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Accueil du site > Tribune Libre > Voulons-nous de la « France d’après » dans l’Europe de demain (...)

Voulons-nous de la « France d’après » dans l’Europe de demain ?

Le 16 mai 2007, la France d’après montrait son vrai visage : le visage d’un clan de prédateurs séduit par tout ce qui brille et prêt à fondre sur les richesses du pays. Le club très fermé des puissants exhibait avec indécente (dites "transparence", c’est le mot officiel...) son avidité et sa servilité envers le marché, l’argent-roi et l’Amérique des Bush. Aujourd’hui, ça y est ! La France d’après est bien implantée avec son arsenal destructeur de solidarité, de lien social, de service public, d’emploi, d’indépendance de notre pays.

Le 16 mai 2007, la France d’après s’affichait avec "transparence" : l’opulence devenait désormais un moyen officiel de fasciner les foules, le président de la République montrant l’exemple en s’exhibant devant les médias sur le yacht de son ami, le milliardaire Bolloré. Puis, tout s’enchaînait, un énorme cadeau fiscal était consenti avec l’argent de nos impôts aux familles les plus riches, sans aucune contrepartie. Le message était clair : la France des riches se partage le gâteau avant qu’il ne disparaisse. Le sarkozisme ne s’arrêtait pas là et décidait de récompenser les amis affairistes : la commission Tapie attribuait à ce dernier un généreux pactole, offert aussi par nos impôts. Dans le même temps, de nombreux sacrifices étaient exigés du peuple : création sournoise de nombreuses taxes et de franchises médicales, refus de réévaluer les salaires, maintien des minima sociaux au rabais...Mais la France d’après continuait son oeuvre et les banquiers, les traders, les PDG du CAC40, taillaient largement leur part dans le gâteau sous le regard bienveillant et même incitateur de Sarkozy, mais dites "l’Exécutif", c’est le terme officiel et, de fait, il exécute !

Mais la pieuvre de la "France d’après" est loin d’être rassasiée : elle veut se payer l’Europe. Elle ne s’intéresse pas à l’Europe, puisque l’Amérique est son unique modèle et qu’elle a décidé qu’il n’y avait pas d’alternative, donc pas d’Europe possible. Mais elle veut l’instrumentaliser à son seul profit, étendre à grande échelle sa politique qui fait de l’inégalité un principe intangible et rémunérateur, une politique qui n’obéit qu’au marché et rêve d’en imposer les règles partout y compris dans les hôpitaux, dans les écoles et dans les maisons de retraite.

Voulons-nous de cela ? Allons-nous nous laisser abuser une fois encore par la communication populiste qui "nous" fit croire que tout cela était pour notre bien : la sécurité dans nos villes, le "travailler plus pour gagner plus", "la croissance avec les dents"... ?

L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes, disent ceux qui ont refusé allégeance à ce système perfide et trompeur : "Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales." (extrait d’un texte de "12 propositions pour l’avenir de l’Europe" proposé par François Bayrou lors d’une convention européenne consacrée à la crise le 29 mars à Paris).

"Le modèle des inégalités croissantes que l’on veut nous imposer aujourd’hui nie les valeurs fondamentales de la République" disait alors aussi le président du Mouvement Démocrate. Il appuyait ensuite ses propos lors d’une interview : "Tout ce qui fait l’originalité et l’universalité du projet républicain français, démocratique, laïque et social, tout cela, peu ou prou, Nicolas Sarkozy y a porté atteinte depuis qu’il est au pouvoir. Depuis le bouclier fiscal jusqu’aux atteintes à la séparation des pouvoirs et à l’OTAN, on conduit la France vers un modèle qui n’est pas le sien et qui minera notre pays."

Avec la "France d’après", tout vole en éclat : laïcité, séparation des pouvoirs, l’idée du service public à la française, l’indépendance militaire de la France.

Alors, faut-il calquer sur la "France d’après" le modèle de l’Europe de demain ou bien voulons tendre vers l’humanisme européen comme le propose le MoDem ? A chacun d’en juger.

Listes du Mouvement Démocrate aux élections européennes du 7 juin 2009.


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41 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 6 avril 2009 10:43

    Alors, faut-il calquer sur la "France d’après" le modèle de l’Europe de demain ou bien voulons tendre vers l’humanisme européen comme le propose le MoDem ? A chacun d’en juger.

    ni l’un , ni l’autre , faut voter pour les candidats ayant refusé Maastricht et le traité de Lisbonne ! Ne laissons pas notre avenir dans les mains des ploutocrates et de leurs nervis de la commision de Bruxelles !


