Pourquoi le credo européen d’une concurrence libre et non faussée indispose-t-il certains de nos concitoyens ?
"C’est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises et qui établit les vrais rapports entre elles”
Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu
Parmi toutes les critiques adressées à l'Union Européenne la plus courante en France concerne la concurrence.
Dans un pays qui a installé de longue date (depuis Colbert) la fermeture des frontières, la protection de ses marchés et la préservation des corporations comme un invariant national cette ouverture européenne (et mondiale) à la concurrence remet en cause nombre de conformismes et de dogmes qui prévalent encore en France.
Qu'est ce qu'est réellement la concurrence et pourquoi n'est-elle pas comprise par les Français ?
Sur le site http://www.touteleurope.eu on peut lire ceci :
L'Union européenne s'est développée sur la base d'un marché intérieur au sein duquel la concurrence est libre et non faussée. ........
La politique de concurrence se divise en 6 catégories.
Deux concernent les entreprises officiant dans le marché intérieur :
- La lutte contre les pratiques anticoncurrentielles des entreprises, de par les ententes et les abus de position dominante
Deux concernent l’attitude des Etats :
Deux concernent les limitations aux règles de la concurrence et les services publics nationaux :
La concurrence en Europe est le fruit d'une réflexion collective menée après la seconde guerre mondiale et qui rejette tout à la fois le nationalisme (synonyme de guerre), le communisme (qui a enfermé la moitié de l'Europe derrière des barbelés pendant 50 ans) et l'Etatisme (qui n'est qu'un avatar du soviétisme)
Loin d'être une construction simpliste ou improvisée la politique (assumée) de l'Union Européenne en matière de concurrence balaie tous les aspects de cette concurrence que celle-ci concerne les entreprises, les Etats et les services publics.
Qu'opposent socio-conservateurs à ces arguments économiques et sociaux ?
1) La concurrence serait mortelle pour les travailleurs, elle baisserait leur rémunération et leurs avantages sociaux
2) la concurrence détruirait les services publics au profit de capitaliste voulant faire de l'argent sur le dos des Etats et des peuples (une conspiration contre les peuples)
3) la concurrence serait la réincarnation de la loi de la jungle où seuls les forts (ou les plus adaptables) survivraient
4) la concurrence entraînerait la planète dans une confrontation généralisée puisque ce n'est qu'à l'abri des frontières que les peuples seraient protégés.
Que leur répondre sur la concurrence ?
1. Les droits des travailleurs sont-ils bafoués par la concurrence ?.
Il s’agit évidemment d’une vision biaisée de la concurrence. Il est toujours possible de trouver dans le monde des cas extrêmes d'exploitation de la pauvreté (les ouvrières du textile au Bangladesh par exemple) pour expliquer que la concurrence tuerait les travailleurs, broierait leurs droits sociaux, diminuerait les salaires…
Tout cela est relève de la mauvaise foi et de la manipulation. Si nombre de Français constatent aujourd'hui une baisse de leur niveau de vie et le retrécissement de leur perspectives de travailc'est d"abord parce que nous ne jouons pas le jeu de la liberté d'entreprendre, de la concurrence livre et du développement économique et social.
La mondialisation et la concurrence ont permis à 1 milliard d'êtres humains de sortir de la misère
Grâce à la libéralisation des échanges (mondialisation et globalisation) près d’un milliard d’êtres humains ont pu sortir de l’extrême pauvreté (sous Mao l’espérance de vie était de 44 ans, aujourd’hui dans une Chine libérale elle est de 77 ans).
2. La concurrence détruirait les services publics (avec cet exemple qui revient comme une rengaine des trains britanniques sous la libéralisation de Thatcher).
- L’hôpital public est en grande difficulté en France, s’il tient à force de non-gestion et d’impasses budgétaires c’est parce que l’Etat et la sécu arrosent ce sable tous les ans avec de l’argent emprunté pour faire tenir des hôpitaux publics de moins en moins efficaces, de plus en plus couteux, rendant un service parfois complètement défaillant.
