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Bordeaux, Languedoc : même combat contre les vins de « mascarade »

Certains vins de Bordeaux et de Languedoc se rejoignent aujourd’hui sur un critère : leur surconcentration, qui leur donne un goût à la limite de l’écœurement, associée à des prix inadmissibles. Découlant de cela, les deux vignobles sont également touchés par une crise évidente, de surproduction certes, mais aussi par une « crise de confiance ». Gare au bluff, donc.

LE LANGUEDOC

Franchement, quand je déguste certaines cuvées de la région, je me demande qui les achète. Très (trop) concentrés, on trouve en effet des rouges proposés en plus à des prix déments, incautionnables. Cela devrait pourtant s’assainir. À suivre.

On va se contenter des producteurs qui élèvent des vins racés et typés, dans l’ensemble du territoire, des Corbières à Saint-Chinian, de Faugères en Minervois, en passant par les Coteaux-du-Languedoc, Fitou ou vins de pays, à des prix remarquables. Des grands vins ici, il y en a, mais les terroirs sont connus et ne s’étendent pas. La force de ces vins est d’avoir su conserver leur spécificité qui se dévoile au travers des cépages de la région, chacun s’exprimant au mieux selon les sols d’alluvions, d’ardoise, de schiste ou de calcaire, en bénéficiant d’un beau rapport qualité-prix.

Trois cas de figure définissent la région :

- Il y a les vignerons qui, et depuis longtemps, ont toujours su maîtriser les rendements, vinifier et élever leurs vins, en respectant leur spécificité, sans vouloir copier telle ou telle appellation plus connue. Daumas-Gassac en est le fer de lance, suivi par des Corbières (la famille Gualco, Grand-Caumont, Vieux-Moulin...), puis des Minervois (Blomac, Villerambert-Moureau...), et aussi d’autres appellations (Antech...). C’est le noyau dur des grands vins du Languedoc, même si certains ont tendance à l’oublier. La plupart sont à la tête de leurs appellations respectives, et le fait de s’y maintenir mérite un coup de chapeau.

- Il y a ensuite les propriétaires, dans toutes les appellations, qui ont évolué plus récemment vers une recherche qualitative semblable, notamment ces dernières années. Ils ont cru en leur région et je les ai soutenus dès le début. On retrouve ici les grandes valeurs sûres comme Fabas, Vaugelas, Oustric, Barrubio... et quelques caves. On les retrouve tout naturellement dans le haut du classement.

- Il y a enfin ceux qui ne sont pas installés depuis longtemps dans la région ou des propriétés qui ont été reprises par des vignerons d’autres régions ou les enfants. On les défend avec plaisir car ils s’attachent également à produire des vins typés et de qualité, à des prix très abordables (6 à 12 euros). Attention à ceux qui pourraient se laisser piéger à développer des vins de vinification plutôt que de terroir.

Des vins de mascarade

Et puis, il y a donc quelques producteurs, marchands et grands groupes qui nous (et vous) font croire que leurs vins ressemblent à quelque chose. Ces vins de mascarade (en Coteaux-du-Languedoc et en vins de cépages notamment), où l’on parle de “vins à haute expression” (expression de la méthode de vinification et du bois neuf surtout...), qui “sentent le goudron ou le café” (cela donne envie, non ?), la réglisse (on n’est pas loin de l’écœurement)... Idem pour les cuvées de vins blancs totalement fabriquées dans les chais où l’on est fier de vous faire sentir “la mangue et autres fruits exotiques”. Il s’agit donc de ne pas confondre l’ensemble d’une progression qualitative certaine et le développement de ces vins “fabriqués” et “putassiers” qui attirent les investisseurs comme des mouches, et sont, hélas, soutenus par des “critiques”, notamment américains (ce sont les mêmes qui soutiennent les “vins de garage” bordelais). Ce problème s’étend aux vins de cépages, où je ne vois toujours pas l’intérêt de planter des cépages qui se plaisent mieux dans des régions beaucoup plus froides (les bonnes exceptions existent), ni de se lancer dans des vinifications sophistiquées pour pouvoir remplir un dossier de presse... et mentionner des prix inexcusables sous prétexte que l’on peut mettre sur une étiquette les noms de Chardonnay ou de Merlot, ou que l’on croit qu’il suffit d’acheter des barriques neuves et de se payer les services d’un œnologue “tendance” pour faire un grand vin.

