À propos de l’article « L’écologie citadine ou la culture du harcèlement »
Suite à la publication de l'article « L’écologie citadine ou la culture du harcèlement », je me permet d'en reprendre la teneur et les arguments, afin d'y apporter quelques éclaircissements, et permettre, à minima, aux uns et aux autres de mieux se comprendre.
Tout d'abord, pour me présenter, sachez que je ne suis ni citadin, ni campagnard, j'ai le cul entre deux chaises, comme on dit, et j'ai grandis et vécu à la campagne, à plusieurs dizaines de kilomètres des grandes villes, jusqu'à ma majorité.
De descendance paysanne (mais qui ne l'est pas ?) du côté de mes parents et viticole du côté des arrières-grands parents, j'ai passé une partie de ma jeunesse auprès de dame nature, des animaux, j'ai été couper du bois avec mes parents, aider pour les foins, rammassé les pommes de terres, cueilli les fruitiers, et j'en passe et des meilleures.
J'ai aujourd'hui 34 ans, et aux conséquences d'un décès trop précoce de mes parents, j'ai vécu en ville de 18 à 31 ans, à simplement "essayer de m'en sortir" comme beaucoup le font, j'ai donc connu l'opposé de la campagne, avec le bruit, la pollution, la surpopulation, les clapiers, le boulot dans un fast food, les boulots d'appoints, le travail dans le tourisme, l'informatique, etc...
Et depuis deux ans, j'ai pu regagner une petite commune à taille humaine, à mi chemin entre une petite ville en son centre, et un gros bout de vraie campagne, dans laquelle j'ai enfin pu louer quelque chose, avec du terrain.
Après de grandes remises en question sur mon mode de vie, sachez par ailleurs, que je suis passé végétarien à 26 ans, puis végétalien à 30 ans, que j'ai fait le choix d'arrêter toute activité que j'estime être destructrice pour un avenir serein, amorçant depuis deux ans, un retour à la terre, dans la production végétale.
- La faim dans le monde
Dans cet article, infra-terrestre explique ainsi :
Faudrait qu’on m’explique… Nous, agriculteurs, sommes traités de meurtriers et de pollueurs à longueur de journée sur Internet. Alors que les personnes qui nous taxent des pires méfaits ne connaissent rien à notre métier tout en se donnant le beau rôle. En connaissance de cause ?
En l'essence, le constat est dressé. Les uns seraient contre les autres, et vice-versa.
Or, qui traîte les agriculteurs de meurtriers et pollueurs ?
Les plus virulents, et souvent, les plus acharnés à se faire voir et entendre, au même titre que la plupart des critiques émises par différents mouvements sur Internet.
En l'état, les végans qui sont dans l'extrême (c'est très loin d'être la majorité, il y a plusieurs courants de pensées dans ce choix de vie), en traîtant des agriculteurs-éleveurs de meurtriers, oublient un détail capital :
Ils ont été, ce qu'ils critiquent.
Qui n'a jamais entendu la maxime « Que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre ? »
Et au delà des considérations religieuses accollée à cette maxime intéressante, certains feraient bien de se rappeler que dans nos générations, à de très rares exceptions près, aucun enfant n'est né végétarien, végétalien, ou végan, tant la réflexion, le débat public, étaient rares sur le sujet, et même, brimée. Qui ne se souvient pas des publicités moqueuses et des clichés dont ils étaient affublés ?
D'ailleurs, histoire de mettre les choses au clair, selon des études complètes, ces régimes alimentaires, ne pose aucun souci aux bébés, bambins, et enfants, dans le cadre d'une alimentation équilibrée et diversifiée, hormis pour les rares cas de parents complètement inconscients, que l'on voit parfois médiatisés.
Oui, ceux-là même, responsables des clichés collés aux parents végét*iens par les « honnêtes gens », au même titre que les casseurs de vitrines, qui ont fait la grave erreur de penser, qu'un « lait de soja » équivaudrait un lait maternisé (y compris végétal, ceux ci étant éprouvés depuis longtemps pour les intolérants au lactose) ou le lait maternel, pour un bébé, au même titre que n'importe quel parent qui ne donnera à un enfant que des pâtes et du riz, végéta*ien ou non. Bien heureusement, ce sont des exceptions, pas la norme.
Faire ce choix de vie, qui relève d'une prise de conscience personnelle dans laquelle on s'engage à étendre son cercle de compassion au delà de notre espèce et avec une considération égale, qu'il s'agisse d'une question d'éthique, d'écologie, ou de santé...
