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Pour un bilan du blairisme

Le blairisme comme modèle ? Modernisation et pragmatisme.

Si l’on en croit Jean-Marc Four (1), "Le blairisme, c’est complexe, c’est inclassable. Vu à travers le prisme politique français, le blairisme est tantôt à gauche, tantôt à droite, voire très à droite." Mais ce prisme français n’est-il pas un miroir déformant, une manière erronée d’interpréter une réalité politique si différente de la nôtre, malgré la proximité géographique ? Cependant, le blairisme n’est-il pas une méthode de gouvernement qui tend à devenir une référence, une "troisième voie", que d’aucuns interprètent comme un équilibre entre les excès de l’ultralibéralisme et certaines utopies du socialisme historique, entre les contraintes d’un marché mondialisé et les exigences sociales, entre l’intérêt et l’équité ? Par son apparente rupture avec la brutalité de la politique friedmanienne de Mme Thatcher, inaugure-t-il une méthode originale de "gouvernance", une manière "moderne" de conduire les affaires d’un pays, une synthèse originale au service de l’intérêt général, une sorte d’idéal aristotélicien du "juste milieu" destiné à perdurer et à s’approfondir ?...

En fait, le blairisme apparaît rétrospectivement comme un kaléidoscope aux facettes contradictoires : des investissements massifs dans les services publics très dégradés, une nette faiblesse industrielle, mais un grand dynamisme financier, des grands patrons de plus en plus riches et une grande pauvreté (entre 10 et 13 millions de personnes), un fort endettement des ménages, des discours modérément pro-européens, des choix pro-américains, une politique environnementale ambitieuse, des retraites en déshérence (2 millions de personnes âgées sous le seuil de pauvreté), un système scolaire très inégalitaire et un système de santé apparemment restauré, mais encore très insuffisant... (2)

Les débats autour du blairisme se ramènent souvent à la question : est-ce une politique de droite ou de gauche ? Comme le note Philippe Marlière (3), « En 1998, devant les députés français, Tony Blair déclarait : "Il n’y a pas de politique économique de droite ou de gauche, mais des politiques économiques qui marchent et d’autres qui ne marchent pas". Il affichait ainsi son soi-disant modernisme politique et sa volonté de rompre avec "le vieux travaillisme". Ce pragmatisme porté très haut a fait place à des choix beaucoup plus idéologiques. En fait, le blairisme est resté sur les rails du thatchérisme avec des correctifs à la marge pour les plus pauvres, les familles monoparentales. Il a mis en place un filet de sécurité pour ces catégories, mais n’a pas réduit les inégalités qui se sont au contraire largement accrues. Dans les services publics il n’a pas rompu avec le paradigme thatchérien. La rénovation des écoles, des hôpitaux s’est faite en associant étroitement le privé à leur construction et à leur gestion. Le choix de Blair et de Brown d’accompagner et non de réguler la mondialisation a fait que Londres et le Royaume-Uni sont devenus la plaque tournante d’une économie dérégulée, totalement flexible où seuls les plus riches peuvent s’en sortir. Un exemple : la spéculation immobilière qui chasse les classes moyennes des centres-villes. Derrière ce pragmatisme de façade, Blair a imposé des politiques rejetées non seulement par les syndicats, mais également par une grande partie des travaillistes, les médias et aussi par le public. Ainsi, la rénovation du métro de Londres a donné lieu à une longue bataille contre la gestion privée du service public... Blair a pu prospérer électoralement dans des conditions politiques particulières, après vingt ans de thatchérisme et de défaite en rase campagne de la gauche britannique, depuis la grève des mineurs jusqu’à la reprise en main du Parti travailliste par Neil Kinnock. Celui-ci avait préparé le terrain avec les purges des éléments de gauche du Parti travailliste, pas seulement les trotskistes, mais des sociaux-démocrates bon teint, qui ont été mis de côté progressivement en une dizaine d’années. Le mode de fonctionnement du parti est devenu plébiscitaire et a renforcé les pouvoirs du leader. Quand Blair en prend la tête en 1994, il n’a plus qu’à mettre en oeuvre sa politique. »

Il est donc difficile de classer la politique de Tony Blair comme transcendant les tendances et les choix politiques, c’est le moins que l’on puisse dire, même si le bilan général doit être nuancé, comme le fait Martine Azuelos (4). « La performance macroéconomique enregistrée de 1997 à 2007 a été, globalement, très satisfaisante.
- La croissance du PIB a été robuste (2,8 % en moyenne, contre 2,2 % au cours des vingt années antérieures), et supérieure à celle enregistrée la zone euro (2,0%). Les fluctuations conjoncturelles, traditionnellement fortes depuis la Seconde Guerre mondiale, ont été moins sensibles que dans la plupart des pays de l’OCDE.
- Le taux de chômage, qui s’établissait à 7,2 % en mai 1997, est tombé à son plus bas niveau depuis les années 1970 (5,4 % en avril 2007). Indicateur plus significatif encore, et surtout moins sujet à controverse, le taux d’emploi a progressé, s’établissant à un niveau très largement supérieur à la moyenne européenne : 71,7 %, contre 63,8 %. Ce taux se situe à 63,1% en France et à 65,4% en Allemagne . En dix ans, 2 millions d’emplois ont été créés, dont la moitié l’ont été dans le secteur public.
- L’inflation est restée stable et proche de l’objectif officiel fixé à 2,5 %. Le taux de change effectif de la livre sterling n’a jamais été aussi stable depuis la fin du système de Bretton Woods.
- Malgré la dégradation des finances publiques consécutive à l’augmentation des dépenses destinées à financer l’amélioration des services publics, la règle d’or aura été respectée. Le ratio de la dette publique sur le PIB, qui s’élevait à 44 % en 1997, était tombé à 38 % à la fin 2006.

Certains défis devront être relevés.
- La forte flexibilité du marché du travail entraîne une précarité accrue. Si la mise en place du salaire minimum et le volontarisme des politiques destinées à favoriser l’insertion ou le retour à l’emploi ont porté leurs fruits, la forte progression du nombre des personnes enregistrées comme malades ou invalides témoigne de l’existence d’un chômage déguisé que le New Deal n’a pas permis de résorber.
- Les dépenses publiques n’ont pas toujours été bien employées.
- Les inégalités sociales ont continué à s’accroître.
- La croissance a été dopée par une forte consommation des ménages et par un boum immobilier largement financés par le recours à l’emprunt. Le taux d’endettement des ménages qui représentait 150 % de leur revenu disponible en 2006 est préoccupant.
- Le niveau de l’investissement productif et les efforts consentis dans le domaine éducatif, dont les effets ne peuvent se faire sentir qu’à long terme, n’ont pas permis une amélioration notoire de la productivité, qui reste de 20 % inférieure à celle de la France. Cette faible productivité nuit à la compétitivité de pans entiers de l’économie britannique dans un contexte de concurrence internationale accrue. »

Au cœur du fonctionnement de cette machine apparemment bien huilée que fut le blairisme, quelques outils conceptuels ont émergé, indicateurs d’une nouvelle manière d’envisager l’action politique, ou plutôt de prétendre s’en abstraire, au profit de la seule gestion des affaires. La notion de « pragmatisme » s’impose avec force : ce qui importe, c’est l’utilitaire et le fonctionnel, ce qui « marche ». La politique se trouve reléguée dans le domaine des notions dépassées ou se trouve rabattue sur l’économique. Les contradictions sociales sont niées, minimisées ou envisagées comme de simples problèmes techniques à résoudre, le débat d’idées sur les projets de société est considéré comme dépassé, comme une vielle lune ou un objets idéologique dépassé.Tout cela au nom d’un « modernisme », servi comme un leitmotiv.

La rationalité est élevée au rang des plus hautes vertus politiques. La mesure, les statistiques investissent tous les domaines : c’est le règne des audits redondants, des rapports d’activité sans fin, l’obsession des « objectifs » (les fameux « targets ») à atteindre, même en matière de santé, quitte à engendrer une nouvelle bureaucratie d’ « experts » et une plus grande lourdeur administrative. Bref, c’est le domaine de la « gouvernance » (notion d’ailleurs empruntée à la gestion économique), les mots ne sont pas neutres. Les décisions sont de plus en plus le privilège d’un petit groupe de spécialistes (spin doctors) censés avoir des lumières sur tout, avec comme conséquence un effacement du rôle du Parlement et une abstention de plus en plus grande aux élections. L’accent est mis sur les moyens, très peu sur les fins et sur le long terme. C’est le règne du New Public Mangement, qui s’est déjà imposé dans nos écoles d’administration. (Vous pourrez en avoir une petite idée si vous cherchez cette notion sur Google...)

Ne sommes-nous pas déjà engagés dans une sorte de blairisme, où le marché et la politique ne se distinguent plus, où le "pragmatisme" devient le seul critère de l’action collective, sans projet global, où "tout est codifié en termes d’indicateurs de performance, d’objectifs agrégés étroitement formatés selon les canons du nouveau management public, une vision très rationaliste et dépolitisée de l’action publique" ?

Le livre de Florence Faucher-King et Patrick le Galès dissèque le projet blairien et sa volonté de "révolutionner" la politique. -TONY BLAIR 1997-2007 : LE BILAN DES REFORMES-(5...) Les auteurs insistent sur le fait que :

« Les néotravaillistes ont systématisé un mode de direction du gouvernement à partir d’objectifs de performance, de classement et de strict contrôle budgétaire. De tels développements sont révélateurs de leur croyance dans les pouvoirs magiques des indicateurs synthétiques pour entraîner des transformations rapides. C’est d’ailleurs l’une des caractéristiques de la gestion néotravailliste : les réformes radicales sont portées par la multiplication des indicateurs et la redéfinition rapide des objectifs et programmes. A leurs yeux, le monde social est malléable, réactif et dynamique. Sous pression, il réagit instantanément aux injonctions de mobilisation des maîtres du moment. On ne peut qu’être surpris par l’ambition extraordinaire de pilotage de la société par ces indicateurs et le décalage par rapport à l’offre des services à la population... L’illusion de "l’inspectabilité" totale de la société traduit les influences de l’utilitarisme du philosophe Jeremy Bentham. Or la multiplication des audits érode la confiance dans l’éthique professionnelle et le sens du service public. Un tel contrôle social contredit l’idée que chacun agit de bonne foi et lamine la confiance dans la compétence des acteurs sociaux. » L’exigence de lisibilité et de contrôle se reflète jusqu’au niveau quotidien, dans le fonctionnement incessant des multiples caméras qui tracent les personnes dans les rues londoniennes.