 

LE BORDELAIS


Comme en Bourgogne, on ne peut que regretter que beaucoup de crus bordelais, réputés ou non, “classés” (en 1855..., merci pour l’actualisation) ou non, “classés” à Saint-Émilion ou en “Crus Bourgeois” du Médoc (les deux classements étant juridiquement obsolètes, ce qui la fout bien) atteignent des prix qui ne sont plus conformes au plaisir qu’ils procurent. 

J’aime les vrais vins de Bordeaux, du plus grand au plus modeste, et les consommateurs comme les producteurs savent que je défends ce qui les intéresse, et les distingue : le rapport qualité-prix-typicité. Si l’on fait un grand Margaux ou un Pomerol racé à 40 ou 80 euros, il les vaut bien. Idem pour une gamme plus abordable, en Graves, dans les Satellites, les Côtes ou en Bordeaux supérieurs, où les progrès sont exceptionnels.

Des prix incautionnables

En dehors de quelques crus mythiques pour lesquels le prix n’est plus un facteur estimatif (on entre alors dans le monde du luxe), ce qui n’est pas du tout justifié aujourd’hui, et on l’a vu - hélas - avec les augmentations de prix du millésime 2005, c’est un Saint-Émilion “fardé” comme un acteur du carnaval de Venise à 80 euros (voire bien plus), un “simple” Médoc à 25 euros, un “bon” machin à 20 euros ou un Bordeaux supérieur ultra-barriqué à 15 euros. À force de prendre les consommateurs pour des gogos (demain, les Russes ou les Chinois le comprendront aussi), certains vont s’en mordre les doigts...

Les crises de Bordeaux

Pour mémoire, il existe deux “crises” actuellement, très différentes, voire opposées, dans beaucoup de vignobles :

- Celle, désastreuse pour ceux qui la subissent, qui touche certains viticulteurs, la plupart étant dépendants des prix trop bas du tonneau, qui ont du mal à se faire rémunérer correctement. Les causes sont complexes (un certain négoce peu solidaire parfois, une politique de plantation trop importante, des barrières étatiques...). Ils méritent d’être soutenus, et l’on fera ce que l’on peut pour les aider. C’est une crise sociale.

- L’autre crise concerne un bon nombre de vins, à Bordeaux, notamment : trop chers ou trop sensibles à la mode (“vins de garage”), trop endormis sur leurs lauriers, trop imbus d’eux-mêmes, alors que le respect des consommateurs (proposer un vrai rapport qualité-prix cohérent) est impératif. Les acheteurs se sont sentis lésés. On parle beaucoup trop d’argent, de prix, de bonnes notes glanées chez un “gourou” quelconque, et c’est ce que le consommateur retient, alors que, bien sûr, ceci ne concerne qu’une petite minorité. C’est une crise de confiance, et, en même temps, une crise d’identité, tant un bon nombre de vins ont perdu leur spécificité.

Les “primeurs” (depuis 2000, et surtout 2005 où certains crus ont sorti des prix déments et incautionnables) font des vins bien trop chers, et cela commence à créer un sérieux malaise à Bordeaux, tant il y a de différence entre deux vins d’une même appellation. Pourquoi payer une bouteille à 50 ou 200 euros quand on peut trouver du plaisir dans une bouteille 4 à 10 fois moins chère (même si, et je le sais, les vins ne sont pas “comparables”) ?

Les vins "confiturés"

Je n’ai jamais soutenu ces vins “parvenus” qui se moquent bien du marché français (et de ses consommateurs). Je ne suis pas non plus intéressé par les vins “confiturés”, sans âme ni vertu, qui font tort à la grande spécificité bordelaise. Pour faire ces “vins”, on récolte des raisins surmaturés, on concentre à outrance (avec des concentrateurs) lors des vinifications, on met le tout dans des barriques où le bois peut, sur demande auprès des tonneliers, vous donner le goût que vous recherchez (de la vanille, du sirop, de la confiture...), et on vous sert un vin à la limite de l’écœurement, noir comme de l’encre, gras comme de l’huile et parfumé comme votre bureau en bois.

