ClimateGate 4 : nouveaux éléments, nouvelles fraudes mises à jour, nausée chez certains scientifiques
Scoop : le réchauffement en Nouvelle Zélande est bel et bien multiplié par 15 à cause de l’action humaine !
Le professeur Vincent Gray fut relecteur du GIEC, avant d’en claquer la porte. J’ai déjà présenté ici en février 2008 sa critique du GIEC ("Le GIEC, un organisme corrompu ?"), dont je copie-colle un tout petit extrait :
Vincent Gray exigeait de la part de l’association météorologique de Nouvelle Zélande (NIWA) les données brutes qui permettaient à cet organisme de déterminer que la température avait augmenté de 0,92°C par siècle depuis 1900 dans le petit archipel de l’hémisphère sud, selon la courbe ci dessous :
![](http://medias.lepost.fr/ill/2009/11/26/h-20-1810368-1259202582.png)
De la même façon que d’autres organismes liés au GIEC refusaient de donner leurs données à des McIntyre ou Courtillot, M. Gray s’est vu refuser l’accès aux données brutes. Il n’est pas inutile de préciser que le patron du NIWA, David Wratt, est cité comme Vice Chairman de l’équipe de rédaction du rapport AR4 du GIEC de 2007.
Mais voilà, le vent tourne, et dans le contexte actuel, sur fond de climategate, le NIWA a dû livrer ses données brutes. Celles-ci révèlent que l’augmentation moyenne des températures au XXème siècle mesurée par les stations de référence a en fait été de... 0,06°C/ siècle. Plus de détails en Français chez Papy Jako. Cf. Courbe ci dessous :
Naturellement, il n’est pas exclu que certains ajustements aient pu être rendus absolument nécessaires pour tenir compte des évolutions des moyens de mesure. Mais entre 0,06°C et 0,92°C/ siècle, il y a tout de même une sacrée différence, et la différence d’allure générale des courbes ne laisse pas entrevoir qu’un simple besoin d’ajustement...
Entre données brutes et données réinterprétées : l’intervention humaine a multiplié le réchauffement climatique par 15 en Nouvelle Zélande !
A noter que M. Wratt, pourtant employé d’un organisme financé par le contribuable, a mis à disposition ses données brutes, après une longue bataille d’obstruction, mais n’a toujours pas livré ses méthodes d’ajustement et ses programmes... Mais naturellement, il y aura des bonnes âmes pour nous expliquer que cela ne prouve absolument rien.
Enfin, juste quelques présomptions....
En Australie aussi !
Le professeur Australien Warwick Hughes, qui est un de ceux qui ont exigé la fourniture des données brutes du CRU au nom du Freedom Of Information Act britannique, a analysé les données retenues par Phil Jones et ses compères pour l’Australie. Or, le CRU semble avoir systématiquement tout simplement rejeté les données des stations qui ne lui convenaient pas, c’est à dire ne montraient pas un réchauffement.
Hughes ne trouve aucune raison "scientifiquement acceptable" d’une telle exclusion.
Naturellement, on ne peut pas déduire de la seule Australie et de la Nouvelle Zélande que toutes les données de températures du monde entier ont fait l’objet de tels traitements de faveur par les climatologues affiliés au GIEC.
Mais considérer que les courbes de températures livrées par le CRU ont la moindre crédibilité après cela devient tout de même un acte de foi totalement déconnecté de la moindre considération rationnelle.
