Les Français se foutent probablement pas mal de l’identité nationale mais sont assez préocuppés par le thème de l’immigration. C’est sur cette base que Sarkozy a mené campagne. Sans la trouvaille percutante des formules « racaille » et « karsher », il ne serait pas président aujourd’hui.
Ce que les citoyens lambda redoutent, c’est l’accumulation de vastes ghettos intérieurs correspondant à autant de zones de non-droit, violentes, paupérisées, improductives, dans lesquelles ils voient d’abord des foyers d’insécurité métastatiques, en France mais aussi en Europe. Les thèmes d’assimilation, de métissage, ça leur passe par dessus la tête. Par contre, l’incivilité, l’insécurité, ils sont de plus en plus nombreux à connaître au quotidien.
Ils redoutent également le naufrage de leur système de sécurité sociale, plombé par un arrivage massif d’assistés sociaux potentiels, ainsi que la compétition d’une main d’oeuvre peu qualifiée sur un marché de l’emploi de moins en moins florissant. En temps de crise, le Français « de souche » considère, à juste titre, comme une aberration de partager des ressources en voie de raréfaction avec un nombre toujours croissant d’allochtones.
Au nom d’idéaux généreux et de political correctness, les partis politiques traditionnels font le plus souvent l’impasse sur ces thèmes, où ne les abordent que de manière superficielle et insatisfaisante. C’est pourtant un jack pot électoral, qui a valu un premier tour victorieux à Le Pen, une présidence à Sarkozy.
C’est une double erreur de confondre les thèmes d’immigration et de racisme. D’abord, d’un point de vue sociologique et politique, on peut légitimement s’inquiéter de l’impact du phénomène d’immigration sur l’homéostasie sociale d’une nation sans avoir recours au moindre argumentaire raciste. Nombre de conflits sociaux, religieux ou interethniques en Europe, n’impliquent pas de facteur racial à proprement parler (les exemples abondent en Europe, notemment entre communautés ethniques ou linguistiques). Ensuite, d’un point de vue stratégique, stigmatiser tout débat sur l’immigration au prétexte commode de « racisme » ne fait que figer et envenimer une situation qui pourtant nécessite à la fois réflexion et action.
La race est un concept biologique flou. Elle existe comme phénomène génétique statistique, transitoire, associé à une distribution géographique de population, stabilisé dans un biotope pendant une certaine période de temps. Elle n’existe pas parce que justement phénomène transitoire, en constante évolution. Les races se croisent, se mêlent, se fondent. Ce ne sont pas des barrières, à peine des taches qui se mélangent. Discuter de leur supériorité ou infériorité relative n’a strictement aucun sens, cela revient à discuter de statistiques évanescentes.
Pour des gosses de trois, quatre ans qui jouent dans une cour de récré, le concept de race est vide de sens. Ils ne voient que d’autres gosses en train de jouer, point. Ce n’est que plus tard, lorsque la vie aura distribué les cartes et que chacun se cherchera des alibis, que la « race » endossera un semblant d’épaisseur, de réalité. En réalité, par race, on entend le plus souvent « ethnie », ou culture, ce qui n’a rien à voir.
De la même manière, assimiler les immigrés à l’Islam est ridicule. Autant assimiler les Français au bérêt, à la baguette, aux charentaises et au catholicisme. Les gens veulent vivre avec un minimum de moyens, de respect, de fierté. Les beurs et les blacks de seconde génération, qui n’ont rien demandé mais qui sont là quand même, ont vite compris qu’ils ne partaient pas en pole position dans la course à la promotion sociale. Tenir un discours ultra, arrogant, pseudo religieux est pour eux une manière de se donner une contenance, une dignité, même si en gros c’est du flan, et qu’ils les troqueraient volontiers pour un bérêt et des charentaises si l’occasion s’en présentait vraiment.
Zemmour n’est pas original mais il est malin. Il a compris qu’un minimum de brutale franchise lui vaudrait une belle réputation d’esprit rebelle et indépendant. En fait, il se contente de mettre gaillardement les pieds dans le plat, au grand soulagement de tous ceux qui en ont marre du ronron médiatique habituel. Il a des impertinences de sale gosse, et surfe sur la même vague que Sarko ou Le Pen. Il flatte son auditoire, bien loin de le provoquer. Comprendre est plus difficile et moins vendeur que fustiger. Un bon bateleur, certainement. Mais un grand penseur, il y a de la marge.
