Merci de votre réponse, L’Enfoiré (j’ai du mal aussi avec votre pseudo).
C’est l’alternative de l’expatriation que je privilégie pour ma part. La procédure est en route. Ce qui est vrai dans l’hexagone ne l’est plus passé ses frontières, fort heureusement. Le monde est immense. L’ignominie humaine sévit partout, certes, mais c’est le degré de culture de la population d’un pays donné, et son niveau de perception de son héritage historique, qui la rendent plus ou moins supportable.
La France est sur la voie de la régression au néolithique inférieur. Ou plutôt, la France ne fait que suivre son destin. N’a-t-elle jamais été autre chose que la grenouille qui se voulait plus grosse que le boeuf ? Lorsqu’on vit dessus, on peut avoir l’illusion qu’elle est le boeuf. Sitôt qu’on prend de la distance, c’est la grenouille qu’on voit s’agiter, toujours en vain. Avec cinquante ans de retard sur d’autres nations qui, elles, ont choisi d’investir le futur au quotidien, et non le conditionnel au passé recomposé. De Pétain à Sarkozy, c’est l’échec qui prédomine. L’échec et la malhonnêteté, l’échec et l’insigne crapulerie. L’abrutissement voulu et accepté de tout un peuple de soûlots, de rustres, de gueulards, de cocus, de frigides, d’impuissants, de tarés congénitaux pétris de foi en leurs bonnes paroles, y est pour beaucoup. La démocratie, appliquée à cette nation faite pour recevoir des coups de pied au cul, c’est du caviar jeté aux pourceaux.
Bien à vous, ami belge. So long.
Les choses ne sont pas ce qu’elle devraient être, OK ! Disserter à l’improbable du conditionnel fait justement partie de ce qui m’irrite le plus chez les Français, particulièrement dans tous ces fora, tribunes, débats en ligne... et partout où ils se tiennent. Ce devrait être comme ci, comme ça, y’a qu’a, faudrait. Or on ne vit pas au conditionnel, ni même au futur, mais bel et bien au présent et dans un monde concret, pas dans un univers abstrait où la parole aurait valeur de formule magique. Faudrait que ce soit comme ça plutôt que comme ça, et pffuit !!! il suffit de le dire et ça y est, c’est fait. Ben non. En Guadeloupe et à la Réunion, il a fallu casser, brûler, dégommer pour obtenir un peu. Et encore, ce n’est que le début. On le sait bien, le lourd appareil politico-bureaucratique franco-français ne connaît que le langage de la casse. Mais ici en métropole, comme nous sommes des Békés civilisés, nous manifesterons en masse le 19 avec des banderoles de papier et en bouche, des slogans dictés par nos bons bergers des syndicats, comme nous l’avons fait le mois dernier. Et nous obtiendrons la même chose, dont nous débattrons à l’infini les semaines qui suivront. Bien sagement. Sans rien avoir cassé. C’est une autre façon de fermer sa gueule, la manif a posteriori.
Pourquoi a posteriori, L’Enfoiré ?
Parce qu’avant de râler en mesure sur la faiblesse du pouvoir d’achat, il aurait peut-être été utile de se mobiliser massivement contre la multiplication des emplois précaires, voici une quinzaine d’années. Or, ceux-ci ne concernant alors que les plus mal lotis d’entre nous (ces horribles profiteurs d’assistés), personne n’a haussé le ton.
De même, lorsque la bulle immobilière a commencé à faire des dégâts, qui est descendu dans la rue pour réclamer le gel des loyers ? Personne. Pourquoi ? Parce qu’on réussissait encore à faire croire aux braves gens qu’ils pouvaient devenir propriétaires grâce au sortilège du crédit à la conso qui leur est aujourd’hui poliment refusé.
Aujourd’hui l’emploi précaire se généralise et la plupart d’entre nous "se contente" de salaires minables. Aujourd’hui on n’ose plus rêver que de garder le logement dont on est locataire, quand on en est satisfait (lorsqu’on on n’abandonne pas pour cela la moitié de ce que l’on gagne à son proprio ou à l’agent immobilier qui en est le mandataire). Alors on descend dans la rue pour prier les truands qu’on a élus ou réélus qu’ils veuillent bien condescendre à nous consentir une petite rallonge, de quoi s’offrir des écrans HD fabriqués en Chine (alors qu’on nous dit qu’il n’y a même pas de programmes HD de diffusés par nos télés francophones) et des caisses toutes neuves fabriquées en Pologne, en Bulgarie ou au Swaziland, et de jolis ordis coréens avec lesquels on a la trouille de ne plus pouvoir télécharger le dernier disque de Jauni et Lavilliers, le dernier nanar de Luc Besson.
