Bravo pour ce premier article !
@titi
Le coût de la main d’oeuvre des « veilles économies » est en effet un élément fondamental dans l’étude de l’impact supposé qu’aurait une dévaluation sur notre économie.
Ci-dessous la partie de l’article qui intègre cette dimension :
« Premièrement, la mondialisation crée des chaines de productions mondiales avec des biens intermédiaires provenant de nombreux pays. Comme une dévaluation baisse le prix des exportations mais augment le prix des composants importés, une politique de dévaluation augmente les coûts de productions des entreprises domestiques. Par ailleurs, ces composants ne peuvent pas être fabriqués domestiquement, soit dans des veilles économies, car la main d’œuvre y est trop chère. Face à l’augmentation de leurs coûts, les entreprises domestiques augmentent leurs prix pour rester rentables, réduisant la demande intérieure. Un processus inflationniste se met en place car, face à la baisse de leurs pouvoir d’achat, les salariés réclament une hausse de salaire. »
Cependant, je ne pense pas que la baisse du SMIC soit la solution. L’étude du SMIC est, d’ailleurs, une question importante à laquelle je compte dédier un article prochainement (j’espère que vous le lirez ;))
@titi
Merci pour ton commentaire.
Je suis d’accord que la dévaluation est un outil politique.
Sur les conséquences de la dévaluation et la spirale inflationniste que vous évoquez. J’ai détaillé les conséquences de l’inflation d’un point de vue théorique dans l’article :
« Pour être plus précis, les conséquences d’une dévaluation se décomposent en deux effets : un effet prix et un effet volume. A court termes, la dévaluation aggrave le déficit commercial car les termes de l’échange se dégradent : le prix des importations se renchérit alors que le pouvoir d’achat des exportations diminue, c’est l’effet prix. A moyen terme, intervient un impact sur les volumes, la dévaluation permet d’accroître la compétitivité des exportateurs. Ce changement de prix relatif conduit à une demande plus importante venue de l’extérieur et à une substitution des biens importés pour des biens locaux dans la consommation domestique. Grâce aux phénomènes multiplicateurs, cette hausse de la demande de biens d’exportation et de substitut s’étend à l’ensemble de l’économie entrainant une hausse de la demande globale stimulant la croissance. »
J’ai aussi précisé que les conséquences d’une politique de dévaluation dépendent avant tout de la sturcutre économique du pays en question. Par exemple, en Angletterre en 1992, la dévaluation n’a pas résultée en une inflation.
Vous parlez aussi de la stabilité en valeur absolue des salaires face à l’inflation, ce n’est pas toujours le cas, les salaires peuvent être indexé sur l’inflation.
@Durand
Pour votre premier point, je suis d’accord et c’est d’ailleurs une question soulevée dans l’article. cf. « Alors, la perte de ce levier de politique monétaire -la dévaluation- est-elle fondamentalement grave ? »
Sur le deuxième point, c’est vrai que la BCE aurait aujourd’hui beaucoup de mal à annoncer publiquement une politique de dévaluation. De plus, il faudrait que tous les pays de l’Union Européenne soient d’accord/profitent de la mise en place une telle politique, ce qui semble peu probable.
Enfin sur le Frexit, il est évident que la question de l’indépendance de notre politique monétaire est une des questions sous-jacentes de cette publication.
Dans mon article, je conclue que la dévaluation n’est pas nécessairement synonyme de croissance et donc que la perte de cet outil monétaire n’est pas grave à la vue de la structure de notre économie.
Il est aussi important de préciser que même hors de l’euro la France aurait beaucoup de mal à dévaluer sa monnaie (cf. les reproches faient à la Chine).
De manière plus générale, le Frexit aurait pleins d’autres conséquences que le retour de notre indépendance monétaire qui mériterainet chacune de longues études, mais le Frexit n’est pas le débat de cet article.
@Séraphin
Merci pour ton commentaire.
Dans cet article, je ne traite que de la gestion étatique de la monnaie.
La question de l’impact des autres acteurs financiers est aussi intéressante et mériterait sûrmement une étude intégralement dédiée.
@Lonzine
Merci pour ton commentaire.
Je suis d’accord que la dévaluation est devenue presque impraticable pour de nombreux états aujourd’hui, particulièrement pour les états européens.
C’est en partie le sens de cet article et ce qui rend la question de l’efficacité des politiques de dévaluation particulièrement intéressante. En effet, si l’efficacité des politiques de dévaluation est avérée il faut alors repenser notre organisation monétaire.
@Louis
merci pour votre commentaire (comme d’habitude).
@JL
Très intéressant l’article d’Annie Ernault, merci !
@Séraphin Lampion
merci pour votre remarque
« Nous sommes comme des nains assis sur des épaules de géants" Bernard de Chartres.
Je pense que ce que vous décrivez est le principe d’innovation qui à mon sens n’a rien de mauvais tant qu’il bénéficie au consommateur.
Vous avez totalement raison sur l’impact du capitalisme qui a profondément modifié notre façon de consommer et qui repousse sans cesse les limites de l’ultra consumérisme. Quant aux règles vous avez aussi raison, si nous faisons le choix d’une concurrence à l’innovation (ce qui à mon sens n’est pas mauvais), les règles doivent être les mêmes pour tous sinon la concurrence devient déloyale (paradis fiscaux, sociaux, environnementaux....).
@JL
merci pour vos remarques.
La question de l’environnement est évidemment fondamentale vous avez raison et un article sur l’économie de marché se doit de mentionner l’impact d’une telle économie sur notre planète.
Sur l’autre point que vous abordez je ne comprends pas pourquoi vous dîtes que le capitalisme ne peut pas mourir de son impopularité ( nous sommes d’ailleurs dans une période de rétropédalage quant au libéralisme), ni comment il se nourrit de son impopularité.
