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Les commentaires de ibraluz



  • ibraluz 11 mai 2010 18:04

    « Faudra que vous m’expliquiez en quoi la religion juive a servi de prétexte à des luttes de pouvoir et de conquêtes ? »

    Ha, ha, ha ! Celle-là, elle est vraiment bien bonne… Le peuple élu, Josué, Mardochée, c’est donc sans conséquences sur le concept de race, le sionisme, le lobby juif ? Certes, de Bérénice à Adelson, en passant par Joseph Nassi - c’est à dire :de Rome à Las Vegas, en passant par Istanbul - on ne peut pas dire la religion juive se soit beaucoup épurée, dans sa quête obstinée de pouvoir(s)… Quant aux exploitations plus sombres des masses goys, de Canaan à Gaza, en passant par les mines d’argent du Pérou, il y a comme un fil d’extermination dont les victimes ne sont pas celles habituellement pleurées par l’Histoire dogmatique… Sélective, sélective, la mémoire holocaustique...

    PS : Voyons, maintenant, le tarif de ce commentaire. Au vu de mon seul profil et la « couleur » de la présente agora, il devrait être bigrement moinsé. Quel drame ! Trouverai-je le sommeil, ce soir ? Mais d’autres facteurs, plus subtils, guère plus objectifs cependant, pourraient lui valoir quelques plus. Agoravox et ses dogmes... Etonnant, non ?



  • ibraluz 25 avril 2010 20:14

    Peu ou prou directement rentables, disais-je. Le petit paysan indien ou sénégalais nourrit, péniblement, sa famille, en pratiquant une agriculture vivrière. Il ne s’enrichit pas, il subsiste. Cela dit, oui, il mange... Au gré des caprices de la météo...
    L’objectif premier de la défense nationale n’est pas la rentabilité économique. C’est même un gouffre financier, pour l’Etat, c’est-à-dire, pour le portefeuille du citoyen. Mais cela n’exclue, évidemment pas, les bénéfices, colossaux, de certaines entreprises - privées ou publiques - sur le dos de cette défense. Et je ne parle pas, des connivences militaro-industrielles qui peuvent décider, même, de la politique de la Nation, n’est-ce pas, monsieur Bush...
    De même, si le Vatican trouve des rentabilités, certaines, dans la générosité de ses ouailles et les méandres de ses placements financiers, le moindre curé de campagne, au Congo ou au Brésil, vous certifiera que la poule au pot, c’est pas tous les jours... Etc. etc.
    Bien sûr, enseignants et médecins gagnent de l’argent ; bien sûr, une nation tire profit, à moyen et long terme, de ses efforts en matière de santé et d’éducation... Mais vous conviendrez, avec moi, que les services sociaux - orphelinats, sécurité sociale, assistance publique, etc. - pour producteurs d’activités qu’ils soient (et donc, de profits pour tel ou tel), n’en sont pas, pour autant, les terrains privilégiés des banquiers et capitaines d’industrie. Si c’eût été le cas et s’ils étaient convaincus que la rentabilité directe gît en ces domaines, la face du monde serait bien différente... 



  • ibraluz 25 avril 2010 19:33

    Il faut prendre le temps, Darius, de lire l’article. L’immobilisation de la propriété, telle qu’elle est ici décrite, est un acte VOLONTAIRE. C’est tout ce qui la distingue, et c’est énorme, de l’expropriation collectiviste qui a donné les résultats qu’on sait, en Ukraine ou ailleurs.

    Par son caractère incessible et INALIENABLE, le procédé a servi, à la fois, à promouvoir des activités sociales sur le long terme, selon la volonté du propriétaire du bien immobilisé, et à protéger des biens privés contre l’expropriation abusive, justement.

    Un exemple, parmi d’autres. Un bijoutier juif vivant, au XVIIème siècle, à Istanbul, déclare devant cadi (notaire, en cette occurrence), mettre sa bijouterie, meubles et immeubles, en waqf. Il nomme son fils et les descendants de son fils, administrateurs successifs, après lui, de ce bien et précise, qu’en cas d’interruption de la lignée, le dernier descendant choisirait son successeur, à la tête de l’administration de l’affaire. Quant aux bénéfices nets, il les dévoluait au fonctionnement de la synagogue du quartier. 
    La bijouterie existe encore, aujourd’hui, ainsi que la synagogue qui profite, toujours, des subsides de celle-ci...