Le mythe des cliniques qui ne réaliseraient que des actes rémunérateurs ne tient pas 5 minutes (même s’il existe évidemment de mauvaises cliniques), le fait qu’elles soient privées (et donc que le patient ait le choix) leur confère une obligation de bons résultats et de sage gestion - Les Français (cela est évidemment entretenu par ceux qui font de l’idéologie socialiste un fond de commerce) confondent encore
largement le service public et le service du public. - Le service public consiste à faire gérer par l’Etat ou des administrations des services offerts ou vendus à tous les citoyens. Que ce soit l’énergie, l’eau, la santé ou l’éducation de nombreux Français pensent qu’une entreprise privée serait incapable de respecter l’intérêt général, qu’elle irait obligatoirement au plus offrant ou au plus rentable. C’est une vue de l’esprit. Ce n’est pas parce que l’Etat s’occupe d’un service que celui-ci est rendu équitablement et de qualité.
Quelques exemples de services dégradés rendus par l’Etat :
- l’école publique en France est devenue une immense garderie pour enfants du peuple (ceux qui prétendent le contraire n’ont pas d’enfants en âge scolaire dans le public ou n’ont jamais fréquenté un établissement scolaire de banlieue). Plutôt que mettre en concurrence (à armes égales) le privé (pas forcément confessionnel) et le public (pas forcément efficace) on empêche les écoles privées d’ouvrir de nouvelles classes (alors qu’en Ile de France la demande des familles explose) et on maintient les enfants de pauvres dans des établissements dégradés où nombre d’enseignants font semblant d’éduquer ou de transmettre (c’est le système qui les y contraint)
- La sécurité est mal assurée pour des pans entiers du territoire abandonnés aux groupes mafieux, aux intégristes, à la loi du plus fort.
Nous avons la police la plus nombreuse de tous les pays européens mais à force de syndicalisme, de réduction du temps de travail, de droits sociaux innombrables la plupart des policiers ne sont pas sur le terrain et notre pays délègue la sécurité dans la rue aux polices municipales (on l'a vu à Nice cet été)
3. La concurrence ce serait la loi de la jungle
C’est évidemment la plus grande imposture entretenue par la Gauche depuis des lustres.
La concurrence n’est pas la jungle mais bien la possibilité pour les meilleurs d’émerger, pour les corporatismes et blocages sociaux d’être réduits et pour l’ascenseur social de reprendre sa trajectoire.
Que se serait-il passé si en 1997 la Gauche n’avait pas privatisé France telecom et libéré le secteur des telecoms (au grand dam de la Gauche réac de l’époque) ?
- Les Français communiqueraient encore avec un minitel (modernisé et fabriqué dans l’Ouest du pays par Sagem sans doute)
- L’Internet serait réservé aux entreprises et aux 1 % de Français riches, anglophones et technophiles
- Il faudrait plusieurs mois pour obtenir une ligne téléphonique, un téléphone portable
- Les Français paieraient leurs abonnements (portables ou internet) 5 ou 10 fois plus chers qu’actuellement
On voit bien que la concurrence dans les télécom (comme il en sera de même un jour pour le courrier ou le train) crée des richesses et des opportunités, développe le pays et le met à niveau de ce qui se fait partout dans le monde, ne précipite en rien les travailleurs dans les affres de la misère (ce que fait le socialisme dans les quelques rares pays où il survit).
La concurrence n'exacerbe pas les tensions entre travailleurs, entre pays, elle ne baisse pas le niveau de protection sociale et ne nous aligne pas sur le moins disant. Par contre elle fait tomber certains corporatismes (syndicaux notamment) et elle marque la fin prochaine du socialisme et de ses utopies.
La concurrence (ou competition en anglais) permet aux pays de ne plus se confronter par les armes mais pacifiquement en faisant du commerce (si je tue mon partenaire commercial je me détruis aussi). Tout le projet européen et du commerce mondial est basé sur cette volonté d’échanger (des produits, des services, des idées, des concepts) sans se battre physiquement (les bombardements ou l’occupation d’un pays).
La confrontation entre système est symbolique et commerciale, la refuser c'est enterrer notre pays
La confrontation des pays est désormais commerciale, culturelle, sociale (le social peut aider un pays ou parfois le faire plonger comme en France). Ceux qui continuent à brandir la religion comme outil d’influence ou de domination (les intégristes islamiques ) ne sont que les scories des siècles passés, des queues de programmes religieux qui ne survivent que grâce à la terreur, l’argent du pétrole et l’ignorance crasse de ceux qui s'en réclament.
La concurrence et le libéralisme s'opposent aux dogmes et aux totalitarismes
La concurrence libère alors que les idéologies entravent et ceux qui choisissent l’obscurantisme (religieux mais aussi économique) limitent stupidement leur horizon comme leur vie sociale ou intellectuelle.
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