Quand le système capitaliste multiplie les « jobs à la con »
« Bullshit jobs » (que l’on peut traduire par « jobs à la con »), tel est le qualificatif qu’a donné l’anthropologue étasunien David Graeber a ces emplois sans utilité sociale qui se multiplient dans les entreprises et dont il a théorisé l’existence en 2013 dans un pamphlet publié sur le site britannique Strike ! Un manifeste auquel de très nombreux médias et sites du web de tous bords ont donné un écho international induit par le mal-être vécu par un nombre croissant d’employés du tertiaire qui se reconnaissent dans le constat de Graeber...
La caractéristique d’un bullshit job, c’est, en schématisant, la quasi-impossibilité pour son titulaire de définir en quoi consiste le poste qu’il occupe et quelle est la finalité de son boulot. Comment le pourrait-il, entre obscur intitulé de poste, objectifs nébuleux, taches vides de sens, courriels hermétiques truffés de novlangue, et bien entendu réunions – aussi creuses que récurrentes – où chacun joue à se donner de l’importance sans connaître les règles du jeu ? Jamais les grandes entreprises n’ont été, à un tel point, normatives et procédurales. Avec cette conséquence : jamais leur gestion n’a engendré autant de structures complexes qui, à la manière de tumeurs malignes, engendrent insidieusement la création de nouveaux postes tout aussi vides de sens, pour ne pas dire absurdes. Ubu n’est plus roi, il est devenu manager !
L’absurdité règne en effet dans notre société moderne où s’impose un étonnant paradoxe. La logique capitaliste voudrait en effet que tout soit mis en œuvre pour abonder toujours plus les profits, et cela semble devoir passer par une priorisation absolue de la production sur l’administratif. Or, que se passe-t-il ? « Les véritables travailleurs productifs sont sans cesse mis sous pression et exploités. Le reste est divisé entre les sans-emplois, universellement méprisés, et une strate plus large de gens payés pour, grosso modo, ne rien faire, dans une position telle qu’ils s’identifient aux perspectives et aux sensibilités de la classe dirigeante », souligne Graeber. Faut-il en conclure que les top-managers se conduisent comme des idiots ? Non, répond l’anthropologue qui nous apporte la clé de cette apparente énigme : « La classe dirigeante a compris qu’une population heureuse et productive qui dispose de temps libre à sa guise est un danger mortel. »
L’absurdité n’est donc qu’apparente si l’on en croit Graeber, et force est de reconnaître que le chercheur fait preuve d’une rare lucidité : Le système tient en effet les salariés productifs dans une poigne d’acier en leur assurant de quoi survivre dans les pays émergeants, et de quoi vivre dans un relatif confort dans les pays développés, mais dans une société de plus en plus précarisée où chaque emploi peut disparaitre à tout moment, tué par l’automatisation ou par une délocalisation porteuse de profits accrus pour les actionnaires et qui renforce dans l’opinion le sentiment d’insécurité sociale. « En même temps » dirait l’un des plus zélés serviteurs du grand capital, le système enferme les employés non productifs dans un carcan administratif qui prend des apparences toujours plus kafkaïennes du fait du développement sans fin de normes et de procédures interdépendantes (de décision, de qualité, de sécurité) dont quasiment plus personne ne comprend les arcanes.
Renforcer le personnel affecté aux pensums administratifs
Or, rien de tel que des boulots incompréhensibles et ennuyeux – des « jobs à la con » – pour neutraliser les employés tertiaires diplômés, objectivement inutiles à la création de richesses. Résultat : la plupart des salariés qui occupent ces postes s’étiolent, et les plus fragiles au plan mental sont poussés par le bore-out – état dépressif lié à l’ennui au travail – à choisir d’autres formes de vie dans une mutation que d’aucuns assimilent à un « syndrome de la chambre d’hôtes ». Ces employés déprimés sont rejoints dans leur démarche de changement radical d’existence par les plus clairvoyants ; lucides, ces derniers pourraient s’engager dans une démarche rebelle, mais dans une société de plus en plus individualiste, ils ne veulent pas être les dindons d’une lutte très incertaine du pot de terre contre le pot de fer, persuadés qu’il convient de tirer le meilleur de la vie dans l’instant présent, pas dans d’hypothétiques lendemains qui chantent. Carpe diem ! est leur nouveau credo.
Et c’est ainsi que, contrairement à la prévision de l’économiste Keynes, les salariés ne travaillaient pas « 15 heures par semaine » à la fin du siècle dernier. Et force est de constater que leur temps de travail ne s’est pas réduit en ce premier quart du 21e siècle, malgré les progrès technologiques qui auraient normalement dû les libérer d’une grande partie de leurs tâches et augmenter de manière significative leur temps de loisirs. 5 ans après la publication du manifeste de Graeber, rien n’a changé : le monde de l’entreprise continue de produire, et de multiplier ici et là, les mêmes types d’emplois inutiles. Au point parfois d’être contraint par la pensée dominante de retirer de ses effectifs des vrais créateurs de richesse (ingénieurs, techniciens qualifiés, pédagogues) pour renforcer le personnel affecté aux pensums administratifs tentaculaires imposés par la certification des processus, les chartes de qualité, les contrôles de gestion et autres carcans administratifs dont l’intérêt est loin d’être toujours démontré et dont les besoins s’autoalimentent !
Un mot encore sur Graeber : certains ont pu le trouver excessif dans son constat ; et sa participation militante engagée au mouvement Occupy Wall Street, de même que le soutien qu’il a apporté aux participants de Nuit debout en 2016, n’ont pas manqué, depuis la publication de son manifeste en 2013, d’apporter de l’eau au moulin de ses détracteurs qui ne voient en lui qu’un « provocateur altermondialiste ». Or, Graeber est loin d’être un bouffon radical porteur d’une idéologie fumeuse, mais un anthropologue aux compétences reconnues comme le démontre son poste d’enseignant au sein de la prestigieuse London School of Economics and Political Science, une institution rigoureuse d’où sont sortis 19 prix Nobel et 52 chefs d’état peu suspects d’utopie gauchiste.
Graeber et ceux qui lui ont emboîté le pas sont-ils dans l’erreur, ou ont-ils au contraire posé les vraies questions ? À chacun d’y réfléchir en fonction de sa propre expérience professionnelle et de ses constats personnels sur l’évolution du monde du travail.
David Graeber : On the Phenomenon of Bullshit Jobs
178 réactions à cet article
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Exemple de bullshit job : le trollage européiste
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Bonjour, malitourne
Dans le genre trolls (pratiquant de surcroit le matraquage et le harcèlement), les militants UPR ne sont pas mal non plus : qu’il pleuve sur Rolland Garros, que le loup gagne du terrain dans les Alpes, ou que le beaujolais nouveau soit imbuvable, c’est la faute à l’UE !
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@Fergus
Mon bon Fergus, il n’y a pas de matraques à l’UPR, et ce sont plutôt les européistes qui harcèlent les Français depuis des décennies. -
@malitourne
Asselineau affirme avec une juste malice que « 165 pays sur 193 ne sont pas dans l’UE »... certes... mais faudrait quand même aller faire un tour dans ses prétendus « paradis souverainistes », avant de croire sur parole tout ce que dit Asselineau...Certes Macron n’est que le valet de l’UE... mais l’UE n’est que le valet momentané du capitalisme... donc, sortir de l’UE ne nous fera pas sortir du capitalisme... ni de ses méfaits... faut aussi réfléchir à cela. Combien de pays ont leur propre monnaie mais ne sont pas souverains en vérité ? -
@Fergus
Mais ce n’est pas un travail salarié et obligatoire de militer à l’UPR, que je sache. -
@Paul Leleu
Ceux qui veulent sortir du capitalisme mais ne veulent pas sortir de l’UE, ils ont qui comme maître à penser ? Sinon, si vous avez une solution rapide et clé en main pour installer le paradis communiste sur terre je suis preneur. -
@V_Parlier
En effet, c’est du temps qu’on donne librement, comme Fergus et d’autres ici quand ils passent leur temps à nous expliquer que l’UE est une chance pour la France -
@FergusEt l’ UPR vous apprend même que le concours de l’ Eurovision est une création de l’ OTAN !" ... le 16 janvier 2015, l’OTAN a déclassifié et rendu accessibles sur Internet plus de 23 000 documents qui avaient été gardés secrets en leur temps. Cette déclassification – rendue obligatoire par les lois américaines – s’est déroulée dans une discrétion certaine et dans une relative indifférence.Cependant, une école privée supérieure de Valence, « GBN Gobernatia », spécialisée dans la formation des décideurs politiques et économiques, a eu l’idée de s’intéresser, à travers son blog, à ces documents rendus publics.
Elle a notamment analysé l’un d’entre eux, qui prône ouvertement la création d’un festival de musique de l’Atlantique nord.
[En photo : l’article paru dans Gobernatia et son titre qui signifie : « Le Festival de l’Eurovision : l’outil de communication le plus important créé par l’OTAN pendant la guerre froide ». (...)
Régulièrement, la Maison Blanche, la CIA et l’ OTAN déclassifient des documents, il ne semble pas que nos journalistes soient très curieux de savoir ce qu’ils contiennent...