  • ibraluz 21 décembre 2006 17:45

    La difficile émergence de l’islam dans la société française permet de constater une dégradation sensible du concept de laïcité : hier flambeau de la liberté d’expression et de culte, aujourd’hui trop souvent, étendard de leur confinement. L’article ci-dessus tentait d’animer un débat autour de cette dilution liberticide « qui trop embrasse et mal étreint ». Tentative assez vaine, à ce jour... Est-ce dû à la qualité musulmane, clairement affichée, de son auteur ? Le présent texte constituait une étape importante de cette discussion, avortée, semble-t-il, sous le poids des préjugés et des suspicions... Présenté sous la forme d’un nouvel article, je l’espérais en mesure de réveiller un débat fondamental de notre singularité nationale. Mais le « comité de publication » a rejeté cette rédaction, jugeant qu’elle « nécessitait une argumentation plus poussée »... Devant l’autre limite connue - « article trop long » - et au vu de mes interventions précédentes, je ne crois cependant pas nécessaire d’argumenter, pour l’instant, plus avant. Il se trouvera quelques lecteurs, rares probablement, intéressés par ce complément. Je les prie de bien vouloir me signaler leur lecture par quelque commentaire, histoire de me convaincre que le débat posé mérite d’être développé... Merci d’avance, et bonne lecture.

    PLAIDOYER POUR UN MODELE EN PERIL

    En matière de convictions philosophiques, politiques ou religieuses, l’impartialité de l’Etat peut-elle être pleine et entière ?

    La question n’est pas polémique. Elle constate une diversité organique dans la structure administrative. Le corps fonctionnaire est, en effet, constitué selon deux voies : l’une de recrutement sélectif, l’autre, élective ou nominative. La première peut être soumise à une stricte laïcité, contrainte à la seule discrimination des compétences. La seconde, parce qu’elle émane, directement, du débat républicain, sinon de la volonté du prince, exprime, forcément, une certaine partialité de point de vue et obéit à des discriminations diverses, politiques bien sûr, mais aussi politiciennes... Le « mal » est pourtant nécessaire. Il permet à l’Etat d’intégrer ; par le haut et donc : assez rapidement ; des réformes adaptées à l’évolution de la société. Les chambres parlementaires, le gouvernement et la présidence constituent ainsi le lieu des articulations entre la république et l’Etat. Il s’y concocte, notamment, les règles de vie sociale qui ordonnent la société civile, et, dans une mesure certes plus discrète, l’intimité des familles. De très nombreux paramètres entrent ici en jeu. Droits de l’Homme, droits des partis et des communautés, nécessités écologiques et intérêts économiques, formulent ainsi des jeux fluctuants de priorités, où se distinguent les bons des piètres politiques. Pour atteindre à un seuil minimal d’efficacité - et éviter le recours à des mesures coercitives, rarement ; pour ne pas dire : jamais ; véritablement rentables - ces règles doivent être, tout à la fois, suffisamment objectives et respectueuses de la diversité subjective.

    Reconnaissant cette dernière, on a posé, à contrario du devoir de réserve de l’Etat, la LIBERTE D’EXPRESSION en pôle fondamental du non-Etat. Mais c’est quoi, « l’expression » ? La parole, l’écriture, le dessin, l’art ? L’habillement, la parade, la danse, les rites, la prière ? Et je ne parle pas du silence ou de la pudeur... On entend ici l’autre pôle, indispensable, qui limite ce droit imprescriptible : l’INTEGRITE DE LA PERSONNE. Personne au sens juridique du terme ; c’est à dire : PHYSIQUE OU MORALE, individuelle ou collective. C’est dans cette dialectique qu’il eût fallu analyser ; et probablement : pénaliser ; les caricatures du prophète - P.S.L. - qui se sont révélées une atteinte à l’intégrité, non seulement d’une multitude de personnes physiques - agression visuelle et mentale - mais encore, par voie de conséquence, d’une multitude de personnes morales (en particulier, économiques : les pertes financières ont affecté durablement de nombreuses entreprises européennes, suites au boycott musulman - liberté d’expression, là encore, démontrant, au passage, le pouvoir grandissant du Tiers-Monde, en tant que force de consommation).

