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Accueil du site > Actualités > Environnement > Le CO2, une énergie d’avenir ?

Le CO2, une énergie d’avenir ?

Le dioxyde de carbone (CO2) est montré du doigt comme le principal responsable du réchauffement de la planète, et il est urgent de réduire ses émissions. Partout dans le monde, on se creuse la tête pour savoir comment s’en débarrasser, tantôt en le stockant à vingt mille lieues sous les mers, tantôt sous la terre, tantôt dans l’espace, pourvu qu’on ne le voie plus.

Et si on le considérait comme une énergie renouvelable ?

Je ne suis pas chimiste, mais le peu de bases que j’ai devraient suffire pour éclaircir mon propos. Les principales énergies que sont le pétrole, le charbon, le bois, la biomasse sont toutes proches sur le plan chimique, et de la forme CxHyOz. La combustion, qui permet d’utiliser l’énergie, est une réaction d’oxydation. La réaction d’oxydation, c’est la mise en présence de carburant et d’oxygène. Cette oxydation dégage de l’énergie, et transforme les composés de départ en eau (H2O) et en dioxyde de carbone (CO2). Cette réaction est à la base de toutes nos consommations d’énergie fossiles et biomasse, de la cheminée à la centrale thermique au charbon, en passant par les véhicules et les avions.

Or cette réaction, comme toute réaction chimique est réversible, ce qui signifie que si vous prenez de l’eau et du CO2, et que vous y apportez de l’énergie, que vous mettez tout ça dans des conditions bien spécifiques (présence de catalyseurs, conditions de température et de pression...), vous pouvez produire du carburant et de l’oxygène. Ce n’est ni plus ni moins que ce que fait la nature, au travers de la réaction appelée photosynthèse, et toutes nos énergies actuelles du pétrole au bois, en passant par le charbon sont issues de cette réaction de photosynthèse qui a permis de stocker l’énergie depuis des millions d’années. La réaction de base de la photosynthèse conduisant à la formation de sucre s’écrit :

6CO2 + 6 H2O + 2822 kJ/mol --------> C6H12O6 + 6O2

Jusque là, il s’agit simplement d’un mode de stockage de l’énergie, ce qui est déjà pas mal. Il y a d’ailleurs plusieurs équipes de chercheurs qui travaillent déjà sur la conversion du CO2, notamment aux Etats Unis, il y a également un article à ce sujet dans le dernier Science et Vie, le n°1071.

Or si on regarde les utilisations des ressources, on voit qu’elles sont principalement utilisées pour produire de l’énergie mécanique : moteurs, centrales thermiques servant à faire tourner des turbines pour produire l’électricité, avec des rendements qui plafonnent autour de 40%. Ceci signifie que seulement 40% de l’énergie consommée par ces machines est effectivement convertie en énergie utilisable, le reste est de la chaleur excédentaire qui est dissipée dans l’environnement d’une façon ou d’une autre. Cette énergie gaspillée concerne aussi bien les moteurs thermiques que les centrales thermiques, y compris les centrales nucléaires.

Ma proposition est d’utiliser cette énergie excédentaire, pour produire du carburant. Bien sûr c’est plus facile à dire qu’à faire, mais puisque la nature est capable de le faire à température ambiante, à l’heure où l’homme est capable de cloner les êtres, de modifier nos gènes, de transmuter les atomes, de fabriquer toutes sortes de molécules imaginables, d’aller sur la lune, personne ne peut croire que c’est impossible.

Ainsi, en partant par exemple sur une base de rendement de la réaction inverse de 80% par exemple, l’utilisation de 100 litres de pétrole dans une machine thermique, permettrait de fabriquer (100-40)*0.80 = 48 litres de carburant, qui à leur tour permettraient d’en fabriquer 23, puis 11, puis 5, puis 2.5, puis 1.2...., soit 92.3 litres au total pour 100 litres au départ, ce qui reviendrait à diviser pratiquement par deux la consommation de carburant, et donc les émissions de CO2. Les centrales nucléaires deviendraient également de formidables usines de fabrication de carburant, ce qui fait qu’un objectif de réduction de 50% des émissions ne serait pas du tout utopiste.

Cette perspective mérite que l’on s’y penche plus sérieusement et demanderait des moyens de recherche appropriés à l’enjeu.

Bien entendu, cette proposition ne doit pas non plus être utilisée comme un alibi pour ne rien faire par ailleurs concernant la maîtrise de nos consommations énergétiques, ou l’utilisation de ressources renouvelables ou non polluantes.

