Il est évident que le recours aux heures supplémentaires ne peut pas à lui seul résoudre le problème du pouvoir d’achat et du chômage.
Cependant je suis consterné de voir tous ces commentaires accusant les heures supplémentaires créer du chômage. C’est toujours cette vision malthusienne et statique du marché du travail qui prédomine, dans laquelle il existerait un « stock » de travail prédéterminé à se partager.
C’est cette vision (fausse) qui fait dire aux uns que les 35h créent des emplois et aux autres que les immigrés volent le travail des français.
Nous pouvons nous attendre à ce que l’effet d’une telle mesure sur l’emploi ne soit pas significative, car beaucoup d’autres facteurs interviennent dans le fonctionnement du marché du travail. Mais il nous faut attendre quelques années avant que les travaux empiriques des économistes nous permettent de juger du résultat.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur les principes de la finance, je vous conseille le livre de Daniel SZPIRO, professeur à l’université Paris-Dauphine :
« introduction à la finance de marché » , Daniel SZPIRO, ed. Economica
Bien que formalisé, l’ouvrage est didactique et accessible à tous les gens de bonne volonté.
vous étalez dans vos interventions une véritable collection d’idées reçues populaires, mais fausses.
Permettez moi de vous reprendre sur un des sophismes que vous avancez :
« Actionnaires qui en plus ont une stratégie de profit à très court terme ».
L’idée selon laquelle les actionnaires seraient tournés vers le court terme, et donc négligeraient le moyen et long terme est fausse. Ces acteurs ont bien sur des horizons temporels différents, mais rien ne permet d’affirmer qu’ils sont fondamentalement attachés au court terme.
Plutôt qu’une étude générale, je vous propose un exemple précis qui sera plus parlant. Il s’agit de la bulle internet de l’an 2000. A cet époque la valeur des actions des « start-up » a considérablement augmenté car les investisseurs ont mis beaucoup d’argent pour investir dans ces boîtes (un peu trop même). Or les premières années d’une nouvelle entreprise sont quasiment toujours déficitaires. Il faut un certain temps avant que l’entreprise arrive à son état d’équilibre financier. Ce n’est qu’après qu’elles gagne éventuellement de l’argent.
Si les acteurs financier étaient tournés vers le très court terme, il n’y aurait pas d’investissement dans ce type d’entreprise. Or non seulement dans ce cas il y a eu investissement, mais surinvestissement, précisément dans le but d’obtenir des profits à moyen et long terme.
Sur la question de la productivité.
Je n’ai peut-être pas été assez clair.
en fait c’est la productivité « moyenne » qui entraîne une hausse du salaire « moyen ».
Cela signifie qu’une entreprise qui double la productivité ne payera pas forcément ses salariés le double. elle continuera à les payer au prix (=salaire) de marché. Par contre l’effet est d’entraîner une augmentation de la productivité moyenne, donc une augmentation du salaire moyen.
Je crois que la relation salaire-productivité n’est contestée par aucun économiste. Même des économistes français étatistes comme Michel Husson trouvent une relation positive entre ces deux concepts. http://www.ires-fr.org/files/publications/revue/r32/chap2.pdf