Bonjour l’auteur, merci pour cet article qui fait réfléchir et qui est pour une fois proche de la réalité. Ce n’est pas le seul dans ce média libre, mais c’est toujours plaisant.
Quelques petites précisions, même si je suis d’accord avec le constat, je voudrais apporter quelques nuances à l’interprétation des causes.
Le point de départ de nos déboires est intimement lié à l’intensification de l’intégration européenne à partir de la politique du franc fort et du traité de Maastricht (qui nous ont préparé l’euro). A cette même époque, le début des années 90, les accords de Marrakesh ont ouvert la voie à la mondialisation sans limite en abolissant tout contrôle des capitaux.
Cette ouverture de nos frontières sans aucunes restriction a amorcé ces deux choses qui sont à la base de tous nos problèmes, les délocalisations et la politique de l’offre comme seul moyen de relancer l’économie.
Au lieu de remettre en question ce qu’elle avait mis en place, la gauche a préféré croire que ce n’est qu’en accentuant ces politiques que nous pourront nous en sortir.
Plus d’Europe et plus de concurrence allait nous sauver, dans cette optique continuer à subventionner les entreprises plutôt que de soutenir les travailleurs et le progrès social comme c’était le cas avant le milieu des années 80, était la solution.
Malheureusement ils n’ont pris en compte que les économistes néolibéraux subventionnés par les banques et les grandes entreprises, les seuls à passer dans les médias, comme par hasard détenus par les mêmes intérêts.
Ils n’ont pas pris en compte que les études sérieuses démontrant que le protectionnisme était bien plus bénéfique aux économies et aux salariés que l’ouverture totale à la concurrence ( ps, je ne retrouve pas l’étude que je viens de lire, mais elle était éloquente bien que traitant d’une période qui pourrait paraître lointaine, les années trente à soixante).
Actuellement ce qui est sûre c’est que les ouvertures béantes au niveau européen ou américain n’ont rien à voir avec les pays ayant les plus fort taux de croissance (BRICS), il s’agit d’ouvertures asymétriques. Je ne fait pas l’apologie de la croissance pour la croissance, mais c’est un indicateur, tant que l’on aura pas trouvé mieux.
Alors que les européens n’ont aucun contrôles sur les flux de capitaux, les américains ne s’abstiennent pas d’interdire l’achat d’intérêts stratégiques par les capitaux étrangers, en particulier dans le domaine énergétique. Dans tous les pays qui arrivent à sortir leur épingles du jeu, il y a un contrôle des capitaux.
Les étrangers ne peuvent investir que si il y a un transfert de technologie, alors que nous autorisons tout les investissements mêmes si nous devons perdre tous les savoirs-faire et les patrimoines (viticoles, immobilier...).
De plus l’euro n’a pas arrangé notre cas, nous avons une seule monnaies pour 17 économies divergentes, ça ne peut pas correspondre aux besoins de chacun. Juste en regardant le nombre de chômeurs entre les pays hors euro et ceux qui l’ont dans l’UE, on ne peut que constater que ceux qui l’ont ont vu leur nombre de chômeur multiplié par trois ou presque, alors que ceux qui ne l’ont pas ont vu leur nombre diminuer. source où va l’Europe, une vidéo un peu longue mais que je conseille elle correspond à votre analyse (le son s’améliore au bout d’un moment).
Je ne suis pas économiste de formation, même si je suis intéressé par la chose. Je suis sociologue même si mon tuteur à préféré prendre sa retraite plutôt que de parrainer ma thèse, mais je conseille de suivre les prises de positon de jacques Sapir et Frédérique Lordon.
Je suis ancré à gauche et j’ai longtemps désespéré de la voir sombrer, Mélenchon a été un espoir, mais je vois bien qu’il ne peut pas remettre en question les dogmes internationalistes et européistes qui l’empêche de voir la réalité des lobbies Bruxellois.
J’ai finalement écouté les conférences de François Asselineau, ce qui m’a permis de comprendre beaucoup de choses, même si je pensais être formé en économie, j’ai vu que j’ai surtout été intoxiqué, il suffit de regarder les références et j’ai compris beaucoup de choses.
Même si une grande partie de la prise de conscience avait été facilité par Lordon ou Sapir, ils ne mènent pas vers la solution politique : une union provisoire de la gauche et de la droite en vu de retrouver une démocratie de plus en plus mise à mal par la doctrine européenne.
Bonjour Laurent, comme souvent je suis d’accord avec votre article. Je ne sais pas si vous aurez le temps de répondre à mon message, peut être aurez-vous un peu plus de temps après avoir pris du recul vis-à-vis de DLR.
Personnellement je me suis rapproché de l’UPR pour les raisons avancées dans l’article, la nécessité d’un gaullisme social proche des aspirations de gauche et de droite, qui ne soit pas assimilable au FN (malgré ses postures il reste un mouvement qui a des origines et des postions qui rebutent une grande partie des électeurs ce qui l’empêche d’être une réelle alternance au PS et à l’UMP).
Bien qu’ayant été séduit par plusieurs prises de position de NDA je ne pouvais me rapprocher de DLR, trop marqué à droite (proche de l’UMP et parfois du FN) et pas assez clair sur les mesures comme la sortie de l’UE de l’euro et de l’OTAN (ce n’est pas un but en soi, ce sont les moyens qui nous permettraient de retrouver une souveraineté populaire seule garante de la démocratie).