On apprend que des CRS ont tabassé des gosses qui pourraient être les nôtres l’autre jour gare Montparnasse, et que ces barbares fonctionnarisés ont le soutien de leur ministresse de tutelle. Personne ne descend dans la rue réclamer la démission de cette femme. On se contente d’en parler.
On apprend que Total et Continental, qui ont réalisé des bénefs monstrueux, vont virer des milliers de leurs employés pour complaire à leurs parasites d’actionnaires.
Personne ne descend dans la rue pour réclamer la tête des PDG de Total et Continental et revendiquer la mise à bas de la dictature des actionnaires. On se contente d’en parler.
Vous comprenez à quoi je veux en venir, L’Enfoiré ? En en quoi je rejoins le désespoir de Pallas. Car c’est de désespoir qu’il s’agit. Une telle lâcheté collective ne peut augurer de rien de valable pour l’avenir. Il est d’ailleurs vain de parler d’avenir pour ce pays, tant il il est fini, sénescent, moribond, déliquescent, tant la démocratie y est devenue dangereuse, en ce que la majeure partie de sa population est désormais composée de neu-neus qui, comme le dit maladroitement Pallas, portent au pinacle des demeurés de l’acabit de Zidane, Patrick Sébastien, Drucker, Bernard Tapie, Yannick Noah, Diam’s et autres transfuges de la starac’, qui trouvent tout à fait normal que ces crétins gagnent énormément de thunes à leur vendre du vent pendant qu’on démolit la recherche et casse le système de soins, et qui iront voter à chaque élection pour le guignol qui saura le mieux bourrer de promesses jamais tenues la vacuité de ce qui leur tient lieu de crâne, peu importent ses états de service et les casserolles qu’il ou elle traîne à ses basques.
@ L’Enfoiré :
Bah, je ne sais si c’est vraiment de spleen qu’il s’agit. Je ne trouve pas que Pallas ait tort sur tout. En fait, je partage beaucoup de ses points de vue et vous voyez bien que ça ne m’empêche pas de me lever le matin, assez tôt d’ailleurs - et j’attends le point du jour pour sortir faire mon jogging.
Pallas c’est un troll qui, à la différence de tellement de trolls qui se contentent de faire dans l’opposition systématique, nous dit des choses qu’on a du mal à entendre tellement elles reflètent la réalité de ce que nous sommes. Pas ce que nous sommes devenus, non ! ce que nous sommes bel et bien, les Français, et qui ne date pas de Sarkozy. Celui-là n’est pas le premier virus que nous nous soyions inoculé. On pourrait dire a priori qu’il est produit de ceux qui ont précédé, mais il est trop tôt pour se prononcer sur ce point-là. Je dirais pour ma part qu’il est la synthèse de toutes les tares de la société française. Ce n’est donc pas un hasard s’il est aujourd’hui là où il est. Il ressermble à tel point ce que nous sommes que nous le détestons. Pour ce que nous savons être.
Je viens de passer quelques mois "à l’étranger", oh, pas très loin, en Italie. Je suis rentré ce dimanche et d’emblée j’ai eu l’impression d’avoir franchi le mur de Berlin dans le mauvais sens. Allez passer quelque temps hors de nos frontières, n’importe où, et pour peu que vous soyiez un brin objectif, la même sensation vous étreindra sitôt que vous foulerez à nouveau le sol français.
C’est bien, le débat. C’est vachement démocratique le journalisme citoyen, les réunions, les assemblées générales, les meetings, la parlotte en groupe. C’est une vieille tradition française, la tribune. Peut-être parce que ça donne à celles et ceux qui y prennent part l’illusion d’avoir prise sur les évènements. Or, c’est faux, et Pallas, qui qu’il soit, a 100% raison, d’après moi. Nous ne pesons rien. Cette tchatche c’est l’expression de notre impuissance collective, de notre acceptation implicite de l’inexorable, et nous le savons. C’est pour ça qu’on en remet sans cesse partout où c’est possible, où ça meuble l’antenne, où ça fait vendre de l’espace publicitaire. Cela nous rassure. En fait, ici à Avox ou ailleurs, on ne débat pas, on se débat par incapacité à agir.