Des scientifiques réagissent : la perversion autoritaire du GIEC
Mike Hulme, qui est climatologue dans la même université que Phil Jones, "10ème auteur le plus cité dans les publications sur le climat", ne se montre pas tendre pour le GIEC, dans ce constat publié par le correspondant "environnement" du New York Times, pourtant un soutien du GIEC de longue date, Andrew Revkin. Voici le principal extrait du constat de M. Hulme :
Phrases clé :"Le GIEC a peut être fait son temps" - "Le GIEC lui même, du fait de sa tendance structurelle à politiser la science du changement climatique, a peut-être aidé à favoriser une forme plus exclusive et autoritaire de la production du savoir"
Eduardo Zorita, qui est un relecteur du GIEC, et se juge lui même comme un "petit soldat" des travaux de cette institution, estime que Michael Mann, Phil Jones et Stefan Rahmstorf doivent être exclus des travaux du GIEC, et ce, bien qu’il soit "conscient que sa prise de position lui vaudra sûrement d’être moins facilement publié à l’avenir". Extrait (passages en gras choisis par moi), l’original est sur sa page de biographie au centre de recherche allemand qui l’emploie :
"The scientific assessments in which they may take part are not credible anymore
(...)
I may confirm what has been written in other places : research in some areas of climate science has been and is full of machination, conspiracies, and collusion, as any reader can interpret from the CRU-files. They depict a realistic, I would say even harmless, picture of what the real research in the area of the climate of the past millennium has been in the last years. The scientific debate has been in many instances hijacked to advance other agendas.
These words do not mean that I think anthropogenic climate change is a hoax. On the contrary, it is a question which we have to be very well aware of. But I am also aware that in this thick atmosphere -and I am not speaking of greenhouse gases now- editors, reviewers and authors of alternative studies, analysis, interpretations,even based on the same data we have at our disposal, have been bullied and subtly blackmailed. In this atmosphere, Ph D students are often tempted to tweak their data so as to fit the ’politically correct picture’. Some, or many issues, about climate change are still not well known. Policy makers should be aware of the attempts to hide these uncertainties under a unified picture. I had the ’pleasure’ to experience all this in my area of research.
(...)"
Inutile de traduire je pense (blackmailed : soumis au chantage).
Michael Mann sur la sellette
Il n’y a pas que des scientifiques individuels qui commencent à regarder Michael Mann de travers. Son employeur, l’université de Pennsylvanie, va réexaminer ses travaux au vu des révélations des mels du ClimateGate. Autant pour ceux qui nous affirment que ces e-mails sont "normaux" dans le milieu de la science... Pour Penn State U., cela ne coule pas de source.
Les fichiers aussi commencent à parler
Si l’analyse des mels a été finalement assez rapidement menée, celle des programmes et des autres fichiers contenus dans l’archive FOIA2009.zip commence également à révéler des pépites.
Le site Skyfal a fait une fois de plus un travail de compilation remarquable des principales trouvailles, lesquelles portent sur le code ou sur les commentaires insérés par les porgrammeurs à l’intérieur de leurs programmes de traitements des données. Si les protagonistes du ClimateGate se sont défendus en affirmant que "les mels étaient retirés de leur contexte", et vous savez déjà ce qu’il faut penser de cette ligne de défense, il est difficile de trouver plus "contextuel" que du commentaire de code informatique.
Quelques exemples copiés collés chez Skyfal - vous pouvez aller chez eux pour un recensement plus complet.
FOIA/documents/osborn-tree6/mann/oldprog/maps12.pro
FOIA/documents/osborn-tree6/mann/oldprog/maps15.pro
FOIA/documents/osborn-tree6/mann/oldprog/maps24.pro
; Plots 24 yearly maps of calibrated (PCR-infilled or not) MXD reconstructions
; of growing season temperatures. Uses "corrected" MXD - but shouldn’t usually
; plot past 1960 because these will be artificially adjusted to look closer to
; the real temperatures.
(ne pas afficher après 1960, les données seront artificiellement ajustés pour ressembler aux vraies températures)
(...)
FOIA/documents/osborn-tree6/mann/mxdgrid2ascii.pro
printf,1,’Osborn et al. (2004) gridded reconstruction of warm-season’
printf,1,’(April-September) temperature anomalies (from the 1961-1990 mean).’
printf,1,’Reconstruction is based on tree-ring density records.’
printf,1
printf,1,’NOTE : recent decline in tree-ring density has been ARTIFICIALLY’
printf,1,’REMOVED to facilitate calibration. THEREFORE, post-1960 values’
printf,1,’will be much closer to observed temperatures then they should be,’
printf,1,’which will incorrectly imply the reconstruction is more skilful’
printf,1,’than it actually is. See Osborn et al. (2004).’
