel restait la seule porte de sortie honorable pour faire de ces Jeux Olympiques un évènement mémorable et une source de fierté pour les Français. Les Jeux Olympiques sont toujours l'occasion de célébrer la culture du pays hôte. Dans le contexte français actuel, cela aurait permis non seulement de faire de ces compétitions un élément fédérateur dans un pays fracturé et de redonner un sentiment de fierté aux Français, mais encore de faire briller dans les yeux de nos invités étrangers cette étincelle de rêve qu'évoque le nom de Paris… à ceux qui ne l'ont pas encore visité. Les organisateurs de ces Jeux ont cependant réussi à abattre cette dernière digue qui nous protégeait encore de la honte internationale. Qu'il s'agisse de l'horrible mascotte évoquant le bonnet phrygien des révolutionnaires, de la prestation encore plus horrible de la chanteuse Arielle Dombasle (meilleure actrice que chanteuse, en vérité…), l'avant-goût culturel donné par ces Jeux n'augure pas vraiment la célébration de la grandeur et fait même de nous la risée de la presse internationale. La tendance est par ailleurs assumée en haut lieu par les organisateurs des cérémonies d'ouverture et de clôture. "Nous voulons faire tout l'inverse de ce qu'était la cérémonie d'ouverture de Pékin en 2008 : une leçon d'histoire et une manifestation de la grandeur nationale, cela nous n'en voulons pas […] Si la cérémonie d'ouverture n'est là que pour produire de l'éclat éphémère, quel intérêt ?", déclarait dans les colonnes du Monde M. Boucheron, un historien, membre du comité d'organisation des deux cérémonies. Il serait en effet curieux de célébrer bêtement l'histoire et la culture de son pays comme le font tous les États organisateurs depuis la naissance de l'olympisme moderne en 1896… Mettons nous un instant à la place d'un touriste étranger qui arrive en France et s'attend à ce qu'on lui fasse découvrir et aimer la culture de ce pays, en guise de quoi on lui offre un spectacle mêlant idéologie progressiste, universalisme et sous-culture. La présence d'Aya Nakamura, claironnée depuis plusieurs mois, est en effet désormais officielle. Il a également été annoncé que des personnalités comme Snoop Dogg, Dua Lipa et Lady Gaga pourraient également être appelées afin d'animer la cérémonie. Aveu, s'il en est, de l'échec culturel de la France à produire des artistes francophones talentueux. Ces cérémonies d'ouverture et de clôture auraient pu être des célébrations de la diversité française, avec la présence de félibres du sud, de bagadou bretons, de chants polyphoniques corses, d'accordéonistes parisiens, bref de tout ce qui est associé aux yeux des étrangers à l'image de la France et de son authenticité traditionnelle. Car de même que l'Occidental qui se rend au Japon espère y rencontrer la culture japonaise authentique, les étrangers qui viennent en France le font pour découvrir la culture française et non un globalisme négateur des identités. Ajoutons que cette cérémonie d'ouverture à la gloire de la déconstruction coûtera tout de même la bagatelle de 122 millions d'euros aux contribuables français.
Au vu de ces éléments, l'on ne saurait, en tant que citoyens lucides et soucieux de notre pays, se réjouir de la tenue de ces Jeux et de leur tendance assumée à la médiocrité et à l'entre-soi, L'on ne saurait guère plus approuver une fête de la bourgeoisie dominante où 99% du peuple n'est pas convié et qui se tient pourtant à ses frais. Loin d'appeler au sabotage des Jeux de Paris, nous voulons mettre en lumière leur sabotage par ceux-là mêmes qui étaient chargés de leur organisation. Face à cette continuelle négation des droits, des libertés, des intérêts et des volontés du peuple, la désobéissance civile pacifique et légale nous apparaît être la meilleure forme de contestation afin de marquer le mécontentement citoyen face à ces abus.
Pour ce plan d'action, il a été choisi le nom d' "Opération Antigone" en hommage à celle qui a osé dire "Non" à la Raison d'État et qui a préféré désobéir aux injonctions du pouvoir pour suivre la voie de la justice, au prix de sa vie. De Créon à Macron, les formes de gouvernance ont certes pu évoluer, mais la nature profonde du pouvoir reste la même. Il incombe dès lors aux dissidents d'élever la voix lorsque ce pouvoir tombe dans l'abus et foule aux pieds le peuple avec un sourire satisfait.