- Si les vins du Médoc (le dernier classement “officiel” des Crus Bourgeois est passé à la trappe sur le plan juridique, comme celui de Saint-Émilion, et on le comprend) sont réputés, ce n’est pas pour être des vins intouchables à cause de leur prix ou “putassiers”, ces vins ou microcuvées qui n’existent que pour rafler de bonnes notes à des concours et ne correspondent plus à la grande tradition médocaine. Ces pratiques sont une honte pour la majorité des grands vins de la région, qui sont des vins fermés dans leur jeunesse, typés par leur terroir, et qui demandent d’évoluer dans le temps pour s’exprimer, en fonction de chaque millésime, respectant ainsi la nature. La force du terroir est la base de tout. Les autres sont sans intérêt, et les prix sont souvent déments.

- À Pomerol, il y a des vins splendides, très typés par le Merlot qui se plaît à merveille dans ces territoires diversifiés. Il faut noter que, les exceptions et les excès confirmant la règle, les vins bénéficient d’un rapport qualité-prix-typicité justifié par la rareté comme par la convivialité et l’amour du vin.

- À Saint-Émilion, on revient dans les histoires de clochers, et à beaucoup trop de frime. Outre un classement “officiel” qui fait plutôt sourire, faisant “monter” certains crus pour le moins incongrûment et discréditant d’autres (Guadet, Faurie, Cadet-Bon, Lamarzelle, Petit Faurie de Soutard, La Tour du Pin Figeac...) qui ne le méritent vraiment pas (le classement est d’ailleurs annulé par un jugement actuellement), on ne peut aussi qu’être déçu par des vins totalement “fabriqués”, vinifiés par ceux qui croient avoir la “science infuse” et veulent nous faire croire qu’en mettant un vin “200 % en barriques neuves” ou en multipliant les manipulations œnologiques, les concentrations et des “essais”, on sait faire du vin ! Ceux-là se moquent des amateurs et des autres vignerons de l’appellation que nous défendons, qui savent très bien s’il faut mettre 10 %, 20 %, 30 %, 50 % de leur vin en barriques neuves, ou moins, ou plus, selon la force du millésime et la structure du vin. On ne fait du bon vin, et a fortiori un grand cru, que sur des terroirs propices, de la “crasse de fer” aux argiles profondes, assortis de dépôts marins ou d’alios. Gare à certains prix, totalement injustifiés.
Les meilleurs vins de Montagne, Puisseguin, Lussac ou Saint-Georges se retrouvent dans le classement des “Satellites” de Saint-Émilion, et proviennent de terroirs spécifiques, limitrophes ou rapprochables d’autres sols d’appellations plus prestigieuses, ce qui leur permet de devenir de grands vins à part entière.

- Bien que certains tentent de les mélanger, les deux appellations Canon-Fronsac et Fronsac partagent à la fois des différences et des similitudes. Là aussi, des vins sont surcotés et beaucoup plus marqués par leurs vinifications que par un terroir.

- Pour les Graves, il existe une variété importante de styles de vins. Cela va des crus réellement (et historiquement) exceptionnels, issus des territoires de Pessac, Martillac ou Léognan, mais aussi ceux de Podensac ou Portets, certains d’entre eux, dans les appellations Pessac-Léognan (quelques-unes des plus belles bouteilles de la région dans les millésimes 2005 et 2004) comme dans celles des Graves, bénéficiant d’un remarquable rapport qualité-prix-plaisir, d’autres crus atteignant des prix difficilement cautionnables. C’est évidemment le berceau des grands vins blancs de la région bordelaise.

- Dans les appellations de Côtes, qui se cherchent toujours, il s’agit de choisir entre les vins typés comme nous les aimons, et d’autres cuvées très spéciales, dépersonnalisées (à ne pas confondre avec les cuvées de prestige retenues), faisant la part belle à des vinifications trop sophistiquées, peu propices à mettre un terroir en avant, s’il existe.

- Dans les Bordeaux supérieurs, les progrès sont constants depuis plus de dix ans, et, loin de la démence des prix de certains autres “cuvées spéciales”, on savoure de nombreux vins remarquables pour leur rapport qualité-prix-plaisir. La plupart des propriétaires retenus élèvent aussi de jolis Bordeaux blancs qui ont du mal à se faire une image.

