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Accueil du site > Tribune Libre > Un débat...présidentiel ?

Un débat...présidentiel ?

C’est à se demander si on nous avons eu un débat entre deux prétendants à l’Elysée, donc qui aspirent à diriger la France, la sixième puissance mondiale. Le débat a manqué de grandeur et parfois s’est perdu dans les sables du détail et de la compétence technique. Sans oublier un débat à front renversé avec une Ségolène Royal offensive, pugnace et un Nicolas Sarkozy plutôt retranché et sur la défensive.

Il est 23 heures et mes amis me demandent ce que j’ai pensé du débat présidentiel. Je leur réponds par une boutade mais de quel débat entre présidentiables parlez-vous ? Tous les deux ont commis l’erreur de ferrailler, la plupart du temps, sur des détails techniques. C’était à celui qui épatait le plus par la profondeur de sa connaissance des dossiers. Intention louable à la condition de ne pas devenir indigeste, de s’arrêter quand il faut. Or nos deux candidats ont parfois poussé le vice trop loin, à nous faire perdre le fil de l’essentiel.

L’exemple le plus parlant est le sujet du nucléaire où ils s’écharpent pour savoir si les futures centrales sont de la troisième ou quatrième génération. Un sujet certes important mais de là à faire de la surenchère pour savoir à qui fera la faute, il y a des urgences plus prioritaires, non ?

Néanmoins, la surprise (bonne ou mauvaise suivant le camp auquel on appartient), est venue de Ségolène Royal, très offensive, solide, combattante (comme le titre à raison Libération), pugnace et en verve surtout en seconde partie du débat. Car pendant les premiers échanges, elle était visiblement tendue, butait sur ses mots et affichait un visage rigide. Loin de sa féminité assumée. Pourtant primordial à la télévision. La seconde partie lui a été nettement plus avantageuse.

Cependant, chacun a connu son moment difficile. A prévoir pour Ségolène Royal sur les questions économiques et sociales. Interpellée de façon précise sur les retraites et la relance de la croissance pour créer de la richesse et de l’emploi par Nicolas Sarkozy, elle a été plus vague sur la nature de sa politique. Un des points forts indiscutable du leader de l’UMP qui a un cap et s’est donné des moyens pour le tenir. Une part de sa crédibilité. Car concret quand Ségolène Royal s’en tient à des considérations générales ou s’en remet aux partenaires sociaux.

Pour Nicolas Sarkozy, le flotttement est intervenu au sujet de la scolarisation des enfants handicapés. On a bien compris qu’il avançait en terrain miné.

Le plus suprenant de la part de Nicolas Sarkozy : à chaque pique bien lancée, et pourtant parfois facile, de Ségolène Royal, il fonçait tête baissée, sans recul, répondant du tac au tac. Une énorme surprise de la part, paraît-il, d’un "grand communicant’’. Il en a même oublié les fondamentaux, pourtant que l’on nous apprend sur les bancs de l’université ou des grandes écoles, dans la maîtrise et la façon de mener, reprendre à son compte un débat tels que la rupture de rythme, clore une discussion pour en ouvrir une autre... Sur la forme, il n’a pas tenu le débat.

Ne parlons pas non plus des deux "journalistes’’, PPDA et Arlette Chabot, complètement absents, incapables eux aussi d’intervenir et de redonner du souffle à un débat qui traînait en longueur et ou les deux candidats se chamaillaient comme des enfants à la récréation. Et parfois creusaient comme des grands ! Ou faut-il mettre ce ‘’retrait’’ passif sur le compte d’une organisation réglée dans les moindres détails ?

Il a manqué de la grandeur et de la hauteur de vue dans ce débat. Une qualité moyenne. Et au final, un match nul. Pas de grand vainqueur.

Au fait, pour me convaincre qu’il s’agit bien d’une présidentielle, ce week-end, je visionne les débats Mitterrand-Chirac et Giscard-Mitterrand en espérant ne pas me tromper de bulletin !

Et vous ?


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39 réactions à cet article    


  • GRL GRL 3 mai 2007 12:19

    Et bien , il y a pour moi , une chose , dans la conception gouvernementale de Royal , qui restera , j’en suis sur , une magnifique chance non comprise de la plupart des auditeurs . Je trouve en effet incroyable de démagogie , de désinformation , d’avoir entendu de la part de tous les commentateurs juste apres le débat , et de la presse et la radio ce matin la remarque suivante .

    « Royal botte en touche lorsqu’elle doit donner les réponses à certaines questions citoyennes cruciales » ... grosso modo , c’est ce que l’on entend partout .

    Alors voilà , il y a bien un Sarkozy qui a des recette toutes bouclées , figées et chiffrées. Et il y a Royal qui avance une façon PARTICIPATIVE de gouverner le pays , c’est à dire qu’aux questions citoyennes , elle ne veut répondre seule , elle le dit clairement , elle veut impliquer les AUTRES dans la décision , afin de prendre la décision en accord PREALABLE avec les représentants syndicaux et les citoyens . Il est donc normal dans ce cas qu’elle n’ait de réponses toute faite. Que l’on soit à droite ou à gauche , c’est une logique à comprendre , elle veut simplement débattre avec les partenaires sociaux avant de décider. C’est de l’ouverture et un souci je pense , que la décision une fois prise , soit applicable dans le calme et ressemble au paysage d’opinions de la France , point , c’est simple à comprendre tout de même.

    Mais immédiatement apres le débat , on lui reprochera un manque de réponses toutes faites ... Opium du peuple.

    Alors ma question : Pourquoi ne pas admettre et considérer cette nouvelle façon de faire qui est l’inverse philosophique du 49/3, c’est à dire, quelqu’en soit l’issue , on avance tous ensemble apres discussion, donc , on suppose, pas de crise CPE possible avec un tel systeme ( pour donner une idée ) et des décisions qui nous ressemblent . Pourquoi détourner celà vers l’incompétence alors que tout le monde se plaint de trente ans de recettes toutes faites qui n’ont pas marché.

    Donc pour cre premier point , le citoyen , qu’il approuve la demande d’implication décisionnelle qui lui est faite, ou qu’il préfere qu’on lui propose des recettes toutes faites , doit comprendre la différence fondamentale que ces deux philosophies gouvernementales représentent , malgré l’absence d’analyse de ce point crucial par les médias.

    Remarque 1 : Hier , apres le débat , ce détournement du caractère participatif des décisions , vers une fausse impression de flou et d’incompétence , n’a été scandé que par des ...hommes , des seniors (FR3) . Et une intervention féminine est venue souligner le point que je mets ici en avant. Coïncidence ou pas , il a fallu qu’une femme tente de mettre celà au clair . As t elle été entendue ?