Bien gonflé sera celui qui osera jeter la pierre sur autrui alors que quelques années avant, sans doute faisait et pensait-il selon la même logique ou pire.
Bien gonflé sera celui qui critique ses pairs, alors que lui même à travers des choix de consommation et son mode de vie, entraîne des conséquences tout autant désastreuses que celles qu'il pense oeuvrer à éviter.
Il n'y a rien de plus hypocrite que de critiquer autrui parce qu'on pense protéger les animaux et que ces gens sont responsables de leur mort par leur choix de consommation et un plaisir égoïste, alors qu'on roule avec un carburant contenant de l'huile de palme dont on connaît tous les désastres pour l'environnement et la biodiversité, animaux et humains inclu, ou qu'on mange du chocolat récolté par des enfants esclaves, ou encore qu'on achète des produits neufs dont l'extraction des matières premières causent des dégradations irrémédiables. Les exemples comme ça sont légion !
C'est d'autant plus complexe qu'atteindre une forme de perfection en la matière est devenu impossible, du fait des délocalisations et sous-traitances, ainsi que le manque de transparence.
Tout on plus, on peut simplement essayer de faire de son mieux, ou se lancer dans des projets efficaces pour rendre son bilan positif.
Quand à la pollution générée par l'agriculture, tout un chacun peut s'instruire sur le sujet, et échanger. Peut-être que si chaque camp arrêtait de s'insulter deux minutes pour parler et donner les pours et les contres, le débat avancerait un peu plus. Mais au lieu de ça, on observe souvent chaque camp dans son propre dôgme, vilipender ceux faisant partie de l'autre.
Ce sont les deux camps, qui se taxent des pires méfaits, et au delà de ça, se traitent les uns les autres de façon stérile, de « campagnards » et de « citadins ».
Il n'empêche que dans le lot, ce sont souvent les plus bruyants qu'on entend et lit, mais parmis les gens de ces deux modes de vies, il s'en trouvent qui sont serein, échangent, et connaissent bien les activités des uns et des autres, s'y engagent même, parfois, et sont instruits sur le sujet.
Ce n'est pas parce qu'on vient de la campagne qu'on sera incapable de comprendre et d'apréhender le travail et l'impact d'un citadin, pas plus que ce n'est pas parce qu'on vient de la ville qu'on ne sera pas capable d'appréhender l'activité et l'impact de l'agriculture conventionnelle ou d'un forestier.
Chacun est capable, que ce soit en échangeant, s'informant, en s'instruisant, par la théorie, par l'expérience, sur place, la pratique, de comprendre les tenants et aboutissants des deux modes de vie, et être professionnel dans son milieu, ne donne pas d'argument d'autorité pour autant, nous sommes tous des adultes, potentiellement aussi capables les uns que les autres, même si certains s'enorgeuillissent beaucoup de penser qu'ils le sont plus et plus intelligents que d'autres.
Il est décidément bien difficile de comprendre dans quel pays nous vivons. Nous, ce sont les agriculteurs, les paysans, également bénévoles dans des associations pour faire vivre nos villes et nos villages, organiser des kermesses, gérer le club de football ou de rugby, faire tourner le club de pêche ou la musique. Nous nous investissons dans les projets de la communauté : il n’y a qu’à voir le nombre de « petits » maires, sans étiquette, qui s’occupent de maintenir à flot les services publics dans des endroits de plus en plus désertés par l’Etat. Et ils ne le font clairement pas pour la paie !
Nous vivons dans une France divisée en deux et s'appauvrissant, où l'État se montre démissionnaire partout excepté les moments et lieux où son autorité est remise en question (avec le risque que les carriéristes ne perdent leurs gagnes-pains), et où tout est pensé pour cloisonner et délimiter les populations à la suite de l'exode rurale.
Il suffit d'observer les diverse règlementations, notamment comment sont pensés les plans d'urbanismes locaux, pour décider d'où peut vivre qui et être actif où, pour en comprendre la teneur et l'impact des décisions de l'État sur le maintien ou la séparation des populations.
Il existe un énorme décalage également au niveau de ces deux populations, et de leurs revenus, les agriculteurs étant exsangues, et en arrivant au suicide quotidiennement, au même titre que les populations citadines qui tendrent à les rejoindre, en dessous du seuil de pauvreté, toujours plus nombreuses, démontrant que le "miracle" de l'exode urbain est une vision passéïste et que nous avons l'a nécessité de réinventer nos visions de la vie en collectivité.