Selon les mêmes auteurs, souligne Eloise Cohen (6), « L’Etat britannique a d’ailleurs lui-même été réorganisé selon les principes d’efficacité et de dynamisme du marché. Cette "révolution bureaucratique", initiée par Margaret Thatcher et poursuivie sous Tony Blair, a principalement consisté à appliquer les préceptes du Nouveau Management Public (New Public Management), c’est-à-dire à transférer les recettes de la gestion privée au secteur public. Un certain nombre de mécanismes de marché ont ainsi été introduits dans l’action publique, comme la mise en concurrence pour la fourniture des services publics ou encore la multiplication des partenariats public-privé. Autre exemple également avec la multiplication des audits qui touchent toutes les composantes de la société britannique - des partis politiques aux associations jusqu’à l’Eglise d’Angleterre ! Principal objectif de cette nouvelle gestion : l’efficience de l’action publique, c’est-à-dire l’amélioration de son rapport coût/bénéfice.
Afin d’atteindre cette efficience, le Nouveau Management Public s’est équipé d’une palette d’instruments destinés à orienter les comportements dans ce sens. Les indicateurs de performances et les classements sont un bon exemple de ces méthodes d’incitation à l’efficience. Les « bonnes pratiques » et les bons points distribués contribuent à orienter les comportements individuels et collectifs. Les hôpitaux, les laboratoires de recherche, les écoles sont évalués en permanence, et ils sont ainsi en concurrence pour se retrouver à la tête des classements - et bénéficier de moyens financiers supplémentaires. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de la survie de ces établissements : un mauvais classement fait non seulement fuir les patients ou les élèves, mais il compromet également la somme budgétaire allouée par l’Etat pour assurer le bon fonctionnement d’un établissement public...
Il est intéressant d’évoquer le formidable pouvoir de contrôle individuel et collectif contenu dans ces instruments de filiation utilitariste (procédures d’évaluation, indicateurs et standards de performances, classements, etc.),

Enfin, la force de ces instruments ainsi que les objectifs qui ont structuré les réformes des gouvernements Blair est d’apparaître comme « dépolitisées ». Car promouvoir « ce qui marche » n’est a priori ni conservateur ni travailliste, ni de gauche ni de droite. Pourtant ces réformes ont contribué peu à peu à construire une société de marche... On peut utilement garder en mémoire la réflexion de Michel Foucault sur les technologies de pouvoir : « en apparence, ce n’ est que la solution d’un problème technique, mais à travers elle, tout un type de société se dessine »...

La politique est l’activité organisatrice de la vie en commun au service de l’intérêt général. Elle ne peut se ramener à le seule gestion des choses, dans une perspective essentiellement technocratique. Elle ne peut s’abstenir de tenir compte du qualitatif, de la nature des relations humaines, par-delà les échanges nécessaires et les purs intérêts. Pour Julien Freund, « la politique est l’activité sociale qui se propose d’assurer par la force, généralement fondée sur le droit, la sécurité extérieure et la concorde intérieure d’une unité politique particulière en garantissant l’ordre au milieu de luttes qui naissent de la diversité et de la divergence des opinions et des intérêts ». En résumé, ce processus de gestion des conflits renvoie à l’organisation des relations conflictuelles entre acteurs sociaux et politiques, qui mènent à la reconnaissance de leurs différends et de leurs différences et à l’acceptation des normes et des règles qui, par voie de constitutionnalisation, encadrent la réciprocité nécessaire de ces acteurs.

Mme Thatcher rejetait la notion même de société, donc de solidarité. A l’heure où la société de marché exacerbe les individualismes et dissout les liens sociaux. Il importe de réhabiliter la pensée et l’action politiques, que les penseurs grecs considéraient comme l’activité la plus noble et la plus nécessaire... Tony Blair n’y aura pas contribué, lui qui a voulu oeuvrer à la fin du politique.

(1) bibliomonde

(2) http://reseaudesbahuts.lautre.net/article.php3?id_article=373

(3) http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=1192

(4) http://www.lemensuel.net/Les-annees-Blair-elements-pour-un.html

(5) http://www.pressesdesciencespo.fr/livre/?GCOI=27246100684450

(6) nonfiction

(7) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=29847

(8) Keith Dixon : Un abécédaire du blairisme - Les Evangélistes du marché - Blair et le thatchérisme (Ed. Raisons d’agir)

(9) Philippe Auclair : Le Royaume enchanté de Tony Blair (Fayard)



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80 réactions à cet article    



    • LE CHAT LE CHAT 16 novembre 2007 11:44

      Salut Zen , voici ce que beaucoup de gens ont pensé du blairisme http://www.ingmarlee.com/wp-content/uploads/bush_and_blair.jpg

      heureusement qu’il y a le sarkozisme dans la continuité !

      http://www.toutsaufsarkozy.com/cc_images/icono/0705/DessinSarkoBushCaniche. jpg

       smiley


      • ZEN ZEN 16 novembre 2007 12:02

        Hi !the Cat.

         smiley où vas-tu chercher tout ça ?

        Mon premier lien restera foireux. Pas grave...


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 16 novembre 2007 12:13

        Merci Zen pour ce bilan synthétique de l’idole de Nicolas Ier. Pour moi, Blair sera toujours :

        - celui qui s’est aligné avec constance marmoréenne et une servilité fébrile sur les intérêts US.
        - l’homme qui a dit« Il n’y a pas de politique économique de droite ou de gauche, mais des politiques économiques qui marchent et d’autres qui ne marchent pas », comme tu le rappelais.

        Et c’est cette indistinction entre droite et gauche qui me chagrine, pas parce que droite et gauche doivent être absolument distinguées, mais parce qu’elle est faite au nom d’une sacro-sainte Efficacité. L’efficacité blairienne, on la voit, c’est une industrie et une agriculture sacrifiées à la Finance, des ménages surendettés ou à la rue, une pauvreté et une précarité plus forte. On voit quelle société est programmée : celle où il n’est pas si grave que les pauvres meurent, mais où la City prospère. La Lloyd’s contre les cols bleus.

        C’est en cela que Blair est une fausse barbe du thatcherisme : il est plus chic, plus médiatique, mais au final, ne s’occupe que de l’argent qui appelle l’argent. Il colle bien quelques rustines de ci delà, mais la machine à broyer les pauvres est en marche, et il ne fait que lubrifier le mécanisme.

        La folie des indicateurs (qui sont en soi un bon témoin d’activité s’ils sont bien conçus) est très révélatrice : il s’agit avant tout de vérifier qu’on ne perd pas d’argent, pas d’améliorer le résultat de l’action, puisque l’action n’est ni de droite ni de gauche, etc. C’est également une version soft du flicage généralisé, en plus « managerial », et de plus, une formidable machine à truquer l’évaluation des résultats.

        En France, on est déjà dans le blairisme, ça s’est appellé le Raffarinisme (loi LOLF, audits Copé), et maintenant le Sarkozisme (Gloire Pour les Siècles des Siècles à notre Bien-Aimé Guide Suprême). L’efficacité financière totale budgétaire, sans aucun programme. L’expédition rigoureuse des affaires courantes, sans aucun long terme. Le canard sans tête.


        • Vilain petit canard Vilain petit canard 16 novembre 2007 12:15

          Pardon : « L’efficacité budgétaire totale ».


        • ZEN ZEN 16 novembre 2007 12:20

          Canard pas si vilain que cela..

          Excellent commentaire, puisqu’il va dans mon sens.. smiley...et en plus c’est vrai. Et en plus, c’est bien dit...


        • Vilain petit canard Vilain petit canard 16 novembre 2007 13:51

          Zut, je trouve pas de smiley à la fois souriant (merci pour l’appréciation) et tout rouge (de confusion)... C’est sympa d’être d’accord.


        • Alexandre Delarge 18 novembre 2007 00:33

          Pour votre information la LOLF a été votée sous l’ère Jospin par tous les partis.


        • Vilain petit canard Vilain petit canard 19 novembre 2007 09:35

          Alexandre

          Exact, pour la LOLF, votée quasiment à l’unanimité. En revanche, les audits Copé, comme leur nom l’indique... J’ai amalgamé un peu vite, c’est vrai, mais il s’agit du même esprit.


        • Marsupilami Marsupilami 16 novembre 2007 12:18

          Article intéressant. Le blairisme est un phénomène typiquement britannique. Un mec comme Blair qui arrive au pouvoir à la suite de Thatcher qui disait carrément « Society does not exist. Only individuals do » et qui a traduit cette ineptie ultralibérale-boutiquière en détruisant pratiquement tous les services collectis publics, n’avait pas beaucoup de choix - indépendamment du fait qu’il était déjà convaincu des bienfaits de l’ultralibéralisme et du règne des think tanks hantés par des spin doctors : il lui fallait essayer de réparer un max de ce qui avait été bouzillé par la Dame de Fer. C’est pourquoi les socio-démocrates français qui se disent « blairistes » sont complètement à côté de la plaque : impossible de comparer la situation actuelle de la France avec celle du Royaume-Uni à la fin de l’ère Thatcher.

          Mais probable qu’au bout de 5 ou 10 ans de sarkozysme, un Blair français serait un moindre mal. A moins que Sarkozy, qui est nettement moins idéologue et froidement « rationnel » que Thatcher ou Blair (c’est un understatement...), n’apprenne sur le terrain jusqu’où ne pas aller trop loin. J’y crois pas trop mais wait and see...


          • Christophe Christophe 16 novembre 2007 21:10

            indépendamment du fait qu’il était déjà convaincu des bienfaits de l’ultralibéralisme et du règne des think tanks hantés par des spin doctors :

            Sans compter que le ménage avait été fait aussi bien au Labour que dans les syndicats de métiers anglais. Il faut savoir que le Labour est le bras politique des syndicats anglais.

            Rappel historique : En 1893, les TUC (congrès des syndicats) suivent la voie politique en créant le parti travailliste indépendant (ILP). Au congrès des travaillistes, en 1900 est créé un parti politique, le Comité Représentatif Travailliste (LRC), qui deviendra en 1906 le parti travailliste (Labour Party).

            Cela permet de comprendre pourquoi il n’y a eu quasiment aucune réaction syndicale en Angleterre. Le syndicalisme anglais est assez atypique dans le monde par son fort engagement politique ; il fût le premier à s’engager en politique en soutenant les libéraux contre les conservateurs en 1868.


          • Le péripate Le péripate 16 novembre 2007 13:22

            Bravo Zen !

            Le seul problème de ton papier, c’est qu’il est BON.

            Je reviens plus tard pour voir ce qu’en pense nos amis de la droite décomplexée sarkoziste, nos amis de la droite complexée bayrouiste et nos amis de la droi..., non la gau.., non la droite morale socialiste... smiley


            • ZEN ZEN 16 novembre 2007 15:27

              @ Le Furtif

              Ne mélange pas morale et politique...

              Tony est un père de famille exemplaire, un chrétien fervent...Son sourire inoxidable et engageant d’honnête VRP fait qu’on lui achèterait une voiture d’occasion sans discuter le prix. L’ homme politique, c’est autre chose : il était l’instrument autant que l’auteur d’un système...



            • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 19 novembre 2007 04:26

              Excellent article. Mon petit grain de sel, c’est que je pense que Blair a marqué en Angleterre un moment où l’on s’est intéressé à l’homme plutôt qu’aux idées. Blair a gardé sa popularité en défendant des programmes terriblement impopulaires, dont la guerre en Irak. La même chose peu arriver en France. N’est-il pas clair que l’on n’est plus tant de gauche ou de droite, que pour on contre Sarkozy ? Mais alors qu’une personnalisation du pouvoir en Angleterre ne remet pas en cause les institutions, elle peut historiquement signifier en France une montée de l’autoritarisme. On verra bien...

              http://nouvellesociete.org/5171.html

              Pierre JC Allard


            • L'enfoiré L’enfoiré 16 novembre 2007 15:17

              Salut Zen,

              Tu mérite ton pseudo. Ton article est parfait. J’avais dans un temps « x » analysé ce que représentait Londres aujourd’hui par rapport à la situation du temps de Dickens.

              « Vertige d’une société dynamique » (URL) était le titre. smiley


              • Christophe Christophe 16 novembre 2007 17:04

                @Zen,

                Très bon article !

                Tony Blair a continué à tracer, pour sa nation, le chemin emprunté par Tatcher ; nous pourrions l’appeler une société post-politique mais le terme société est assez antinomique avec la suite.

                J’apprécie aussi votre rapprochement entre gestion d’un état et gestion d’une entreprise : par exemple, j’avais pu déjà constaté que notre ministre des affaires sociales (Borloo) ne parlait plus de citoyens mais de ressources haumaines ... trouvez l’erreur !

                Ce qui reste, à mon sens, implicite dans votre article ; mais c’est moi qui en tire cette conclusion ; est que nous ne devrions plus parler de citoyens britanniques mais bien de sujets britanniques (et ce n’est pas un jeu de mots smiley ). Quand nous en arrivons à un tel rationnalisme (un pays soumis quasiment exclusivement à des règles formelles), sachant qu’il est impossible de formaliser la nature humaine, signifie que le facteur humain n’est plus une considération significative. Tant il est facile, dans tout formalisme, de traiter de sujets et d’objets, tant il est impossible de traiter de citoyens !

                Mais je m’égards du chemin qui nous est tracé !!!


                • tvargentine.com lerma 16 novembre 2007 17:36

                  Il existe plusieurs manières de créer des emplois et de réduire le chomage.

                  Le modèle anglais repose sur le libéralisme économique puisqu’ils en sont les inventeurs avec la révolution industrielle.

                  Ils n’est en rien exportable et encore moins etre comparer à un autre pays.

                  La véritable question est la suivante :

                  L’Angleterre s’est-elle appauvrie ou enrichie ?

                  La richesse d’un pays repose sur son développement économique et ses infrastructures et non sur la finance


                  • TTO TTO 16 novembre 2007 17:44

                     smileyMerci pour cet excellent aticle. Nous partageons des points de vue proche sur le Blairisme, le point essentiel pour moi restant l’abandon de la politique au profit du management et de la gestion (voir mon article récent sur Agoravox que vous citez en note 7). Bien à vous


                    • ZEN ZEN 16 novembre 2007 19:05

                      @TTO

                      Merci. L’idée d’approfondir l’aspect plutôt économique du blairisme m’est venue à la lecture de votre dernier article...


                    • gnarf 16 novembre 2007 18:39

                      Quand je regarde le spectre politique Francais, hors extremes, je ne vois qu’une seule chose, des etatistes. A gauche des etatistes d’ideologie socialiste, qui misent tout sur la force de l’Etat redistributeur et finissent dans le clientelisme.

                      A droite des etatistes sans ideologie bien definie, qui misent tout sur une politique industrielle et economique plus offensive dirigee par l’Etat, et qui finissent dans le clientelisme.

                      Toute tentative de penser autrement que par et pour l’Etat est donc totalement inclassable. C’est une limitation de la pensee politique en France, handicapante, qui explique entre-autres la diabolisation dont le liberalisme fait objet (alors que le liberalisme est un large panel de pensee politique ou se cotoient des gens TRES differents).


                      • Christophe Christophe 16 novembre 2007 19:12

                        @Gnarf,

                        qui explique entre-autres la diabolisation dont le liberalisme fait objet

                        S’il vous plait n’insultez pas les vrais libéraux, ceux qui jugent le libéralisme à l’aune de l’équilibre entre le libéralisme économique, politique et sociologique.

                        La prédominance de la vision économique du libéralisme n’est en aucun cas LE libéralisme. Veuillez y adjoindre les qualificatifs qui lui conviennent !

                        Je conçois donc votre remarque comme : qui explique entre-autres la diabolisation dont le liberalisme économique exclusif fait objet. Et en ce cas, il me semble qu’il est plus que diabolisable !


                      • ZEN ZEN 16 novembre 2007 19:02

                        @ gnarf

                        Il n’y a pire « étatistes » que Busch et sa politique protectionniste, que Blair, avec son petit cercle de « happy fews » d’experts qui, au mépris du Parlement , dictait une politique quasi-dirigiste (relisez l’article)...

                        Et si on parlait de valeurs républicaines ?...


                        • snoopy86 16 novembre 2007 19:28

                          @ Zen

                          Beau boulot, bravo pour cet article

                          Un thatchérien convaincu


                          • ZEN ZEN 16 novembre 2007 19:44

                            @ Snoopy

                            Merci, mais je suis perplexe...La Dame de fer a préparé le terrain pour son poulain , qui a poursuivi dans la même logique, tout en essayant de réparer les pots cassés par la « vieille » (comme on dit dans la City)

                            Parce que vous croyez que Blair était « socialiste » ?


                          • snoopy86 16 novembre 2007 22:54

                            N’oubliez pas, cher Zen, dans quel piteux état était le royaume quand Maggie a repris le fonds.

                            Tony ne voulait surtout pas être un nouveau Harold Wilson . Je pense qu’il a du être un peu socialiste à ses débuts...


                          • brieli67 17 novembre 2007 01:03

                            Au royaume des aveugles,le borgne est roi... Un Saint-Antoine atypique il a été garant de la paix sociale. C’est déjà pas mal. Sa succession est très difficile. Ses petites « réformettes » socialistes seront vite balayées par la Droite hargneuse. Dans la lignée des politiques anglais il a joué la carte de l’exception anglaise. En surfant sur le hinterland du Commonwealth,sur son pétrole de la mer du Nord, plus tête de pont des Usa en Europe que jamais. Ca devenait lassant. J’avais à faire il y a un mois des au Channel. Un air de déjà vu côté anglais été 82 en Pennsylvania Senobes il y a 2o ans. Cornets en plastic et trainings. Tout sombre la nuit toutes les lumières éteintes des cartons et du papier Krafft comme vitrage... Les gens souriants même très avenants des touches de piano et des chicots... Dans notre Nord Roubaix Charleroi Longwy cossy cossy tutti frutti Je donnai un coup de main il fut un temps à un copain médin généraliste exilé ... J’en reviens pas. Dites si les Wallons y les veulent plus on les prend avec nous...avec Bxl-Kpitale Hein ?

                            GB ah oui ! Calme avant l’Orage. Toute une génération de « cerveaux » sont partis sous d’autres latitudes. Une éthique anachronique des législations inadaptées un stakhovisme dans la production universitaire et une « Albion du bas » Ca bosse ça bosse... Les héros sont fatigués.

                            La faute à Blair ou à Rousseau ? C’est le monde qui a beaucoup changé entre-temps. Bientôt une autre politique de l’Angleterre plus européenne par la force des choses ?


                          • Céphale Céphale 16 novembre 2007 20:36

                            Mon cher ZEN,

                            Bravo ! Je suis parfaitement d’accord avec cette analyse. Permets-moi d’ajouter une réflexion qui va dans le même sens. La phrase de Blair : « Il n’y a pas de politique économique de droite ou de gauche, mais des politiques économiques qui marchent et d’autres qui ne marchent pas » est révélatrice d’un état d’esprit. Les libéraux disent : « ça marche, ça marche ! » mais ils se gardent bien de dire où ils vont. Une politique économique est forcément de droite ou de gauche, tout dépend de l’orientation suivie, mais ils évitent d’en parler. On les entend souvent dire : « moi, je suis pragmatique, je ne fais pas de politique ».

                            Blair ne disait pas franchement s’il était de droite ou de gauche, mais les indicateurs qu’il a mis en place montrent que son but était d’enrichir les riches sans exaspérer les pauvres. La réduction de la pauvreté ne faisait pas partie des indicateurs. Il conduisait donc bien une politique de droite.

                            Un mot sur le New Public Management. Cet outil qui peut se résumer par « Noter, classer, Sanctionner » paraît rationnel et apolitique. N’est-ce pas ainsi qu’on traite les enfants à l’école ? Ce n’est qu’une apparence, car il encourage l’individualisme, pousse les gens à tricher, et fait beaucoup plus de perdants que de gagnants. C’est donc un outil dangereux et inefficace.

                            « C’est une chose déplorable de voir tous les hommes ne délibérer que des moyens, et point de la fin. » Blaise Pascal


                            • ZEN ZEN 16 novembre 2007 20:50

                              @ Céphale , bonsoir

                              Commentaire très clair et tout à fait pertinent, plus percutant que mes propos modérés...La citation de Pascal est bienvenue.

                              La religion des indicateurs, l’obsession des statistiques continuent à faire des ravages dans notre système scolaire aussi...Nous somme devenus blairistes , pour quels résultats qualitatifs ? Ceci est un autre article...

                              Cordialement


                            • caraïbe 16 novembre 2007 21:28

                              Chute libre..........

                              Comment peut-on descendre aussi bas ?

                              On reconnaît bien là la griffe de qqn, sans féminin cette fois.

                              @ Rodofr :

                              Cette lucidité sur Dantec prend l’éclat de la lumière.

                              « On en crève........ actuelle » :

                              Personne ne se reconnaît ?

                              Laissez-nous observer les mots.

                              Découvrir comment fonctionnent les idées bien arrêtées, comment ces conceptions revisitent la réalité quotidienne pour refaire le monde selon sa volonté.

                              « Il refuse de se faire oublier, c’est pourtant ce qu’on attend de lui ».

                              3 ème aide : ne rien attendre.


                            • Gilles Gilles 17 novembre 2007 08:17

                              « Il n’y a pas de politique économique de droite ou de gauche, mais des politiques économiques qui marchent et d’autres qui ne marchent pas »

                              « moi, je suis pragmatique, je ne fais pas de politique ».

