C’est sûr les enfants se gardent seuls pendant que les parents sont au travail !
Ou encore mieux, Madame n’a qu’à rester à la maison pour s’occuper des gosses, elle n’a que ça à faire !
Mais quelle mentalité !
Je suis trop centré sur le secteur de la Petite Enfance par ma profession pour avoir une vision si large. Mais il est certain que la rentabilité est le maitre-mot. Une proposition de loi vient d’être faite au Sénat pour créer les maisons d’assistantes maternelles, projet déjà inscrit dans le PLFSS 2010 qui a été retiré. Qu’importe, on le remet dans une nouvelle proposition de loi. Et quand on regarde l’exposé des motifs, on voit bien que l’économique l’emporte sur la qualité d’accueil.
Nous ne pouvons plus investir dans notre avenir d’après ces sénateurs. Mais alors, où va-t-on ?
Bonsoir germain,
Mais nous nous retrouvons partout !!
A bientôt ici ou ailleurs...
Elliryc
Je ne suis pas parisien pour me permettre d’avoir opinion sur ce sujet. Je mettais juste en introduction de ce texte, les derniers éléments chronologiques.
Cependant, les micro-crèches ont sûrement leurs aspects positifs par le nombre réduit d’enfants, l’aspect un peu « familial » de la structure mais il est prévu une grande déqualification du personnel dans ce cadre. C’est extrêmement dommage.
J’essaie pourtant d’y être attentif. Croyez-moi.
Je vous incite à lire un article du n°105 de la revue FORUM de l’AFORTS parue en juin 2004 : Murcier N. « Des hommes et des bébés : Études des résistances à la présence masculine dans les institutions de la petite enfance »
Elliryc, éducateur de jeunes enfants HOMME
Bonsoir,
Votre article résume assez bien la situation.
Pour compléter, cette pétition est là aussi pour dénoncer le projet de jardin d’éveil confirmé mais demeurant extrêmement vague, sauf pour le taux d’encadrement des enfants qui serait également réduit : un adulte pour 12 enfants de 2 à 3 ans au lieu d’un adulte pour 8 enfants aujourd’hui et l’augmentation des capacités d’accueil en surnombre portées à 20% au lieu de 10% actuellement.
Le gouvernement veut à tout prix accélérer le rythme afin de pouvoir s’enorgueillir des premières ouvertures de jardins d’éveil dès la rentrée 2009. Or, les coûts de fonctionnement proposés sont peu réalistes et on passe, à l’heure actuelle, un peu vite sur le projet éducatif de ces structures.
Toutes les annonces sont là pour rassurer les parents, mais quand on gratte un peu, on voit que sur les 200 000 places de garde, il n’y en a vraiment que 20 000 nouvelles en crèches créer. On est loin des chiffres initiaux.
De plus, vouloir rentabiliser les places existantes pour « créer » de nouvelles places est une belle utopie ! Tous les professionnels sur le terrain le savent bien : même avec un taux d’occupation à 100% au niveau des forfaits de garde, on ne peut pas empêcher les enfants d’être absents pour congés des parents ou pour maladie. A partir de ce moment là, oui la structure n’est pas occupée tous les jours à 100 % en réalité mais comment expliquez-vous aux parents qu’un jour on doit refuser leur enfant pour des raisons de sécurité car la structure a fait du surbooking, qu’aucun enfant est absent mais que du personnel manque et qu’il est impossible d’accueillir des enfants car le taux d’encadrement n’est plus respecté ?? Est-ce vraiment cela que les parents veulent pour leur enfant ? Je ne suis pas sûr.
Si les structures peuvent accueillir en surnombre jusqu’à 20% : où faisons-nous dormir les enfants quand les dortoirs sont prévus pour 10 et qu’il en y a 12 ? Au prix du mètre carré, les espaces sont souvent calculés au plus juste ? Que faisons-nous alors des normes de sécurité ??? Si les subventions d’ouverture sont pour 40 enfants, il y aura 40 lits. Où trouve-t-on les 8 lits supplémentaires ? On fait dormir plusieurs enfants dans le même lit ?
Ces idées pour créer des places à coup de baguette magique sont bien sur le papier mais il faudrait un peu plus concertés avec le terrain et sa réalité.
A++
Il ne faut pas oublier que le projet du président était le droit opposable aux modes de garde au départ. Et quand Mme Tabarot, député des Alpes-Maritime, a rendu son rapport parlementaire en juillet 2008, c’était 350 000 à 400 000 places de garde qu’il fallait réussir à proposer d’ici 2012....