    Remarque 2 : Si l’aspect participatif semble faire peur , j’invite tous les gens qui ont dénoncé « l’assistanat » au travers des mesures sociales , à se faire la remarque suivante : Les mesures toutes faites , depuis trente ans , jalonnent les campagnes electorales. La France est bel et bien dans la situation que l’on connait car elles n’ont tout simplement pas marché ou pas été appliquées. Et les ’ promesses ’ sont devenues de fait le cancer de la politique.

    Alors , n’y a t il pas un véritable « assistanat de la pensée politique » qu’il nous faut aussi supprimer, une paresse d’implication à remplacer par un dialogue actif ? Est ce que cette demande de réponses toutes faites qui semble déterminer si un candidat est compétent ou pas, ne doit pas laisser place aujourd’hui à une évolution vers le débat participatif comme Royal le propose ? Ou est ce que le politique doit continuer encore et encore à penser à la place des gens en tout et pour tout , et donner encore au pays de la recette toute faite et de la promesse histoire de séduire ?

    N’est ce pas là la forme « d’assistanat d’opinion » qui a tous fini de nous dégouter de la politique depuis trente ans ?

    Et derniere chose qui pour moi , donne raison à cette nouvelle tendance participative que propose S.Royal , à savoir ... Ici et en ce moment , n’est ce pas ce que nous sommes tous un peu en train de faire ? Comment etre ici et avoir encore ce désir de chiffres et de réponses prémâchées ? On sait tres bien , tous ici , qu’une réponse politique est beaucoup plus complexe qu’un effet d’annonce dragueur , alors pourquoi s’y attacher , lorsqu’on nous propose justement une alternative ?

    Alors , pensez vous toujours que le détournement de cette belle idée doit aller vers une image de l’incompétence de la candidate ?

    J’espere de tout coeur , ici , sur le net , avoir réussi à vous faire passer le message.

    C’est à vous , GRL.


    • MickTaiwan 3 mai 2007 12:28

      C’est exactement la réflexion que je me suis faite pendant tout le débat et je ne comprenais pas comment on pouvait rater ce point de vue bcp plus *démocratique* de Ségolène. J’ai été déçu justement qu’elle ne pousse pas plus en avant cet argument quand on lui reprochait de ne pas donner de réponses plus précises.


    • GRL GRL 3 mai 2007 13:50

      Et autre remarque , aujourd’hui , qu’est ce j’entends autour de moi ? Les mêmes phrases toutes faites « Botter en touche » , le « flou » , des expressions que les uns et les autres diraient peut etre autrement si il avaient eux même formulé leur opinion .

      Autre signe , lorsque j’interviens et je remets en cause, enervements , agitation et confiscation de la parole . Bref , il me semble que l’assistanat de l’opinion a assez duré , que ceux qui ne veulent pas réflechir par eux même s’abstiennent , çà je le comprends , on ne peut pas avoir un avis sur tout , mais que l’on détourne dans l’instant , toute possibilité d’essayer de créer une synergie d’opinion , çà ... c’est tout à fait significatif de l’assistanat de l’opinion par les machines à penser médiatiques.

      N’est ce pas ? N’est il pas confortable de répeter sans même sans rendre compte , les remarques dictées pas ceux qui n’ont pas interet à ce que tout celà change ?

      Et bien celà suffit ! Voter Royal servira au moins à une chose , c’est essayer de redonner à tous les français qui ont une opinion une place dans le débat.

      Et si la paresse intellectuelle l’emporte, l’abstentionnisme reviendra , et pour cause , la plupart des abstentionnistes sont des gens politisés , mais si peu dupes des millions de votes de gens qui n’ont pas ouvert un programme pour les lire. C’est du même accabit , c’est de l’assistanat et j’ose penser que ce pays essaiera de se donner une chance de s’investir lui même un peu plus dans les choix de ses dirigeants , maintenant qu’une candidate le propose clairement . Nous avons beaucoup plus d’interet à voter Royal qu’il ne le parait , beaucoup plus !


    • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 3 mai 2007 14:45

      Je partage l’avis de l’auteur sur la qualité moyenne de ce débat.

      Concernant SR et la « démocratie participative », ce que dir GRL n’est pas faux, mais le propre d’un dirigeant c’est quand même de pouvoir trancher in-fine et donc d’avoir un avis.

      Sinon, une urne suffit.

      Le résultat de ce débat est un avis trop tranché de NS et pas beaucoup d’opinion pour SR, même si sur la forme, c’est exactement le contraire !

      Vue l’état de la France, je continu de voter NS, pour éviter le retour vers un archaïsme politique ou une non-action, ce qui est aussi grave.

      Ce qui ne m’empêchera pas d’être attentif, critique et vigilant lorsque Sarkozy sera élu : Il est hélas plus conservateur que libéral. Et j’espère en son entourage libéral pour adoucir sa politique.


    • Nicolas Proix 3 mai 2007 15:08

      Je n’ai pas regardé le débat (je faisais des heures supplémentaires . . . non payées . . .) mais j’en ai lu le compte-rendu détaillé avec attention.

      Je suis d’accord avec GRL, mais je ne le formulerais pas tout à fait de la même manière. Je dirais qu’il y a un certain dogmatisme (et donc, à l’inverse de ce qui est dit ordinairement dans les médias) un certaine rigidité dans le discours de Nicolas Sarkozy : ça a marché là, et là, et là. DONC ça doit marcher si on l’applique chez nous.

      Ce qui me gêne, bien sûr, c’est le « donc ». Une espèce de facilité intellectuelle qui ne me satisfait pas vraiment magré son côté incontestablement plus clinquant et brillant que les solutions d’apparence terne de Ségolène Royal.

      À l’inverse, les proposition de Ségolène Royal ont un aspect « en cours d’accouchement », si j’ose dire. Pas vraiment abouties, ni très motivantes. Pour tout dire, pas très sexy.

      Mais elle parle de concertation. Elle, accusée de « rigidité » à chacune de ses interventions (et rigide, elle l’est peut-être ! Mais la question n’est pas dans la manière de parler . . . elle est dans la manière de diriger), me semble au contraire pragmatique. Et à l’écoute. Ce n’est pas l’unique qualité que j’attend d’un président, mais c’est est une importante.

      Je préfère quelqu’un qui m’écoute à quelqu’un qui « sait » ce qui est bon pour moi.

      En fait, cette campagne électorale me rappelle de plus en plus celle de 2004 en Inde. Vous vous rappellez ? Atal Bihari Vajpayee avait fait sa campagne sur « l’Inde qui brille » . . . et il a perdu par ce qu’elle ne fait pas que briller.

