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Moristovari

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« Traverser un désert, c’est pas grand chose. Ce qui est terrible, c’est naître dedans, c’est grandir dans un désert. » - Deleuze

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  • Premier article le 03/06/2009
  • Modérateur depuis le 23/09/2009
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Derniers commentaires



  • Moristovari Moristovari 3 novembre 2009 21:42

    L’une des originalités de Deleuze est son vocabulaire. Contre l’attitude naturelle de la pensée à la réduction et à la fixité, attitude notamment critiqué par Bergson et qui l’inspira, Deleuze utilise des concepts nuancés et mouvants - flux, corps sans organes, rhizome - car tel est la réalité, plus proche du cinéma que de la photographie. Tel est sans doute une des différences entre sa conception de la politique et celle que vous présentez dans cet article.

    Grossièrement, pour Deleuze la gauche tend vers l’anarchie et la droite vers le totalitarisme. La gauche part d’un vécu de la Liberté tandis que la droite part d’une définition de l’Homme. Le premier en arrive à la préservation du moi, le second à la préservation du nous. Aussi mieux vaudrait-il dire que la droite comprend la sécurité, le collectivisme, l’idéalisme ; la gauche le détachement, l’indépendance, le rationalisme. Solidarité et tolérance peuvent être de gauche comme de droite.

    Évidemment la réalité n’est et ne sera jamais aussi simple que ces définitions. Il y a toujours un peu de ying dans le yang et inversement. Ainsi est-il naturel que la droite détourne les aspirations de la gauche pour ses fins. A ce titre l’utopie la zone du dehors, utilisant en bonne partie et citant entre autres la philosophie de Deleuze, est intéressante à plus d’un titre, poursuivant cette idée de détournement jusqu’à imaginer un totalitarisme paré des plus beaux atours de la démocratie et du libéralisme.

    Mais l’idéalisme de la droite nourrit aussi la gauche car, sans doute, l’idéalisme est une attitude plus naturelle que le rationalisme, une tendance majoritaire. Dans ce célèbre et court débat, Foucault incarne une gauche deleuzienne tandis que Chomsky est le porte parole d’une gauche philosophique plus populaire - habituelle - et qui semble celle décrite dans votre article. Une gauche pensant un monde meilleur selon ses définitions du mieux. La gauche deleuzienne se contente s’opposer aux limitations de la liberté dans un contexte présent sans oser - par prudence philosophique - envisager la création d’un avenir précis.



  • Moristovari Moristovari 3 novembre 2009 09:25

    Difficile de ne pas commenter davantage un article spéculatif - sur Agoravox où règne l’actualité, joie étonnante - partant d’une citation de Deleuze. Notamment parce que l’interprétation de cette citation diffère sous certains aspects de la pensée du philosophe.

    Dans cette même lettre G comme gauche - qui gagne à être lue ou écouté en entier - de son abcédéaire, Deleuze expose une conception intéressante du droit dont voici la charpente : « Le respect des droits de l’Homme [...] c’est du pur abstrait, c’est vide. [...] Ce n’est pas une question de droits de l’homme. Ce n’est pas une question de justice. C’est une question de jurisprudence. [...] Et la création du droit, ce n’est pas les déclarations des droits de l’homme. La création, en droit, c’est la jurisprudence. Il n’y a que ça qui existe. Donc : lutter pour la jurisprudence. C’est ça, être de gauche. C’est créer le droit. »

    Il est intéressant de noter que pour Deleuze la conception de la politique découle de la conception du droit. Il déclare d’ailleurs peu après : « J’ai toujours été passionné par la jurisprudence, par le droit. Si je n’aurais pas fait de philosophie, j’aurais fait du droit, mais justement, pas du droit de l’homme, j’aurais fait de la jurisprudence. »

    Mais quand Deleuze explique ce qu’est être de gauche, il dit qu’il existe deux façons, dont seule la première est retranscrite dans cet article. Voici la seconde : « Et deuxièmement, être de gauche, c’est être par nature - ou plutôt devenir, c’est un problème de devenir -. C’est : Ne pas cesser de devenir minoritaire. [...] La gauche, c’est l’ensemble des processus de devenir minoritaires. Donc, je peux dire, à la lettre : La majorité c’est personne, la minorité c’est tout le monde. C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout. »

    A travers ces citations un lien étroit peut être établi : jurisprudence et minorité.

