23 ans, je fais des statistiques en recherche agronomique.
J'essaie de m'intéresser à l'actualité pour voir ce qui va m'arriver en pleine poire. Je ne devrais certainement pas :-)
Je dois avouer que je n’y connais pas grand chose aux réseaux non plus, et j’ai tendance à penser comme vous qu’on devrait pouvoir héberger un serveur immédiatement sur son propre ordinateur juste pendant le temps de la visioconférence, sans donc passer par un ordinateur dédié qui fonctionne en permanence. Je crois lui avoir présenté skype comme ça d’ailleurs, mais il m’a répondu, si je me souviens bien que skype utilise des serveurs intermédiaires pour assurer la qualité des communications. Ça vaudrait le coup que je me renseigne un peu plus j’imagine !
Face au télétravail, j’ai eu deux contre arguments, un raisonnable et soluble et un qui m’a plutôt ébranlé :
-> L’intérêt de bosser ensemble, c’est la convivialité qui permet notamment d’aller poser des petites questions à ses voisins de bureau et de régler de petits tracas, améliorant mine de rien l’efficacité et la transmission de l’information.
A cela, je réponds que des délocalisations partielles, un peu comme notre système de recherche (en train de disparaître) qui permettrait d’avoir la population d’un couloir dans un « centre de travail de quartier » pourrait résoudre le problème.
-> L’informaticien du labo de recherche où je travaille m’a avancé que la mise en place d’un réseau qui permette des visioconférences entre ses membres de façon souple coûte aussi cher en énergie que l’ensemble des transports quotidiens du bureau à la maison.
Je ne connais rien aux réseaux et je ne m’avancerai pas trop là dessus, mais il est vrai que l’entretien permanent d’un serveur (pour les visioconférences) coûte de l’énergie et que celui ci mettrai un nombre d’ordinateur conséquent en jeu s’il faut pouvoir assurer une certaine quantité de visioconférences en parallèle.
Pour ce fil qui dérive déraisonnablement... on n’a qu’à appeler ça une discussion à la landaise, où on se jette des assiettes à la figure pour un oui ou un non, mais où on se refait la bise comme si de rien n’était le lendemain ?
Vous avez mal pris quelques commentaires sur vos articles précédents, je ne suis pas sur que la bonne solution ait été d’écrire cet article un peu trop larmoyant ; mais je pense que la communauté vous le pardonnera bien !
Une idée particulière m’a surpris dans les commentaires, de lulupipistrelle je crois, selon laquelle l’éducation doit s’épargner de sentiments et se fonder uniquement sur la raison.
Je pense, moi, qu’un coup d’émotion ouvre le coeur et la réflexion des gens par surprise alors que ces gens ne se seraient pas donné la peine de penser trop fort s’ils étaient resté dans un confort ouaté - le syndrome de la tour d’ivoire pour les philosophes.
Un exemple simple, je fais un débat sur le racisme avec mes scouts dans le local, il n’en ressort que quelques bonnes paroles et le débat sera bien vite oublié (les parents ne m’en parleront pas en retour, donc l’activité est passée à l’as).
Samedi dernier, application pratique, je les ai fait participer à une collecte alimentaire pour les restau du coeur devant une supérette, initiative lancée à la base par les communautés catholiques et musulmanes de la ville et qui avaient des fidèles pour aider toute la journée.
Cruelle leçon de voir que certains adultes, pour éviter la collecte, ne se contentent pas de passer sans regarder mais lâchent aussi un « sales musulmans » quand ils sont blancs et un « sale catho » quand ils sont beurs ! Ça les a un peu secoué oui !
Evidemment, les bénévoles étaient gentils, la majorité des clients chaleureux donc la collecte a été globalement un évènement positif, sans quoi il n’y aurait pas eu de valeur pédagogique.
Comme pour toutes les activités, j’ajoute un rapide débriefing pour faire avancer la réflexion à chaud, faire prendre conscience que les gens ne sont pas tous en mesure de donner, que l’agression vis à vis du bénévole est un réflexe de défense et ne doit pas être vu comme une atteinte personnelle... si je leur avais dit sans qu’ils aient tâté le terrain, ils en auraient retenu nada ! Là, les retours des parents m’ont confirmé que ça a parlé sérieusement de racisme au dîner. Le sentiment a permis le déclic qui a déclenché une réelle réflexion.
Nabum n’a pas à sa disposition ce genre d’outil pédagogique, et ses élèves se laisseraient moins prêter au jeu que les miens, même si dans le fond, les miens aussi sont lessivés par la télé et les jeux vidéo, et n’auront pas la possibilité de devenir des gens simples comme les grands parents de lulupipistrelle.
La visite d’un mémorial me semble plutôt adaptée, quand on y réfléchit, à ce déclenchement de sentiment propre à la réflexion - d’autant que l’animation et la présentation avaient l’air d’aller dans ce sens. Par rapport à mon action, malheureusement, les élèves sont obligés de se laisser émouvoir assez pour pouvoir se demander « et si j’y étais, qu’est ce que je ferais ? », et il est extrêmement facile de se dérober à cette émotion, de revenir à cette atmosphère ouatée : il suffit de s’endormir, de se chamailler, comme le grand dadet de l’article. Mes scouts par opposition avaient un but dans cette collecte, récolter des réserves pour le centre local des restau du coeur où sont distribués 4000 repas par semaine.
Que peut faire Nabum de plus ? Il n’a pas la possibilité de motiver les élèves (par travail pour la « bonne cause »), il lui est impossible de discuter avec usage de la raison face à des élèves qui ne respectent pas sa parole et ne l’écouteront donc pas (debriefing impossible par ailleurs, donc). Il n’a pas d’autre recours que d’essayer de toucher une corde sensible, et d’espérer que, à un moment sans écouteurs, sans portable et sans télé, le gamin y repense, à cette émotion - et refasse le raisonnement attendu tout seul, si c’est possible...
D’ailleurs, le devoir de mémoire n’a que cette valeur à mes yeux. Je suis bien trop jeune (3ème génération d’après guerre) pour être concerné personnellement par la deuxième guerre mondiale. Le mémorial n’a de valeur que comme étincelle d’émotion. Ni l’émotion ne prend pas chez les jeunes, ce n’est pas à Nabum qu’il faut en vouloir, mais au surplus de ouate pourvu par la télé, les matchs de foot, la musique pop et autres « Call of Duty » (admirez l’ironie du titre). L’éducation nationale ne permet pas la participation à des actes qui ont plus de valeur comme cette collecte : ils sont trop pas assez neutres et risquent de brusquer.
Allons bon, revla les heures les plus sombres ; minuit, heure du crime.
Ceci dit, je préfère empêcher la reproduction que massacrer à tour de bras. Et au train où ça va, (youpi, une croissance positive enfin, justement on en cherche en ce moment !) va bien falloir se poser la question d’ici pas trop longtemps...
Après 25 articles sur le sujet, difficile de croire que vous ne cherchiez rien à vendre.
M’enfin, peine perdue, je pense que la virulence des tribunes créent des indifférents plutôt que des convaincus. Dans le pire des cas, je ne l’espère pas, vous aurez contribué à créer de l’homophobie chez ceux qui feront l’amalgame entre votre manière violente, et surtout bruyante, d’imposer vos idées (puisque la loi va passer) et les réformes en douce qui sont passées entre temps et qui vont mettre du monde à la rue.