      L’Inde n’est pas la France. Dimanche . . .


    • tipaul 3 mai 2007 15:44

      toute la question est donc de savoir si nous (le peuple français) préférons
      - faire un chèque avec un montant pour un produit dont nous ne savons pas trop s’il va nous péter à la figure
      - faire un chèque en blanc sur la promesse qu’en échange de ce chèque nous aurons un super produit dont on n’a que les contours.

      mmm... Un choix peu enthousiasmant...


    • jujubinche 3 mai 2007 16:52

      pas mal ça smiley


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 4 mai 2007 04:02

      Si on veut passer d’une démocratie représentative à une démocratie participative et donc plus « directe », j’en suis, mais il faut proposer un nouveau fonctionnement de l’État et décrire les mécanismes qui le permettront. Autrement, on annonce la couleur qu’on ne décidera rien et que ce sont les pressions populaires et autres qui s’appliqueront, en quête d’un équilibre toujours précaire. Aussi longtemps que l’on est en V ème République, il faut « Faire le Roi ! » http://www.nouvellesociété.org/6.html


    • baba 5 mai 2007 02:15

      Je partage le point de vue de JC Allard. Ecoutez, je vis actuellement au Canada, à Québec, et je suis passionément notre présidentielle. Ici, la structure de prises de décisions est beaucoup plus démocratique à tous les niveaux. Le participatif, ce n’est pas juste une idée, ce sont des circuits très complexes et bien rôdés d’audiences publiques, d’équilibrage des pouvoirs, etc., accompagnés par les pôles de recherche universitaire en communication publique. Alors, comment dire, quand je vois le décalage avec l’étape où on en est en France, j’ai peur effectivement que ce soit de la bonne intention un peu trop légère. Lorsque je suis rentrée à Noel en France,je parlais à un ou deux amis des études que j’envisageais peut être de poursuivre ici sur les voies participatrives dans les processus publics. ET là, stupeur, tout le monde avait l’air de savoir de quoi je parlais !! ET pourtant moi il m’a fallu 2 ans d’études ici pour en savoir vraiment quelque chose !!! alors, voilà, le mot c’est une chose, tout ce que ça implique, du point de vue des dispositifs, des compétences pour mettre ça en oeuvre, c’est autre chose. Je suis sans doute trop jeune pour m’y connaître bien en matière de « partenaires sociaux », mais ma vague impression est que la chute du syndicalisme en France est liée à l’incapicité des syndicats à représenter la population de façon démocratique. Comme tous les milieux de pouvoir dans notre pays, c’est une petite bande de pions qui se sont figés en élite (curieux, pour des socialistes), et on t refusé de bouger de là. Toujours depuis outre-atlantique, je voyais l’affaire du CPE... et il m’a semblé apercevoir dans les leaders syndicaux passés ici à la tv une tête qui, ma fois, vu la coupe de cheveux, avait pas bougé de son emploi de chef de lutte depuis 30 ans. Bref bref, je serais peut-être prête à donner le bénéficie du doute à Ségolène Royal et faire le grand saut (après tout, et si ça marchait ?), mais : comment voter pour le renouveau si les gens qui vont finalement prendre les décisions sont les mêmes vieux nanards... Il faudrait, comme disait quelqu’un sur un forum ces jours-ci, qu’on vote aussi directement pour les partenaires sociaux ! Tout le monde s’agite, mais c’est effectivement une élection qui plonge dans la perplexité. Entre une Ségolène plein de bonnes idées mais dont on peut espérer qu’elle ait une équipe résolue autour d’elle et des partenaires sociaux pas figés (voyez, rien n’est gagné, on peut repartir dans la guéguère des 35h pendant 2 ans encore !), et un NS qui a bien cadré le débat, mais n’en a pas moins des tendances dangereuses idéologiquement et éthiquement,c’est un peu dur.


    • Max 3 mai 2007 12:29

      Ségolène Royale ne traite pas les vrais PB du pays :

      - refus de l’égalité, en ne traitant pas le PB des retraites et des régimes spéciaux (privilégiés devrait-on dire) ;

      - refus de gérer l’arrivé en France d’un flux massif d’étranger sans qualification, sans métiers, ajoutant des chômeurs au 3 millions existant (+PB de logement) ;

      - refus de réformer la fonction publique, plutôt coûteuse et inefficace ;

      - refus de gérer la colossale dette publique et parapublique (SNCF, Charbonnage de France, et moult autres), poids insupportable pour les générations futures ;

      - incapacité à redonner aux français le goût de la création d’entreprise, source du plein emploi ;

      - incapacité de réformer l’Education Nationale, usine à chômeur ;

      Personne ne critique l’alliance le Ségolène Royal avec l’extrême gauche, dont les idéologies ne sévissent plus qu’en Corée du Nord, à Cuba, et autres pays où il fait bon vivre, curieux...

      Elle appelle au rassemblement des républicains de progrès, or, elle s’allie avec des partis qui véhiculent des idéologies aboutissant à des dictatures.

      Je souhaiterais des éclaircissements là dessus, pourquoi nous à gauche stigmatiser Sarko et sa recherche de voix à l’extrême droite si c’est pour accepter sans rien dire les voix de l’extrême gauche...

      Les idéologies d’extrême gauche, c’est tout de même plusieurs dizaines de millions de mort ce dernier siècle...


      • Nomogo 3 mai 2007 12:40

        Comme l’ont impliqué les précédents commentaires de cet article, il est inenvisageable pour un candidat de rester longtemps crédible en prétendant à grand renfort de promesses, de chiffres précis, de « larmes à l’oeil »(je cite Mme Royal) et de constations péremptoires pouvoir résoudre les gros problemes de notre pays. Ségolène Royal a eu hier soir, elle, l’honneteté de sous-entendre qu’elle ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants de certains des sujets dont tu parles, et mieux : elle met en avant sa faculté d’écoute d’une équipe spécialisée sur chacuns de ces sujets. Ce n’est pas le rôle d’un président de résoudre tout seul tous les problemes ! Nicolas Sarkozy, lui, a bien appris son texte, et semble s’attribuer ses futures « réussites ». Qui est le plus légitime des deux ?


      • Bill Bill 3 mai 2007 12:37

        Oui, vous avez raison, mais pourquoi êtes vous surpris ? La France n’est plus une puissance, et elle n’a plus de président digne de ce nom, tout simplement parce qu’elle a intégré l’Union européenne. Imaginez vous deux aspirants à diriger la Picardie, ils parleraient de la Picardie dans la France, éh bien nos deux candidats ont parlé d’un pays avec une souveraineté limitée, une marge de manoeuvre réduite, c’est tout simple.