J’ai choisi de publier cette proposition car je ne peux garder cette idée pour moi plus longtemps. Je n’ai pas les moyens d’engager des recherches dans mon coin, et si je vais voir le CEA ou Total pour leur vendre cette idée, au mieux ils se l’approprieraient, tellement ça paraît évident une fois que ça a été dit, et au pire, je ne préfère l’imaginer.

Parlez en autour de vous, aux chimistes, aux chercheurs spécialisés dans la photosynthèse, aux politiques et à tous ceux qui pourront faire avancer la science.


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30 réactions à cet article    


  • Yoyo (---.---.132.225) 7 décembre 2006 13:45

    « (100-40)*0.80 = 48 litres de carburant »

    Est-ce à dire que vous partez du principe que l’on pourrait récupérer plus de 80% (je dis « plus de » car il faut ensuite prendre en compte le rendement de la réaction « 6CO2 + 6 H2O + 2822 kJ/mol --------> C6H12O6 + 6O2 ») de l’énergie actuellement « perdue » dans les machines thermiques ?

    celà me parait bien optimiste et j’ai du mal à croire que cela n’existerait pas si c’etait faisable.


    • rjolly (---.---.227.38) 7 décembre 2006 14:16

      Si le rendement des usines (en tant que machines thermiques) est de 40%, cela veut dire qu’on ne peut pas en tirer plus d’énergie pour faire quoi que ce soit. Tout ce qu’on peut faire c’est exploiter la source froide pour le chauffage domestique si elle est assez chaude. Parce que si on voulait en extraire une énergie sérieuse, il faudrait une autre source froide de température inférieure, qu’on aurait déjà pu utiliser pour l’usine si elle existait.

      Après il y a les autres pertes (caténaires) qui ne sont pas non plus bien récupérables.

      Toujours pas de mouvement perpétuel à l’horizon donc. Par contre l’idée de faire avec l’essence (ou ici : le sucre) ce qu’on veut faire avec l’hydrogène, à savoir s’en servir comme un vecteur et non comme une source d’énergie, me semble une très bonne idée pour réduire le CO2. On peut faire ça avec le bois aussi -> la solution : planter des arbres ?


      • Mobar (---.---.100.147) 7 décembre 2006 15:04

        Le CO2 ne peut pas être une source d’énergie. Il est le résidu (tout comme la vapeur d’eau) des réactions de combustion des hydrocarbones, qui elles produisent de l’énergie. Il peut, à la rigueur, alimenter un processus endothermique de production de combustible. La photosynthèse, en consommant énormément d’énergie solaire, permet de transformer (avec un rendement de l’ordre de 2%) le CO2 en combustible (la biomasse) et en oxygène. Pour dissocier le CO2 en carbone et oxygène il faut dépenser plus d’énergie que n’en procurera la combustion du carbone récupéré. Ce qu’en thermodynamique on appelle l’entropie, il est illusoire de croire que l’on fera mieux que la nature (qui elle utilise une énergie gratuite : le soleil)au sens économique pour retransformer le C02 en combustible. Le CO2 que l’on capturera (si on y arrive) aura vocation à être séquestré pour prendre la place des combustibles fossiles que nous brulons à l’air libre allègrement depuis plus de 150 ans , si on veut faire diminuer sa teneur dans l’atmosphère. Le seul intérêt de l’article de Science & Vie est de poser la questions de l’efficacité de la photosynthèse. Pourquoi est elle si peu efficace ?


        • Mobar (---.---.100.147) 7 décembre 2006 15:25

          Les 60% d’énergie que vous qualifiez de perdue lors de la transformation d’un combustible en électricité dans une machine thermique couplée à un alternateur sont une énergie qui n’est pas de la même nature que l’électricité produite. La valeur de cette chaleur est nulle si l’on ne dispose pas d’un consommateur de chaleur base température. Un cycle thermodynamique (les moteurs essence ou diesel, turbines à gaz) transforme un combustible en une énergie noble : l’énergie mécanique (40% environ) et en une énergie de faible valeur : la chaleur basse température. Celle-ci est libérée à l’atmosphère ou récupérée pour le chauffage, il ne peut être question de retransformer cette chaleur en énergie noble qu’avec des rendements trés bas liés au principe de Carnot (la température de la source froide est pratiquement égale à la température du fluide chaud).

          Le mouvement perpétuel n’est pas de ce monde !