                              « Noter, classer, Sanctionner »

                              Peut-on m’explique la différence avec le Sarkozysme ? Se sont EXACTEMENT les mêmes phrases prononcées par Sarko

                              ET quand je pense que Ségoléne admirait Blair... voilà qu’on se retrouve avec deux Blairistes en France, comme quoi son modèle a de l’avenir. Voilà ce qui nous attends :

                              « le blairisme est resté sur les rails du thatchérisme avec des correctifs à la marge pour les plus pauvres ».... et je rajoute, des correctifs pour éviter la naissance d’insurrection, mais pa splus, faut pas déconner ça coûte cher en point de croissance immédiate


                            • snoopy86 16 novembre 2007 22:51

                              @ mon cher furtif voisin

                              J’ai même eu l’impression un instant que vous êtiez en train de replonger...


                            • moebius 16 novembre 2007 21:44

                              ..seriont nous devenu blairistes à notre insu ?..Si la question c’est Blair ou le blairisme est il de droite ou de gauche je me pose la question de savoir quel intéret avons nous a y répondre ? En france, le clivage politique ne correspondant au leur pour des raisons de cadrage culturelle et historique qui peuvent paraitre évidente, la droite comme la gauche peuvent légitimement se réclamer « du blairisme » (moins du tchatérisme, humour ici) et ceci d’autant plus que le « blairisme » a été une periode bénéfique pour la royaume unis.... mais passagére selon les derniers indicateurs météologiques et tout passe... rapellez moi le nom de l’actuel premier ministre ? et la recession ou le néo-tchatérisme qui serre les ceintures pourra t’il etre travailliste dans ce cas ?...


                              • xave 16 novembre 2007 21:51

                                @ l’Auteur

                                Votre article est très complet et extrêmement intéressant mais regardons aussi ce qui se passe chez nous car ces méthodes ne sont pas uniquement british,vous connaissez sans doute la norme iso 9001 :

                                http://fr.wikipedia.org/wiki/ISO_9001

                                cette norme commence à s’appliquer en France dans l’enseignement :

                                http://www.lycee-maritime-nantes.fr/index.php?newvisite=yes

                                Cordialement



                                • ZEN ZEN 16 novembre 2007 22:34

                                  @ Xave

                                  Merci pour le lien . Une langue de bois qui l’est étrangère...Pourriez-vous être plus explicite sur les conséquences au niveau scolaire ?


                                • armand armand 16 novembre 2007 22:34

                                  BRAVO Zen. Excellent étude,qui donne froid dans le dos. A dessein j’imagine vous laissez de côté les résultats concrets de cette politique qui passe par un contrôle tatillon et comptable de tous les comportements au travail. Notamment la destruction par une espèce de coup d’Etat larvé de tous le système des ’checks and balances’ qui perduraient vaille que vaille dans le système politique britannique. Profitant du discrédit qui entoure désormais tout organisme non élu, Blair a tranquillement dissout la Chambre Haute sans rien prévoir à la place hormis la nomination des gros donateurs de Parti travailliste. De même, Brown se dispense de toute élection anticipée, conforté dans sa place de chef du parti majoritaire. En somme, en 2007, c’est le chef du parti travailliste, élu par les seuls militants, qui exerce une réelle dictature. On se prend à rêver d’un ultime sursaut de la Couronne (pourtant le véritable exécutif constitutionnel) et imposant à Brown des élections, comme elle aurait pu refuser la modification des Lords en l’absence d’une solution de remplacement adéquate.

                                  Et on trouve le point commun entre blairisme et sarkozisme : la conviction qu’un manager sanctionné par les urnes, doit avoir les coudées franches pour imposer au pays le maillage exhaustif de ses méthodes, que le souci de l’efficacité vaut légitimité et pleins pouvoirs.

                                  Ajoutons aussi le talent d’illusionniste de Blair : faire passer pour un modèle d’efficacité un pays où la jeunesse est la plus minée d’Europe par l’alcoolisme, la drogue, la violence, la sexualité dangereuse ; où la concentration des richesse va croissante ; où l’on refoule les clandestins pauvres, mais on laisse la mafia russe acheter le centre de Londres (encouragée d’ailleurs par Ken le Rouge ! un comble !). Ce ’Brave New World’, menacé désormais par une crise immobilière larvée, voulant coller de près à la mondialisation, en arrive à présenter les traits les plus caricaturaux.

                                  Deux faits divers symbolisent pour moi l’époque Blair : les trains qu’on a fait rouler sans interruption, rentabilité oblige, malgré les restes d’un suicidé que le Coroner n’avait pas encore eu le temps d’ôter de la voie. Les traders richissimes de Goldman et Sachs refusant une augmentation aux femmes de ménage sous-payés qui nettoyaient leurs bureaux. ’In a nutshell’, comme on diT ;


                                  • ZEN ZEN 16 novembre 2007 22:56

                                    Merci, Armand pour votre commentaire d’une rare lucidité .

                                    J’avais prévu d’entrer dans les détails et de décrire le fonctionnement actuel du système de santé (malgré les récents investissements). Mais l’article aurait été demesuré. On peut facilement prendre la mesure des choses à travers le livre bien documenté de Philippe Auclair (voir notes), qui parle aussi de l’état de l’enseignement et de l’ahurissant endettement des ménages.

                                    Sur l’état de la jeunesse, il n’y a pas que vous qui êtes effrayé, la presse anglaise aussi :

                                    Courrier international - 22 févr. 2007 ROYAUME-UNI • Du souci pour les jeunes Santé, éducation, violence : l’actualité et la publication de statistiques poussent une nouvelle fois les Britanniques à s’interroger sur les conditions de vie de leurs enfants. « 16,2 % des enfants britanniques vivent en dessous du seuil de pauvreté ; 35,8 % ont été brutalisés au cours des deux derniers mois ; 35,3 % des jeunes de 15 ans aspirent à un métier peu qualifié ; 30,8 % des jeunes ont été ivres deux fois ou plus. » Présentés à la une du Guardian, ces chiffres tirés d’un rapport publiés le 14 février par l’UNICEF dressent le tableau d’un pays dont les enfants et les adolescents sont « les plus pauvres, les plus en danger et les plus fragiles » parmi vingt et un pays riches. Ils ont choqué les Britanniques, en proie depuis de nombreux mois à des interrogations sur l’état de leur jeunesse.

                                    « Le Royaume-Uni arrive dernière, et de loin, pour le nombre de jeunes qui fument, qui abusent des drogues et de l’alcool, qui ont des rapports sexuels à risque et des grossesses à un âge précoce », ajoute le quotidien. Dans seize des dix-sept pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, entre 15 et 28 % des jeunes de 15 ans ont déjà eu des relations sexuelles. Pour le Royaume-Uni, le chiffre est de 40 %. En matière d’éducation, le pays arrive 17e sur 21, mais plus de 30 % des 15-19 ans sont sortis du système scolaire, ou en apprentissage et ne cherchent pas plus qu’un travail peu qualifié."

                                    Comme pour confirmer cette vision alarmiste, The Independent on Sunday évoque de son côté « une épidémie d’alcoolisme chez les enfants, qui se traduit par des milliers de jeunes hospitalisés chaque année pour empoisonnement à l’alcool, maladies du foie et maladies psychiatriques liées à l’alcoolisme ». Citant une enquête nationale inédite, l’hebdomadaire rapporte que « les jeunes boivent deux fois plus qu’il y a dix ans, la moitié des jeunes de 13 ans consommant plus de 10 unités d’alcool par semaine. La quantité consommée par les 11-13 ans a presque triplé pendant la même période. » De plus, « plus de 8 600 jeunes de moins de 16 ans ont été admis à l’hôpital l’année dernière, 37 % de plus qu’il y a cinq ans ».

                                    Tous ces chiffres sont publiés au moment où une vague de meurtres par arme à feu secoue les quartiers défavorisés de Londres. En deux semaines, quatre adolescents ont été tués, relançant les polémiques sur la « gun culture », la culture des armes à feu qui prévaut dans certaines communautés, en particulier la communauté noire. « La police prévient que les armes à feu et couteaux sont des ‘accessoires de mode’ et un moyen de régler des différends entre gangs pour des questions de drogue, de territoire ou simplement de ‘manque de respect’ », rapporte The Daily Telegraph. La même mise en garde a été lancée à Birmingham, Manchester, Bristol, Nottingham et ailleurs. Là encore, les statistiques montrent que les plus jeunes sont en danger. « En 2003, remarque le quotidien, la proportion de moins de 20 ans victimes de meurtres ou de fusillades ‘Trident’ était de 16 %. En 2005, elle était de 27 %, et cette année, elle est pour l’heure de 32 % ». Trident est le nom du programme de Scotland Yard dédié aux violences au sein de la communauté noire, lancé en 1998 à la demande des représentants de cette dernière.

                                    Que faire face à cet état des lieux ? Le leader conservateur David Cameron, sans surprise, en appelle aux valeurs familiales et à la responsabilité sociale. De manière surprenante, The Independent on Sunday partage le même avis, « pour la première fois depuis sa création en 1986 », précise-t-il. Mais il ajoute que le gouvernement a également un rôle à jouer en favorisant notamment la prise en charge des enfants souffrant de dépression et de troubles mentaux. « Si nous arrivons à un consensus pour dire que nous devons attacher plus d’importance aux enfants, le Royaume-Uni sera infiniment meilleur à vivre. » Eric Maurice

                                    D’autres points de vue :

                                    http://www.la-gauche.org/article.php3?id_article=304

                                    http://www.monde-diplomatique.fr/2000/01/DIXON/13270


                                    • Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 16 novembre 2007 23:30

                                      Zen

                                      Excellente documentation qui soutient un article fort bien structuré et instructif. Vous avez su centrer votre sujet pour nous permettre une meilleure appréciation de l’objet traité. Document de référence.

                                      Pierre R.


                                      • xave 16 novembre 2007 23:40

                                        @ Zen

                                        je copie/colle la première exigence de cette norme :

                                        "Mettre en œuvre un système de management de la qualité selon les exigences de la norme ISO 9001-Version 2000 consiste à :

                                        * Démontrer l’aptitude à fournir régulièrement un produit conforme aux exigences du client ..."

                                        Dans le cadre de l’enseignement :

                                        - produit = élèves ?
                                        - client = entreprise ?

                                        ou :

                                        - produit = enseignement ?
                                        - client = élève ?

                                        A votre avis, quelles sont les exigenges du client/élève qui rentre en CAP ou BEP à l’âge de 14 ou 18 ans à l’heure actuelle, à de rares exceptions près ?

                                        L’introduction des notions de produit et de client s’agissant d’éducation est « nouvelle ».

                                        Allez dire aux enseignants que leurs élèves sont des clients et que leur enseignement est un produit ( une marchandise ) !

                                        On commence par les lycées professionnels et, si ça passe, pourquoi pas les lycées d’enseignement général plus tard, puis l’enseignement supérieur ?

                                        Et ne pensez-vous pas qu’une entreprise privée est plus compétente pour gérer des marchandises et des clients plutôt qu’une administration ?

                                        Bon là, j’extrapole un peu.


