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Aoriste

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Historien d’emprunt pour des raisons plus personnelles que professionnelles et actuellement impliqué dans une dynamique d’intégration européenne qui m’a permis, lors de pérégrinations internationales toujours fortuites, d’apprécier à sa juste valeur le produit de la passion française qu’est la vanité. Chez presque tous les peuples, elle n’existe que d’une manière subordonnée et ne forme qu’une nuance du caractère national, ou bien elle ne s’attache avec force qu’à un objet, tandis que chez les Français, comme autrefois chez les Gaulois, leurs ancêtres, elle se mêle à tout, et domine en toute chose avec une énergie individuelle et collective qui la rend capable des plus grands excès (Talleyrand).
Europaïen convaincu, aspirant à une confédération librement consentie de peuples européens pour éradiquer les logiques de bélliqueux incultes que sont nations et patriotisme.
 
 
 

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  • Aoriste Aoriste 7 août 2007 23:19

    Je vous sais infiniment gré de ce portrait signalétique dont je ne puis qu’accuser la pertinence médiate dans la mesure où il ne confirme qu’une opposition patente revendiquée entre deux visions dont je souhaiterais toutefois ôter ces relents de nationalisme susceptible à terme de me faire endosser le colifichet (anachronique ?) de Dreyfusard, serait-ce au titre des régionalismes à défaut de celui du projet européen.

    A votre instar, il m’apparaîtrait nécessaire de nuancer certains de vos commentaires pour le moins stigmatisant et repris ci-après dans le désordre :

    - « de surcroît anti-gaulliste » ; résolument, voire monarchiste constitutionnel à ses heures perdues face à l’avènement de tels usurpateurs démagogues.

    - « ce qui fonctionne parfaitement en République fédérale allemande » -> bien sûr, imposer le modèle fédéral allemand à tout le monde et tirer ensuite les marrons du feu... » Qui songe à l’heure actuelle à imposer un système politique quel qu’il soit, développé, appliqué et éprouvé par et pour un Etat membre donné à un second sauf à l’anathématiser pour l’autel d’une Weltpolitik bien wilhelmienne pour l’occasion, là où il ne s’agit à mon sens que d’éventuelle complémentarité mais surtout d’inspiration interactive et volontaire ? Le nationalisme belliqueux est tout aussi présent Outre-Rhin.

    Est-il besoin de citer les Pays-Bas, exemple historiquement moins marqué, ou pour abonder dans le sens du rédacteur, également victime de la conspiration germanique par le passé, où la minorité frisonne dispose de son propre Parlement, de sa propre langue reconnue officiellement ainsi que d’une représentation proportionnelle aux Chambres sans que des velléités d’indépendance n’aient été violemment revendiquées. Les exemples sont pléthores au sein de l’Europe actuelle et ce parfois antérieurement aux traités fondateurs : minorité suédoise en Finlande sans omettre la Belgique, bien sûr, où pragmatisme, concertation et recherche constante d’un compromis (à l’extrême certes) permet toujours de faire coexister deux peuples que rien n’aurait historiquement appelé à réunir au sein d’un Etat créé de toute pièces. Point de traités européens à diaboliser donc, qui ne sont que le reflet d’une diversité logique à 27 Etats membres et laissant la liberté aux Etats de s’en inspirer ou pas, n’en déplaisent aux nombrilistes pseudo républicains obnubilés par l’engeance centripète d’Empires centraux révolus.

    - > et voilà ! le loup sort du bois...La hyène a-t-elle peur du loup ?

    - « oh oh ! pas très francophile et plutôt germanophile » : que nenni autant germanophile que francophile, ne serait-ce que pour mieux apprécier une culture en connaissant davantage l’autre, et ce mutatis mutandis. Il m’apparaît bien plus utile de comprendre, de comparer que d’opposer. Permettez-moi même dans la lancée d’ajouter néerlandophile, russophile, mais surtout et avant tout europaïen et pour conclure ce chapitre par une plaisante digression : amoureux de Lothar pour faire honneur à la fière contrée dont vous êtes issu !