        • Fabio (---.---.72.19) 7 décembre 2006 17:16

          Pardon d’être direct, mais mon cher Basile, vous feriez mieux de rouvrir quelques livres de physique et chimie élémentaires avant de pondre de pareils articles (et je me retiens de ne pas écrire « ânerie »... oups... pardon je l’ai écrit !)

          Et pourquoi ne pas directement avoir proposé de faire des recherches pour trouver la pierre philosophale tant que vous y êtes !!

          Il ne faut pas en connaître beaucoup dans les domaines que vous citez pour réaliser que produire une molécule de carburant à partir de CO2 (et de quoi d’autre au fait !??!) demanderait plus d’énergie instantanée que ce que pourra en fournir ladite molécule de carburant !!

          Je pense que la recherche a bien meilleur temps de consacrer ses efforts dans la direction d’énergies telles que l’hydrogène et les piles à combustible plutôt que de s’essayer à fabriquer de telles... usines à gaz !!

          Mais pour creuser un petit peu votre lumineuse idée d’améliorer le rendement de nos pitoyables moteurs thermiques (pour parler du secteur le plus ciblé dans la lutte contre le réchauffement climatique : le transport), cela fait bien longtemps que certains y réfléchissent. Aussi, BMW a eu l’idée d’utiliser la chaleur des gaz d’échappement pour générer de la vapeur dans un circuit fermé, et utiliser la pression ainsi obtenue pour aider le moteur thermique. On y gagne quelques %, mais vraiment pas grand chose. Je vous laisse le soin de chercher plus d’informations, j’ai la flemme de taper 3 mots sous Google !

          Il faudra bien se rendre à l’évidence un jour : le moteur à explosion, aussi sophistiqué soit-il (TDCHCIdlamortquitue et autres appellations marketing), est une technologie archaïque et totalement indigne du niveau technologique que nous devrions avoir à l’heure actuelle si l’industrie pétrolière ne contrôlait pas le monde ! L’avenir, c’est l’entraînement électrique. Voitures à batteries ou à PAC, qui atteignent un rendement de très loin supérieur à n’importe quel moteur à pétrole. Et c’est là qu’il faut concentrer les efforts de recherche ! Pas ailleurs. Les chinois l’ont bien compris... mais le jour où les occidentaux réaliseront qu’il y a bien des choses que les chinois ont compris bien avant eux...

          petit P.S : @Mobar : l’énergie mécanique n’est pas plus noble qu’une autre ! Affirmer cela revient à tenir un discours digne d’un autre âge...


          • Mobar (---.---.100.147) 11 décembre 2006 16:38

            Quand je dis que l’énergie mécanique est plus noble que la chaleur basse température je veux dire qu’elle a une autre « valeur » au sens thermodynamique.

            Dans un moteur thermique de véhicule par exemple on transforme l’énergie chimique du carburant en énergie mécanique et thermique. L’énergie mécanique est utilisée pour propulser le véhicule et l’énergie thermique chauffe les petits oiseaux !

            Autre exemple de la « noblesse » de l’énergie mécanique par rapport à l’énergie de la chaleur basse température. Avec de l’énergie mécanique on peut fabriquer de l’électricité avec un rendement de 95% via un alternateur et se chauffer, s’éclairer, se propulser alimenter son ordinateur ... avec de la chaleur basse température on peut se chauffer si il fait froid, point. En thermodynamique, ca renvoie à la notion d’exergie. Désolé d’avoir voulu vulgariser, mais il a des énergies qui « valent » plus que d’autres.


          • Radnor (---.---.202.130) 7 décembre 2006 17:49

            Il n’y a pas grand chose de nouveau qui a été dit içi.

            On sait déjà faire des voitures à hydrogène ou électriques mais les engins à pétrole sont moins cher à construire et à utiliser ... pour l’instant.

            Le jour où les conditions économiques s’inverseront on verra la disparition de la voiture à pétrole dans les 10 ans.

            Mais ce n’est pas pour tout de suite étant donné qu’on est capable de transformer du charbon en carburant pour un prix inférieur au cours du pétrole actuel ( les Sud Africains gagnent beaucoup d’argent avec ça pour l’instant et 10 % du « pétrole » que nous consommons provient d’Afrique du Sud ).

            Il paraît d’ailleurs qu’on a des réserves en charbon pour plus ou moins 300 ans au rythme actuel...

            C’est peut être pas très bon pour l’écologie mais au niveau économique je ne fais pas beaucoup d’illusions pour les 30 prochaines années : on utilisera de plus en plus charbon-pétrole au fur et à mesure que les réserves de pétrole diminueront ou que le prix du baril augmentera.