    On pèse alors le poids des rapports entre l’individu et le collectif, et ceux des collectifs entre eux. C’est, par exemple, au nom de l’intégrité de la personne individuelle qu’on interdit, en France, les mutilations sexuelles. Mais c’est au nom de l’intégrité de diverses collectivités, en l’occurrence juive et musulmane (la seconde, en cette occasion, « profitant » largement du statut privilégié de la première), qu’on y tolère la pratique de la circoncision. Les considérations sanitaires s’affrontent à des sacralités rituelles, les unes et les autres variablement contestables sur leur propre terrain, et les solutions apaisées passent, nécessairement, par des dialogues soutenus et une éducation accrue de l’objectivité, tant scientifique que religieuse. En amont d’une répression la plus tardive possible, on conçoit ici toute l’importance d’actions conjuguées de l’Etat et de la société civile, la seconde palliant aux limitations laïques du premier...

    En revenant, par ce petit détour, dans le cercle des associations - solidarités partielles ou partiales, désignant, ainsi, leur frontière objective avec l’Etat - la boucle est presque bouclée sur notre sujet. Certes, les associations ne sont pas, toutes, uniformément partielles ou partiales, et leurs différences, de ce point de vue, déterminent une variable « d’intérêt public ». C’est, à mon sens, dans cette fluctuation que s’architecture une éventuelle « laïcisation relative » de la France.

    Posons à cet égard un principe limitatif : TOUTE ASSOCIATION, quelle qu’elle soit, doit bénéficier de moyens de subsistance ; c’EST UNE PERSONNE MORALE CITOYENNE, nantie de droits et de devoirs, et il reste à écrire les limites objectives de son existence. A partir de quel seuil d’activités, une association serait-elle en droit de bénéficier d’un programme de subventions, visant à la rendre économiquement viable ? A partir de quel degré de dépérissement ou d’illégalité, devrait-elle être dissoute et ses biens restitués à un « fond national associatif inaliénable », sorte de réservoir-observatoire du potentiel économique des associations, composé de dotations, subventions et donations diverses, notamment en biens domaniaux, fonciers, immobiliers ou mobiliers, publics ou privés ? Inscrites, dès leur fondation, au patrimoine national, une cathédrale, une synagogue, une mosquée, même contingentées à des règles particulières de fréquentation, constituent, à long terme, des placements utiles à la Nation entière, ainsi qu’à plus court terme, l’activité économique mobilisée pour leur érection et leur entretien... Une fois assurée cette base fonctionnelle, sans autre discrimination que la légalité statutaire et l’hypothétique « seuil de viabilité » ci-dessus suggéré, sur quels critères l’Etat peut-il nuancer ses contributions complémentaires ?

    On ne saurait minimiser le poids du nombre : les quelques millions de catholiques pèsent, globalement, plus lourd que les quelques dizaines de milliers de témoins de Jéhovah, les deux millions de musulmans « pratiquants » que la centaine de milliers de juifs fréquentant les synagogues... C’est - probablement : on manque de statistiques sur le thème - un tiers du public qui appelle au soutien de ses activités confessionnelles, philosophiques ou politiques ; un autre tiers qui s’en indigne variablement ; le restant ne s’en formalisant pas. On ne saurait non plus minimiser la force des habitudes : le clocher, malgré son origine islamique - hé oui, le minaret importé d’Espagne et des croisades - est autrement intégré dans les schémas environnementaux français que ce même minaret surmonté d’un croissant. Mais il n’en demeure pas moins qu’une association visant à promouvoir l’égalité citoyenne, la parité, l’indiscrimination raciale, etc. devrait obtenir, normalement, plus de faveurs qu’une autre militant pour la préférence nationale ou la séparation des sexes dans l’espace public... Les mouvements de promotion de la laïcité, en dehors du strict cadre de l’Etat, rencontrent, à l’évidence, des soutiens, pas toujours impartiaux, auprès des instances de celui-ci. C’est ainsi, n’en faisons ni un drame, ni une règle...