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@Paul Leleu
Remarque intéressante, mais comment faites-vous pour combattre le capitalisme en étant dans une colonie de l’ Empire américain ?Tous les peuples du monde colonisés ont toujours eu comme priorité l’indépendance et la souveraineté. Il serait peut-être temps que la Gauche européenne sorte de ses rêveries. On ne peut pas demander un Etat souverain pour les Palestiniens et refuser aux Français l’indépendance et la souveraineté. Tous les acquis sociaux ont été obtenus quand les lois étaient faites en France.L’Europe apparaît pour ce qu’elle a toujours été, une colonie de l’ Empire américain.« Après la fin de l’accord nucléaire avec l’ Iran, et maintenant ? »L’Europe a été obligée de soutenir le coup d’ état américain en Ukraine, et les sanctions contre la Russie. Cela a aggravé les difficultés des agriculteurs européens, français en particulier.L’Europe a perdu des marchés, donc des emplois.On va voir comment elle va se sortir de ce pétrin ... -
@Fifi Brind_acier
L’UPR apporte des éléments très intéressants au débat... notamment sur les actions cachées des USA... d’ailleurs je pense que ça va très loin : les USA ont complètement supplanté notre culture naturelle par leur « tapis de gazon en plastique » produits par leur industrie du divertissement, depuis le jazz, le rock et le cinéma, jusqu’aux conneries de la télé-poubelle et de facebook. On ne pourra pas faire face, tant que nous n’aurons pas anéanti et erradiqué cette « culture » de pure propagande, qui fait préférer sincèrement le fast-food au terroir, le bruit à la musique, le divertissement à l’art, le sport à la télé à la pratique réelle, etc. Nos cerveaux, nos imaginaires, nos coeurs ont été complètement irrigués par cette putréfaction américaine... L’oiseau ne sortirait même si on ouvrait la cage.Maintenant, je réitère mes questionnements à l’UPR : sortir de l’UE n’est pas sortir du capitalisme. Je ne caricature pas vos positions, essayez de ne pas caricaturer celles des autres. Ca n’apauvrit que vous.Pour info, je ne revendique pas d’état pour les Palestiniens... je pense que la Palestine est un os à ronger pour occuper les opinions publiques arabes, et les détourner des vraies questions. C’est la « ligne bleue des vosges »... Personne ne se demande pourquoi Sadate et Rabin ont été assassinés (ni pourquoi les islamistes et les faucons ont les mêmes sponsors).Je pense que les « luttes nationales », notamment les décolonisations ont été savament organisées pour déboucher sur une impasse. De Gaulle y a bien joué son rôle, en refilant l’Algérie au FLN (et non au MNA), ou bien en faisant assassiner Ben Barka au profit de Mohamed 5. Comme le disaient les socialistes algériens avant l’indépendance : « il ne faut pas que le maitre arabe remplace le maître européen ». De même que le « gaullisme » a finalement conduit la France dans l’impasse actuelle, en désaisissant grâce à un « sauveur suprême » le Peuple français de son héritage réel, de sa conscience, et aussi de ses responsabalités. De Gaulle a dés-incité les français à s’engager dans la politique, laissant de facto le chemin pour les banquiers de Pompidou et cie.Je pense que les prolétaires (car c’est la vérité, pour nous qui n’avons pas de capital à faire valoir, et sommes les plus ordinaires des citoyens), nous avons intérêt à nous battre sur nos propres bases politiques, en faisant valoir nos intérêts de classe. Hors, nos intérêts ne sont pas ceux de la moyenne bourgeoisie française, qui s’est simplement fait doubler par la grande bourgeoisie mondialisée. Je vous demande si cela vaut la peine de se battre pour remettre la Banque de France aux 200 familles ?Plus largement, beaucoup de pays ont une monaie et une armée, mais ça n’empêche nullement l’impérialisme de faire pression sur eux. On spécula sur le Franc français pour faire plier Mitterrand. Inutile de vous dire les pressions qui s’exercent sur Cuba, le Venezuela, l’Iran ou la Corée du Nord. On peut étouffer un pays. La France elle-même, dont les chars interviennent régulièrement en Afrique (sous couvert d’humanitaire ou d’anti-terrorisme, bien-sûr) n’est pas exempte de cet impérialisme : n’avons-nous pas tué Patrice Lumumba et Thomas Sankara ? Pour ne citer qu’eux... Comment Monsieur Asselineau prétend-il nous sortir de l’emprise américaine par en-haut, et de l’emprise que nous faisons subir aux autres par en bas (et qui est LE MOYEN par lequel nous finançons notre train de vie, et notre contrat social) ?Le Royaume-Uni a gardé sa Livre Sterling, et il a connu le même sort que la zone euro. La misère est galopante là-bas comme ici. Je vois mal Thérésa May, Boris Johnson et Nigel Farrage (ex-trader spéculateur) redistribuer le PIB britanique aux ouvriers anglais que Mme Thatcher a laissé mourrir dans les années 1980... Et vont-ils fermer la City, les paradis fiscaux de Jersey et des Iles Vierges ? Je ne crois pas... D’ailleurs le RU continue de piloner dans le monde, de faire partie de l’OTAN et de provoquer les russes. Quant à la Russie de Poutine, elle n’est un mieux que par rapport à la Russie d’Elstine, ce qui n’est pas très difficile. Et tous les autres pays du monde, quels sont les exemples ? La Suisse, dont l’économie est basée sur la banque occulte ? La Norvège basée sur la rente pétrolière ?Le pouvoir est entre les mains du Capital... je trouve que Monsieur Asselineau expédie vite cette question... ce qui est logique, puisqu’il est quand même de culture bien anticommuniste (ne manquant jamais d’étaler sa condescendance et les clichés éculés vis-à-vis de l’URSS). -
@Paul Leleu :Au passage, je vous signale que le MNA en Algérie a été laminé par le FLN.Ceci dit, personne ne peut empêcher un peuple de faire la révolution, et personne ne peut la déclencher par un claquement de doigt. Il faudrait que la majorité des Français ait encore confiance dans la Gauche pour faire une révolution et sortir du capitalisme, vous pouvez toujours attendre ...Depuis Mitterrand, la Gauche, y compris le PCF, ont trahi les Français. Plus européiste que la Gauche, on fait pas ! Même pour Mélenchon, la priorité est de sauver l’ Europe ! Les syndicats, n’en parlons pas, ils sont inféodés à Bruxelles par la CES...Vous vous imaginez que les Français vont faire confiance à cette bande de traitres et de bras cassés pour faire la révolution ? Rêve !Et si la révolution n’arrive pas, votre Plan B, c’est quoi ?Pourquoi la finance serait active et nocive pendant le Frexit et moins pendant une révolution ? Le Brexit a été pacifique, expliquez plutôt aux lecteurs ce qu’est Eurogendfor !La sortie de l’ UE est une décision juridique, qui relève du Droit International. L’article 50 peut être activé par n’importe quel gouvernement. Aux salariés ensuite de s’organiser pour imposer leurs revendications.Le programme de l’ UPR est certainement le programme social et démocratique le plus abouti du moment. Si ensuite, les Français veulent aller plus loin, il y aura la mise en place du référendum d’initiative populaire. Et s’ils veulent faire la révolution, ils la feront, je ne vois pas d’opposition entre souveraineté et révolution. L’UPR n’est pas un Parti politique, c’est un outil de libération nationale, elle sera ensuite dissoute. -
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@Fifi Brind_acier
vous êtes un peu simpliste. Et vous ne répondez PAS à ma question : qu’est-ce qui a changé clairement pour le peuple en Angleterre ? En quoi la Brexit a-t-il amélioré le sort du peuple ? Les « guerres de libération nationale » au 20ème siècle ont montré toutes leurs limites, et même leur échec sur bien des points. Je ne suis pas sûr que le peuple a intérêt à se placer à la suite de gens comme Asselineau, qui revendiquent l’héritage de De Gaulle. C’est pas un bon signe.L’UPR a une vision figée et formelle du droit, et ne croit pas aux rapports de forces. C’est méconnaitre La Fontaine « le raison du plus fort est toujours la meilleure ». A mon sens, le droit reste d’abord la formalisation d’un rapport de force à un moment donné. Quand le rapport de force change, nul ne peut forcer le puissant à respecter la lettre du droit. Il n’y aurait pas eu d’URSS sans missiles pour la protéger de la voracité haineuse des génocidaires yankis.Par exemple (un exemple parmi beaucoup d’autres), à quoi bon une indépendance nationale dans un contexte où le jus mental des français, jusqu’au trognon, est américain ? C’est l’industrie du divertissement yanki qui fabrique les rêves des français. Que comptez-vous faire contre cela ? De Gaulle n’a rien pu contre cela... Il faut des mesures beaucoup plus radicales. -
@Paul Leleu
D’une part, le peuple britannique peut reprendre les manettes. Il ne tient qu’à lui maintenant de décider de la couleur du gouvernement à chaque échéance électorale. L’UE ne dirige plus le navire GB. Mais, évidemment, les puissances de l’argent sont à l’affut avec leur moyens extraordinaires capables de fausser les règles du jeu et de manipuler le peuple.D’autre part, la plus forte croissance salariale en 10 ans est annoncée. C’est déjà une première chose, ne trouvez vous pas ? Nous ne pouvons pas dire la même chose en France n’est-ce pas ? Par ailleurs le taux de chômage est au plus bas depuis 1975 ! Ce n’est pas tout à fait comme en France où les travailleurs galèrent à trouver un emploi. -
@Paul Leleu
Je ne peux pas être d’accord avec vous sur le « rapport de force ». S’il existe une loi indépassable en France, c’est la loi fondamentale de notre pays : la Constitution. Le cadre de la Constitution est indépassable. Personne ne parle jamais de violer la Constitution !Ainsi, aucun Président nouvellement élu ne pourra désobéir à la Constitution et dire, par exemple : « je suis élu maintenant pour 10 ans » !Il n’existe aucun rapport de force avec la Constitution qui fixe un cadre aux institutions. Comme les traités européens ont été introduits dans la Constitution il est « impossible » d’y désobéir. Aucun rapport de force ne peut se mettre sur le chemin tracé par la Constitution. Toute loi contraire aux traités sera recalée par le Conseil Constitutionnel. Mais des choses aussi simples ne sont pas communiquées aux Français qui pensent, comme vous Paul Leleu, qu’il est possible de désobéir aux traités, d’engager un rapport de force avec l’UE. Il vous suffit de lire les articles 55, 61,62 et 88-1 pour le comprendre. -
@Ar zen
je ne suis pas contre le Frexit par l’article 50... je me demande simplement ce qu’il va changer, si de toutes façons nos cerveaux et nos coeurs sont entièrement imbibés de saloperie américaine... et que nous sommes dirigés par Moscovici comme Ministre bis-repetita et non plus comme Commissaire Européen... franchement...sur le rapport de force... je vous prie de regarder comment Donald Trump peut déchirer le traité iranien, ou comment les USA peuvent faire des lois extraterritoriales... que nous respectons !!!Quant à la Consitution, il suffit de la changer pour s’en affranchir... Sarkozy l’a fait en supprimant ce qui le gênait et en rajoutant ce qui l’arrangeait... la loi ecrite est donc bien l’expression d’un rapport de force dans la société... et les traités l’expression de l’état du rapport de forces entre les états... -
@Ar zen
essayez de vous rendre compte que l’Allemagne et le Royaume-Uni au cours des années 2000 ont fait une contraction salariale que nous n’avons pas fait en France... job à 1 euro en Allemagne, et job à 0 heure en Angleterre... il s’agit simplement d’un début de rattrapage par rapport à la France...quant à au taux de chômage, ça prête à sourire... faut regarder comment sont faites les statistiques par ces états vermoulus... les USA affichent 4,1% de chômage officiel, mais c’est au moins 20% de la population apte à travailler qui est « privée d’emploi »... cherchez l’erreur...Les Anglais ont inventé le « job à 0 heure » pour faire baisser leurs statistiques : c’est à dire que tu taffes 0 heures, et tu es payé 0 euro... mais tu n’es pas chômeur...Soyez cohérents... comment expliquez vous le vote du Brexit (ou Trump) par la colère populaire, et en même temps nous faire croire aux statistiques merveilleuses du plein emploi ??? -
@Paul LeleuD’abord, quand on est de Gauche, la priorité n’est pas de sortir du capitalisme, mais de préserver les acquis sociaux. Tous les acquis sociaux ont été obtenus par des luttes sociales, traduites dans des lois, du temps où les lois étaient faites en France.Après le Brexit, la différence, c’est que les lois seront faites en GB.Reste aux Britanniques à se bouger les fesses, à avoir les Partis de Gauche et les syndicats qu’il faut pour s’organiser.Aujourd’hui, vous pouvez voter pour qui vous voulez, cela ne change strictement rien. C’est ce qui explique le grand nombre d’abstentionnistes.Voilà comment les choses se passent : Les décisions sont prises par Bruxelles, transmises à un service du 1er Ministre, « le SGAE - Secrétariat Général aux Affaires Européennes - » qui transmet aux Ministres concernés, lesquels traduisent les directives européennes en Droit français.Passant outre le Parlement, ça fonctionna ainsi depuis Maastricht, et quel que soit les résultats des votes des électeurs. Ce qui se passe à l’ Assemblée et au Sénat, c’est du cinéma pour les mougeons.Sans sortie de l’ UE, comment faites-vous pour que les lois soient à nouveau décidées en France, en fonction des luttes sociales et de l’avis des électeurs français ? Les Grecs ont fait plus de 20 000 manifestations, ils sont ruinés, et la Grèce est à vendre à la découpe. -
@Paul Leleu
Justement, le fait que les USA violent sans cesse les Traités qu’ils signent, et cela depuis les Traités avec les Amérindiens, aboutit au fait qu’ils apparaissent comme pas fiables du tout. Personne n’a plus envie de leur faire confiance. Seuls ceux qui respectent le Droit international apparaissent comme dignes de confiance.Il ne peut pas y avoir de « rapport de force » au niveau européen, les Traités n’ont pas été signés avec Bruxelles ou avec Merkel, mais avec chacun des 27 pays, et ils sont dans la même panade que nous ! Pourquoi faudrait-il engager un rapport de force avec des pays qui ne nous ont rien fait, et qui sont nos principaux alliés commerciaux ?Quant à la Constitution, on ne peut en changer qu’en sortant de l’ UE.Le Droit européen est supérieur aux Droits des Etats, y compris dans le domaine constitutionnel. Toutes les Constitutions européennes ont été modifiées pour les soumettre au Droit Communautaire." La primauté du droit européen sur les droits nationaux est absolue. (...) La Cour de justice a estimé que les constitutions nationales sont également soumises au principe de primauté. Il revient ainsi au juge national de ne pas appliquer les dispositions d’une constitution contraire au droit européen." -
@Paul Leleu
Sortir de l’UE permettrais d’être moins prisonnier des traités qui imposent les restrictions budgétaires. Cela impliquerait que les gouvernement ne puissent plus avoir comme seul objectif la réduction des déficits, réduction qui entraîne la chute du Service Publique et de la Sécurité Publique. Certains prétendent que la SNCF coûte trop cher. Moi, je constate qu’elle coûte moins cher que la pornographie généralisée, les femens, la future PMA, la future GPA. Il faudrait une bonne dose d’optimisme pour croire que la Civilisation Française pourrait se rebâtir et renouer avec des siècles de puissance. Avant tout, il me paraît nécessaire de détruire tout l’héritage de Mai 1968, qui correspond à une gigantesque arnaque créée de toute pièce par les marchés financiers. -
"renforcer le personnel affecté aux pensums administratifs tentaculaires imposés par la certification des processus, les chartes de qualité, les contrôles de gestion et autres carcans administratifs«
Bonjour Fergus ; Votre auteur est prof. A mon avis, il ne fait pas de différence entre secteurs privés et public.