Alors, le projet a été largement revu à la baisse : plus de droit opposable, 200 000 places d’ici 2012. Néanmoins, comme vous le soulignez, quand on connait le rythme de création de place, cela reste encore un objectif très irréaliste.
Le risque est que pour y arriver la réglementation des structures Petite Enfance soit largement revu à la baisse (taux d’encadrement, qualification du personnel à la baisse...). C’est la crainte des professionnels de la Petite Enfance : se retrouver au coeur d’un système où les bébés et les jeunes enfants ne soient plus accuellis dans des crèches avec toute l’attention que l’on doit porter, mais bel et bien gardés avec du travail à la chaine ou laisser un enfant attendre trop longtemps pour son âge, le professionnel devant s’occuper de deux ou trois autres bébés avant lui.
Sans parler du burn-out du personnel...
Juste pour faire écho du débat. A lire ici.
Bonsoir,
le débat fait rage sur ce sujet sur les ondes depuis hier.
Ce que je reproche à Mme Dati, c’est étant donné sa situation très médiatique, elle ne donne pas un exemple souhaitée par un grand nombre de femmes. Oui, apparemment, cette situation de reprise très rapide existe pour certaines professions comme les professions libérales mais est-ce pour autant la situation à prendre en exemple ? Surtout quand on connait la rapidité de notre Président pour faire changer les choses... On peut avoir quelques craintes, qui je l’espère resteront infondées.
La Fédération Nationale des Éducateurs de Jeunes Enfants rappelle son questionnement qui a fait l’objet d’un précédent communiqué sur :
- les propositions faites dans le cadre du rapport du Mme Tabarot paru en juillet 2008.
et tient à exprimer son profond désaccord avec :
- les propositions faites dans le cadre du rapport sénatorial de Monique Papon et Pierre Martin, paru le 4 novembre 2008, au sujet des jardins d’éveil.
- l’amendement adopté par la commission des affaires sociales du Sénat dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale de 2009 (PLFSS 2009) le 5 novembre 2008.
- ainsi que les orientations prises par le PLFSS concernant les assistantes maternelles et l’expérimentation des MAM (Maison d’Assistants Maternels)
Les différents rapports proposent de développer des jardins d’éveil accueillant des enfants de 2 à 3 ans sur une amplitude horaire similaire aux crèches collectives avec un taux d’encadrement de 1 adulte pour 12 enfants voire 15 dans le rapport sénatorial (contre 1 adulte pour 8 en crèche - Art n° 2324-43 du Code de la Santé Publique).
Si la FNEJE voit dans les jardins d’éveil l’expansion d’une structure intéressante pour les enfants de 2-3 ans, qui les accueilleraient de 7h à 19h sur l’ensemble de l’année, elle s’oppose totalement à un tel taux d’encadrement.
Notre expertise et notre longue pratique d’accueil des jeunes enfants nous permet d’alerter sur le fait qu’un travail éducatif, pédagogique visant à développer les capacités sociales, cognitives et motrices de l’enfant ne peut être envisagé de façon adaptée avec la présence d’un adulte pour 15 enfants.
- Comment comprendre ces propositions, alors même que le rapport dénonce l’inadaptation de l’école maternelle ?
- Comment comprendre ces propositions alors que les temps péri scolaire (garderie du matin, du soir, les repas du midi et les mercredis) gérés par les municipalités ou des associations sont soumis aux normes de jeunesse et sport, et sont d’un animateur pour 10 enfants de moins de 6 ans, et en accueil continu d’un animateur pour 8 enfants de moins de 6 ans ?
- Est-ce ainsi que l’on considère les très jeunes enfants, futurs adultes de demain ?
- Comment répondre à ces objectifs quand seul un adulte est présent pour 15 enfants ?
- Comment concilier situations d’éveil aux nombreuses tâches de maternage : aide au repas, change, habillage, endormissement… ?
- Enfin, comment garantir la sécurité physique et psychique de ces enfants dans de telles conditions ?
Ces enfants de 2 ans, dont il nous est bien rappelé « qu’il n’est pas un enfant de 3 ans », en pleine acquisition du langage, de la propreté et de la marche, depuis peu, sont dans la découverte du monde qui les entoure. Cette période d’expérimentation et de prise de risque nécessite l’accompagnement de professionnels disponibles et bienveillants pour les aider à grandir dans cetteétonnante période riche en acquisition motrice, cognitive et relationnelle…
Ces enfants de deux trois ans ont besoin d’accompagnement pour acquérir sereinement les premières règles de vie en collectivité.
L’amendement adopté par la commission du Sénat assouplit les règles d’encadrement des crèches en prévoyant un adulte pour 6 enfants qui ne marchent pas et un adulte pour 9 enfants qui marchent.