D’autres agiront pour nous. Mais ce n’est pas en votre nom que la poudre parlera. Ni en le mien parce que d’ici là je serai "passé à l’ouest" depuis belle lurette.
Bonne journée !
@pallas : Je ne sais pas qui vous êtes, je repasse de temps en temps sur Avox et là, je découvre quelques commentaire de votre part qui, à première vue, pourraient laisser penser que vous êtes dingue.
A première vue seulement.
Vous me rappelez le personnage de l’aliéné dont parlait Cioran. Assis sur un banc, dans le parc d’un asile d’aliénés, pendant la guerre, il disait en substance au philosophe : "Dehors on meurt, on s’entre-déchire, on crève la faim. Ici nous sommes protégés, nous ne manquons de rien, nous mangeons à notre faim, nous ne pouvons pas être bombardés parce que nous sommes dans un hôpital".
Et Cioran de conclure : "On appelle cela un fou".
Pallas, je partage assez votre lucidité. Je ne sais jusqu’à quel point vous êtes sincère, je ne sais quel jeu vous jouez, si vous jouez un jeu, je ne sais pas si vous êtes ou non paranoïaque, mais ce que je perçois de vous, si vous êtes vraiment ce que vous prétendez être, c’est que vous avez les yeux ouverts à l’image de ce monstre dont parlait le même Cioran, un monstre parce que d’après lui, il fallait en être un pour regarder la réalité en face et en supporter la vision.
On dirait un Jacky DS, ou pour les non-intitiés un tuning raté de DS...
Ceci dit, je ne vois pas le rapport avec 68. C’était une belle caisse, pas une idéologie. J’ai connu des prolos qui roulaient en DS, j’allais pratiquement tous les jours au collège, avec plusieurs de ma classe, dans la DS noire d’un voisin de ma cité où nous nous entassions sans jamais étouffer. Du velours, cette bagnole. Silencieuse, ouatée, souple comme une Américaine, fiable, en avance sur son temps. Dans la même cité, il y avait un ambulancier qui en avait fait sa passion. Il ramenait des carcasses de DS et d’ID sur sa remorque, et six mois après il nous sortait de son garage un carosse rutilant et piaffant.
L’idée de nous refaire une DS des Temps Merdiques est bien de cette époque où on ne sait faire que du neuf avec du vieux. Les Allemands ont ouvert le bal avec une Cox et une Mini pour pétasses, les Italiens nous ressortent une Fiat 500 trop chère pour être digne de la vraie (j’entends par l’esprit), les Américains, après le foirage de leur néo-Thunderbird, nous proposent une Mustang et une Barracuda presque aussi belles que leur aïeule respective, une Charger et une Challenger pas mal dénaturées, et bientôt une Camaro sublimissime...
Reste Renault, qui nous ressortirait bien une 4L à 20.000 € sans option, qui sait ?
Il y a dix, quinze ans de ça, la mode était à la sigmatisation homosexuelle post-mortem. Rock Hudson et James Dean en ont fait les frais... et je crois aussi Marlon Brando. Avant ça, c’était l’accusation portée sur certains artistes d’avoir déserté durant la Seconde guerre mondiale. A présent c’est le révisionnisme, le négationnisme, la collaboration. Demain ce sera autre chose. On brûle ainsi ses idoles. Ca fait jaser un moment et puis on oublie.
@l’homme pressé :
Sur Sanson, je vous suis complètement quant à ses deux mentors, mais pour moi qui l’adorais, elle n’a jamais été aussi bonne que sous l’influence de Steven Stills. Chansons, orchestrations, groove, peps, c’était la Sanson que j’aimais. La période pleurnicharde des remords et des regrets autour de son autre mentor, le bêlant Michel Berger, m’a découragé de la suivre encore. Mais là ça nous montre bien (et c’est ce que vous pointez remarquablement) à quel point on est artiste, et combien Sanson est une artiste : sa bio influant sur son oeuvre, et c’est peut-être à ce détail-là que l’on distingue l’artiste du faiseur, ou pire, du produit culturel.