                                        • armand armand 17 novembre 2007 00:00

                                          Beaucoup d’établissements du supérieur en GB sont désormais conçus sur ce modèle. Les collègues qui y travaillent doivent rendre compte et noter tout, jusqu’à la moindre conversation avec un étudiant (durée, rapport avec sa formation, effet). Aucune liberté dans le choix des matières, tout est déterminé par un canon. Et ce n’est que l’aboutissement d’un système qui repose sur des évaluations obsessionnelles des élèves dès le plus jeune âge, et l’évacuation des données concrètes de l’enseignement au profit du jugement moral (par exemple, on enseignera que l’esclavage est ’mal’- on s’en douterait mais - non les événements précis qui s’y rapportent, jugés ’irrelevant’). A y regarder de près, ne pourrait-on pas y retrouver le contrôle tâtillon propre aux puritains ?


                                        • xave 17 novembre 2007 00:14

                                          Bonsoir Armand

                                          je ne pense pas que le but soit celui que vous relatez concernant vos collègues anglais mais plutôt une préparation à la mise en conformité avec les recommandations de l’ AGCS :

                                          « Accord général sur le commerce des services »

                                          http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_g%C3%A9n%C3%A9ral_sur_le_commerce_des_services

                                          L’éducation étant considérée comme un service.

                                          CDT


                                        • Gilles Gilles 17 novembre 2007 08:03

                                          @ Xave

                                          « L’introduction des notions de produit et de client s’agissant d’éducation est »nouvelle« . »

                                          Oui et non. Dans les services publics (France telecom, EDF....) cela fait presque 10 ans que maintenant a commencé cette réforme. Les usagers sont dorénavant des « clients » que l’on doit de traiter comme tel..... service plus personnalisé, c’est vrai, mais uniquement basé sur une relation payeur-fournisseur et non plus comme ayant-droit.

                                          Normal que maintenant les services publics régaliens comme l’éducation s’adapte à ce concept marchand. D’ailleurs la réforme des universités va dans ce sens si vous la comprenez bien et l’extrapolez aux prochaines années. L’étudiant sera un « client » payant, « investissant » dans une formation en attendant un « service monnayable » par la suite sur le « marché » du travail.


                                        • Forest Ent Forest Ent 17 novembre 2007 03:39

                                          Bon article. Il manque juste l’Irak et les médias. On a tendance à penser en France que nos médias sont verrouillés, mais c’est encore pire en UK. Murdoch y fait les rois.


                                          • ZEN ZEN 17 novembre 2007 09:33

                                            @ Forest

                                            Merci. L’Irak mériterait un autre article.

                                            Pour ce qui est de la presse en UK et de l’empire Murdoch, pourrais-tu nous en dire plus ou faire un article ? ça m’intéresse...


                                          • Gilles Gilles 17 novembre 2007 07:55

                                            « le taux d’emploi a progressé, s’établissant à un niveau très largement supérieur à la moyenne européenne : 71,7 %, contre 63,8 %. Ce taux se situe à 63,1% en France et à 65,4% en Allemagne . En dix ans, 2 millions d’emplois ont été créés, dont la moitié l’ont été dans le secteur public. »

                                            Il convient de préciser que le travail à temps partiel est très élevé en GB. En moyenne un travailleur à temps partiel bosse 15 heures par semaine en GB et 25 en France et leur nombre en GB est bien plus élevé. Ce qui explique, en partie (j’insiste), que plus de monde à un job

                                            En gros c’est comme les 35 heures.... on travaille moins pour partager le temps de travail. Du socialisme ? Non car là, on gagne moins !


                                            • fredebone fredabone 17 novembre 2007 08:25

                                              Pour apporter de l’eau au moulin à l’article publié par AGORA le succès économique du blairisme est basé sur une politique qui a réhabilité l’Etat. Je vous le dit en relisant le très bon livre d’ Alain VILLEMEUR « la croissance américaine ou la main de l’Etat »edition Seuil

                                              page 109 « il n’y a pas photo ! l’Angleterre de Thatcher a une croissance économique très moyenne, ne se démarquant pas de celle du reste de l’Europe et est très éloignée du cousin amérivain. Le chomage est certes officiellement plus faible, mais les invalides du travail ont remplacé les chomeurs, et on cherche en vain les créations nettes d’emplois ! plus faibles que dans les »rigides" France ou Europe. En revanche l’Angleterre de Tony Blair se distingue nettement... par une meilleure croissance et par davantage de créations d’emplois. Ce qui est remarquable c’est l’Angleterre de Tony Blair crée annuellement plus d’emplois que l’Anglerre de l’ultra libéralisme, proportionnellement 5 fois plus ce qui a fait baisser le taux de chomage de manière vertueuse".

                                              En revanche sa politique internationale, en particulier son suivisme vis à vis des USA en Irak assombrit considérablement son bilan global.


                                              • ZEN ZEN 17 novembre 2007 09:28

                                                @ Fredabone, bonjour

                                                On insiste souvent sur la rupture que Blair a opéré par rapport à la Dame de fer.J’ai essayé de montrer que, malgré un relatif redressement de certains services publics en déshérence, des investissements coûteux et créateurs d’emplois, il reste dans la même logique que celle qui l’a précédé, dans la même ligne ultralibérale à dominante financière.Relisez le bilan très contrasté qui est fait dans l’article : chômage masqué, nature des emplois, rémunérations, pauvreté galopante pour 13 millions de personnes, retraités souvent désespérés, etc..

                                                Action de l’Etat, certes, mais qui aboutit à une quasi-disparition des instances délibératives , à une concentration des décisions dans les mains d’une équipe managariale au 10 Downing Street, à une sorte de régime censitaire de fait, puisque la moitié de la population ,la plus pauvre, ne vote plus...et au service de quels intérêts ? Que vaut l’Etat sans valeurs républicaines ?


                                              • Céphale Céphale 17 novembre 2007 08:45

                                                @ZEN

                                                J’ai lu moi aussi le livre de Philippe Aucler « Le royaume enchanté de Tony Blair ». Publié chez Fayard en 2006 il complète cet article de manière saisissante. L’auteur est un Français qui a choisi de vivre en Angleterre, où il a travaillé pendant 20 ans comme journaliste de la BBC. Faute de pub, il n’a pas eu un grand succès (on n’a pas vu Philippe Aucler sur les plateaux TV). Très bon bouquin !

                                                @xave

                                                La norme IS0-9001 est faite pour aider le projet de l’OMC intitulé « Accord Général sur le Commerce des Services ». C’est un projet néo-libéral dans lequel l’éducation, la santé et la culture sont des services comme les autres, et doivent être soumis à la concurrence.

                                                ISO est un organisme international non gouvernemental basé à Genève. Son représentant en France est l’AFNOR. A l’origine, son but était de normaliser des objets, par exemple des meubles de bureau, des matelas, des casques de moto, des préservatifs... Puis ils se sont mis en tête de normaliser des idées, le management, l’environnement...

                                                L’application de l’ISO-9001 dans une école est dans la logique néo-libérale. Les connaissances que les élèves viennent apprendre à l’école sont pour l’OMC de simples produits. Voir « La canonière libérale » (sorti sur agoravox il y a quelques jours)

                                                http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=31268


                                                • Daniel Roux Daniel R 17 novembre 2007 10:27

                                                  Lorsque les chiffres ne veulent rien dire, que le pouvoir est confisqué par une clique et ses experts intéressés, que les sondages d’opinion bidonnés remplacent les consultations électorales, que le contrat social sur la répartition des richesses est bafoué aussi grossièrement, que ce soit en France ou en Grande-Bretagne, il n’’est plus possible de parler de démocratie. Nous sommes dans un autre système et peu importe le nom que lui donneront les historiens : « Oligarcocratie » ?

                                                  Un système qui se satisfait de ses propres manipulations, comme transférer de la colonne « chômage » à la colonne « malades » ou « handicapés », pour pouvoir prétendre que le problème du chômage est résolu.

                                                  Un système qui met en avant le pragmatisme pour camoufler son cynisme et gouverner contre le peuple. Qui rentre en guerre sans vraiment de raison sous prétexte d’un soutien aveugle à un gouvernement tiers.

                                                  Obtenir par les promesses, le chantage ou les pressions, le soutien d’un nombre suffisant de parlementaires et d’une presse sous contrôle, est un mode de gouvernement qu’aucun démocrate ne peut soutenir.

                                                  Ce type de politique est à la portée de n’importe quel populiste démagogue et jette un doute sur notre mode de désignation des gouvernants.

                                                  D’autant que les décisions importantes sont prises, par les institutions internationales non démocratiques , l’OMC (dans laquelle l’Europe négocie) et le Conseil Européen, le Conseil de l’Union Européenne ou la Commission. Tendances que le nouveau traité européen ne fait que renforcer.

                                                  Certes la démocratie n’était qu’une utopie comme le communisme ou l’anarchisme. Comme toutes les utopies de ce type, elle nous est inaccessible mais nous aimions nous y référer. Nous sommes trop égoïstes, avides, cupides, ... , pour espérer atteindre une gouvernance parfaite mais de là à accepter de sombrer dans cette parodie, il y a un pas qu’il ne faut pas franchir.

                                                  l


                                                  • Christophe Christophe 17 novembre 2007 12:18

                                                    @Daniel R,

                                                    Bonjour,

                                                    Un système qui met en avant le pragmatisme pour camoufler son cynisme et gouverner contre le peuple.

                                                    Le pragmatisme, cet élément déterminant qui sert d’argument massue dans les discours, quelle en est sa source ?

                                                    Par définition, ceux qui revendiquent leur pragmatisme avancent comme argument qu’il faut savoir s’adapter aux contraintes de la mondialisation.

                                                    Or, inconsciemment, mais certains consciemment, ces ardents défenseurs du pragmatisme nous expliquent qu’une République ne peut décider de son avenir, de la nature de société dans laquelle les citoyens doivent vivre ; elle doit se conformer aux contraintes du monde dont nous connaissons la source : FMI, OMC, OCDE, ...

                                                    Compte tenu du fait que ces organismes internationaux sont basés sur des principes de cooptation, nous ne pouvons pas les classer comme des structures dépendantes des principes républicains ou démocrates.

                                                    Nous pourrions penser que dès lors que certains choix sont confisqués aux citoyens des nations du monde, puisque des organismes non démocratiques imposent leurs vues au monde nous ne sommes plus en république. Mais, il faut se rappeler de l’approche antinomique de la république qui existait déjà il y a 2500 ans entre Aristote et Platon. Nous retrouvons, dans notre histoire, même dans celle des religions, cette influence. L’âge d’or de l’Eglise est venue par l’introduction des apports platonniciens dans l’approche de la croyance principalement par les oeuvres de Saint-Augustin. Mais l’entrée d’Aristote et de sa vision très matérialiste nous a apportée la sainte inquisition et bien des côté sombres de l’Eglise.

