SNCF, money money money
Pour me rendre dans les Cévennes, la semaine dernière, j’ai pris le train. Pour trouver des billets, j’ai fureté quelque temps sur le site internet de
Le mercredi midi, un billet Paris-Lyon coûtait 61 euros, et un billet Nîmes-Paris, pour le retour, 29 euros. Ce dernier billet relevait d’un tarif spécial. Il était à imprimer chez soi, non échangeable et non remboursable. Puisque j’hésitais un peu, je ne l’ai pas pris tout de suite. Le mercredi soir, il était passé à 49 euros. A ce moment-là, je me suis dépêchée de l’acheter. S’il s’avisait de monter encore ! J’ai aussi réservé un billet Paris-Lyon à 61 euros, qui, lui, était échangeable et remboursable jusqu’à la veille du départ. Mais le jeudi, en farfouillant dans les "bonnes affaires" de
Après toutes ces péripéties, j’ai pu partir en vacances. Après un séjour idyllique et hors du temps, je suis rentrée par la gare de Nîmes. Arrivée en haut de l’escalier qui donne sur le quai, un gros homme m’interpelle.
- "TGV, ou IDTGV ?
- Ben, je ne sais pas. Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Vot’ billet, il est normal, ou il est imprimé ?
- Aaah, oui... Il est imprimé.
- IDTGV, c’est par là !"
Lorsque je monte dans le TGV, à deux niveaux, des flèches indiquent le niveau supérieur, "IDZAP", et le niveau inférieur "IDZEN". Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Je n’ai rien demandé, moi... On m’a donc attribué une place en "IDZAP". Je vous reproduis le descriptif de cette catégorie de places, sur le prospectus que j’ai trouvé dans le train :
Pour vous, voyage rime avec évasion, rencontres, divertissement ?
Choisissez l’atmosphère conviviale d’IDZAP.
Vous apprécierez les services mis à votre disposition dans la voiture bar ou à votre place : la location de DVD, la vente de magazines et de jeux de cartes, la nouvelle carte de restauration, la location de PSP...
Tout à fait moi, ça ! (Si je m’étais retrouvée en "IDZEN", on m’aurait vendu un "kit sommeil" à 2 euros, véridique.)
Pendant le voyage, un homme en tee-shirt rose fluo n’arrête pas d’arpenter le couloir avec un chariot.
- "Mesdames, Messieurs, service de rest... (il pouffe). Service multimédia, nous vous proposons un choix de DVD et un lecteur pour la somme de 9,90 euros..."
Quelque temps plus tard, il revient avec un autre chariot :
- "Mesdames, Messieurs, service de restauration à la place..."
Puisque j’ai oublié ma bouteille d’eau sur la table du bistrot en face de la gare, je me rends dans la voiture-bar pour en acheter une. Ambiance disco, musique de boîte de nuit à fond les ballons, lampes rose et bleu fluo, et... Une attente qui dure au moins un quart d’heure. Une grande queue le long du bar, et au-delà. Le type avant moi commande des "tortellini" (une barquette en plastique avec quelques pâtes au fond), une bière et une bouteille de vin. 19,90 euros ! Lorsque c’est mon tour, je trépigne, irritée que je suis par cette musique trop forte, et l’imposition qu’on me fait de cette atmosphère dont je ne veux pas !
- « Madammme ? »
- "Une petite bouteille d’eau", je dis, avec lassitude.
1,90 euros, c’est "un prix malin", d’après le dépliant.
Je retourne à ma place. Je croise des contrôleurs qui portent assez fièrement un petit badge : "superviseur SNCF". Animateur, GO, quoi encore ? Vous n’avez pas honte de surfer ainsi sur cette dérive caricaturale de
Je découvre sur cette fameuse brochure (un document historique pour se rendre compte de ce que devient
En s’approchant de Paris, le TGV s’immobilise complètement sur un pont, où il penche dangereusement. Je ne suis pas tellement rassurée. Un message. "En raison d’un problème de signalisation affectant le TGV précédent, notre train arrivera en gare de Lyon avec un retard de vingt minutes environ". Retard effectif à l’arrivée : vingt-huit minutes. Je précise que c’est à partir de trente minutes de retard qu’on peut prétendre à des enveloppes-remboursement...
Un message. "Mesdames, Messieurs, nous espérons que vous avez effectué un agréable voyage. Si vous avez des remarques, des suggestions, n’hésitez pas à les faire connaître sur le site internet d’IDTGV". Ah ! Ben oui, justement ! J’aimerais bien que les tarifs des billets de train soient accessibles, et qu’on y comprenne quelque chose. J’aimerais bien qu’il y ait une politique de développement du fret, et des petites lignes de train. J’aimerais bien qu’on encourage les gens à prendre le train de nuit plutôt que l’avion, en Europe, parce que c’est bien moins lourd pour le climat. Comment ? Par un service de qualité, et par des prix adéquats (tant que l’avion coûte trois fois moins cher que le train, il n’y a vraiment que des personnes comme moi pour prendre le train). C’est tout ? Si j’ai de nouvelles idées, je vous écrirai, sur le site d’IDTGV. Je suppose qu’on peut y laisser des messages "à prix malin", non ?
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