@ L’auteur : Merci pour votre article qui l’a beaucoup touchée. C’est en
lisant votre article que je me rends compte à quel point nous sommes ’libres’
de ne pas être féministes. Je ne m’identifie pas à certains combats des
féministes, j’ai même eu une période de franc rejet.
Pourtant, c’est grâce à elles si, aujourd’hui, nous sommes indépendantes.
Mais le sommes-nous vraiment, des femmes indépendantes ? Car à trop vouloir fuir
le machisme archaïque, nous avons mieux atterrit dans le capitalisme objetisant,
le consumérisme abrutissant.
Nous travaillons, oui, mais nous sommes écartelées dans toutes nos tâches,
et ne pouvons plus éduquer correctement nos enfants, prendre soin de nous, de
nos couples. Je parle là des classes moyennes. Résultat : le féminisme n’est
effectivement accessible qu’aux classes aisées, qui peuvent asservir d’autres
humains pour la réalisation de leurs projets de carrières ou personnels.
Pour nous autres femmes, ce sont des batailles contre la société pour
survivre. Mais aussi contre notre conjoint dans le couple, car le schéma ’toi
femelle, toi intendance domestique, éducation enfants et moi - mâle travailler,
moi fatiguer’ reste encore très fréquent et lourd à supporter.
Pour celles qui se révoltent, à juste titre, contre ce partage des tâches
culturel inégal qui vient s’ajouter à leur boulot, leurs gosses, leurs rêves,
c’est le constat qu’il faut sacrifier (amputer) quelque chose à leurs rêves :
soit sacrifier son couple (à cause de l’hystérie, la fatigue, les engueulades
du qui fait quoi ou ne fait rien), soit l’éducation de ses enfants (qui ne
mangeront que des surgelés et ne pourront pas être suivis), soit sa féminité et
ses rêves de réussites. Souvent d’ailleurs, je me dis que j’aurais aimé avoir
plusieurs vies... Mais je n’en ai qu’une...
Conclusion : les innombrables divorces et séparations sont dus en grande
partie aux aspirations des femmes à exister, aspirations pas toujours comprises
par leurs conjoints car ceux-ci ne savent pas ’participer’ et ’penser’ à leurs
moitiés comme à des êtres à part entière. Ces femmes sont ’leurs’ moyens de
s’accomplir. Et certains hommes ne se rendent même pas compte de la cruauté de
la situation, car cela leurs semble tellement logique, tellement culturel...
Mais les divorces et séparations sont surtout dus à la société capitaliste
qui nous asservit tous, hommes ou femmes, nous transformant en capital de
production, nous ôtant notre âme, nos vies, nos rêves. Ainsi, exténués après
exploitation à produire des richesses éphémères qui ne nous profiterons pas, il
ne nous reste que le stress, la fatigue ou l’abrutissement du quotidien. Car
pour avoir le courage de mener de front plusieurs combats (hommes ou femmes),
encore faut-il le « pouvoir ». Mais quelle marge de manœuvre cette
société nous laisse-t-elle pour nous accomplir ? Quelle marge de manœuvre nous
laisse-t-elle pour réaliser nos rêves ou construire des sociétés moins cupides
ou superficielles ? Quelle marge de manœuvre nous laisse-t-on pour exister dans
la joie de vivre auprès de nos proches, dans le bonheur d’une société plus
solidaire ?
Aucunes... Si, nous en avons, une marge, celle de faire, rentré après le
boulot, après s’être engueulé avec notre chéri(e) pour une enième frustration, celle
de payer nos factures, nos impôts, nos dettes, nos charges, encore et toujours...
A trop vouloir rejeter les fautes sur les hommes ou sur les femmes, nous ne
verrons même pas comment la société finira par nous séparer pour, à la fin, se
retrouver, comme des cons, seuls à crever dans nos coins, commes ces esclaves
d’un autre temps, usés jusqu’à la moille, dont personne n’a besoin...