Des gens de la terre, fiers de perpétuer le travail de nos parents et nos grands-parents, développer l’activité, faire connaître nos terroirs, les faire visiter, les expliquer. Défendre ses atouts culturels et traditionnels, ce n’est pas être arriéré, démodé ou un truc d’extrême droite. C’est être digne de notre gastronomie, de notre agriculture, de notre histoire. Cette offre touristique permet de promouvoir un cadre de vie, voire un idéal, ainsi que des valeurs en lien avec notre terroir et en communion avec la Terre. Pourquoi devrions-nous taire le fait d’être – nous aussi – des écologistes ?
Faire la corrélation entre un mode de vie et l'extrême droite, n'a aucun rapport. À part une petite minorité qui veut en découdre, personne ne va coller cette étiquette aux agriculteurs parce-qu'ils travaillent la terre et font vivre les territoires.
Pour autant, chacun a le droit de remettre en question ce qu'il pense du détail de chacune de vos activité, sans pour autant contraindre à penser comme eux, et vice-versa, il est même possible de se parler et d'échanger là-dessus. C'est ça, la démocratie.
Et au delà de la liberté d'expression, il y a également la problématique de la relation marchande à prendre en compte.
Dans les faits, les agriculteurs et les citadins sont pour l'heure, liés. Leurs revenus dépendent de ces clients, et eux, dépendent en l'état actuel des choses, de l'agriculture pour se nourrir.
Et comme tout système marchand, les entreprises productrices doivent s'adapter à la demande sans quoi elles couleront, et les clients doivent concilier entre l'offre et leurs moyens ou la créer eux-même pour y répondre, si l'agriculture refuse de le faire, ce qui a d'ailleurs progressivement entraîné l'essor du bio, et un empirement de la situation pour le conventionnel.
La vision d'écologie que les paysans ont n'est simplement pas la même que celle de leur propre voisin qui ne l'est pas, jusqu'au citadin qui habitant dans une cage dorée en haut d'une tour.
Tout le problème du mot "écologisme", c'est que chacun a une définition différente de ce que c'est, ce que ça implique, et ce que ça représente, au point de traîter ceux allant à l'encontre de leur vision, de faussaires.
Peut-être faudrait-il commencer par là.
Le Larousse, que nous avons tous eu au moins une fois dans notre vie entre nos mains, indique ainsi :
« Ecologisme : Position dominée par le souci de protéger la nature et l'homme lui-même contre les pollutions, altérations et destructions diverses issues de l'activité des sociétés industrielles. »
Quand à la définition de ce qui est écologique :
« Écologique : 1. Relatif à l'écologie ou qui se réclame de cette science ; 2. Qui respecte l'environnement. »
Et il semble bien qu'en la matière, personne n'ait la même vision du respect de l'environnement et de considération de ce qui dégrade l'environnement ou pas, et pire, beaucoup s'enfoncent dans des considérations idéologiques et dôgmatiques, d'un côté comme de l'autre, en tenant des positions de principe, sans jamais accepter l'idée d'exceptions ou nécessités, parfois nécessaires.
Rien n’est parfait bien sûr mais nous faisons preuve de persévérance et aussi de responsabilité vis-à-vis de la Terre, des générations précédentes et futures…
Le fait est que personne ne peut se targuer de représenter l'ensemble des agriculteurs, d'autant qu'il y a beaucoup de pratiques différentes dans le milieu et de points de vue, et qu'aucun n'est moins agriculteur que l'autre, chacun ayant ses spécificités et connaissances techniques.
- Un agriculteur conventionnel labourant en profondeur ses sols avec des conséquences désastreuses, utilisant des semences enrobées F1 en monoculture, des traîtements chimiques (raisonnés ou non) et du cuivre, arrosant abondamment des terres à nues qui ne retiennent plus l'eau ni les sols qui s'érodent, n'a pas la même approche ;
- Qu'un agriculteur biologique qui fait exactement la même chose mais sans traîtements chimiques et continue à empoisonner les sols avec du cuivre, et ;
- Qu'un agriculteur sur sol "vivant" qui ne fait plus de labour, pratique le semis d'engrais verts et le semis de graines reproductibles (ou pas) sous couvert et la polyculture, restaure des taux de matière organiques important dans le sol, lui permettant de retenir davantage d'eau et nutriments tout en favorisant les symbioses avec les mychorizes. (Mais qui sera quand même critiqué par celui qui fait "encore mieux" car lui n'utilise pas de sous soleuse et grelinette pour décompacter le sol)
Sachant que dans ces trois types d'agriculteurs, chacun peut être amené à faire d'autres choses positives à côté... Comme replanter des haies et des arbres, voir même de faire de l'agroforesterie... Ou pas.