C’est pourquoi il arrive à la contradiction d’affirmer que le capitale est à la recherche du profit , mais qu’il assume des dépenses inutiles, pour éviter que ses employés deviennent des consommateurs riches et disponibles...qui seraient justement un moteur efficace de la croissance de l’économie et des profits.
Du reste, il a des collègues qui affirment la même chose et s’étonnent » en même temps« que des boites fuient à l’étranger, notamment dans des pays ou la main d’œuvre est tenue d’une main de fer et payée des clopinettes. D’autre qui prétendent que le capital fait venir des migrants pour diminuer le coût de la production, alors qu’ils bossent essentiellement dans les services à la personne et qu’il est moins coûteux d’envoyer les machines l’étranger que de financer les travailleurs pauvres ici.Ce qu’il décrit existe. C’est la fonction publique et para publique en France ; C’est le secteur qui a le plus recruté depuis 40 ans. C’est le secteur ou on a créé le plus de postes de cadres » tertaire dilpômés comme vous dites...Qui sont aussi la couche la plus revendicatrice. Toutes les gauches en sont issues. C’est le secteur ou la productivité est en chute libre. Hors tout, de l’ordre de 2 millions de postes, 10 points d’un PIB croissant en plus, des cadres de plus en plus formés, et, syndicats dixit - mais les usagers ne démentent pas trop-, une baisse continue de la qualité des services publics.
Un excellent exemple est celui de la RATP. Je ne sais plus ou j’ai lu cela, mais ils ont développé les chargés de com. d’évènementiel, de qualité, etc.. ; et diminué le nombre de chauffeurs, de techniciens etc...A l’agriculture, à une époque le nombre de collaborateur au ministère augmentait proportionnellement à la baisse du nombre d’agriculteur.
Dans mon boulot en Russie, j’avais un produit vendu à 1 et j’avais un type pour dédouaner. Au bout des 10 ans de bureaucratie poutinno-eltsinienne, j’avais un service douanier complet, le prix de vente du produit était passé à 3 sans aucune utilité sociale pour qui que ce soit.
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Bonjour, eric
Il n’y a pas tant de différences que cela entre public et privé dès lors que l’on observe les grandes entreprises - notamment du secteur tertiaire - qui ont des modèles de gestion relativement proches.
« Un excellent exemple est celui de la RATP. Je ne sais plus ou j’ai lu cela, mais ils ont développé les chargés de com. d’évènementiel, de qualité, etc.. ; et diminué le nombre de chauffeurs, de techniciens »
On retrouve cela même dans des entreprises privées de taille modeste. Un exemple : lorsque j’étais responsable de formation, j’ai travaillé avec des boîtes de langues, d’informatique ou de marketing à une époque où se généralisait la course à la certification ISO ; dans la plupart de ces boîtes, il a fallu abandonner des postes de formateurs pour affecter des employés aux tâches administratives liées à la certification !
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@Fergus
il a fallu abandonner des postes de formateurs pour affecter des employés aux tâches administratives liées à la certification !On comprend déjà mieux votre rancœur envers ces travaux.j’étais responsable de formationLa formation, en voilà un bon sujet, combien de formation en anglais pour des personnes qui ne le pratiqueront jamais, des formations ... assez creuses que l’on est obligé de suivre pour satisfaire un quota de formation. Vous connaissez ? De là à accuser la formation en général, et d’arguer de son inutilité est bien évidement complètement faux.Essayez d’appliquer cette méthode au travaux de normalisation, démarche qualité, ... vous verrez que ces jobs à la con ne le sont pas tant que cela. -
Bonjour, Aristide
« On comprend déjà mieux votre rancœur envers ces travaux »
Vous êtes à côté de la plaque ! Je n’ai aucune « rancœur » contre ces tâches. Bien au contraire, je les considère comme des progrès.
Le problème survient lorsque les entreprises se laissent déborder en en sachant pas bien évaluer le point d’équilibre entre les tâches administratives et les métiers opérationnels !
« des formations ... assez creuses que l’on est obligé de suivre pour satisfaire un quota de formation »
On peut gérer la formation en « notaire » pour simplement dépenser le budget alloué comme l’a dit naguère une DRH. Ou, au contraire, mettre sur pied des plans de formations ciblés sur les vrais besoins des personnels dont on a la charge, et c’est comme cela que j’ai exercé mes fonctions ; si tel n’avait pas été le cas, j’aurais changé de job !
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@Fergus
C’était simplement pour essayer de vous faire réagir sur le fond. Visiblement j’ai perdu.Mon propos consiste simplement à dire que ces situations sont exceptionnelles, personne ne peut nier la tendance bureaucratique de toutes les organisations. C’est justement les taches que vous citez comme « à la con », analyse de processus, démarche qualité, controle de gestion ... qui limitent cette tendance naturelle des organisations à complexifier sans raisons l’organisation du travail.Mon message plus bas vous donne un autre éclairage. -
@ Aristide
Je vous invite à lire les témoignages de Buzzcocks, Hunter, _Ulysse_ et quelques autres : tous font le même e constat, et cela pour l’avoir vécu en entreprise.
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@eric
Vous écrivez : "Ce qu’il décrit existe. C’est la fonction publique et para publique en France ; C’est le secteur qui a le plus recruté depuis 40 ans.«
-> Je ne dirai pas non. En revanche je ne suis pas du tout d’accord sur l’exclusivité. Ayant travaillé dans plusieurs grosses boites privées je vois bien dans quel sens ça dérive ! C’est exactement tel que décrit dans l’article. Le »process« , la »démarche", je ne supporte plus ces mots qui me donnent envie de distribuer des baffes. Ajouté à cela que la médiocratie se généralise à tous les niveaux et ça devient vite insupportable. -
@Fergus
"On peut gérer la formation en « notaire » pour simplement dépenser le budget alloué comme l’a dit naguère une DRH. Ou, au contraire, mettre sur pied des plans de formations ciblés sur les vrais besoins des personnels dont on a la charge"
-> Exact. Les meilleures formations (les plus utiles et intéressantes) que j’ai eues dans ma vie sont déjà bien loin. La dernière doit dater de plus de 15 ans... -
@Fergus
Vous pouvez m’ajouter à la liste. -
@AristideJe la connaissais attribuée à l’ENA mais j’aime bien cette version « imagée » -
Voilà que les entreprises emploieraient des salariés à des travaux inutiles. Bon. On peut facilement admettre que ici et là, il existe des ... planqués volontaires et des mis au placard ... involontaires. Bon !!! Mais alors qui sont ces travailleurs qui ne font rien ou ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Aucun exemple donné, en place des formules assez ... vaseuses sur l’inutilité du travail, quel travail ? Il faut chercher plus loin dans l’article :
« la certification des processus, les chartes de qualité, les contrôles de gestion et autres carcans administratifs ... »Mais alors là, posez comme hypothèse que ce genre de travail serait à la con et que les taches seraient inutiles me semble tenir de l’affirmation gratuite. Pour l’avoir vécu la mise aux normes, la mise en place d’une démarche qualité, le controle de gestion ... ont des résultats tangibles. Mais bon, il est nécessaire d’avoir mis en place ce que l’on appelle l’évaluation, encore une tache à la con, pour mesurer les résultats de ces actions. Personne ne nie que ces travaux dont l’objectif est de se center sur l’organisation du travail, que ces travaux n’apportent toujours des résultats fabuleux. Mais de là à les faire passer pour des manies de bureaucrates ...Il est assez paradoxal de parler du capitalisme qui se caractérise tout de même par une constante dans la recherche de la rentabilité et affirmer que c’est cette logique qui pousse à la « dépense inutile ». D’ailleurs pour d’obscures raisons tout aussi contestables.-
@Aristide
« On peut facilement admettre que ici et là, il existe des ... planqués volontaires et des mis au placard ... involontaires. » -
@gruni
30% des travailleurs ne foutraient rien ou presque !!! Allons, aucune étude sérieuse, aucune source. En fin d’article cela passe à 10 % qui s’ennuie.
Le but ? avancer sans rougir que le capitalisme emploie des inactifs pour dissimuler des chômeurs !!!L’essai d’un obscur chercheur qui répond par ailleurs « En France, ce sont essentiellement les collectivités territoriales qui ont banalisé l’ennui au travail. ». Attaquant entre autre le taux de prélèvement sur les salaires, etc, ... en fait un ultra libéral de plus.PS : Je pouffe en publiant ici un extrait du CV du bonhomme :« Il est à l’origine de l’introduction de critères de sélection intégrant l’activité du « cerveau droit » des candidats (créativité, intuition et affectif) et d’un programme d’apprentissage comportemental sous forme de séminaires émotionnels. »Non, ne riez pas .... Et pis l’introduction de critères de selection intégrant l’activité du cerveau droit des candidats, mon copain de la boite de recrutement ne sait pas comment il s’en sortirait sans cette invention géniale. -
@ Aristide
« posez comme hypothèse que ce genre de travail serait à la con"
Ben non, justement, j’ai parlé dans l’article de « certification des processus« , de »chartes de qualité« , de »contrôles de gestion« , et je suis persuadé que ces tâches ont utiles ! Là où se situe le problème, c’est lorsque les entreprises se laissent déborder et mettent en place des usines à gaz très consommatrices d’emplois dont un certain pourcentage est inutile. A titre d’exemple, il existe des entreprises qui fonctionnent avec un tel niveau de détail dans leur comptabilité analytique que cela en devient aberrant, de l’aveu même de personnes affectées à ces tâches.
Quant à exécuter des tâches inutiles, je l’ai constaté également lorsque j’étais informaticien. Un exemple : cet employé à qui il a été donné à écrire un programme de rappel de prime pour affecter une somme dérisoire (variant de de 20 ou 30 centimes à un maximum de 2 euros) à une trentaine de personnes ; entre les coûts de personnel de saisie des données et de traitement en machine, il eût coûté moins cher de distribuer directement 2 euros à tout le monde, mais c’eût été contraire aux procédures ! Or, des exemples comme celui-ci, j’en ai connu pas mal d’autres.