(la récente baisse a été ARTIFICIELLEMENT ENLEVEE pour faciler le calibrage. PAR CONSEQUENT, les valeurs post 1960 seront bien plus proches que la vraie température qu’elles ne devraient, ce qui impliquerait de manière fausse que les reconstructions sont plus fiables qu’elles le sont en réalité)
Données "corrigées"
L’étude des codes de certains programmes est également instructive. L’exemple suivant, qui est lié aux commentaires ci-dessus, et également cité par Skyfal, est analysé plus en détail en langue anglaise par le magazine conservateur "The American Thinker" :
yrloc=[1400,findgen(19)*5.+1904]
valadj=[0.,0.,0.,0.,0.,-0.1,-0.25,-0.3,0.,-0.1,0.3,0.8,1.2,1.7,2.5,2.6,2.6,2.6,2.6,2.6]*0.75 ; fudge factor
IMPORTANT NOTE : The data after 1960 should not be used. The tree-ring density records tend to show a decline after 1960 relative to the summer temperature in many high-latitude locations. In this data set this "decline" has been artificially removed in an ad-hoc way, and this means that data after 1960 no longer represent tree-ring density variations, but have been modified to look more like the observed temperatures.
NOTE : recent decline in tree-ring density has been ARTIFICIALLY REMOVED to facilitate calibration. THEREFORE, post-1960 values will be much closer to observed temperatures then (sic) they should be which will incorrectly imply the reconstruction is more skilful than it actually is. See Osborn et al. (2004).
En clair, nous avons là un algorithme de minoration des données anciennes et majoration des données récentes de températures entre 1930 et 1994, ce qui, je suppose, doit pouvoir être traduit, en langage de Phil Jones, par "une astuce pour cacher le déclin" - A trick to hide the decline. Le blog "Heliogenic" a réalisé une compilation graphique des corrections apportées (seul souci, l’unité verticale du graphique n’est pas précisiée).
Les commentaires des programmeurs à l’intérieur de leurs logiciels montrent qu’à l’évidence ces corrections sont totalement artificielles et n’obéissent à aucune nécessité scientifique. La fraude est manifeste.
Le CRU : données brutes "perdues"
Pendant ce temps, il se confirme (source : the sunday times) que le CRU ne pourra pas livrer ses données brutes, parce que, dit il, il les a... Perdues. Ceci dit, au vu des échanges de mels entre Jones et ses compères, appelant plusieurs fois à "détruire" des données plutôt qu’à les remettre pour des investigations dans le cadre du FOIA, on peut douter du caractère fortuit de cette perte.
Le CRU, toujours cité par le Sunday Times, a déclaré sur son site Web :
“We do not hold the original raw data but only the value-added (quality controlled and homogenised) data.”
A la lecture du paragraphe qui précède, le terme "value added" prend soudain une toute autre dimension ! Quant au contrôle qualité du CRU, ce qu’il faut en penser...
Académie des sciences
La presse française bouge très lentement sur ces questions, au contraire de celle d’outre Atlantique, ou plus encore d’Outre Manche, ou même la BBC évoque, de façon feutrée il est vrai, un audit interne diligenté par l’université d’East Anglia, et des pétitions qui se créent pour forcer une enquête de plus haut niveau sur ce qu’il faut bien appeler un scandale.
Plus modestement, l’Express souligne timidement que le rôle du CO2 anthropogénique dans les changements climatiques ne fait pas l’unanimité au sein de l’académie des sciences, en se gardant bien de fournir tout élément d’appréciation de l’ampleur des divergences, et en se contentant de citer Le Mouel et Courtillot parmi les sceptiques, pour induire dans l’esprit du lecteurs qu’il n’y a vraiment qu’une poignée d’indécrottables pour nier le sacro-saint réchauffement.