Je découvre Aaron Russo avec votre lien. Je tombe directement sur un autre qui traite de de son dernier film document « Freedom to Fascism » dont voici l’interview :
J’aime bien le thème du 11/septembre, parce qu’il cristallise
des fractures profondes, emblématiques de notre société actuelle. Je veux dire,
à nous les européens, les occidentaux.
J’ai ratissé pas mal d’arguments sur le net, tant des provos
que des truthers, pour expliquer cette journée du onze septembre, et même si je
suis un sceptique, je dois avouer qu’une confirmation de la thèse officielle ne
perturberait durablement ni ma digestion, ni mon sommeil. C’est la vérité qui m’intéresse,
au-delà-des apparences trop rapidement servies et débarrassées de la table. Mon
inclination de truther trouve simplement son origine dans un compte-rendu
rocambolesque et largement lacunaire des événements de ce jour, dans une série
d’explications bâclées et conformes aux stéréotypes du grand public, et
surtout, dans la surexploitation outrancière de l’événement par le gouvernement
américain de l’époque. C’est surtout ce dernier point, le fait que les attentat
du onze septembre on servi à justifier des manœuvres hégémoniques, qui me fait douter
de la véracité d’une purement terroriste des attentats.
Ceci étant dit, ce qui me fascine aujourd’hui, c’est qu’on
assiste à un clash assez fabuleux entre la presse occidentale (et même
apparemment surtout hexagonale) et la sphère internet. Les journalistes des
médias traditionnels étalent jusqu’à plus soif leur mauvaise maîtrise du sujet.
Leurs débats sont truqués, tronqués, insultent l’intelligence et la
déontologie. Leurs émissions et leurs articles, à de rares exceptions près,
ressassent les mêmes mantras obtus.
Les journalistes sont-ils aux ordres ? Obéissent-ils à
d’explicites directives venues d’en haut ? Non, probablement pas. C’est
encore plus bête que ça. Ils réagissent en caste souveraine, pleine de morgue
pour les amateurs et la populace. L’information, c’est leur racket, et ils ne
prétendent pas le brader comme l’industrie du MP3. Et puis les temps sont durs,
c’est la crise, et ce n’est pas compliqué de comprendre de quel côté la tartine
est beurrée. Mieux vaut aboyer avec la direction, qui elle-même aboie avec le
conseil d’entreprise.
Au fond, c’est ça que je trouve fascinant dans toute cette
affaire. Ce n’est pas tant de savoir si les attentats sont purement et
simplement une fabrication de l’intérieur, mais plutôt de voir à la faveur de
ce débat, hautement démocratique, quels sont désormais les rapports entre les citoyens
et le pouvoir, et jusqu’à quel point la presse continue de jouer son rôle de
courroie de transmission dans les deux sens. Ce à quoi nous assistons au
cours de ces dernières années, de ces derniers mois, voire de ces dernières
semaines (affaire Mitterrand-Polanski), souligne de plus en plus un
corporatisme partisan des gens de presse, gardiens d’une bienséance
politiquement correcte, et en gros, d’un conformisme benêt aux idées toutes
faites. Séquelles de l’audimat ? Publier pour plaire ? A qui ?
Si demain les grands médias américains, Nesweek, USAToday,
Washington Post, CBS, Fox, CNN dénonçaient en cœur la version officielle sur la
base de faits nouveaux, les mêmes gnols, exactement les mêmes que ceux qui
piaulent aujourd’hui sur les chaînes du PAF, retourneraient tous leur veste d’un
même geste preste, et entonneraient sur le même ton arrogant et autosatisfait une
critique en règle de l’horrible complot et de la funeste administration Bush. Une
triste petite bande de singes hurleurs, vautrés sur les miettes du pouvoir et
de l’intelligentsia.
Et puis, pour en terminer. Complotiste ? Complot ?
Les vilains mots. Faut-il être sot pour voir des complots partout ! Des
intérêt cachés, des manœuvres douteuses, le cynisme du pouvoir, l’émergence d’élites
autosuffisantes ? Tout ça n’existe pas, bien sûr.