                                                    Cette remarque historique s’applique tout autant de nos jours. Car si Platon approchait la République comme un système permettant au peuple de définir la politique appliquée à leur environnement, Aristote expose une République constituée de deux régimes que nos grecs antiques considérés comme dégénérés : l’oligarchie et la démocratie. Aristote, de façon précise, argumentait que seuls les gens ayant fortune et éducation peuvent définir les orientations d’un société, mais, afin d’éviter que le peuple ne se révolte, il fallait laisser une part de démocratie afin que ce peuple puisse croire qu’il pouvait influencer les choix fait dans leur société.

                                                    Mais beaucoup ne savent pas particulièrement qu’Aristote a écrit cette approche de la République avec un manque total de rigueur et que sa guerre perpétuelle contre son maître Platon l’a poussé à écrire La Politique pour contredire La République de Platon. Nous retrouvons cette opposition entre l’élève de l’académie et le professeur dans les écrit de Diogène Laerce. D’ailleurs, Raphael, dans sa fresque L’école d’Athènes (musée du Vatican) met en exergue leur opposition. Pour lui les relations entre les hommes sont régis par une relation du maître à l’esclave !

                                                    Le pragmatisme est un héritage de la pensée aristotélicienne ; est-ce un hasard ?


                                                  • Daniel Roux Daniel R 17 novembre 2007 17:01

                                                    Le populisme est une perversion de la démocratie.

                                                    Lorsqu’un chef d’Etat s’obstine dans une politique ploutocratique sous prétexte qu’il est élu par plus de 50 % des électeurs et que tout était dit dans ses discours, on est dans le populisme.

                                                    Concernant Aristote, ce n’est pas lui et son pragmatisme qui sont responsables de la destruction de la pensée antique. Il s’agissait pour l’Eglise du dieu unique et parfait de remplacer l’idée d’origine indo-européenne des cycles infinis par l’idée d’origine sémite, d’un parcours linéaire, de la création de l’univers par Dieu jusqu’à la la résurection et la défaite du Mal .


                                                  • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 17 novembre 2007 11:26

                                                    Bjr Zen, merci pour ce diagnostic très précis du blairisme, loin des clichés décrits dans certains médias. Je ferai une petite rajoute dans ce bilan, que je trouve comme toi au final loin d’être convaincant : la violence structurelle que l’on rencontre en Grande-Bretagne, avec un couche de jeunes défavorisés et des zones de violence urbaines tout-à-fait semblables à la problématique française (je pense à Leeds et certains quartiers de Londres, mais il y en a certainement d’autres...). On ne situe pas l’ampleur du phénomène, tant il est peu médiatisé. Il est le fruit d’un modèle d’intégration trop laxiste - qui part du principe que l’immigration, se dissout dans la société anglaise, ce qui n’est pas le cas - et d’une précarité sociale que tu as parfaitement souligné.

                                                    Je pense que le blairisme n’a fait qu’achever un processus déjà entamé sous le règne de Tatcher et de Major. Comme tu l’as parfaitement démontré, la Grande-Bretagne est restée très engagée dans l’ultralibéralisme. Le système a déjà démontré à foison qu’il ne laisse la richesse qu’à une minorité de citoyens. Malheur aux vaincus.


                                                    • ZEN ZEN 17 novembre 2007 12:06

                                                      Un retour à une vieille tradition anglaise, à 1834 : la notion de « mauvais pauvres » ?...La tendance à la moralisation de la pauvreté. « Le pauvre est toujours, peu ou prou,complice de sa déchéance... » A lire ici :

                                                      http://www.conflits.org/document177.html


                                                      • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2007 11:22

                                                        j’ai du mal à faire afficher mon commentaire,j’essaie par la bande.

                                                        Bonjour Zen.

                                                        Excellent commentaire, très dense, bien approfondit et développé.

                                                        Le jour où une femme mettra au monde d’abord une liasse d’euro puis son enfant alors je reconnaîtrai que notre existence est devenue génétiquement monétaire, et que le culturel a pénétré le biologique. Pour l’instant je considère toujours la monnaie pour un moyen d’échange qui permet à chacun de nous de bénéficier de l’activité collective.

                                                        Je crois qu’avec ta démonstration l’on ne peut pas regarder le Blairisme comme une troisième voie, puisqu’il n’a en rien modifié les paramètres de la gestion capitaliste. La gestion capitaliste qu’elle soit appliquée par les particuliers ou l’Etat reste ce qu’elle est, que nous soyons dans une société libérale sous réserve des lois comme nous ou comme en Chine dans une dictature communiste.

                                                        Si Tony Blair avait considéré que celui qui investi un capital en reste le propriétaire et bénéficie de son rapport et que celui qui concours a l’intérêt de ce particulier reste propriétaire de son travail de telle manière que son travail soit comptabilisé comme un apport de capital, je crois que là il aurait ouvert une troisième voie. Pour le moment nous sommes toujours dans le cadre de l’exploitation de l’homme par l’homme et non dans la participation de l’homme avec l’homme.

                                                        La rationalité des esprits conduits à traduire en chiffre nos comportements puis dire que l’on ne peut pas s’écarter de ses chiffres. Ceux qui employaient des serfs, des esclaves, des journaliers, disaient pareil et les serfs les esclaves et les journaliers répétaient comme eux.

                                                        Aujourd’hui nous disons qu’il est nécessaire qu’il y ait un patron et des salariés ceci se traduit par une comptabilisation de cet état de fait politique.

                                                        Et au nom de cette comptabilisation nous disons qu’il ne peut en être autrement. La rationalisation des esprits est ce processus d’auto justification au travers de données comptables arbitraires présentées comme inéluctable quand ce n’est pas comme scientifique.

                                                        Il est donc bien évident qu’il en découle ce que disait Foucault et que tu as rappelé. Tant est si bien que plus personne ne conteste la mort du socialisme historique, pas même ceux qui en sont issus, mais le socialisme utopique ressurgira car l’humain est un homo sociabilis.

                                                        Et peut-être qu’un jour les mathéma occulte tiques linéaires qui nous emprisonnent dans leur ratios fait pour les « dominant systémiques » seront remplacé par des calculs quantiques qui seront plus à même de traduirent la complexité des comportements humains. Et bien évidemment en découlera une autre société.

                                                        Pour le moment c’est le retour de la « bête » moribonde et elle industrialise les consciences comme le soulignait un article.

                                                        Cordialement.


                                                      • TALL 17 novembre 2007 13:46

                                                        Il y a aussi derrière tout ça quelque chose de + profond, de plus délicat à définir, mais pourtant fondamental : c’est la mentalité anglo-saxonne.

                                                        Dans le Renseignement, je crois qu’il existe même des analyses historico-socio-psy assez poussées là-dessus. Du genre schémas corrélatifs entre héritages culturels cathos, protestants et anglicans et leurs implications sur les « mentalités » latines, germaniques et anglo-saxonnes.

                                                        Difficile mais fascinant ... et fondamental, car ça aide à comprendre « l’âme » d’une communauté, ce qui facilite sa « manipulation ».


                                                        • TALL 17 novembre 2007 19:34

                                                          On ne me croit pas ? Voici un doc de la Défense nationale qui en parle

                                                          Faite une recherche sur « Luther versus Erasmus », ça commence en p 12.


                                                        • Céphale Céphale 17 novembre 2007 15:17

                                                          Merci à ZEN de nous avoir indiqué une analyse exhaustive et objective du thatchérisme, écrite lorsque le gouvernement de Tony Blair était à son apogée :

                                                          http://www.conflits.org/document177.html

                                                          Citation : « La politique sociale conduite par les gouvernements conservateurs à partir de 1979, avec laquelle la nouvelle majorité travailliste ne semble pas avoir rompu, s’est effectivement traduite par une progression de la pauvreté. Sur le long terme, les chiffres sont dépourvus d’ambiguïté : tandis que 9% de la population vivait avec des ressources inférieures à la moitié du revenu moyen en 1979, 25% des britanniques seront dans cette situation en 1992, soit environ 14 millions de personnes. (.....) L’intervention sociale de l’Etat sera dès lors présentée comme une source d’effets pervers ; son coût élevé pénaliserait l’investissement productif et compromettrait la reprise économique ; le niveau des prestations diminuerait l’incitation au travail et placerait nombre d’individus dans le piège de la pauvreté. Par un singulier paradoxe, l’action de l’Etat menacerait ainsi d’appauvrir les plus pauvres ; elle contribuerait à disloquer les familles et, surtout, elle produirait des parasites sociaux, habiles profiteurs d’un système inutilement lourd et exagérément généreux. Amplifiant les effets dévastateurs de la récession économique du début des années 1980, la réduction des dépenses sociales a notablement précarisé la situation des personnes les plus pauvres (.....) En stigmatisant telle ou telle catégorie de bénéficiaires de la protection sociale, elle ne fait que réactiver le schéma du « mauvais pauvre », dont la situation ne résulterait pas de causes objectives mais d’une moralité douteuse, d’un comportement atavique ou d’une malice coupable. Il s’agit là d’un thème puissant et récurrent dans l’histoire sociale anglaise. »

                                                          Conclusion de cet article, à lire absolument, même et surtout par les adeptes de Sarkozy : « Dès lors, la véritable nouveauté de cette période en matière de traitement de la pauvreté réside sans doute dans la réduction des prestations allouées à des catégories de bénéficiaires « méritants », en particulier les retraités les plus modestes ; elle traduit une dévaluation du critère du besoin que les sciences sociales étaient parvenues à hisser jusqu’au cœur du Welfare State d’après-guerre. »


                                                          • ZEN ZEN 18 novembre 2007 06:52

                                                            @ Céphale

                                                            Merci d’avoir relevé l’importance de ce lien, cette utile mise en perspective historique. Dommage que le texte soit si serré, sans retour à la ligne, ce qui rend sa lecture pénible. Il peut être utile de l’imprimer et de l’aérer.


                                                          • Francis, agnotologue JL 17 novembre 2007 19:01

                                                            Excellent article Zen, érudit, qui pourrait servir de base à une plus ample exploration du libéralisme.

                                                            Une remarque tout d’abord : «  »Tony est un père de famille exemplaire, un chrétien fervent...Son sourire inoxydable et engageant d’honnête VRP fait qu’on lui achèterait une voiture d’occasion sans discuter le prix«  ».

                                                            Au contraire de NS donc, à qui « on ne confierai pas les clés de sa maison »

                                                            Je suis ravi d’apprendre un nouveau concept : les Néotravaillistes

                                                            Je lis : «  » « Les néotravaillistes ont systématisé un mode de direction du gouvernement à partir d’objectifs de performance, de classement et de strict contrôle budgétaire. (…) On ne peut qu’être surpris par l’ambition extraordinaire de pilotage de la société par ces indicateurs et le décalage par rapport à l’offre des services à la population... L’illusion de « l’inspectabilité » totale de la société traduit les influences de l’utilitarisme du philosophe Jeremy Bentham. Or la multiplication des audits érode la confiance dans l’éthique professionnelle et le sens du service public. Un tel contrôle social contredit l’idée que chacun agit de bonne foi, et lamine la confiance dans la compétence des acteurs sociaux. » «  ».