Il ne manquerait plus que l’on s’aperçoive qu’il y a une vraie divergence au sein de la communauté scientifique, tout de même...
Dans la presse, ailleurs
UK : Le telegraph : "Le pire scandale scientifique de notre génération"
USA : Wall Street Journal : "Trafiquer le consensus climatique
Canada : National Post : L’affaire Courtillot vs Jones. Ça change de libé !
UK : Financial Times : "climat de soupçon"
UK : London Daily Mail : "La nature a ses propres ’astuces’ pour réguler le CO2"
UK : Telegraph : Y a-t-il eu des pressions sur un journaliste de la BBC pour taire le scandale ?
UK : Times : "Le grand scandale du changement climatique"
Google.com et le Climate gate
Pour l’anecdote, dimanche 29 novembre, 12h41 :
Climategate : 10 700 000 résultats de recherche
Global Warming : 10 200 000 résultats de recherche
Comprendre le ClimateaGate : qui est qui, qui a fait quoi ?
Une vidéo (en Anglais, youtube) présente les principaux protagonistes du Climate Gate :
Un poil long à mon avis, mais utile pour ceux qui sont un peu perdus...
Sentiment général après une grosse semaine de ClimateGate
> Des scientifiques, occupant une position clé au sein de l’équipe de rédaction des différents rapports du GIEC, et dont les conclusions ont servi de base à bien d’autre travaux d’experts qui les ont reprises de bonne foi, se sont livré à des manipulations de données visant à accroître artificiellement la représentation du réchauffement climatique au XXème siècle et à minimiser les réchauffements antérieurs
> Les données brutes "perdues", à moins qu’elles n’aient été détruites, comme le suggèrent certains mails de l’équipe Jones, seront très difficiles et très longues à reconstituer. L’ampleur de la Fraude sera donc difficile à estimer.
> Les pressions sur les "dissidents" étaient réelles et pouvaient aller jusqu’à de graves représailles au plan professionnel. Des scientifiques ont dû s’auto-censurer pour ne pas encourir les foudres des têtes pensantes du GIEC.
> En supposant que les relevés de concentration de CO2 au volcan de Mauna Laua soient exacts (même si j’en viens à douter de tout, je n’imagine pas que TOUTES les mesures soient absolument pourries, tout de même...), nous avons donc une température qui a certainement moins varié que ce que nous en dit le GIEC au XXème siècle, et qui est restée dans son "fuseau de fluctuations normales" des deux millénaires passés.
> Par conséquent, le lien de causalité, et surtout de sensibilité, entre évolutions des concentrations de CO2 et températures terrestre apparait plus que jamais remis en question.
LA SCIENCE SUR LAQUELLE SE SONT FONDEES DES DIZAINES DE DECISIONS ECONOMIQUEMENT TRES CONTRAIGNANTES DANS DE NOMBREUX PAYS EST A REMETTRE TOTALEMENT EN QUESTION !
Copenhague
A ce jour, AUCUN DES DIRIGEANTS AYANT ANNONCE SA PRESENCE A COPENHAGUE n’a fait mention du scandale. Et tous continuent d’annoncer des concessions en vue d’annoncer des accords de réduction du CO2. Lequel, répétons le, n’est pas un polluant, chimiquement parlant (c’est le gaz dont les plantes se nourrisent pour la photosynthèse) et ne pose sans doute aucun problème décelable en terme de températures atmosphériques.
Or, au vu d’un tel scandale, la seule option viable devrait être d’annoncer un gel de tous les processus politiques découlant des travaux du GIEC, voire la dissolution du GIEC lui même et la remise de la recherche climatique dans des processus purement universitaires déconnectés des pressions gouvernementales.
That’s all folks - Mais Ob’Lib’ reviendra très prochainement sur le sujet !
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