    • sisyphe sisyphe 6 avril 2009 12:00

      Alors, faut-il calquer sur la "France d’après" le modèle de l’Europe de demain ou bien voulons tendre vers l’humanisme européen comme le propose le MoDem ?

      D’accord avec le chat : pour moi, ce ne sera ni l’un, ni l’autre, merci bien... 

      En revanche, une bonne résistance populaire internationale, passive ET active, des mouvements de grève générale illimitées, des pays entièrement bloqués jusqu’à ce qu’il y ait une REELLE refondation du système ultra-libéral, du système financier, de la création de l’argent, l’arrêt de la spéculation, la redistribution des richesses, je suis preneur...
       smiley



    • sisyphe sisyphe 6 avril 2009 12:30

      bayrou...pie de sansonnet !
       smiley


    • LE CHAT LE CHAT 6 avril 2009 12:52

      Bayrou bignolles ! smiley


    • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 12:57

      Messieurs, bravo ! vous élevez le débat ! smiley


    • jako jako 6 avril 2009 10:57

      Merci Taverne, la photo c’est vichy sous l’occupation ? ou le gouvernement à bordeaux ?


      • Fergus fergus 6 avril 2009 16:08

        Merci, La Taverne, de nous remettre cette photo du siège de campagne de l’Ump rue d’Enghien (Paris 10e) qui illustre parfaitement les dérives politico-policières actuelles, dérives qui étaient pourtant en germe dans le quadrillage du quartier et les multiples contrôles des riverains avant la présidentielle.


      • Forest Ent Forest Ent 6 avril 2009 11:19

        Ce n’est pas parce que Sarko est nul que Bayrou est de circonstance. Il ne m’a jamais semblé défenseur de la laïcité, séparation des pouvoirs, l’idée du service public à la française, l’indépendance militaire de la France, etc ...

        C’est quand la première fois qu’il a parlé de l’idée du service public à la française  ? Quand il a voté les traités OMC ou la libéralisation des marchés européens comme celui de l’énergie ? Et l’indépendance militaire de la France me semble assez contradictoire avec l’humanisme européen etc.

        On a compris que vous l’aimez bien, mais ça ne le rend pas porteur d’une seule idée utile pour le moment. Si ça peut vous consoler, c’est aussi le cas du PS.


        • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 6 avril 2009 11:45

          Bayrou, la voie du peuple.
          Eric Zemmour

          	

          Le Pen « light ». L’insulte a claqué comme un fouet. Alain Minc en a cinglé les flancs de François Bayrou au moment où celui-ci lançait la campagne européenne du MoDem. Dans la bouche de l’éminent conseiller des grands patrons français, c’est une variante de « populiste », « franchouillard » aux limites de la xénophobie. L’horreur. Infréquentable. Ringard. Poujadiste. Etc.

          Le Pen light. Alain Minc le dit, Nicolas Sarkozy le pense. Le Pen light. Les bien-pensants de gauche surnommaient ainsi pendant la présidentielle... le candidat Sarkozy. Avant, on disait « fasciste ». Facho-Chirac. Général Boulanger. Badinguet. François Bayrou a en effet misé sa présidentielle de 2012 sur un seul numéro : le modèle français contre le modèle américain. L’égalité contre la liberté. La vieille méfiance catholique face à l’argent et à l’ostentation des Rolex. La terre contre la mer. L’Etat providence contre les subprimes. Il pilonnera « Sarkozy l’Américain », la soumission à l’Otan, l’Europe libérale. Bayrou retournera contre le président sortant les discours qu’Henri Guaino avait concoctés pour le candidat Sarkozy en 2007. La présidentielle en France se gagne toujours ainsi, sur une ligne monarcho-bonapartiste pour le style, et le christianisme social pour le fond. La gloire et l’égalité. Charles Maurras et Marc Sangnier. Après, on gouverne pour les modernes, les technos, l’Europe, les médias. Tout le contraire.

          Alors, Le Pen light, pour le décrédibiliser d’avance. Le couper de ses soutiens potentiels, dans les élites ou à gauche. Le positionnement de Bayrou contredit en effet sans vergogne tout ce que sa famille politique a fait et dit depuis trente ans. Il tente de capter l’héritage gaulliste tant vilipendé par les siens. Le fils de Lecanuet renie son père adoptif sans états d’âme. Sans doute n’y a-t-il jamais vraiment cru. Et Paris vaut bien une messe.