    Tout est question ici de mesure. Si, effectivement, l’entrée dans la fonction publique n’était contingentée qu’à la seule discrimination des compétences, on devrait y retrouver, à terme, la même proportion de chrétiens, juifs, musulmans ou autres croyants, qu’en la société civile avec, probablement, une représentation un peu plus grande d’athées et d’agnostiques, plus enclins, semble-t-il, à accepter la règle de la laïcité. Une jeune fille voilée pourrait fort bien se retrouver première, à l’issue d’un concours d’entrée à telle ou telle fonction publique, elle n’y serait admise qu’en acceptant de retirer son foulard, à la signature du contrat de service que j’appelle de mes vœux. Ni avant, ni plus tard, et dans les limites précises de son emploi. Pour un athée, par contre, le contrat de laïcité - dont il reste, certes, à définir les termes - pourrait apparaître, non seulement peu restrictif, mais, plus dynamiquement, justificatif de ses positions doctrinales. Sans compter l’utilisation du concept par chaque sectateur pour contrer la progression éventuelle de ses adversaires dans la société civile...

    C’est dire, ici encore, toute l’importance d’une éducation, en amont, du sens civique, convenablement instruit du potentiel libéral de notre dialectique nationale, où L’ETAT, fermement laïc, doit assumer toute la RIGUEUR DE L’IMPARTIALITE ; la SOCIETE CIVILE, à l’inverse, formidablement plurielle, toute la DIVERSITE DES PARTIALITES. Un tel modèle français, véritablement respectueux et promoteur de la liberté d’expression, aurait, alors, quelque chance de redorer son image d’exemplarité universelle. Ce n’est, malheureusement, plus le cas, et les vociférations des laïcistes - autrement plus religieux que nos laïcards d’antan - ne sont, probablement, pas étrangères à cette dégradation...



  • ibraluz 31 octobre 2006 14:10

    La laïcité, et tout le bataclan, au coeur du christianisme. Bon, pourquoi pas... Et il a fallu 1962 ans (Vatican 2) et tout le sang que tu sais, pour s’en rendre compte ???

    A propos des textes fondateurs, qu’allons-nous faire de notre « Aux armes, citoyens ! Formez vos bataillons ! » D’accord, la France n’est plus très agricole,et il semble moins urgent « d’abreuver nos sillons » ; encore que, à entendre certains... Le texte, Marsu, le texte, serait-il le moteur de la vie ? A plus...



  • ibraluz 17 octobre 2006 00:57

    De très vieille souche française et catholique, 7 ans de latin, 6 de grec, quatre de sanscrit, dix d’arabe, et musulman depuis une quinzaine d’années, je ne souffre d’aucune schizophrénie culturelle, est-ce grave, docteur ?

    En tous cas, Valmour, le fait que votre article se voit affublé d’un score d’intérêt de 55 % sur plus de 400 votes, en dépit du lobbyying de certains, démontre, s’il était besoin, une maturité grandissante du public d’Agoravox.

    Bravo et cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !



  • ibraluz 17 octobre 2006 00:29

    - à rappeler le caractère associatif des communautés religieuses, sitôt qu’elles sont déclarées au J.O.

    - à proposer une forme de gestion (le waqf) susceptible de dépasser le système des subventions sans fin ; dans laquelle la présence de l’Etat soit cependant suffisamment assurée pour prévenir tout risque de dérapage.

    En ce qui concerne les travaux de la commission Machelon, je crois que l’on se trompe de cible : le problème n’est pas légal, mais plutôt, constitutionnel. La loi de 1905 a été conçue dans le contexte d’une stricte laïcité de l’Etat, et non de la république. C’est la constitution de 1958 qui a, depuis, pulvérisé, en matière de laïcité, les frontières claires entre l’Etat et la société civile et institué des confusions profondes dans l’esprit du public.

    J’ai préparé un texte, un peu long encore, (mais c’est bien difficile de faire court sur un tel sujet fondamental), qui complèterait, utilement je crois, mon dernier post. Si ça t’intéresse, je te balance prochainement. A plus et bonsoir.



