On peut proposer tout ce qu’on veut ici, rien ne bougera. Ni le train de vie pharaonique de nos z’élites, ni les pauvres, ni les classes moyennes ni rien ni personne. Les pauvres ont la trouille et ont tendance à s’isoler, surtout ils ne croient plus aux bavassages de la petite gogauche qui leur a tourné le dos depuis des lustres. Les classes moyennes ont encore trop à perdre pour se risquer dans une très hypothétique insurrection. Elles préfèrent croire que le PS leur sauvera la mise à la prochaine alternance. La révolte, elle se borne aux brèves de comptoir. Le mécontentement, c’est une seconde nature chez le Français. L’activisme ? Que le copain balance le premier pavé. La crise ? On a l’habitude dans ce pays des crises à répétitions, une de plus une de moins... Pour y remédier, eh bien on fera comme d’hab, on sombrera dans la dépression collective, on prendra des médocs, on se suicidera. Mais agir collectivement ? Jamais. Déjà, il faudrait qu’on soit quelques-uns à y croire. Or en quoi croit-on encore dans ce pays ?.............................
Bon, moi je manque peut-être d’imagination mais je ne vois dans cette affaire qu’une manoeuvre destinée à nous vendre comptant la privatisation de Réseau Ferré de France. Ce n’est qu’une fois qu’il sera livré aux actionnaires que ledit réseau sera équipé de systèmes de détection, de caméras aux endroits sensibles et de flics-maison armés de Taser prêts à intervenir pour protéger la clientèle. Tel quel, cela coûterait trop cher de mettre en place des protections, tout le monde sait qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, n’est-ce pas ? Les méchants guerriers de l’Ombre sont au courant de la chose. Les voilà prévenus et nous aussi par la même occasion... !
Au sujet du désespoir individuel (et populaire) il existe des organisations, collectifs, assos, groupements indépendants des partis politiques et des syndicats (qui d’ailleurs rejettent ceux-ci) qui s’efforcent d’entraîner celles et ceux qui se sentiraient éventuellement concernés dans des actions de type revendicatif... et qui se cassent régulièrement les dents. Exemple, le "Conseil National de la Résistance" qui avait donné pour ce jour, 10 novembre 2008, un mot d’ordre de grève générale...
http://www.conseilnationaldelaresistance.fr/
Si quelqu’un a remarqué quelque chose, qu’il soit sympa de nous en informer !
Je ne crois pas, perso, à l’émergence d’un micro-activisme de type terroriste qui serait le fait de personnes isolées ou de groupes spontanés. Court-circuiter un caténaire suppose tout de même une certaine approche technique et représente un gros danger, soit d’être réduit en cendres soit de finir aux Assises. Si quelque forme de désespoir isolé devait se manifester, je pense qu’elle serait plutôt de l’ordre du fait-divers, à savoir le bon vieux tabassage d’un représentant de l’autorité attendu de pied ferme dans un coin de parking. C’est moins périlleux et aussi efficace, sachant que ça crée un exemple, et par là un climat des plus malsains. Et c’est plutôt ça qui, à mon sens, risque de plus en plus de se produire dans les temps à venir.
Pas possible ! Des gens ont cru à la loi DALO ?
Ouais, ça bouge au PS... Pas à dire.
Que de glose pour un propos de bobo qui ne mérite même pas un bâillement poli. Je suis un bas-alpin épris de musique, entre autre celtique traditionnelle, et vous ne m’en voudrez pas, amis bretons et bretonnants, de ne connaître de Quimper, pardon ! Kemper, que son école de biniou, de cornemuse et d’uilean pipe créée par l’illustre Dan Ar Braz. A moins qu’elle ne soit à Brest, cette école. Peu importe, elle est en Bretagne et vu de chez moi, la Bretagne c’est Stivell, c’est la Blanche Hermine, c’est Jacquez-Hélias, c’est Gwenc’hlan Le Scouezec, c’est une entité épique, un fragment de la Celtie, une histoire d’amours et de luttes multimillénaires entre la terre et la mer...
Et puis bon, en matière d’’arrogance plouc, Nice, patrie de Le Clezio, en est tout de même la capitale planétaire, non ?.