          Alors, faut-il calquer sur la "France d’après" le modèle de l’Europe de demain ou bien voulons tendre vers l’humanisme européen comme le propose le MoDem ? A chacun d’en juger.

          ni l’un , ni l’autre, vous rabachez tout le temps la meme chose à longueur d’article, les mêmes arguments, avec les mêmes solutions. Humanisme ça veut rien dire, c’est flou, c’est de l’ordre de la morale, et la morale est une certaine forme de subjectivité autoritariste. Non merci.


          • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 11:55

            Tout ce discours pour arriver à cette conclusion que l’humanisme ne serait rien d’autre que de la morale ?

            Je vois décidément que l’humanisme a vraiment besoin de se répandre dans certains esprits incultes : l’humanisme ne se confond pas avec la morale. L’humanisme, c’est l’Humain avant tout. Ce n’est pas moraliste de dire cela.


          • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 12:04

            Votre seconde conclusion - l’humanisme c’est l’autoritarisme - est encore pire !


          • Marianne Marianne 6 avril 2009 16:04

            Oh vous savez, il existe même une secte qui s’appelle le parti humaniste. Derrière les déclarations d’intentions se cachent parfois de biens sombres desseins...


          • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 6 avril 2009 12:01

            C’est l’Humain avant tout. D’accord. Je l’entends assez en Belgique avec le parti du centre (Cdh). Mais j’aimerais alors qu’on me précise tant cette notion de "Humain avant tout". Faut avouer que c’est quand même très vague.


            • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 12:05

              C’est au contraire très précis : le sarkozisme, c’est les copains d’abord. L’humanisme, c’est l’Humain d’abord.


            • Christopher Lienard Christopher Lienard 6 avril 2009 18:09
              Le centrisme, ou l’humanisme, ou mettre l’homme au centre, cela signifie que contraitement à la gauche ou à la droite on ne se bat pas pour une idéologie économique avant tout.
              En gros, la gauche met l’Etat au centre, un Etat fort qui dirige tout et régit une bonne part de l’activité de la société.
              La droite met l’argent, le profit aux centre (ou la liberté... liberté de mener sa barque et de s’enrichir sans être trop gêné pour cela par d’autres considérations).
              Mettre l’homme au centre c’est de ne pas savoir si l’Etat doit être très présent ou pas sur la base de simples principes, c’est mettre de l’Etat là où les conséquences pour l’épanouissement humain sont bonnes et en retirer là où il l’entrave, et cela en tenant compte de l’ensemble des personnes de la société, et non pas une "classe" en particulier.
               
              La définition de démocrate reprend cela, enrichi par la volonté d’associer au maximum le citoyen au fonctionnement et la construction de la société. Il doit donc être le mieux informé et éduqué possible, c’est à dire avoir toutes les cartes en main pour elever son niveau de conscience, et aussi pour voter en connaissance de cause. Il pourra ainsi utiliser au mieux le pouvoir qui lui est conféré par la démocratie ("le pouvoir au peuple").
               
              Lire sur mon blog l’article "c’est quoi un démocrate ?" : http://christopherlienard.blogspot.com/2008/11/tre-dmocrate-veut-dire-quoi.html et la charte des valeurs du Mouvement Démocrate sur son site pour plus de détails...

            • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 20:31

              Je n’aurais pas dit mieux. Merci.


            • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 6 avril 2009 12:08

              "C’est au contraire très précis : le sarkozisme, c’est les copains d’abord." On est d’accord sur ce point même si je trouve ça un brin caricatural, mais bon c’est votre fond de commerce.

              Mais
              "L’humanisme, c’est l’Humain d’abord." Désolé, ça englobe énormément de concepts. Donnez-moi des exemples probants.


              • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 12:18

                Des exemples probants ? Prouvez-moi que Dieu existe et je vous prouverai que l’Humain existe. Mais l’Humain je l’ai rencontré...Sortez de chez vous et de vos schémas et vous le rencontrerez aussi.


              • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 6 avril 2009 12:30

                C’est vraiment de la mauvaise foi. Je vous demande une vision de la société à travers des actes politiques où vous incluez l’Humain. C’est tout. Fondamentalement, on ne peut pas être contre cette idée d’humanisme, vous le savez très bien. Mais on peut se poser des questions s’il y a tant de réticences. C’est un beau projet, mais c’est comme l’écologie politique : on ne peut être contre, simplement pour que cela se mette en place, il faut un changement de mentalités dès le départ, et si on le veut rapidement, il n’y a qu’un moyen, la dictature idéologique. Je crois en la tension entre le vice et la vertu, pas qu’en la vertu.