            Et d’içi la fin du charbon on peut penser que le stockage de l’hydrogène aura fait des grands progrès si on s’en donne la peine et si il y aura encore de gens vivants sur cette planête.


            • jcm (---.---.196.152) 7 décembre 2006 17:51

              En fait une expérience de ce genre va être tentée sur une centrale thermique près du Hâvre (si mes souvenirs sont bons) et le procédé serait aussi en oeuvre aux USA.

              Dans ce procédé on récupère le CO2 émis par la centrale afin de faire croître des algues dans un réseau de tubes spécialement conçu, ces algues étant par la suite transformées en biocarburant.

              Mais il faut noter que ce n’est pas là un moyen de « se débarrasser » de ce C02 : on le valorise temporairement avant de l’utiliser pour le réinjecter dans l’atmosphère par un pot d’échappement.

              Pour que la centrale, qui utilise un combustible fossile, ne soit définitivement plus émettrice, même de façon indirecte, de CO2 il faudrait que les algues soient transformées en un biocombustible que brûlerait ensuite cette même centrale : le carbone tournerait alors en circuit fermé entre la chaudière et le réseau de production d’algues.

              Que vaudrait ce recyclage interne d’un point de vue des rendements (thermodynamique et financier) ?

              Je l’ignore, mais quelle que soit la façon dont un recyclerait la molécule de carbone du CO2 il faudrait que l’opération se fasse en circuit fermé, ce qui signifie que l’on parviendrait à réduire considérablement l’utilisation des énergies fossiles.

              A voir si une technique très récemment découverte « d’expansion » des surfaces métalliques par laser ne permettrait pas la mise au point d’un catalyseur qui abaisserait le coût de la dissociation du CO2.

              Un faisceau laser de très forte puissance permet en effet de rendre « nanoporeuse » la surface d’un métal : on multiplie donc par un facteur très élevé la surface de l’interface atmosphère / métal, ce qui lui confère des propriétés nouvelles, notamment permet de conférer à un métal banal des propriétés de catalyseur qui sont en général le propre de métaux rares.

              Une expérience a permis de produire de l’hydrogène avec seulement un apport d’énergie pour l’initiation de la réaction : ensuite elle s’auto entretient.

              Reste à trouver une solution pour reproduire cela avec le CO2, récupérer d’un côté le carbone, de l’autre l’oxygène.


              • kirinyaga 8 décembre 2006 11:21

                Si on se débarrasse du CO2. Considérez les deux situations :
                - La centrale brûle des hydrocarbures, et rejette le CO2 correspondant. La voiture fait de même.
                - La centrale brûle des hydrocarbures, et transforme une partie du CO2 en carburant, brûlé ensuite par la voiture qui rejette le CO2 correspondant.

                Globalement, il y a bien diminution du rejet de CO2. Ce n’est pas celui de la centrale qui n’est pas rejeté, c’est celui qu’aurait du rejetter la voiture.


              • Paul M (---.---.211.249) 7 décembre 2006 19:26

                @ Basile CLAPAS

                Merci à vous pour cet article qui pose une question qui me tarabuste l’esprit depuis pas mal de temps.

                Peut-on « marier » le CO² et l’H2O pour en faire un carburant susceptible de remplacer (compléter) notre bon vieux pétrole et présentant moins de danger que l’hydrogène ?

                Je n’ai aucune compétence en chimie et je remercie d’avance les spécialistes qui voudront bien éclairer ma lanterne et ne remercie pas ceux qui me renverront à mes livres de classes.

                S’il existe une possibilité de créer un carburant grâce au CO² et H2O et même si le rendement est faible il peut être intéressant de produire cet « élixir » dans des endroits du monde où l’énergie (solaire et/ou vent) est très importante, et où on n’en a pas besoin. Je pense en particulier aux endroits les plus ensoleillés de la planète et les plus venteux.

                Je vais peut-être dire une bêtise mais je la dis quand même :

                1) une grande surface de miroirs, implantées au Sahara, réchauffe un fluide qui entraîne une turbine qui entraîne une génératrice électrique. On pourrait en rester là, mais les pertes en lignes rendent cette solution caduque. 2) Deux possibilités on électrolyse de l’eau sur site pour récupérer H2 ou on unit H2O et CO² pour le meilleur et pour le pire.

                Combien de KW électriques peut-on récupérer par m² de miroir au Sahara (ou ailleurs) ? Le coût de cette électricité est-il rentabilisable s’il est utilisé sur place pour générer du carburant ?