- À Sauternes (et Barsac), l’équilibre géologique et climatique de la région en fait un milieu naturel idéal pour cette fascinante biologie qu’est le Botrytis cinerea. L’appellation a connu une série de millésimes très différents, du plus exceptionnel (2004, 2001, 1999...) au plus difficile (2002). Attention au passerillage, qui n’a rien à voir avec le Botrytis...
En liquoreux, les appellations situées face à Sauternes, recèlent des vins onctueux, qui ont du mal à se faire un nom, pourtant d’un très bon rapport qualité-prix-plaisir.


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20 réactions à cet article    



    • Voltaire Voltaire 28 août 2007 14:38

      L’article serait plus intéressant s’il était plus précis ; pourquoi ne pas se focaliser sur un seul vignoble/terroir à la fois et en faire une revue plus exhaustive en ce qui concerne les millesimes récents, les producteurs prometteurs ou décevants, les pratiques et tendances actuelles etc... Votre article (que ce soit au nibveau informatif ou « coup de gueule ») est trop général pour être véritablement utile.

      Je serai par exemple très intéressé d’avoir des opinions sur le millesime 2007 dans différentes régions (millesime forcément difficile vu les conditions climatiques), ou sur quelques bonnes suggestions de vins corse mal connus etc...


      • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 28 août 2007 19:24

        Mon cher Voltaire, évidemment, je pourrais adresser un article de fond sur Bordeaux de 20 pages à Agora mais pas sûr qu’il soit publié. Pour être plus sérieux, je vous répondrais dans 1 semaine concernant les vendanges. Je dois me déplacer (le mieux est de voir sur place, pour éviter les dossiers de presse élogieux).


      • Voltaire Voltaire 29 août 2007 08:53

        @l’auteur

        Evidemment, je ne vous suggère pas de couvrir l’ensemble du bordelais en un seul article ! Mais pourquoi ne pas en faire un sur des vignobles de bordeaux un peu moins connu (Fronsac, Moulis etc...) ?


      • TSS 28 août 2007 19:12

        c’est Parker qui a« bousillé » les vins en France avec son obsession du « boisé » au goût americain et Bussereau ex-sinistre lui a donné raison en autorisant la mise de copeaux de chene dans les fûts.

        cet imbecile ,il y a une dizaine d’années,affirmait qu’il n’y avait aucun vin interessant en vallée de loire maintenant il edite un guide de ces vins.

        comment une personne qui fume 5/6 barreaux de chaise par jour peut il apprecier les finesses d’un vin avec son palais blindé-hormis les boisés-


        • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 28 août 2007 19:22

          Evidemment, je ne vais pas vous dire que je suis pro Parker... Néanmoins, en fin de compte, Parker en lui-même n’a pas plus df’influence qu’un autre. Ce sont surtout quelques proprios bordelais qui ont « fait » Parker, avec la connivence d’œnologues, pour le... business, tout simplement. Parker en a profité et les bordelais en question ont pu faire monter les prix. Les bourguignons ont, depuis le début, rejeté Parker et il n’y a donc ni Guide ni influence de Parker sur les vins de Bourgogne, ce qui prouve, en fait, le métier ancestral des vignerons bourguignons, sufisamment malins pour ne pas se faire piéger (cqfd). On se doute qu’il y aura un retour de bâton.


        • Emile Red Emile Red 29 août 2007 12:50

          En attendant que les grands crus de Bourgogne tombent entre les mains d’assureurs, de banquiers ou autres industriels...

          Ce qui a été la pire des choses en Bordelais en plus de ce que vous dites.


        • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 29 août 2007 16:49

          Remarque pertinente qui mérite une précision : en fait, aucun investisseur n’a jamais pu mettre un pied en Bourgogne. 2 raisons à cela :

          - les vignerons (pas les négociants) bourguignons sont riches et sont surtout des paysans, dans le sens le plus noble. Pas question de vendre leur patrimoine pour plus d’argent.

          - découlant de cela, la moindre parcelle libre est immédiatement rachetée par d’autres vignerons, voire par une association de vignerons s’il le faut, pour éviter justement tout « étranger ».