        A ce titre l’un et l’autre nous font prendre des vessies pour des lanternes en nous faisant croire qu’ils vont faire certaines choses, qui ne se feront pas à cause de l’Union...

        Ne soyons pas dupes.. ; Si ’il s’agit d’élire un président de région, autant prendre les débats comme ils sont : des débats régionaux, et cessons de parler de puissance internationale... Les deux candidats sont Unionistes et souhaitent abandonner à l’Union la politique étrangère.

        Je comprends en vous lisant pourquoi les gens sont pour l’UE, c’est qu’ils n’ont pas compris ce qu’il en est, vous m’avez redonné l’espoir, lerci.

        Bill


        • Bill Bill 3 mai 2007 12:38

          Ma dernière phrase sans vouloir vous offenser, bien cordialement

          Bill


        • jujubinche 3 mai 2007 16:54

          Je commence à être d’accord avec cette idée .. mon dieu .. deviendrais je souverainiste ? smiley


        • Bill Bill 3 mai 2007 17:00

          Cher Jujubinche,

          Il y a des souverainistes de droite et des souverainistes de gauche, je suis convaincu que cette idée va franchement faire son chemin, et c’est absolument nécessaire ! Je ne comprends pas la gauche d’être Unioniste à cause du libéralisme, et pas plus la droite d’abandonner l’indépendance nationale. c’est bien la peine ensuite d’aller nous chanter la Marseillaise, en exhibant les drapeaux tricolore !

          Sans compter tous les inconvénients et les complications que cela implique !!!

          Je tacherai un de ces quatre de faire un article complet là-dessus...

          Bill


        • toto1701 3 mai 2007 12:44

          pour ma part, j’ai fais le choix d’ecouter le debat et je dois dire que les propos de l’une et l’autre m(ont semblé sortir de la bouche de deux pseudo/ presidents ...un peu comme a la star ac avec des pretendants sans épaisseurs,c’est vraiment dommage pour le pays et pour l’europe a construire


          • Vilain petit canard Vilain petit canard 3 mai 2007 14:46

            J’ai entendu un débat entre deux aspirants ministres sans portefeuille : plein de données techniques (aah...l’EPR), une rhétorique à couper au couteau, des petites piques, des agaceries, des airs offusqués et des minauderies. Bref, des petitesses. Rien sur l’Europe, rien sur le monde, mais tout sur les caisses de retraite et le taux de CSG. Pour des futurs Présidents, c’est inquiétant, non ?

            D’un côté, le Poitou-Charentes, aune du nouveau monde politique français, de l’autre, le MEDEF parisien inquiet du Dow Jones.

            Plus des valeurs qui sentent un peu le bêtassou : respect et tolérance, dialogue et concertation, ordre juste, valeur travail, comment voulez-vous être contre ça ? Et qu’est-ce que vous voulez faire avec ça, à part des bonnes intentions ? Et l’autre ? Ah lui c’est du lourd : valeur travail (tiens ! encore, comme si les Français ne foutaient plus rien depuis 20 ans..), récompense, effort, discipline, punition des méchants, la suite de son programme, vous allez voir, ça va être « tiens-toi droit, mets tes mains sur la table, finis ton assiette, et dis bonjour à la dame ». Remarquez, comme elle, c’est « soyez gentils et parlez-vous, pourquoi ne pas faire une partie de croquet pour apprendre à vous connaître », les deux font bien la paire : on se croirait au jardin d’enfants, ou chez les Choristes entre le(la) gentille(le) prof de chant et le méchant directeur.

            Surtout, j’ai entendu une vision de l’économie qui date furieusement : elle, elle va « relancer la croissance », ah ben on est bien, tiens, comment elle va faire, en faisant la danse de la croissance au son des tam-tams ? (bonne idée : Ségolène tatouée, en pagne, au clair de lune, avec Jack Lang aux percus...). Et pour lui, il suffit de « travailler plus pour gagner plus », ben tiens, la belle affaire, et les marchandises produites en plus, en travaillant plus, elles vont se vendre comment et à qui ? A ce compte, il n’y aurait plus qu’à travailler 12 ou 15 heures par jour, ou pourquoi pas 24 heures par jour, et on croulera tous sous les richesses, c’est évident.

            Il y a au moins un truc, Sarko, quand il parle, au moins on comprend ce qu’il dit, il a même un certain talent de pédagogue. L’ennui, c’est s’il faut simplifier pour se faire comprendre, il est dangereux de simplifier à l’excès : à l’entendre, TOUS les malheurs du pays viennent des 35 heures, et peut-être aussi du manque de punitions... c’est un peu court, jeune homme. Face au simpliste, la théoricienne fumeuse : au bout d’une minute, on a déjà perdu le fil... et elle n’a pas toujours pas fini sa phrase !

            Le peuple est complètement instrumentalisé : elle lui sort son infirmière, il lui sort ses ouvriers. Quant aux hadicapés, on atteint le sommet de l’hypocrisie télévisuelle : ouin, ya vingt ans, j’ai fait des trucs, vous avez tout cassé mon joujou, ouin, ouin, vous, vous avez pas voulu voter mon budget, na na nère !

            Et puis zut, tant pis, allez-y si vous voulez, moi je vote blanc. Je ne veux pas être complice de cette mascarade, comme en 2002 au deuxième tour. Enfin, je verrais dimanche matin...


            • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 3 mai 2007 19:23

              Juste un epetite remarque en passant :

              Il ne s’agit pas de travailler plus pour travailler plus, mais de réhabiliter l’idée même du travail et de revaloriser ceux qui travaillent. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

              Donner à chacun la possibilité, s’il le souhaite, de travailler plus et d’en recevoir une juste récompense.

              Et je précise, pour certains à gauche (pas tous, heureusement), que le travail crée de la richesse. Que la richesse, c’est du capital. Et que le capital permet de créé un outil de travail. Qui lui même crée du travail et ainsi de suite.

              Ceci pour répondre à l’objection habituelle : « ce n’est pas tout de vouloir travailler, encore faut-il trouver du travail ».


            • Christophe Christophe 3 mai 2007 21:02

              Nous sommes d’accord sur l’approche économique, cependant nous sommes dans l’approche de la poule et de l’oeuf !

              Un autre point important d’un point de vue légal. Déplafonner les heures supplémentaires par la loi est totalement sans portée ; en effet, les contingents d’heures supplémentaires (230 heures annuelles) sont citées dans les accords de branche ; donc il faut dénoncer tous les accords de branche ; ensuite, il faut voir les accords régionaux puis ceux des entreprises. Il existe une hiérarchie législative donc techniquement c’est loin d’être simple.

