• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

blanrue

blanrue

Cet auteur n'a pas encore renseigné sa description

Tableau de bord

  • Premier article le 25/03/2010
  • Modérateur depuis le 10/09/2010
Rédaction Depuis Articles publiés Commentaires postés Commentaires reçus
L'inscription 5 20 898
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0
Modération Depuis Articles modérés Positivement Négativement
L'inscription 11 9 2
1 mois 0 0 0
5 jours 0 0 0

Ses articles classés par : ordre chronologique








Derniers commentaires



  • blanrue blanrue 11 septembre 2010 23:26

    Karl Marx, en 1843 :

    « Voilà donc l’écrivain livré au terrorisme le plus redoutable, à la juridiction de la suspicion ! Des lois tendancieuses, des lois qui n’offrent pas de normes objectives, ce sont des lois du terrorisme telles que les ont inventées la détresse de l’État sous Robespierre et la corruption de l’État sous les empereurs romains. Des lois qui font non de l’acte comme tel, mais de la conviction de l’acteur, leurs critères principaux, ce sont tout bonnement des sanctions positives de l’absence de lois. (...) C’est seulement quand je m’extériorise, quand j’entre dans la sphère du réel, que j’entre dans la sphère du législateur. Pour la loi, je n’existe absolument pas, n’en suis nullement l’objet, sauf quand j’agis. Seuls mes actes lui donnent prise sur moi ; en effet, ils sont la seule chose pour laquelle je revendique un droit à l’existence, un droit à la réalité, par quoi je tombe donc sous le coup du droit réel. Or la loi tendancieuse ne punit pas seulement ce que je fais, mais encore ce que je pense en dehors de cet acte. C’est donc une insulte à l’honneur du citoyen, une loi vexatoire contre mon existence. J’ai beau le tourner et le retourner comme je veux, l’important, ce n’est jamais l’état de faits. On suspecte mon existence, mon être intime : mon individualité est considérée comme mauvaise et je suis puni d’avoir telle opinion. La loi ne me punit pas pour le tort que je cause, mais pour le tort que je ne cause pas. (...) La loi qui s’en prend aux convictions n’est pas une loi de l’État faite pour les citoyens, mais une loi faite par un parti contre un autre parti. La loi tendancieuse supprime l’égalité des citoyens devant la loi. C’est une loi qui divise au lieu d’unir, et toutes les lois qui divisent sont réactionnaires. Ce n’est pas une loi, mas un privilège. (...) Et comment faut-il exécuter une loi de ce genre ? Par un moyen plus révoltant que la loi même, par des espions, ou en convenant préalablement que des écoles littéraires tout entières doivent être tenues pour suspectes, sous réserve, s’entend, de rechercher à quelle école appartient tel individu. (...) (Cette loi) érige le censeur, à la place de Dieu, en juge du coeur. »

    (« Remarques à propos de la récente instruction prussienne sur la censure par un citoyen rhénan », Anekdota, vol. 1, 1843, in Karl Marx, Oeuvres, tome III, « Philosophie », Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1982.)



  • blanrue blanrue 11 septembre 2010 23:23

    ROBESPIERRE, DISCOURS SUR LA LIBERTE DE LA PRESSE (encore quelqu’un qui a été lu de travers).

    Prononcé à le Société des Amis de la Constitution le 11 mai 1791

    Utilisé en partie devant l’Assemblée Nationale le 22 août 1791

    (...)

     La liberté de la presse est le plus redoutable fléau du despotisme.

    (...)

    Aussi voyez avec quelle artificieuse politique les despotes se sont ligués contre la liberté de parler & d’écrire ; voyez le farouche inquisiteur la poursuivre au nom du ciel, & les princes au nom des lois qu’ils ont faites eux-mêmes pour protéger leurs crimes. Secouons le joug des préjugés auxquels ils nous ont asservis, & apprenons d’eux à connaître tout le prix de la liberté de la presse.

    (...)