                                                            Je pose la question : ce libéralisme est-il autre chose qu’un bolchevisme, un soviétisme privé ? Et le léninisme lui-même, est-il autre chose qu’un néoféodalisme ? Les mots sont importants mais dans la présente question ils sont approximatifs, et je m’en excuse, je n’ai pas creusé.

                                                            Sait-on organiser la société autrement ? L’autre jour dans une revue de presse sur France Inter la journaliste disait …, Mais voici plutôt la copie du mail que je lui ai envoyé :

                                                            «  »Madame, vous avez dit citant un journal : « Au Moyen Age il y avait 6 mois de jours fériés par an ». Je ne sais pas vous, mais moi je trouve une telle affirmation complètement idiote, mensongère. En effet, les tâches vivrières occupaient la majorité de la population. Les gens travaillaient 7 jours sur 7 et 365 jours par an ou mouraient de faim. Les seigneurs et leurs familles, ne travaillaient pas. Ils pouvaient faire autant de jours fériés qu’ils voulaient pour leur intendance pléthorique, ainsi que pour leurs militaires tant qu’ils n’étaient pas attaqués par d’autres seigneurs ou n’avaient pas décidé de partir en guerre. Cette affirmation trouve donc son sens ailleurs : je subodore que c’est la réponse du berger à la bergère, celle que fait le parti de la presse et de l’argent à ceux qui disent à juste titre que le libéralisme nous ramène au Moyen Age.«  »


                                                            • ZEN ZEN 18 novembre 2007 07:13

                                                              @ JL

                                                              Bonjour. L’allusion au sourire commercial de Blair (détail de l’histoire) était évidemment ironique. Il y aurait beaucoup à dire sur l’image sociale qu’a construite patiemment ce leader « carnassier » (il a été d’une rare violence au sein de son parti pour éliminer la vieille garde et se proposer comme le seul patron).Aussi sur l’image du bon père de famille, trés pratiquant, moralisateur à l’extrême, bientôt catholique bornagain comme son épouse (voir ce qu’en dit Stéphanemot plus bas). Il y a plus qu’une analogie à faire avec la son mentor WWB..L’image d’une rigueur morale assez piétiste , insensible aux détresses sociales (mais le pauvre est responsable de son état, n’est-ce pas ?),etait encore plus typée chez la Dame de fer, dont il a appris beaucoup, qui elle-même a appris beaucoup de Reagan...et d’un certain Pinochet, qui lui-même faisait de Friedman son livre de chevet....

                                                              Quant à savoir comment qualifier ce type de « système de management » politique, je cherche encore le terme approprié...car il est une synthèse de nombreuses influences et courants , d’une tradition propre au pays.Mais par certains côtés (méthode de management politique), nous sommes déjà blairistes, comme certains commentaires l’ont souligné.


                                                            • ZEN ZEN 18 novembre 2007 07:26

                                                              @ddacoudre

                                                              Merci du commentaire, mais apparemment votre ordinateur bégaie... smiley

                                                              Malgré les caractères très british du blairisme , l’essentiel de ce qu’il a instauré (en parfait accord avec les puissances financières de la city- il ne faut pas trop accorder d’importance à l’homme lui-même-) se retrouve partout ailleurs, là où le capitalisme à dominante financière et mondialisée a imposé sa logique prédatrice...

                                                              Votre idée de « calcul quantique » comme nouvelle logique sociale et économique me laisse perplexe..J’ai failli ne pas en dormir... smiley


                                                            • armand armand 18 novembre 2007 10:21

                                                              Intéressant de décrypter aussi la mise en scène permanente du ’corps’ blairien : apparence jeune, se montrant volontiers torse nu, et lachant lors d’un interview, suprême contradiction chez un chrétien piétiste mais cadrant sans doute avec ce que les ’lads’ shootés à la bière, au foot et au sexe, aiment entendre, qu’il s’occupe de Cherie CINQ fois par nuit. Epatant pour un homme de son âge... Même Sarko n’en est pas là (euhh, je voulais dire, pour ce qui est de l’étalage impudique, pour le reste on n’en sait rien).


                                                            • ddacoudre ddacoudre 17 novembre 2007 19:10

                                                              Bonjour Zen.

                                                              Excellent commentaire, très dense, bien approfondit et développé.

                                                              Le jour où une femme mettra au monde d’abord une liasse d’euro puis son enfant alors je reconnaîtrai que notre existence est devenue génétiquement monétaire, et que le culturel a pénétré le biologique. Pour l’instant je considère toujours la monnaie pour un moyen d’échange qui permet à chacun de nous de bénéficier de l’activité collective.

                                                              Je crois qu’avec ta démonstration l’on ne peut pas regarder le Blairisme comme une troisième voie, puisqu’il n’a en rien modifié les paramètres de la gestion capitaliste. La gestion capitaliste qu’elle soit appliquée par les particuliers ou l’Etat reste ce qu’elle est, que nous soyons dans une société libérale sous réserve des lois comme nous ou comme en Chine dans une dictature communiste.

                                                              Si Tony Blair avait considéré que celui qui investi un capital en reste le propriétaire et bénéficie de son rapport et que celui qui concours a l’intérêt de ce particulier reste propriétaire de son travail de telle manière que son travail soit comptabilisé comme un apport de capital, je crois que là il aurait ouvert une troisième voie. Pour le moment nous sommes toujours dans le cadre de l’exploitation de l’homme par l’homme et non dans la participation de l’homme avec l’homme.

                                                              La rationalité des esprits conduits à traduire en chiffre nos comportements puis dire que l’on ne peut pas s’écarter de ses chiffres. Ceux qui employaient des serfs, des esclaves, des journaliers, disaient pareil et les serfs les esclaves et les journaliers répétaient comme eux.

                                                              Aujourd’hui nous disons qu’il est nécessaire qu’il y ait un patron et des salariés ceci se traduit par une comptabilisation de cet état de fait politique.

                                                              Et au nom de cette comptabilisation nous disons qu’il ne peut en être autrement. La rationalisation des esprits est ce processus d’auto justification au travers de données comptables arbitraires présentées comme inéluctable quand ce n’est pas comme scientifique.

                                                              Il est donc bien évident qu’il en découle ce que disait Foucault et que tu as rappelé. Tant est si bien que plus personne ne conteste la mort du socialisme historique, pas même ceux qui en sont issus, mais le socialisme utopique ressurgira car l’humain est un homo sociabilis.

                                                              Et peut-être qu’un jour les mathématiques linéaires qui nous emprisonnent dans leur ratios fait pour les « dominant systémiques » seront remplacé par des calculs quantiques qui seront plus à même de traduirent la complexité des comportements humains. Et bien évidemment en découlera une autre société.

                                                              Pour le moment c’est le retour de la « bête » moribonde et elle industrialise les consciences comme le soulignait un article.

                                                              Cordialement.


                                                              • stephanemot stephanemot 17 novembre 2007 19:12

                                                                Bonjour Zen.

                                                                Pour moi, le personnage se cerne mieux à travers deux actes fondateurs, deux pactes / actes d’allégeance :


                                                                • ZEN ZEN 18 novembre 2007 07:28

                                                                  @ Stéphane

                                                                  Intéressant. J’ai bien aimé le « Cherry sur le catho »...


                                                                • armand armand 18 novembre 2007 10:15

                                                                  @Stephane

                                                                   smiley smiley

                                                                  Mais je pensais que les catos avait un rapport difficile avec le fric - or Cherie Blair, le moins qu’on puisse dire, est névrotiquement attachée à ses sous.


                                                                • jpduf 17 novembre 2007 19:45

                                                                  Un bilan qui ne fait apparaître à aucun moment que la Grande Bretagne à été un pays exportateur de pétrole pendant 30 ans est-il sérieux ? Qu’avez-vous fait de ce substantiel avantage constitué par les milliards de pétrodollars M. Blair ?


                                                                  • caraïbe 17 novembre 2007 22:17

                                                                    CHER INTERNAUTE

                                                                    Cher internaute qui viens par ici te poser un peu

                                                                    Ne te crois pas sur une place citoyenne.

                                                                    Ici tu seras étudié, pesé à l’aune de ton QI, de tes idées.

                                                                    L’être virtuel dépassé pour atteindre la réalité.

                                                                    Ce site est réservé aux bien pensants du même milieu,

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                                                                    Ca ne les empêchera pourtant pas de disserter

                                                                    Sur les problèmes de justice, de liberté, d’égalité.

                                                                    De grandes idées à partager, oui,

                                                                    Mais pas avec n’importe qui.


                                                                  • caraïbe 17 novembre 2007 22:22

                                                                    ça censure dur ici aussi ?


                                                                  • ZEN ZEN 17 novembre 2007 22:46

                                                                    @jpduf

                                                                    Comme vous avez pu vous en rendre compte, je me suis limité au point de vue politique du blairisme, et à la philosophie des nouveaux modes de gouvernance qu’il a mis en place . Je vous invite à développer le point que vous signalez comme important et à en montrer les incidences . N’étant pas économiste et ne voulant pas allonger démesurément l’article, j’ai fait le choix d’un seul aspect, celui qui m’intéresse le plus

                                                                    @ Tous

                                                                    Merci pour vos commentaires et pour cet échange de bonne tenue, qui m’a permis de faire progresser mes connaissances sur ce sujet sensible .


                                                                    • jpduf 18 novembre 2007 10:39

                                                                      J’entends bien votre point de vue, je le crois honnête et je vous félicite moi aussi pour le travail accompli mais... sans être un économiste accompli, comment ignorer l’importance capitale pour l’économie d’un pays occidental (dont la société est fondée sur le pétrole)... d’être un pays producteur et même exportateur de cette potion magique ? Dans le même contexte, les émirs du Golfe sombrent dans la mégalomanie... Qu’à fait Blair de cette manne ? Pourquoi tant de pauvres sur ce tas d’or ? Allez, il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin ! J’ai trouvé le temps de vous lire, mais je n’en dispose pas de plus pour m’atteler à la tâche, et je le regrette beaucoup ! Ah ! travailler plus pour rattraper la perte de mon pouvoir d’achat qui a le pouvoir de sauver mon pays de la déliquescence, me dit-on...


                                                                    • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2007 02:56

                                                                      Bonjour Zen.

                                                                      Excellent commentaire, très dense, bien approfondit et développé.

                                                                      Le jour où une femme mettra au monde d’abord une liasse d’euro puis son enfant alors je reconnaîtrai que notre existence est devenue génétiquement monétaire, et que le culturel a pénétré le biologique. Pour l’instant je considère toujours la monnaie pour un moyen d’échange qui permet à chacun de nous de bénéficier de l’activité collective.