                Les droits de l’homme sont la nouvelle religion de l’Occident contemporain . Il n’y a pas pire croyance partagée que celle qui consiste à créditer chacun de son humanité. Il y a comme une morale universelle de la compassion. Mais un individu abstrait de son milieu dont le but ultime est le bonheur, ce n’est pas l’alpha et l’oméga sur la planète. L’universel des droits de l’homme ne peut devenir notre bonne conscience et notre mauvaise foi.


                • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 12:47

                  Vous me taxez de mauvaise foi, mais c’est l’entêtement qui vous aveugle : "la dictature idéologique" que vous croyez discerner au MoDem n’existe que dans votre imagination. Voyez plutôt du côté de la gauche et de la droite : on y trouve de prodigieux exemples en particulier aux extrrêmes. Et puisque vous jouez les procureurs, apportez donc des éléments à charge montrant qu’il y aurait de "la dictature idéologique" au MoDem. Sincèrement, bon courage dans vos recherches !

                  L’humanisme n’appartient ni aux Démocrates ni aux socialistes ni à d’autres puisqu’il appartient à l’Humain. Simplement le MoDem a décidé de le mettre au coeur de son programme au-delà de toutes les idéologies politiques qui s’affrontent, et bien sûr de le mettre en oeuvre en cas d’élection lui est favorable. Le MoDem ne se prétend nullement détenteur exclusif de ce mode de vivre et de pensée ; il veut le défendre et l’étendre. Et faire entendre l’humanisme car, hélas, on l’entend de moins en moins...


                • epicure de samos 6 avril 2009 12:35

                  Vous êtes bien sympathique et votre cher François Bayrou l’est tout autant que vous.
                  Mais ni lui ni vous n’allez à l’essentiel.
                  Il y a quelques mois encore, le capitalisme, à la satisfaction presque générale, se posait comme la forme ultime de l’organisation sociale.
                  Et votre cher François Bayrou défendait (et défend toujours) cette idée.

                  Longtemps avant vous, longtemps avant François Bayrou, longtemps avant le MoDem, longtemps avant le séisme financier d’octobre 2008, un certain philosophe allemand mettait en évidence les mécanismes du capitalisme et des rapports sociaux qu’il induit.
                  « Du fait que l’aristocratie financière dictait les lois, dirigeait la gestion de l’Etat, disposait de tous les pouvoirs publics constitués, dominait l’opinion publique dans les faits et par la presse, se reproduisaient dans toutes les sphères, depuis la cour jusqu’au café borgne, la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de s’enrichir, non point par la production, mais par l’escamotage de la richesse d’autrui… ».

                  Vous, François Bayrou et bien d’autres, mettez l’ampleur de la crise actuelle sur le compte des défaillances du système, de la volatilité des produits financiers sophistiqués et de l’impuissance du marché des capitaux et des hommes d’argent à s’autoréguler...
                  Pourtant, et François Bayrou le sait parfaitement, la crise initiale, dite des « subprimes » est née de l’impossibilité de millions de ménages américains candidats à la propriété à faire face à leur endettement.
                  Ces défaillances avaient une cause et une seule : l’accaparement par le capital de la richesse créée par le travail, cause que notre philosophe allemand nommait, il y a 150 ans : « loi générale de l’accumulation capitaliste ».

                  Si la crise a éclaté dans la sphère du crédit, sa puissance dévastatrice s’est répercutée dans celle de la production, avec le partage sans cesse plus inégal des valeurs ajoutées entre travail et capital.
                  Car là où les conditions sociales de la production sont propriété privée de la classe capitaliste, « tous les moyens qui visent à développer la production se renversent en moyens de domination et d’exploitation du producteur ».
                  Ou, pour le dire autrement : l’accumulation de richesse à un pôle a pour conséquence une accumulation proportionnelle de misère à l’autre pôle.

                  François Bayrou qui est certainement un brave homme mais aussi un tenant de l’économie de marché, ne peut donc pas réfléchir plus loin que le bout de ses convictions.
                  Comme d’autres, il prétend possible de « moraliser » le capitalisme en oubliant que le régime de la libre concurrence est totalement étranger aux considérations morales, que l’efficacité cynique y est toujours gagnante et que le souci « éthique » n’est qu’un effet d’annonce.
                  Au-delà de l’aspect moral, au-delà des patrons voyous, au-delà des délires de traders, au-delà des parachutes dorés, le problème est d’un tout autre ordre.
                  Ce que François Bayrou et le MoDem ne peuvent pas penser, c’est qu’au-delà de ces comportements individuels, le capitalisme est indéfendable dans son principe même : l’activité humaine qui crée les richesses y a le statut de marchandise. Elle est donc traitée non comme une fin en soi, mais comme un simple moyen.