Ce plan d'action, qui a pour deux lignes directrices de demeurer dans la stricte légalité et de ne pas perturber le volet sportif à proprement parler, se compose de trois axes méthodologiques, chacun destiné à une frange de la population : les citoyens ordinaires ; les bénévoles et salariés employés dans l'organisation de ces Jeux ; enfin, les sportifs et les personnes travaillant dans le milieu du sport en lien direct avec ces J.O. Chacune des ces franges de la population peut en effet contribuer, à son échelle, à faire éclater la vérité sur la gabegie et la mauvaise gestion de cet évènement historique.
AUX CITOYENS ORDINAIRES : par là s'entend toute personne partageant notre constat sur les failles de l'organisation des Jeux Olympiques et lassés par l'idéologie dominante. En suivant ces quelques recommandations, chacun d'entre nous peut contribuer à empêcher ces Jeux d'être l'heure de gloire de la Macronie et des élites bourgeoises dont le mépris envers le peuple n'est même plus caché. Le tout en restant dans la stricte légalité et en agissant paisiblement, voire d'une façon festive et bon-enfant.
- Le boycott : Éteindre la télévision lors des cérémonies d'ouverture et de clôture nous semble être une mesure de bon sens dans la mesure où, comme cela a été affirmé plus haut, ces cérémonies ont une vocation davantage idéologique qu'esthétique et qu'il s'agit non pas de célébrer la France dans ses traditions et sa culture diverse, mais l'universalisme républicain. En revanche, par respect pour nos chers sportifs et pour la performance physique, il semble malséant de boycotter les épreuves elles-mêmes : le choix de les regarder ou non doit revenir à chaque citoyen selon ses affinités. Le boycott peut en outre se concrétiser par le refus d'acheter les articles en lien avec les J.O. (vêtements, jouets, goodies), voire des produits de certaines marques sponsorisant ces Jeux Olympiques. L'appel nominal au boycott étant interdit par la loi, nous nous contenterons d'inviter les citoyens à faire leurs propres recherches.
- Les manifestations : Dès janvier 2024, Gérald Darmanin avait annoncé qu'aucune contestation manifeste ne serait autorisée durant le temps de la compétition, et le Sénat a en outre adopté en avril une loi limitant le droit de grève lors d'évènements d'intérêt national. La chose semble dès lors légalement irréalisable de prime abord. Nous pouvons cependant toujours organiser des sit-in citoyens ou des flashmobs (mobilisations pacifiques spontanées et de très courte durée se dispersant automatiquement dès l'arrivée des forces de l'ordre).
- Port de symboles et déploiement de bannières contestataires : Cela s'adresse plutôt aux spectateurs. Ce moyen d'expression a été privilégié car il ne constitue pas un sabotage et ne perturbe pas le déroule sportif des épreuves (ce qui est le fil rouge de cet article). Il est en revanche un témoignage du mécontentement des citoyens. Il est également possible d'en faire de même virtuellement pour l'ensemble des citoyens, notamment en postant en masse de tels symboles sur les réseaux sociaux en commentaire d'articles traitant des J.O. Il est également possible de chanter des chants contestataires (qu'il s'agisse de "Vive Henri IV" ou de "L'Internationale", chacun selon son orientation politique) dans le public en marge des épreuves ou lors des cérémonies d'ouverture et de clôture pour ceux qui comptent s'y rendre.
- Prestations artistiques : L'art est souvent un bon moyen de contestation. En l'occurrence, il peut se concrétiser par la réalisation de dessins, de graffitis temporaires, d'affiches humoristiques, ou en jouant de la musique en place publique, ou par la réalisation de toute autre performance artistique contestataire. Cela rejoint l'idée des flashmobs, évoquée plus haut, dans la mesure où il s'agit souvent de mobilisations dansantes ou chantantes.