Kenavo !
Pour aller dans votre sens, Charles, je suis Blanc-latino (origines provençales-italiennes pour être tout à fait précis) et depuis que je suis en âge d’apprécier la musique j’adore la soul. J’en suis venu par la suite à ses dérivés, rap, hip-hop, trip-hop, j’apprécie beaucoup la breakdance (même si je ne pratique pas) et il y a quelques années je me suis mis à faire de la soul tendance old school (Philly Sound) sur mon ordinateur. Aujourd’hui j’ai mon profil sur plusieurs sites de musique où des gens de tous les âges, de tous les milieux, de toutes les couleurs et de tous les métissages possibles écoutent ma musique et la téléchargent... Noirs compris, sans se préoccuper de ce que le zig qui est derrière le groove, les percus et les orchestrations n’est pas afro-américain (selon la terminologie politiquement correcte en vigueur chez nos cousins d’outre-Atlantique). Par contre je n’aime ni le foot ni l’alcool ni la pétanque ni le rock... dont on pourrait dire vite fait, comme d’aucuns, qu’ils appartiennent à la culture blanche. Vous avez raison de rappeler qu’on n’a pas à réduire quelqu’un aux supposées qualités et vertus de sa culture d’appartenance. Combien de fois ai-je entendu de braves gens intelligentes et cultivées affirmer que les meilleurs chefs d’orchestres, violonistes et hommes d’affaire sont juifs, que les noirs sont très doués pour l’athlétisme et la danse, et les blancs, eh bien, les blancs... et là ils s’arrêtaient net. Parce qu’ils étaient eux-même des blancs et qu’en tant que tels, s’ils pouvaient aisément juger des particularismes qu’ils prêtaient aux juifs et aux noirs, ils n’étaient ni juifs ni noirs pour juger des particularismes que ceux-ci prêtent aux blancs. Car le raisonnement inverse peut être valable. Il est affaire d’ignorance, ou du moins de non-vécu. Si vous avez grandi dans un milieu cosmopolite, vous voyez les choses différemment.
Pour en revenir à l’Obamania planétaire, car le phénomène est planétaire, ce qui en soi est inédit, elle peut s’expliquer, selon moi, non seulement parce que Barack Obama est Noir, parce qu’il a l’air sympa, qu’il vient du ghetto, en somme qu’il ressemble à un soul man plus qu’à un politicien, mais surtout parce qu’il représente un condensé des métissages du Sud, il est afro-américain, ses origines sont indonésiennes, musulmanes, il porte un second prénom arabe... bref, ce peut être ce côté citoyen de l’autre monde, sorte de porte-parole du Sud, d’icone du tiers-monde, qui joue dans ce phénomène inédit de popularité.
Le problème est qu’Obama n’est pas un soul man. Il est un politicien. Et c’est peut-être là que le beau rêve, pour beaucoup, achoppera à des réalités pas très glamour. Car jusqu’à plus ample informé, aux Etats-Unis comme en Europe, dans un contexte de mondialisation néolibérale, ce ne sont pas les politiciens qui mènent le jeu, et la démocratie n’est que poudre aux yeux.
Heureusement, l’Histoire ne s’écrit pas selon un continuum logique. Exemple le 9/11, évènement imprévisible dont nous sommes loin d’avoir éprouvé toutes les conséquences. L’élection de Barack Obama n’était pas prévisible il y a un an, elle était seulement envisageable, c’est en cela qu’elle paraît aujourd’hui inespérée.
Elle est célébrée partout, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Jamais une élection locale n’avait engendré de liesse planétaire. C’est que cette élection est lourde de sens, elle nous parle, peut-être plus directement à nous Français, dont une majorité d’électeurs a confié l’an passé les rênes du pouvoir à un sinistre succédané de GW Bush.
A qui parle-t-elle en particulier, chez nous, cette élection de Barack Obama ? Aux jeunes des cités, aux jeunes d’origine africaine et maghrebine, aux jeunes tout court, aux Antillais, aux Comoriens, aux émigrés et fils d’émigrés, jeunes et moins jeunes, aux métis, aux petites gens, à un peuple de gauche orphelin d’une véritable alternative à gauche. A tous ceux en fait qui doutent sérieusement du principe d’égalité des chances dont nos apôtres des valeurs républicaines nous rabattent les oreilles à longueur de palabres.
