Salaires : la parité, mais qui sont les coupables ?
Bientôt, à n’en pas douter, le problème des régimes spéciaux ne sera plus qu’un lointain souvenir : tous les salariés seront alignés sur les 41 années de cotisation.
Alors surgira le deuxième serpent de mer : la divergence des salaires selon que vous êtes du sexe masculin ou pas. Et là surprise : mais d’où viennent ces disparités si souvent mentionnées ? Quelles sont donc les entreprises qui sous-rémunèrent nos mères, nos femmes et nos filles ?
C’est ce que régulièrement les
ministres s’appuyant sur une batterie de sondages nous expliquent, partant du
constat que les femmes sont, dans ce
pays, payées en moyenne 30% de moins que les hommes et qu’il faut donc
légiférer, toutes affaires cessantes, pour que cesse cette inégalité.
Eh bien, ce n’est rien moins que
prouvé ! Pour y voir clair, indiquons quelques-uns des paramètres qui
concourent à la fixation du salaire : le niveau du poste, la qualification
de l’impétrant, son ancienneté, la durée du temps de travail, le lieu où
s’exécute les tâches et j’omets quelques autres variables comme la taille de
l’entreprise, l’âge du salarié et sa performance dans son job...
Il s’agit dès lors de comparer le
salaire des femmes et des hommes toutes
choses égales par ailleurs et d’en déduire que, toutes choses égales par
ailleurs, les premières gagnent 10 à 20% de moins que ces derniers ! Si on
veut bien noter qu’aucune de nos grandes entreprises, de nos administrations,
qu’aucune société dans tout ce qui est banques, assurances, informatique, audiovisuel... ne pratiquent d’écart salarial pour un poste donné selon le sexe, on se
perd en conjectures pour savoir où et par qui sont salariées ces femmes qui
travaillent pour une bouchée de pain ?
A-t-on jamais entendu dire qu’une
préfète était moins rémunérée qu’un préfet, qu’une institutrice moins que son
collègue masculin, ou qu’une commerciale de chez Renault avait un fixe
inférieur à son homologue mâle. Si tel était le cas, on aurait le droit de
penser que les syndicats de ces organisations ne sont pas à la hauteur de leur
mission !
Alors où est-ce donc ?
Est-ce dans le textile ? Pas possible tout est délocalisé !
Serait-ce dans les services ou
dans le commerce voire dans l’agriculture ? Qu’attend-on pour nous dire
qui sont ces employeurs exploiteurs de nos filles, de nos femmes et de nos
mères, à moins qu’ils n’existent que dans la tête de politiciens qui, à la
recherche d’un thème de croisade pour s’attirer les faveurs de l’électorat
féminin, ont cru enfin dénicher la bonne idée.
Dommage qu’il ne se soit trouvé
personne ou presque pour demander qu’on apporte la preuve, sur une base
statistique sérieuse, de ce qui est avancé. Car si le revenu salarial moyen est
bien inférieur de 30%, ou de tout autre chiffre aisément calculable, aucun
indicateur ne permet d’établir l’existence pour un poste donné, exercé dans des
conditions similaires, d’une disparité systématique au détriment de la
population féminine. Ce que certaines d’ailleurs pourraient regretter car selon
la loi du marché, à un coût salarial moindre correspondrait d’office un
surcroît d’offres d’emplois !
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