Je ne pense pas arriver à vous convaincre avec ce message, mais j’espère que ça vous donnera envie de vous intéresser plus précisément aux analyses de François Asselineau, Régis Chamagne ou Vincent Brousseau. Même si FA est beaucoup mis en avant de par sa position de fondateur du mouvement et en a été longtemps le principal organisateur, ces dernières élections ont permis a d’autres d’émerger et de proposer leur propres analyses, elles ne sont pas contradictoires bien sûr mais clairement complémentaires.
Monsieur Asselineau n’a jamais caché être orienté à la base centre droit, plus généralement gaulliste. Mais ça ne l’empêche pas de vouloir rassembler au-delà du clivage gauche, droite et de militer pour une souveraineté populaire (ce mouvement ne se déclare pas souverainiste ou nationaliste mais patriote et fédérateur). Lisez au moins le programme de l’UPR (qui ne se déclare pas gaulliste, même si son fondateur l’est, beaucoup de militants ne le sont pas), vous verrez qu’il est mille fois plus à gauche que celui du PS. Il y a juste un chiffre à changer alors que ce programme date de 2011, la revalorisation du SMIC de 200 euros (celui-ci a augmenté depuis).
Quand à cette affiche qui a 15 ans, elle concerne une période où il s’était impliqué dans un mouvement souverainiste, ce qu’on peut lui reprocher c’est d’avoir cru que la France pouvait retrouver sa souveraineté par la droite. A l’époque il voulait déjà alerter sur l’union européenne et les dérives qu’il voyait arriver, mais les électeurs étaient à mille lieues de ce constat.
On lui à conseillé de faire une affiche sur la sécurité, sachant que tous les partis dans cette élection parisienne mettaient en avant ce problème, si il faut critiquer quelqu’un c’est les médias qui mettent ce problème en avant. D’ailleurs remarquez qu’il n’incrimine pas une population ni ne stigmatise personne. On ne peut pas dire la même chose de Valls à propose des roms ou du manque de blancos dans sa ville.
Vous dites qu’on ne peut pas changer d’orientation politique, ça me semble très sectaire, on peut et on doit changer quand ses aspirations ne sont pas soutenus par les partis dont on était membre ou sympathisant. Depuis vingt ans monsieur Asselineau a la même analyse, il a pensé à un moment que le RPF pouvait être en accord la dessus, il s’est trompé et a démissionné, si il voulait pantoufler et profiter du système il serait resté au sein de ce qui allait devenir l’UMP. Au lieu de ça il a longuement réfléchi et a monté un parti sans aucun soutient médiatique, politique ou financier.
Au fait sur l’article de Vincent Brousseau vous n’avez pas lu ou répondu aux arguments que je vous avais opposé.
Bonjour Karmaniol Je pense qu’il serait bon de vous renseigner en lisant le programme de l’UPR. Bous verrez qu’il y a des prises de position sur les nationalisation nécessaires, le maintient et le renforcement de la sécurité sociale et du régime des retraites. Ces mesures sont bien plus à gauche que celle du PS qui n’est plus à gauche depuis longtemps.
Ces points sont importants et l’UPR y a réfléchi longuement. Je ne fais pas parti de ses intances dirigeantes, mais je peux essayer de vous exposer les moyens qui seront mis en œuvre.
La protection de la monnaie sera bien plus facile en réinstaurant un certain contrôle des capitaux, ce contrôle, en théorie impossible avec les traités, est remis en place quand les monnaies nationales sont attaquées (Chypre, la Grèce). Comment font toutes les autres monnaies qui ne sont pas plurinationales pour se défendre des attaques spéculatives, si l’euro était une panacée, tous les pays n’auraient de cesse de vouloir en créer des équivalents.
Le meilleur moyen de payer la dette est de relancer l’industrie, ce qui est impossible dans un contexte d’austérité avec une banque centrale qui ne peut monétiser une partie de la dette (prêt à taux 0 à l’état directement et non aux banques qui prêtent à l’état en se faisant un joli magot, financé par nos impôts). Si l’on compare avec l’après seconde guerre mondiale, les infrastructures économiques étaient bien plus atteintes que de nos jours, ça ne les a pas empêché de mettre en place la sécurité sociale et les retraites.
La dévaluation est toujours utilisé par tous les états ayant encore leur souveraineté monétaire (Angleterre, Japon...) ce qui ne les a pas mis en difficulté (sauf utilisation excessive) malgré cette concentration des richesses rendue possible par la financiarisation de l’économie. La dévaluation est une arme est à double tranchant, elle aurait des inconvénients, mais dans notre situation elle aurait l’indéniable avantage de nous rendre notre compétitivité. Actuellement ne pouvant dévaluer la monnaie, les états se retrouvent obligés de dévaluer les salaires et les pensions, ce qui nous mène à un appauvrissement généralisé qui creuse encore plus la dette. C’est une spirale infernale qui ne peut s’inverser en gardant le paradigme actuel.
Pour vous la représentativité publique doit disparaître, je peux comprendre votre aspiration à une démocratie directe, mais pour moi ça ne se passera pas comme ça. Ce sont les états nations qui vont disparaître si l’on ne fait rien.
C’est dans le cadre national que la population a le plus de possibilité de faire entendre sa voix, l’union européenne ne cesse de nous prouver qu’elle est tout sauf démocratique.
Je pense que les propositions de l’UPR notamment en matière démocratique sont un bon début, que l’on pourrait aller plus loin, par exemple en remplaçant le sénat par des citoyens tirés au sort (modèle bicamérale proposé par Chouard), mais que dans tous les cas il nous faut une représentation minimum, sans cela il n’y a pas de possibilité d’agir dans un cadre national.
L’autogestion est envisageable à petite échelle si elle est encouragée dans un cadre plus important. Je vous conseil cette intervention de Frédérique Lordon.