On a parlé aussi du projet de Ferré d’enregistrer "Poète vos papiers" avec les Doors... ça fait partie de la légende, ces rumeurs-là, vérifiables ou pas. C’est l’imaginaire qui parle. On ne saura jamais si Ferré a bien passé une partie de son enfance chez les jésuites pour s’en évader et se retrouver hébergé par un luthier de Bordighera... Il n’y a jamais eu de pensionnat de jésuites dans les environs de Bordighera, et on imagine mal un gosse dépenaillé se baladant sur les routes pas forcément bien famées de l’arrière-pays ligure, pour se retrouver comme par miracle dans ce qui était alors une petite station balnéaire chicos, et comme par hasard, chez un luthier qui lui aurait appris à jouer du violon. Ferré, on ne peut pas lui enlever ça, était un compositeur de talent qu’on pouvait apparenter à l’école impressionniste (Debussy, Ravel, Fauré), mais au piano ce n’était pas Rubinstein et de mémoire d’admirateur, je ne me souviens pas de l’avoir ne serait-ce qu’aperçu un archet à la main. Et comme maestro, il dirigeait fort mal, de l’aveu de certains de ses concertistes interviewés à l’occasion de sa mort... Mais que seraient les grands artistes sans la légende ? Aujourd’hui il y a l’"image". Un emballage estampillé "Vu à la télé". Aures temps, autres moeurs.
Bah, c’est ce qui se passe souvent quand on se pique, pour une raison ou pour une autre, de rencontrer des célébrités dans la vie courante. Mon cousin adorait Eddy Mitchell. A l’issue d’un concert, il avait trouvé à se faufiler jusqu’au bistrot où Mitchell descendait un verre. Il a approché Mitchell, a essayé de lui parler mais l’autre, déjà beurré, lui a lancé un regard pas encourageant du tout, et mon cousin n’a pas insisté.
Il y a l’artiste en représentation, ça fait partie de son métier, qui cherche à coller à l’image qu’il s’est fabriqué pour pouvoir vivre de son fonds de commerce. C’est aussi pour éviter de se faire bouffer, ou alors c’est parce qu’il fait l’artiste pour pallier à une difficulté d’être, à la base... Et il y a l’artiste en live, qui bien souvent nous déçoit parce qu’il est au fond pas très différent de chacun d’entre nous.
@ Taverne des Poètes :
Je ne suis pas franchement variétés (non par snobisme mais par goût), mais Claude François, que j’entendais beaucoup et partout quand j’étais ado, avait un talent qu’on aurait bien tort de sous-estimer. Cas rarissime dans la chanson en général, ce type n’était le clone de personne avant lui, ne s’inspirait de personne avant lui, il a réussi à apporter de la joie, de la liesse, du bonheur à des millions de nanas de treize ans comme de soixante à partir d’un filet de voix et de textes mièvres... qui sont encore sur toutes les lèvres, dont les miennes !
Après, "l’oubli" de Ferré par les media, dix ans, quinze ans (cette année) après sa mort... n’est-ce pas préférable ? Perso ça me gènerait qu’un "hommage à Ferré" à la télé nous inflige d’entendre "Poètes, vos papiers" marmonné par Vincent Delerm, "La The Nana" hurlé par Patricia Kaas(-couilles), ou "La Damnation" massacrée par Florent Panini...
Il y a ce qui fut et il y a ce qui est. Laissons la terre tourner à son envi.
Et les classiques se copiaient entre eux, Beethoven, Schumann, Haydn, Mozart, Tchaikowski, les uns pompant aux autres leurs thèmes à travers les âges, Ferré a ensuite pompé le thème de "La Mer" de Debussy dans sa "Chanson du mal-aimé", thème pompé à nouveau par McVartney dans son oratorio "Standing Stones"... C’est pas très grave tout ça, tant que le plagiat ne devient pas une habitude. Qu’importe si Perret a oui ou non fréquenté Léautaud, il a commis une oeuvre plutôt qu’un quelconque délit, ses chansonnettes à lui voulaient nous dire des choses pas si bêtes, pas si cochonnes qu’il y paraissait à première vue, en ce sens Perret est de la famille des Frédéric Dard et des Audiard, des Brassens et des Lapointe, des Vian et des Calaferte, et ce n’est pas étonnant que quelques cuistres parisiens cuités au politiquement correct s’excitent soudain sur lui.
Rien d’autre à se mettre sous la dent ?
Je ne le jurerais pas. Mais ce serait prendre d’énormes risques que de s’intéresser au passé d’un Devedjian ou d’un Hortefeux...