  • Aoriste Aoriste 7 août 2007 17:38

    Un article hautement intéressant, structuré aux arguments fouillés qui, à mon sens, illustre parfaitement la sclérose interne française créant à cet Etat membre tant de difficultés à s’adapter aux développements européens qu’il cautionne pourtant et -paradoxalement- au sein du Conseil européen par la voix de ses différents gouvernements démocratiquement élus. Est-il dès lors possible d’en déduire, vu l’article proposé et les répliques, que les gouvernements français ne sont pas représentatifs d’une volonté populaire démocratiquement exprimée ?

    Il est possible et aisé de stigmatiser, une américanisation à outrance, la grande conspiration internationale financière, les complots ethniques, louvoyant autour des organes décisionnels européens, puis la prépondérance allemande qui ne retrouve qu’un rang somme toute proportionnel à son poids économique et démographique. Une démarche inverse à laquelle il serait facile de se laisser aller dans une même démagogie de nationalistes belliqueux opposés consisterait à voir dans l’action du premier dictateur de la Vème catastrophe française, la concrétisation d’une suprématie française sur une Allemagne défaite sur laquelle elle s’est appuyée pour mener sa diplomatie d’opérette au nom d’une pseudo indépendance et pour modeler par extension une Europe pour et par ses intérêts au mépris profond de l’idée schumanienne plus universelle.

    A prendre pour témoin l’attitude actuelle et quasi symptomatique de la France opposant refus et obstructions dans nombre de politiques communes européennes, dont l’agricole, qui ont in fine pour corollaire l’institution d’une diplomatie occulte digne des grands moments du Congrès de Vienne, ainsi qu’une Europe fonctionnant aux antipodes des principes démocratiques et de transparence sans compter les infléchissements paradoxaux de dernière minute passés sous silence.

    Plus précisément, à propos de ce traité « simplifié » dont la mise en œuvre complexe d’un point de vue juridique surclasse de loin la véritable simplification qu’aurait offerte le traité constitutionnel, la position allemande n’ayant pu imposer l’application contraignante et uniforme de la Charte des droits fondamentaux à tous les Etats membres est à regretter vu qu’elle en vide ainsi la portée juridique uniforme, élargissant ainsi encore davantage le gouffre démocratique en privant le citoyen d’un outil à sa portée.

    Ensuite, il est aisé de comprendre l’outrage que peut susciter le principe du respect des minorités pour les jacobinistes héritiers de deux cents ans d’endoctrinement républicain qui persistent à voir dans toute forme de différence culturelle et son expression une cinquième colonne menaçant un pouvoir centralisé quasi dictatorial. Pour ma part, je les conçois comme autant d’enrichissements à favoriser en déléguant à des instances démocratiquement élues et fédérales un éventail de compétences le plus large possible à l’instar de ce qui fonctionne parfaitement en République fédérale allemande, et dans une moindre mesure dans nombre d’Etats voisins tels l’Espagne, le Royaume-Uni etc. Espérons que l’Europe des Régions, encore trop en ébauche, leur offre une telle possibilité bafouée depuis bien trop longtemps.

    Pour conclure, outre ses avancées bien trop limitées à mon goût, je forme des vœux pour que ce traité modificatif prouve de nouveau l’obsolescence patente de la classe politique française toujours obérée des atrophies gaulliennes coriaces afin qu’elle soit à même d’évoluer aussi pacifiquement que possible vers un véritable régime parlementaire à vocation fédérative.