- Campagne cyber : L'État déploie des moyens de propagande inouïs afin de vendre au peuple cet évènement comme une réussite historique. Il appartient aux dissidents de faire connaître aux Français les revers de la médaille et les couacs tant économiques que logistiques et sécuritaires. Il est nécessaire pour cela que nous maintenions une présence continue sur les réseaux sociaux afin d'alerter l'opinion publique sur ces failles et les abus tant politique qu'économiques de ces Jeux. Un bon moyen est de créer des groupes de partage d'informations sur les réseaux sociaux et de relayer en masse les faux pas des organisateurs, les couacs logistiques ou sécuritaires, ainsi que les témoignages (vérifiés préalablement) de personnes en lien avec ces Jeux et alertant sur leurs coulisses.
- Pétitions et lettres ouvertes : Disons-le tout de suite, cela ne sert pas à grand-chose dans le fond (que l'on nous cite une seule mesure ou politique abolie suite à une pétition). Mais cela sert la forme en donnant une image civile et courtoise de la contestation, en montrant qu'il ne s'agit pas d'une jacquerie de beuglards assoiffés de chaos, mais d'une véritable mobilisation citoyenne mue par des considérations rationnelles. Il est dès lors nécessaire que nous, citoyens, écrivions des lettres ouvertes et des pétitions aussi bien aux responsables politiques qu'aux hautes instances du sport pour dénoncer la gabegie financière, la propagande idéologique, les restrictions des libertés individuelles, la mise au ban de la Russie, la protection spéciale accordée à la délégation israélienne aux frais du contribuable, et d'autres injustices sportives ou politiques qui font que ces J.O. ne sont pas cette fête populaire qu'ils sont censés être.
- Conférences et débats publics : Les intellectuels dissidents gagneraient à organiser des conférences et des séminaires durant le temps des compétitions à la fois pour tâcher d'éloigner les citoyens de leur télévision et surtout pour attirer leur attention sur des sujets touchant justement aux coulisses du sport, à la corruption de l'esprit Coubertin par le grand capital, au lien entre sport et idéologie dominante, au rôle du sport dans l'achat de la paix sociale, etc. Cela peut se faire tant en présentiel qu'au moyen de réunions virtuelles.
- Recrutement de lanceurs d'alertes : C'est sans doute le volet le plus capital du présent plan d'action. Il s'adresse à ceux d'entre nous ayant des proches qui sont athlètes, membres du staff, employés par la région Île-de-France ou la mairie de Paris ou qui font simplement partie des 45000 bénévoles mobilisés pour ces Jeux Olympiques. Faisons-leur connaître les revers de ces J.O. : abus financiers, exploitation, propagande, restrictions des libertés. Tâchons de les persuader avec douceur d'alerter les médias et l'opinion publique sur ce qui se passe dans les arrière-cuisines de ces Jeux. La protection de l'anonymat des sources étant garantie par la loi, et une protection juridique spéciale bénéficiant aux lanceurs d'alertes, ceux-ci ne risquent rien dès lors que leur témoignage est véridique.
AUX TRAVAILLEURS SALARIÉS ET BÉNÉVOLES DE L'ORGANISATION DES J.O. :
Plus que les citoyens ordinaires, les travailleurs salariés ou bénévoles liés à l'organisation des Jeux Olympiques ont accès aux coulisses de l'évènement. Ces Jeux sont-ils vraiment la réussite historique dont se gargarise le pouvoir en place ? Vous avez sans doute une meilleure réponse que nous, pour le constater chaque jour. Soyez dès lors les yeux et les oreilles des citoyens ! Soyez des lanceurs d'alerte, en informant les médias d'éventuels abus, de faux pas logistiques ou sécuritaires afin que le peuple sache à quoi son argent a été employé. D'autres méthodes de désobéissance civile, détaillées plus bas, pourront également être mises en œuvre. Par respect de nos athlètes et de l'esprit du sport, nulle action ne doit perturber le côté sportif à proprement parler (sauf les cas manifestes de violation de la loi ou de l'éthique : dopage, triche, propos illégaux, etc. qui devront effectivement être rapportés), Mais les alertes et actions de désobéissance devront en revanche porter sur les coulisses de ces Jeux.
