L’Homme universel est une pure fiction. Les études basées sur l’homme en
général sont certes intéressantes en ce sens qu’elles permettent de définir
l’homme dans un espace global de façon abstraite. Mais dans la réalité,
l’ensemble des hommes est un univers à plusieurs référentiels. Il convient donc
de relativiser la description de l’« homo économicus » tirée à
partir de l’observation du comportement individualiste des singes et d’autres
hominidés. Les différents spécimens d’hommes actuels n’aspirent probablement
pas à se voir joyeusement muter en « homo économicus »
occidental même si c’est cet homme occidental qui domine le monde.
Vos deux derniers articles sont d’une grande richesse en matière
d’informations sur le chao du régime Ouattara dans lequel les ivoiriens barbotent.
Votre photographie des agissements dans l’un et l’autre
camp, est assez juste. De ce côté journalistique, rien à trop se plaindre. D’un
autre côté, il y a un petit hic en ce qui concerne certaines de vos prises de
position sur le plan politique. Votre sous souci d’équilibre dans vos
appréciations politiques, votre prudence, est pourtant évident. Il faut vous en
féliciter. Cela n’empêche que certaines de vos positions soient discutables,
voire erronées, en ce qui concerne la politique de Laurent Gbagbo. Pour
Ouattara, tout ce que vous avez écrit est juste. Mais pour Gbagbo, il y a des
insinuations et affirmations tordues à revoir. Par exemple, lorsque vous
affirmez qu’ "...il y a un malaise tribaliste réel sur lequel ont
surfé et Ouattara et même Gbagbo", vous chargez Gbagbo d’un mauvais
procès. Il me semble bien que Gbagbo n’est pas l’auteur de l’ivoirité, que
c’est Konan Bédié, l’ami de Ouattara, qui en est l’auteur,et que c’est bien Gbagbo qui a donné la
citoyenneté ivoirienne à Ouattara afin qu’il puisse se présenter contre lui.
Vous donnez souvent l’impression de jugez la politique de Gbagbo voire de Ouattara
beaucoup plus à travers le prisme de leurs partisans. Ce qui vous amène par
souci compréhensible d’équilibre à les renvoyer dos à dos. Mais en réalité, sur
le plan politique, Gbagbo et Ouattara, c’est le jour et la nuit. Ne serait-ce
que parce que l’un, par dignité de son pays et de son continent, ce qui est
rare dans le monde noir, a choisi de résister avec des moyens ridicules et
malgré l’encerclement face à l’un des ennemis les plus redoutables et les plus puissants de l’Afrique que représente la France coloniale, tandis
que l’autre a au contraire choisi la collaboration. En outre, il me semble
encore que c’est bien Gbagbo qui a apporté la démocratie tant réclamée en Côte
d’Ivoire tandis que Ouattara en a toujours été le fossoyeur. Certes, Gbagbo
n’est pas un saint qui n’aurait pas quelque défaut. Mais, le mettre sur le même
pied d’égalité que Ouattara le lèche-cul des pires ennemis de l’Afrique, ce
n’est pas sérieux, mais alors pas du tout. C’est insulter l’Afrique résistante.
Merci quand même d’alerter sur les gros nuages qui s’accumulent sous le ciel de la Côte d’Ivoire ensevelie dans les décombres du dernier ouragan.
Votre article a permis de remettre ma base de données à jour en ce qui
concerne la situation dans la région des grands lacs. Les liens attachés m’ont
été très utiles, surtout le rapport « PROJECT MAPPING » de 561 pages.
Ce rapport chronologique et très détaillé est consacré à la guerre en
territoire congolais. Il couvre la période allant de 1993 à 2003. Pour le
moment, je n’ai fait que survoler la lecture de ce document. Mais d’ores et
déjà, je trouve déplorable l’hypocrisie de ce rapport qui consiste à masquer le
rôle prépondérant des occidentaux, fabricants d’armes et donneurs d’ordres qui
arment les africains. Il y a cependant quelques principes inflexibles qui doivent
encadrer une réflexion fructueuse.
1- Le créateur, le planificateur et l’organisateur de
l’apocalypse qui plonge le continent africain, c’est l’Europe. C’est une
guerre d’effacement progressif et méthodique des africains sur leur continent.