  • Aoriste Aoriste 29 juin 2007 15:12

    En l’espèce, la voix référendaire pour la ratification du Traité constitutionnel est bien moins discutable, que celle d’avoir laissé le scrutin se tenir dans le contexte politique de l’époque. Il n’a aucunement permis une véritable réflexion sur le projet soumis à référendum, mais a plutôt été l’expression d’un vote sanction à l’encontre d’un exécutif en perte de vitesse dont il n’a, à mon sens, aucunement tiré les conséquences nécessaires et surtout voulues par l’esprit de la Vème. Or, dans un cas comme dans l’autre, ce type de décisions appartient au Monarque absolu républicain françois, nonobstant les multiples consultations et avis.

    En outre, se perdre en conjectures à propos des responsabilités évidemment partagées des acteurs relevant de la simagrée de politique franco-française, témoigne d’un militantisme peut-être louable, mais qui ne semble pas de nature à contribuer à un développement constructif tant les débats européens, vu leur durée et implications sur le long terme, se devraient d’être au-delà des clivages politiques nationaux, ce qui est impossible en France où compromis est synonyme de compromission.

    J’abonderais dans le sens des propos de non666 pour ce qui de l’idée de recueillir opinions, idées et orientations du peuple en principe souverain à propos du projet européen, pourvu qu’elle soit mise en œuvre préalablement à tout processus de réforme d’envergure et qu’elle soit surtout dénuée de considération politiques nationales.

    Est-ce toutefois possible ?

    Rien n’est moins sûr. Gageons sans grands risques que les avis recueillis témoigneraient d’un clivage encore plus grand, pour ne pas dire un gouffre, entre les citoyens et leurs gouvernements. Est-il dès lors surprenant de les voir déployer tous les efforts possibles pour faire taire et pervertir la vox populi dans ce Congrès de Vienne permanent que sont les réunions du Conseil ?

    Enfin, les scrutins visant à l’élection des députés européens, représentation démocratique directe des peuples européens, sont traditionnellement boudés ou ravalées à de simples baromètres nationaux, peut-être en raison de l’absence de partis européens transnationaux susceptibles de forger et présenter un projet. De nouveau, à qui la faute ?



  • Aoriste Aoriste 27 juin 2007 16:56

    Puisqu’il semble être de bon aloi d’être abreuvé des fanges méphitiques étalées par les sycophantes passéistes se réclamant de l’usurpateur de la Vème catastrophe française pour tous prolégomènes, il apparaîtrait dès lors juste de les replacer dans leur contexte historique, notamment en ce qui concerne le Royaume-Uni.

    A contrario du projet initial institué par Robert Schuman, trop souvent passé sous silence, la volonté du dictateur était moins motivée par le souci de protéger le processus d’intégration du même nom et sa « solidarité de faits » que par celui de consolider la position hégémonique française au sein de la Communauté européenne que l’adhésion du Royaume-Uni aurait de facto ternie. En effet, la République fédérale allemande, politiquement diminuée pour des raisons historiques évidentes, ne se serait jamais opposée à un processus par lequel elle entreprenait sa réhabilitation dans le concert des nations ; les Etats ayant adhéré au traité du Benelux pouvaient se targuer d’avoir réalisé anticipativement leur propre union douanière et l’Italie, embourbée dans une instabilité politique endémique, n’était guère en mesure de s’opposer ou de négocier avec une France gaullienne qui voyait dans le processus d’intégration un simple instrument pour ses propres politiques nucléaire et agricole.

    Pour tenter une analyse dépourvue de visions bipolaires franchouillardes et obsolètes, le Royaume-Uni en tant qu’acteur historique a toujours fait preuve d’une relative cohérence lors des négociations européennes : privilégier une zone de libre échange (à l’instar de l’AELE qui fut instituée en réponse au Marché commun) avec quelques autorités de régulation à minima et surtout freiner toute velléité d’union politique et fédérative. Inversement, l’Allemagne, pays fondateur et contributeur net au budget de l’UE et certainement inspirée par sa structure institutionnelle, a toujours représenté une vision fédérative tendant à une intégration toujours plus poussée.