    Priver un homme des moyens que la nature & l’art ont mis en son pouvoir de communiquer ses sentiments & ses idées, pour empêcher qu’il n’en fasse un mauvais usage, ou bien enchaîner sa langue de peur qu’il ne calomnie, ou lier ses bras de peur qu’il ne les tourne contre ses semblables, tout le monde voit que ce sont là des absurdités du même genre, que cette méthode est tout simplement le secret du despotisme qui, pour rendre les hommes sages & paisibles, ne connaît pas de meilleur moyens que d’en faire des instruments passifs ou de vils automates.

    (...)

    Décrèterez-vous que les hommes ne peuvent donner l’essor à leurs opinions, si elles n’ont obtenu le passeport d’un officier de police, ou qu’ils ne penseront qu’avec l’approbation d’un censeur, & par permission du gouvernement ?

    (...)

    La liberté de publier son opinion ne peut être autre chose que la liberté de publier toutes les opinions contraires. Il faut, ou que vous lui donniez cette étendue, ou que vous trouviez le moyen que la vérité sorte d’abord toute pure & toute nue de chaque tête humaine. Elle ne peut sortir que du combat de toutes idées vraies ou fausses, absurdes ou raisonnables. C’est dans ce mélange, que la raison commune, la faculté donnée à l’homme de discerner le bien & le mal, s’exerce à choisir les unes, à rejeter les autres. Voulez-vous ôter à vos semblables l’usage de cette faculté, pour y substituer votre autorité particulière ? Mais quelle main tracera la ligne de démarcation qui sépare l’erreur de la vérité ? Si ceux qui font les lois ou ceux qui les appliquent, étaient des êtres d’une intelligence supérieures à l’intelligence humaine, ils pourraient exercer cet empire sur les pensées : mais s’ils ne sont que des hommes, s’il est absurde que la raison d’un homme soit, pour ainsi dire, souveraine de la raison de tous les autres hommes, toute loi pénale contre la manifestation des opinions n’est qu’une absurdité.

    (...)

    Mais on me parle d’un écrit incendiaire, dangereux, séditieux ; qu’est-ce qu’un écrit incendiaire, dangereux, séditieux ? Ces qualifications peuvent-elles s’appliquer à celui qu’on me présente ? je vois naître une foule de questions qui seront abandonnées à toute l’incertitude des opinions ; je ne trouve plus ni faits ni témoins, ni loi, ni juge ; je n’aperçois qu’une dénonciation vague, des arguments, des décisions arbitraires. L’un trouvera le crime dans la chose, l’autre dans l’intention, un troisième dans le style. Celui-ci méconnaîtra la vérité ; celui-là la condamnera en connaissance de cause ; un autre voudra punir la véhémence de son langage, le moment même qu’elle aura choisi pour faire entendre sa voix.

    (...)

    L’homme de génie qui révèle de grandes vérités à ses semblables est celui qui a devancé l’opinion de son siècle : la nouveauté hardie de ses conceptions effarouche toujours leurs faiblesse & leur ignorance ; toujours les préjugés se ligueront avec l’envie, pour le peindre sous des traits odieux ou ridicules. C’est pour cela précisément que le partage des grands hommes fut constamment l(ingratitude de leurs contemporains, & les hommages tardifs de la postérité ; c’est pour cela que la superstition jeta Galilée dans les fers & bannit Descartes de sa patrie.

    (...)

    Ne voyez-vous pas que, par le cours nécessaire des choses, le tems amène la proscription de l’erreur & le triomphe de la vérité ? laissez aux opinions bonnes ou mauvaises un essor également libre, puisque les premières seulement sont destinées à rester. Avez-vous plus confiance dans l’autorité, dans la vertu de quelques hommes, intéressés à arrêter la marche de l’esprit humain, que dans la nature même ? elle seule a pourvu aux inconvéniens que vous redoutez ; ce sont les hommes qui les feront naître.