- Grèves : Il serait question ici que les bénévoles et/ou salariés se coordonnent en groupes ou en assemblée générale et refusent de remplir leur mission du fait des conditions de travail qui sont une violation des principes fondamentaux du Code du Travail français. En effet, d'après le média 20 Minutes, les bénévoles seraient astreints à accomplir un travail hebdomadaire de 48 heures avec pour seule compensation un repas hypocalorique offert par jour, le reste du gîte et du couvert (y compris le trajet d'aller et de retour) étant à leurs frais. Si ces assertions sont exactes, chers bénévoles, cela s'appelle de l'exploitation. Et vous avez le droit – juridique et moral – de faire entendre votre mécontentement.
- Résistance passive et moindre effort : Dans le cas (probable) où toute grève organisée serait rendue impossible, le recours à cet expédient peut être une alternative utile. Cela concerne tout autant les citoyens que les bénévoles. L'on peut par exemple imaginer que des employés du village olympique se contentent d'effectuer le minimum de leurs tâches ou de les effectuer assez lentement pour que l'effet s'en avère tangible. Le but serait ici de perturber les services non-essentiels afin d'attirer l'attention sur la contestation. Cela peut également se traduire par la désobéissance administrative (refus de remplir certaines formalités ou de se conformer à certaines régulations injustes ou contraires aux intérêts du peuple français).
- Combat juridique. L'étape suivante, en cas d'inefficacité des deux précédentes phases, est la saisine de la justice par les bénévoles ou salariés en cas de violations manifestes de leurs conditions de travail. Outre le fait de pouvoir réclamer des compensations dues, une telle opération serait un formidable moyen d'attirer l'attention du peuple et de rendre la cause dissidente sympathique tout en jetant l'opprobre sur les élites politiques. Il est dès lors nécessaire que les bénévoles se coordonnent entre eux, voire qu'ils contactent des avocats spécialisés dans le droit du travail pour examiner toutes les solutions possibles pour la mise en œuvre de cette étape juridique.
- Information : Ce volet constitue le cœur de l'action pour les personnes bénévoles ou salariées liées à l'organisation des Jeux Olympiques. Cela consisterait tout simplement à observer attentivement les coulisses des Jeux (que ce soit au village olympique ou ailleurs) et de mettre à la connaissance des médias les couacs logistiques ou sécuritaires, les manquements, les négligences, les abus, etc. Le conseil pratique serait de viser les médias selon leurs thématiques de prédilection : ainsi, préférer les médias de droite pour tout ce qui toucherait à l'aspect sécuritaire, communautaire ou laxiste, et les médias de gauche pour tout ce qui aurait trait au côté environnemental ou à l'exploitation des travailleurs.
- Sensibilisation internationale : Plus que les médias français, les médias internationaux (comme Wikileaks) ou des ONG (comme Human Rights Watch ou Transparency International) sont plus susceptibles de publier des informations compromettantes pour l'État français. Si donc par chance un bénévole ou un salarié lié à l'organisation et aux coulisses de ces Jeux tombe sur une information cruciale (mensonge d'État, violation des Droits de l'Homme, dopage ou triche organisée, détournement de fonds, etc.), il sera plus raisonnable de prévenir directement ces instances internationales. Une fois les scandales rendus publics à l'étranger, les médias français ne pourront faire autrement que de s'en faire l'écho. En effet, nous pensons qu'il vaut mieux privilégier une résonance internationale pour les affaires les plus importantes et les médias français pour des couacs plus minimes.