                  Quand on prétend vouloir s’attaquer à la question de la régulation, il faut donc en revenir aux fondamentaux, c’est à dire à cette malédiction qui contraint le salarié à ne produire la richesse pour autrui qu’en produisant son propre dénuement matériel et moral. Ce que l’on peut résumer en une formule simple : perdre sa vie pour la gagner.

                  Le capital reproduisant sans cesse la séparation entre moyens de production et producteurs, l’activité productive est forcément livrée à l’anarchie du système de la concurrence « libre et non faussée », où elle se convertit en gigantesque force aveugle qui subjugue et écrase l’Homme.

                  C’est pourquoi, vouloir se contenter de « réguler le capitalisme », comme François Bayrou et le MoDem le préconisent est purement et simplement du charlatanisme politique.
                  Réguler ce système au coût humain exorbitant, exige de s’engager dans une autre organisation sociale où les hommes contrôleraient ensemble les moyens de production.
                  Tout le reste n’est que poudre aux yeux.

                  Vous l’aurez peut-être deviné, le fameux philosophe allemand sité plus haut se nommait KARL MARX






                  • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 12:56

                    Oui, j’avais deviné Karl Marx dès les premières lignes mais pourquoi ne l’avoir pas nommé dès le début ? Vous en avez honte ? Vous craignez qu’il fasse peur ? Remarquez, cela se comprendrait...Cette idéologie terrifiante de la dictature (du prolétariat, certes mais dictature !) a produit les massacres et tortures que l’on connaît et nous éloigne beaucoup de l’humanisme dont il est question dans ce papier.

                    Vous dites "Et votre cher François Bayrou défendait (et défend toujours) cette idée" mais vous ne citez pas vos sources. Pas très fair play. Honnêtement qui selon vous, de Sarkozy et de Bayrou, est le plus proche de la conception d’Obama sur la moralisation et la régulation efficace du capitalisme ?


                  • epicure de samos 6 avril 2009 13:57

                    C’est bien ce que j’écrivais.

                    Vous n’allez pas au bout de votre logique de pseudo dénonciation et finalement, vous défendez une sorte de capitalisme mou où le spéculateur serait un gentil spéculateur, le patron un gentil patron, l’actionnaire un gentil actionnaire, le prolo un gentil prolo, le chômeur un gentil chômeur… et le président un gentil président.

                    Concernant Bayrou, vous me demandez de citer mes sources… Apparemment c’est votre petite manie, les sources…
                    Mais demandez donc à Bayrou et à vos copains du MoDem s’ils n’inscrivent pas leur action politique dans le cadre de l’économie de marché, c’est à dire d’une économie de type capitaliste ?

                    Quant à votre couplet sur le marxisme qui serait reponsable de tellement de dégats, il me semble que vous confondez le marxisme comme grille de lecture du monde et le marxisme-léninisme qui fut le dévoiement d’une très bonne et belle idée…
                    C’est un peu comme si je vous balançais la pareille au sujet du catholicisme.
                    N’avez-vous pas le sentiment que l’église catholique, apostolique et romaine a un peu dévoyé le message christique originel au prix de nombreux massacres, d’innombrables tortures, de multiples dégats et de tragiques erreurs ?
                    Que répondez-vous à cela ? 

                    Et enfin, cet humanisme dont vous vous gargarisez (et qui sent le missel, la sacristie et le catéchisme à plein nez… ) ?
                    Qu’est-ce d’autre qu’un mot totalement creux, un fourre-tout, une sorte de voiture-balai d’un monde sans idée ?
                    Où sont vos sources ? 
                    A quoi vous référez-vous ?
                    A quels penseurs ?
                    A quels courants d’idées ?

                    Affutez vos réponses ou je vous prendrai définitivement pour un benet !





                    • LE CHAT LE CHAT 6 avril 2009 14:38

                      HUMANISME. Terme trompeur ayant changé de sens ; il n’a plus de rapport avec la culture enracinée des « humanités » mais désigne l’idéologie des droits de l’homme ou l’idéologie de la franc-maçonnerie (trad. : idéologie).