Cela me donne à penser que le phénomène Obama, s’il devait connaître un destin positif (pourquoi en douter systématiquement, comme le font certains ?), pourrait avoir de sacrées implications dans notre petite vasouille politicarde franco-française, et a fortiori en Europe.
Excellent article, dont on peut regretter qu’il ne soit pas davantage commenté. Quant à savoir si les Français se décideront enfin à relever la tête en 2009, personnellement je n’y crois pas dans la mesure où il n’existe toujours aucune alternative capable de damer le pion à la nébuleuse UMPS. Relever la tête pour quoi ? Pour voir réapparaître, à l’issue d’une crise sociale s’articulant sur des législatives anticipées, les aparatchiks de l’opposition que l’on avait chassés dix ans auparavant au profit de ceux que l’on vient de fiche dehors ? Rien n’évoluera de façon positive dans la société française tant que nous nous coltinerons le système politico-féodalo-népotico-mafieux que nous ne connaissons que trop en ce qu’il n’a cessé depuis l’après-guerre de nous fournir des preuves de sa nocivité.
Le carriérisme politicien est un fléau, il est un non-sens également. Le mandat électif unique et non-renouvelable, pour tout portefeuille décisionnel, du maire au Président via les conseillers généraux, régionaux, députaille et sénateurs, serait une première solution. La seconde consisterait en la mise en place d’un référendum de mi-mandat, où le peuple déciderait ou non de conserver ses élus au regard d’un premier bilan.
Un conseil d’ami : si vous partagez mes petites idées, évitez de les évoquer en public : vous vous ferez traiter de fou. Ce qui en dit long sur la foi qui anime nos semblables en nos valeurs républicaines.
Il y a aussi la possibilité de se faire une playlist sur Deezer ou Songbeat et de l’enregistrer en .mp3 à partir d’un éditeur de son de type Audacity, Sound Editor ou CoolEdit. Ceci on ne peu plus légalement. Pour ce qui est des Etats-Unis, je ne sais pas si le téléchargement sauvage a réellement baissé, et si oui grâce à des mesurettes répressives... En tout cas, il y a là-bas des alternatives légales au téléchargement sauvage, qui sont intégralement payées par la pub. On y vient doucement avec SongBeat et CDiscount pour les films, et je pense que c’est la solution que privilégieront à l’avenir les majors de l’audiovisuel en Europe... puis en France une fois que les ravages engendrés par l’Hadopi auront achevé de démanteler notre vieille exception cuculturelle et mis à mal les aparatchiks qui se gargarisent aujourd’hui de sa prochaine mise en oeuvre. S’il faut ça pour court-circuiter les pratiques sordides de la nébuleuse Sacem-Snep-Fnac and co, eh bien allons-y, et je vous mets mon ticket que dans six mois d’ici, nos z’artistes qui hier crachaient sur la Mule l’encenseront comme un vecteur de promo plus efficace que Drucker, ils trouveront ça très cool et comme Souchon le fait déjà, ils proposeront au téléchargement gratuit une ou deux pistes de leur boulette du moment. De toute façon, ce n’est avec l’Hadopi qu’on relèvera le niveau de ce qui se grave sous contrat sur les galettes vendues trop cher dans nos grandes surfaces. Le fond du problème est dans la panne créative qui fait que les artistes, aujourd’hui, se contentent de faire du neuf avec du vieux pour un public qui n’est fichtrement plus celui de Led Zep, de Léo Ferré ou de la Stax. S’ils font autrement ils n’auront pas la moindre chance d’être signés, et il leur restera à se trouver des fans sur Imeem et LastFM.
Tiens, je lance un appel aux initiés du téléchargement sauvage : existe-t-il des statistiques de ce qui est majoritairement téléchargé, films, artistes, musique, séries ? Sait-on en gros qui télécharge quoi ?
