D’accord avec Gazi BORAT .
Il ne s’agit évidemment pas de dire que les parents SONT coupables, mais il est indéniable qu’ils éprouvent une culpabilité certaine, qui peut devenir tellement insupportable qu’il est humain de rechercher des causes « externes » au mal-être de leur enfant.
Mais en même temps, il ne faut pas nier la pression sociale dans le déclenchement de troubles alimentaires, qu’il s’agisse d’anorexie ou de boulimie, car souvent, les deux sont associés.
Alors, j’ai envie d’un gros coup de gueule.
Un gros coup de gueule, parce que cette publicité, censée dénoncer l’anorexie et ses ravages, et au sujet de laquelle je suis absolument d’accord avec l’auteur pour en dénoncer l’interdiction, cette photo d’une femme mourrante (car je ne trouve pas d’autres mots), cette femme souffrante, cette femme à l’agonie, eh bien, Mesdames et Messieurs, certaines de vos filles l’envieront et certains hommes la désireront.
Non, ne protestez pas avant d’avoir fait un tour sur les sites qui font l’apologie de l’anorexie. Allez-y, on en reparle après. Cette femme est presque « grassouillette » comparée aux images que l’on trouve sur ces sites.
J’ai regardé hier soir un reportage d’ « Envoyé Spécial » qui traitait du « gavage des filles » en Mauritanie. Il existe encore des sociétés où, pour survivre aux famines et aux maladies, mieux vaut avoir une bonne « réserve » pour espérer s’en sortir. C’est devenu une distinction sociale. Cela peut aller jusqu’à mettre la santé en danger.
« Vouiii », me direz-vous, « mais chez nous... »
Je ne parlerai que de ce que je connais, et « chez nous », ce n’est pas si vieux : ma grand-mère, petite et menue, ayant eu la malchance de naître avant l’avènement de la ligne « haricot vert » dans sa lointaine campagne, a été gavée comme une oie par crainte qu’aucun homme ne veuille de cette crevette, au point qu’elle faillit en trépasser et en est ressortie plus maigre encore qu’avant ! Enfin, elle en réchappa et fête cette année ses 100 ans, comme quoi...
Depuis 50 ans, c’est l’inverse...
Ma mère s’est mise à fumer à 15 ans pour ne pas manger : c’était conseillé dans le livre de régime de Gaylord Hauser, de l’époque, que nous avons pieusement conservé. « S’il vous arrive d’avoir faim »- malgré la biscotte-pamplemousse du matin et la feuille de laitue-œuf dur de midi- « fumez une cigarette et buvez un café » ! C’est le même qui nous vend aujourd’hui des « substituts de repas » sucrés jusqu’à l’écœurement (mais d’édulcorants, d’ailleurs objets de polémiques), et des produits « diététiques » ! A l’époque de Bardot, vous passiez 50 cm de tour de taille, vous étiez foutue ! Diurétiques, amphétamines... Tout était bon pourvu que vous puissiez boucler cette *% !§ de ceinture sur votre jupe en vichy ! Plutôt crever (comme Marylin) plutôt que de renoncer à porter le bikini !
Moi, j’ai eu de la chance : Birkin, bien que fluette, arborait fièrement, et avec un brin de provocation pour l’époque, un arrière-train féminin en diable qui nous épargna les complexes de nos sœurs, nées à peine 5 ans plus tôt, et traumatisées à vie par Twiggy et Françoise Hardy.
Devenue mère et épanouie, j’ai lu - ou entendu ?- Vanessa Paradis, de 10 ans ma cadette, qui avouait avoir été désespérée par son « gros cul » (? !?!?!?) lorsqu’elle était ado, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que ces messieurs appréciaient les fesses rebondies. Ouf ! On respire ! Et vu le mec qu’elle s’est trouvé avec son « gros cul », on se dit que rien n’est perdu !
Ma fille de 14 ans qui se retrouve en 3ème avec une silhouette de femme « faite », se fait traiter de « gros cul » car elle porte du 36 pour 1m 67 ; eh, oui ! Hors du 10 ans, point de salut ! Bon nombre de ses copines « sèchent » carrément la cantine, certaines après avoir falsifié leur carnet de liaison, d’autres profitent de l’indifférence plus ou moins complice des parents. D’autres se contentent de grignoter une feuille de salade, puis courent se gaver de bonbons, de gaufres et de beignets avant de se faire vomir.