  • ibraluz 17 octobre 2006 00:27

    A Petit

    Je ne comprends pas très bien ton post. Je n’ai répondu à ton premier courrier que ceci :

    « Ais-je suggéré d’abandonner la loi de 1905 ? Dans un esprit de stricte laïcité de l’Etat - et SEULEMENT DE l’ETAT, pas de la république, qui est l’essence même de la pluralité d’opinions, ni d’une »sphère« publique, dont personne ne peut définir EXACTEMENT les limites - une église, une jama’a, un consistoire, etc. : ce sont des associations, point-barre »

    Par contre, Patrick Adam, a, lui, réagi plus longuement à tes propos et vous avez eu un échange assez vif sur la question. Mais ce n’est pas l’auteur de l’article. Lui, c’est Patrick Adam et moi, c’est Ibraluz. Nos avis divergent suffisamment pour ne pas être confondus.

    Je n’ai, pour ma part, aucune dent contre la loi de 1905 et je crois, comme toi, que celle de 1901 donne une définition suffisamment large des associations à but non-lucratif pour gérer les associations cultuelles. Mon article, en fait, tend justement :



  • ibraluz 14 octobre 2006 23:48

    à Marsu et, probablement aussi, à Petit (ma réponse à son post semblant être insuffisante)

    Tu vois, Marsu, le poids des convenances. M’initiant à la rhétorique agoravocale, j’ai fiorituré mon dernier post d’ornementations padamesques, « blanche colombe », susucre à mon chien-chien de garde, etc. Tu as, j’ai l’impression, meilleur dos que ton comparse, apparemment plus fragile en ses complexes, et, c’était de « bonne », quoique bien vaine, guerre. Mais, à la réflexion, ce n’était guère le moment : on n’aura retenu, peut-être, que cette forme, alors que le fond soulevé par ton intervention était d’une importance capitale. Revenons-y, si tu veux bien.

    Aujourd’hui, en France, toute la problématique de la laïcité tourne autour de l’imprécision de son champ d’application. Où se situe, exactement, la frontière entre les « sphères » publique et privée ? Des fonctionnaires, chrétiens, juifs, sympathisants ou lèche-bottes, accordent des facilités publiques à ces religions ; des employées musulmanes du secteur privé se voient contraintes au chômage, en raison de leur voile. Au delà de la ségrégation, réelle, entre religions installées et émergentes, il y a l’inquiétude, tout aussi réelle, des citoyens qui en sont dépourvus. Libre-penseurs, athées et autres agnostiques constatent le retour en force d’une pensée religieuse, qui fut ici, naguère - est aujourd’hui, ailleurs - parfois synonyme de rudes tourments. No pasaran ! Vous écriez-vous en chœur, et la guerre devient totale, limite civile.

    Car il est bien plus facile d’agresser son voisin que d’empêcher Sarkozy de financer la construction d’une synagogue. On ira donc barbouiller de croix gammées, d’étoiles jaunes ou de croissants, la devanture de tel ou tel magasin qui affiche, dans l’espace visuel public, son appartenance religieuse, on interdira à des usagers du service public le port de signes religieux « ostentatoires » (et le fait que ceux-là soient mineurs, constitue, à mon sens, un caractère aggravant de discrimination). Mais, dans l’un et l’autre cas, ces manifestations de soi-disant défense de la laïcité ne font qu’obscurcir un peu plus la vision et accentuer, de part et d’autre, les sentiments d’insécurité et d’injustice.

    Le premier travail, à mon sens, consiste à réhabiliter les concepts. La France n’est pas la République, et la République n’est pas l’Etat. Chaque citoyen devrait entendre des nuances capitales entre représentant de la France, président de la république, et chef de l’Etat : ces trois fonctions appellent à des comportements sensiblement différents (et peut-être ne devraient-ils pas être assumés par une seule et même personne : mais là n’est pas la question). C’est quoi la France ? C’est, probablement, le plus difficile à cerner des trois concepts. Un espace, une société, un consensus de langue et de culture ? S’il fallait risquer une « définition », je dirais : « un POINT DE VUE de la TERRE HABITEE » (l’oïkouméné des grecs), signifiant par là, tout à fois, localisation, socialisation, diversité, culture, peut-être modèle, et, ce n’est pas le moins important, évolution : un point de vue, ça peut évoluer et c’est déjà un contre-sens, prendre une pente, dangereusement glissante, que d’évoquer « l’ éternité » de la France, ou de ses « valeurs »...