Loi lobbyiste promise à amendements, réformes puis abrogation, car allant à l’encontre des intérêts réels de ceux qu’elle prétend défendre... ceux-là même qui contribuent indirectement à mettre à notre disposition des logiciels de P2P et des supports de stockage de plus en plus performants et bon marché. Pourquoi, sinon, les fabriquants équiperaient-ils nos ordis de DD allant de 500 GO à 1 TO et d’une somme colossale de RAM ? C’est une pure supposition de ma part, et je précise que je n’utilise pas de logiciel P2P... faute de trouver de l’intérêt à télécharger la production audiovisuelle actuelle. Le streaming me suffit.
Je me demande d’ailleurs si l’Hadopi n’est pas l’arbre qui cache la forêt, à savoir un outil-alibi destiné à créer du flicage légalisé à d’autres fins que la protection du droit d’auteur des fils-de qui font notre pitoyable "exception cuculturelle". On a compris que le web met nos élites mal à l’aise, en ce qu’il nous permet de communiquer et surtout d’échapper à la police de la pensée distillée par des media qui n’a jamais été aussi étatiques. Bien sûr on trouvera à contourner, dans un premier temps, les chausse-trapes de l’Hadopi, certainement que la France sera stigmatisée, peut-être condamnée par l’Europe, en tout cas ridiculisée comme elle en a l’habitude au regard de la planète entière.... l’Hadopi n’est rien d’autre qu’une promesse tenue entre-soi, un renvoi d’ascenseur dont les conséquences promettent d’être très lourdes... pour ses instigateurs.
On n’y arrivera pas, justement par notre façon de considérer les choses, en France, sous un angle d’abord bureaucratico-paternaliste, avec toujours cette idée d’encadrer, de "réfléchir", de "se mettre autour d’une table pour en parler", de nous envisager nous, citoyens, comme une masse d’individus immatures qu’il convient de protéger de l’innovation par des faisceaux de législations se contredisant les unes les autres. Et une fois qu’on a bien tourné en rond et garni les poches des petits copains qu’on aura placés à la tête des commissions, hauts comités, hauts conseils et tutti quanti, eh bien l’échec sera avéré et on n’aura plus qu’à passer au plantage suivant.
C’est vrai ce que vous dites à propos de l’"analphabétisme" par rapport aux interfaces graphiques, et on se demande s’il ne faudrait pas dans ces cas-là se servir d’un manuel, comme pour l’apprentissage du code de la route.
Sur le rapport parfois problématique des français à l’internet, il y a peut-être chez certains d’entre nous cette vieille méfiance à l’endroit de l’"étranger" (qui vient aussi de leur incapacité à pratiquer d’autre langue que la leur, à moins que leur monolinguisme lui-même ne procède de leur xénophobie !), mais je ne suis pas sûr que nos amis internautes américains, asiatiques, africains, hispaniques ou... hollandais soient très nombreux à entretenir des liens de correspondance, en-dehors de leurs obligations professionnelles, avec des représentants de leurs respectives antipodes. Vous savez, la France n’a pas le monopole de la méfiance à l’endroit de l’"étranger"... et la curiosité, l’intérêt que l’on peut ressentir pour l’inconnu sont des qualités assez peu répandues.
Vous dites que certains de vos élèves aimeraient bien que cela aille de soi avec un ordi, comme s’il s’agissait d’une voiture neuve. Sauf qu’une voiture ne reste neuve que le temps de sortir du garage, après il faut bien se soucier d’y mettre de l’essence, de vérifier le niveau d’huile, les pneus. C’est ce que j’essaie de faire comprendre à ma compagne. L’ordi n’a pas une existence propre, il n’est pas autosuffisant, c’est un outil qui comme une voiture, un réfrigérateur, un téléviseur, n’importe quel outil, réclame des réglages et un minimum d’attention(s) pour être en mesure de fonctionner idéalement. Il réclame aussi qu’on y adapte certains de ses comportements, comme on le fait au volant. Mais voilà : on a divinisé l’ordi. On en a fait une espèce de divinité domestique. Cela remonte aux vieux films de science-fiction et c’est resté dans l’imaginaire collectif. L’ordi c’est la fenêtre magique ouverte sur le monde, à côté de ça, le maniement d’un browser, d’un traitement de texte ou d’image, l’art de la mise en page, la formulation d’une requête internet sont de l’ordre du prosaïque. C’est décevant de découvrir que la magie a un prix : celui d’un apprentissage qui requiert une certaine ouverture d’esprit et une disponibilité à l’inconnu. Saura-t-on ne pas se laisser envoûter par cette magie chronophage ? Séparer le bon grain de l’ivraie dans ce continuum d’informations qui s’offre à nous, où le meilleur et le pire se conjoignent, se confondent ?
