Quand les biologistes se prononcent pour l’énergie nucléaire...
Controversée depuis de nombreuses années, l'énergie nucléaire n'aura de cesse de créer la polémique. Energie d'avenir pour certains, danger pour l'homme et la planète pour d'autres, le nucléaire est aujourd'hui au centre des préoccupations alors même que le réchauffement climatique nous presse d'agir dans le sens d'un développement plus propre et plus durable de notre production énergétique.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH201/centrale_nucleaire-3-dd9ea.jpg)
Tout le monde sera d'accord sur la nécessité de se défaire des énergies fossiles et des émissions de CO2, dont les effets s'aggravent chaque année un peu plus tendant vers une irréversibilité des plus préoccupantes. Mais comment alors sortir de cette dépendance tout en garantissant un approvisionnement électrique de qualité et la rentabilité de la production énergétique ?
Autant de difficultés que les énergies renouvelables ne permettent pas encore de résoudre malgré les avancées technologiques de ces dernières années et la croissance constante des moyens de production solaires et éoliens à l'échelle internationale. Car si ces énergies constituent des solutions d'avenir incontestables et qu'il est nécessaire de poursuivre de manière progressive leur développement, les problèmes liés à l'intermittence de ces productions et au stockage de l'énergie empêchent jusqu'à présent de les considérer comme la seule alternative envisageable pour supporter les exigences de la transition énergétique à venir.
Dans ces conditions, l'énergie nucléaire, bien que nécessitant de lourds investissements de départ, s'impose de plus en plus comme une énergie complémentaire permettant une production d'électricité décarbonée en accord avec les objectifs de lutte contre le changement climatique.
Patrick Moore par exemple, cofondateur de Greenpeace, s'est exprimé il y a peu en faveur d'un rôle croissant du nucléaire pour réduire le recours aux énergies fossiles. "Il ne fait aucun doute que l’énergie nucléaire est la source d’énergie la plus efficace et rentable pour réduire l’utilisation de combustibles fossile", avait-il déclaré à la surprise générale. Et il est loin aujourd'hui d'être le seul à changer son fusil d'épaule.
De nombreux opposants à l’énergie nucléaire commencent doucement à admettre qu’elle est indispensable comme énergie de transition et qu’un désengagement trop rapide aurait des effets catastrophiques sur le climat et l’environnement. Selon une étude de Öko-Institut e.V., un institut de recherche environnemental, la production nucléaire générerait trois fois moins de CO2 que l’énergie solaire (les procédés de fabrication et de recyclage des panneaux solaires posent encore problème) et trente fois moins que le charbon. Le nucléaire apparaît dans ce sens comme une énergie propre qui concentre ses déchets et offre une solution efficace contre la pollution atmosphérique, le réchauffement de la planète, et la sauvegarde de la biodiversité.
Un collectif de 65 biologistes et scientifiques internationaux est d'ailleurs venu renforcer ce point de vue en déclarant via une lettre ouverte (dont certains extraits ont été publiés cette semaine dans la presse britannique) toute la pertinence de l'exploitation de l'énergie nucléaire pour la production énergétique à venir.
En effet, comme l'a souligné un des signataires de cette déclaration, le professeur Corey Bradshaw de l'Université d'Adélaïde, "notre principal objectif est de montrer par une analyse scientifique objective effectuée sur la base du coût, de la sécurité, de la réduction des émissions, de l'utilisation des terres et de la pollution, que l'énergie nucléaire doit être considérée dans le mix énergétique du futur".
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