    La position française paraît bien plus fluctuante et force est de constater que les actions volontaires et fortes entreprises par MM. Pompidou, d’Estaing et Mitterrand ont été occultées par l’irresponsabilité chiraquienne, que ce soit par la subordination du « Non » référendaire à des considérations de politique nationale ou plus simplement son absence de vision traduite en immobilisme.

    Que dire de ce traité « simplifié » si ce n’est qu’il reprendra les dispositions du feu Traité constitutionnel en savantes prétéritions, mais éradiquera les simplifications nécessaires au citoyen lambda de l’Union (les symboles de l’Union sont abandonnées, la kyrielle de Traités fondateurs, annexes et autres addenda persistent, la typologie intriquée et spécifique des actes communautaires maintenue etc.). S’agit-il bien d’une simplification à la portée du Quidam ?

    Que dire enfin de la négociation du mandat qui offrit une large place médiatique aux zélotes ratzingeriens d’outre-Vistule avec la bénédiction des Britanniques et autres eurosceptiques plus discrets qui trouvèrent en ce tandem gémellaire un porte parole de premier choix les dédouanant de toute responsabilité vis-à-vis des l’opinion publique et des europhiles, très discrets lors des négociations bien que toujours majoritaires.

    Crise certes évitée, mais à titre provisoire car suspendue à l’adhésion de nouveaux Etats membres (Croatie, Macédoine) risquant de remettre en cause le système de pondération des voix si durement convenu et surtout, pourvu qu’aucun refus ne soit de nouveau exprimé lors des processus de ratification de ce nouveau traité « simplifié » qui n’en possède bien que le nom.



  • Aoriste Aoriste 18 juin 2007 21:26

    Mes salutations vespérales,

    Tout d’abord quelques rectifications relatives à l’unilinguisme argué : l’article 21 du Traité sur l’Union européenne (TUE ou Traité de Maastricht) dispose que « Tout citoyen de l’Union peut écrire à toute institution ou organe visé au présent article ou à l’article 7 dans l’une des langues visées à l’article 314 (soit actuellement 23 langues, gallois et maltais inclus) et recevoir une réponse rédigée dans la même langue ». Il apparaît donc difficile de parler d’impérialisme anglophone en considérant les régimes linguistiques d’autres organisations internationales qui imposent arbitrairement l’anglais comme unique langue de travail (FMI, Banque mondiale) avec éventuellement le français, toujours en perte de vitesse, ou réduisent les langues de communication externe aux plus « courantes » tel l’ONU (espagnol, arabe, chinois, russe en sus des précédentes).

    En outre, tout manquement à cette pluralité censée rapprocher les institutions européennes du citoyen peut être lourdement sanctionné par la Cour et faire l’objet d’une plainte devant le médiateur européen. Difficile de formaliser un plurilinguisme aussi vaste avec de tels recours.

    Ensuite et sur le fond, qu’un Etat membre souhaite se retirer de l’Union n’a rien d’exceptionnel selon les canons du droit international public bien qu’une telle disposition ne soit pas expressément prévue dans les traités actuels, mais l’est paradoxalement dans le projet de traité constitutionnel. Dans une telle hypothèse et pourvu que la France énonce sans ambages son souhait de retrait, la pléthore d’aides agricoles dont elle est un bénéficiaire net selon les volontés du dictateur gaullien (le budget de la PAC représente actuellement toujours plus 45% du budget total de l’Union) pourraient en effet être employées à d’autres fins et programmes.

    Sauf erreur, je n’ai jamais eu l’heur de percevoir un tel point de vue arrêté au sein de la classe politique française traditionnelle, extrêmes exceptés.

    Enfin, est-il besoin de rappeler que le processus d’intégration européen se fait par l’intervention des gouvernements nationaux, en principe démocratiquement élus, qu’il est dès lors possible d’interpeller et de sanctionner sur la conduite des affaires européennes lors des scrutins. Est-ce bien le cas ?

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