En 2013, sur la base d’un document que m’avait fourni un camarade syndiqué, j’ai écrit un article intitulé Quand « retraites RATP » rimait avec « usine à gaz ». Certes, le document datait de 1978, mais il illustrait bien la manière dont était géré l’administratif dans les grandes entreprises, la RATP n’étant en la matière pas très différente des grandes banques ou compagnies d’assurance. Je vous invite à le lire et à vous renseigner pour savoir si de telles « usines à gaz » ne perdurent pas aujourd’hui. Si j’en crois les échos qui me reviennent aux oreilles de la part d’actifs ou de jeunes retraités, tant des services publics que du privé, la réponse est à l’évidence OUI.
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@Aristide
Vous écrivez : Il est assez paradoxal de parler du capitalisme qui se caractérise tout de même par une constante dans la recherche de la rentabilité et affirmer que c’est cette logique qui pousse à la « dépense inutile ».-> Ca s’explique simplement parce le fait que les capitalistes peuvent être AUSSI hors sol quand ils planent dans les hautes strates. Les gauchistes n’ont pas le monopole.
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@Aristide
Vous écrivez : "30% des travailleurs ne foutraient rien ou presque !!! Allons, aucune étude sérieuse, aucune source. En fin d’article cela passe à 10 % qui s’ennuie« .-> Quels que soient les chiffres, la quantité n’est pas négligeable et ne touche pas forcément à 100% la totalité des activités d’un poste. Mais même pour les postes traditionnels, les activités »à la con« phagocytent de plus en plus le travail normal, au point qu’on appelle maintenant ce dernier »deep working« ! (sans blague)
Quant à votre illusion du privé remède à tout : Depuis déjà longtemps, l’Etat et des boîtes privées parasites ne se privent pas pour dilapider ensemble l’argent des contribuables en »innovation" (entendre par là : projets bidons sur des choses qui existent déjà mais qui n’aboutiront même pas, sans obligation de résultats !) et en grands travaux cosmétiques inutiles (communes, collectivités, conseils machins-bidules inclus), à l’époque où on n’est même plus capable d’entretenir correctement le pont de Gennevilliers et de financer les hôpitaux. La synthèse de la gauche et de la droite tant promise : La privatisation des profits, la nationalisation des dettes, plus de taxes pour moins de service. Tradition assez française, il est vrai, mais pas que.
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@ V_Parlier
Il est même assez effarant de constater à quel point certains managers sont « hors-sol » comme vous le soulignez. Et comme leurs subordonnés immédiats sont des courtisans, cela ne fait qu’encourager ce management « hors-sol » qui se développe d’autant plus. Bref, l’on est dans une fuite en avant.
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@V_Parlier
J’ajouterais enfin que les activités à la con peuvent être stressantes et demander un temps consacré astronomique, au point que les gens consciencieux peuvent être débordés et finir à la fois par s’ennuyer (au sens de l’intérêt) et par être crevés. Je suis entouré de gens comme ça qui n’osent pas l’avouer car ils occupent des postes à responsabilités. Certains sont à la limite du burn-out... et pour rien ! -
@Fergus
Fuite en avant, je confirme en effet. Et quand les courtisans sentent qu’ils risquent de devenir responsables de quelque chose de concret, ils changent de boîte en prétextant que c’est parce-qu’ils ne « peuvent pas s’épanouir ». (En général ils ont un savoir faire pour pipeauter les RH aux entretiens, ils font du pipeau tous les jours donc bénéficient d’une vaste expérience en la matière). Mais il faut reconnaître que par ces temps ça devient plus difficile, même pour eux. -
@Fergus
Il est possible qu’il y ait des emplois de ce genre dans les entreprises publiques aussi bien que privées, mais il me semble qu’on a plutôt un développement de vrais boulots, mais pas payés...La précarité, c’est plutôt ça le problème majeur : des vrais emplois, travailler plus pour gagner peu. C’est le modèle allemand, « les mini jobs », 15 heures pour 450 euros", conséquence des lois Hartz, que Hollande et Macron appliquent désormais en France. -
@Fifi Brind_acier
ben non, tu as l’exemple de ton dieu qui était payer à rien foutre dix ans. -
@Ar zen
avec une dévaluation de 30% minimum et plutôt 50%. -
@Fifi Brind_acier
« mais il me semble qu’on a plutôt un développement de vrais boulots, mais pas payés.. »-> Le mot « développement » me semble optimiste, mais les postes « traditionnels » sont certes occupés de plus en plus par des jeunes arrivants sous-payés en sous-traitance (avec parfois les compétences en rapport, d’ailleurs, sans qu’il y ait possibilité d’évolution en poste stable, sauf pour les plus motivés et débrouillards). Même des postes de cadres sont maintenant sujets à ce genre « d’évolution ».
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@arioulQuand on est incompétent en économie et sur les questions monétaires, il n’est pas utile de le faire savoir. La sortie de l’ UE et de l’euro, c’est 2 à 3 millions d’emplois.« Il y a une vie après l’euro » par Philippe Murer. Murer a travaillé avec l’économiste de Gauche Jacques Sapir « Les scenarii de sortie de l’ euro » que vous trouverez sur le site Respublica.D’ailleurs, il y a 4 points de chômage en moins dans les 10 pays européens qui ont gardé leur monnaie nationale par rapport à ceux de la zone euro.Vous savez lire un graphique avec 2 courbes ? -
Bonjour Fergus
« La classe dirigeante a compris qu’une population heureuse et productive qui dispose de temps libre à sa guise est un danger mortel. »Pourquoi ne pas essayer quand même, pour vérifier si cette population devient effectivement un danger mortel ?-
Bonjour, gruni
En effet, et c’est même pourquoi je suis très favorable au Revenu Minimum Universel.
Mais en théorisant le fait qu’il n’est pas douteux que c’est le patronat qui serait affaibli par la généralisation de cette innovation car ce sont les employés qui détiendraient le pouvoir de quitter à tout moment un job ingrat ou mal rémunéré, ou de n’accepter de le faire qu’à temps partiel.
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@Fergus
C’est ici que j’arrête de vous suivre.
Le revenu universel, c’est l’Etat qui éponge (encore une fois) le coût du chômage de masse pendant que des moins chanceux (probablement à terme désignés d’office *) se cognent ce qu’on devra encore faire faire sur place et qui devient de moins en moins drôle (pour les raisons déjà évoqués mais aussi parce-que même si on en « purge » 90% dans les entreprises il faudra toujours quelques « grouillots » sur place).(*) Je l’envisage réellement comme ça à terme, car s’il n’y a plus un seul grouillot pour servir les « winners » de la mondialisation ces derniers ne vont pas apprécier. Remise au pas à la clé assurée. Et là je suis gentil, je ne parle pas de la mise en place de cette pratique au sein de l’UE, en situation de libre échange etc...
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@Fergus
Quand je vois Varoufakis et un représentant de la finance mondialisée proposer le revenu universel, il me vient quelques doutes .... -
@grounichouMais vous vous multipliez les articles à la con, façon Macron -
@Fifi Brind_acier
Surtout quand on voit les mesures d’austérité de Syriza qui feraient passer Macron pour un communiste. Pour payer le revenu universel, ne pas payer les salariés, ça c’est une trouvaille sociale-libérale révolutionnaire ! -
La bonne question est : pourquoi sont-ils en train de démanteler la France ?
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Bonjour, cathy
Je ne crois pas que l’on puisse parler de « démantèlement » de la France. Certains secteurs d’activité sont en grande difficulté alors que d’autres au contraire sont florissants. Le gros problème de la société française n’est pas, à mon avis, dans sa structure économique prise au sens large, mais dans la précarisation croissante de ses populations laborieuses opérationnelles. Un constat, cela dit, qui n’est pas propre à notre pays.
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@cathy
pourquoi sont-ils en train de démanteler la France ?L’euro ne peut pas être dévalué pour ajuster la monnaie à la compétitivité de l’économie. Sans dévaluation de la monnaie, il faut procéder à « une dévaluation interne » du prix du travail, en bloquant les salaires, en diminuant ou supprimant les cotisations sociales, et tout ce qui pèse sur les salaires : les acquis sociaux.L’euro a été mis en place exactement pour cela : pour empêcher les gouvernements d’utiliser la monnaie et les obliger « à envoyer l’ Etat providence aux égouts ». -
Voilà donc un article qui tombe à point pour essayer de généraliser des situations très particulières sur l’inactivité au travail. Phénomène marginal, pour quelles obscures raisons est-il mis en avant ?
Je suis étonné que l’on puisse tomber dans ce panneau. Le burn-out, les dépressions, le suicide, les maladies professionnelles, les accidents du travail, ... les cadences infernales, les objectifs de plus en plus durs à atteindre, la pression constante, l’obsession de la productivité, ... enfin tout cela ne serait donc rien !!!Des millions de travailleurs épuisés par le rythme du boulot, l’encadrement, ... serait donc des privilégiés qui savent ce qu’ils font eux. De là à dire qu’ils ont de la chance et qu’il ne doivent pas plaindre.-
@Aristide
Ce n’est pas marginal du tout... 20 ans que je suis consultant dans le monde bancaire ou assurance et je me retrouve tout à fait dans le descriptif de Graeber.J’ai été responsable qualité chez un assureur, et je ne servais à rien... je me faisais tellement chier que j’avais écrit un blog sur le sujet, blog qui a finalement été lu par mes irresponsables. Je me suis fait virer pour ça, mon irresponsable ayant avoué à un autre mec que ce que j’écrivais était loin d’être stupide, mais que la balle était venue de très haut pour me virer.
Bon, je n’en avais un peu rien à foutre d’être viré puisque les boites ont grand besoin d’inutiles comme moi, et je peux me recaser facilement. -
@ Aristide
Dans ce commentaire, vous mélangez tout : les boulots opérationnels et les jobs tertiaires.
Et ce n’est pas parce que les employés de ce qui est ressenti par les titulaires comme des « jobs à la con » sont mis sous pression que cela valide l’idée que ce qu’ils font a une réelle valeur pour l’entreprise.
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Bonjour, Buzzcocks
Merci pour votre témoignage.
J’ai moi-même été un temps « responsable qualité » dans un secteur tertiaire et j’ai moi aussi ressenti là ce qu’a décrit Graeber. Fort heureusement, ce n’était qu’une activité annexe car j’aurais très mal vécu d’être affecté à ce job à plein temps !
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@Buzzcocks
Parfaitement en phase avec vous !J’avoue ( et beaucoup le savent ici), que je me prends souvent la tête avec Fergus, mais j’essaie d’être honnête intellectuellement, aussi je n’hésite pas à dire que oui Fergus, votre article est excellent !Il reflète parfaitement ce qui se passe très fréquemment dans les grosses structures, type multinationales, dans lesquelles j’ai évolué !Donc soyez remercié pour ce papier de grande qualité.AdishtzH/ -
Bonjour, hunter
Merci à vous !
Je crois en effet que quiconque a évolué dans une grande entreprise peut faire un constat du même type.
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@Fergus
« Et ce n’est pas parce que les employés de ce qui est ressenti par les titulaires comme des « jobs à la con » sont mis sous pression que cela valide l’idée que ce qu’ils font a une réelle valeur pour l’entreprise. »
-> En effet. Les exemples que je connais autour de moi (à niveau hiérarchique suffisamment élevé) cumulent d’ailleurs les deux : Surmenages et tâches inutiles, réunionnite aigüe en « conf call » au point que je suis persuadé qu’ils ne peuvent pas rester attentifs pendant tout ce temps. C’est humainement impossible. C’est donc du pur temps perdu qui les contraint à finir leur vrai boulot à des heures impossibles ou chez eux.Notons que cette manie de la « conf call » est aussi une méthode pour les managers qui leur évite de spécifier noir sur blanc ce qu’ils attendent de leur équipe. On ne prépare rien, on fait blablabla et tout le monde oublie (ou un sacrifié doit faire un rapport, si toutefois il y a quelque chose d’utile à rapporter) et comme ça le manager ne s’engage à rien. C’est tout gagné pour le triomphe de la médiocratie.