    Quant aux systèmes politiques qui ont structuré le concept, on comprend bien qu’ils aient eu tendance à se l’approprier. L’Eglise, qui n’imaginait même pas, alors, avoir, un jour, à se déclarer « une », couvrit sa « fille aînée » d’une chape totalitaire, à peine moins tortionnaire que la Royauté - qui admit quant à elle, variablement et non sans hoquets, l’existence de minorités religieuses - avant de devenir le gibier préféré d’une République longtemps guillotineuse, armé de sicaires enseignants, hussards noirs d’un rationalisme non moins totalisant... Or, la république, c’est la « res publica », la chose publique, c’est à dire : le règne du débat populaire, de l’opinion en perpétuel mouvement, du forum bourdonnant, sanctionné par des élections régulières, censées éclairer sur l’évolution de cette France vivante, et promouvoir une adaptation affinée de son administration.

    Administrer la France et servir les citoyens : cette double fonction situe l’Etat dans des contraintes, tout à la fois techniques et humaines. Sans discourir ici sur l’ordre des priorités, qui définit, banalement, les choix politiques, il faut insister sur la caractère permanent, assez statique de ce dernier concept ; en tous cas, le plus statique des trois. Embryonnaire sous le pouvoir de l’Eglise, l’Etat français n’apparaît vraiment qu’avec le tandem Louis XIII-Richelieu, et suit, cahin-caha, une croissance régulière, s’enrichissant des apports royaux, impériaux et républicains, en dépit des crises intersystémiques. A cet égard, L’ETAT, C’EST LE NOYAU STRUCTUREL DE LA FRANCE ; l’Eglise, la Royauté, la République, ses enveloppes successives. Autant le premier se doit d’être fermement délimité et constitue LE LIEU MÊME DE LA DELIMITATION, autant les secondes ne remplissent leur fonction vitale que dans la souplesse, l’adaptation la plus immédiate possible aux fluctuations du milieu. Se rigidifient-elles ? C’est la vie de l’ensemble qui est menacée, justifiant toutes les révolutions de l’enveloppe, comme autant de mues impératives...

    Non pas, bien évidemment, que l’Etat n’ait pas à s’adapter. Mais il le fait toujours de façon retardée, suivant des processus contrôlés, mettant en jeu divers postes d’analyse et de réflexion. Car le souci est ici la plus grande impartialité possible, la meilleure objectivation, susceptibles de satisfaire toute la communauté citoyenne, justifier des programmes inscrits dans la durée. L’Etat est lourd et lent : cette force d’inertie n’a pas que des inconvénients. Mais on comprend, dans cette perspective, toute l’importance de sa laïcité. Osons ici une formule dialectique : L’ETAT doit assumer toute la RIGUEUR DE L’IMPARTIALITE ; la SOCIETE CIVILE, à l’inverse, a pour rôle d’absorber toute la DIVERSITE DES PARTIALITES. Le développement de la vie associative doit permettre à chacun de faire vivre ses différentes aspirations de solidarité, et ce développement doit être soutenu par l’Etat, d’une manière impartiale, ponctuelle et adaptée à la demande. Insistons sur la ponctualité des aides : DONNER A UNE ASSOCIATION LES MOYENS DE SON AUTONOMIE est bien autre que de la maintenir en état de dépendance permanente. C’était l’idée du recours au waqf, sommairement décrit dans le corps de l’article. Le principe des aides de l’Etat à la société civile devrait être celui de son engagement circonstancié et de son désengagement progressif, mais inéluctable.

    Laïcité pleine et rigoureuse de l’Etat, formalisée par des contrats individualisés engageant chaque fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Liberté maximale d’opinions et d’initiatives en dehors de cette sphère. Il reste à évoquer les limites de cette liberté et le rôle de l’Etat laïc dans leur élaboration et leur respect. J’y viendrai dans un prochain post, incha Allahou.