                • Forest Ent Forest Ent 7 décembre 2006 20:04

                  L’idée qui consiste à récupérer sous forme d’énergie électrique la chaleur dissipée dans une réaction exothermique est déjà mise en oeuvre depuis plus de 10 ans par la plupart des industriels concernés, suite à la mise en place d’incitations fiscales et tarifaires. On appelle cela la « cogénération ».


                  • cyrrussmith (---.---.73.2) 8 décembre 2006 11:33

                    L’idée qui consiste à récupérer sous forme d’énergie électrique la chaleur dissipée dans une réaction exothermique est déjà mise en oeuvre depuis plus de 10 ans par la plupart des industriels concernés, suite à la mise en place d’incitations fiscales et tarifaires. On appelle cela la (...)

                    meuhh non !

                    La cogénération ou production chaleur-force d’avant guerre consiste à récupérer la chaleur sur le pot d’échappement ou le radiateur d’un groupe générateur diesel, 4temps ou turbine à gaz pour chauffer un local. Le moteur ou la turbine entraine une génératrice électrique. On a donc toujours une source chaude, les gaz brulés, et une source froide, l’atmophère et le local à chauffer.

                    On n’échappe pas à la malédiction de Sadi Carnot !

                    On n’échappe pas non plus à ce principe par lequel je commence mes cours chaque année en collège ou en lycée : il est très difficile de réfléchir sur les problèmes du XXI siècle avec des connaissances techniques et scientifiques datant du XVI° siècle. Mais bon, ça n’empèche pas chaque année des milliers de jeunes de choisir d’être littéraires, de ne pas s’intérresser aux sciences et au raisonement scientifique et de se retrouver non seulement incompétent dans leur époque mais aussi devant les discours des pseudos sciences comme l’astrologie, la pseudo-géobiologie, la biodynamique, les fleurs de Bach, etc..


                  • Forest Ent Forest Ent 8 décembre 2006 12:18

                    « La cogénération ou production chaleur-force d’avant guerre consiste à récupérer la chaleur sur le pot d’échappement ou le radiateur d’un groupe générateur diesel, 4temps ou turbine à gaz pour chauffer un local. Le moteur ou la turbine entraine une génératrice électrique. On a donc toujours une source chaude, les gaz brulés, et une source froide, l’atmophère et le local à chauffer. »

                    Ben c’est ce que je disais. Avais-je trop résumé ?

                    Il existe aussi une technique largement employée en Europe pour récupérer cette chaleur de manière biologique : cela consiste à chauffer des serres à côté des usines.


                  • Basile CLAPAS Basile CLAPAS 7 décembre 2006 22:11

                    Je remercie tous ceux qui veulent bien participer au débat et se donnent la peine de réfléchir. Il me semble que certains n’ont pas tout à fait saisi mon propos, et je vais tenter d’apporter quelques précisions. Je ne suis pas un illuminé, et je ne prétends pas inventer le mouvement perpétuel.

                    Il s’agit simplement d’imiter ce que sait déja faire la nature (à température ambiante), qui consiste à transformer le CO2 en sucres ou en biomasse. Bien sûr, le rendement de cette réaction dans la nature est très faible, mais est ce une preuve qu’il n’est pas possible de faire mieux ?

                    Dans les moteurs thermiques, 60% de l’énergie est gaspillée sous forme de chaleur. Le problème de cette énergie thermique est qu’elle ne peut être stockée, et elle est très difficilement transportable. Alors bien qu’il existe quelques cas de cogénération, la majeure partie de cette énergie se perd. Et ce n’est pas parce cette énergie ne peut être réutilisée dans un cycle thermodynamique classique qu’elle ne vaut rien, elle peut très bien servir dans une réaction chimique.

                    Ma proposition consiste donc à utiliser une énergie thermique perdue habituellement pour la stocker sous forme de carburant grâce à une réaction chimique, elle sera alors restituée à la demande. Toute l’énergie ainsi récupérée se traduirait donc par une diminution significative d’énergie fossile consommée, car le rendement global des machines thermiques serait amélioré.

                    Bien sûr je n’ai pas la solution pour le faire, mais je me garde bien d’en déduire que si personne ne l’a fait c’est que c’est impossible.

                    Compte tenu de l’enjeu, ça vaut quand même le coup de se poser la question !


