@JL Cette remarque ne constitue bien évidemment pas une définition, mais juste un rappel d’une condition nécessaire et non suffisante. Le fait que la condition ne soit pas remplie (en l’occurrence faire reposer le raisonnement sur l’absence d’observation d’un phénomène inobservable) suggère le caractère non scientifique de l’argument auquel je répondais.
L’objet et les méthodes des sciences sont fondés sur des observations vérifiables et reproductibles et des raisonnements rigoureux, et leur finalité est de produire des connaissances. Par conséquences, les sciences ne traitent que de sujets tangibles et utiles.
Cela n’exclut pas l’existence de phénomènes inobservables (directement ou indirectement, par les moyens actuellement connus), ni l’existence de phénomènes observables mais non reproductibles, incompris ou inexpliqués. Pour le moment, ces phénomènes échappent juste au champ d’application des sciences : les explications qu’ils reçoivent ne font pas encore partie du domaine des connaissances scientifiques mais des simples croyances.
Avez-vous bien lu la phase que j’ai écrite, ou faites-vous juste semblant de ne pas la comprendre ? Dans cette phrase, mon adjectif « grotesque » s’applique au nom « raisonnement ».
Jusque maintenant, je ne m’en suis pas pris à votre personne, mais uniquement à vos propos, lesquels relèvent au minimum de l’illogisme, au pire de l’escroquerie intellectuelle. Je n’ai pas tranché, vous laissant le bénéfice du doute, personne n’étant à l’abri d’une erreur.
Une insulte aurait au moins nécessité que vous soyez le sujet de la phrase ou que j’use d’une interjection.
En revanche, c’est vous qui, ici, utilisez des arguments d’ordre personnel pour m’attaquer.
« Si je comprends bien votre démonstration, vous gardez un temps continu, mais vous proposez que a matière se comporte de façon quantique. »
Non, je n’ai rien proposé, et je n’ai pas non plus parlé de matière. Ne cherchez pas à me prêter des propos que je n’ai pas tenus. C’est vous qui continuez à mélanger allègrement mécanique classique et mécanique quantique, alors ne me mêlez pas à vos raisonnements bancales !
La continuité ou la quantification du temps sont des postulats à la base de théories scientifiques différentes. Qu’est-ce qui vous permet de nous imposer un postulat de l’une lorsque l’autre est le sujet ?
Ce qu’on mesure dans une horloge à césium, c’est juste la fréquence, qui est par définition exactement de 9,192631770 GHz (soit deux transitions toutes les 109 ps environ). Cela ne nous empêche pas de savoir produire et mesurer des phénomènes beaucoup plus rapides, et ne fournit aucune indication quant à la nature continue ou discontinue du temps.
« Mesurer la continuité du temps » n’a juste pas de sens en mécanique classique. D’une part, et comme je le suggérais déjà dans un de vos précédents articles, le rôle crutial des postulats dans les théories scientifiques paraît vous échapper. D’autre part, le fait qu’on n’arrive pas à désigner de façon pratique l’objet (i.e. la continuité) dont on se propose de faire la mesure devrait en principe interdire qu’on en use comme argument à charge ou à décharge : les sciences reposent sur l’observation, pas sur l’impossibilité de donner suite à des élucubrations.
Pour faire plus court : dans l’exemple de la boule de billard, la définition de vos instants t0 et t1 est inconsistance en mécanique classique, car il est toujours possible de considérer la mesure de l’état de la boule à l’instant (t0+t1)/2.
Suggérer que cela ne serait pas possible reviendrait à faire reposer la mécanique classique sur un postulat de mécanique quantique.
Or, quand on change de théorie scientifique en cours de route, on risque de raconter n’importe quoi.
« A noter au passage que ceux qui prétendront que le temps n’est pas quantifié en MC auront donc simplement à prouver expérimentalement qu’ils peuvent mesurer un système dans deux états différents simultanément. »
Ce raisonnement est simplement grotesque.
Vous partez du principe que le temps est quantifié, vous donnez une explication qui ne repose que sur cette hypothèse, puis vous prétendez que pour démentir le principe énoncé il faudrait trouver une expérience conforme à votre explication mais qui n’aboutisse pas à la même conclusion, sous-entendant ainsi que si ce n’est pas possible alors le principe énoncé est forcément vrai.
Cela reviendrait à soutenir que les licornes existent, que la corne qui orne le milieu de leur front les empêche de se frotter mutuellement le museau en se faisant face, et que ceux qui prétendent que les licornes n’existent pas n’auraient donc qu’à prouver expérimentalement qu’il est possible de trouver deux licornes se frottant mutuellement le museau en se faisant face. Et comme il n’est pas possible d’en trouver, c’est forcément parce que les licornes existent !!! CQFD
J’ai une autre histoire à raconter. En mathématique, on définit la fonction « partie entière », notée Ent, qui associe à un nombre réel t un nombre entier n = Ent(t) tel que n ≤ t < n+1. On pourrait considérer que t représente le temps exprimé en secondes, et que les valeurs de n sont associées à des états physiques successifs. On sera ainsi dans l’état n = 0 entre les instants t = 0 seconde inclus et t = 1 seconde exclu, et dans l’état n = 1 entre les instants t = 1 seconde inclus et t = 2 seconds exclu. Le changement d’état entre n = 0 et n = 1 survient à l’instant t = 1 seconde. On est déjà dans l’état n = 1 à l’instant t = 1 seconde, mais on est encore dans l’état n = 0 aux instants t = 0,9 seconde, t = 0,999 seconde, t = 0,9999999 seconde, etc.. En fait, quel que soit l’instant ta correspondant à l’état n = 0, il sera toujours possible de trouver un autre instant tb correspond encore à l’état n = 0 qui soit ultérieur à ta et antérieur à t = 1 seconde. On a ici affaire à la propriété de « continuité par morceaux » de la fonction Ent, sur l’intervalle [0 ;1[.
De ce point de vue, personne ne pourra trouver un instant ta correspondant à l’état n = 0 qui ne soit pas suivi d’un autre instant tb correspondant encore à l’état n = 0. : le dernier instant de l’état n = 0 n’existe pas, et on ne peut donc pas trouver de quanta de temps dans cette modélisation.
Contrairement à ce que vous prétendez en suivant votre raisonnement erroné, cela ne démontre pas que le temps serait forcément continu, mais juste qu’en MC le postulat d’un temps non quantifié est acceptable.