La FNEJE dénonce cet amendement très discutable sur un plan juridique.
Actuellement, tous les politiques se penchent sur le berceau de la petite enfance et s’affairent pour trouver des places de garde et non plus d’accueil. La FNEJE n’accepte pas cette régression déplorable. Notre priorité, comme celles des familles, est l’épanouissement et le bien être des enfants. Or, les différentes mesures que le gouvernement souhaite mettre en place vont à l’encontre de celle-ci.
Dans un contexte démographique favorable et alors que la qualité de l’accueil collectif de la petite enfance est reconnue, c’est une question de PRÉVENTION : si la société amoindrit la prise en charge des jeunes enfants, elle devient préjudiciable à leur développement et leur intégration.
Nous rejoignons les propos de l’UNAF (l’Union Nationale des Associations Familiales) qui a réclamé le 27 octobre dernier que les excédents financiers de la branche famille de la Sécurité Sociale soient consacrés au développement des capacités d’accueil collectif de la petite enfance.
Nous nous rallions totalement à la position du SNMPMI au sujet de l’article 72 du projet de financement de la sécurité sociale 2009, relatif aux assistant(e)s maternel(le)s.
La FNEJE insiste sur le maintien de la qualité d’accueil, dont le taux d’encadrement en est le fondement, et réaffirme que l’augmentation de l’offre d’accueil ne peut pas se faire au détriment de la qualité.
Fait à Nantes, le 27 novembre 2008
La Fédération Nationale
des Educateurs de Jeunes Enfants
2, rue du Maréchal de Tassigny – 44000 NANTES
Tél : 02 40 47 53 64 – Fax : 02 40 47 00 97
E-mail : [email protected] - Site : www.fneje.fr
Attention, M. Lefebvre n’est pas encore ministre (même s’il le souhaite sûrement beaucoup, comme bien d’autres). Il est député, porte-parole de l’UMP.
Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a fait rechuter le gouvernement le 1er décembre 2008. Il a re-proposé la détection précoce dès trois ans des « troubles du comportement de l’enfant » pour faire face à la délinquance. Il a indiqué « cela a été dans beaucoup de rapports ». En 2006, le ministre de l’Intérieur d’alors voulait déjà mettre en œuvre une telle mesure, en expliquant que « tous les pédiatres et pédopsychiatres le disent... ».
Près de 200 000 signataires lui répondaient « pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », à l’appel de la grande majorité des professionnels de la petite enfance, sociétés savantes dans le domaine de la pédopsychiatrie, de la santé publique, de la santé des adolescents, associations et syndicats du champ de la santé, de la psychologie, de l’éducation, etc. Tous refusaient l’amalgame entre difficultés psychologiques chez certains jeunes enfants et risque d’évolution vers la délinquance, tous dénonçaient la confusion entre prévention et prédiction.
Prenant en compte le débat scientifique et de société qui s’en suivit, lors du colloque de l’Inserm le 14 novembre 2006, le ministre de la santé Xavier Bertrand affirmait « la question du dépistage précoce de ces troubles [des conduite chez l’enfant et l’adolescent], ont pu faire naître le sentiment d’un amalgame entre troubles des conduites et délinquance des mineurs. Je refuse fermement cet amalgame. (...) Toute association systématique entre troubles du comportement et délinquance est non seulement infondée, mais elle amène forcément à des réponses qui ne sont pas les bonnes. ». Le Comité national d’éthique rappelait, dans son avis du 11 janvier 2007 qu’« Une médecine préventive qui permettrait de prendre en charge, de manière précoce et adaptée, des enfants manifestant une souffrance psychique ne doit pas être confondue avec une médecine prédictive qui emprisonnerait, paradoxalement, ces enfants dans un destin qui, pour la plupart d’entre eux, n’aurait pas été le leur si on ne les avait pas dépistés. Le danger est en effet d’émettre une prophétie autoréalisatrice, c’est-à-dire de faire advenir ce que l’on a prédit du seul fait qu’on l’a prédit. ».
Le collectif « Pasde0deconduite » qui a tenu deux colloques scientifiques et publié trois ouvrages sur ces questions depuis son appel de Janvier 2006, signifie vigoureusement que le débat a bien eu lieu, et rappelle que les instances professionnelles, politiques et éthiques se sont finalement rejointes dans un refus de confondre la prévention et la prédiction.
Mobilisé, « Pasde0deconduite » demande au gouvernement de tenir ces engagements.
"Pasde0deconduite" appelle les parents, les professionnels et les citoyens à refuser la mise en pratiques de ces dépistages sur les enfants et à s’opposer collectivement à toute nouvelle tentative de criminaliser de façon prédictive le destin des enfants de trois ans.
Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, a fait rechuter le gouvernement le 1er décembre 2008. Il a re-proposé la détection précoce dès trois ans des « troubles du comportement de l’enfant » pour faire face à la délinquance. Il a indiqué « cela a été dans beaucoup de rapports ». En 2006, le ministre de l’Intérieur d’alors voulait déjà mettre en œuvre une telle mesure, en expliquant que « tous les pédiatres et pédopsychiatres le disent... ».
Près de 200 000 signataires lui répondaient « pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans », à l’appel de la grande majorité des professionnels de la petite enfance, sociétés savantes dans le domaine de la pédopsychiatrie, de la santé publique, de la santé des adolescents, associations et syndicats du champ de la santé, de la psychologie, de l’éducation, etc. Tous refusaient l’amalgame entre difficultés psychologiques chez certains jeunes enfants et risque d’évolution vers la délinquance, tous dénonçaient la confusion entre prévention et prédiction.
Prenant en compte le débat scientifique et de société qui s’en suivit, lors du colloque de l’Inserm le 14 novembre 2006, le ministre de la santé Xavier Bertrand affirmait « la question du dépistage précoce de ces troubles [des conduite chez l’enfant et l’adolescent], ont pu faire naître le sentiment d’un amalgame entre troubles des conduites et délinquance des mineurs. Je refuse fermement cet amalgame. (...) Toute association systématique entre troubles du comportement et délinquance est non seulement infondée, mais elle amène forcément à des réponses qui ne sont pas les bonnes. ». Le Comité national d’éthique rappelait, dans son avis du 11 janvier 2007 qu’« Une médecine préventive qui permettrait de prendre en charge, de manière précoce et adaptée, des enfants manifestant une souffrance psychique ne doit pas être confondue avec une médecine prédictive qui emprisonnerait, paradoxalement, ces enfants dans un destin qui, pour la plupart d’entre eux, n’aurait pas été le leur si on ne les avait pas dépistés. Le danger est en effet d’émettre une prophétie autoréalisatrice, c’est-à-dire de faire advenir ce que l’on a prédit du seul fait qu’on l’a prédit. ».
Le collectif « Pasde0deconduite » qui a tenu deux colloques scientifiques et publié trois ouvrages sur ces questions depuis son appel de Janvier 2006, signifie vigoureusement que le débat a bien eu lieu, et rappelle que les instances professionnelles, politiques et éthiques se sont finalement rejointes dans un refus de confondre la prévention et la prédiction.
Mobilisé, « Pasde0deconduite » demande au gouvernement de tenir ces engagements.
"Pasde0deconduite" appelle les parents, les professionnels et les citoyens à refuser la mise en pratiques de ces dépistages sur les enfants et à s’opposer collectivement à toute nouvelle tentative de criminaliser de façon prédictive le destin des enfants de trois ans.
Si la crèche a dû s’en débarrasser, c’est grave. C’est que l’équipe n’a pas su faire son travail...
Elliryc, éducateur dépité
Et bien tu ne vas pas rire en lisant ceci.
Le souci est que chacun est avec ses petits (ou gros) problèmes et en a déjà assez comme ça. De là à prendre du temps pour défendre des idées, soutenir son prochain ou combattre des lefebvrades...
D’un autre coté, les "annonces" sont tellement de plus en plus énormes que (j’espère) la réaction arrivera bientôt, avant qu’il ne soit trop tard.
Bonjour,
je vois que nous avons réagi au même sujet...
Le mien est ici (sans faire du pub bien sûr mais dans un souci de vision globale)
En effet, la France n’est pas un pays nordique et donc, les mentalités n’ont pas encore autant évolué (progressé ?). De plus, nos parlementaires et ministres se sont saisis de la "cause" de la Petite Enfance depuis quelques temps et leur objectif est de réussir à mettre en place un droit opposable aux modes de garde (nous ne parlons plus d’accueil...) pour 2012 (ah tiens, y’a pas une échéance électorale ???). Seulement, au lieu d’y voir un intérêt qualitatif comme le montre les exemples cités par sitécolo, le gouvernement et les parlementaires nous montrent tous les signes de décisions purement économiques (cf. les articles précédents de mon blog). Peut-on seulement parler de l’accueil (et j’insiste sur ce mot) quand on cherche à tout prix à créer rapidement plus de 350 000 places de garde en assouplissant les taux d’encadrement des assistantes maternelles, des structures Petite Enfance, en proposant de nouvelles structures pour les 2-3 ans avec un taux encore plus élevé (les fameux jardins d’éveil) inquiétant les instituteurs sur l’avenir de la maternelle.
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