je m’étais dit que je me tiendrais à l’écart de ce dialogue de sourd, mais j’ai été étonné d’y trouver de vraies questions. Alors voici la réponse à la votre. Plusieurs témoins (8 ?) certifient avoir vu l’avion du pentagone l’aborder sous un angle sensiblement différent de celui qui est rapporté par la version officielle, lequel a été déterminé par la trajectoire d’arrachage de poteaux électriques mais également par les trous d’entrée et de sortie dans le bâtiment. Plusieurs détails concordants entre ces témoignages décrivent aussi une assiette de vol et des manœuvres de virage et de relèvement de l’appareil apparemment incompatibles avec l’hypothèse du Boeing au ras du sol, sans parler d’une vitesse nettement plus lente que celle décrite dans le rapport. Les témoins ont été retrouvé sur la base de dépositions antérieures réalisées par les autorités immédiatement dans le décours du 11 septembre et archivées. Les témoignages d’époque et leur témoignage actuel concordent. Si ces témoins ont raison, l’impact tel que décrit par le rapport officiel ne tient plus.
Clou du témoignage, une figure de l’événement, Loyd, un taximan sur la grand foute en face du pentagone ayant prétendument reçu un pylone sur son véhicule, parle de mise en scène, en caméra off uniquement. Comme témoignage porteur de sens, c’est plutôt énorme.
La vidéo redouble de précautions et de didactisme. Le site aussi. Une section FAQ répond à la plupart des questions soulevées ici, recense notamment celle des autres témoignages connus de la journée. Quand ils ne savent pas, ils avouent qu’ils ne savent pas. Les américains font ici ce qu’ils font le mieux, et qui nous fait souvent cruellement défaut. Ils font appel aux bonnes volontés individuelles et citoyennes quand ils pensent que les autorités leur font défaut. Sans complexe.
Le problème dans toute cette affaire n’est pas de pondre une théorie biscornue en intervertissant les bons et les méchants, mais d’éprouver la cohérence d’une version et de déterminer si les commanditaires réels du 11 septembre sont bien des terroristes étrangers. Les auteurs de la vidéo suggèrent clairement que l’opération complète n’a été qu’un prétexte nécessaire à l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan par les autorités américaines. C’est personnellement ce que je pense depuis toujours, indépendamment du modus operandi des agresseurs.
Juste pour conclure. Le ton de certains commentateurs est pitoyable. Pour utiliser la métaphore de la classe, et des élèves qu’on y trouve, je regrette que certains se cantonnent uniquement à un histrionisme stérile, motivé par je ne sais quelle frustration, sans doute portés par l’illusion d’une grand indépendance et fermeté de pensée. Ils dénigrent d’emblée tout débat, se contentant d’une stratégie de harcèlement stérile et puérile. D’autre me paraissent choqués que l’on puisse mettre en doute l’enseignement du Maître, et sans doute à leur insu font preuve d’un remarquable conformisme. Et pour l’instant, conformistes et anticonformistes font alliance, au mépris du débat utile : qui a tiré les marrons du feu du 11 septembre ? Oussama Bin Laden and his Merry Men ? Fat chances.
Merci pour cet article. Il m’a poussé
à faire quelque chose que je n’avais encore jamais fait : écouter
jusqu’au bout une intervention de Finkielkraut. Et ce fut édifiant.
Et je vais vous dire pourquoi. Mais d’abord, deux ou trois petites
formalités.
Roman Polanski est un cinéaste que
j’admire depuis toujours. Mais il semble avéré que l’homme Polanski
ait sodomisé à deux reprises une gamine de treize ans après lui
avoir administré un hypnotique. Ce qui à première vue paraît
clairement être un rapport sexuel sur la personne d’une mineure dont
la capacité de résistance ou d’objection a été sciemment anéantie
par ruse. Il s’agit donc bien d’un viol, sinon dans la lettre, du
moins dans l’esprit, d’une enfant par un adulte. Ce sont des faits
répréhensibles et apparemment imprescriptibles dans la loi
américaine. Roman Polanski est amené à y répondre après une
longue traque. Cruel peut-être, certes, mais logique.