    (...)

    comment osez-vous arrêter ce commerce de la pensée, que chaque homme a le droit d’entretenir avec tous les esprits, avec le genre humain tout entier ? l’empire de l’opinion publique sur les opinions particulières est doux, salutaire, naturel, irrésistible ; celui de l’autorité & de la force est nécessairement tyrannique, odieux, absurde, monstrueux.

    (...)

    Qui sont ceux qui déclament sans cesse contre la licence de la presse, & qui demandent des lois pour la captiver ? ce sont ces personnages équivoques, dont la réputation éphémère, fondée sur les succès du charlatanisme, est ébranlée par le moindre choc de la contradiction ; ce sont ceux qui voulant à-la-fois plaire au peuple & servir les tyrans, combattus entre le désir de conserver la gloire acquise en défendant la cause publique, & les honteux avantages que l’ambition peut obtenir en l’abandonnant, qui, substituant la fausseté au courage, l’intrigue au génie, tous les petits manèges des cours aux grands ressorts des révolutions, tremblent sans cesse que la voix d’un homme libre vienne révéler le secret de leur nullité ou de leur corruption ; qui sentent que pour tromper ou pour asservir leur patrie, il faut, avant tout, réduire au silence les écrivains courageux qui peuvent la réveiller de sa funeste léthargie, à-peu-près comme on égorge les sentinelles avancées pour surprendre le camp ennemi ; ce sont tous ceux enfin qui veulent être impunément faibles, ignorans, traîtres ou corrompus.

    (...)

    L’Assemblée nationale déclare :

    1° Que tout homme a le droit de publier ses pensées ; par quelques moyens que ce soit ; & que la liberté de la presse, ne peut être gênée ni limitée en aucune manière.

    2° Que quiconque portera atteinte à ce droit doit être regardé comme ennemi de la liberté, puni par la plus grande des peines, qui seront établies par l’Assemblée Nationale.



  • blanrue blanrue 11 septembre 2010 22:44

    LETTRE AU CRIF.


    Bonjour,

    Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir soutenir cette initiative. Cela permettrait de montrer que le CRIF soutient la liberté d’expression en France.

    http://www.bakchich.info/Chomsky-en-remet-une-couche-contre,11817.html

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/noam-chomsky-pour-l-abrogation-de-81027

    http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com/


    Bien à vous.

    Paul-Éric Blanrue, le 10 septembre 2010.



  • blanrue blanrue 11 septembre 2010 22:43

    LETTRE À M. FRÉDÉRIC MITTERRAND, MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION.

    Objet : Information pour M. le Ministre de la Culture et de la Communication.