Et pourtant…Un exemple simple de complot ? Une campagne
d’élection présidentielle. Choisir ses mensonges pour accaparer les voix et le
pouvoir, puis le redistribuer à ses amis. Trahir sa mission, trahir ceux qu’on
est censé servir. Jeter des leurres en pâture à l’opinion publique, comme la
question de l’identité nationale, pour mieux dissimuler le travail de sape en
coulisse, les mille et une défaillances, les mille et une trahisons, les mille
et une déceptions. Manipuler. Communiquer, au sens moderne et restreint du
terme. Informer ? Comploter !
Conseil d’une amie à sa fille : « quoique tu
fasses, fais le avec les trois C : le Cerveau, le Cœur, les Couilles ».
Question aux journalistes : où sont passés vos trois C ?
Je confesse un intérêt déraisonnable
pour les débats sur le 11 septembre. Non pas que je sois un
fanatique des ovnis, des farfadets et des phénomènes surnaturels,
mais pour la première fois j’ai l’impression qu’on a essayé de me
vendre une couleuvre trop grosse pour que je l’avale. Alors, je
régurgite et ce faisant, je cogite.
Pourtant, j’étais un bon élément.
J’ai avalé la guerre du golfe n°1 sans discuter, j’ai avalé
Ceaucescu, la chute du mur de Berlin, l’ex-Yougoslavie, etc., etc.,
en ayant l’impression de voir triompher notre Démocratie leur
dictature (aux autres). Mais là, je sais pas, ça avait l’air trop
gros, et la Bush administration est sautée un peu vite à la gorge
de l’axe du mal, gorgé de pétrole. J’ai du mal à adhérer à ce
scénario, malgré toute ma bonne volonté. Et puis j’ai de plus en
plus l’impression que le monde est réellement dirigé par les
financiers, qui se le disputent, mais pas par les politiques. Et
que le bien être de tous, la justice, la démocratie, c’est vraiment
le cadet des soucis des grands financiers. Et que manipuler l’opinion
fait partie des choses que l’on doit faire quand on veut atteindre
ses objectifs : la suprématie. Une élite tend toujours à mépriser
la masse.
Par ailleurs, je trouve les provos très
décevants. Plus guère d’argumentaires, rien que des piques
sournoises, des insultes un peu grasses, un peu lourdes, un
dénigrement systématique de leurs interlocuteurs caricaturés comme
débiles ou dévoyés. Alors que eux patinent dans la semoule depuis
un bail, et que tout ce qu’il savent faire, c’est chanter à tue tête
: « on a gagné, on a gagné », sans convaincre personne.
Alors que franchement chaque lien truther que je suis depuis quelques
temps est remarquablement prudent et documenté. Peut-être que les
thèses des truthers, ou truffiers pour faire plaisir aux fins
esprits à l’origine du label, sont inexactes, mais elles sont
honnêtes, documentées et réfutables. Et ne sont jamais de la
propagande. On ne peut vraiment pas en dire autant des provos, dont
le conformisme benêt a l’air de constituer le moteur principal de
leur diatribe.
Bon bref, je voulais surtout intervenir
sur deux points. Pleins d’arguments sont échangés, et ne font que
renforcer les préjugés de chaque camp. C’est un phénomène connu
en psychologie sociale. J’invite ceux et celles que ça intéresse à
visiter un site, et revisiter les thèmes de préjugés, conformisme,
adhérence au groupe, désignation de boucs émissaires, etc. Vous
verrez, ça ne manque pas de pertinence.
Par ailleurs, en visionnant la
conférence de Mike Rupert donnée à Portland directement après les
attentats, j’ai été frappé par une observation magistrale de
l’auteur. A la 6ème minute, Rupert passe en boucle les images de J.
Kennedy dont la tête est violemment rejetée en arrière,
sous l’impact frontal d’une
première balle. Alors que les tirs sont censés
provenir de la bibliothèque située derrière la voiture, et que le
crâne devrait normalement être projeté vers l’avant. Et Rupert, de
constater : malgré ces images irréfutables et connues de tous, on
continue de défendre la thèse d’un tireur unique posté à
l’arrière du véhicule.