              Ensuite la défiscalisation des heures supplémentaires et des jobs étudiant devraient permettre de cantonner les chômeurs dans une attente un peu plus longue qu’aujourd’hui ; ce n’est donc pas un problème en soit comme mesure, ce n’est qu’une question de priorité. Il y a opposition entre pouvoir d’achat et lutte contre le chômage.

              Par contre, il est plus que contestable l’argument de l’augmentation des salaires par ce biais, les revenus augmentent mais pas le salaire ; il faut être précis ! smiley Cela ne résoud pas le fait que les salaires, en France, restent parmi les plus bas des 15 pays les plus riches d’Europe.

              Ce qui est certain est que les entreprises gagneront plus par les heures supplémentaires et les jobs étudiants que par l’emploi d’un nouveau salarié. Encore faut-il avoir de l’activité supplémentaire pour lancer cette mesure, ou bien licencier quelques salariés pour pouvoir le mettre en marche ; c’est une question d’adéquation charge / ressource.


            • baba 5 mai 2007 02:52

              Perspicace, pour un vilain petit canard. C’est vrai qu’on a eu droit à des moments très forts des 2 côtés : j’ai particulièrement adoré le moment où NS nous a expliqué que dans son école remise debout, on se lèverai quand le professeur entre [c’est pas comme si les français, de ce point de vue là, on était pas déjà totalement inhibés par le sentiment de la hiérarchie !]. Ah oui, et de l’autre côté les camps militaires pour enfants.


            • cybitnap cybitnap 3 mai 2007 14:49

              J’ai trouvé le débat plutôt agressif et désorganisé. Je m’attendais à avoir quelque chose de plus audible. Si je laisse de côté son discours vague et ennuyeux (voix monocorde, pas de gestuel), Royal sautait d’un sujet à un autre en posant tout un tas de questions pour garder une avance sur Sarkozy qui lui, répondait point par point en avançant ses propositions (elle a su utiliser la stratégie du chrono). Elle ne s’en est pas trop mal sorti dans la mesure où elle a su conduire le débat pendant les 40 pr minutes (20+20), elle était en position d’attaque en survolant tous les thèmes sans parler du fond, et sans respecter les thèmes négociés pour donner de la hauteur et de la clarté.

              Son point faible était ses propositions et elle n’en a pas faites se cachant à chaque fois derrière la négociation. Lui a été clair, développant les sujets, parlant des actions, s’engageant sur les objectifs et des chiffres (1er point, 2ème point, 3ème point...). C’était structuré et compréhensif. Dès qu’il parlait, on avait qqchose de bien construit et d’intelligible. Avec elle, je n’arrivai pas à suivre jusqu’au bout et encore moins comprendre comment elle comptait faire.

              En ce qui concerne la forme, elle m’est apparue comme encore moins crédible et elle a dévoilé une personnalité bizarre que je n’attend pas de la personne qui sera chargée de diriger le pays jusqu’en 2012 ! Ca ressemblait de sa part à une pièce de théatre savamment préparée pour écarter les sujets, donner de la voix et forcer l’autre à répondre plutôt que convaincre.

              Son attitude, son style et sa manière d’aborder une confrontation d’idées et les questions de fond m’ont intrigué.

              Je ne pense pas que ce débat aura changé bcp de choses. Ca a conforté les sympathisants des 2 bords dans l’aptitude de leur candidat respectif mais on a bien vu qu’on avait là 2 personnes politiques qui n’ont pas le même sens des responsabilités et des engagements.

              Bref, je m’attendais à quelque chose de beaucoup mieux (je donne un 4/10) dans la confrontation d’idées, de propositions et d’engagements.


              • DJ.PESSOA DJ.PESSOA 3 mai 2007 15:21

                Beaucoup d’affrontement formel, (-je ne me permettrai pas de vous traiter comme ça
                - parce que moi je ne mens pas
                - vous perdez votre calme
                - non je suis en colère) Beaucoup de travail de séduction par l’image, Beaucoup d’électeurs qui choisissent en se basant là-dessus (pas seulement avec le débat, mais durant toute la campagne, soyons clairs) :

                je suis triste.


                • tipaul 3 mai 2007 15:44

                  Je voudrai poser une question le plus honnètement du monde : suis-je le seul à trouver que dans le 1er tiers du débat, SR a fait au moins une dizaine de fautes de français qui rendaient ses phrases incorrectes du point de vue grammatical ?

                  J’en ai dénombré 2 chez NS, et donc une dizaine chez SR, même si ca s’est très nettement calmé lorsque l’on est sorti des questions économiques.

                  Je ne mets pas ca du tout sur le compte de l’incompétence, mais sur celui du trac devant l’exercice. Mais je suis curieux de voir si je suis le seul a avoir détecté cela.


                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 3 mai 2007 15:54

                    Le seul, non.

                    J’ai par exemple relevé le qualificatif « nécessaires » attribué à « besoins », alors que c’est la satisfaction de ces besoins qui peut être nécessaire.


                  • ogier 3 mai 2007 15:51

                    En fait , ce n’était pas un débat mais un combat, et donc les thèmes abordés importaient peu. Ségolène Royal distribuait les coups , Nicolas Sarkozy les esquivait , en prenant soin de ne pas blesser l’adversaire de peur de l’image négative que celà aurait pu avoir « Le fort qui attaque le faible » .

                    Un moment du débat m’interpelle : Quand Ségolène a amené le débat sur les femmes policier de Bobigny qui avaient été agressées , et qu’elle a émis la proposition étrange de faire raccompagner toutes les femmes policier chez elles. Le débat ayant été préparé , et du fait que c’est elle même qui a amené le sujet , il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un propos délibéré et non d’une bourde -> Pourquoi ? Le but était-il de susciter une réaction ironique de l’adversaire (qui n’a pas eu un sourire à la formulation de la proposition ?) et d’enclencher sur une saine colère sur son mépris envers les femmes ? La réponse de Nicolas Sarkozy , exceptionnellement pondérée devant la perche tendue l’en a empêchée. Il me semble en tout cas que celà peut expliquer pourquoi la première partie du débat a été plutôt à l’avantage de Nicolas Sarkozy , jusqu’à ce que Ségolène Royal arrive à placer sa colère. Reste que le sujet sur lequel elle l’a fait est plus douteux , et qu’elle peut apparaitre comme ce qu’elle dénonce : Une personne immorale utilisant les handicapés pour faire un coup dans un débat...


                    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 3 mai 2007 15:58

                      « Une personne immorale utilisant les handicapés pour faire un coup dans un débat... »

                      Comme déjà dans un débat face à une centaine de Français ...


                    • vachefolle vachefolle 3 mai 2007 17:27

                      Les temps anciens nous paraissent tj meilleurs. Regardez bien les debats VGE-Mitterand. Ils ne faisaient pas meiux lorsqu’ils se balancaient la question du prix du ticket de metro ou de la baguette.