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@Fergus
Dans ce commentaire, vous mélangez tout : les boulots opérationnels et les jobs tertiaires.Je ne mélange rien, tout ce dont ja parlais, la pression, les objectifs, ... sont le fait de tous les emplois.Voilà donc un glissement sémantique, vous parliez de travailleurs qui ne savent pas ce qu’ils font, et maintenant ils serait donc question de travailleurs dont l’utilité pour l’entreprise n’est pas démontré. C’est très différent. Il s’agissait bien du « bore-out ». -
@ l’auteur
lucide analyse de la situation, qui démontre bien que le « système » est à bout !il va être grand temps de changer de paradigme.encore merci-
Bonjour, olivier cabanel
« il va être grand temps de changer de paradigme »
100 % d’accord avec toi ! Merci pour ton soutien.
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Jamais les grandes entreprises n’ont été, à un tel point, normatives et procédurales. Avec cette conséquence : jamais leur gestion n’a engendré autant de structures complexesJ’ai connu dans ma boîte l’arrivée d’ISO 9001 puis 9002.De belles usines à gaz.-
@cassiniParfaitement exact ! plus de temps pour savoir si on est « compliant » avec une « policy » à la con, que de faire du vrai taff......On se demande comment ça tient encore....mais effectivement, pas pour longtemps je crains.Adishtatz.H/ -
Bonjour, Dzan
« De belles usines à gaz »
J’ai évoqué ces normes dans un autre commentaire. Et je ne peux qu’approuver votre commentaire. En soi, les certifications sont plutôt une bonne chose. Mais on est allé trop loin dans la complexité et le passage obligé par ces normes.
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@Dzan
ISO 900X ce n’était que le début. Là c’était encore le bon vieux temps -
la plus part des humains sont des cretins . du haut jusqu’ en bas ;
ça va plus loin que le problème d éducation . c est la question des critères qu’ il se met pour la reconnaissance de Soi .
au lieu de placer ses valeurs dans les valeurs du coeur ; il le met sur l ambition , l’énergie dans le travail ( mème si celui ci est inutile) , l’effort ( comme tel est le cas du leitmotiv de notre cher Rosemar) ; faire des enfants pour avoir une descendance garder le nom ( au lieu d un véritable acte d amour et de tout faire pour que chaque enfant suive sa propre route et non l éduquer pour qu’ il devienne ambitieux( poison du monde ) et toutes les tares qui s en suivent .La pensée de base de beaucoup d’humain est mortifère.
Oui , il y aurait largement la possibilité pour tous de travailler très peu avec la technologie . mais qui dit travailler très peu pour certain c est synonime de paresse .
l inactivité est insupportable pour certains .. cette grande peur du vide , du se retrouver face à soi . il est inconcevable de trouver du plaisir à ne rien faire .
il y a culpabilité à ne rien faire.
et dès lors que l on est enchainé à un travail pour ne rien faire ; l homme devient fou . on lui vole son temps pour rester dans un endroit où il ne veut pas être ; c est sa prison . il se fait acheter sa vie pour rien , alors qu il pourrait être sous le soleil , pareillement à ne rien faire , mais où il pourrait rever .l homme se suicide avec ses conceptions erronées au lieu de s adonner à un travail qui lui apporte la joie , où il pourrait participer joyeusement à la vie utile et aimante de sa société . donner peut être peu , mais le donner avec la joie et l enthousiasme .
pour que les choses changent , il faut que la pensée humaine change du tout au tout du plus riche au plus pauvre.
c est ainsi que chacun sera capable de retrouver sa place et deviendra créatif , aimant et véritablement utile( pas dans le sens productif , mais réalisateur de sa vie dans le monde où il vie ; tel chaque cellule du corps agit naturellement selon sa nature.
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Bonjour, Sozenz
Je partage très largement votre point de vue.
« qui dit travailler très peu pour certain c est synonime de paresse .
l inactivité est insupportable pour certains »Beaucoup de gens, notamment ceux qui ont été élevés dans une idéologie conservatrice, ont en effet cette vision de la vie. Et ce faisant, ils sont les idiots utiles du grand capital qui entend ne rien faire pour aller vers une société de temps libre qui sortirait les salariés de leur dépendance à l’emploi.
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@Fergus
Moi je pense plutôt qu’ils sont conscients du fait qu’un minimum de travail sera toujours nécessaire (pas difficile à estimer en réfléchissant 5 minutes) et que pour prétendre à de la justice sociale ce travail doit être partagé par tous (même en supposant que les « parts » puissent devenir petites, sous réserve d’un tas d’autres choses). Même pas besoin de références religieuses, simplement le sens de cette justice que tout le monde prétend chercher. -
Attention vous tombez de vélo, c’est la faute au capitalisme.....
On voit pas en quoi le système capitaliste créerait des « jobs inutiles »....A part dans l’administration, ou les gens sont intouchables, dans le secteur privé on n’embauche pas de gens inutiles...Les normes, l’interventionnisme, les procédures qui elles sont étatistes créent des « jobs inutiles ».Mais dans ce cas le capitalisme ne fait que s’adapter à l’interventionnisme, puisque c’est la demande...Les jobs sont utiles à l’entreprise, puisqu’ils adaptent l’offre à la demande créé par les procédures ou normes.Créer des jobs inutiles est totalement anti-capitaliste.C’est même une faute de gestion, ne pas à allouer efficacement les ressources économiques est tout sauf capitaliste.-
Bonjour, Spartacus
« dans le secteur privé on n’embauche pas de gens inutiles... »
Les grandes entreprises souffrent, à des degrés divers, des mêmes défauts en la matière que la fonction publique et les services publics. Cela dit, vous avez raison, il n’y pas pas de gens inutiles, mais des gens utiles qui travaillent à des tâches inutiles ou redondantes ou obsolètes.
« Créer des jobs inutiles est totalement anti-capitaliste »
Effectivement, et c’est pourquoi l’on peut parler de paradoxe.
Je vous invite à lire les différents commentaires - sur ce fil ou sur le net - qui vous montreront que la situation évoquée ici est loin d’être une vue de l’esprit.
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@Spartacus
C’est là qu’on voit votre inculture crasse de ce qui se passe dans les boites privées.... vous passez votre temps à opposer public et privé alors que vous n’avez visiblement jamais mis les pieds dans une boite de plus de 1000 personnes (ce qui est le cas des administrations). Et donc toute mega structure génère des emplois inutiles, des doublons, des jobs à la con. -
Bonjour, Buzzcocks
Vous avez entièrement raison, Spartacus est enfermé dans une vision idéologique et manichéenne de la société : grosso modo, tout ce qui est bon est redevable au privé et tout ce qui est mauvais imputable au public. C’est tellement loin de la réalité que c’en est absurde !
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Bonjour, oncle archibald
Je partage très largement votre analyse. Pour ce qui est de la fonction publique surabondante, c’est surtout les collectivités locales qui posent problème.
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@Auteur
Etant prestataire de service dans l’informatique depuis 11 ans (Développement, architecture logicielle, CP technique) je peux vous confirmer que ce rapport correspond à la réalité des grosses boîtes et de leurs filiales.Je peux vous assurer que dans toutes les boîtes où j’ai travaillé on aurait pu réduire les effectifs de moitié sans aucun souci, pas sur les postes productifs mais les autres !Le pire cancer des entreprises c’est la réunion pour tout et pour rien. Cela occupe des heures et des heures de temps. J’ai même vu un type être recruté pour être « animateur » de réunion. Son job est d’organiser les réunions. Après par contre, ils n’ont pas le budget pour recruter un dev de plus pour un nouveau projet ou quelques disques durs pour la gestion des sources ...Dans le service où je suis actuellement, un moment il y avait 20 chefs de projet pour 3 développeurs. Cherchez l’erreur. 10 sont partis, ainsi que la responsable du service depuis 1 an, on a toujours pas vu la différence ! Ils avaient tous l’air très occupés et l’air de faire des choses importantes mais leur départ n’a eu aucun impact.Dans les DSI (direction du système d’information) où l’on ne fait que de l’informatique il est rare de dépasser les 10% de personnel technique et productif.-
Bonjour, _Ulysse_
Un grand merci à vous pour ce témoignage qui rejoint totalement mes propres observations, et bien sûr la situation qu’ont décrite Graeber et d’autres chercheurs en sciences sociales ou en économie qui sont parvenus au même constat.
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@Fergus
Par contre, et vous allez peut être pouvoir m’éclairer, on ne peut pas mettre toutes les entreprises dans le même sac non plus. Je ne sais pas si le rapport en parle.Ces problèmes, je les ait surtout constaté dans les grosses sociétés souvent multinationales ou à monopole. En gros des boîtes assises sur des rentes. Banques, assurances, monopoles.Dans les société plus petites qui sont fournisseur, j’ai au contraire constaté une bien plus grande efficacité globale et une proportion de personnel productif beaucoup plus élevé.Schématiquement, on a des grosses sociétés donneur d’ordre dont le chiffre d’affaire rentre tout seul et en dessous une cascade de fournisseurs qu’elles utilisent pour réduire les coûts en leur imposant une forte pression sur les prix.A la BNP, on peut se permettre de recruter n’importe qui n’importe de quoi et de faire des réunions à gogo, chez un sous-traitant c’est pas la même histoire ! -
@ _Ulysse_
Comme je l’ai indiqué, ce sont surtout les grandes entreprises qui sont concernées, notamment dans les activités de service qui ont mis en œuvre les innovations du management et de la gestion sans bien les assimiler.
Plus une entreprise est petite, plus le patron est proche de la production, et moins elle est sujette à des dérives de ce genre, surtout lorsque ledit patron a travaillé lui-même dans des emplois productifs et n’a pas eu la tête gavée de théories à la mode dans des séminaires fumeux.
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@_Ulysse_
En gros des boîtes assises sur des rentes. Banques, assurances, monopoles.Plutôt sises dans des paradis fiscaux... -
@Fergus
Ok, donc je suis d’accord avec le rapport mais globalement les petites entreprises ne sont pas concernées. Elles constituent quand même la majeure partie des bassins d’emplois.Néanmoins, je comprend mieux pourquoi tant de gens veulent aller dans les grosses boîtes pour s’y planquer. -
@Fifi Brind_acier
Pas plutôt, aussi !Elles ont les deux : la rente ET les paradis fiscaux. Elle est pas belle la vie ?Vous savez j’ai fait de la prestation dans des boîtes qui arrêtaient pas de recruter des gens au marketing ou des directeurs fumeux pour faire pas plus qu’avant et à la fin de l’année pour compenser tout ça, on augmente les tarifs pratiqués sur la clientèle.Vous savez maintenant pourquoi chaque année vous avez vos primes d’assurance, de banque qui augmente. Même chose pour le prix du timbre .Je connais même des services avec un directeur du service tout seul sans personnel, vous en déduisez quoi ? -
@_Ulysse_
Vous apportez un témoignage intéressant de plus ! C’est aussi judicieux d’avoir remarqué que les grosses boîtes compensent leur inefficacité interne en pressurisant leurs sous-traitants payés au lance-pierre et chez qui, certes, les gens ne s’ennuient pas mais n’ont pas tellement le temps de connaitre la vie en rose. L’ubérisation est un pas de plus dans cette direction, vers un modèle où il y aura deux possibilités : La bureaucratie (planquée ou oppressante selon les cas) ou le travail de tâcheron sans statut. C’est ça le modèle « post industriel » de la mondialisation heureuse. -
@V_Parlier
(Et votre remarque sur ce que j’appelle la « pyramide inversée » est aussi bienvenue car ce phénomène est largement répandu. Le pire c’est que les 10 chefs de projets pilotant les 3 développeurs arrivent tout de même à être débordés, tant ils doivent faire de « reporting » et de démarches diverses !) -
@_Ulysse_
Je connais même des services avec un directeur du service tout seul sans personnel, vous en déduisez quoi ?Que c’est un emploi de complaisance, il n’y a que les boîtes riches qui peuvent les assumer. -
Bonsoir, Parlez moi d’amour
Dans le même genre, j’ai connu un Ingénieur général dans un service public - mais il était placardisé - et deux chargées de mission de haut niveau dans le privé - l’une dans une compagnie pétrolière et l’autre dans une compagnie d’assurances - dont nul n’a jamais su en quoi consistait leur job.