Frédéric Mitterrand, ministre
d’ouverture débauché à la « gauche », laisse parler
son coeur et vole promptement au secours de Polanski. Ce qui permet
aux internautes vigilants, quoique malveillants, d’établir un lien
entre les deux hommes : ils ont une expérience des relations
sexuelles avec les mineurs, ce qui pourrait impliquer une certaine
solidarité de principe entre eux. Supputation dans le cas de
Mitterrand, mais néanmoins fort plausible au vu de ses écrits
louant les délices du tourisme sexuel en Asie. Et foire d’empoigne
immédiate sur la légitimité d’un ministre de la culture adepte de
pratiques sexuelles moralement et juridiquement condamnables. Dans un
gouvernement normal, « réel », où régnerait un esprit
d’équipe et de solidarité, un ministre engagé dans une si mauvaise
querelle démissionnerait sur le champs, simplement pour ne pas
embarrasser ses pairs. Mais ici, c’est la république des
boutiquiers, pas celle des chevaliers, et chacun s’accroche comme un
morpion à ses privilèges. Situation particulièrement savoureuse
lorsqu’on se remémore que Mitterrand doit de toute évidence son
portefeuille à son nom et à la sagacité de l’équipe de
communication présidentielle. Bien pris, Sarkozy ! Tu sais désormais
ce que le peuple pense de ton acquisition ! Comment vas-tu t’en
débarrasser maintenant ?
Le peuple ! La populace ! Internet ! Et
nous voici arrivés à Finkielkraut. J’avais entendu beaucoup de mal
à son sujet, mais par paresse et par lâcheté, n’avais pas eu le
cran de me faire une idée par moi-même. Voilà, c’est fait, je suis
déniaisé.
Tout y est dans son intervention. La
populace, brutale, frustrée, bestiale, veut le sang des élites, des
artistes. Ces roturiers vulgaires, avinés peut-être, ne peuvent
apaiser leur folie dévastatrice que par l’immolation de victimes
sacrificielles. Le sang des innocents, car Polanski est innocent.
D’ailleurs, cette adolescente de treize ans accomplis, qui posait
dénudée pour Vogue Homme, ne l’a t’elle pas allumé ? Et Polanski,
il n’est pas de bois quand même. Quand une petite Lolita lui vient
lui sourire effrontément sous le nez, il fait ce que tout
quadragénaire de sexe mâle ferait à sa place, surtout un grand
artiste avec toute sa sensibilité : il l’assome et il la sodomise.
Et alors, pour cette vétille, vieille de trente ans, le peuple
récrimine. Ce peuple aveugle, ce peuple sourd, ce peuple lourd hurle
comme une meute déchaînée sur l’internet, car il faudrait dire
l’internet comme on dit la géhenne. Avant l’internet, le peuple
restait à sa place, dans l’ombre, dans la muselière. Maintenant
avec l’internet, il gueule. Et plus le peuple est con, et plus il
gueule. Si bien que si on entend gueuler sur l’internet, c’est
nécessairement qu’on entend les cons. Et ce pauvre ministre de la
culture, attaqué sur sa vie privée ! Enfin quoi, privé, c’est
privé. Quelle bassesse ! Qui n’a pas eu envie de se faire sucer par
une éphèbe un peu triste et mal payé, sans remugle de bière ou
relent de tabac pour gâcher la splendeur esthétique de l’acte ?
Hein, hein ? Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est la reine des
néo-nazis poujadistes qui a jeté la première pierre. On perçoit
bien maintenant le complot de la bête fasciste – et nauséabonde -
contre la liberté de penser et d’aimer hors des sentiers battus.
Faut-il être ballot comme un socialiste pour ne pas s’en apercevoir
et emboîter benoîtement le pas à la meute ? Tombée bien bas la
gauche. La droite aussi d’ailleurs (pourquoi la droite, monsieur
Finkielkraut ? Ah, euh, ça je sais pas, je disais ça comme ça,
juste pour faire équilibré – je ne suis ni de gauche, ni de
droite, je suis juste pour les élites, contre la populace. Verstehen
Sie ?).
Alain Finkielkraut. Philosophe. Grand
Philosophe à la télé et à la radio. Ca vous étonne ? Et Sarkozy,
président de la république ? Et Mitterrrand, ministre de la culture ?
Non ? Vous voyez bien...
la spéculation est certes à la base de la conversation de bistrot, mais également à la base des enquêtes criminelles ou de la recherche scientifique, y compris fondamentale. Dans chaque cas, on étaye des hypothèses. Soit par davantage de faits concordants, soit par des mises à l’épreuve évaluant la confirmaiton ou l’infirmation des susdites hypothèses. Mais vous savez tout ça j’imagine.
Je pense avoir été clair. Je n’ai pas été plus convaincu par nombre de debunkers que par un certain nombres d’arguments de truthers. C’est pour ça que je me cantonne aux généralités, ou pour utiliser une expression empruntée au sport, que je reviens aux fondamentaux.
Pas plus que vous, je n’ai envie d’entamer un débat stérile pour convaincre ceux ou celles qui n’ont pas envie de m’entendre. Donc, personnellement, j’ai dis ce que j’avais à dire et je m’arrête là. Il fait beau dehors, à une autre fois.