                      Dans 5 ans, nous aurons la revanche, et Sego pourra attaquer Sarko sur son bilan....


                      • Vilain petit canard Vilain petit canard 4 mai 2007 08:11

                        Non, non, pas sur son bilan : sur le prix de la baguette de pain et du litre d’huile (d’olive !!!!), surtout rester dans le détail, jamais de grandes lignes...


                      • republicain 3 mai 2007 18:24

                        L’honneur perdu de Ségolène Royal

                        Je n ai jamais considéré Mme Royal comme une « bécassine «  ; Elle est redoutablement déterminée, totalement amorale Lors du débat elle a su déstabiliser Sarkosy en simulant une colère, en le traitant d’ immoral Renseignement pris j ai du constater que ses accusations étaient infondées Même si des difficultés demeurent l actuel gouvernement a permis le doublement des enfants handicapés scolarisés. Les emplois jeunes de Mme Royal ont bien été supprimés mais remplacés par de vraies professionnels Rien ne justifiait la charge de Mme Royal sauf la volonté calculée d’instrumentaliser la détresse des handicapés pour battre son adversaire Mme Royal a ce jour là perdu son honneur Elle a révélé une personnalité autoritaire, sectaire, elle est dangereuse


                        • lyago2003 lyago2003 3 mai 2007 18:52

                          Après un débat d’anthologie, mais qui n’aura pas brillé par sa clarté ni par sa précision sur les chiffres, retour sur quelques mensonges, approximations et contre-vérités du candidat de la droite...

                          SECURITE

                          Le vrai bilan de Nicolas Sarkozy, c’est :

                          - 432 000 victimes officielles d’agressions en 2005.

                          - + 30 % d’agressions depuis 2002.

                          - + 26% pour le nombre de faits de violence à l’école.

                          - Quand hier 20 000 voitures brûlaient par an, c’était pour Nicolas Sarkozy un échec de la gauche. Avec près de 45 000 voitures brûlées en moyenne chaque année depuis 2002, ce ne serait pas un échec de l’ancien ministre de l’intérieur, mais une réussite personnelle.

                          - 12 000 policiers agressés en 2006.

                          - 3 semaines d’émeutes dues à une très mauvaise gestion de la crise de l’automne 2005.

                          Le bilan de l’ancien ministre de l’Intérieur est particulièrement mauvais et prouve l’incapacité du candidat en matière de sécurité.

                          Lors du débat, il a ironisé sur le souhait de Ségolène Royal de faire accompagner les policières de nuît jusqu’à chez elles (suite aux viols dernièrement de deux d’entre elles). Pourtant, un dispositif ayant le même objectif pour les femmes travaillant le soir existe déjà à Montréal où les bus les raccompagnent aux pieds de leurs immeubles. En banlieues, les patrouilles du soir peuvent ramener les policières. NUCLEAIRE

                          - Sur l’EPR, Nicolas Sarkozy n’a pas contesté la position de son gouvernement qui est celle de l’avoir imposé sans concertation pour ensuite assurer son lancement par un décret pris quelques jours seulement avant l’élection présidentielle. Ségolène Royal annulera le décret et remettra le dossier sur la table.

                          - Nicolas Sarkozy, pourtant ancien ministre de l’Intérieur et ministre d’Etat, a été incapable de répondre à la question de Ségolène Royal et ignorait donc qu’il s’agissait de la troisième génération de réacteur.

                          Ségolène Royal a raison de rappeler que la part du nucléaire représente 17% de l’énergie totale (électricité, gaz, charbon, pétrole, hydraulique, énergies renouvelables) consommée en France (même si elle a fait un lapsus). RETRAITES

                          - Nicolas Sarkozy a fait un mensonge plus gros que lui en prétendant que le financement des retraites était résolu par la Loi Fillon jusqu’en 2008. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) dit en réalité qu’il manque à peu près 50% du financement, et par ailleurs, qu’un rendez-vous en 2008 sera indispensable pour trouver une solution pour combler le « trou ».

                          - Ainsi, Nicolas Sarkozy trompe les Français sur la loi Fillon : outre les injustices qu’elle crée, elle ne résoud rien sur le plan financier puisque le besoin de financement des régimes de retraite sera, au minimum, de 0,7% de PIB par an d’ici 2025 selon le COR.

                          - Nicolas Sarkozy promet ce qu’il ne pourra pas tenir. Il a annoncé hier qu’il augmenterait les petites retraites de 25% en finançant cette mesure par la réforme des régimes spéciaux. Cette augmentation coûterait spontanément au moins 10 milliards d’euros. Or le retour à l’équilibre des régimes spéciaux ne pourra se faire que dans la longue durée, par définition. En outre, le poids de ces régimes est surestimé : 7% des dépenses seulement.

                          - Sur le Fonds de réserve des retraites, Nicolas Sarkozy ne pouvait pavoiser. Depuis 2002, sa dotation n’a quasiment pas augmenté, se situant à 30 milliards, alors que les Finlandais en sont à 200 milliards... Pour enfin aller de l’avant, Ségolène Royal propose d’abord de relancer la croissance et d’abonder le Fonds grâce aux ressources nouvelles qui en résulteront pour les finances publiques.

                          Dans ce cadre, prévoir que les profits contribuent davantage semble la moindre des choses (on peut évoquer, pour être plus précis, la contribution sociale sur les bénéfices, voire la taxe sur les contrats d’assurance, prélèvements qui existent aujourd’hui et dont le rendement pourrait être accru sans drame). 35 HEURES

                          Nicolas Sarkozy n’a pas répondu : pourquoi ne les a-t-il pas supprimé ? Il a dû reconnaître devant Ségolène Royal, que cela était une formidable avancée sociale. HEURES SUPPLEMENTAIRES

                          - Les deux Lois Fillon permettent déjà largement le recours aux heures supplémentaires, avec un contingent de 220 heures possible. 37% des salariés à temps plein font des heures supplémentaires et ils font 55 heures par an en moyenne. Moins de 40% des salariés à temps plein ont fait une heure supplémentaire en 2006.

                          - Effectuer des heures supplémentaires, c’est consacrer moins de temps à sa vie familiale et c’est plus de fatigue.

                          - La mesure de Nicolas Sarkozy coûte au moins 5 milliards d’€ d’après l’étude de Pierre Cahuc et Patrick Artus pour le Conseil d’analyse économique.

                          - Cette même étude montrait que cette mesure détruirait l’emploi. Une entreprise de 20 personnes détruirait 2 emplois pour faire faire 4 heures supplémentaires aux autres.