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@_Ulysse_
J’en déduis qu’ils casent les copains ou les fils des copains... , ou les fils des élus européens qui ont l’oreille attentive aux lobbies, non ? Et comme vous dites, avec la rente + les paradis fiscaux, ils ont les moyens. -
@Fergus
Je crois qu’il ne faut pas confondre les emplois dont vous parlez et les placardisés, qui sont le plus souvent des lanceurs d’alerte, ou remplacés par une nouvelle Direction, qui case « ses hommes à elle », avec les emplois que vous décrivez.Rien qu’à la SNCF, il y aurait 300 cadres « placardisés ». -
Bonjour, Fifi Brind_acier
Je ne les confonds pas, les placardisés sont venus dans le débat sans être assimilés aux personnes qui font le sujet de l’article.
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De quoi méditer pour les cassandres qui éructent lors de grèves du métro par exemple.
Car les personnels du métro sont des productifs qui produisent un réel service.
Viennent-ils à s’arrêter que les conséquences ont de l’impact.
Ce qui n’est pas le cas de la plupart de ces cassandres aux jobs ’bullshit".
Qu’ils « travaillent » ou pas n’est en rien décisif pour la communauté encore moins pour l’humanité.
Voire qu’ils « travaillent » ne soit même contre-productif pour l’humanité.
Mais comme disait Coluche ces mêmes cassandres ne veulent pas nécessairement du travail, de l’argent serait suffisant.
Pathétique.
Oui il faut s’interroger. Pourquoi la prophétie de Keynes ne s’est pas réalisée ? En fait ce que nous dit David Graeber (pas un farfelu, lire l’article original en lien à la fin du texte), c’est qu’elle s’est réalisée s’agissant des jobs productifs. Par un renversement pervers ce sont ces mêmes jobs (parce que stratégiques) qui ont été les plus dévalués (par exemple les agriculteurs). En noyant la vraie plus-value dans une mer de vacuité les maîtres du monde s’assurent de la disponibilité de leurs serviteurs. En créant des plus-values artificielles ils assurent le déroulement de la machine économique dont ils tirent un profit juteux (enfin ils le croient). Sans compter que le système est auto-réalisateur, le « pro bullshit » générant de l’activité inutile ou utile pour décompenser ses frustrations, assurer la logistique liée à son activité et enfin par dissonance consommer de l’inutile pour valider sa propre réalité. Bref profession ? Bureaulier ! (Le père noël est une ordure).
Alors à l’heure du productivisme on entretient une masse d’inutilités ? Voila un apparent paradoxe. Qui n’en est pas un parce ce que le ruissellement down-top (inversé celui là par rapport au discours convenu) profite à une minorité Enfin politiquement c’est plus confortable, tels des parents qui occupent les enfants pour ne pas avoir à les gérer.
Que ferait l’humanité de sont temps libre ? La question est ouverte. L’oisiveté n’est-elle pas la mère de tous les vices ? Peut-être, question de maturité et surtout de culture. En tout cas le système actuel ne semble pas nous en prévenir loin de là, car la décompensation des frustrations accumulées est génératrice de tous les vices, ceux là mêmes qui sont érigés en « valeurs » dans les publicités.
Bref schizophrénie du capitalisme dégénéré.-
Bonjour, tiers_inclus
Je partage évidemment très largement vos observations qui complètent utilement mob article.
Vous parlez d’un système auto-réalisateur, ce qui rejoint ma remarque sur les processus qui s’autoalimentent. Et c’est bien de cela qu’il est question, ce dont malheureusement beaucoup de gens n’ont pas conscience.
100 % d’accord avec votre conclusion.
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Bonjour Fergus,Tous est dit (de longue date). Continuant à partager, pour d’uniques raisons alimentaires, tant la foi s’en est allé, la vie des entreprises industrielles en tant qu’Indépendant (pas auto-entrepreneur du tout), je constate qu’il y a trois décades, 400 types marnaient en bas, pour 8 tout au plus qui les « menaient » d’en haut. Epoque bénie des classes sociales génétiquement pas modifiées où chacun savait ce qu’il fallait savoir sur son camp et sur celui d’en face. Le problème c’est qu’en bas (où est la fureur, le bruit, la crasse, les températures infernales été comme hiver) un bac + machin, ça sert souvent à moins que rien (pendant un temps, mais on peut faire des merveilles avec trois fois rien) ! Ironie de l’histoire humaine post-industrielle, tous sortent des écoles avec des bacs + machin, donc on créé des postes, des tas, qui servent à nibe comme l’explique très bien le bouquin, pire qui n’existaient pas quand on produisait beaucoup plus et bien mieux. Sans le moindre graphique, sans l’once d’une réunion soporifique. Mais il faut bien occuper, nos chérubins, ceux qu’on poussait tant, à faire des études, à bien passer devant les autres, pour surtout décrocher un bac + machin. Aujourd’hui ne reste que 40 manants en bas, vieux usés ou jeunes intérimaires sans diplômes donc turnoveristes patentés, pour 120 jeunes diplômés logés dans les étages, sans substance (qui s’acquiert surtout en bas, dans l’industrie) mais avec la climatisation, le portable et le mobile, l’adresse mail et le titre à la con ne voulant rien dire sur une carte de visite du même acabit, enfin sommet de la reconnaissance, une place de parking réservée (pas nominative, le temps passe si vite). Aïe, les pauvres, quand les actionnaires vont sentir le juteux merdier où se refaire la cerise, visant le modèle pastèque OGM ...-
Bonjour, Macondo
Vous avez parfaitement résumé ce qu’a été l’évolution des entreprises en quelques décennies. Pas étonnant que le bore out ait fait son apparition dans ce contexte !
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@Macondo
Les usines n’ont pas disparu, elles ont été délocalisées. -
Etant confronté à ces « jobs à la con » depuis plusieurs années, j’ai remarqué deux choses choquantes.La première est l’éviction des emplois intéressants d’une partie des diplômés (même à haut niveau) n’étant pas considérés par l’entreprise comme « utilisables ». Ils sont donc classés dans la catégorie-poubelle des « profils atypiques » parce qu’on ne sait pas trop que faire d’eux et c’est pourquoi on leur propose des jobs pourris ou totalement exotiques et grotesques.La seconde est l’établissement de toutes les barrières possibles à ces diplômés afin qu’ils se dirigent, par désespoir ou faute de mieux, vers les emplois subalternes n’ayant pas ou peu d’intérêt pour eux. A savoir, pour les demandeurs d’emploi, les stages à profusion, les contrats d’apprentissages de plus en plus nombreux, les critères irréalistes et la surcharge de qualification, le nombre trop élevé d’offres pour « personnes expérimentées », etc.Parce qu’effectivement, les entreprises ne veulent plus de débutants mais de personnes ayant déjà un bagage conséquent avant même de commencer et il n’y a donc aucune place à ceux voulant, grâce à leur profil et compétences, se faire une place dans un secteur.Pour ma part, étant inscrit sur de nombreux sites pour l’emploi, les entreprises ne regardent même pas mon profil et surtout pas mes « préférences » ou le poste visé. Elle regardent juste ma dernière expérience professionnelle ou alors piochent parmi mes compétences sans se soucier de ce que je souhaite ni de ma proposition qui pourrait très bien les satisfaire.-
Bonjour, McGurk
Beaucoup de vrai, hélas, dans les constats que vous faites sur le fonctionnement des entreprises et leur manière de recruter.
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@Fergus
Je viens d’avoir à l’instant la confirmation de l’un de mes soupçons.Mes profils sur internet sont clairs (ce que je souhaite ou non), pourtant les RH ne les regardent même pas quelque soit le site où je les ai postés.Ils commencent tous leur discours par « j’ai regardé votre profil et » alors qu’en réalité ils se cantonnent juste à la dernière expérience sans prêter attention au reste, piochent dans les compétences comme si on était simplement des outils sans envie ni visées.La personne m’ayant appelé m’a donc, comme à chaque fois, proposé le même poste pourri que je semble être condamné à faire vu que mes autres propositions sont automatiquement rejetées quand bien même j’ai un master. -
@Fergus
BonjourVous connaissez la bande dessinée « Dilbert » de Scott Adam ?Elle décrit très bien l’absurdité du monde de l’entreprise qui est le sujet de votre article.Voici le lien vers le site officiel, mais en cherchant un peu vous en trouverez des tonnes.-
Bonjour, popov
Merci pour ce lien, je ne connaissais pas « Dilbert ». Le fait est qu’en surfant sur le web, on trouve quelques perles dans ces mini-bd.
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@popov
Avant Dilbert c’était une caricature donc c’était drôle ! Maintenant c’est juste la réalité donc c’est moins marrant, mais ça prouve que cette vision humoristique était éclairée. -
Quelqu’un cite ici Dilbert, mais personne n’évoque le ’principe de Peter’, on est pourtant en plein dedans, non ?
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Bonjour, gueule de bois
Le principe de Peter n’est pas réellement en cause dans la mesure où la majorité des salariés qui occupent des « jobs à la con » sont sous-employés relativement à leurs compétences, ce n’est parce qu’ils ont atteint leurs limites qu’ils sont sur ces jobs.
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@gueule de bois
Dilbert, mais personne n’évoque le ’principe de PeterNi l’espace de Dilbert non plus. -
@Fergus
Bonjour,
ce n’est parce qu’ils ont atteint leurs limites qu’ils sont sur ces jobs.
Çà c’est vous qui le dîtes !
L’ouvrage de Peter décrit bien la dépression souvent associée au syndrome du dernier poste.
Remarquons que tous les boulots au bas de l’échelle sociale, ceux que personne ne veut faire, sont utiles et productifs.