        • Lisa SION 2 Lisa SION 29 août 2007 09:37

          Bonjour, j’ai cinquante trois ans et ai fait quinze ans de vendanges. Pour avoir chaque fois changé de région, je n’ai pas privilégié la bonne adresse. Il y a trente ans, toutes les adresses étaient « bonnes ». Aujourd’hui, ayant choisi les plus ensoleillées, je ne trouve plus que la lie...Voici un résumé de mes deux dernières années, en Languedoc. Entre :

          Le vieux qui insulte ses ouvriers saisonniers et vend ses remorques 0,50 du kilo à la grande cave la plus proche où ça sent le pourri...et qui se moque des viticulteurs bios.

          Le riche étranger qui a acheté la petite cave et fabrique à la source la plus pure des matières bio qu’il peut ainsi vendre 10.euros la bouteille dans son pays, mais ne comprend plus le français au moment de payer l’ouvrier sans ses congés payés...

          Le champenois, qui enrichi, a acheté dans le Bordelais, puis le Languedoc la petite cave où j’ai vu, pendant une semaine, éternuer deux enrhumés sur la table de tri...et qui vous offre un cubi de la coopérative en remerciement !

          Et le jeune qui a eu la chance de vendre deux hectares de ses vignes en terrain à construire parce qu’il touche l’agglomération, qui me déclare douze heures sur soixante quinze et ne partage pas avec moi ce gain important...

          La lie, vous dis-je.

          Sans compter les camions citernes immatriculés trente trois qui circulent dans le onze, le corrompu local qui embauche des polonaises et les livre à la maréchaussée locale pour qu’ils ferment les yeux sur son travail au noir, les machines qui remplacent les hommes mais pressent les escargots, les feuilles bleues...et j’en passe...

          En dehors des bons vins dont on ne peut être sûr que par l’éclat de rire qu’ils provoquent avant la fin du repas, qu’une seule des grandes enseignes propose à des dates mithyques, je me demande bien à qui peut-on faire entièrement confiance aujourd’hui.

          Pour être sûr de bien parler du vin, il faudrait remonter la chaîne des interventions,jusqu’à la source.


          • Emile Red Emile Red 29 août 2007 13:18

            Aujourd’hui, en Bordelais, pour dénicher un (très) bon vin il faut connaitre des gens du terroir, à part quelques revendeurs affutés ou négociants consciencieux, ce qui compte c’est la rentabilité ou l’uniformité, tout ce qui est en totale contradiction avec une création issue de la nature et de la tradition cognitive.


          • brieli67 30 août 2007 05:37

            mon brave critique de la vigne et de la cave !

            appelez un chat un chat ! De grâce pas dans la même phrase raisins surmatures et concentrateur de jus ! L’appareil existe depuis belle lurette et la méthode c’est l’osmose inverse.Il est monté sur les 4 roues et circule de particulier à particulier comme les alambics communaux ou les « ateliers de mousseux et autres vins pétillants ». Je vous rappelle le vieux métier d’échanson qui mettait de l’eau dans le vin du roi. Ces vins empâtés sucrés par des dérivés du mercure sont connus depuis la plus haute antiquité. La bouteille et la barrique c’est récent récent.... Cette technique permettra de réduire les dérivés soufrés dans les vins et on devra s’habituer à des vins moins acides. La jeunesse veut du vin blanc plus gouleyant avec moins d’alcool moins d’acide avec plus de bouquet. Allez voir en Suisse ou en Allemagne....

            Grosso modo comme sur le Tour de France vous êtes au courant de toutes les dopes et vous nous tenez le discours Terroir. Aucune microvinification de jus de raisins de ceps mis en hydroculture/hors-sol ne montre de différence sur la nature géologique du substrat. Si le jus est de bonne maturation physico-chimique ; aucun effet néfaste du rendement sur la qualité du vin. Des clones si dissemblables d’un même cépage vous n’en parlez jamais. Ni du greffon américain... Vous ne dénoncez pas la tolérance de 5 pour cent d’un autre cépage pour un cépage pur. Ce qui peut changer complètement les qualités organoleptiques d’un vin. Un peu de tokay/pinot gris et son glycérol rend votre riesling plus capiteux. Des additifs chimiques des molécules préaromatiques des extraits de plantes des levures ... ça change votre Chardonnay... ou votre Vin Jaune On ne chaptalise plus avec la betterave mais avec le sucre du raisin des coopératives du Sud.

            Dites nous donc que échanges entre les Coopératives viticoles sont hors contrôles des Douanes/Impots indirects et ne sont pas consignés sur un rôle. Ne pouvez vous pas demander plus de transparence ?