- Sensibilisation des athlètes et des membres du staff sportif : Dans le paragraphe précédent, nous avons conseillé aux citoyens de sensibiliser les bénévoles et les salariés liés à ces Jeux. A ces bénévoles et à ces salariés nous conseillons d'en faire de même avec les personnes directement liées à ces Jeux, à savoir les athlètes, les entraîneurs, les membres du staff sportif et les employés des clubs voire des fédérations sportives. Il est en effet nécessaire que ces personnes comprennent que la dissidence ne vise pas à gâcher les Jeux, que nous ne sommes pas "anti-J.O." mais justement opposés au détournement par la bourgeoisie de ce qui est censé être une fête populaire et fédératrice. Le fait que beaucoup de sportifs s'entraînent à leurs propres frais, le fait que de nombreux clubs français soient délabrés (au point que certains athlètes préfèrent s'entraîner à l'étranger !) et le fait qu'en sept ans nos fédérations n'aient pas été capables de faire émerger une génération combative et compétitive (contrairement à d'autres pays) montre que les fonds destinés à l'organisation des Jeux ont été – au meilleur des cas – dilapidés stupidement, et au pire des cas utilisés à mauvais escient. Il est dès lors impératif que nous, dissidents, apportions notre soutien aux personnes directement lésées par cette gabegie, et qu'en échange nous ayons leur soutien et leur contribution dans la mission de faire connaître aux citoyens les coulisses de ces jeux et, plus généralement, de la gestion du sport professionnel en France. Les médias aiment à se féliciter que "la parole se libère" dans le sport sur les agressions et le harcèlement, des thématiques effectivement importantes. Il serait bon que la même libération de la parole se produise à propos des magouilles et des questions liées à l'argent.
AUX ATHLÈTES, ENTRAÎNEURS ET MEMBRES DES STAFFS SPORTIFS :
Avant toute chose, il nous semble impératif de réaffirmer ici le profond respect de la performance sportive qui, dans un monde qui sanctuarise la sédentarité et la veulerie, est le dernier vestige de l'héroïsme antique et du dépassement de soi. Nous balayons donc d'un revers de main toute accusation de sabotage qui ne pourrait qu'être le fruit d'une incompréhension de nos motivations. L'objectif n'est nullement de saboter les Jeux Olympiques de Paris, mais bien de mettre en lumière leur sabotage (politique, économique, social et sportif) par ceux-là mêmes qui étaient chargés de leur organisation. Si ces Jeux sont un gouffre financier pour le contribuable, la source de nombreuses restrictions de libertés pour les citoyens, l'aspect sportif n'est pas en reste. Sur les 2 milliards que devaient coûter à l'origine l'organisation de ces Jeux, le prix a finalement grimpé à 8 milliards et devrait peut-être atteindre la dizaine d'ici la fin des Jeux. Où donc est cet argent lorsque l'on voit l'état des infrastructures dans de nombreux clubs sportifs de province ? Où donc est cet argent lorsque des sportifs de haut niveau concourant sous les couleurs nationales s'entraînent à leurs propres frais et cherchent désespérément des sponsors privés ? Chers athlètes, honorables entraîneurs, très estimés employés des différents staffs sportifs, clubs et fédérations, vous êtes aussi des citoyens et avez dès lors voix au chapitre puisque vous êtes directement lésés par cette politique de mauvaise gestion et que vous en pâtissez plus encore que le reste du peuple.
Du fait de votre précarité juridique (il suffit qu'un athlète ou un entraîneur miaule timidement une critique contre l'État pour qu'il soit mis au ban du sport), nous recommandons la plus vive prudence. Cependant, votre proximité avec les hautes instances du sport vous rend plus à même de posséder les informations les plus sensibles sur d'éventuels négligences, manquements et abus de la part de l'État et des instances organisatrices de ces Jeux. Des faits de pressions morales (sur des sportifs comme sur leurs entraîneurs, voire sur des clubs) ont également été portées à notre connaissance lors de la réalisation de cet article. Nous vous invitons donc à vous mettre en rapport avec les médias indépendants et à leur faire part de tous ces faits, fût-ce anonymement, afin que le peuple en voie les sombres coulisses. Nous rappelons ici que depuis 2018, le statut de lanceur d'alerte est légalement protégé et qu'en outre la loi du 4 janvier 2010 relative à la protection des sources journalistiques garantit l'anonymat des informateurs dès lors que les données communiquées aux médias sont véridiques.
Chers lecteurs, que nous soyons un simple citoyen, un bénévole travaillant au village olympique ou une personne directement liée au sport de haut niveau, nous pouvons tous, chacun à notre échelle, faire triompher la vérité et contribuer à éveiller les consciences. De façon légale, pacifique, rationnelle, nous devons tout mettre en œuvre afin que ces Jeux Olympiques ne soient pas confisquées par les élites et ne deviennent pas l'heure de gloire de la doxa bourgeoise dominante. Vive le sport, vive la transparence, vive le peuple !
"Ruslan" du Collectif Rougenoir
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