                    • (---.---.225.122) 4 janvier 2007 17:35

                      Vous signalez que 60% de la chaleur s’en va dans l’atmosphere et le problème est là. C’est cette chaleur résiduelle qui réchauffe l’atmosphère, et dans ce cas là les centrales nucléaires sont aussi polluantes que les centrales thermiques.


                    • g.jacquin (---.---.23.243) 8 décembre 2006 06:18

                      @ l’auteur,

                      Il me semble qu’il y a un (excelent) article sur ce sujet dans le science et vie de ce mois.


                      • Fabio (---.---.72.18) 8 décembre 2006 15:16

                        Je le répète une fois : se pencher sur le sujet, c’est perdre un temps précieux, et rien de plus ! Je ne vais pas revenir sur le principe que j’ai déjà exposé dans mon précédent commentaire : il faudra toujours un apport d’énergie, et réaliser un circuit complètement fermé est tout simplement impossible.

                        Si on veut utiliser le CO2 rejetté par les transports et les centrales thermiques pour produire du carburant, et bien la solution existe déjà : les biocarburants. Le circuit fermé existe lui aussi déjà, et il est à l’échelle de la planète (et ce n’est pas vraiment un circuit fermé, puisqu’il y a un gros apport énergétique qui est celui du soleil) ! Inutile donc de se creuser la tête avec des questions qui n’ont aucun sens !!

                        Pardon si je peux paraître méprisant ou je ne sais quoi dans mes réponses, mais aujourd’hui, la seule voie où il devient urgent de se creuser la tête, c’est la voie de l’hydrogène et de l’électricité renouvelable. Perdre son temps à chercher des moyens « bricolage » inutilement complexes pour combattre le taux de CO2 est totalement ridicule, et dommageable pour la planète ! Et comme je l’ai déjà dit, la solution à la question que vous posez par cet article existe déjà : les biocarburants (je me répète vous dites ??). Mais les biocarburants ne sont qu’une solution transitoire, car aucun avenir économique à grande échelle réel n’existe dans cette voie ! Notre société humaine (au niveau mondial donc) ne peut absolument pas se permettre une économie énergétique issue de la biomasse ! Ce serait totalement suicidaire ! Le jour où tous les secteurs d’activités regarderont ensemble dans la même direction, et non plus comme c’est le cas maintenant où chaque « spécialiste » (l’économiste, le paysan, l’écolo, le pétrolier, le constructeur auto, le chimiste, l’électricien, etc) qui présente sa petite solution qui l’arrange bien dans son coin, et bien ce jour là les choses bougeront !

                        Le commentaire de jcm, qui parle de la nanogranularisation est très intéressant, mais moi je verrais plutôt ce princpipe appliqué pour la réalisation de piles à combustibles beaucoup plus compactes.

                        Bref, je n’ai pas le temps de m’étendre beaucoup sur le sujet, et je voudrais juste dire que je respecte et j’applaudis toute personne qui a le courage de se poser des questions dans le but de faire avancer les choses dans le bon sens ! Mais par pitié, cessez donc de parler de produire du carburant à partir d’H2O et de CO2 !! Renseignez-vous un minimum avant ! Vous verrez qu’il est beaucoup plus simple sur bien des points de vues d’oublier totalement le CO2, et d’utiliser uniquement l’H2O pour produire du H2... Et par la suite, oublier totalement les moteurs thermiques archaïques et passer aux piles à combustible ! (la BMW Hydrogen 7 ne parcourt que 200km pendant que la Honda FCX à pile à combustible en parcours plus de 500 avec la même quantité d’hydrogène !) Ensuite il n’y aura plus qu’à laisser la planète rétablir d’elle-même le taux de CO2 dans l’atmosphère (à condition qu’on arrête un jour de couper les forêts primaires...).

                        Sans rancune : continuez à poser des questions, mais svp : les bonnes !


                        • Basile CLAPAS Basile CLAPAS 8 décembre 2006 23:23

                          Cher Fabio, cher tous,

                          Au vu de vos commentaires, il semblerait que j’ai fait preuve de légèreté dans mon raisonnement, et si celà était avéré, je vous prie d’accepter mes excuses car je n’apprécie pas moi même la malhonneteté intellectuelle.

                          Toutefois, au risque de paraître bête, je n’ai pas encore compris par quelle loi le rendement de la réaction de synthèse de biomasse à partir de CO2 serait plafonnée aux alentours de 2%, alors je vous saurais gré de bien vouloir expliquer celà à tous ceux (dont je fais partie) qui ont pu penser qu’il y avait là un espoir intéressant.