  • ibraluz 12 octobre 2006 05:01

    A Wrisya et Aicha

    Bravo et louange à ce qui vous guide vers le meilleur de vous-même ! Et lancez-vous, l’une et l’autre, dans la rédaction de vos propres articles : ce sera alors aux autres de réagir ou non. Actives, vous n’aurez plus à vous situer, en permanence, par rapport à vos éventuelles réactions...

    C’est votre fidélité, d’abord, qui fait de vous des gens de foi. Oua salam et courage !



  • ibraluz 12 octobre 2006 04:50

    Ais-je suggéré d’abandonner la loi de 1905 ? Dans un esprit de stricte laïcité de l’Etat - et SEULEMENT DE l’ETAT, pas de la république, qui est l’essence même de la pluralité d’opinions, ni d’une « sphère » publique, dont personne ne peut définir EXACTEMENT les limites - une église, une jama’a, un consistoire, etc. : ce sont des associations, point-barre, comme dirait mon clébard à gueule de blanche colombe.

    J’écrirais, prochainement incha Allahou, un article plus conséquent sur le waqf. Je me suis abstenu de précisions dans le corps de celui-ci, par souci de concision. Salut et à la prochaine.



  • ibraluz 11 octobre 2006 14:01

    on se le demande, DW, mais qui ?



  • ibraluz 11 octobre 2006 13:57

    Ou ne leur donne-t-on pas la parole ?

    Vu sous un autre angle : à ton avis, sur le milliard et demi de musulmans dans le monde, combien de violents en actes ? Plus ou moins, proportionnellement parlant, que chez les chrétiens ? Les bouddhistes ? Les athées ? Ou, pour en revenir à notre hexagone, la proportion de français violents, en actes je dis bien, est-elle singulièrement différente de celle des mauritaniens violents, ou des émiratis du Golfe, etc. ? C’est pour des raisons religieuses que les juifs en Sionie sont plus violents que les juifs français ?



  • ibraluz 10 octobre 2006 18:01

    Renié rien du tout, petit oiseau. Certainement pas ma culture, que je ne cesse de cultiver ; quant à la foi de mes pères, du moins la chrétienne, elle s’épanouit, vois-tu - ou ne vois-tu pas,c’est plus probable - en islam, et je n’ai aucun compte à te rendre sur ce délicieux phénomène, assez intime, pour ne pas être, obligatoirement, discuté sur Agoravox...

    Mais je me réjouis, par contre - avec toi, je suppose - que ma douce France n’envisage pas de me condamner pour ma liberté de religion. Cela dit, tu pourrais nous citer quelques exemples de condamnation « à mort » dans « un » pays musulman, histoire d’alimenter la bave islamophobe ? Chante, petit oiseau, mais pas trop faux, si tu peux bien...



  • ibraluz 10 octobre 2006 17:59

    Renié rien du tout, petit oiseau. Certainement pas ma culture, que je ne cesse de cultiver ; quant à la foi de mes pères, du moins la chrétienne, elle s’épanouit, vois-tu - ou ne vois-tu pas,c’est plus probable - en islam, et je n’ai aucun compte à te rendre sur ce délicieux phénomène, assez intime, pour ne pas être, obligatoirement, discuté sur Agoravox...

    Mais je me réjouis, par contre - avec toi, je suppose - que ma douce France n’envisage pas de me condamner pour ma liberté de religion. Cela dit, tu pourrais nous citer quelques exemples de condamnation « à mort » dans « un » pays musulman, histoire d’alimenter la bave islamophobe ? Chante, petit oiseau, mais pas trop faux, si tu peux bien...



  • ibraluz 10 octobre 2006 17:37

    C’est tout de même pas demain la veille que 51 % des électeurs français voteront pour un candidat « islamiste », c’est à dire ici : proposant un programme d’islamisation des institutions françaises... Le phantasme permet cependant de conclure sur « le ventre mou de la démocratie » : qu’appelez-vous donc de vos voeux ? Une royauté chrétienne, garante des valeurs éternelles de la France ? Car si ce n’est le peuple qui fonde le pouvoir, du moins son apparence, de quelle cratie voulez-vous nous entretenir ?

