Traiter l’embryon comme un simple amas de cellules pouvant être utile à des fins ne le concernant pas, c’est un premier pas vers la barbarie eugéniste. Un pas de déshumanisation certain. Un pas vers la production en série d’embryons à vie limitée, réifiés en banques de données, prélevables et exterminables à merci. C’est assumer l’idée de fabrication ex vivo d’un nouveau genre, une nouvelle catégorie d’individus. L’humanité des cellules souches est manifestée par le code génétique qu’elles contiennent, et cet état de fait là n’a pas besoin d’en référer à une transcendance religieuse pour être émis, affirmé. La mutation ontologique que cette approche scientifique induit, on peut la défendre au nom de cette conception évolutive des valeurs, en considérant que l’homme n’est qu’un projet, une idée malléable faite pour être dépassée, au sens nietzschéen. L’on peut penser aussi, que cette digue biologique là sera la pierre angulaire d’une nouvelle matrice mondaine, d’un nouvel horizon civilisationnel dont il n’est pas certain que ses contours soient dissemblables des rêves les plus concentrationnaires.