                          Merci d’avance,


                          • Jean-Pierre An Alré (---.---.61.210) 9 décembre 2006 18:07

                            Bonjour

                            Je n’ai pas vu de raisonnement dans l’article, ce que vous dites c’est qu’on peut utiliser l’énergie présente dans la chaleur résultant d’un processus de transformation pour en faire autre chose.

                            OK, mais vous n’avez rien dit de concret. Vous ne présentez pas de lien logique, sans même parler de décrire un processus, entre ce dégagement de chaleur et un procédé permettant d’en tirer avantage pour obtenir un sucre.

                            Par ce dernier commentaire non seulement vous ne présentez pas de proposition, mais en plus vous demandez à vos interlocuteurs d’inventer cette proposition pour vous !

                            Jean-Pierre


                          • Mobar (---.---.100.147) 11 décembre 2006 16:59

                            Si la photo synthèse à un rendement si faible c’est probablement parce qu’elle n’utilise qu’une partie du spectre de la lumière. L’énergie solaire est rayonnante (infra rouge) captés par les surface noires de nos capteurs solaires thermiques pour produire de la chaleur basse température de faible valeur parce que très abondante dans l’environnement et de l’énergie lumineuse dont le spectre va du jaune au violet et passant par toutes les couleurs de l’arc en ciel.

                            Si la photosynthèse est si peu performante c’est parce qu’elle n’utilise qu’une partie du spectre et que les trans formations qui ammènent à la production des molécules de biomasse sont extrémement nombreuses et complexe . comme selon le second principe de la thermodynamique a chaque transformation il ya une perte d’énergie, le produit des rendements successifs abouti au résultat ridicule de 2%.

                            C’était bien essayé, mais ça on va pas pouvoir beaucoup l’améliorer.

                            le meilleur moyen pour transformer directement de la lumière en énergie noble c’est encore le photovoltaïque 15% sur le spectre total et prés de 60% sur les seuls ultraviolets.


                          • Pierrot (---.---.23.48) 8 décembre 2006 23:29

                            Bonjour, la réaction de formation d’hydrocarbures à partir de CO2, d’énergie et d’un catalyseur est possible.

                            Le Monde et la Recherche ont fait des publications sur ces travaux développés en Europe, en particulier par des universitaires de Milan et de Strasbourg.

                            C’est réaliste expérimentalement, cependant il s’agit là d’études à un stade très préliminaire et il ne faut pas attendre d’application avant plusieurs décennies.

                            Il faudrait en plus de la faisabilité industrielle examiner les aspects économiques et écologiques (catalyseurs), bilan énergétique.

                            Il faut encourager la recherche dans ce domaine, mais ce serait très prématuré de la présenter comme une solution viable aux problèmes d’émission de CO2 et d’utilisation de combustibles carbonnés (pétrole, charbon, gaz, bois, déchets ...).

                            D’autres solutions sont plus matures actuellement.

                            Salutations. Pierrot


                            • ligeri947 9 décembre 2006 13:08

                              On pourrait effectivement transformer le CO2 en carburant...pendant la dernière guerre les Allemands avaient déja des usines de fabrication d’essence synthétique. Il suffirait simplement de casser la molécule de CO2 en oxyde de carbone et en oxygene avec un cathalyseur adapté pour avoir un gaz combustible le CO facilement utilisable par l’industrie chimique pour fabriquer des bio carburants du type alcools ou des hydrocarbures synthétiques


                              • ligeri947 9 décembre 2006 13:30

                                Il semble exister un « carburant » plus pratique et moins onéreux pour faire fonctionner les moteurs thermiques de nos véhicules...que ceux qui sont intéressés par ce sujet aient la curiosité d’aller consulter le site internet concernant le « moteur pantone » et vous serez surpris !


                              • Pierrot (---.---.23.48) 10 décembre 2006 11:25

                                A ligier, je pense que vous confondez CO2 et carboen !

                                Les Allemands (et d’autres) fabriquaient des essences (hydrocarbures) à partir du charbon du fait de l’embargo sur les livraisons de pétrole pendant la guerre. Cela n’a rien à voir avec la fabrication d’hydrocarbures à partir du CO2. Ces nouvelles expérimentations se rapprochent plutot du phénomène de photosynthèse. Voir article dans La RECHERCHE.

                                Cordialement.


                              • ben (---.---.1.130) 10 décembre 2006 14:19

                                1 - Les lois de la physiques sont toujours les plus fortes et la thermodynamique est ce qu’elle est. En particulier l’une des lois fondamentales de la thermodynamique précise que tous changement d’état se fait obligatoirement avec une perte d’énergie.