    Nous sommes tout ouïe, Dealbata.



  • ibraluz 10 octobre 2006 17:16

    Moi non plus, aucune vanité. Seulement, un sentiment d’appartenance au terroir... Salut, Rocla et, si tu entends « mugir le féroce soldat » (d’Allah ? My God ! Que sont nos teutons devenus ?), passe le voir : peace and love, ça existe aussi en bon français !



  • ibraluz 10 octobre 2006 16:49

    Sorry, docteur ! Ma famille est française depuis, au moins, six cents ans, elle a donné sang, sueur, eau, vin, labourages et pâturages, contributions directes ou indirectes, largement son compte pour me permettre de choisir, aujourd’hui ma foi et ma tenue vestimentaire. Mieux : je me permets de clamer l’appel à la prière, partout, entre 7 heures du matin et 10 heures du soir. Je ne t’empêche pas de vanter ta médecine, ta camelote ou ton équipe de foot, beugler tes éventuelles beuveries, de la même manière, dans le même respect de la loi sur le tapage nocturne. Et je n’ai pas besoin que tu me considères comme français : je le suis, mon p’tit bonhomme. C’est comme ça, et je n’en suis pas désolé.



  • ibraluz 10 octobre 2006 15:05

    à Marsupilami

    Oui ,enfin, à une bonne part de ton commentaire : tu devines lequel, inutile d’y revenir.

    Mais non, évidemment, à ceci : « Education-instruction des immigrés pour qu’ils se conforment à notre modèle laïc et interdiction implacable de toutes les coutumes religieuses rétrogrades et barbares sous peine d’expulsion. » Du moins, sous cette forme abrupte.

    L’idée qu’il faille se conformer à un modèle laïc (c’est qui, ce « notre » essentialiste ?) relève d’un laïcisme aussi répugnant, si ce n’est plus, que ce fanatisme religieux que tu prétends combattre. La laïcité, c’est une protection des minorités, un respect de la différence, un concept en mouvement, pas un modèle labellisé.

    Quant aux « coutumes religieuses rétrogrades et barbares », commence par enlever la restriction religieuse, et pose toi, ensuite, la question de la détermination de ce qui est ou non rétrograde ou barbare. Qui en décide ? Sur quels critères ? Il ne suffit pas de s’autoproclamer anti-Le Pen, encore faut-il y conformer TOUS ses concepts.

    Salut, intelligente bourrique.



  • ibraluz 10 octobre 2006 14:35

    Merci, Emile Mourey, pour cette très correcte contribution. Quelques remarques cependant.

    Votre formule selon laquelle les « juifs qui ne voulurent pas devenir musulmans, Mahomet les plaça devant l’alternative suivante : la guerre ou leur retour chez eux... à Jérusalem », me semble inexacte sur deux points.

    L’alternative proposée est, d’abord, la participation à la guerre - dans un camp ou dans l’autre - ou la seule reconnaissance de l’autorité musulmane, formalisée par le paiement de la jezi’a et la neutralité effective dans le conflit qui oppose les musulmans aux polythéistes. Comme vous l’avez signalé, cette alternative se situe en temps de guerre...

    Le second point relève la destination de l’exil, lorsque le contrat de neutralité fut rompu. A l’époque, les juifs ne sont plus chez eux à Jérusalem, depuis plus de quatre siècles, sinon très minoritairement. Ils le sont ailleurs beaucoup plus, un peu partout au Moyen-Orient, notamment au Yemen, au Cham (Palestine, en particulier autour du lac de Tibériade, Liban, Syrie) et dans les vallées mésopotamiennes, surtout dans le court moyen de ces fleuves.

    Quant au fond de votre article, qui veut faire la part de l’humanité dans une époque violente, puis-je rappeler qu’en 12 années de conflit, qui s’acheva par la fraternisation des belligérants à La Mecque, les pertes humaines, de part et d’autre, se chiffrèrent à moins de cinq cents personnes ? Cela précise, me semble-t-il, votre propos. En ces temps fondateurs, la guerre n’était, à l’évidence, qu’un moment de la paix...

    Bien à vous