Rien que dans le milieu, il y a une infinité de méthodes et d'approches en matière d'agriculture et de ce qu'est être agriculteur, que ce soit dans l'approche de la terre, la gestion des maladies et ravageurs, de la fertilité des sols, de l'eau, les moyens techniques et matériels utilisés, seul ou mutualisés.
De fait, l'agriculteur se définit comme celui qui travaille la terre et permet à une population de se nourrir, peu importe que son point de vue soit majoritaire, tendance ou non à une époque donnée.
Pour citer le Larousse, encore :
« Agriculteur/Agricultrice : Personne dont l'activité a pour objet la culture du sol ; exploitant agricole. »
Ce discours peut surprendre quand on entend les sermons d’écologistes citadins. Cette écologie des villes complètement désincarnée, avec des valeurs hors-sol qui voient les problèmes par le petit bout de la lorgnette.
Au même titre que personne ne peut se targuer de représenter l'ensemble des agriculteurs et l'agriculture elle même, personne ne peut parler au nom de tous les écologistes citadins.
Là aussi, il existe une infinité de courants de modes de pensées, des plus dogmatiques aux plus pragmatiques.
C'est d'autant plus cocasse d'imaginer pouvoir penser connaître ceux qu'on critique, quand on ne les fréquente pas au quotidien, ni ne vivons et évoluons dans les mêmes milieux, ne faisant pas face aux mêmes difficultés.
En ce sens, les écologistes autant que les campagnards les plus critiques du "camp adverse", pourraient bien en prendre de la graine et arrêter de mettre les gens dans des cases, car il n'existe pas un seul Être-Humain sur cette terre, qui soit la copie d'un autre.
N'oublions pas qu'en dépit d'apparences différentes nous partageons tous quasiment 99% du même patrimoine génétique, et qu'en ce sens, ce qui nous différencie biologiquement est beaucoup plus mince que ce qui nous rapproche (notamment dans dans notre cercle familial)... Y compris au niveau comportemental.
Comment peut-on parler d’agriculture bio pour ensuite se rendre au Starbucks demander un café au lait de soja, lui-même cultivé à des milliers de kilomètres, au Brésil, engendrant la déforestation ?
Que voici de viles affrimations et généralisations ! Votre serviteur se considérant lui même issu et faisant partie du monde agricole, citadin, campagnard, insiste sur le fait que jamais, ses pieds n'ont frôlé le seuil d'un Starbucks, ni même goûté du soja sud-américain, fier de pouvoir consommer du soja français qui pousse très bien chez nous, produit par nos agriculteurs du sud-ouest au plus proche de chez-lui, et ne connais personne autour de lui parmi, consommant du soja de l'étranger, ces derniers étant généralement sensibles à ces arguments et bien renseignés sur le sujet, que ce soit les végéta*iens ou les écolos. (Au même titre que n'importe qui pourrait l'être)
Éludera t'on d'ailleurs ces très nombreux agriculteurs-éleveurs français qui nourrissent leurs bêtes avec du soja OGM venu d'Amérique du Sud, effectivement en bonne partie responsable de la déforestation et d'un désastre humanitaire vu la quantité de céréales bien supérieures de céréales nécessaire pour obtenir un kilogramme de viande ?
Pourtant la science nous dit bien que les protéines végétales sont de même qualité, contrairement aux instances officielles françaises.
On trouve même des végétaux contenant à eux seuls tous les acides aminés essentiels. ce qui est d'ailleurs un faux débat, étant donné qu'en France, nous consommons des protéines à l'excès, et que la problématique se situe principalement du côté des vitamines (même la fameuse B12 pour les omnivores, et encore plus pour ceux qui boivent de l'alcool), minéraux, et antyoxidants, pour tout le monde.
Continuera t'on de ne parler que de ce qui nous dérange seulement dans les cas où ça nous arrange et à porter des oeillères ?