            Faite du journalisme d’investigations sinon il en viendra aux « vins » comme pour le Tour de France. Sur l’étiquette de ce produit de luxe le consommateur peut demander des informations sur le cépage sur ses clones la conduite de la vigne engrais pesticides les assemblages les greffons les ’souffres« les levures la conduite de la fermentation les partenaires oenologues le livreur de glucose d’appoint l’artisan »concentrateur"

            Il y en a du pain sur la planche. Bon courage ! au plaisir.

            ps le Rondo le Dornfelder la Traminette le Muscat Moro le Vidal.. tous des cépages interspécifiques et souvent quels vins !


            • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 30 août 2007 08:34

              Vous semblez bien informé, mais, à vous qaussi, si c’est le cas, de nous donner des exempldes et de prouver ce que vous dites.

              Plus raisonnablement, plusieurs points :

              - on ne peut pas dire que j’occulte les « levures » et autres stratagèmes utilisés dans le vin. Cedla fait partie d’un chapitre entier dans mon Guide, et depuis des années« . Voir éce que vous devez absolument savoir sur le vin, pages 11 à 15 ».

              - vous amalgamez le mot « dopes » avec les produits nécessaires pour faire du vin. Un vin naturel, c’est du vinaigre, vous devez le savoir.

              - vous dénoncez des accoprds entre coopératives hors contrôles des Douanese, c’est un discours démago et un peu facile, donnez des preuves.

              - vous parlez de l’osmose inverse. Moi aussi, et dénonce encore le micfro-bullage, la micro-oxygénisation, les levures aromatiques, les filtrations à outrance, des pesticides, l’ajout de copeaux de bois, celui de sciure...

              Si ce n’est pas cela « appelez un chat, un chat », je ne demande qu’à vous lire. Mais, à votre tour, avant de critiquer, lisez ceux que vous critiquez.

              Il y a du « pain sur la planche », j’attends vos sources pour en parler.

              Amicalement.


            • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 30 août 2007 08:35

              Oups, désolé pour les fautes d’orthographe. Je viens de me lever.


            • Emile Red Emile Red 30 août 2007 10:44

              A brieli67

              On en revient à dire que seul (et encore) le petit propriétaire peut être digne de confiance, parceque toute modification dans la vini/vitification a un coût et seuls les gens d’argent, non pas les paysans, ont les connaissances par et avec leurs moyens pécuniers.

              Quant à la chaptalisation, si dans certaines régions elle est libre et incontrôlable, dites vous que ce n’est pas le cas partout.


            • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 30 août 2007 10:53

              Faux.

              Un « petit » proprio n’est pas plus (et pas moins) vertueux qu’un autre. Les pesticides et les levures ne sont pas l’apanage des gros producteurs. Il faut arrêter de décliner de tels propos ridicules.

              Quant à la chaptalisation, elle est utilisée PARTOUT (non autorisée en Languedoc) et par TOUS, si besoin. C’est la loi, et, là encore, le vertu est un rêve. De toute manière, il vaut meieux boire un bon vin chaptalisé qu’une bibine non chaptalisée.


            • Emile Red Emile Red 31 août 2007 14:57

              « Un »petit« proprio n’est pas plus (et pas moins) vertueux qu’un autre. Les pesticides et les levures ne sont pas l’apanage des gros producteurs »

              En ce qui concerne le phytosanitaire, on est d’accord, par contre, ensuite, mis à part l’oenologue, les chimistes, les labos et tout la grosse artillerie ne sont pas à la portée de tous les proprios.

              Pour la chaptalisation je suis d’accord qu’elle s’avère souvent utile, je voulais juste dire qu’elle ne subissait pas les mêmes règles et les mêmes contrôles partout et qu’elle pouvait être anarchique par endroit et hyper contrôlée ailleurs.