Alors on prend ce qu’on a sous la main. Bientôt ce sera au tour des précités. On cherchera des poux à San-Antonio et à Audiard et à l’oncle Georges pour quelques répliques argotiques vite interprêtées comme des propos racistes, révisionnistes, antisémites, on viendra reprocher à Vian d’avoir été un collabo, à Calaferte d’avoir incité au terrorisme, à Boby Lapointe d’avoir fréquenté ou dit n’importe quoi qui puisse faire de lui un suppôt du IIIème Reich, un négateur de la Shoah, un violeur de petites filles.
Pitoyable presse française, même plus bonne à se torcher. Dire que ces gens se font de la thune à déverser leur vomi sur la place publique.
Mais ces questions-là elles ne se posent jamais en France. Dans les pays anglo-saxons, où il est de bon aloi de pratiquer l’understatement (ou si vous préférez le politiquement correct), on ne se gène pas pour poser des questions génantes, c’est même le travail du journaliste de poser des questions génantes, et tant pis si ça dérive quelquefois vers l’info à scandale. Nous, on est toujours dans la déférence, le protocole, l’héritage de cour, le respect de la position d’autrui (de son rang), cette position fusse-t-elle usurpée, relevât-elle de l’imposture. Personne ne demandera à Mlle Drucker ou à M. Jean Sarkozy s’ils doivent leur position à celle de leur papa... alors que tout le monde ne pense qu’à ça. Mais non, on tournera autour du pot, on fera dans le rond-de-jambe, dans la plus parfaite hypocrisie. Et on se plaint après ça que la presse, que les journalistes, que les intellectuels français ne jouissent plus de la moindre crédibilité ?
Tiens, dans la foulée, savez-vous ce qu’on dit de Franck Fernandel à Marseille ?
"-Té, Papa il a travaillé, et moi, peuchère, j’ai pris la retraite !"
Comme quoi, ça ne marche pas à tous les coups. Et quand Franck Fernandel (qui arrondissait la retraite de son défunt papa en cachetonnant dans de confidentielles émissions de la télé régionale où il venait faire son pître à casquette devant un verre de pastaga sur fond de chant de cigales) a essayé, il y a une vingtaine d’années, de lancer son neveu dans la chansonnette, ç’a été un flop calamiteux. Pour ce que l’on en sait, le pauvre grosse en est sorti très perturbé, et au bout du compte il a repris le patronyme familial, Contandin, pour se consacrer à tout autre chose.
Le fils Ferré aussi fait dans l’héritage, comme libraire, éditeur, dépositaire du patrimoine artistique laissé par son père. Mais il fait ça dans la discrétion et on ne peut pas dire que ça lui rapporte beaucoup d’argent. S’il avait voulu faire chanteur, c’est certain qu’il aurait pu. Mais à côtoyer un type comme Ferré depuis sa naissance, on en devient peut-être plus intelligent, plus lucide, plus exigeant.
L’art et l’expression en général, et leur façon de le pratiquer, étaient d’une tout autre tenue jadis. Aujourd’hui on fabrique des produits et on s’érige soi-même en produit. Au final on ne fabrique que du sous-produit.
Je remarque que la LICRA, le MRAP et assimilés se sont montrés très discrets lorsqu’il a été question de créer un ministère de l’Identité nationale, et que leur discrétion est toujours aussi bruyante après plusieurs séries d’interventions musclées dont certaines se sont soldées par des morts d’hommes.
Brillant propos. Vous nous démontrez au mieux les failles de notre système, fondé sur la représentaton. "Qui c’est, lui" ? Aux States, on dira "combien pèse-t-il ?". Je suis l’étiquette que l’autre a apposé sur mon front. En même temps, cette étiquette me tient lieu d’objet transitionnel, c’est par cette étiquette que je communique avec autrui. Je ne dis pas que c’est bien, je dis que c’est un fait, et qu’on a beau soulever un problème en disant "c’est un problème et il pourrait, ou il devrait en être autrement" (manie typiquement française), eh bien on n’aura pas plus avancé.
C’est notre société qui fonctionne de cette façon. Je suis l’étiquette que l’autre a apposé sur mon front. Je sais que je ne suis pas que cette étiquette, que je peux même être tout sauf cette étiquette... mais alors, si je revendique cette position, je me retrouverai seul avec moi-même, ce sera une posture un peu autistique. Je réfute l’étiquette que l’autre a apposé sur mon front. Alors, à moi de démontrer, si je veux exister socialement, ce que je suis... au risque d’être condamné à vivre en ermite.