                                2 - A ce jour, personne n’est capable de transformer de l’énergie en matière avec un rendement de 100%. Il y a toujours une perte. Il est probable que l’homme ne feras pas mieux sur ce point, avant très longtemps. En attendant, la solution se limite donc aux biocarburants, qui ne permettent pas de faire diminuer le CO2, mais qui peuvent en limiter l’augmentation.

                                3 - A l’échelle terrestre et géologique,il n’existe que 2 moyens efficaces de piéger le CO2. Ces 2 procédés ce sont exercés pendant des centaines de millions d’années. Mais à présent, les activités humaines viennent les perturber. Il s’agit de la fabrication des carbonates au fond des océans (autrement dit : des calcaires) et des hydrocarbures (autrement dit : les pétroles et charbons). Le CO2 que nous rejetons actuellement est celui qui avait été stocké et piégé jusqu’à présent par ces 2 mécanismes géologiques, ni plus, ni moins ...

                                4 - le cycle du CO2 est très complexe et ne peut être réduit à quelques idées simplistes. Il est intimement lié aux circulations de matière et d’énergie à l’échelle planétaire : autrement dit, il dépend du climat, mais aussi évidemment du cycle de la vie.

                                Pour ceux qui veulent tous comprendre sur ce thème, je recommande la lecture des livres de A. BRAHIC, A. SHAAF ou encore M. TARDY. Le plus complet étant probablement « Sciences de la Terre et de l’Univers » aux éditions Vuibert.


                                • Mobar (---.---.100.147) 11 décembre 2006 16:44

                                  Pour transformer le CO2 et H20 en carburant, on a bien la photosynthèse et les bactéries puis le stockage pendant 100 millions d’années dans des pièges géologiques.

                                  Il me semble que j’ai déja vu ça a la fin du XXI eme siècle, des terriens fous avaient bati une économie la dessus.

                                  Complètement allumès qui zétaient !!! :p


                                  • PassantAvecInteret (---.---.103.45) 13 décembre 2006 20:05

                                    Merci pour cet article. Cette idée largement commentée pourrait-elle être une piste à étudier pour les futurs humains Martiens - qui n’auraient comme ressource qu’un peu d’H2O et du CO2 - et du soleil - une fois sur place !!


                                    • François TATARD (---.---.143.183) 18 décembre 2006 11:19

                                      Voila quelqu’un de « positif ». Il n’est pas chimiste mais il pense bien. Quand nous auront percé les secrets de la photosynthése, on pourra, gràce à l’énergie solaire gratuite, dissocier le carbone de l’oxygéne et , peut-être en même temps, dissocier l’hydrogène de l’oxygène de l’eau. Est-ce une utopie de chercher à reconstituer, ainsi, un carbure d’hydrogène. Ce qu’arrivent à faire les végétaux,l’homme parviendra à le faire plus rapidement. En attendant, quand vous brûlez du bois, vous avez la consolation de savoir qu’il est né du gaz carbonique et du soleil.


                                      • (---.---.225.122) 4 janvier 2007 18:11

                                        Dans l’état actuel de nos connaissances, la seule façon de récupérer le CO2 est de passer par la biomasse. Pour passer de la biomasse au carburant, la France a utlisée le gazogène pendant la guerre, . Je n’ai pas vérifié mais la France doit avoir le record mondial de brevets sur ce procédé. Toutefois le gazogène a du laisser un souvenir impérissable dans l’inconscient collectif car il n’a pas été proposé comme biocarburant depuis 1973.


                                        • (---.---.177.143) 5 février 2008 22:01

                                          Bonjour,

                                           

                                          Je recherche une ou plusieurs solutions envisageables (pas forcement realisables).

                                          Une nationale passe aux environs d’un lotissement à créer (petit projet d’archi). J’aurais aimé trouver une solution pour utiliser le passage des voitures comme fournisseur d’énergie ou de chaleur pour la maison.

                                          Utiliser la chaleur sortant du pot d’échappement en le traitant pour le rendre non toxique ?

                                          Utiliser le passage des voitures(pression sur un cable ou autre) pour créer de l’énergie ?

                                          Utiliser le vent créé par les voitures pour faire fonctionner un système éolien ?

                                          Je suis une jeune étudiante qui tente de s’interesser à d’autres énergies, autre qu’électrique.

                                          Merci d’avance

                                          Mlle cerisepoivree

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