@pemile
Oui totalement. J’ai utilisé GAFA parceque c’est un acronyme populaire.
D’ailleurs je parle aussi de Netflix qui n’est pas inclus dans l’acronyme non plus. Une appellation plus adaptée aurait pu être : les géants du numérique.
@Séraphin Lampion
merci pour votre commentaire
Vous écrivez : « Elle (la dette) permet de transférer et prélever, par les intérêts, la richesse du travail vers le patrimoine des plus riches, ceux qui peuvent prêter. »
Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont négatifs ou aux alentours de zéro et l’inflation est positive. Par conséquent le crédit ou la dette profite au contraire aux débiteurs. En effet, le taux d’intérêt très faible et le taux d’inflation supérieur va déménager du pouvoir d’achat des créditeurs vers les débiteurs
@Charles
Oui la situation économique de l’Italie est préoccupante.
En effet, elle inquiète l’ensemble des acteurs financiers. Et, alors que François Écalle, ancien rapporteur général à la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques, parle d’elle comme du « maillon faible » de la zone euro, les créditeurs semblent avoir perdue confiance en sa solvabilité. En effet, l’Italie emprunte désormais à 2,2 %, quand l’Allemagne est à -0,530 %.
Vous avez raison, les mêmes interrogations commencent à se poser que pour la Grèce en 2012. L’Italie pourra-t-elle continuer à emprunter ? Si elle n’y arrive plus, que se passera-t-il ?
En tout cas pour la France l’effondrement économique de l’Italie serait une catastrophe car « Si l’Italie tombe. Le prochain domino, c’est la France » (François Écalle).
@Louis
merci pour votre commentaire.
Le but est simple : comparer la dette à la taille de l’économie des états (le PIB).
Beaucoup d’économistes considèrent que le PIB est un indicateur macroéconomique aux nombreuses limites (non prise en compte des externalités, de l’économie domestique et souterraine ...). Il mesure l’activité économique d’un pays certes mais il doit être utilisé avec d’autres indicateurs permettant de décrire les inégalités, le niveau de vie des habitants... (IDH, pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté...)
En fait, le PIB (produit intérieur brut) est aujourd’hui l’indicateur macroéconomique de référence et on a parfois l’impression que les analyses économiques s’arrêtent à comparer le PIB (entre les états ou entre différentes périodes). C’est une erreur !
Le PIB est devenu une institution et on compare aussi la dette à lui car tout aujourd’hui passe par le PIB.
Article intéressant.
Je partage notamment votre diagnostic sur l’Italie. François Écalle, ancien rapporteur général à la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques, parle d’elle d’ailleurs comme du « maillon faible » de la zone euro. La situation Italienne est très préoccupante et l’évolution sa situation financière sera déterminante pour l’avenir de l’Europe et la santé économique des autres pays de la zone.
Je pense qu’il reste une question fondamentale : Qu’est ce que les gouvernements ont fait de l’argent ? En effet la France,ce est le pays le plus taxé au monde (OCDE en 2017) et sa dette est passée de 21 % du PIB en 1981 à 120 % en 2020 (prédiction). De plus, ces dépenses très importantes n’ont pas permis de réduire les tensions sociales (gilets jaunes) ou d’éradiquer la pauvreté (8,8 millions de pauvres en France selon l’Insee en 2016).
Pour moi, une des raisons de ces déficits à répétition, c’est une utilisation intéressée des politiques économiques visant davantage à manipuler un électorat sur le court terme qu’à assurer la santé économique française sur le long terme.
lien vers mon article : https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/reflexion-sur-l-endettement-de-l-223605
@Baptiste B.
J’ai écris : Selon lui la dette en 2018 n’est pas encore « supportable », en voulant dire : selon lui la dette en 2018 est encore « supportable »
@lola
Merci pour votre commentaire.
Pour moi, l’article de Christian Chavagnieux, publié dans Alternatives économiques le 17 décembre 2018, confirme que la dette française est aujourd’hui préoccupante.
Selon lui la dette en 2018 n’est pas encore « supportable », mais elle pourrait devenir préoccupante si certaines situations venaient à se produire.
Une des situations serait : « des tensions dans la zone euro dues aux problèmes budgétaires italiens ... emmènerait la dette vers des niveaux plus risqués et moins contrôlables ». Or, la situation économique de l’Italie est tout sauf rassurante à l’heure actuelle (comme je l’explique dans l’article).
Par la suite il affirme que : la dette « résulte pour une partie significative de l’idéologie anti-impôt des gouvernements de tous bords qui se sont succédé au cours des vingt dernières années ». Je ne pense pas que l’on puisse dire que la France est le pays de « l’idéologie de l’anti-impôt ». En effet, la France est le pays le plus taxé du monde. L’étude annuelle de l’Organisation pour la coopération et le développement (OCDE) sur la fiscalité révèle que la France est en 2017 le pays le plus taxé au monde avec des recettes fiscales atteignant 46,2 % de son PIB. Elle est juste devant le Danemark (46% de son PIB).
@Charles
Quand je parle du taux négatif qui « nie la philosophe du progrès », je parle bien de l’idée qui se cache derrière le taux négatif. En fait, le taux négatif nie la « philosophie du progrès » car il refuse de voir l’intervalle de temps qui sépare le prêt de son remboursement comme une source de progrès, un espace temporel qui va permettre à l’homme de s’améliorer et dans ce cas de générer un profit.
Quand je parle de philosophie du progrès, je parle de l’idée que le temps qui passe représente pour l’homme une possibilité de s’améliorer. En d’autres termes, que demain nous aurons progressé et c’est cela qui nie le taux négatif.
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