« Tous les grands événements
et personnages de l’histoire du monde se produisent pour ainsi dire deux fois…
la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce
sordide… » K.Marx
La balade de 24h de
Prigojine en direction de Moscou, c’est la répétition en forme de farce d’événements
que la Russie a déjà connus dans son Histoire. Les Décembristes (mutinerie de 2000
hommes sur Saint-Pétersbourg) …
S’agit-il véritablement d’une
farce ? Prigojine s’y est-il cru l’espace de quelques heures ? Je n’en
sais rien, et pas sûr que les historiens y voient clair un jour.
Pour qui a entendu parler
russe, sans nécessairement le comprendre, entendre Prigojine dans ses
éructations, c’est entendre un artiste à la Vladimir Vyssotski (le mari disparu
de Marina Vlady). Sa façon de rouler les R (tout l’opposé de Lénine qui n’arrivait
pas à rouler les R, un « faux » Russe) comme on tire à la
mitraillette.
J’ignore s’il s’est pris au sérieux, mais au moins comme un grand artiste de l’Histoire.
@stappy Trois siècles ensemble, ce n’est pas rien : au revoir et merci.
« Mais on garde quand même la Crimée, un cadeau de la Grande Catherine (Sophie Frédérique Augusta d’Anhalt-Zerbst), une Allemande née en Pologne, vous n’allez quand même pas contester l’offrande d’une Allemande ! »
Sujet passionnant, tant il
nous en dit sur nous-mêmes : où en sommes-nous ? Où allons-nous ?
Le « camp du bien »
se rapproche de l’antisémitisme des années 30, dirigé contre les slaves asiatiques
cette fois. Hitler réunissait les deux.
Le ciblage « Poutine »
ne trompe personne. La cible, c’est bien le slave asiatique : il est nul,
n’a pas vraiment d’armée, ne sait pas commander, ne sait pas que dans une armée
faut des sous-officiers, est abruti par la propagande, son matériel ne vaut
rien, l’OTAN va en faire une bouchée …
En revanche, le slave
occidentalisé (potentiellement occidentalisé), le slave ukrainien sous la
direction des Galiciens de l’Ouest et de l’UE/USA est intelligent, agile,
créatif, apprend rapidement tous les secrets des formidables techniques occidentales
…
Ces discours sont évidemment
dirigés contre notre ennemi dans une guerre qui engage toutes les dimensions, l’économique,
l’idéologique, le politique, le militaire ... Les Russes sont devenus nos
Boches d’autrefois.
Mais que se passe-t-il au
fond ? Au fond c’est-à-dire dans l’Esprit des peuples et de leurs
dirigeants (faut-il distinguer les deux ?) ? Quel sens a cette guerre ?
Pour nos dirigeants (les
peuples européens ?), ces slaves asiatiques, globalement retardataires,
ont vocation à nous imiter, à nous suivre, à devenir « démocrates »
(sourire : on a déjà en commun l’oligarchie). Comment ne comprennent-ils
pas notre avance, notre supériorité ? Leurs prétentions d’indépendance n’ont
plus aucun sens dans notre monde globalisé. D’accord, ils ont gagné WWII, mais leur armée ne vaut plus rien. Poutine doit être enfermé et le
drapeau LGBT doit être planté sur la Place Rouge, pour résumer rapidement.
Pour les Russes, c’est autre
chose. D’accord avec nous sur notre avance. Ils ont conscience d’être un pays
en voie de développement, genre Mexique. Ils souffrent des mêmes tares que nous :
déficit des naissances, drogues/alcool, avortements, suicides … Mais voilà :
le modèle européen ne leur fait plus envie. Là est leur crime qui suscite cette
haine délirante d’inspiration hitlérienne, une haine qui atteint son pic au
Parlement européen.
Ce divorce d’avec la Russie,
l’UE semble le vivre comme une victoire du Bien sur le Mal, une victoire de la lumière
sur les ténèbres. Côté russe, c’est plutôt avec regret et amertume (ils ont bien tenté de se joindre à nous au début des années 2000, sans succès) qu’ils nous
quittent et se tournent vers la Chine et le reste du monde. « Trois
siècles ensemble » pour paraphraser Soljenitsyne qui constate un divorce
de la Russie d’avec la communauté juive de Russie, qui a quitté massivement le
pays vers l’Ouest et Israël.
Pour conclure, le divorce n’est
pas fortuit, c’est profond. Il n’y a rien à faire, c’est pour « toujours ».
Trois siècles ensemble, ce n’est pas rien : au revoir et merci.
@Iris on essaie bien de nous faire croire que les Russes vont débarquer en France, et de fait beaucoup de nos concitoyens le craignent.
Vous êtes vraiment à l’Ouest.
Nos médias sont débiles, mais les Français ne sont pas idiots.
Chez les Russes, ce soit être un peu la même chose.
Au-delà de toutes ces balivernes, il y a des problèmes réels dont bien entendu on ne parle presque jamais, et qui sont pourtant au coeur de ce conflit : sécurité européenne, sécurité de la Russie face à l’OTAN, possibilité pour les Russophones de l’Est de l’Ukraine de vivre sous un régime pro-occidental dirigé par les Etats-Unis.