Heureusement pour ma puce à moi, elle a, pour l’instant, assez confiance en elle pour se trouver très bien, prendrait bien encore qqs centimètres pour remplir et me piquer toutes mes fringues, et par chance, aime trop la « bonne bouffe » pour songer à s’affamer.
Mais j’ai beau tenter de me rassurer en me disant que j’ai pris beaucoup de temps et de soin à parfaire l’éducation alimentaire de mes enfants, je tremble en songeant qu’un jour où elle serait fragilisée, elle pourrait considérer que ses formes sont la cause de tous ses maux.
Je crois très important de rappeler à nos filles, et à tous ceux qui s’extasient sur des brindilles faméliques, que les femmes ont des seins, des hanches, qu’ un certain pourcentage de masse graisseuse est indispensable pour être une « vraie » femme, féconde (les grandes sportives souffrent souvent d’aménorrhée en raison du déséquilibre entre masse musculaire et masse graisseuse. Idem pour les anorexiques : plus de masse du tout !).
Rappelons que l’horrible cellulite, graisse honnie, résistante à toutes les restrictions alimentaires et que l’on attaque aujourd’hui à coups de malaxages, triturages, massages, disloquages, enfouissements, enveloppements, et autres lasers, multi piqûres et onctions de produits dont le prix au kilo ridiculise les frais de bouche des époux Chirac, pour finir par la « succionner » à l’aspirateur- je me demande ce qu’ils font des bocaux ? Ils les réinjectent dans les bouches de « stars » ?-, cette ignoble cellulite disgracieuse, Mesdames et Messieurs, est probablement à l’origine de la survie du genre humain, car accrochée aux fesses de vos femmes, elle leur a permis de rester fécondes et de continuer de procréer dans les pires périodes de disettes et d’épidémies , alors que les malheureuses aux maigres derrières et aux cuisses étiques succombaient par suite de privations ou de fièvres.
D’ailleurs, malgré un relativement récent brassage des populations, il n’y a qu’à voyager et observer les morphologies dominantes pour voir que plus les conditions de survie sont (ou furent ) aléatoires, plus le cul stocke !
Rappelons à nos filles que nous les aimons comme elles sont, que les photos des magasines sont retouchées, que les mannequins qu’elles admirent sont parfois plus jeunes qu’elles, siliconées à 13 ans pour vendre de la « disponibilité de cervelle » - occupe -toi de tes bourrelets, tu ne réfléchiras pas à autre chose !-
Gloire Laetitia Casta, et d’autres, réhabilitatrices de rondeurs, et occasionnellement, d’une ombre de duvet sous les aisselles !
Et, mes sœurs, méprisons ces minables timorés qui nous veulent osseuses à rayer la baignoire, lisses comme des bidets, maquillées comme des voitures volées, sèches comme des harengs, désodorisées comme une cuvette de WC, pour mettre en valeur les sièges baquets de leur Porsche ou la harde haute-couture dont ils veulent montrer qu’ils ont eu les moyens de se fendre pour notre anniversaire !
Heureusement, le monde est plein de vrais hommes qui n’ont pas peur des vraies femmes et goûtent la joie d’ « en avoir plein les mains », si vous me permettez l’audace de l’image.
Aimez les femmes, elles s’aimeront.
05/10 02:21 - Aranka
Très bon article :) Tout à fait d’accord avec l’auteur, Luciole, Utaupix, Ka, Mango (...)
05/10 02:09 - Aranka
05/10 02:03 - Aranka
05/10 02:01 - Aranka
Tout à fait d’accord ! :) A part un point qui m’a effrayée : Non, on n’a pas (...)
05/10 01:29 - Aranka
Cette campagne-choc (bien que faisant prendre conscience violemment du drame de (...)
05/10 00:20 - Aranka
A ytty54 Je partage votre point de vue. Mais pour reprendre vos termes et d’un point de (...)
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