« Alors personnellement si je devais accuser quelqu’un de tout le bordel ce serait en premier l’ONUCI qui ne sert à rien dans ce pays à part quelques fois compter les morts. » —> c’est exactement ce que fait l’auteur, en pointant du doigt l’ingérence criarde de l’onu, stationnée à quelques encablures de Duékoué au moment des massacres. Mais la non-assistance à personne en danger n’est pas nouvel de la part de l’ONU (exemples du Rwanda, Darfour, Libéria, Congo ou Sierra Leone)
« Certes ils ont donné un coup de main aux forces pro-Ouattara mais sans l’aide de Licorne on serait encore en pleine guerre civile. » la Licorne n’a aidé personne en CI, à part tuer des ivoiriens et protéger les intérêts stratégiques de la France.
« Bref les FRCI n’ont pas vocation à assurer le maintien de l’ordre. Ceux qui sont descendus du nord doivent y remonter parce que dans bien des cas ce sont des illettrés et quelques fois des pilleurs et des barbares. » —> eh bien c’est drôle parce que cette bande de barbares qui n’a pas vocation à maintenir l’ordre est justement devenue l’armée officielle de la Côte d’Ivoire grâce à l’aide de la Licorne, qui comme les USA, se propose gracieusement d’installer des démocraties dans le monde entier. De gré ou de force...
« Ca m’amuse quand des personnes qui ne vivent pas en Côte d’Ivoire parlent de la situation dans mon pays, mais passons. » —> Passons, vous avez raison. Car nul besoin d’être ivoirien résidant en Côte d’Ivoire pour s’intéresser à son actualité et exposer des arguments pertinents ! Avec votre type de raisonnements, vos arguments sur la politique intérieure française sont donc irrecevables, puisque vous n’êtes pas français résident en France ? Mais passons...
@ L’Auteur : donc selon vous, la mémoire des soldats,
militaires et gendarmes en tout genre français ne serait pas assez honorée ?
Mais vous savez, si on commence la liste des ’oubliés’ du front français des
innombrables guerres du 19 à 20ème siècle, vous verrez qu’elle sera encore plus
longue que vous ne le croyez.
Quand on parle des soldats français, on peut par exemple parler de ces
Africains, maghrébins, africains de l’ouest ou autres Noirs, morts pour
l’empire français dans les 2 guerre ! Ils étaient français, non ? Combien de
stèles, combien de monuments à leur noms ? Combien d’ouvrages historiques pour
la mémoire de ces noirs, morts dans la campagne française, loin de leur patrie,
ou dans les geôles des nazis ?
Et qu’en est-il du 8 Mai, célébré par la France comme la fin de la seconde
guerre mondiale alors même que cette date est marquée au fer rouge dans
l’histoire algérienne, comme étant le carnage innommable de Sétif ?
Oui, la France a un problème de mémoire.Envers ses anciennes colonies. Et non envers
ses serviteurs zélés.
Avant de parler de la mémoire de l’armée française, je vous conseille plutôt de
vous pencher sur les innombrables crimes de guerre et contre l’humanité commis,
et encore en train d’être commis par l’armée française au nom de la ’grandeur’
de la France dans ses anciennes colonies.
En même temps, on a beau égrener les arguments, expliquer les enjeux... Le public reste insensible au drame des ivoiriens.
La chasse aux sorcières (opposants) est lancée depuis la prise de pouvoir militaire, le coup d’état de la communauté internationale. Exécutions sommaires, détentions arbitraires et illégales, génocides éthnico-politiques...
Les bourreaux sont les juges : situation que les africains ont déjà vus avec l’exécution du plus éminent des panafricanistes, Patrice Lumumba, dont les assassins exhibent dans des docus ce qui reste de lui, ses dents...
Courage aux humiliés, oppressés, éternels martyrs africains...
Article clair et concis : tel est le véritable visage de la
démocratie africaine, maintenue, voulue, commanditée par les puissances
occidentales.
Les africains ont pêchés, de ce pêché d’avoir toutes les richesses convoitées
par les élites politico-financières. Mafia transnationale déguisée en
démocratie légitime mondiale et indéboulonnable. Trahison à échelle morale
ubuesque, possible grâce à la complicité de pantins africains, empêtrés dans la
luxure.
CCA : c’est ça l’Afrique.
Pour les africains, il est trop tard. Les morts et martyrs à l’autel de la
luxure consumériste ne cesseront pas.
Formulons une prière cynique aux dieux du capitalisme : que le continent
africain ne se soulève pas, en balayant sur son passage ses bienfaiteurs et ses
bourreaux occidentaux, ainsi que ses ’frères’ traitres.