Ouais, mais la fille Drucker, si elle est si brillante que ça, aurait aussi bien pu faire de la recherche scientifique. Plus facile pour elle d’opérer dans l’audiovisuel... au détriment sans doute d’une ou d’un non-coopté qui aurait eu envie de proposer autre chose au téléspectateur, une vision différente. Notez que le fils de Funès est médecin. C’aurait été facile pour lui de faire l’acteur mais il a préféré soigner ses contemporains. Prendre des risques, quoi.
Sur les Debré, c’est une vielle ligrée comme la France en fabrique depuis le Moyen-Age, sachant que ce pays n’est jamais sorti de la féodalité, et cet article le montre bien. Les derniers rejetons profitent de la notoriété du premier. Cela prouve quoi ? Qu’ils sont bons ? Non. Qu’ils ont un nom, point barre.
Bah, n’exagérons rien ! Le jazz manouche c’est pas tout neuf, il utilise ce créneau à la mode faute de savoir faire autre chose qui soit vraiment singulier. Qu’est-ce qui l’empêche, le fiston Dutronc, de prendre des risques ? de faire de la trip-hop sous un autre nom ? Sacha Distel, en son temps, s’était montré plus malin. Guitariste de talent à la base, il s’est produit sous son propre nom alors qu’il pouvait tout aussi bien reprendre le pseudo de son oncle célèbre (Ray Ventura). Résultat : il n’a dû sa notoriété qu’à lui-même.
Et puis il n’apportent rien de neuf, et à vrai dire personne n’est vraiment dupe... Questionnez des gens dans la rue, d’âge moyen, sur les acteurs qu’ils apprécient, vous entendrez les noms de Will Smith, Bruce Willis, Johnny Depp, Brad Pitt, Angelina Jolie, pas forcément ceux des fils et filles-de qui se passent et se repassent rôles et engagements et contrats pour des films, des téléfilms et de la variété et des bouquins qu’ils n’ont pas écrits, produits invendable passé les frontières de la franco-France... j’allais dire du périph’ extérieur.
"...nous sommes face à une extraordinaire exposition de la communauté juive dans l’audio-visuel français".
C’est un constat que chacun peut faire. Mais le simple fait de suggérer qu’il puisse y avoir un système de cooptation sur des bases confessionnelles suffit à se voir taxé d’antisémitisme, alors même que la surreprésentation de la communaté juive dans l’audiovisuel, l’édition, la presse, le show-business en France est une évidence statistique, et qu’il serait un peu trop facile de taxer d’antisémitisme quiconque tirerait à partir de cette évidence statistique les conclusions que suggère inévitablement cette surreprésentation.
L’antisémitisme c’est tout autre chose, l’antisémitisme se fonde sur des thèses délirantes, sur des actes fous, sur une discrimination. Et le danger qu’il y a dans ce pays à se voir taxé d’antisémitisme à la seule évocation de la judeité, du simple fait de prononcer ou d’écrire le mot "juif", le risque de se voir traîné en justice par des associations procédurières (qui par ailleurs ferment les yeux sur d’innombrables autres formes de discrimination et d’exclusion), tout cela ne peut que desservir les intérêts de cette communauté. Cette communauté peut et doit être mise en accusation, s’il y a lieu de le faire, comme n’importe quelle autre communauté. Elle ne peut pas indéfiniment jouer la carte de la victimisation et instrumentaliser la Shoah pour répliquer à ce qu’elle considère à chaque fois, systématiquement, comme une agression de l’ordre du racial, dès lors que l’on pointe certaines évidences telles que celle, évoquée par l’auteur, qui trahissent plutôt une sorte de délit d’initiés, disons une contre-discrimination, ou une discrimination qui s’opèrerait dans le déni.
Ben oui, c’est peut-être pas beau de penser ça aux yeux de certains, mais bon, je l’assume : je suis pour le retour de la peine de mort lorsqu’il n’y a pas de doute sur la culpabilité d’un criminel pédophile ou d’un tueur en série, et je suis pour le retour du bagne en ce qui concerne les pédophiles, les politiciens marrons, les trafiquants de drogue, les braqueurs, les terreurs des quartiers telles que celles qui ont mis le feu à un bus et détruit l’existence de Mama Galedou à Marseille voici deux ans... salauds immonde que la justice française, qui fait bon marché des victimes et de leur entourage, a placés sous sa protection, dont bénéficie déjà un trop grand nombre de criminels.
Vous pouvez y aller pour les sarcasmes et les insultes, je n’en ai rien à foutre.
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