    Monsieur le Ministre,

    Une pétition a été lancée à mon initiative sur internet, le 6 août 2010, réclamant l’abrogation de la loi du 13 juillet 1990, dite "loi Gayssot", et la libération de l’écrivain français Vincent Reynouard, père de huit enfants, condamné à un an de prison et actuellement emprisonné à la maison d’arrêt de Valenciennes pour avoir diffusé une brochure révisionniste de 16 pages (http://abrogeonslaloigayssot.blogspot.com).
    Il ne s’agit pas, pour les signataires de cette pétition, de soutenir les idées de M. Vincent Reynouard mais de défendre son droit à les exprimer et, ce faisant, de défendre un des principes fondamentaux de la République française.
    Nous enregistrons en ce moment des milliers de signatures de soutien, dont celle de l’éminent essayiste et défenseur de la liberté d’expression Jean Bricmont, professeur à l’université catholique de Louvain. La liste complète des signataires sera dévoilée d’ici quelques semaines au plus tard. Nous venons également de recevoir une déclaration de celui que certains considèrent comme "le plus grand intellectuel vivant", le linguiste et philosophe américain, Noam Chomsky, qui nous écrit ceci :
    "J’apprends que Vincent Reynouard a été condamné et mis en prison au nom de la loi Gayssot et qu’une pétition circule pour protester contre ces mesures. Je ne connais rien à propos de Monsieur Reynouard, mais je considère la loi Gayssot comme complètement illégitime et en contradiction avec les principes d’une société libre, tels qu’ils ont été compris depuis les Lumières. Cette loi a pour effet d’accorder à l’Etat le droit de déterminer la vérité historique et de punir ceux qui s’écartent de ses décrets, ce qui est un principe qui nous rappelle les jours les plus sombres du stalinisme et du nazisme. Si la justification de la loi Gayssot est d’interdire les « opinions abominables » ou de faire respecter le droit « de ne pas craindre de vivre dans un climat » de préjugés et de racisme, alors il devrait être évident que, si de telles lois étaient appliquées de façon impartiale, elles rendraient illégales une grande partie des propos exprimés publiquement qui, même si on peut les considérer comme ignobles, devraient certainement être autorisés dans une société libre et qui, en fait, le sont, sans même que cela ne soulève la moindre question.
    Par conséquent, je souhaite exprimer mon soutien à la pétition contre l’application de cette loi dans le cas de Monsieur Reynouard (ou dans tout autre cas).
    Noam CHOMSKY, Le 5 septembre 2010."
    Vous informant de l’importance que prend cette pétition, nous vous serions reconnaissants de prendre position sur la « loi Gayssot », qui a institué en France un nouveau délit de blasphème, ainsi que sur l’affaire Reynouard, qui voit un homme embastillé pour ses idées, aussi insolites, hétérodoxes, stupéfiantes et controversées soient-elles.

    Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments distingués.



     Paul-Éric Blanrue, le 9 septembre 2010



  • blanrue blanrue 11 septembre 2010 22:35

    LA DÉCLARATION COMPLÈTE DE NOAM CHOMSKY :


    En français :
    J’apprends que Vincent Reynouard a été condamné et mis en prison au nom de la loi Gayssot et qu’une pétition circule pour protester contre ces mesures. Je ne connais rien à propos de Monsieur Reynouard, mais je considère la loi Gayssot comme complètement illégitime et en contradiction avec les principes d’une société libre, tels qu’ils ont été compris depuis les Lumières. Cette loi a pour effet d’accorder à l’Etat le droit de déterminer la vérité historique et de punir ceux qui s’écartent de ses décrets, ce qui est un principe qui nous rappelle les jours les plus sombres du stalinisme et du nazisme. Si la justification de la loi Gayssot est d’interdire les « opinions abominables » ou de faire respecter le droit « de ne pas craindre de vivre dans un climat  » de préjugés et de racisme, alors il devrait être évident que, si de telles lois étaient appliquées de façon impartiale, elles rendraient illégales une grande partie des propos exprimés publiquement qui, même si on peut les considérer comme ignobles, devraient certainement être autorisés dans une société libre et qui, en fait, le sont, sans même que cela ne soulève la moindre question.
    Par conséquent, je souhaite exprimer mon soutien à la pétition contre l’application de cette loi dans le cas de Monsieur Reynouard (ou dans tout autre cas).
    Le 5 septembre 2010.


    En anglais :
    I understand that Vincent Reynouard has been condemned and jailed under the Gayssot law, and that a petition is being circulated in protest against these actions. I know nothing about Mr. Reynouard, but regard the Gayssot law as entirely illegitimate, inconsistent with the basic principles of a free society as these have been understood since the Enlightenment. The law in effect grants the state the right to determine historical truth and to punish departure from its edicts, a principle reminiscent of the dark days of Stalinism and Nazism. If the justification of the Gayssot law is to ban « horrendous views », or to protect the right to « live free from fear of an atmosphere » of prejudice and racism, then it should be obvious that, if such laws were applied impartially, they would criminalize a vast range of public discourse, which, however despicable one may find it, should certainly be permitted in a free society, and indeed is, with no question being raised.
    Accordingly, I would like to register my support for the petition protesting the application of this law in this (or any) case.
    September, 5th 2010.

Publicité


Publicité



Palmarès

Publicité


Agoravox.tv