            • FGsuperfred 22 septembre 2007 13:57

              en vous lisant il y a des parties très instructives... mais aussi des zones d’ombre... il y a des vins fabriqués certes et beaucoup sont très bons et ont un potentiel d’évolution réel contrairement à ce que vous pouvez dire à tort je cite : clos puy arnaud, cornélie, belle-vue, moutte blanc (+ sa cuvée 100% petit verdot « moisin »),clos de bigos (qui existe depuis plus de 50 ans fabriqué ??) clos du jaugueyron (margaux et haut medoc ce dernier étant à moins de 15 euros et magnifique), planquette (st yzans)... je crois que ce sont surtout les proprio qui ne vous plaisent pas (rive droite surtout) car tous ces vins que j’ai cités sont magnifiques, très fins et surtout QUASIMENT ELEVES SANS BOIS NEUF !!! là ou je crois qu’il y a un décalage dans votre article c’est quand vous parlez de bois neuf... vous n’avez pas du aller dans la plupart des propriétés que vous n’aimez pas (interdit de séjour ???) la surconcentration en barriques n’y est plus du tout l’apanage depuis un bon bout de temps (années 90) ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, il y en a encore (clos l’eglise à pomerol, pavie (+ decesse et monbousquet) mais aussi beauséjour-bécot, la couspaude alors que vous les soutenez... même chose quand vous placez la tour haut-brion en 1° grand vin... alors que les vignes n’ont que 10 à 15 ans et sont à peine dignes d’aller dans le second vin de la mission (ce n’est pas moi qui le dit mais le chateau haut-brion ou je suis allé cet été 13 aout pour être précis) je suis d’accord avec vous sur pas mal de points (à mon niveau bien sur mais contrairement à vous je n’ai aucune certitude car les choses évoluent) mais pourquoi « casser » des nouveaux arrivants sous prétexte qu’ils ont « fabriqué » leur vin ??? avez-vous une idée des prix de vente de propriété déja existantes ??? comment peuvent-ils faire pour s’établir ?? j’ai rencontré cet été un personnage exceptionnel d’une convivialité exemplaire : monsieur patrick grisard régisseur du chateau sénéjac (beurk...) mais surtout qui « fait » son petit chateau cornélie appellation haut-medoc (5,5 hectares sur saint-sauveur) et qui nous a sorti un 2005 magnifique et un 2006 qui promet beaucoup... comment aurait-il pu faire sans se « fabriquer » son vin ??? en un mot : il y a de la place pour tout le monde à condition que la qualité soit au rendez-vous et les vins surbarriqués sont en constant recul (pour info regardez les prix sur ebay... ridicules par rapport au prix départ chateau pour ces « cuvées » et là c’est le « vrai » marché de l’offre et de la demande donc clairement les gens n’aiment pas !!!) et c’est très bien mais pour les autres attaquez les prix autant que vous voulez mais leur retour à une vraie tradition est réelle bravo pour ce que vous défendez mais je trouve que plus de nuances eûssent été appréciables non pas pour «  »lisser" votre avis, mais pour redécouvrir certains qui ont évolué du tout au tout depuis une dizaine d’années, le marché les ayant en partie rejetés... j’achète votre guide tous les ans ou presque, je vous souhaite une bonne continuation cordialement FRED


              • Patrick Dussert-Gerber Patrick Dussert-Gerber 22 septembre 2007 17:36

                Voilà un commentaire comme je les aime. 5 points, pour vous répondre :

                1/. Je n’ai rien, mais absolument rien, contre l’élevage en barriques neuves. Ce qui me désole, c’est un vin élevé en barriques neuves alors qu’il ne possède pas intrinsèquement la structure pour maîtriser l’influence du bois, uniquement pour avoir une bonne note chez un critique américain. Vous citez le Cercle Rive droite, et, en effet, un bon nombre sont dans ce cas.

                2/. Ce qui est catastrophique, à Bordeaux, en Languedoc, dans le Sud-Ouest ou en Australie, c’est, outre le fait d’abuser de la barrique (notamment sur le Merlot, cépage qui n’en demande pas temps et devient vite un vin desséché), celui de se servir à outrance de moyens techniques qui n’apportent rien à la qualité d’un vin mais ne font que le dépersonaliser, le « mondialiser » : micro-oxygénisation, levures, enzymes, surconcentrateurs, chauffes spécifiques des barriques, copeaux de bois ou sciure de bois pour les vins hors AOC (certains ne s’en privent pas) et ceux du nouveau monde, etc, etc. Ce sera dramatique si ces pratiques sont ouvertes à toutes nos AOC, et, hélàs, des « pros » n’attendent que cela... Voir :

                3/. Aucun, je dis bien aucun, très grands crus historiques de Bordeaux, de Petrus à Haut-Brion, n’emploient 100% de barriques neuves, ils seraient plutôt entre 30 et 60%. Ils recherchent la fraîcheur du vin.