                          - Le « coup de pouce » de Ségolène Royal ne coûte que 180 euros par mois en plus de l’augmentation légale (l’augmentation légale sera au 1er juillet de 3%) pour une entreprise de 10 salariés. Quelle entreprise de 10 salariés ne peut pas payer cette somme ? De plus, cela redistribue le pouvoir d’achat et augmente la consommation.

                          - Dans quel pays, dans quelle économie, Nicolas Sarkozy a vu que ce sont les salariés qui choisissent leurs horaires de travail ? IRAN

                          - Nicolas Sarkozy n’a toujours pas saisi l’enjeu terrible pour la sécurité du monde. Il n’a pas compris que passer du nucléaire civile au nucléaire militaire est une simple question d’enrichissement d’uranium.

                          - La position de Ségolène Royal qui est celle de l’AIEA, de l’UE et du Conseil de Sécurité des Nations Unies consiste à dire : pour l’Iran, pas de nucléaire civil tant que l’Etat ne se soumet pas aux contrôles de l’Agence.


                          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 3 mai 2007 19:35

                            Et vous oubliez de préciser que son département capte la plus grande part des finances de la région, au détriment des autres départements.

                            N’importe comment, elle l’a dit à Sarkozy pendant le débat, elle veut imposer sa volonté aux régions, sans que celles-ci n’est rien à dire !


                          • Christophe Christophe 3 mai 2007 23:54

                            N’importe comment, elle l’a dit à Sarkozy pendant le débat, elle veut imposer sa volonté aux régions, sans que celles-ci n’est rien à dire !

                            Premièrement elle n’a pas dit exactement cela, mais nous pourrions nous référez, si vous le voulez, à la décentralisation des personnels menés par le gouvernement actuel dont NS n’est pas totalement irresponsable.

                            Cette décentralisation a vu les personnels passer du statut d’employés d’Etat à celui d’employés territoriaux. Seul le salaire hors charge a suivi le même chemin ; ce qui a obligé les régions à augmenter les prélèvements territoriaux pour couvrir les charges associées. Il eut donc été intéressant de voire nos impôts, recette de l’Etat, baisser significativement, ce qui n’a nullement été le cas. A quelle dépense d’Etat a été affectée cette recette ? Augmentation des privilèges de nos députés proposée par l’UMP, augmentation du budget du Sénat, décision UMP ? Bien des questions restent sans réponse, et en matière de transparence, l’UMP n’a pas plus de leçons à donner que le PS me semble-t-il !


                          • Doctor Feelgood Doctor Feelgood 4 mai 2007 00:21

                            Beaucoup disent que Ségolène n’avance aucun chiffrage de son programme.

                            Pour ma part, je préfère ne pas entendre un étalage de chiffres, surtout lorsqu’ils sont faux ou voire trafiqués !

                            A ce titre, je prends juste un exemple :

                            Dans son programme initial qui devait avoisiner les 30 milliards, Sarko parlait d’une baisse de 4 points d’allègement de charges pour les entreprises. Ses conseillers en économie lui ont fait remarquer que cette mesure à elle seule représentait un manque à gagner pour l’état de d’environ 70 milliards !

                            Sarko ne s’est pas démonté et à dit que cet allègement ne serait que de 2 points au lieu de 4... Apparemment son programme a été validé sur cette base puisqu’il a été chiffré au environ de 40 milliards.

                            Or, hier dans le débat, Sarko affirme qu’il baissera bien les charges des entreprises de 4 points, soit 70 milliards... De manque à gagner pour les caisses de l’état !!!

                            J’en déduis que s’il en est ainsi pour d’autres chiffres, il y a de quoi s’inquiéter !

                            A quoi sert un programme à géométrie variable ?

                            Je préfère l’approche de Ségo qui annonce peu de chiffres, mais s’en remet au dialogue social et aux divers partenaires (syndicats ouvriers et patronaux).

                            Pour conclure, chacun aura trouvé son candidat meilleur que l’autre. Pour ma part, j’ai trouvé Ségo plus sincère, plus affirmée et plus convaincante.


                          • jack mandon jack mandon 4 mai 2007 09:23

                            Et voilà, tout devient bien peu de chose 48 h après ce fameux débat tant attendu.

                            Allez jusqu’au bout de vos investigations, écoutez les spécialistes objectifs et vous comprendrez, qu’entre S.R. Et N.S. Il n’y a pas de gagnant et de perdant.

                            En revanche, ce qui a été écorné, une fois de plus, c’est la sincérité et un fond de vérité.

                            Ce moment politique a été l’occasion, pour beaucoup d’entre nous, de libérer les griefs, les peurs, les passions antagonistes. Sur la personnalité et la prestation de l’un et de l’autre des intervenants, on projette sa hargne ou son admiration.

                            Cependant, les héros sont fatigués et ne méritent pas autant de vagues, d’enthousiasme et de colère.

                            Deux camps, deux manières de gouverner veulent à tout prix exister, mais si l’on creuse un peu, tout cela est bien artificiel.

                            En revanche, ce qui est nouveau, c’est que près de 20% d’électeurs ont compris qu’avec les deux adversaires, S.R. et N.S. on pouvait obtenir une seule personne compétente et l’appeler F.B.

                            Le seul dilemme, ils sont toujours et encore désespérément deux.


                            • eider 4 mai 2007 11:35

                              Depuis que le débat à eu lieu, les commentaires vont bon train quant au « flou » de mme royal et à la précision technique de monsieur sarkosy.

                              Et bien pour moi, et à tittre personnel, moi, ayant soutenu monsieur bayrou au premier tour et tres indécit pour le second, j’y ai remarqué la chose suivante qui suit un peu l’article, mais avec nuance.

                              Oui, il est juste de dire que madame royal est moins technique,plus imprécise, mais le rôle du président de la république, c’est montrer un cap, une direction, une vision de la nation et etre garant de la cohésion du peuple français.

                              pour cela, il ou elle devra s’appuyer sur une équipe de technicien compétent sachant dialoguer puis trancher.

                              monsieur sarkosy, lui, a été tres en dedant de ces possibilités de débateur. il s’est arranger pour déverser un tas de chiffre soit disant précis.mais ça fait bien, c’est pragmatique. mais j’ai vu là, un futur premier ministre, pas un futur président.pas de vision à long termes de la nation

                              pour donner une image de ce que ma transmis monsieur sarkosy, il y a plein de « bobos » en france, et bien sur chacun on vas mettre un pansement de façon indépendante. si cela peut avoir quelques effets positifs à court termes, cela se révèlera catastrophique à long termes.

                              si madame royal a une vrai vision pour la FRANCE, et donc cela devrait nous rassurer, la mise en application est au petit bohneur la chance.