                    • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 15:18

                      Pas de chance ! Je suis athée et je n’ai aucune affinité avec les Francs maçons. C’est bien d’avoir essayé quand même mais c’est raté ! smiley


                    • Reneabel 6 avril 2009 14:08

                      La France d’après quoi ? La France d’abord : on ne fait plus ça ! Quant à l’Europe de demain, elle risque bien d’être ce grand machin aux frontières floues qu’on met sur les rails. Liberté des capitaux, certes, et alignement sur l’OTAN (dont Bruxelles est la capitale). La France là dedans n’existe pas.
                      Pourtant l’Europe était un grand projet. Après des siècles de guerres fratricides... Mais plusieurs erreurs ont été commises. Et d’abord : étendre cette Europe avant de l’approfondir. Se doter à six d’une constitution et inviter, ensuite, d’autres pays à nous rejoindre. Ce n’est pas l’option qui a été choisie. Plutôt ce grand machin sans défense (c’est l’OTAN) et, donc, sans diplomatie. Que ferait la France dans cet ensemble polymorphe ?


                      • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 15:20

                        Personnellement, je serais favorable à ce que le siège de l’OTAN ne soit pas à Bruxelles, ceci afin de clarifier les choses avec l’Europe.


                      • monpetitavis 6 avril 2009 14:28

                        Excusez-moi la taverne, mais votre argumentaire, ça fait un peu "On est les gentils et on est contre les méchants".
                        Vous vous réclamez de l’humanisme mais qui ne s’en réclame pas ? c’est du désir de mettre l’humain d’abord qu’est né l’idéologie communiste avec toutes ses terribles conséquences au moment de la mettre en application.
                        Défnissez très précisément les mesures politiques qui découle de "l’humanisme" et qui ne sont pas mise en application aujourd’hui voire même combattues. Je le dis parce que je partage votre constat et au niveau des solutions, Bayrou est loin d’être l’homme de la situation (pas plus que Besancenot pour devancer les anti-capitalistes).


                        • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 15:28

                          Bayrou tout seul ne détient pas toutes les clés. Mais son idée, qu’il répète, est d’unir les hommes et les femmes quelles que soient leurs appartenances politiques (sauf extrêmes) et de construire ensemble un projet commun viable et donc humaniste. N’avait-il pas déclaré qu’il nommerait sans doute un premier ministre socialiste ?

                          Les solutions, Bayrou ne les sortira pas de son chapeau ! Ce n’est pas un Sarkozy en puissance qui prétend régler tout. Il donne une direction, du sens et rappelle des valeurs. Après, c’est aux forces rassemblées et aussi au Citoyen en lequel il croit de venir apporter pierre par pierre, et par la réflexion et le débat (donc par des voies que le sarkozisme écarte), du renouveau dans l’approche des problèmes que nous devons affronter.

                          Cela dit, je rappelle que Bayrou n’est pas sur les listes aux Européennes et qu’il faut consulter les fiches des candidats du MoDem.


                        • La Taverne des Poètes 6 avril 2009 15:29

                          D’ailleurs, s’il le faut, j’apporterai bien sûr ma contribution si on a besoin de moi.


                        • deovox 7 avril 2009 02:25

                          votre définition de l’humanisme, "l’humain au centre de tout" est plutot celle de l’enthropocentrisme. la confusion entre les deux termes aboutit à ce que l’humain agisse sur cette terre comme un virus, c’est ce qui est d’ailleurs exactement en train de se produire.

                          le capitalisme, comme la plupart des idéologies qui siègent au sein de nos sociétés depuis des siècles, est la concretisation d’une composante plus profonde de la nature humaine : le besoin de possèder. chacune de ces ideologies pretend expliquer la meilleure manière de partager l’ensemble des biens à la disposition de l’humain et definit comment l’homme doit s’approprier tout ce qui l’entoure. plus profond encore que ce besoin de possèder, il y a la relation de l’humain, en tant qu’être complexe, à la matière, à l’univers physique dans lequel il évolue.

                          le problème de ces idéologies, ou plutot de la façon dont on les utilise, est qu’elles ne définissent l’homme que dans ses facultés à survivre dans un monde exclusivement materiel. comme un organisme ayant des besoins biologiques et capable de fournir une quantité de travail, à condition de recevoir une quantité minimale d’énergie, ou de matière, de proprièté en retribution de ses efforts. la dérive est telle qu’on en est arrivé à mercantiliser la culture, l’art, les sentiments, la santé, la création.