                4/. Je ne connais pas les vins que vous citez ni leurs propriétaires. Si leur vin est bon, je serai heureux de les mettre dans mon Guide, bois neuf ou non.

                5/. Vous avez raison sur les prix des vins surcotés. Va falloir que je prenne le temps de regarder sur Internet ceux de certains membres du Cercle Rive droite.

                Par contre, on ne peut, sous prétexte du prix d’achat élevé d’une propriété, accepter tel ou tel artifice pour faire un vin « putassier », sous le prétexte qu’il faut bien s’en sortir...

                Merci de votre fidélité.


              • FGsuperfred 24 septembre 2007 22:41

                juste pour info dans le petit livret que le chateau donne à haut-brion à la fin de la visite, il est annoncé 100% de fûts neufs... on est bien d’accord que RIEN ne justifie les augmentations de prix que nous avons pu voir depuis quelques années à part la cupidité et la « rentabilité » rapide d’un domaine acheté les yeux de la tête manque de respect de l’acheteur et surtout ils perdent leur âme car les premiers acheteurs s’en sont allés... quand je vois les prix dans les ventes aux enchères, je me dis qu’il y a de quoi rire car bien en deça du prix départ chateau : ils sont donc largement survendus et pas bus !!!! surtout... quelle pire punition pour un réel amoureux de son cru, de son terroir que de voir ses vins passant de mains en mains sans jamais être bus.... objet spéculatif ou faire-valoir ??? au mieux buveurs d’étiquettes...


              • FGsuperfred 23 septembre 2007 14:38

                « clos puy arnaud, cornélie, belle-vue, moutte blanc (+ sa cuvée 100% petit verdot »moisin« ),clos de bigos (qui existe depuis plus de 50 ans fabriqué ? ?) clos du jaugueyron (margaux et haut medoc ce dernier étant à moins de 15 euros et magnifique), planquette (st yzans). » clos puy arnaud est de monsieur valette thierry... (côtes de castillon cornélie de patrick grisard qui me semble t’il vous a envoyé des échantillons... belle-vue est juste au bord de la D2 si vous y passez un jour 12 à 14 euros moutte blanc malgré son appellation bordeaux supérieur est situé au bord de la gironde (rive gauche par contre sais pas la commune mais je crois du coté d’arsac 8,80 euros le 2005 clos de bigos est sur la commune de soussans appellation margaux il y a un panneau au bord de la D2 monsieur jarousseau est en plus vraiment très gentil et son vin tout en finesse dans le même style que la galiane que j’ai visité une heure avant pour 12,50 euros le 2005... planquette est produit par didier michaud qui a le label ecocert sur la commune de saint-yzans juste en plein centre-ville il faut être aveugle pour ne pas voir la propriété... clos du jaugueyron est tenu par michel théron qui a 2 appellation haut medoc et margaux, le haut medoc tout en finesse aromatique et le margaux pas encore gouté mais ciré à la main le haut medoc 2006 en primeur est à 9,90 euros... à part clos du jaugueyron, ils sont tous faciles à trouver (cornélie étant à sénéjac)et franchement très accessibles niveau prix et sont de vrais bons vins respectueux de leurs terroirs respectifs et des traditions et beaucoup d’entre eux se « bougent » pôur tirer le maxi de leurs sols je sais aussi que vous ne pouvez pas citer les noms des domaines qui se foutent bien de la « tête » des consommateurs de par leurs prix ou même des différences que l’on trouve trop fréquemment entre les échantillons et après la mise en bouteille, par peur des tribunaux, sachant que tout le monde aujourd’hui dépose plainte pour un oui ou pour un non... mais si vous avez le temps allez sur les forums (que vous connaissez surement j’ai le même pseudo)il y a de quoi découvrir comme de quoi sourire... quoiqu’il en soit ils sont tous instructifs (lapassionduvin et degustateurs.com) et a éviter bien sur les avis des quelques journalistes qui y laissent des « avis » qui ne sont pas les leurs avec leurs intérêts à la clé hier gouté un la tour figeac 99 trop boisé et grillé malgré un beau fruit...un parmi tant d’autres... en un mot sans intérêt.... bien à vous FRED

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