Pour étayer de telles affirmations, très favorables au changement de statut et à la libéralisation du marché postal, Les Echos auraient dû comparer la situation des postiers et des usagers en France à un pays qui n’a plus de monopole postal.

Or, une telle étude infirme la ligne éditoriale des Echos.

Prenons l’exemple de la Suède qui a été jusqu’au bout de la logique libérale.

Après la libéralisation du marché, le nombre de nouvelles entreprises postales est montée jusqu’au nombre de 80 avant de se stabiliser depuis quelques années à une trentaine. En fait, parmi elles, une seule, qui représente 8,6 % des parts du marché des lettres, a une envergure nationale qui demeure marginale par rapport à l’opérateur historique.

Résultat : la concurrence annoncée et son cortège d’avantages pour les usagers et les postiers suédois ont fait long feu.

D’ailleurs depuis 1993, on constate quelques évolutions significatives :

  • la précarisation et la diminution de l’emploi postal (baisse de 40 % des effectifs) ;
  • les fermetures massives de bureaux (80 %) ;
  • les fortes augmentations des prix pour des services moins efficients (+70 % pour le prix du timbre) ;
  • la distribution du courrier 5 jours sur 7 pour les particuliers (6 jours sur 7 auparavant) ;
  • les entreprises favorisées au détriment des particuliers.

Comme on peut le voir plus haut , la libéralisation postale a apporté un tel "progrès général" (expression des Echos) que les usagers souhaitent à 89 % revenir à l’ancien système de monopole.

Bientôt en France... ?