                          Focaliser nos politiques sur l’humanisme consisterait dans un premier temps à définir quelle est la vraie place de l’humain dans le monde, et dans un deuxième temps à le replacer à cette position. Ce serait certainement plus gratifiant que de le traiter comme une ressource, comme un bilan énergétique, comme un appareil digestif. La crise totale que nous vivons est le resultat de l’ignorance de ce que nous sommes vraiment, le résultat du tout materiel, du tout technologique, du tout mercantile, du tout possession, et du déséquilibre entre l’évolution technologique et l’évolution spirituelle.

                          Malheureusement, contrairement au virus qui change d’hote après l’avoir colonisé et détruit, l’humain n’aura nul part où aller recommencer ses excès lorsqu’il aura détruit son monde.


                        • La Taverne des Poètes 7 avril 2009 09:54

                          L’humain au centre du monde comme virus n’est vraiment pas la conception retenue. Sinon, je ne pense pas que Corinne Lepage et Yann Wehrling (ex secrétaire général des Verts) auraient adhéré au MoDem.


                        • epicure de samos 6 avril 2009 18:18

                          Le grand Nougaro aurait dit (avec l’accent de Toulouse) : "Taverne, il poète plus haut que son cul."
                          Pardon pour la citation.
                          J’ai pas pu m’en empêcher.
                          Mais promis juré, c’est le dernier…


                          • Bois-Guisbert 6 avril 2009 18:44

                            Alors, faut-il calquer sur la "France d’après" le modèle de l’Europe de demain ou bien voulons tendre vers l’humanisme européen comme le propose le MoDem ?

                            L’humanisme, c’est de la merde. Soljenitsyne a dit, depuis longtemps, tout le mal qu’il faut en penser.

                            Il n’est pas étonnant qu’il recueille l’adhésion de l’âne Bayrou, le ni-gaud(che) ni-droite du Béarn...


                            • moebius 6 avril 2009 21:57

                              un peu moins d’humanisme et de bons sentiments cucu, un peu plus de politique...vous etes tous bons vous les humains du modem. Nous, nous nous sommes des créatures imparfaites guidées par la recherche de leur seul intérét


                              • moebius 6 avril 2009 22:06

                                 et si j’ai bessoin d’une caution morale pour épouser la fille du pharmacien qui habite la rue qui monte au couvent au dessus de la quincaillerie je ferais signe à ce Francois Bayrou qui m’a l’air d’un brave homme et qui a l’air d’avoir toute votre estime. Ce serait pas le fils du notaire, celui qui etait chef de patrouille des écureuils et qui s’est présenté aux élections du conseil de fabrique de la paroisse ?


                                • DACH 7 avril 2009 11:18

                                  Bonjour. Article qui ressemble à une auberge espagnole, dont le menu ne correspond pas à ce qui est servi par d’autres que celui qui l’a écrit. Banalités, généralités, véhémence, balivernes, rien de concret en termes de propositions. Toujours rien de prometteur pour rejoindre le chemin pris par François Bayrou. Car est-ce avec vos arguments cités que l’on entrevoit un programme. Qui peut être dupe de la dictature de l’argent roi instaurée par cette équipe quand tout le monde n’aspire qu’à des augmentations de salaires ou de revenus ? Vous avez entre autres écrit :

                                   

                                  Le 16 mai 2007, la France d’après montrait son vrai visage : le visage d’un clan de prédateurs séduit par tout ce qui brille et prêt à fondre sur les richesses du pays. Le club très fermé des puissants exhibait avec indécente (dites "transparence", c’est le mot officiel...) son avidité et sa servilité envers le marché, l’argent-roi et l’Amérique des Bush. Aujourd’hui, ça y est ! La France d’après est bien implantée avec son arsenal destructeur de solidarité, de lien social, de service public, d’emploi, d’indépendance de notre pays.

                                   

                                  La France =53% de prédateurs ? Vous voulez nous faire croire que vous critiquez des réalités politiques, alors que vous ne critiquez que des images. Ce sont celles que ceux qui veulent continuer de faire croire que ce président est illégitime. Elles sont naturellement déformées. Et n’ajoute rien au véritable débat sur ce qui est positif, négatif et incertain dans les différentes actions engagées par notre président et son équipe. Ce que vous condamnez, vous le condamnez à partir d’images données volontairement déformées d’une réalité politique complexe, qui porte des erreurs, des imperfections, des réussites, des impuissance. F.Bayrou s’inscrit dans une démarché dépassée qui ressemble furieusement à ceci : tout faire pour que rien ne change. Son obsession compulsive d’avoir un rôle présidentiel ne saurait cacher que ce qu’il condamne aujourd’hui, il l’approuvait à une autre époque : ex. : l’intégration au commandement du NATO.