Bien sûr que c’est compliqué. Qu’est-ce qui est simple ? Pour moi ce n’est pas tant les réticences de certains "à s’y mettre" qui est génant, ce qui me gène c’est le retard volontairement pris en France par rapport aux nouvelles libertés que nous apporte le web, un retard organisé, planifié, et qu’aujourd’hui certains politiciens dénoncent. On n’aime guère en France les gens indépendants, on aime guère que les gens choisissent seuls ce qu’ils veulent voir s’incruster sur leur écran, on n’aime pas qu’ils aient la possibilité de donner leur grain de sel et éventuellement de s’organiser dans un sens non prévu, non voulu par ceux qui entendent nous dicter leur loi. Il y a de ça aussi, je crois.
Et il y a que les ordis, vous êtes sans doute bien placé pour le savoir, n’en sont qu’à leur préhistoire. Dans dix ans d’ici, nous regarderons nos actuels PC et leurs XP instables, leurs Vista lourdos, leurs Linux ésotériques, comme un ado d’aujourd’hui regarde passer une vieille Citroën DS. Ces engins sont terriblement compliqués, reconnaissons-le, et somme toute assez ennuyeux à manipuler avec leur cortège de connexions anachroniques à des réseaux téléphoniques antédiluviens et surtaxés. La liberté viendra du satellite, du Wimax, d’autres vecteurs non encore imaginables, il y aura toujours à ce moment-là des politiciens populistes pour prétendre nous fliquer et des cerveaux pour concevoir des dispositifs de brouillage, mais c’était déjà ça avec la radio. Les moyens mis à dispositions de chacun pour communiquer, de toujours, ont inquiété les pouvoirs...
Il a raison Foufouille, cela fait un bail qu’on nous ressort les mêmes vieilles lunes, et c’est comme pour le reste : de la culture de marronniers.
Je me souviens, quand je me suis mis au truc autour de 93 (au bon vieux temps du Windows 3.1 et des machines-outil à disque souple et ronfleur intégré), on nous promettait une explosion du télétravail, le tertiaire à domicile pour venir à bout du même coup du chômage de masse et de la pollution induite par la mobilité. Télésecrétariat, travail en équipes virtuelles, prises de commandes de courses avant livraison pour s’éviter le fléau du caddy plein à la caisse du Carrouf le samedi aprème, le téklétravail serait une mine d’emplois. Et puis comme pour toute innovation hyper-utile, pertinente et appelée à faire évoluer positivement nos petites habitudes, la mentalité franchouillarde a fait son oeuvre, les décideurs ont freiné le truc des quatre charentaises et le télétravail a conquis ainsi son statut de vain mot majuscule.