                                                                      Je crois qu’avec ta démonstration l’on ne peut pas regarder le Blairisme comme une troisième voie, puisqu’il n’a en rien modifié les paramètres de la gestion capitaliste. La gestion capitaliste qu’elle soit appliquée par les particuliers ou l’Etat reste ce qu’elle est, que nous soyons dans une société libérale sous réserve des lois comme nous ou comme en Chine dans une dictature communiste.

                                                                      Si Tony Blair avait considéré que celui qui investi un capital en reste le propriétaire et bénéficie de son rapport et que celui qui concours a l’intérêt de ce particulier reste propriétaire de son travail de telle manière que son travail soit comptabilisé comme un apport de capital, je crois que là il aurait ouvert une troisième voie. Pour le moment nous sommes toujours dans le cadre de l’exploitation de l’homme par l’homme et non dans la participation de l’homme avec l’homme.

                                                                      La rationalité des esprits conduits à traduire en chiffre nos comportements puis dire que l’on ne peut pas s’écarter de ses chiffres. Ceux qui employaient des serfs, des esclaves, des journaliers, disaient pareil et les serfs les esclaves et les journaliers répétaient comme eux.

                                                                      Aujourd’hui nous disons qu’il est nécessaire qu’il y ait un patron et des salariés ceci se traduit par une comptabilisation de cet état de fait politique.

                                                                      Et au nom de cette comptabilisation nous disons qu’il ne peut en être autrement. La rationalisation des esprits est ce processus d’auto justification au travers de données comptables arbitraires présentées comme inéluctable quand ce n’est pas comme scientifique.

                                                                      Il est donc bien évident qu’il en découle ce que disait Foucault et que tu as rappelé. Tant est si bien que plus personne ne conteste la mort du socialisme historique, pas même ceux qui en sont issus, mais le socialisme utopique ressurgira car l’humain est un homo sociabilis.

                                                                      Et peut-être qu’un jour les mathématiques linéaires qui nous emprisonnent dans leur ratios fait pour les « dominant systémiques » seront remplacé par des calculs quantiques qui seront plus à même de traduirent la complexité des comportements humains. Et bien évidemment en découlera une autre société.

                                                                      Pour le moment c’est le retour de la « bête » moribonde et elle industrialise les consciences comme le soulignait un article.

                                                                      Cordialement.


                                                                      • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2007 03:00

                                                                        Bonjour Zen.

                                                                        Excellent commentaire, très dense, bien approfondit et développé.

                                                                        Le jour où une femme mettra au monde d’abord une liasse d’euro puis son enfant alors je reconnaîtrai que notre existence est devenue génétiquement monétaire, et que le culturel a pénétré le biologique. Pour l’instant je considère toujours la monnaie pour un moyen d’échange qui permet à chacun de nous de bénéficier de l’activité collective.

                                                                        Je crois qu’avec ta démonstration l’on ne peut pas regarder le Blairisme comme une troisième voie, puisqu’il n’a en rien modifié les paramètres de la gestion capitaliste. La gestion capitaliste qu’elle soit appliquée par les particuliers ou l’Etat reste ce qu’elle est, que nous soyons dans une société libérale sous réserve des lois comme nous ou comme en Chine dans une dictature communiste.

                                                                        Si Tony Blair avait considéré que celui qui investi un capital en reste le propriétaire et bénéficie de son rapport et que celui qui concours a l’intérêt de ce particulier reste propriétaire de son travail de telle manière que son travail soit comptabilisé comme un apport de capital, je crois que là il aurait ouvert une troisième voie. Pour le moment nous sommes toujours dans le cadre de l’exploitation de l’homme par l’homme et non dans la participation de l’homme avec l’homme.

                                                                        La rationalité des esprits conduits à traduire en chiffre nos comportements puis dire que l’on ne peut pas s’écarter de ses chiffres. Ceux qui employaient des serfs, des esclaves, des journaliers, disaient pareil et les serfs les esclaves et les journaliers répétaient comme eux.

                                                                        Aujourd’hui nous disons qu’il est nécessaire qu’il y ait un patron et des salariés ceci se traduit par une comptabilisation de cet état de fait politique.

                                                                        Et au nom de cette comptabilisation nous disons qu’il ne peut en être autrement. La rationalisation des esprits est ce processus d’auto justification au travers de données comptables arbitraires présentées comme inéluctable quand ce n’est pas comme scientifique.

                                                                        Il est donc bien évident qu’il en découle ce que disait Foucault et que tu as rappelé. Tant est si bien que plus personne ne conteste la mort du socialisme historique, pas même ceux qui en sont issus, mais le socialisme utopique ressurgira car l’humain est un homo sociabilis.

                                                                        Et peut-être qu’un jour les mathématiques linéaires qui nous emprisonnent dans leur ratios fait pour les « dominant systémiques » seront remplacé par des calculs quantiques qui seront plus à même de traduirent la complexité des comportements humains. Et bien évidemment en découlera une autre société.

                                                                        Pour le moment c’est le retour de la « bête » moribonde et elle industrialise les consciences comme le soulignait un article.

                                                                        Cordialement.


                                                                        • ZEN ZEN 18 novembre 2007 08:04

                                                                          @ddacoudre

                                                                          Mon commmentaire s’est mal placé > plus haut


                                                                          • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2007 11:27

                                                                            zen désolé pour ce bégaiement. j’avais un petit problème d’affichage je ne voyais pas qu’il passait.


                                                                          • Dégueuloir Dégueuloir 18 novembre 2007 20:47

                                                                            Blair est un blaireau......je n’ose dire ce que je pense de bush....je risque la grossièreté immonde......


                                                                            • ddacoudre ddacoudre 19 novembre 2007 14:41

                                                                              Votre idée de « calcul quantique » comme nouvelle logique sociale et économique me laisse perplexe..J’ai failli ne pas en dormir...

                                                                              Bonjour zen désolé d’avoir faillit perturber ta nuit, j’espère que si épouse tu as elle ne m’en voudra pas ..

                                                                              Ce n’est pas bien compliqué et tu en as donné la réponse avec la citation de Foucault.

                                                                              La nature par nos sens conditionne nos comportements. Les éléments émotionnels que nous enregistrons, notre cerveau les traites (notre corps aussi, mais c’est un peu plus complexe, on ne retiendra que le cerveau).

                                                                              Donc qu’en nous avons traduit par le langage nos émotions pour les préciser et ainsi en faire un élément de l’environnement qui sollicite les sens, nous nous sommes engagés dans ce que nous appelons l’évolution culturelle qui bien sur est le produit inné de la faculté d’adaptation par l’apprentissage.

                                                                              Cet accède au langage, malgré qu’il soit castrateur, puisque un mots ne recouvre pas toutes les déclivités des sens de chacun sur un champ de zéro à l’infini. Sur ce champ il occupe une place différent pour chacun, mais nous nous tendons à ce que chacun adopte le sens d’un, cela pour ceux qui sont proche de la place du mot dans son champs pose moins de problème que pour ceux qui en sont éloigné ou aux extrêmes. C’est donc de là que naissent toutes les opinions personnelles, pour exprimer tous les sens qui en ont été exclus.

                                                                              Plus tard la nécessité de l’échange générant un sentiment de frustration de satisfaction ou d’équité a fait jaillir de notre cerveau le langage des chiffres pour traduire ces émotions relationnelles. Ainsi en traduisant dans le champ des échanges les comportements relationnels nous en sommes arrivés à définir l’économie, et étendre cela à l’observation de notre environnement pour en donner une explication mathématique ou géométrique, suscité l’on va dire par la curiosité. Pourtant ces mathématiques sont toutes aussi castratrices que les mots, alors que nous nous croyons qu’elles sont justes, et donc par leur restriction façonnent notre organisation dans une organisation limitée exclusif des autres. Ainsi le langage des mots et des chiffres n’est que la résultante de nos sens restreignant la réalisation de leur perception à la codification que notre cerveau a produite.

                                                                              C’est bien ce que dit Foucault.

                                                                              Alors la mécanique quantique n’y échappe pas, (sauf si c’est dieu qui la souffle à l’oreille des chercheurs) c’est juste, mais il leur parle par la terre, par l’environnement.

                                                                              Ainsi quand nous essayons de comprendre des forces ou des informations de flux que nous présentions et que nous n’avons jamais vu, mais dont nous mesurons les effets, nous sommes en pleine cogitation cérébrale pour essayer de traduire des systèmes complexe aux donné partielle que nous réceptionnons et qui nous les rendent aléatoires.

                                                                              Or l’humain et un système complexe qui génère des comportements déterministes à partir de donnés aléatoires qu’il reçoit, et il s’étonne donc de les voir toujours remis en question, ce qui le conduit à développer des comportements agressif et guerrier, pour maintenir un ordre castrateur par ce que exclusif des autres.

                                                                              Aujourd’hui la « science » qui modélise le mieux la complexité de notre existence aléatoire est la mécanique quantique. Elle n’est qu’un langage du complexe qui pourrait parfaitement être modélisé à nos relations économiques, car elle serait plus à même de marier tous les paradoxes et les antinomies (le chat de Schrödinger) que nous développons par un système linéaire déterministe. Et donc en ressortirait une nouvelle existence, de la même manière que le langage des mots et des chiffres a façonné celui que nous vivons.

                                                                              Voila. Il y a deux ouvrages qui conduisent à cette pensée personnelle. C’est, Gell-Mann Murray. Le Quark et le Jaguar, ou du simple au complexe. (Il y a un auteur récent qui a publié un ouvrage sur le simple et le complexe mais je n’ai pas pu me le procurer). Éditeur Flammarion. 1997, et L’arbre de la Connaissance. Par Humberto Matura et Francesco Valera. Edition Addiso-Wesley France 1994 traduit du même ouvrage en langue anglaise édité en 1992.

                                                                              Je ne doute pas que tu n’aies pas l’intelligence de saisir cela, alors pas la peine d’en rester éveillé.


                                                                              • drzz drzz 20 novembre 2007 14:31

                                                                                La société de marché ne dissout pas les liens sociaux. C’est la France, en refusant la mondialisation, qui se paupérise et subit le contrecoup de son manque d’intégration dans l’économie de marché.

                                                                                Les voisins de la France sont en moyenne plus riches que les Français ! Pas parce qu’ils fuient la mondialisation, mais parce qu’ils savent la faire fructifier.

                                                                                drzz http://leblogdrzz.over-blog.com


                                                                                • ddacoudre ddacoudre 20 novembre 2007 16:10

                                                                                  bonjour drzz

                                                                                  j’ai lu ton cite bien.

                                                                                  mais je ne partage pas ton analyse.

                                                                                  la première essaie de définir ce qu’est une économie de marché, quand tu y es parvenu tu me le communique.

                                                                                  ensuite est-ce que la durée de cotisation et l’âge de départ à la retraite met en danger le bien public ?

                                                                                  cordialement.

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