                                  Un prédateur cannibalise ce qu’il convoite, n’est-ce pas !. Qu’a donc cannibalisé l’équipe au pouvoir ? Le RSA et autres mesures sur les déductions d’impôt pour 2009 sont-ils destructeurs de lien social ? De là à prétendre que tout est mauvais c’est aussi ridicule que de prétendre qu’on ne peut pas faire mieux. Cordialement. Namaste. DACh


                                  • DACH 7 avril 2009 11:20

                                    Pour sourire des postures politiques

                                    Qui a inventé le MODEM ? François Bayrou ? Non, c’est Christophe Colomb. Pourquoi ? Parce qu’il est parti sans savoir où il allait. Puis, il s’est arrêté sans savoir où il en était. Au point de se croire à l’est en Inde vers la Chine alors qu’il était à l’ouest face à l’Amérique. De là à perdre le nord, dans l’attente de celui qui lui paiera le voyage de retour... Cette confusion d’espace perdure au point de créer aujourd’hui une position politique inimitable. A se prétendre ni à droite ni à gauche, F. Bayrou ne sait plus très bien s’il est derrière ou devant les mécontents, dans le passé ou dans le futur d’une alternance convoitée, au centre ou à la périphérie de la sphère médiatique, en tête d’une armée d’électeurs ou conseiller municipal solitaire étourdi par ses propres ambitions, rassembleur ou prophète. Mais il s’accroche à une seule certitude comme un naufragé sans boussole : rien de ce que dit ou entreprend Nicolas Sarkozy ne saurait être bon, juste, efficace, utile pour la France et les Français. Cela justifie tous les outrages, tous les mensonges, toutes les colères et parfois de bons mots d’esprit. Et cela amoindrit ses critiques qu’il voudrait constructives. Il s’y accroche avec talent comme à une révélation divine, mais ne serait-ce pas à l’insu véhément de son plein gré ? Car il s’imagine que cette posture nourrie d’imprécations tous azimuts tient lieu de programme et qu’un tel programme rassemblera. Les naïfs sans doute, car les déceptions ou les refus mènent souvent à l’autisme politique.

                                    Il est parfaitement dans l’esprit de Ségolène Royal qui affirme entre autres dans son bouquin et sans rires : moi au moins je serai un bon chef d’état. Et ce n’est pas au conditionnel que cette certitude l’anime. Cordialement. Namaste. DACh


                                    • DACH 7 avril 2009 11:28

                                      Bonjour, vous avez écrit  : Bayrou tout seul ne détient pas toutes les clés. Mais son idée, qu’il répète, est d’unir les hommes et les femmes quelles que soient leurs appartenances politiques (sauf extrêmes) et de construire ensemble un projet commun viable et donc humaniste. N’avait-il pas déclaré qu’il nommerait sans doute un premier ministre socialiste ?
                                      C’est prometteur. Notre président a réalisé une grande partie de vos souhaits, copie conforme de votre texte, sauf pour un premier ministre socialiste, mais là il a respecté le sens du vote de la majorité qui l’a élu. C’est le moins... Cordialement. Namaste. DACh.


                                      • DACH 7 avril 2009 11:55

                                        Sisyphe a écrit :
                                        En revanche, une bonne résistance populaire internationale, passive ET active, des mouvements de grève générale illimitées, des pays entièrement bloqués jusqu’à ce qu’il y ait une REELLE refondation du système ultra-libéral, du système financier, de la création de l’argent, l’arrêt de la spéculation, la redistribution des richesses, je suis preneur...
                                        Résultats assurés : le bonheur du chômage généralisé, s’inviter chez son voisin à l’insu de son plein gré parce qu’il a mieux et plusss, l’amitié du commissaire de quartier qui va ré attribuer le logement et qui dirigera votre activité pour vous nourrir d’un bon et épais sandwiche constitué d’un ticket de jambon entre 2 tickets de pains, le luxe. Qui peut être dupe que ce que propose Sisyphe débouchera sur une solution viable ? Croire que la spéculation, sans exemples concrets, et autres fadaises seraient la cause suprême de toutes nos crises et malheurs n’empêchera pas d’autres crises quelle soient les régimes. Mais il y a beaucoup de travail à engager pour trouver des solutions qui améliorent le sort de tous, sans exclusions. Cordialement. Namaste. DACh

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