Un instituteur dénoncé par lettre anonyme pour une « entrave à la laicité » : le retour aux bonnes vieilles traditions hexagonales !
Le site café pédagogique nous livre dans son édition du 3 mars 2017 un fait divers qui reflète le triste état des mentalités de notre France profonde. Un professeur des écoles a été suspendu, sans préavis, sur son lieu de travail devant ses élèves. C'était à Malicornay, un patelin situé dans l'Indre, où l'enseignant exerçait au sein d'un regroupement pédagogique. La violence de la procédure, qui doit précéder une enquête et éventuellement une sanction disciplinaire où l'éducateur risque d'être viré comme un malpropore, a étonné les élus locaux comme les délégués du snuipp (syndicat du 1er degré).
Il n'est pourtant pas reproché à notre homme des faits de violence, une incompétence pédagogique, une mise en danger de ses élèves ou encore des actes pédophiles. Non. Pour les services de l'académie de l'Indre, il y a encore plus grave. L'instituteur a lu quelques passages de la bible à ses élèves de CM1-CM2 dans le cadre d'un cours de français, où les textes patrimoniaux sont au programme (pour combien de temps encore ?). Les textes religieux sont inclus dans les référentiels. Il s'agissait donc, à priori, pour notre hussard apprécié de la plupart de ses élèves et implanté depuis des années dans son école, de proposer l'étude comparative de quelques textes.
Seulement voilà, il avait oublié un peu vite deux choses. La première, c'est l'hystérie pseudo-laique actuelle de notre classe dirigeante libérale, qui entend briser les fondements culturels et les liens sociaux de notre civilisation, et surtout étouffer les questions communautaires dont pourtant Malicornay ne semble pas (encore) souffrir. La deuxième, ce sont les vieilles habitudes franchouillardes héritées des années 1940, le manque de courage et la sournoiserie des imbéciles. Car c'est par le biais d'une mystérieuse lettre anonyme, signée d'un "collectif de parents", dont aucun auteur n'est identifiable, que la pédagogie de notre "délinquant" a été dénoncée (!)
Du pur délire. On rappelera que les dénonciations anonymes sont irrecevables devant un tribunal pénal. Qu'elles peuvent faire l'objet d'une plainte pour calomnie (ce dont ne devrait pas se priver le maitre d'école). Que la logique et le bon sens indiquent de prendre avec précaution ce genre de démarche ; d'ailleurs une simple convocation à l'inspection de circonscription ou une visite de l'inspecteur pour clarifier les choses aurait largement suffit. Alors que peut-on conclure de tout ce bazar pour des clopinettes ?
On remarquera que le corbeau qui a rédigé la missive peut très bien être un collègue de l'instit', ou un élu d'opposition de la mairie... Une enquête de gendarmerie permettra d'éclaircir ce mystère à la Columbo. Concernant les passages de la bible lus aux élèves, ceux qui connaissent les évangiles savent qu'il n'y a pas d'appel à la haine du non-croyant ou à la guerre sainte dans ces écrits, et que l'amour de son prochain est la trame du récit. Contrairement à d'autres croyances plus belliqueuses, l'étude des textes chrétiens qui sont une part de l'identité des élèves natifs de l'Indre, ne présente pas de danger moral. Certes, le respect de la famille traditionnelle, du mariage, et autres valeurs peuvent donner de l'urticaire aux militants "libéraux" ; mais rien n'empêche ces gens de sortir de leur loge maçonnique le vendredi soir pour aller dialoguer et convaincre, plutôt que de harceler et de réprimer.
Triste époque. Triste pays. Ce ne sont pourtant pas les religions qui sont respensables de l'état de notre pays, du chômage et de la misère sociale. Le lien social qui représente le christianisme fait, il est vrai, mauvais genre dans le cadre de l'ultralibéralisme triomphant, qui engendre égoisme et incivilités. Dernièrement, l'auteur de l'article a passé quelques jours à Varsovie. Un pays où les "cathos tradis" sont au pouvoir, où un certificat de baptême est oblligatoire pour inscrire un enfant à l'école, où la religion a contribué à vaincre l'horreur du communisme. Un pays où les églises sont remplies, où les gens sont polis dans la rue, respectueux du code la route, à l'écoute des touristes. Un pays où il n'y a pas de "bandes de jeunes", de tags sur les bâtiments publics ou de voitures brûlées. Un pays qui a aussi ses problèmes, mais où les citoyens se respectent encore. Et la religion y est pour beaucoup. Un exemple à méditer pour nos commissaires politiques de la laicité, nos bobos parisiens et autres charlatans d'un vivre-ensemble qui ne les concernent pas.
Enfin, il y a le problème de l'impossibilité du dialogue entre "laicards" et "croyants". Les églises, contrairement aux sectes maçonniques, sont pourtant ouvertes à tous. Nos militants des droits de l'homme sont-ils si hostiles que cela au débat ?
Concluons par le deux poids deux mesures reflété par cette affaire. Qu'un instituteur bafouant la laicité soit suspendu est une chose, qu'une politicienne (Julie le Goic, EELV de Brest) et qu'un journaliste de libération (Alexandre Hervaud) insultent la mémoire du prêtre rouennais assassiné par les barbares, sans sanction ni suite, est autrement plus grave. Il serait temps de retrouver le sens des réalités et du débat constructif, franc et direct dans ce pays. La Pologne a vaincu le totalitarisme, quand la France retrouvera-t-elle ses esprits, ses valeurs et ses principes ?
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