Déjà que l’Internet est arrivé en France par la petite porte, qu’autour de 96 encore beaucoup de gens en ignoraient tout. Douze ans après, L’ADSL reste une fiction pour pas mal de nos compatriotes. On est en dégroupage total si on vit dans un coin rentable, autrement c’est le passage forcé par les petits fils de cuivre de l’opérateur (pré)historique, via le modem rutilant des FAI escrocs. Le satellite bidirectionnel ? Marginal, cher, et il vaut mieux disposer d’un terrain pour la parabole géante. Le Wimax ? Ah, le Wimax. On en parle comme les aventuriers parlaient de l’Eldorado, et on ne fait qu’en parler quand on sait ce que c’est. Le Wimax est au web haut-débit ce que la pile à combustible est à l’automobile : une utopie entretenue dans son statut d’utopie, comme tout ce qui relève d’une (mauvaise) volonté politique. Au fait, on n’est pas lourds à savoir précisément ce que c’est le Wimax, de quoi il s’agit précisément, le pourquoi du comment d’une connexion sans fil, partout, qui pourrait s’organiser en régies municipales et mettre le web à la portée de tous, comme on allume sa radio, sa télé, sans avoir à se ruiner en abonnements forcés et se prendre la tête avec des floppées de branchements. Mais il faut pour cela une volonté politique, et là, on se heurte à des intérêts supérieurs. Ceux des z’actionnaires des grosses multinationales de la com qui se revendent les unes les autres les FAI comme nous échangions des images dans la cour de récré quand on était minots. Avec la bénédiction de France-Télécom, cette machine à régresser. Parcer que c’est France-Télécom le coupable. C’est à lui, d’abord, qu’on la doit, la fracture numérique. Ensuite c’est à Windaube et ses systèmes d’exploitation onéreux, puis aussi un peu à Linux et à sa constellation de "distributions" au maniement compliqué (pas foutus d’en proposer une une fois pour toutes qui serait comme un windows gratuit qui ne planterait pas, avec des icones qu’on clique dessus et des logiciels aussi faciles à manier (pour le profane, s’entend) que le bon vieux Works ou le I_view 32 pour les images et le son). Paraît que c’est en train de changer avec Ubuntu. On verra.
En attendant, prétendre se coller au web quand on n’a aucune expérience de la chose suppose de réunir trop de conditions. Alors on se décourage si on n’en a pas les moyens matériels ou si on ne s’en sent pas les capacités. Quelques marginaux auraient mis au point un système sans clavier ni souris avec écran tactile, qui s’allumerait et s’éteindrait comme une télé... mais ça reste une légende urbaine, une de plus. Pour le moment un ordi ça s’allume en appuyant sur un bouton, mais il faut respecter une procédure pour l’éteindre. Entre, il y a le clavier sur quoi il faut savoir taper, la souris à quoi il faut s’habituer, et l’antivirus, le pare-feu, les nettoyeurs de registre, le modem qui doit être bien branché, la connexion wifi qui doit être protégée, tous ces petits trucs indispensables dont il faut s’occuper tous les jours, et c’est décourageant quand on rentre crevé du taf, qu’on a les mômes dont il faut superviser les devoirs, ou passé soixante balais avec son arthrose et sa popote du soir à faire, c’est décourageant, ouais, d’entretenir un gros tamagoshi.
Les vrais parasites du système c’est parmi la classe politique qu’il faut les chercher, les cumulards de portefeuilles, de fonctions, de prébendes, les bénéficiaires de parachutes dorés et les racketteurs cotés en bourse opérant dans la distribution de l’eau courante et le retraitement des ordures. Pour le genre de propos que vous tenez, il y a le café des Sports en bas de chez vous. Là, personne ne vous contredira du moment que vous y allez d’une tournée de canons.
Je dirais que le plus important, bien avant la protection des oeuvres éventuellement piratées, c’est de sévir. Ce gouvernement voue un attachement maladif à la traque, au fichage, à la sanction en eux-mêmes, indépendamment des alibis qu’il invoque et du coût colossal que cela peut représenter. On a affaire à une ligne politique fondée sur la seule répression, dont le projet est inquisitorial. Il s’agit avant tout de désigner des coupables et de les châtier. Pour cela on fait feu de tout bois : les leechers, les pauvres, les rmistes, les handicapés, les parents isolés, les internautes subversifs, les petits malins qui commercialisent des poupées vaudou à l’effigie d’Une ou d’Untel, les porteurs de pancartes où est inscrite, par exemple, telle citation d’un propos présidentiel, ou encore les siffleurs de Marseillaise. En fait, est passible de sanctions tout ce qui va à l’encontre de la ligne du Parti. Pourquoi ? Parce que cette ligne est délibérément sale, malhonnête, amorale, agie par des intérêts mafieux, et que ses acteurs les moins illuminés ne se font pas la moindre illusion quant à son devenir ni au leur. Le Sarkozysme est une phase critique mais cependant transitoire de notre histoire. Il n’est pas besoin d’être clerc pour en pressentir l’issue tragique.
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