D'autant que c'est à une échelle bien plus grande que les végéta*ens qui consomment du soja français (ou non d'ailleurs), et qui représentent à peine 2% de la population française. (Il est facile d'imaginer les cris d'orfraies s'ils passaient le cap des 10% comme en Allemagne).
Les gens se disant être "normaux", représentent 98% de la population, et leur impact est bien plus collossal à leur échelle (et bien davantage par le monde), que 1% des 2% de végé*aliens dans la population française, qui consommeraient du soja du brésil.
Pourtant bien mal m'en prendrait de critiquer, outre les considérations éthiques et la dissonance cognitive des français sur le sujet des OGM en la matière !
Les éleveurs vivent avec un revenu déjà au ras des pâquerettes et font simplement ce qu'ils peuvent pour s'en sortir en pensant que ce qu'ils font est juste et que leur logique est la bonne. Nous faisons et avançons tous comme ça. Il s'agit simplement d'une nécessité de survie.
Pire, c'est l'État et l'UE qui dicte et décide peu ou prou la marche à suivre, avec les marchés, avec d'un côté la PAC, et de l'autre, les prix d'achat.
Pensez-vous que ces agriculteurs endettés jusqu'au cou pour pouvoir suivre un rythme de production toujours plus effrené et les mises aux normes, soit seuls responsables de ce qui leur arrive ?
On leur a appris à vivre et travailler comme ça, et ils sont poussés à continuer dans cette voie.
Et pour autant, tous ne suivent pas ce chemin et choisissent d'autres voies possibles, tandis que les consommateurs de viande de supermarchés et de boucheries lambda, eux, font avec leurs moyens toujours plus restreints, car si la France s'enrichit, il s'agit d'une petite minorité, pas de la population générale qui elle, s'appauvrit sans cesse, tout comme les agriculteurs conventionnels qui ne peuvent s'étendre à l'infini.
Simplement, globalement, de la même manière que tous les agriculteurs ne sont pas les mêmes, tous les écologistes ne sont pas les mêmes.
Comment peut on parler de bienveillance envers les animaux, promouvoir « l’antispécisme », et traiter des femmes et des hommes (éleveurs) d’assassins, voire d’appeler au meurtre ?
Dans les faits, on appelle ça de la dissonnance cognitive. Et c'est le propre de n'importe quel Être-Humain pétant un boulard ou non, quelle que soit sa cause, le tout étant d'en prendre conscience, et dépasser son égo s'il fait barrière, juste parce qu'on veut avoir le dernier mot parce qu'on pense avoir raison.
De la même façon que beaucoup de gens de la campagne oublient que ceux des villes en descendent et que cette même population les a poussé à faire des études, chercher un meilleur revenu et une meilleure vie en ville en quittant les campagnes, les antispécistes qui tombent dans l'extrême (une petite minorité de la minorité, très bruyante et surmédiatisée), oublient que l'Homme est une espèce parmi d'autre, qu'il convient également de traîter avec bienveillance et considération.
Ceux qui se clament antispécistes sans se soucier de leurs congénères, ou pire, en les menaçants et s'en prenant à eux, sont eux-même spécistes, pour la simple et bonne raison qu'ils classent l'espèce Humaine à un niveau différent, alors que la base de l'antispécisme c'est de considérer toutes les espèces avec le même respect et le même recul !
Le problème, aujourd’hui, est que nous perdons le sens des réalités à cause d’une consommation frénétique d’Internet. Il est ainsi courant de rencontrer des personnes aux apriori négatifs sur l’agriculture, et l’élevage en particulier, en expliquant l’avoir vu sur les réseaux sociaux. Et de rajouter en savoir beaucoup sur « nos agissements » et la « mainmise des lobbies » car L214, la « fameuse » association de défense des animaux, l’a dénoncé.
Le sens des réalités étant différent pour tout un chacun, il ne dépend pas d'internet, pour autant il est vrai que ce qui était caché auparavant, et toléré, l'est moins, voir ne l'est plus pour certains de nos jours.
Pour autant, là encore, même si 10 000 personnes venant cracher leur venin sur ceux qu'elles critiquent, elles seraient très visibles, notamment sur les réseaux sociaux moins investis par des gens travaillant la terre et dont les horaires ne leur y permettent guère de disponibilité, n'en seraient pas moins une extrême minorité comparé à l'ensemble de la population antispéciste, déjà très minoritaire.