Pour atteindre un boulot à la con (le rêve pour beaucoup) il faut donc s’élever tant soit peu dans la hiérarchie. La dépression peut venir de l’impossibilité de réaliser un autre rêve : « Occuper un emploi encore plus à la con, mais mieux rétribué » . Dans ce cas nous sommes bien dans un banal syndrome du dernier poste, pas la peine de développer une théorie. -
@Fergus
On peut être « sous employé » au niveau des compétences / connaissances tout en occupant un poste plus élevé. Tout dépend du sens qu’on donne aux mots. -
« Graeber est loin d’être un bouffon radical porteur d’une idéologie fumeuse »soutenir « Occupy Wall Street » et « Nuit Debout » c’est pourtant révélateur, même si le constat qu’il fait est juste, on l’a pas attendu pour s’en rendre compte nous même.« Mais un anthropologue aux compétences reconnues comme le démontre son poste d’enseignant au sein de la prestigieuse London School of Economics and Political Science, une institution rigoureuse d’où sont sortis 19 prix Nobel et 52 chefs d’état peu suspects d’utopie gauchiste. »Anciens élèves célèbres de la LSEPS :George Soros, adepte de la paupérisation des peuples pas assez soumis à son idéologie.Cherie Blair, femme de l’agent US néo con va t’en guerre Tony Blair et grand pote de la famille BushPierre Elliot Trudeau, père de la pleurnicheuse mondialiste Justin TrudeauAnne Applebaum, journaliste néo con US et femme de l’ancien ministre des affaires étrangère polonais proche des ClintonMonica Lewinsky, la pompeuse de cigares clintoniensPaul Volcker, ancien président de la FED et conseiller d’Obama,Thomas Picketty, économiste proche du PSDelphine Arnault, fille de Bernard,et j’en passe tant le tableau est édifiant. un tableau si édifiant qu’il échappe à la compréhension des idiots utiles du gauchisme,car une grande partie de la clique oligarchique gauchiste mondialiste habituelle qui s’auto congratule à grand coup de prix Nobel à la con (car en réalité les prix Nobel ne concernent que les sciences dite dures) en sort de cette fameuse école.Dès lors que penser d’un Graeber sinon qu’il est un agent de cette même oligarchie qui aime tant infiltrer les mouvements contestataires pour mieux les détourner de leur objectifs premiers.-
Bonjour, Albert123
Vous avez beau vilipender Graeber en l’assimilant à d’autres personnalités issues d’un moule « gauchiste » à vos yeux. il n’empêche que les constats qu’ils fait sont très pertinents et ne sont en aucune manière dévalorisé par son engagement à Occupy Wall Syreet ou son soutien à Nuit Debout.
Prétendre le contraire, c’est comme si vous reprochiez à un artiste habillé de guenilles qui peint un ciel bleu de peindre un ciel bleu alors que ce qui vous défrise est son habillement !
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@Fergus
le clique citée au dessus réveillerait n’importe quel esprit un peu critique tant elle traduit une réalité de plus en plus visible qui met en évidence l’ambiguïté du gauchisme, ses véritables ambitions depuis 300 ans et la manière dont elle instrumentalise sa base militante qui de toute évidence n’a pas encore compris pour qui elle bossait véritablement.d’ailleurs votre réponse souligne à quel point vous ne vous distinguez pas du reste du troupeau -
@Albert123
J’avoue que le reste du troupeau est assez hétéroclite (avec certes des « pépites »), donc pas vraiment de conclusion tranchée. Quoiqu’il en soit, avec ou sans Graeber les constats qui sont faits ici demeurent et sont confirmés par de nombreux participants bien concernés. Donc cherchons quelqu’un d’autre que Graeber qui a écrit ce même genre de pamphlet sur le présent sujet, si ça vous arrange. Ca doit bien se trouver... -
@ V_Parlier
Effectivement. A commencer par Béatrice Hibou, directeur de recherche au CNRS et politologue qui a, dans différents travaux, confirmé les constats de Graber.
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La création des boulots à la con est attribuée ici au capitalisme. En matière de boulot à la con, l’Union Soviétique, pour sa politique du ’plein emploi’ avait fait très fort aussi.
Le capitalisme souhaite augmenter les profits, et il créé des emplois qui lui paraissent aptes à faire progresser les ventes donc la production. En particulier tout ce qui est lié à la publicité (la connerie totale, absolue), à la commercialisation, fait l’objet d’investissements. C’est à l’usage que les titulaires de ces emplois découvrent qu’ils font un boulot ’à la con’. Mais quand le doute s’installe on n’est pas loin de la sortie, l’incompétent par excès de conscience, sera remplacé par un véritable imbécile ou par un gros malin qui fait semblant d’être convaincu. En fait un individu parfaitement cynique peut s’accommoder de ces situations et les considérer comme des sinécures.
Un boulot à la con, pour peu qu’on soit sûr de le garder, demandant un investissement personnel léger, n’est il pas le job rêvé ?-
@ gueule de bois
« En matière de boulot à la con, l’Union Soviétique, pour sa politique du ’plein emploi’ avait fait très fort aussi. »
Vous avez parfaitement raison, et Graeber ne manque pas d’en parler, précisément pour souligner que l’on en revient à une situation qui produit les mêmes effets alors que les causes sont aux antipodes du modèle soviétique.
« En fait un individu parfaitement cynique peut s’accommoder de ces situations et les considérer comme des sinécures. »
Il y en a effectivement, mais ils ne sont pas la majorité du genre.
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Et la plupart des élus de la France, c’est bien des boulots à la con qu’ils font, mais bien payés. En tête de liste, les dé putes LREM et leur chefaillon
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Bonjour, troletbuse
Vous n’avez pas tort : eu égard au peu de pouvoirs dont ils disposent réellement, les « godillots » de la République occupent effectivement des « jobs à la con », du moins la majorité d’entre eux.
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les jobs à la con sont nombreux dans les bureaucraties de Gauche (et la France est une belle bureaucratie de Gauche). Notre société est grandement responsable de l’inflation de papiers et de réglementations.
Il faut bien occuper les fonctionnaires donc on pond des lois sans cesse pour qu’ils ne s’ennuient pas.-
Bonjour, Perceval
Attention à l’idéologie : les « jobs à la con » sont également très présents dans les grandes boîtes privées. Sans compter les « boulots bidons » dont j’ai connu quelques titulaires - dans le public et le privé - affublés ici et là de titres comme « chargé d’affaires... », « chef de projet... », « chargé de mission... », etc. dans des domaines hautement nébuleux.
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@Fergus
Pour ce qui concerne les boulots bidons, nous touchons là à la face moderne du féodalisme, le clientélisme.
Cela existe depuis la nuit des temps ... Il ne s’agit pas de payer un individu pour faire quelque chose, mais de récompenser quelqu’un pour service rendu, d’acheter un silence, etc... C’est la forme moderne de la corruption (voyez les pratiques de la Mairie de Paris, du Parlement, etc.., etc...).
Là il n’y a pas de boulot ’à la con’, Si Madame Fillon déprime ce n’est pas pour raisons strictement professionnelles.
Généralement les titulaires des emplois bidons ne se plaignent pas, pour vivre heureux ils vivent cachés.
Ce qu’on sait peut-être moins c’est que ces pratiques sont très répandues dans la haute administration, la diplomatie. Des tas de gens ont un bureau avec leur nom sur la porte et personne dans le service ne les a jamais vus. Leur existence est seulement attestée par quelques signatures d’arrêtés, nul ne sait à quoi ils ressemblent. C’est l’équivalent des ’charges’ de l’Ancien Régime. -
@ gueule de bois
Le « clientélisme » est en effet une réalité, et le fait est que la haute-fonction publique compte quelques belles sinécures. Mais pas seulement, j’en ai connu également dans le privé.
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@Fergus
j’en ai connu également dans le privé
Je n’en doute pas. Les boîtes quand elles grossissent se comportent de plus en plus comme des administrations et ’travaillent’ conjointement avec elles. La solidarité des Grandes Écoles joue, un tel est cadre sup. dans l’Administration et son copain manager d’une banque ou dans les BTP. On se rend des services et pour noyer le poisson on ’externalise’ les fromages. Ainsi une boîte privée peut-elle offrir une sinécure à un citoyen lambda (majuscule) sur recommandation d’un politique ou d’un fonctionnaire. Mais tout cela c’est donnant donnant, un service pour un autre, quelques emplois fictifs contre un marché juteux, et ainsi de suite . C’est la vie quotidienne d’une république bananière. -
@Perceval
Bien vu, graeber est américain donc son constat ne se base pas sur la france.... -
Mais non !
Ce ne sont pas des Jobs « à la con ».C’est vous qui êtes trop peu impliqué pour pouvoir appréhender la beauté et l’incommensurable efficacité du « processus ».Pour vous dire, on est tellement évolués qu’on a formalisé un process d’exception pour chaque cas où le process standard n’a pas fonctionné !La classe, non ?-
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@Fergus
En ce jour anniversaire (le processus a été mis en place il y a exactement 1 an), nous avons reçu les félicitations de notre ligne hiérarchique pour notre productivité.En effet, en un an nous avons produits plus de 365 procédures d’exception ! -
Cela a commencé avec les socialistes en Selgique. Cela s’appelait : Cadre Spécial Yemporaire. Etant donné que comme son nom l’indique c’était temporaire, il n’était pas question de faire quoi que ce soit. C’était mon premier job en 1979. J’vous dis pas le programme : faire une études sur les jeunes étudiants handicapés, dans l’enseignement spécial, étrangers, de famille pauvre... Il étair question d’évaluer leur avenir professionnel. Bon, ils étaient sympas : vous avez le droit de lire des BD. Cela a duré un mois. souvenirs souvenirs. Vous êtes priés de ne pas rire. Autre cas : pour remplir son temps horaire, un balyeur était contraint de repasser deux fois dans la rue. La première pour les feullies, les secondes pour les poussières. Et s’il restait encore du temps : gratter les chewing-gum.
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Bonjour,
2013 le Graeber .. ça s’est pas amélioré depuisIl eût-été utile de donner des noms d’entreprises ou de collectivités dans lesquelles les bullshit fleurissent comme orties au printemps..Mais impossible, à moins de vouloir risquer le violon .. en plus, ça aurait été trop long ! des milliers et des milliers de noms ..NB : contrôle + F : expert ... rien ! un peu déçu ..Pourtant, c’est bien les boulots d’ « expert » qui prospèrent à tombeaux ouverts ..Vous parliez d’Occupy - OWS - j’ai été le tout premier à écrire sur le sujet sur AVAujourd’hui, je suis le premier à soutenir Adbusters en français, avec www.adbusters-fr.org.. c’est pas de la réclame ! .. Je vends rienBien à vousNB2 : Bonjour la Modé .. il est en place le « target=blank » ?-
@Arthaud
Pourtant, c’est bien les boulots d’ « expert » qui prospèrent à tombeaux ouverts ..
Eh oui, experts auprès des tribunaux, auprès de l’administration, etc...
D’ailleurs une fois qu’elle a nommé un ’expert’ l’Administration estime que le problème est résolu et le fait savoir d’une façon tapageuse.
Ces soit-disant ’experts’ sont en général des militaires ou des fonctionnaires en retraite qui sont payés pour faire des ’rapports’. Mais pas n’importe quels rapports, le plus souvent des rapports de commande. Le bon expert remet à son commanditaire (magistrat, haut fonctionnaire) un rapport ’gris’ signalant la réalité des faits, des opinions, et un rapport ’blanc’ qu’il signe et qui est exactement ce qu’on lui a demandé à l’avance. Si l’expert ne joue pas le jeu il est ’puni’, en n’étant plus jamais délégué, il perd son fromage, c’est tout. En général pas besoin de faire un dessin.
Les experts ne connaissent en général rien et ne comprennent dans le domaine où ils sont censés enquêter, les vraies pointures, spécialistes reconnus, ne veulent pas se compromettre, il en va de leur réputation.
J’ai transmis à un expert (faisant une enquête d’impact sur l’environnement) des documents scientifiques en langue française venant de suite et du Canada en rapport avec le problème posé. Autant dire qu’on n’en trouve nulle trace même sous la forme d’une simple mention dans le rapport final, mais le gars a dû sentir le vent du boulet dans la mesure où il émet quelques petites réserves sur lesquelles le Préfet saute pour surseoir.
Tout cela est parfaitement hypocrite et nul n’est besoin dans un tel cas d’experts d’aucune sorte. Ces gens grassement payés ne sont que des couvertures permettant au décisionnaire de se couvrir, de dire qu’il s’est entouré d’avis compétents, et éventuellement de décharger sa responsabilité. -
Xenozoid 16 mai 2018 18:35@gueule de bois
la dictature des spécialistes
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Bonsoir, Arthaud
Quasiment tout le monde connaît des personnes qui, dans leur entreprise ou dans leur entourage, sont affectées sur des « jobs à la con ». Mais tout le monde n’en a pas conscience.