La bible hébraïque, reprise par le Coran, est la déclaration initiale de cette
guerre. Cette déclaration de guerre contre les africains a été plusieurs fois
réitérée (1) et (2). Cette guerre d’extermination des africains a traversé plusieurs
étapes. L’étape actuelle a commencé en 1441 avec le débarquement des Portugais
en Afrique. La guerre qui ravage la région des grands lacs n’est qu’un épisode
de cette étape. D’autres épisodes sont en cours dans la « corne de l’Afrique »
en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Mali) et partout sur
le continent à des rythmes différents.
2- Il s’en suit que les indo-européens et leur détachement américain
sont à jamais disqualifiés pour trouver et mettre en œuvre une quelconque
solution tant soit peu durable et profitable aux africains. Il en est de même
de l’ONU et autres organisations internationales sous leur contrôle. Les ONG
européennes ou américaines ne sont que la reproduction des anciennes missions
civilisatrices coloniales.
3- Les guerroyeurs et tirailleurs africains qui passent
leurs temps à se massacrer entre eux et à massacrer leurs populations ne sont
que des porte-flingues abâtardis des indo-européens. Il est vivement
souhaitable qu’ils s’unissent et retournent leurs armes contre leurs
ravitailleurs européens. L’Union Africaine (UA) et ses succursales régionales (UMA,
UEMOA, CDEAO, CEMAC, CEEAC, COMESA, SADC, SACU…) sont des immeubles et
appartements louées dont les bailleurs sont indo-européens.
4- La pacification du continent africain, au profit des
africains, suppose l’effacement des frontières arbitraires issues du partage
colonial ou néocolonial, la création de vastes fédérations régionales
désenclavées sur la base des entités précoloniales, le regroupement de ces fédérations
régionales en un seul Etat Fédéral Africain.
5- Seule la restauration de la culture traditionnelle
précoloniale, dont l’unité continentale n’est plus à démontrer, peut apporter
l’émancipation des populations africaines. Les langues traditionnelles
africaines, vecteurs de cette culture précoloniale, doivent donc prendre le
devant de la scène politique, économique et culturelle, scène parasitée par les
langues étrangères coloniales. Le parasitisme linguistique colonial (francophonie,
lusophonie, hispanophonie, anglophonie…), qui fait la honte du continent, doit
à tout jamais disparaître au profit de « l’afro phonie ».
J’ai tenu à vous exposer ces quelques principes
intransigibles qui doivent à mon sens présider à toute analyse de bonne foi sur
la situation chaotique des grands lacs en particulier, du continent africain en
général.
(1) La bulle « Dum Diversas » du pape Nicolas V en 1452 et ses réitérations successives.
(2)Extrait du discours de Victor Hugo lors d’un grand banquet réunissant
près de 120 convives. Une énième déclaration de guerre au continent africain.
« Refaire une Afrique
nouvelle, rendre la vieille Afrique maniable à la civilisation, tel est le
problème. L’Europe le résoudra.
Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre.
Prenez-la. A qui ? À personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre
aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la. Où les rois
apporteraient la guerre, apportez la concorde. Prenez-la, non pour le canon,
mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la
bataille, mais pour l’industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité.
(_Applaudissements
prolongés).
Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et
du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires.
Allez, faites ! Faites des routes, faites des ports, faites des villes ; croissez,
cultivez, colonisez, multipliez ; et que, sur cette terre, de plus en plus
dégagée des prêtres et des princes, l’Esprit divin s’affirme par la paix et
l’Esprit humain par la liberté ! ».
Votre série de quatre articles, sur l’UDI nouvellement créée avec Jean Louis Borloo et l’UMP, nous a offre une belle promenade dans la basse-cour de la droite française. On y découvre qui est qui et qui manoeuvre quoi, les appétits d’un tel, les calculs de tel autre, leurs ambitions, leurs alliances internes. On relève la ressemblance à l’identique entre le cercle des barons ici et celui des éléphants au PS. On y découvre aussi la manière dont cette aristocratie politique de droite se télescope, ou plutôt s’entremêle avec sa jumelle de gauche dans une même grosse boule formant le plus gros contingent de l’aristocratie politique française, dont la crème constitue l’avant-garde de l’oligarchie politique nationale-coloniale française, composante influente de l’oligarchie coloniale mondiale. Or, l’oligarchie est le coeur de ce monstre réputé invisible qui terrorise, pille et écrase les peuples dans le monde entier, en particulier le peuple de France. Et cette série d’articles est aussi surtout intéressante en ce sens qu’on y trouve énumérée l’esquisse de la nomenklatura de cette oligarchie coloniale française.