Il ne fait pas grand doute que beaucoup des gens aussi, n'avaient pas conscience de la sale besogne et des cadences infernales que sont les transports d'animaux et abattoirs, à l'heure des « temps modernes », et qu'ils seraient bien incapables d'assumer le geste eux-mêmes, en relation avec leur propre sensibilité et sens des responsabilité. D'où le rejet de la présente situation face à des abus en tout genre.
Ce sont des choses qui pourraient expliquer pourquoi les choses en arrivent là, et le manque de transparence en matière d'abbatage et la banalisation des mises à morts sans étourdissement sous couvert d'exception halale (alors qu'on sait tous que c'est surtout parce que ça permet d'aller plus vite et gagner davantage d'argent), ne feront que provoquer qu'un sentiment de tromperie généralisée et plus d'opposition de la part des consommateurs, qui, eux, choisissent, et sont en position de pouvoir le faire quand ils en ont les moyens.
L'unique solution, qui vaudrait pour tous les milieux, c'est la transparence, afin d'une part de restaurer le dialogue, puis la confiance.
Le gouvernement lui même a brisé une promesse en la matière, avec l'annulation d'une loi promise durant la campagne présidentielle de Macron, pour l'obligation d'installation de caméras dans les abbatoirs, non pas, pour permettre à chacun de se faire juge et partie, mais simplement établir les faits et la vérité en cas d'une part, de contrôle, d'autre part, de dénonciation d'un salarié.
Comment expliquer à ces personnes notre métier, le rôle de l’élevage pour nos territoires ou pour l’alimentation humaine ? Des personnes qui continuent pourtant à manger de la viande ?! Aveuglées par la communication de l’association antispéciste, ces personnes n’ont plus aucun recul. A se demander si elles ne sont pas sous emprise sectaire. Elles en viennent même à nier les cas de harcèlements, agressions et viols au sein d’associations de défense des animaux qui ont pourtant été mis en lumière par la presse.
Comment, alors, sortir de cet aveuglement ? Comment réduire cette radicalité et amener de la mesure afin que le grand public prenne conscience des spécificités de nos métiers ? Avec les discours extrémistes de certains associations et ONG « écologistes », grands donneurs de leçons derrière leurs écrans, le découragement des agriculteurs pointe. Mais avons-nous le choix d’abandonner notre agriculture ?
En l'état, il sera impossible de communiquer ouvertement sur le sujet, car la notion de pertes, profits, d'argent, a balayé d'un revers de la main la communication entre les producteurs et les consommateurs, sans compter les nombreux intermédiaires entre les deux. Humainement parlant c'est un désastre car l'argent de toute façon, coupe les liens et empêche quiconque de se sentir reconnaissant ou redevable avec l'autre, et invisibilise d'autant plus qu'il y a d'éloignement et d'intérmédiaires.
Chacun reste dans son camp avec ses à-prioris malgré les interdépendances, et c'est d'autant plus vrai pour l'agriculteur-éleveur qui dépend forcément de la vente et de ses clients pour vendre ses produits.
Et c'est là où le bât blesse. Il y a une grande difficulté dans les villes à comprendre certaines pratiques de l'agriculture et compromis nécessaire pour parfois sauver ce qui peut et doit l'être, au point d'en tomber dans des attitudes dôgmatiques.
Mais c'est tout aussi vrai pour certains agriculteurs (pas tous) qui ne comprennent pas leurs clients.
Pire, ils en arrivent même à rejeter des changements de mentalité et refuser de s'adapter à la demande, alors que leur activité, bien que nourricière, reste capitaliste, et dépend de la loi de l'offre et de la demande, et de leur capacité et leur ouverture à répondre à cette dernière, en dépit de ce que les institutions et leurs ainés leurs ont fait miroiter sur ce que devrait et doit être l'agriculture.
Le choix, on l'a toujours. Et qu'il s'agisse d'abandonner ou non l'agriculture, elle n'est pas une et indivisible, pas plus que la population. Il existe une grande diversité en la matière.
Est ce que l'agriculture dont parle l'auteur de l'article finira par mourir ? Peut-être.
Pour autant, d'autres types d'agricultures lui survivront et se développeront, et il en émmergera sans doute de nouvelles approches.
- Un régime végéta*ien c’est un truc de riche bobo parisien
- 66 % des animaux terrestres et marins ont disparus tandis que la population humaine à doublée, depuis les années 70.
- La B12, que de bruit pour rien...
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