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@Fergus
Genre spartacus, perceval.... :) -
@Fergus"La classe dirigeante a compris qu’une population heureuse et productive qui dispose de temps libre à sa guise est un danger mortel.« Cela me parait une déclaration sorti d’un chapeau, car il faut des »consommateurs« et l’un des secteurs les plus porteurs est justement le »temps libre« , voyages, tourisme, spectacles, gadgets électroniques, etc. Regardez les pubs, on ne voit plus guère de pub pour les lessives mais beaucoup pour les smartphones, et les pubs de bagnoles insistent sur le côté loisirs et communication plus sur le confort ou la tenue de route.Concernant les activités routinières bureaucratiques, il faut prendre en compte que l’administration édicte des normes que les entreprises sont tenues de suivre. Ainsi, pour avoir des marchés, une entreprise de services doit avoir la certification, faire des mesures, audits etc. Idem en gestion de personnel, les fiches individuelles de pénibilité, les nombreuses »caisses" où verser des charges, désormais relation avec le fisc pour l’impôt individualisé. Bref la société est devenue globalement procédurière.Un autre aspect est celui des travailleurs senior qui soit ne sont plus uptodate techniquement, soit ont grimpé les échelons et se marchent sur les pieds dans les étages hiérarchiques intermédiaires ou supérieurs, et qui hormis plan social restent dans les entreprises sur des voies de garage. D’où les experts, conseillers, adjoints, sans rôle précis et qui parfois ne sont pas remplacés à leur départ sans que cela ne change rien à la marche de la boite. C’était en tout cas un cursus presque standard dans la multinationale high tech où je bossais.-
Bonsoir, Eric F
« l’administration édicte des normes que les entreprises sont tenues de suivre »
C’est vrai, mais les grandes entreprises privées sont elles-mêmes très friandes de nouveautés en matière de management et de gestion venues le plus souvent venues des Etats-Unis.
Au final, oui, « la société est devenue globalement procédurière. »
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@Eric F
Je vous cite : « Un autre aspect est celui des travailleurs senior qui soit ne sont plus uptodate techniquement »
-> Techni-quoi ? Vous pensez qu’on demande aux plus jeunes d’être techni-quelquechose ? (Je ne parle pas d’utiliser son smartphone, hein...). S’il y a quelque chose qui n’est plus « up-to-date » c’est cette remarque. Nous ne sommes plus dans les années 80. Les vieux qui font encore de la technique (c.à.d. qui ont résisté à la tentation de « l’évolution de poste ») sont extrêmement rares. Pas parce-qu’ils n’étaient pas « up-to-date » mais parce-que la technique, elle se fait ailleurs pour pas cher. Et bien qu’on prétende ne plus avoir besoin de ces quelques vieux, ce sont eux que les jeunes, devant accomplir parfois quelques tâches un peu techniques, viennent voir tout le temps car tous les autres sont incapables de leur apprendre quoi que ce soit ! -
@V_Parlier
(Et la technique, ce n’est pas que du développement logiciel, je précise) -
@V_Parlier
les deux points ne sont pas incompatibles, il existe des entreprises où la technique a été délocalisée, mais d’autres où des activités de pointe restent développées localement, et où les plus anciens n’ont pas les connaissances les plus récentes. Cela ne signifie pas que leur expérience en terme de méthode par exemple ne sont pas nécessaires. -
la vraie question est - tout systeme a ses vrais raisons, un humain doue d un cerveau ne pourrait en l occurence accepter un job a la con, donc seule sa soumission est requise, celle de dire ’je suis un con et pauvre donc en l occurence un pauvre con’
meditez mes freres sur ces paroles qui devrait vous eclairer-
Bonsoir, [email protected]
Le problème des « jobs à la con », c’est qu’ils ne sont en général pas perçus comme cela au début, il faut du temps pour décoder la novlangue qui les habille d’une pertinence dont ils sont dépourvus, du temps pour se rendre compte de leur vacuité ou de leur manque de sens.
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@Fergus
Oui, en général les « jobs à la con » sont présentés d’une façon très prétentieuse. Même avec des exigences sur le profil du candidat ! -
il n’y a plus que des jobs a la con , a moins de faire de la politique dans ce cas le job a la con rapporte du pognon .....
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A l’heure de la paupérisation galopante merci d’éclairer ce versant du « Travail »....Juste en vrac n’ayant pas pris le temps de lire tous les COMJusqu’ou irons nous pour maintenir l’illusion du travail pour TOUS !!!!Pouquoi perdre tant de temps en reunionite inutile alors que certaines professions (en particulier lier aux Vivants EHPAD, Education,.....) en sont complétement dépourvu alors qu’elle serait nescésaire. (Dans le sens de la refflexion pas de la masturbation intellectuelle)La question du sens au et hors travail....La valeur du travail dans une socièté hautement technologiques ???L’aticulation futur avec l’avenement de technologies encore bien plus efficientes et autonome ???Les limittes du productivisme avec des ressources naturelles en baisses constantes et alarmantes ???Bref au final qu’inventer comme autre paradigme car au fond, votre article montre l’entropie déjà bien engagée d’un systéme aujourd’hui inadapté.-
Bonjour, babadjinew
Merci pour votre commentaire.
Le fait est qu’il y a une grande inadéquation entre les emplois existants et les emplois qui seraient nécessaires dans la société contemporaine.
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Jeudi 17 mai 2018 :
Etats-Unis : les Américains de plus en plus nombreux à dormir dans leur voiture. 40 % d’entre eux ont un emploi.
Aux Etats-Unis, de plus en plus de travailleurs sont contraints de dormir à bord de leur véhicule, faute de pouvoir se payer un logement. En Californie, certaines villes ont même décidé de laisser à disposition des parkings gratuits.
A la nuit tombée, des véhicules apparaissent comme des ombres. On ne le soupçonne pas, mais ils appartiennent à une nouvelle catégorie de la population américaine. Ceux qui vivent là sont sans adresse, mais pas sans abris. Leur abri, c’est leur véhicule. Près de 40 % d’entre eux ont un emploi.
Parmi eux, nous avons rencontré Danielle, 46 ans. Elle vit à l’arrière de sa voiture, sa fille reste à l’avant. Employée de bureau à mi-temps, elle fait partie de ces salariés pauvres qui gagnent trop pour percevoir des aides. Pour s’en sortir, elle préfère investir sur de nouvelles études et économise sur son logement.
Danielle a longtemps été comptable, mais a perdu son emploi, stable, en 2012. Depuis, elle est constamment sur la route.
Danielle fait partie de cette catégorie de population aux Etats-Unis qui vit en marge, sans être marginale. Sans possibilités de stocker, elle se nourrit exclusivement dans les fast-foods et admet « détester ça ». Aujourd’hui encore, elle passera sa journée entre son lieu de travail et l’université.
Des parkings gratuits pour dormir dans son véhicule
La Californie traverse une véritable crise du logement, les loyers flambent, mais les salaires augmentent peu. Le temps d’attente pour un logement social est de sept ans en moyenne. L’impact sur les plus fragiles est tel que les mairies réagissent. Celle de Santa Barbara, par exemple, propose des emplacements de parkings gratuits la nuit, faute de mieux.
Dale Murnane, elle, a tout perdu lorsqu’un éboulement a ravagé son quartier et sa maison, il y a six mois. Elle a longtemps été assistante dentaire. Elle avait aussi une activité de médecine douce dans sa maison, mais elle a fait faillite.
"J’ai l’impression d’avoir été catapultée hors de ce monde. Je survis avec l’âme en paix, mais sans savoir où je vais", avoue-t-elle. Parmi ces sans domicile fixe, 30% ont plus de 50 ans.
En principe, aux Etats-Unis, il est interdit de dormir dans son véhicule, mais le triste succès de ce programme d’aide fait déjà des émules dans d’autres villes.
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Bonjour, BA
Eh oui, la société laborieuse contemporaine, c’est aussi cela. Hélas !
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@BA
En même temps quelques milliards volatilisés. -
L’une des caractéristiques d’une société complexe est la spécialisation. Ce que vous décrivez comme des postes « inutiles » correspond à des petits rouages d’une grande mécanique, où en effet il est possible que l’individu perde le sens de son travail. Cela ne signifie pas que sa hiérarchie l’a perdue !
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Bonjour, yvesduc
« Cela ne signifie pas que sa hiérarchie l’a perdue ! »
C’est pourtant très souvent le cas, comme je l’ai observé moi-même et comme cela a été constaté par d’éminents chercheurs en sciences sociales.
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@Fergus
Toute explication qui ne confirme votre position pré-établie est donc soumise à votre seule expérience et des chercheurs éminents.Mais où sont les sources de ces études sociologiques, des statistiques, des enquêtes, enfin ... un début de commencement de preuve de ces « évidentes expériences personnelles » ... -
Deux informations récentes viennent de nous confirmer ce que nous savions déjà depuis belle lurette.
La construction européenne, c’est une régression sociale historique.
La construction européenne, c’est la destruction de toutes les conquêtes sociales.
1- Première information :
Ces aides sociales que Bercy veut réduire dans une note interne.
Dans une note interne, dont « le Monde » dévoile le contenu ce vendredi 18 mai, la direction du budget constate que les prestations sociales constituent « un poids croissant » des dépenses publiques en France (26% des dépenses de l’Etat en 2016), et appelle à « maîtriser la dynamique » – comprendre, revoir à la baisse le niveau de plusieurs aides sociales.
Il ne s’agit que de « travaux techniques », qui ne se situent pas du tout au « niveau politique », souligne auprès du « Monde » l’entourage du ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin.
Pour autant, ces pistes de réflexion sont explosives.
2- Seconde information :
Comment la nouvelle aristocratie va-t-elle détruire l’hôpital public ?
Réponse :
La nouvelle aristocratie va donner à l’hôpital public moins d’argent. Concrètement, les hôpitaux publics devront faire 1,2 milliard d’euros d’économies.
L’hôpital public, c’est pour les gueux.
La nouvelle aristocratie s’en fout : elle va se faire soigner dans des cliniques privées.
Hôpital : un plan d’un milliard d’économies.
Les syndicats hospitaliers viennent de découvrir un document où il est question de faire des économies financières. Contraire aux déclarations du gouvernement, déplorent-ils.
https://www.francetvinfo.fr/economie/budget/hopital-un-plan-dun-milliard-deconomies_2758321.html
Conclusion :
En mai 2018, la nouvelle aristocratie possède tous les pouvoirs. La nouvelle aristocratie a verrouillé le système électoral : l’extrême-droite à 25 % permet à la nouvelle aristocratie d’être élue par ce que l’on appelle « le vote utile au second tour », « le désistement républicain », « l’union sacrée contre le fascisme », etc. Conséquence : la nouvelle aristocratie continue la destruction de toutes les protections sociales. Le seul moyen de stopper la nouvelle aristocratie, ce n’est pas les urnes. C’est une véritable révolution, du type 10 août 1792. La génération qui arrive devra être révolutionnaire, comme nos ancêtres de 1792. Sinon, tout, absolument tout, sera privatisé.
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Très joli texte, merci. Une petite erreur cependant :
Et c’est ainsi que, contrairement à la prévision de l’économiste Keynes, les salariés ne travaillaient pas « 15 heures par semaine » à la fin du siècle dernier.
vous semblez confondre temps au travail et temps de travail. Vous avez raison que le temps au travail n’a pas été réduit, mais le temps passé au travail à réellement travailler s’est considérablement réduit (pour beaucoup) : entre la consultation des mails, du compte FaceBook, des derniers commentaires AgoraVox, le remplissage des feuilles de remboursement de frais, les discussions à la machine à café ... l’employé de bureau type passe une grosse partie de son temps à rien faire.-
Bonjour, Zolko
Merci pour votre commentaire.
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