                              Les programmes de deux étant tout aussi irréalisables, insuportable financièrement et demandant trop de compromis de nos voisins européen pour celui de madame royal. les mêmes problèmes européen se poseront à monsieur sarkosy et les passages avec peu ou pas de consultations entraineront des blocages.

                              Nous, centristes avons la clef de l’élection.

                              votez sarkosy, c’est faire élire sarkosy, logique à l’inverse votez royal, c’est faire élire royal votez blanc, c’est faire élire sarkosy

                              alors avant de décider, ce que vous faites, repenser bien aux conséquences de votre décision.

                              économie peut etre plus performante avec un tissus social peut etre plus déchiré ? ou economie peut etre moins performante avec un tissus social peut etre mieux renoué ?

                              peut etre, car les marges de manoeuvre sont tellement faible, que toutes les dépenses importantes seront cruciales. de toute façon, nos vies ne seront pas boulverser et vu les changement dans notre démographie, les choix vont etre douloureux, le chomage va baisser fortement au cours des prochaines années pour n’importe lequel des deux, c’est mécanique. plus de retraité, plus de postes vacants. plus de retraité, plus de cotisations, soit en durée, soit en montant.

                              Je suis un déçu du premier tour qui pensent plus que jammais que monsieur bayrou était une symbiose des deux sur leurs meilleurs cotés. l’élection a été imposé faute de débat contradictoire avant le premier tour !!


                              • Gilles Gilles 4 mai 2007 12:07

                                Hélas on oublie que les attributions principales du président de la république, c’est la politique internationale. Pour la politique intérieure se sera le rôle du premier ministre. Il est d’accord nommé par le président mais dépend de la couleur du parlement et donc son nom dépendra des législatives. Ses prérogatives ne dépendent pas du président, du moins s’il en a la carrure.

                                Cette campagne présidentielle s’est focalisée sur des programmes que de toute façon les candidats n’auront pas eux même à mettre en place, sans compter les diversions inutiles sur les pseudo chiffrages et connaissances pointilleuses des dossiers qui ne montrent en rien une quelconque compétence de Chef d’Etat mais un esprit d’expert comptable. Un Chef d’Etat c’est d’abord quelqu’un qui montre sa compréhension des mécanismes socio-économiques globaux, qui a une culture internationale, qui est un visionnaire, un esprit indépendant.

                                Ni Ségo ni Sarko ne conviennent et le sachant, ils évitent opportunément d’aborder des sujets pourtant primordiaux, pour éviter de montrer leur incompétences. Les rares fois où ils s’y sont aventuré ça a été la claque !

                                Ex : Sarko sur l’Iraq, son voyage aux USA et le fait qu’il est infoutu de connaitre la différence entre sunnites et chiites, pourtant une clé indispensable pour comprendre le monde islamique dont fait parti le Moyen Orient, une région startégique pour la France. Quant à Ségolène en Chine, sur la Turquie, le Darfour elle n’a pas fait mieux

                                Misérable...... pourquoi les journalistes ne les ont-il pas harcelé sur ces points ?


                                • Iroquois Iroquois 4 mai 2007 12:22

                                  On reprochait souvent aux hommes politiques d’être éloignés des problèmes concrets des Français, et lors de cette campagne, nous avons eu le droit, comme lors du débat, à des discussions et des projets sur des cas très particuliers. Évidemment, ça enlève un peu de grandeur à la fonction présidentielle et nous avons eu l’impression d’avoir écouté un débat local pour les municipales de Conches-en-ouche.

                                  C’est vrai aussi, et cela explique certainement l’effacement des journalistes, que Ségolène Royal avait choisi d’emballer le débat dans une stratégie offensive et qui lui permettait d’éviter d’avoir à être précise sur beaucoup de sujets qu’elle ne maîtrise pas, comme nous l’avons vu lors des primaires du PS. Cette idée d’écoute et de laisser des débats participatifs donner leurs avis est une mauvaise excuse, car une élection ça se prépare et elle a déjà fait son brainstorming me semble-t-il, et ensuite des avis, des études, des rapports et des rapports sur les rapports sur tous les sujets possibles, ça existe et que sur de nombre de sujets, ce qui manque c’est plutôt le courage politique pour prendre une décision.

                                  Il est manifeste également que la candidate ne joue que sur l’empathie et la mise en avant de sa féminité, pour lui donner cette image réconfortante et maternelle. Ses idées novatrices pour la gauche comme une très grande fermeté en matière de sécurité, l’abandon de l’assistanat, l’aménagement de la loi des 35h, etc., disparaissent pour ne pas heurter l’extrême-gauche mais du même coup, elle ne peut que rassembler son camp.

                                  Idem pour Nicolas Sarkozy qui n’a pas changé ses thèmes qui ont fait sa force au 1er tour, même si lui peut profiter de l’avantage d’avoir longuement préparé sa campagne et d’avoir déjà débordé de son camp pour investir les thèmes du pouvoir d’achat, du passage à l’€, de la désindustrialisation, etc.

                                  Alors peut-être qu’il a paru éteint, manquant de vigueur, cependant stratégiquement c’était la meilleur solution pour 2 raisons : tout d’abord, car il est face à une candidate inattaquable car elle n’a pas de bilan à défendre, c’est une pauvre femme victime du machisme, etc., ensuite c’est aussi pour illustrer son propos qu’il a changé et qu’il est devenu plus serein, plus posé.

                                  Donc finalement les 2 candidats n’ont pas cherché à conquérir le centre, mais ont joué sur leurs atouts du 1er tour en campant sur la démarcation classique droite/gauche, bien que l’un et l’autre aient apporté de la nouveauté dans le champ politique en sachant dépasser les dogmes de leurs camps respectifs.


                                  • lyago2003 lyago2003 4 mai 2007 12:59

                                    Tous « les circuits de l’eau » qui va remplacer l’or noir sont déjà occupés par les amis de de Mr Sarkosy, avec la justice,la gendarmerie,la police, ainsi que la majorité de nos institutions tout est bien vérouillé, la grande braderie va pouvoir commencer !

                                    Le gâteau est assez immense pour laisser quelques miettes aux « faux semblants » qui donneront un air de légalité à tout celà !


                                    • prgrokrouk 6 mai 2007 13:57

                                      AgoraVox n’est pas un espace d’expression démocratique. C’est une maison de (pré)retraite où se bousculent des planqués et des fonctionnaires. Un tas d’incapables à la recherche de consécrations narcissiques se bousculent pour leurs CACAs éditoriaux. Des posts DRAMATIQUES à quoi il faut ajouter bien des notations SOURNOISES, ajoutent à ce RIDICULE.

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