    Partir de la base, du fait, du réel, sans rien qui lui soit imposé, le fait objectif, voilà l’approche de Deleuze, l’approche de l’homme de gauche. L’homme de gauche vit donc dans le présent. Inversement l’homme de droite vit pour le futur. Il pense en terme d’idéaux et agit en fonction d’eux. Il voit une société comme un homme et l’homme comme un concept : un tout, un absolu qui doit être défini et atteint. L’homme de gauche est rationaliste, l’homme de droite idéaliste. L’un accepte le monde, l’autre le modèle. L’un applique la jurisprudence, l’autre fonde des principes.

    L’Homme, par nature, pense à lui avant de penser aux autres, aussi une attitude comme la solidarité est-elle chez lui un devenir minoritaire. Une attitude comme la sécurité est par contre un devenir majoritaire. Pour l’homme de droite une société est comme un homme, doit être comme un homme. L’homme de droite construit la société selon l’image qu’il s’en fait. Par sa vision contraire des choses, l’homme de gauche - qui accepte le désordre - s’oppose à l’homme de droite qui impose l’ordre. L’homme de droite fait des coups d’états, l’homme de gauche des révolutions. Mais comme le dit Deleuze : « toutes les révolutions ont échoués » car « il n’y a pas de gouvernements de gauche. », tout gouvernement à un devenir majoritaire de droite. Ainsi l’homme de gauche est-il un éternel minoritaire, et aussi un éternel contestataire des désirs imposés par l’homme de droite. Les désirs de l’homme de droite relèvent du naturel simple - instincts, rapports humains courants -, les désirs de l’homme de gauche relèvent du naturel complexe : savoir, créativité, rapports humains singuliers - soit des désirs moins accessibles, des devenirs minoritaires.

    Cette explication de la conception de la gauche donc de la droite par Deleuze diffère assez de celle présenté dans l’article mais me paraît plus proche de l’idée qu’en avait le philosophe. Car si pour Deleuze être de gauche c’est percevoir d’abord l’horizon, cette perception est le fruit d’une éducation et cet horizon ne désigne ni un futur ni un idéal.



  • Moristovari Moristovari 2 novembre 2009 14:33

    Plus qu’une interview, c’est un quasi-testament philosophique dans lequel Deleuze exprima sa conception de la gauche.

    La droite et la gauche, libéraux et conservateur, de gros concepts englobants par schématisation une multitude d’autres. En parler est donc toujours un peu vain. Heureusement, le développement et surtout la conclusion de cet article montre que l’auteur n’est pas dupe. La conclusion revient à la seule bonne vision de la réalité possible : celle, hégélienne, d’un monde ou le vrai et le faux, le bien et le mal n’existent que l’un par l’autre. Une vision qui déplaît évidemment à l’esprit rationnel occidental, socratique, mais qui fut acceptée en orient.

    Sur ce thème, je me suis souvenu d’une présentation d’étude :

    Les fondements moraux des libéraux et des conservateurs



  • Moristovari Moristovari 30 octobre 2009 20:51

    Navet, bien et mal : de gros mots plaisants aux esprits simples. La vérité est dans la nuance, non dans l’absolu.



  • Moristovari Moristovari 30 octobre 2009 20:05

    Il y a quarante ans, la critique n’était pas tendre avec Léone. Aujourd’hui elle est presque devenue trop douce.

    Il était une fois la révolution est avant tout un film de commande, un projet contracté ne pouvant être annulé. Ce n’est qu’une semaine avant le début du tournage que, face aux refus de nombreux cinéastes proposés et contactés, Léone consentit à prendre la casquette de réalisateur, remettant à plus tard le véritable projet qu’il chérissait : il était une fois en Amérique.

    Il était une fois la révolution est donc dans une certaine mesure un enfant non-désiré. L’impression de brouillon, de manque d’unité du film doit à cette précipitation mais aussi au tournage, difficile et conflictuel. Un autre cinéaste, Alberto de Martino, dû venir en soutien pour alléger les épaules du maître.

    Il était une fois la révolution est donc semblable à ses nombreux titres et ses nombreux montages. Un beau bazar, une compilation de scènes d’inégales mesures où l’outrance à beau jeu. Le fond est là, manque une forme. Mieux vaut le voir comme un film inachevé que comme une vraie œuvre accomplie.

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